samedi 7 septembre 2013 - par Dwaabala

Le dernier soupir politique et syndical

 Où il est montré que, de même que le socialisme est devenu social-libéralisme, la gauche est devenue concomitamment la main de ma sœur... qui n'est pas gauchère.

La culotte du zouave étant ici le capital et l’impérialisme.

Les optimistes ont pu croire un moment, à la faveur de la campagne du premier tour de l'élection présidentielle de 2012 que la moribonde, la gauche, allait pouvoir s'en sortir.

Il leur aura fallu bien vite déchanter après cette courte période de rémission où la mourante a semblé revenir rayonnante dans le monde des vivants.

Il suffit pour s'en convaincre d'analyser les propos tenus par Thierry Lepaon dans une interview de l'HD publiée en partie par l'Humanité.fr. (*)

Non ! Il y a une différence entre la gauche et la droite. Considérer que c’est la même chose, c’est permettre au Front national d’empocher la mise. Jamais la CGT ne jouera ce jeu.

La différence entre la gauche (entendez le PS) et la droite est celle du social-libéralisme avec le néo-libéralisme décomplexé.

Considérer que ce n'est pas la même chose, c'est permettre ce qui se passe actuellement : permettre au Front national d'empocher la mise.

C'est de plus, en filigrane, emboîter le pas des dirigeants du PS pour lesquels la montée en puissance du FN aux élections relève de la responsabilité du Front de gauche et non de leur existence à eux, social-libéraux.

La pénibilité, l’égalité hommes-femmes... la droite n’a jamais voulu même en entendre parler.

Il faut bien trouver un critère de différenciation... donc se rabattre sur la satisfaction de revendications partielles qui, bien qu'importantes pour les intéressés, n'aboutissent qu'à définir la gauche par référence marginale à ce que ne fait pas la droite.

C'est un peu court comme affirmation fière et conquérante de l'identité de la gauche.

Avec ce gouvernement, tel qu’il est, les choses peuvent avancer, si l’on crée les conditions, le rapport de forces pour cela.

Sans parler ici de sa politique étrangère qui le réduit au rôle de satellite du gouvernement nord-américain, ce gouvernement (tel qu'il est . On pense à Guy Bedos, qui alors faisait rire sous F. Mitterrand : - C'était ça la gauche ?) n'a montré jusqu'ici que soumission aux exigences du grand patronat à l'intérieur, par la signature de l'ANI, de la haute finance des instances dirigeantes de l'UE, par la signature du TSCG, et du marché des États-Unis, par l'acceptation du futur Traité transatlantique de libre-échange.

Et c'est précisément cette politique qui empêche de simplement pouvoir évoquer un rapport de forces ; existant ou à venir. En tous cas sur le tapis que T. Lepaon déroule.

Il faut aider la gauche à avoir une politique de gauche. C’est le sens de l’appel du 10 septembre.

Quel que soit le dossard dont on affuble le PS, ici considéré benoîtement comme de gauche, ce qui compte c'est la politique qu'il mène. S'accrocher à ce dossard pour l'aider à avoir une politique de gauche ! mais qu'est-ce donc qui empêche la gauche de mener une politique de gauche ?

La béquille qui prétend aider l'infirme en fait irrémédiablement partie, mais comme simple pièce rapportée.

Il faut une irruption des salariés sur le terrain social.

... Et si cette irruption n'avait pas lieu ? Parce qu'il est demandé aux mêmes salariés d'aller voter pour les listes communes "de gauche" aux élections municipales en faisant préalablement irruption sur le terrain social. C'est attendre de la béquille qu'elle fasse le grand écart.

... leur condition n’avancera pas avec le travail de leurs seuls délégués...

Enfin, passant sur la forme, leur condition qui n'avancera pas, mais quand la langue s'embrouille c'est souvent un signal alarmant sur l'idée qu'elle prétend énoncer, nous sommes bien prévenus de l'échec à venir, et du dégagement de leurs dirigeants de leur responsabilité dans cet échec.

 

Comme ces lignes relèvent la démonstration topique qu'être de gauche consiste à marcher sur la tête, elles se concluront naturellement à leur tour et sans commentaire sur l'introduction de cette interview.

HD. Comment réagissez-vous aux annonces faites par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 27 août, dès la fin des consultations avec les organisations syndicales et patronales, sur le contenu de la future réforme des retraites ?

Thierry Lepaon. Cette annonce précipitée confirme la manière dont le premier ministre a géré ce dossier. Il a refusé qu’il y ait des négociations, qu’il y ait des tables rondes entre syndicats, organisations patronales et gouvernement. Seuls le premier ministre et les autres ministres concernés disposaient de l’ensemble des propositions et des remarques faites par chacune des organisations. En faisant cette annonce le jour où la France décidait, avec d’autres, d’intervenir en Syrie, il a profité d’un effet d’aubaine, si je peux m’exprimer ainsi.

Il ne reste plus qu’à souhaiter aux militants et aux syndicalistes beaucoup de courage et de succès, en dépit de ce qui les mène tel que c’est.

 

(*) HD. Mettez-vous le gouvernement actuel sur le même plan que les précédents ?

T. L. Non ! Il y a une différence entre la gauche et la droite. Considérer que c’est la même chose, c’est permettre au Front national d’empocher la mise. Jamais la CGT ne jouera ce jeu. La pénibilité, l’égalité hommes-femmes... la droite n’a jamais voulu même en entendre parler. Avec ce gouvernement, tel qu’il est, les choses peuvent avancer, si l’on crée les conditions, le rapport de forces pour cela. Il faut aider la gauche à avoir une politique de gauche. C’est le sens de l’appel du 10 septembre. Il faut une irruption des salariés sur le terrain social. S’ils ne se mêlent pas de leurs affaires, en revendiquant, en faisant grève, en utilisant tous les moyens d’expression qui sont les leurs, leur condition n’avancera pas avec le travail de leurs seuls délégués... même s’ils sont adhérents à la CGT.

 



13 réactions


  • Fergus Fergus 7 septembre 2013 09:57

    Bonjour, Dwaabala.

    D’accord avec vous lorsque vous soulignez, qu’à quelques détails près, les différences de gouvernance entre le PS (je n’ose écrire parti « socialiste ») et l’UMP sont pour le moins ténues.

    C’est pourquoi, je ne comprends pas que vous puissiez écrire « Considérer que ce n’est pas la même chose, c’est permettre ce qui se passe actuellement : permettre au Front national d’empocher la mise. » C’est en effet cet amalgame « UMPS » qui fait le lit du FN, et non le contraire.

    Cela dit, continuer à souligner des différences entre le PS et l’UMP, revient à justifier la pérennité d’une alternance autour d’une ligne politique d’essence libérale, caractérisée par des régressions sociales. Bref, rien n’est simple...


    • Dwaabala Dwaabala 7 septembre 2013 10:41

      @ Fergus
      Il ne s’agit pas du tout d’UMPS, ce qu’il faut laisser au FN.
      La politique « socialiste » qui est une variante du néo-libéralisme braque les classes populaires, comme le faisait celle de l’UMP, qui ne trouvent comme exutoire que le vote FN.
      Cette contestation n’a pas des racines idéologiques. Au contraire, on les trouve dans la dégradation des conditions d’existence entraînées par cette politique..
      D’ailleurs, ce peuple a depuis longtemps compris intuitivement ce qui apparaît aujourd’hui en pleine lumière aussi bien du côté politique que syndical : la gauche qui se veut « la vraie » n’est qu’un appendice traînant, historiquement d’abord, des forces qu’elle prétend contester en leur opposant un programme qui serait vraiment de gauche ; alors que, dès la première épreuve (les municipales, qui sont au fond de ce qui se passe du côté de P. Laurent et T. Lepaon) cette « vraie » gauche montre que les limites de son indépendance et de sa détermination sont déjà atteintes.
      Il faut quand même souligner que le but de la manifestation du 10 septembre est outrageusement affadi dans cette interview.
      Par contre ce que ces votants pour le FN n’ont pas du tout compris, c’est que le racisme, la xénophobie, et la dénonciation des « tous pourris » de l’UMPS ne peut fonder une politique.


    • Fergus Fergus 7 septembre 2013 11:49

      @ Dwaabala.

      Je suis d’accord avec vous sur les constats que vous faites, à la fois de ce qu’est foncièrement le FN, et de ce qui mine les chances de la gauche de progrès, à savoir les différends PC-PG, nés (comme c’était prévisible) de la nécessité pour la survie du PC d’une alliance objective avec la « fausse gauche » qu’est devenu le PS.

      Tout cela n’est malheureusement pas de nature à remonter le moral des Français.

      Un mot sur l’« UMPS ». Je n’utilise évidemment cette formulation qu’en association avec le mot « amalgame », le FN étant le champion en la matière, son intérêt étant de mettre tous les gouvernants, quelle que soit leur couleur politique, dans le même sac des « pourris », des « corrompus » et des « incapables ».


    • Dwaabala Dwaabala 7 septembre 2013 12:45

      Fergus, oui il s’agit effectivement d’un simple constat, amer de surcroît.


    • taktak 7 septembre 2013 13:01

      UMPS. Cela a du sens si l’on se place du point de vue d’une analyse de classe.
      UMP et PS sont les deux principaux parti de la classe dominante.
      Et c’est en ce sens que le PRCF a utilisé cette image pour indiquer que PS et UMP ne sont que les deux face de la même pièce qu’est la domination de plus en plus totalitaire de la classe capitaliste.

      Alors bien sûr le FN opportuniste comme pas deux à repris à son compte cette expression, mais pas du tout dans le même but.
      Ce à quoi on peut opposer que le FN n’est que la branche de droite de l’UMP’PEN, car le FN est également un parti du système, qu’il contribue à légitimer en faisant office de repoussoir et qui lui sert également de roue de secours en divisant la classe ouvrière par ses positions xénophobes, lui offrant également le recours d’une solution autoritaire et fascisante pour défendre son pouvoir.

      Ce qui noircit les perspectives progressistes c’est le confusionnisme et l’opportunisme qui voit les dirigeants du PC abandonner toutes positions de défense de la classe des travailleurs, rejetter toute position révolutionnaire pour un réformise tiède fait de compromissions avec le PS.


    • Fergus Fergus 7 septembre 2013 14:20

      Bonjour, Taktak.

      Vous écrivez « Ce qui noircit les perspectives progressistes c’est le confusionnisme et l’opportunisme qui voit les dirigeants du PC abandonner toutes positions de défense de la classe des travailleurs, rejeter toute position révolutionnaire pour un réformisme tiède fait de compromissions avec le PS ».

      Si je voulais être trivial, je dirais que le PS tient le PC par les couilles. Autrement dit, il contraint ce parti à s’allier de facto à lui dès lors que les mandats tenus par des communistes sont en jeu. Dans l’état où il se trouve, le PC ne peut (c’est du moins ce que croient ses caciques) se permettre de perdre de nouvelles positions. Si tel était le cas, il basculerait dans une réalité groupusculaire et, comble d’horreur, perdrait le symbole de sa puissance passée, son siège prestigieux, construit naguère par Oscar Niemeyer. Et c’est ainsi que le PC est devenu un parti de boutiquiers. Hélas !!!


  • Dwaabala Dwaabala 7 septembre 2013 13:54

    @ soleil
    les gens ne savent pas ce qu’ils veulent, dites-vous.
    Ils veulent la paix, une rémunération qui leur permettent de vivre décemment, une nourriture qui ne les empoisonne pas et ne les rendent pas obèse par malnutrition, des moyens de transport adaptés à leurs besoin, un temps de travail qui ne soit pas excessif, une bonne école et des perspectives d’avenir pour les enfants, une bonne médecine et des hôpitaux, une retraite paisible et soustraite à la perspective de la misère.
     Les gens veulent ces choses toutes simples, bref, tout le contraire de ce qui se met en place.


  • spartacus spartacus 7 septembre 2013 16:28

    La pénibilité c’est uniquement Franco français.

    Socialo-syndicaliste. Introduire des exceptions à la règle pour le bonheur de ceux qui gueulent le plus fort. 
    Vous imaginez la pénibilté un maçon ou un couvreur artisan ? Mais dans le monde di socialo communisme clientéliste c’est les fonctionnaires catégorie B, bénéficiaires de l’emploi à vie, de l’absentéisme le plus important, qui en profitent le plus.

    Entre des syndicats et des partis politiques tous bénéficiaires des exceptions aux règles (régimes spéciaux), ou plus simplement des privilèges en droits sociaux !!!

    Il est temps que la société civile dégage cette dictature des services publics.

    • Dwaabala Dwaabala 7 septembre 2013 20:16

      @ spartacus Vos conclusions ne peuvent être suivies. Cependant le prémisses sont justes : en distinguant des cas particuliers, des catégories et sous-catégories le pouvoir veut se donner la figure d’être près des intérêts du peuple ; mais comme c’est le diviser pour mieux aller contre l’intérêt général, c’est une méthode empruntée à N. Sarkozy, il y a peu de chances qu’elle prenne ; c’est du moins ce qu’il faut souhaiter.


    • TSS 8 septembre 2013 00:39

      Ah ! obsession quand tu nous tiens !!

      j’en arrive à me demander si le socialo communisme(l’ordure !) n’est pas responsable

       de ma gastro... !!


    • Dwaabala Dwaabala 8 septembre 2013 01:26

      ... Difficile à savoir.
      Par contre ce qui est indéniable, c’est que la bêtise est à l’origine de l’anticommunisme quand ce n’est pas l’inverse.


    • spartacus spartacus 9 septembre 2013 16:08

      L’origine de l’anti communisme, c’est surtout la visite des Goulags de Karlag au Kasakstan, les témoignages de la famine organisée en Ukraine, au Kasakstan, des massacres de Katlyn en Pologne, des charniers au Cambodge, des Boats peoples du Vietnam, de la terreur en URSS, les catastrophes écologiques au non de la planification étatique comme l’assèchement de la mer d’Aral, transformant le Kazakhstan en désert. 



      Après les massacres des nazis, les américains sont aller chercher la population pour leur montrer les ravages de leurs camps nazi. On devrait faire cela avec la visite des Goulag du Kazakhstan aux abrutis qui se baladent avec faucille et marteau dans nos rues. 

    • Dwaabala Dwaabala 10 septembre 2013 23:25

      Le sens général du développement historique vous échappe.


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