Le Ministre du travail doit remettre sa copie !
Nous n'avons pas élu Hollande pour qu'il contribue à la précarité de l'emploi en maintenant des contrats aidés de quelques mois.
Seuls des contrats d'avenir pour jeunes et moins jeunes avec un engagement financier d'au moins 5 ans pour chaque poste peut contribuer à pérenniser des emplois dans le cadre d'un engagement des employeurs publics ou associatifs.

On en prend d'autres et on recommence !
J'exagère peut-être ? A peine
Le nouveau ministre du travail vient d'annoncer la création de 80 000 contrats aidés dans le public, essentiellement et non exclusivement.
Dans son courrier daté du 13 juin 2012, Michel Sapin « annonce vouloir mobiliser sans attendre un supplément de 80.000 contrats aidés (60 000 CUI-CAE - contrat d'accompagnement dans l'emploi - et 20 000 CUI-CIE - contrat initiative emploi) »
Le gouvernement marque son appartenance à la gauche (! ?) et au changement puisque le ministre demande que l'on passe à des contrats de neuf mois en moyenne au lieu des six mois prévus naguère par Fillon !
Les collectivités territoriales vont être invitées à s'engager dans le recrutement de ces contrats aidés, à eux de prévoir une formation et une hypothétique embauche à l'issue du contrat.
Rien ne précise la durée hebdomadaire de travail, s'agira-t-il de proposer 20 heures par semaine, payées sous le seuil de pauvreté ?
J'espère que non …..
Des associations pourront à leur tour demander de pouvoir profiter de cette aubaine, c'est-à-dire du financement de postes durant neuf mois sans aucune contrainte.
Tant pis pour le personnel qui va disposer d'un travail précaire et tant mieux pour le gouvernement qui pourra annoncer une baisse du nombre de chômeurs.
D'autres choix plus courageux et plus conformes aux valeurs affichées par la gauche gouvernementale sont possibles.
Pourquoi ne pas prendre exemple sur les conseils généraux qui ont mis en place des emplois tremplins.
Les emplois tremplins sont financés durant six ans, ce qui donne du temps aux employeurs associatifs de prévoir une embauche définitive ou une formation solide permettant à l'employé de trouver du travail.
Reprenons l'exemple des emplois jeunes du gouvernement Jospin.
Les associations se sont engagées ou à signer un CDI avec l'emploi jeune à l'issue de la période de 5 ans durant laquelle l'association reçoit des financements.
J'étais moi-même directeur d'une associations à cette époque et les cinq emplois jeunes sont restés dans « l'entreprise » socio-éducative ou sont partis vers un emploi plus stable et mieux rémunéré.
Dans l'attente d'un changement de cap, je ne voterai pas comme élu pour l'entrée de notre ville dans ce dispositif et comme responsable associatif, je me prononcerai pour que l'association ne cautionne pas la précarité.
LE CHANGEMENT DE CAP SERA-T-IL ASSURE DEMAIN ?
Michel Sapin promet la création d'emplois avenir, destinés aux « jeunes qui quittent le système scolaire sans qualification », « la montée en puissance se fera en 2013 avec comme objectif 100.000 emplois »
Des précisions seront apportées à la suite de la Conférence sociales des 8 et 9 juillet prochain, il s'agirait de tenir les promesses du candidat Hollande qui avançait le chiffre de 150 000 contrats dont 100 000 dès l'an prochain.
Les emplois d'avenir devraient permettre comme le rappelle Michel Sapin d' « offrir des solutions pour ces jeunes, avec une vraie durée - plusieurs années - pour s'insérer réellement dans un emploi et trouver par ce moyen la qualification qui leur manque pour une vie professionnelle »
Les syndicats ouvriers se doivent de demander la suppression de tous les emplois précaires de courtes durées et n'accepter que des contrats d'avenir dans le cadre d'une longue durée, de l'application du code du travail avec 35 heures de travail par semaine...Le temps partiel doit être choisi et non contraint.
Jean-François Chalot