vendredi 9 novembre 2012 - par Robert GIL

Le leurre de la Constituante

Revendiquer une Nouvelle Assemblée Constituante ? C’est encore une gymnastique pour lancer des trucs n’ayant aucune portée de transformation ; des leurres. Je n’ai rien contre une constituante dans l’absolu mais ça n’a strictement aucune portée révolutionnaire ou progressiste en soi.

Bon, et elle servirait à quoi cette constituante ? Et par quel miracle serait-elle appelée ? Qui y serait élus ? Ça change quoi ? Dans l’état actuel, ça ne donnerai pas une assemblée révolutionnaire, surtout avec un peuple qui n’est pas encore mobilisé sur ses propres revendications, pas encore auto-organisés pour donner la boussole à une éventuelle constituante. Aujourd’hui, cette constituante est le nouveau joujou de ceux qui veulent faire parler d’eux sans prendre le risque d’une confrontation avec le capital.

Une constituante, après renversement de la dictature du capital, oui ! Avant, cela sera toujours une constitution bourgeoise, tant il est évident que les lois, constitutionnelles ou autres, ne sont que l’enregistrement d’un rapport de force.

Et ce n’est pas en gardant les yeux rivés sur la ligne bleue des urnes que l’on changera quoi que ce soit. Une constituante peut être progressiste quand les travailleurs et la population se saisissent concrètement de tout ou presque et l’écrivent.

Pour mémoire révisez la constituante de Weimar, voila :

Toute l’année 1917 et bien plus en 1918, la révolution gagnait tout le Reich allemand, partout se développait des conseils de soldats, des conseils ouvriers, etc, des coordinations régionales prenaient en main les territoires.

En novembre 1918, la révolution renverse le Reich et démet Guillaume II, la république est proclamée et le conseil des commissaires du peuple devient le nouveau gouvernement allemand.

En décembre, le congrès des conseils d’ouvriers et de soldats, réuni mais composé d’une majorité de sociaux-démocrates approuve l’appel à une constituante. En faisant cela, il abdique son pouvoir. Et le droit de vote accordé aux femmes sera anecdotique dans le mécanisme qui se met en place.

A ce moment, la force motrice de la révolution allemande est essentiellement les conseils d’ouvriers et de soldats issus du chaos de la guerre. En se mettant à la remorque du processus d’une constituante, le drame de ce qui suit sera inéluctable. L’auto-organisation et les affrontements se poursuivent en décembre et janvier. La bourgeoisie a la solution de la constituante qu’elle est assurée de contrôler.

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht sont assassinés, ainsi que nombre de militants révolutionnaires. Le 19 Janvier la constituante est élue. Le 6 février elle se tient à Weimar pour être hors de portée de l’agitation révolutionnaire qui secoue Berlin.

La constitution sera approuvée le 31 juillet 1919. L’ Allemagne fut confrontée dans les années qui suivirent aux désastres de la crise, de l’hyperinflation, au chômage, à l’amputation de sa région industrielle de la Ruhr sous la botte de l’armée française. L’écrasement du souffle révolutionnaire empêcha toute solution humaine et économique qu’aurait prise un gouvernement des conseils en dirigeant lui-même la société.

La constituante fut dans ce cadre une diversion utile pour la bourgeoisie et l’instrument qui écarta le souffle révolutionnaire. Elle fut l’arme de la réaction. Dès lors la suite de l’histoire et la montée vers l’échafaud est connue.

Alex CAPUCIN d’après COPAS sur 2CCR

http://2ccr.unblog.fr/2012/10/15/le-leurre-de-la-constituante/

A lire également : QUEL AVENIR POUR NOS DEMOCRATIES ?



20 réactions


  • La mouche du coche La mouche du coche 9 novembre 2012 08:12

    Ah. On nous balance la crainte des zeuresombres pour ne pas toucher au système. Article gouvernemental. smiley


    • jaja jaja 9 novembre 2012 08:32

      « Toucher » au système c’est le renverser et jamais ça ne se fera par les urnes....La « Révolution par les urnes » est un leurre....


    • Henri Francillon Henri Francillon 9 novembre 2012 18:57

      Gil continue avec ses articles de propagande pour le système, à un tel rythme que cela en devient écoeurant, surtout avec son attitude ignoble de mensonges systématiques et d’accusations mensongères alors qu’il est, lui comme ses amis, coupable de la situation actuelle par son soutien aveugle au candidat normal devenu président traître et malfaisant.
      Je rappelle que le système actuel n’est pas démocratique, n’a jamais été conçu comme tel et que le défendre est se faire le collaborateur de l’oligarchie dictatoriale.
      Etienne Chouard explique ici en dix minutes pourquoi ce système n’est pas démocratique, et on comprend vite pourquoi les collabos et leurs maîtres s’acharnent à le couvrir de boue.


  • Croa Croa 9 novembre 2012 08:14

    « avec un peuple qui n’est pas encore mobilisé sur ses propres revendications, » Oui, mais cela n’empêche pas d’y travailler !

    On peu bien sûr trouver de mauvais exemples tel celui cité par l’auteur mais il n’y a pas besoin de regarder aussi loin dans l’histoire pour en trouver de bons, voir par exemple ce qui se passe en ce moment même en Islande !

    Renverser d’abord la dictature du capital c’est placer la charrue avant les boeufs ! C’est là plutôt le rôle de la future constitution même ; ça vient donc avec, CQFD ! Et par la même occasion revenir sur au moins certaines dictatures européennes illégitimes vis à vis des peuples redevenus souverains. 


    • jaja jaja 9 novembre 2012 08:43

      Le refus de rembourser les banques en Islande est très positif pour le peuple.... Mais je n’ai jamais entendu dire que le capitalisme y avait été renversé et que désormais les entreprises socialisées y fonctionnaient sous le contrôle des travailleurs....

      Ce qui veut dire que l’oligarchie capitaliste peut avoir des stratégies « progressistes » et plus intéressantes pour le peuple que de lui imposer la rigueur la plus sévère....C’est d’ailleurs le pouvoir Islandais qui a initié le Référendum menant au refus de payer pour les banques....dont il connaissait parfaitement le résultat vu l’ampleur du refus de rembourser issu des urnes....

      Mais bien entendu il n’y a pas eu là bas une introuvable Révolution et un réel changement de régime... La société capitaliste a trouvé le moyen (efficace) de se régénérer...


    • Robert GIL ROBERT GIL 9 novembre 2012 08:53

      dans l’article l’auteur ne parle pas de guerre civile, vous extrapolez. Il faut que le peuple se mobilise sur des revendications, c’est ce qui c’est passé en Islande suite a un choc, car le pays etait en quasi faillite en 2008. Mais l’Islande c’est 300 000 habitants , rien a voir avec la France.

      ensuite a part la nationalisation des banques, qui est un pas important et necessaire mais que l’on peut decider sans constituante il suffit d’avoir un gouvernement progressiste et qu’il fasse voter une loi (l’inverse a été possible) je ne connait pas trop je l’avoue les autres mesures...

      il est interressant de suivre se qui se passe en Islande et si vous avez des infos, je suis preneur.


    • Robert GIL ROBERT GIL 9 novembre 2012 08:57

      merci jaja, donc on retombe un peu sur le principe de constituante de Weimar, on amenage, on lache un peu de lest mais la bourgeoisie et le systeme continue tranquillement sa route !


  • citoyenrené citoyenrené 9 novembre 2012 08:56

    une constituante CITOYENNE répondrait à vos questions, à vos critiques

    par quoi est formaliser la séparation des pouvoirs ?
    comment est fixer le mode de désignation des mandataires du peuple ?
    qui délimite le pouvoir du peuple ?

    la constitution

    si l’on admet sa centralité, on admet son importance

    admettre son importance pose la question de l’identité des constituants
    à cela, la désignation aléatoire de citoyens « lambda » par le système Chouard est la clé


    • jaja jaja 9 novembre 2012 09:22

      La clé de quoi Chouard ? L’oligarchie capitaliste va permettre à une assemblée « citoyenne » (je n’aime pas ce mot qui exclut les non citoyens) de se réunir pour mettre bas son pouvoir en douceur.... Et les politiciens vont quitter leur hémicycle et les patrons et actionnaires laisser leurs entreprises aux mains des travailleurs.... Comme ça......sans faire donner la troupe et la gendarmerie....

      La Constituante révolutionnaire se fera dans le tumulte des Assemblées générales et dans l’exercice de la démocratie directe du peuple soulevé ayant pris en mains le pouvoir...Il en fut toujours ainsi... Son seul but c’est de conserver cette démocratie directe et de ne pas la laisser se faire confisquer par une minorité habile et avide de pouvoir.....


    • citoyenrené citoyenrené 9 novembre 2012 10:08

      @ Jaja,

      d’accord avec votre commentaire
      le truc serait de ne surtout pas laisser l’oligarchie capitaliste s’immiscer dans le processus constituant

      pour cela, le système Chouard semble assez robuste : chaque inscrit sur liste électorale indique 3 personnes qu’il estime compétentes pour participer à l’élaboration de la nouvelle constitution, sont enlevés les 20% les plus cités (pour le biais médiatique), les 20% les moins cités, puis de ce panel sont tirés au sort 100-200-300 constituants

      d’accord avec ça ?

      et bien sûr que l’oligarchie et les politiciens de métier n’en voudront jamais, cela se passera dans la violence

      ou, pacifiquement, par la supériorité du nombre, nous sommes 65 millions de français, 40 millions d’électeurs


  • Morpheus Morpheus 9 novembre 2012 13:30

    Cette fronde contre l’idée géniale de nous réapproprier un texte fondateur, un texte fondamentale, appelle une réponse contradictoire.

    Vous commettez une erreur d’analyse énorme. S’approprier la Constitution (en tant que peuple), c’est rendre le pouvoir au peuple. Pourquoi ? Parce que dans un régime (réellement) démocratique, fondé sur le droit, la Constitution est ce qui protège le peuple contre les abus de pouvoir et permet au peuple de conserver son propre pouvoir. Une Constitution, c’est quoi, finalement ?

    « La Constitution est un contrat social, c’est à dire un acte de défiance à l’égard de toute forme de pouvoir, qui constitue la loi supérieure à tout autre loi que se donnent à eux-mêmes les membres du corps social appelé Nation afin d’ affaiblir et séparer les pouvoirs dans le but de protéger la collectivité de toute forme d’abus de pouvoir, et rédigé en garantissant l’absence de conflit d’intérêts de ses rédacteurs. »

    Dans une société civilisée, constituée de nombreux individus, les gens ont besoin de se donner à eux-mêmes des règles pour harmoniser leurs rapports sociaux. Ces règles se présentent sous forme de code de lois. Pour empêcher que ceux qui écrivent les lois (pouvoir législatif), ceux qui appliquent les lois (pouvoir judiciaire), ceux qui exécutent les lois (pouvoir exécutif), ceux qui informent le peuple (pouvoir médiatique) et ceux qui créent la monnaie (pouvoir financier) n’abusent du pouvoir qui leur est conféré, la Constitution a pour fonction essentielle de veiller à séparer, limiter et affaiblir les pouvoirs, empêcher que les délégués n’abusent de ces pouvoirs en faveur de leur intérêt personnel ou de l’intérêt d’un petit groupe au détriment de la collectivité.

    Comme tout contrat digne de ce nom, la Constitution est un acte de défiance  : elle prend acte de la nature corruptrice du pouvoir sur les personnes à qui il échoit (quels qu’ils soient), et s’efforce par toutes les mesures qu’elle juge utiles et nécessaires, de contrer les conséquences corruptrices du pouvoir. Le rôle essentiel, fondamental d’une Constitution est de protéger la collectivité de toute forme d’abus de pouvoir. Pour se faire, l’un des principes essentiel qui différencie une bonne Constitution d’une mauvaise, est que les membres de l’Assemblée Constituante, qui ont pour mission de rédiger la Charte Constitutionnelle, doivent être désintéressés, c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas être partie prenante à l’un quelconque des pouvoirs (législatif - judiciaire - exécutif - médias - financier), et doivent s’engager, dès leur entrée en fonction, à ne jamais exercer une fonction de pouvoir. Cet engagement sera par ailleurs écrit lui-même dans la Charte Constitutionnelle. Cette mesure garantit l’absence de conflit d’intérêt (allant à l’encontre de celui du peuple) au moment de la rédaction de la Charte Constitutionnelle.

    Il ne devrait pas vous avoir échappé que tous les actes des élus et des gouvernants reposent sur des textes de lois, et passent par le droit. Le droit constitutionnel est le droit fondamental, et les élus, ces oligarques qui ne cessent de nous dicter leurs lois, le savent très bien (eux) : lorsque les textes de la Constitution ne leur conviennent pas, il savent en appeler (eux) à modifier la Constitution (dans leurs intérêts).

    Que vous ne compreniez pas l’importance fondamentale de cet acte (écrire la loi) montre que vous manquez cruellement de connaissances, ce qui nuit à votre discernement. En tout état de cause, votre fronde montre que vous n’êtes pas (pas encore) révolutionnaire, vous êtes seulement révolté. La révolte est nécessaire, mais insuffisante. Si vous étiez révolutionnaire, vous auriez à l’esprit que les actes fondateurs que les pères de la Révolution

    ont entrepris, aussi bien en Amérique qu’en France, furent de rédiger la Constitution.

    Les Pères de ces révolutions étaient membres de la classe bourgeoise, c’étaient des érudits, des intellectuels, et ils savaient les choses importantes pour renverser l’ordre monarchique. Vous gagneriez énormément à étudier la Révolution. Vous apprendriez beaucoup de choses, et cela vous donnerait une meilleure vision des enjeux fondamentaux.

    Par exemple, vous pourriez apprendre que la Révolution n’a pas atteint son but le plus noble et le plus élevé, qui eut été d’émanciper le peuple et de lui rendre son pouvoir. Vous comprendriez que la révolution de 1789 fut surtout et avant tout une révolution du capital mobilier contre le capital foncier (une révolution de riches marchands qu’étaient les bourgeois et les banquiers roturiers contre les riches propriétaires terriens qu’étaient les membres de la noblesse).

    Vous découvririez que ces riches marchands et banquiers créèrent les circonstances devant mener à la révolution, notamment en fermant l’accès aux stock de grains, d’une part pour spéculer sur les prix à la hausse, et d’autre part pour affamer le peuple. Vous apprendriez que ces mêmes riches marchands avaient besoins, pour renverser la monarchie, de la révolte populaire, et qu’ils armèrent le peuple à cette fin, et qu’aussitôt la monarchie renversée, ils s’empressèrent de désarmer le peuple, en leur rachetant à très bon prix les fusils qu’ils leur avaient donné ... Il ne fallait surtout pas que le peuple reste armé !

    Sachant cela, vous comprendriez pourquoi les Pères de la Révolution n’ont pas écrit une Constitution démocratique, mais bien une constitution qui impose un gouvernement (prétendument) représentatif, c’est-à-dire une constitution aristocratique. Vous auriez la stupéfaction d’apprendre, se faisant, que contrairement à tout ce que l’on ne cesse de nous répéter depuis toujours, l’élection n’est pas démocratique, mais oligarchique, et que nos Pères nous ont trompé en prétendant nous avoir donné la démocratie.

    « Aristote, Montesquieu ou Rousseau affirmaient que les élections étaient intrinsèquement aristocratiques. Ils ne considéraient pas que l’effet aristocratique tenait aux circonstances et aux conditions dans lesquelles la méthode élective était utilisée, mais à la pure nature de l’élection. » [Bernard Manin - Principes du gouvernement représentatif]

    Cela étant, il demeure exact qu’en soi, une nouvelle assemblée constituante ne serait pas nécessairement la garantie que les choses changeraient radicalement et apporterait, enfin, les promesses espérées. En cela, votre fronde contient tout de même une vertu. En effet, s’il demeure vrai que l’acte constituant est essentiel, il n’en demeure pas moins vrai que LE PROCESSUS CONSTITUANT EST CAPITAL.

    A ce titre ; une assemblée constituante ÉLUE serait une erreur fondamentale si l’objectif est de rendre le pouvoir au peuple et d’écrire une Constitution qui remplisse les conditions mentionnées dans la définition que j’ai donnée ci-dessus. Lorsque l’on a compris les vices inhérents à l’élection, on comprend que le principal problème réside dans le CONFLIT D’INTÉRÊTS insoluble dans lequel se trouvent les constituants lorsqu’ils sont au pouvoir ou se destinent à y exercer. Si la Constitution doit affaiblir, limiter et diviser les pouvoirs des délégués, il va de soi qu’il n’appartient pas à ceux-ci (professionnels de la politique, du droit, de la justice, etc.) de rédiger la Constitution : ce n’est pas aux gens de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir ! C’est pourquoi, seule une constituante tirée au sort aurait un caractère réellement démocratique et serait en mesure de remplir ses promesses.

    Il y a énormément de choses que vous auriez à apprendre pour transformer votre révolte (qui est juste et nécessaire) en un acte révolutionnaire. Ne pas le faire aurait pour conséquence que votre révolte serait utilisée par d’autres voleurs de pouvoir, comme ce fut le cas des révoltés de la Révolution. Si vous souhaitez sincèrement ne pas être l’instrument de la répétition de l’histoire, vous devez faire l’effort d’apprendre d’elle.

    Cordialement,
    Morpheus


  • jaja jaja 9 novembre 2012 14:17

    "Il y a énormément de choses que vous auriez à apprendre pour transformer votre révolte (qui est juste et nécessaire) en un acte révolutionnaire. Ne pas le faire aurait pour conséquence que votre révolte serait utilisée par d’autres voleurs de pouvoir, comme ce fut le cas des révoltés de la Révolution. Si vous souhaitez sincèrement ne pas être l’instrument de la répétition de l’histoire, vous devez faire l’effort d’apprendre d’elle."

    Bon c’est un peu pédant et donneur de leçon votre commentaire mais passons.... On pourrait vous objecter que ce que sait apparemment parfaitement l’auteur c’est qu’on ne met pas la charrue avant les boeufs et que la Constituante ne peut s’écrire que lorsque les travailleurs se sont emparés du pouvoir....

    Et c’est bien là l’essentiel..... A noter aussi que ce sont les Assemblées générales révolutionnaires des travailleurs soulevés qui devront donner les axes politiques de la Constituante à venir et non pas des citoyens tirés au sort dans toutes les classes sociales de la société ce qui ne pourrait que refléter le niveau de conscience moyen de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie intellectuelle flouant à nouveau les prolétaires et les couches qui leur sont proches....

    Ne pas oublier dans vos leçons de dire que derrière le mot peuple s’il y a le prolétariat s’y dissimule aussi la bourgeoisie.....Et c’est là qu’est l’arnaque sachant que c’est cette classe qui a le pouvoir de l’argent et l’habitude de diriger, les connaissances pour le faire, les facilités de rédaction etc... et qu’elle saura parfaitement même minoritaire numériquement faire prévaloir ses prérogatives de classe exploiteuse dans un nouveau chiffon de papier qu’elle appellera Constituante......

    Donc Constituante oui mais seulement à partir du moment où le pouvoir , les banques et les moyens de production sont aux mains des travailleurs...qu’ils sont réunis dans des Assemblées générales où sont prises toutes les décisions et orientations politiques d’importance...


    • citoyenrené citoyenrené 9 novembre 2012 16:14

      @ Jaja,

      commentaire intéressant mais je serais un peu en désaccord, quand vous écrivez à propos de la constituante citoyenne tirée au sort
      « qui ne pourrait que refléter le niveau de conscience moyen de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie »

      et bien non, statistiquement, seraient représentés bourgeoisie, petite bourgeoisie, et employés, prolétaires

      statistiquement toujours, les plus nombreux sont les employés et les prolétaires

      pas de crainte massive à avoir de ce côté là à avoir à mon avis,

      et puis, si les Référendums d’Initiative Citoyenne et Révocatoire sont actés par les citoyens constituants, et ils le seront, le peuple entrera de plein pied dans la gouvernance de la nation...et aura pouvoir d’amender, d’améliorer, de compléter, de corriger, de révoquer, quel pied ! 


    • jaja jaja 9 novembre 2012 16:25

      Juste avant d’y aller pour dire que « statistiquement toujours, les plus nombreux sont les employés et les prolétaires » c’est vrai....mais je sais combien et comment leurs voix sont largement étouffées dans les Assemblées « interclassistes » où les dieux de la rhétorique et du verbe l’emportent largement...

      Tiens ça me rappelle un certain débat Pulvar, Onfray, Ruquier, Polony où ces « analystes » de droite comme de gauche étaient tous lâchés contre l’ouvrier Philippe Poutou... qui a depuis bien compris la leçon....


    • citoyenrené citoyenrené 9 novembre 2012 16:35

      « l’habitude de diriger, les connaissances pour le faire, les facilités de rédaction etc... »

      les autres sont des abrutis ? vous idéalisez « l’ennemi » et sous estimez la force et l’intégrité des troupes nombreuses


    • jaja jaja 9 novembre 2012 16:41

      Je suis un de « ces autres » et je me souviens donc parfaitement du temps qu’il m’a fallu pour être à l’aise dans les assemblées de plus de deux personnes et quelles étaient mes lacunes à combler face à mes contradicteurs.... Donc je ne méprise personne et surtout pas les gens de ma classe sociale.....


    • citoyenrené citoyenrené 9 novembre 2012 16:42

      Jaja,

      j’avais pas vu votre réponse de 16h25

      « dieux de la rhétorique et du verbe » . on les emmerde, si la constituante dure une année, les baudruches se dégonfleront, le simple « bon sens », le temps, les débats contradictoires, évacueront les baratineurs

      en une année, la poussière retombe, reste les idées fortes, tombe le verni des grandes gueules

      je partage à 80% vos avis, mais le simple bon sens vaincra le reste


  • Elisa 9 novembre 2012 17:53

    Les « constituants »ont loin d’avoir tort. Mais il sont victimes d’une illusion fondamentale : croire qu’une instance juridique peut instituer un pouvoir politique.

    Une constitution est l’expression juridique d’un rapport de force, elle ne peut en être l’élément moteur.

    Pour qu’une constitution vraiment démocratique permette au peuple d’avoir le pouvoir, il faut des circonstances historiques qui en provoquent la mise en oeuvre.

    Par quel « miracle » le tirage au sort pourrait-il être décidé sans un mouvement populaire qui en prenne l’initiative ?

    On ne se battra jamais pour le tirage au sort. Un peuple se bat pour une vie meilleure et c’est dans la dynamique de ce combat que surgissent des initiatives organisatrices, voire constituantes.

    Croire que l’on pourra déclencher un processus révolutionnaire par le seul biais d’un chantier constitutionnel est illusoire : la constitution n’est pas le départ mais l’aboutissement du combat pour que le peuple s’approprie le pouvoir.


    • citoyenrené citoyenrené 10 novembre 2012 09:07

      @ Elisa,

      qu’une constitution puisse instituer, déterminer, le pouvoir politique est difficilement contestable

      peut importe qu’au départ ce soit une entité juridique, d’ailleurs, le distingo juridique / politique me semble ténu, ténu, ténu...le parlement est une création juridique et entraine des décisions politiques

      pour le reste, la constituante arrive à la suite du processus révolutionnaire, ou sans révolution si 40 millions d’électeurs l’exige

      le peuple se battra pour exiger son pouvoir légitime, quand sa volonté sera trop malmenée

      la constituante par tirage au sort, pour garantir des constituants « normaux » et désintéressés, sensibles à l’intérêt général, s’imposera après la révolution, à vue de nez, suite au 3e plan de rigueur ou 2e hausse de la tva

      mais comme vous dites :
      « il faut des circonstances historiques qui en provoquent la mise en oeuvre »


  • wesson wesson 10 novembre 2012 00:26

    Bonsoir l’auteur, 


    bon allez, on vous a compris. Tout va pour le mieux, restons comme ça à l’identique et surtout on change rien car qui sait, après le changement ça pourrait être différent.

    Ou pour le dire autrement, je fais confiance en la sagesse du peuple pour savoir ce qu’il veut, et surtout pour savoir quelle quantité de pouvoir il convient de donner aux hommes politiques. Car le but d’une constituante (et par extension d’une nouvelle république) est bien celui là : Quelles limites doit-on mettre au pouvoir d’un homme politique, et comment on s’assure que ce dernier ne devienne pas un godillot corrompu ??? 

    Il y a des solutions, mais pas dans le cadre actuel ,pas sans constituante et sans révision radicale de la règle du jeu, avec remise en cause de tous les traités internationaux depuis 2005 (ils sont illégitimes, et le vote de 2008 n’a été rien d’autre qu’une forfaiture.)

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