Le général Pierre de Villiers, président ou ministre de l’Intérieur ?
L'obsession des médias consiste à rechercher en permanence l'homme providentiel ; l'auraient-ils enfin trouvé ? Un homme fort, pourquoi pas un militaire comme le général Villiers, un dur, un vrai, qui ne fait pas semblant, qui serait capable d'arracher le pouvoir aux mains de l'actuel chef des armées.
Outre "les chiens de garde", pour ouvrir une "nouvelle séquence, exemplaire de la construction d’un produit médiatique" (ACRIMED). Vous trouvez également d'autres admirateurs comme par exemple Eric Zemmour qui voit le gradé comme un Dalaï-lama. Ou encore son frère Philippe qui déclare : « Il est des moments où la situation appelle un militaire ». Pour le Gilet jaune Jérôme Rodrigues : "C'est le premier qui a osé dire merde à Macron".
Par contre, la voix de Robert Ménard sonne faux dans ce concert de louanges, pour lui : « dès qu’un mec affiche quelques étoiles ou des galons, on croit qu’il est de Gaulle », pourtant le maire de Bézier est exactement sur la même ligne que le général :
"Vous savez ce que c'est un homme fort ? Quelqu'un qui ne se plie pas devant le Conseil constitutionnel. Je suis favorable, quand le Conseil constitutionnel dit non à un texte, à ce que les députés puissent reprendre le texte et s'ils votent à une majorité qualifiée puissent dire qu'ils se contrefoutent de l'avis du Conseil constitutionnel. Je suis favorable à ce que la France ne se mette pas à genoux devant la Cour européenne des droits de l'Homme."
Dans un sondage de l'Ifop pour Valeurs Actuelles, l'ex chef d'état-major des armées obtient 20% de potentiel électoral, le chiffre est trompeur, car...
"Là, il s’agissait d’évaluer non pas l’intention de vote, mais le “potentiel électoral”. La personnalité testée n’est donc pas mise en concurrence, on demande simplement au sondé s’il serait envisageable ou non qu’il vote pour le général de Villiers". (Jérôme Fourquet de l'Ifop)
Et lorsque l'on sait que 42% des sondés disent ne pas connaître le général Villiers, il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour devenir un prétendant sérieux à la gouvernance du pays. Cependant, le général qui dit n'avoir aucune envie de l'Elysée, pourrait soutenir un autre candidat à la présidentielle, un soutien qui serait non négligeable, mais pour qui ?
"41% des électeurs de François Fillon à la dernière présidentielle se disent ainsi « prêts » à voter pour lui, et 12% vont jusqu'à s'en dire « certains ».
"Chez les électeurs de Marine Le Pen, 29% admettent être également tentés"
"12% des électeurs d'Emmanuel Macron"
"15% de ceux de Jean-Luc Mélenchon"
Des chiffres à prendre avec des pincettes, alors que seulement 6% des sondés, quel que soit leur niveau de diplôme, se disent certains de voter pour lui.
Comment douter que des électeurs surtout de droite puissent se retrouver dans les propos du général pour qui "nous sommes assis sur un volcan". La guerre civile nous guette, c'est inexorable elle viendra. Sauf peut-être si nous écoutons le général, pour qui la justice est trop lente à agir contre l'Islam radical : "parce qu'il y a la Cour de justice de l'Union européenne, la Cour européenne des droits de l'homme, le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État, des juristes et des avocats". Autrement, pour de Villiers : "L'État de droit est évidemment respectable, mais à un moment, il faut aussi élaborer une réflexion stratégique". C'est-à-dire oublier l'État de droit.
Comparé au général de Villiers, Gérald Darmanin fait petit soldat, et la loi sur le séparatisme devenue « projet de loi confortant les principes républicains » n'est qu'un ersatz pour calmer la faim de sécurité d'un peuple excédé par le terrorisme islamique. N'oublions pas non plus qu'un pays qui a peur peut tout accepter. Inutile de donner un exemple.
Mais, avant de porter un jugement objectif sur le Général de Villiers, il serait sain de réfléchir à l'opinion du 5 étoiles sur la population Française, cela peut aider à la réflexion lorsqu'il dit :
"...nos démocraties émollientes, axées sur le plaisir immédiat, une société hyperindividualisée, ramollie par la facilité"...
Le général a parlé, à vos rangs fixe !