jeudi 13 juin 2013 - par CHALOT

Le gouvernement est-il laïque ?

Le gouvernement est-il laïque ?

JPEGLa question peut et doit être posée...

Malheureusement la réponse ne peut pas être affirmative.

Le ministre de l'intérieur se croit ministre des cultes, ministère qui n'existe plus depuis les lois de séparation, il en fait et en redemande pour se précipiter aux cérémonies religieuses.

La loi Carle n'est toujours pas abrogée alors qu'elle aurait pu l'être sans retourner à l'article 89 .

Comme l'indique ce communiqué de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, le Ministre de l'Education Nationale « innove » sans réfléchir à la portée de ses ces et décisions.

« Liberté, Egalité, Territorialité ?

Un amendement sénatorial à la loi sur la "Refondation de l'école", soutenu par Monsieur Vincent Peillon et le gouvernement, fait, entre autres choses, obligation aux écoles publiques et privées sous contrat d’arborer sur leur façade la devise "Liberté, Egalité, Fraternité".

Un pas de plus est ainsi franchi dans l'assimilation des écoles privées catholiques au service public, alors même qu'elles sont gérées par des associations directement liées à leurs diocèses respectifs et restent des excroissances d'une confession particulière. C'est à une extension de la loi Debré que nous assistons, à une accélération de la partition du territoire pour se mettre à l'heure de l'acte III et de la Sainte Europe des Régions.

De telles mesures ont des conséquences immédiates, destructrices de la laïcité de l'Ecole et de l'Etat. Ainsi dans tel département, la directrice des services invite les représentants du diocèse à participer, avec les organisations syndicales d'enseignants, à une réunion de préparation de la rentrée, ainsi un maire convoque les enseignants du public et du privé catholique pour élaborer ensemble le "Projet Educatif Territorial" prévu par la loi Peillon, ainsi des maires de communes dépourvues d'écoles publiques, mais où existent des écoles catholiques, peuvent se prévaloir de ce nouveau label pour freiner l'implantation de l'Ecole laïque.

La Libre Pensée réitère les exigences républicaines  :
 

Abrogation de la Loi Debré !


A Ecole publique fonds publics, à école privée fonds privés !


République Une et Indivisible ! »

 

Au lieu de donner des gages à l'école privée et à rompre avec les engagements laïques qui étaient, hier ceux du parti socialiste, le Gouvernement devrait plutôt mettre fin à la désertification avec ces centaines de communes sans école publique !

Quel est l'intérêt de déparer les enfants dès le plus jeune âge ?

Quel est l'intérêt de maintenir deux écoles à la limite de la fermeture, l'une privée, l'autre publique, alors qu'une seule, laïque, donc ouverte à toutes et à tous, permettrait à ces enfants de milieux différents d'apprendre ensemble

 

Jean-François Chalot



23 réactions


  • Bubble Bubble 13 juin 2013 14:22

    Au vu de la bibliographie de Vincent Peillon, ce philosophe considère le socialisme comme une religion, laquelle est à transmettre à l’école. A mon sens, voilà effectivement une atteinte à la laïcité, on se retrouve bien dans le cas de figure où l’idéologie dicte la loi (pas tout à fait la loi, le fonctionnement de l’école).
    Cela s’exprime notamment dans le brainwashing imposé dans le programme à la rentrée 2012-2014 sur la théorie du genre.


    • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 13 juin 2013 18:18

      Lorsqu’on parle de l’école de la République, j’apprécie que l’auteur écrive en langue française.
      « brainwashing » peut se traduire par « lavage de cerveaux ».

      La théorie du genre indique une évolution de la pensée de notre société. Aussi, il me semble normal de l’enseigner.

      Il me semble qu’il y a beaucoup plus grave dans l’organisation prévue dans la loi de décentralisation et dénoncée par l’auteur : c’est la fin programmée de la laïcité dans l’enseignement.


    • J-F LAUNAY J-F LAUNAY 13 juin 2013 19:11

      Et revoilà la prétendue « théorie du genre » voire « gender » attaquée par les cagots..
      "La réalité est que la théorie du genre n’existe pas. Ce qui existe sont les études de genre (gender studies) : il s’agit d’un domaine de recherche interdisciplinaires visant, je cite wikipédia, une réflexion sur les identités sexuées et sexuelles, répertoriant ce qui définit le masculin et le féminin dans différents lieux et à différentes époques, et s’interrogeant sur la manière dont les normes se reproduisent jusqu’au point de paraître naturelles. Ce n’est que cela, un sujet d’étude, et c’est déjà beaucoup. Il nourrit des réflexions, des critiques, des controverses, et la connaissance de ce que nous sommes en sort grandie. Il est triste de voir dans le pays de Descartes un sujet d’étude transformée en idéologie pour secourir une argumentation qui se sent trop boiteuse avec les faits." Maître EOLAS


    • cassandre cassandre 14 juin 2013 11:19

      On ne peut plus parler de laïcité dans l’école publique depuis qu’on a commencé à y servir des plats conformes aux prescriptions d’une religion bien particulière, en complète contradiction avec la culture française.

      Au fait, si je suis juif, puis-je exiger qu’on me serve du pain azyme à la cantine publique ?

      Tant qu’on y est, j’ai le droit d’être de religion druidique et donc d’exiger que les cantines scolaires ne me servent pas de poules (animal sacré dans cette religion)...

      Et dans l’absolu, si je suis un indien guyanais, dont les ancêtres n’ont d’ailleurs pas vraiment choisi d’intégrer la communauté nationale ni la culture française puisqu’ils n’ont pas fait le choix d’y émigrer...
      puis-je aussi revendiquer des impératifs culinaires religieux ? exiger mes vers de vase lyophilisés à la cantine des collèges ? 


    • cassandre cassandre 14 juin 2013 11:56


      Les écoles privées sont malheureusement nécessaires en France pour pallier (un peu) l’échec de l’école publique, victime d’une certaine idéologie.

      Dans l’école publique on peut faire le choix de foutre le bordel en classe. Pas dans le privé.

      Surtout, l’école publique a fait le choix idéologique d’imposer l’égalité...mais par le bas ! car par le haut c’est trop dur...
      C’est le nivellement par le bas.
      Plutôt que de former des classes par groupes de niveau, pour « booster » les bons élèves et donner aux autres un rythme conforme à leurs capacités et à leurs motivations.

      Ainsi, on ne donne pas de devoirs aux élèves, pour que les parents ne sachent pas trop où en sont leurs enfants, et ne puissent pas les aider.
      En effet, les élèves des parents qui s’investissent dans l’éducation de leurs enfants se retrouveraient avantagés par rapport aux autres !
      On bloque la progression d’une classe en se calant sur le rythme des enfants les plus mauvais !
      Je le sais : je le vis (mes enfants sont dans le public).


    • cassandre cassandre 14 juin 2013 12:45


      Paradoxalement, les écoles privées permettent aux Français de mettre leurs enfants à l’abri du communautarisme qui gangrène l’école publique.

      Elles permettent la constitution de « ghettos d’excellence », où l’histoire et la culture française ne sont pas dépréciées, où tous les enfants se mélangent, sans barrières religieuses. Tous se sentent Français (quelle que soit leurs origines, ou religion), et tous sont là pour travailler.

      Ce n’est pas le fruit du rejet des populations immigrées, mais du rejet de populations immigrées qui ne s’intègrent pas. Nuance.
      La société française est habituée à accueillir des immigrés, pas des immigrés qui ne s’intègrent pas.

      La « mixité sociale » et le « vivre ensemble » que prônent nos « élites » médiatico-politiques (à l’usage du peuple mais surtout pas pour elles !), ça ne marche que si l’autre est perçu comme intégré, ou voulant s’intégrer.
      Et pour cela, il ne suffit pas de distribuer des cartes d’identités françaises à qui-n’en-veut.

      Encore une fois, le multiculturalisme est une foutaise qui ne peut déboucher, dans l’urbanisme comme dans la carte scolaire, que sur des ghettos, comme dans les pays anglo-saxons (USA, GB, Afrique du Sud)...ou mieux, le Liban !
      Donc, malheureusement, l’école privée a encore de beaux jours devant elle.


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 juin 2013 12:49

      Quand il n’y a pas de concurrence, le fournisseur de biens ou de services est en situation de monopole ce qui provoque invariablement une baisse de la qualité des biens et des services.

      On en est là au niveau de l’enseignement.

      On ferait mieux de laisser s’exprimer le libre choix des parents en matière de scolarité avec un système d’allocation budgétaire neutre quelle que soit l’école choisie.

      Mais, nos soit disant laïcs - mais authentiquement athées intégristes - n’en veulent à aucun prix ce qui démontre qu’ils se foutent pas mal de l’éducation des enfants.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 13 juin 2013 14:53

    C’est bien, Chalot

     

    Mais c’est mou et très incomplet

     

    Concernant l’islamisation de la France on peut dire que, non seulement le gouvernement Hollande, après celui de Sarkozy, n’applique pas la laïcité républicaine, mais je prétends que sa honteuse démission est une trahison de la laïcité…

     

    …que d’ailleurs je considère elle-même comme insuffisamment définie quand elle ne fait que « séparer » les religions et l’Etat. Mais c’est un autre problème et ce serait déjà bien que la Gauche cesse d’imiter la Droite sarkozienne dans la démission face aux destructeurs de la laïcité telle qu’elle existe :

     

    http://www.mediaslibres.net/tribune/post/2010/03/11/Le-triomphe-planetaire-de-la-violence-religieuse-Part-2 


    • Akerios Akerios 13 juin 2013 15:06

      Oui Pierre Régnier ,

      Sarcony et Hollandon ou UMPS sont engagés dans une fausse alternance pour une même action. C’est la destruction de la laïcité républicaine .

      En plus les débats qu’elle suscite sont un bon enfumage pour cacher la course au néo-libéralisme et à la mondialisation.

      Ils gagnent sur tous les tableaux

       


  • Esclarmonde Esclarmonde 13 juin 2013 16:15

    Je suis d’accord avec vous : l’école n’est plus laïque mais je n’y vois pas les mêmes raisons que vous, pour la raison est que Vincent Peillon veut imposer à l’école une « nouvelle religion » et « terrasser la religion catholique » (c’est lui qui le dit)




    J’ai été en primaire puis en secondaire dans les années 70 et 80, d’une famille catholique, j’ai eu une autre approche du monde grâce à certains de mes enseignants, souvent à gauche, mais ils ont toujours respecté les opinions et croyances de chacun des élèves, et plus globalement, le milieu auquel ils appartenaient... J’avais effectivement affaire à une école laïque, laïcité que j’ai toujours respecté (mes propres enfants sont actuellement scolarisés aussi) mais là, il n y a plus de laïcité et plus de respect des opinions des enfants et de leur famille !



    •  C BARRATIER C BARRATIER 13 juin 2013 17:09

      Le ministre ne fait pas classe, il n’en serait pas capable, c’est pour cela qu’il est ministre en France. Il se fiche de la laïcité, c’est sa paye qui l’intéresse, et il n’est pas le seul. Mais dans les classes publiques on est laïque, respectueux de tous, et on ne relaye pas l’idéologie du pouvoir.
      Ils passent, l’école reste respectueuse...


    • J-F LAUNAY J-F LAUNAY 13 juin 2013 18:55

      Vincent Peillon n’a jamais dit ce que mensongèrement vous lui faites dire et votre lien ne renvoie qu’à un minable pamphlet. de V. Hoch, cagot grand teint..
      L’enseignement public respecte la laïcité contrairement à vos allégations.


    • J-F LAUNAY J-F LAUNAY 13 juin 2013 19:03

      @C. Barratier
      Vincent Peillon, Capes puis agrégation, puis doctorat de philo a enseigné en Lycées à Lyon, Calais, Nanterre et ... Neuilly-sur-Seine. pendant 12 ans. Il a été plus tard chercheur au CNRS avec des travaux sur Ferdinand Buisson et les origines de la laïcité et de la philosophie républicaine.

      Avant de médire, jeter un coup d’oeil sur une bio n’est pas totalement inutile.


  • Ruut Ruut 13 juin 2013 16:16

    La laïcité concept purement Franco-Français est inconnus au sein de l’Europe.


    Laïcité rime avec respect.

    Comment une société qui fait tout pour détruire le respect peut elle encore se prétendre laïque ?



    • njama njama 13 juin 2013 17:12

      La laïcité concept purement Franco-Français est inconnus au sein de l’Europe.

      normal puisque l’UE est très anti-laïque de par son Traité qui invite au Dialogue avec les religions et prie instamment les hommes politiques par ses Directives de l’entretenir régulièrement ... d’où cet espèce de retour du religieux dans la politique depuis une douzaine d’années environ.
      mais faux car la laïcité (relations Etat / clergés) est différente dans chaque pays d’Europe. La laïcité française n’est pas soluble dans l’Europe. Une Europe qui n’a pas à nous dire comment nous devons vivre.

  • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 13 juin 2013 18:40

    C’est un retour au regroupement de l’enseignement privé sous contrat et public, donc un reniement de la laïcité.
    La seule école libre, c’est l’école laïque où on protège l’innocence et la candeur des enfants.
    La seule école pour l’égalité, c’est l’école gratuite et qui accueille tous les élèves.
    La seule école fraternelle, c’est l’école de la République qui ne permet pas la ségrégation.

    Par conséquent, le symbole républicain « Liberté, Egalité, Fraternité » doit être réservé à la seule école de la République.

    J’espère que cette revendication fera l’objet d’une pétition lancée par une association.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 13 juin 2013 23:01
      Je crois que ce serait bien, Danielle, si on en profitait pour remplacer Fraternité par Solidarité. 

      La fraternité ne se décrète pas mais on peut, effectivement, décider d’être solidaires. 


  • J-F LAUNAY J-F LAUNAY 13 juin 2013 18:43

    « La loi Carle n’est toujours pas abrogée alors qu’elle aurait pu l’être sans retourner à l’article 89 »
    Faut-il rappeler que c’est à l’ex-sénateur Charasse, un grand rrrépublicain, un grand laïc que l’on doit (mais chut, ne le répétez pas) l’article 89 dont la Loi Carle est un avatar ?


  • pissefroid pissefroid 13 juin 2013 18:45

    Depuis les lois debré (1959), la laïcité est passée au second plan dans notre république.
    Il est impératif de revenir à la règle simple :
    argent public à l’école publique,
    argent privé à école privée.


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 juin 2013 11:23

    La laïcité consiste à ce que l’Etat soit neutre vis a vis des religions sinon on est dans l’athéisme d’Etat.

    Un Etat neutre au plan religieux peut parfaitement accepter et financer des écoles confessionelles sur une base objective du genre un enfant égale un enfant en fournissant à prestation égale un budget équivalent à ses propres services.

    L’auteur pratique l’amalgame etre la laïcité et l’athéisme qui est lui même une forme de croyances pouvant s’avérer aussi intransigeant et exclusif que les fanatiques religieux les plus obtus alors que le fondement de la laïcité consite justement à rejeter l’exclusivité d’un courant philosophique ou religieux pour structurer la société.

    L’auteur n’est donc pas un laïc.


  • ffi ffi 14 juin 2013 13:42

    La laïcité concerne l’État.
     
    Or l’école, ce n’est pas l’État.


  • CHALOT CHALOT 14 juin 2013 14:06

    Vous n’avez jamais entendu parler des pouvoirs régaliens de l’ Ecole, ni de l’école qui en fait partie

    Alois !
    L’auteur est laïc comme certainement 99% personnes qui écrivent sur AGORAVOX et en plus il est laïque.


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