jeudi 12 mars 2015 - par Pelletier Jean

Le Parti socialiste est-il condamné au déclin ?

Depuis 2012 et l’élection de François Hollande à la présidence de la république, le parti socialiste (PS) fait plus que marquer le pas. Il perd les municipales, les sénatoriales, les européennes, et s’apprête à perdre les élections départementales et à l’automne les régionales.

Le jugement des français sur l’action gouvernementale est sans appel et les deux têtes de l’exécutif, le Président de la république et le premier ministre, sont au plus bas dans les sondages. Le PS, comme parti de gouvernement, souffre de cette situation et d’aucuns parlent de son déclin, voire de son déclin inexorable. De fait, ce dernier est menacé de disparition au second tour de l’élection présidentielle en 2017 pour laisser largement la place à une Marine Le Pen triomphante et en tête du premier tour..

Difficile de nier ce fait, pour autant, peut-on légitiment parler de disparition inexorable ? L’histoire nous enseigne que le PS a connu dans son passé des moments tout aussi difficiles, voire pire. A l’élection présidentielle de 1969 son représentant Gaston Defferre, n’a fait que 5,01 %, alors que le représentant du PSU Michel Rocard faisait 3,61, avec un parti communiste en la personne de Jacques Duclos à 21,27%.

Il aura fallu la ténacité de François Mitterrand pour faire remonter la pente au PS du congrès d’Epinay en juin 1971 à son élection à la Présidence de la République en mai 1981, soit douze années, ce qui est peu à l’échelle de l’histoire. Il a fait d’un parti en plein naufrage, un parti puissant et solidement implanté dans le pays.

Certes nous n’avons pas à la tête du PS un premier secrétaire de cette envergure là, mais la roue tourne … il reste un parti de l’espérance, une force réelle sur laquelle il faut compter. Sans en connaître le visage, ni le nom, une femme ou un homme sera susceptible d’opérer le même travail dans une échéance que nous ne connaissons pas pour relancer le PS.

Toutefois il lui faut encore se réformer, il se doit de clarifier sa ligne politique. Comme au congrès de Metz en 1979 où une ligne Rocard/Mauroy, réformiste s’est durement affrontée avec celle de Mitterrand et du Cérès , le prochain congrès du PS à Poitier devra clarifier les valeurs et les réformes que le PS entend incarner.

A Metz, l’aile gauche l’avait emporté …. Mais dès 1983, avec le « tournant de la rigueur », Mitterrand faisait passer en pertes et profits, la ligne du PS et une partie de ses engagements électoraux. Un zig zag politique qui a largement contribué à la perte de confiance de l’électorat envers le PS.

Aujourd’hui c’est le Front national qui en retire tout le bénéfice, parce qu’il peut se permettre de tout promettre, parce qu’il se permet de surfer sur la grave crise sociale que traverse le pays.

Si le PS veut faire barrage à la montée de l’extrême droite en France, il doit d’opérer une sévère remise en cause et œuvrer pour définir un programme politique clair et pédagogique, qu’il ne trahira pas à la moindre occasion d’exercer le pouvoir.



18 réactions


  • Garance 12 mars 2015 13:24

    Pelletier


    Vous en êtes à espérer en la venue d’un (une ?) Messie pour sauver le PS

    C’est bien aléatoire quand on sait que les chrétiens attendent le leur depuis 2 000 ans

    Il y a bien une solution en l’attendant

    Qu’un membre du Parti se lève et nous tienne ce beau discours : 

    « Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée.
    Moi président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
    Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
    Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l’avis du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas été dans ce sens.
    Moi président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
    Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
    Moi président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
    Moi président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d’hommes.
    Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts.
    Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
    Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
    Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
    Moi président de la République, j’engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l’énergie, et il est légitime qu’il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
    Moi président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas de 2012, mais celles de 2017, car je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités politiques soient représentées.
    Moi président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m’occuperai pas de tout, et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français. »

    Ce discours prononcé nul doute qu’il resterait bien quelques électeurs pour y croire et qui sait voter pour Lui ou (Elle) afin qu’Il (Elle) sauve le PS ?



  • Garance 12 mars 2015 13:41

    Salut Cap’taine


    Bientôt un scooter à vendre sur le Bon Coin ?

    Mais ça m’intérésse ça : parait que pour lever les starlettes c’est l’idéal

    Par contre si ils ne mettent pas le casque avec je ne le prendrais pas

    Sans casque ; pas de starlettes ; c’est bien connu

  • mario mario 12 mars 2015 14:00

    François Hollande et le PS ont fait un choix :
    soit trahir l’europe bruxelloise soit trahir la France et les Français .
    n’importe quel bac moins 10 (j’en fait parti) a compris sauf... l’auteur qui reve d’un dieu le perePS afin de restaurer le mensonge, la peur, et finalement l’enfumage .
    la meilleure chose et la plus souhaitable qui va arriver au PS , c’est son équivalent Grec ou Espagnol....
    Hollande n’a pas compris (et ne comprendra jamais) que cocufier sa gonzesse et cocufier le peuple ce n’est pas la meme chose .


  • troletbuse troletbuse 12 mars 2015 15:19

    Voila ce qu’est Hollandouille. Je pense même qu ce site est en dessous de la vérité : en réalité, il est le FOSSOYEUR de la république.

    http://www.atlantico.fr/rdv/chroniques-pot-aux-roses/francois-hollande-croque-mort-republique-serge-federbusch-2035835.html


  • lsga lsga 12 mars 2015 15:20

    « pour définir un programme politique clair et pédagogique »

    Je trouve le programme économique du gouvernement extrêmement clair, et parfaitement défini. 

  • pergolese 12 mars 2015 15:29

    On verra bientôt ce placard affiché Rue de solférino dans un immeuble en vente :

    Hollande m’a tué...


  • chitine chitine 12 mars 2015 15:44

    « Le parti socialiste est-il condamé au déclin ? »
    .
    Pas forcément.
    .
    Il pourait tout aussi bien être condamné en assise, en correctionnelle, en appel, en place publique, au prud’homme, en cassation...


  • zygzornifle zygzornifle 12 mars 2015 17:04

    vite, vite ça ne vas pas assez vite.....


  • ddacoudre ddacoudre 12 mars 2015 22:02

    bonjour jean

    j’espère que cette élection sonnera le glas du Ps et de l’UMP. ces deux partis ont des clivages internes qui ne sont plus conciliables. pour la clarté des débats il faut qu’il sen recompose. Hollande à dit que le PS est social démocrate c’est à dire qu’il souhaite socialiser le capitalisme.
    c’est son droit, mais il n’est plus socialiste alors qu’il change d’acronyme,plutôt que d’en tirer partie auprès de ceux qui croient encore qu’il est de gauche parce qu’il porte le nom de PS. à l’UMP c’est du même tonneau une frange c’est financiarisé comme au PS et une autre s’approprie des valeurs fascisantes, il serait temps que ces deux partis clarifient leur idéaux politiques.
    peut-être que ce vote des 22 et 29 va être le déclic.

    cordialement.


  • Esprit Critique 13 mars 2015 01:32

    Le PS n’est pas condamné au déclin, mais a mort !

    après des exécutions odieuses pour cause de « blasphème , le PS propose rien moins qu’une laïcité »positive" pour adapter la république a l’Islam !


    • Fergus Fergus 13 mars 2015 10:04

      Bonjour, Esprit Critique.

      Qui pourra parler de « mort » du PS si ce parti, même éliminé du 2e tour de la présidentielle, réalise 18 à 20% en 2017 ? Cette mort ne pourra exister que si la « gauche véritable » est capable de fédérer ses forces, ce qui est loin d’être acquis (cf. mon commentaire ci-dessous à Jean Pelletier).


  • Robert GIL Robert GIL 13 mars 2015 09:24

    pour qu’un parti puisse être dit de gauche, il faut qu’il mène une politique de gauche. Et dans un contexte historique caractérisé par un niveau d’inégalité historique, par la domination des banques et des marchés financiers sur la politique économique, par l’échec du croissancisme à résoudre les problèmes écologiques et à endiguer la pauvreté croissante, une politique de gauche serait de s’attaquer résolument – dans une perspective européenne – aux revenus des plus riches et des paradis fiscaux, aux pouvoirs financiers, au productivisme...
    .
    voir : LE PS N’EST PAS DE GAUCHE


  • Fergus Fergus 13 mars 2015 09:50

    Bonjour, Jean.

    Le fait est que le PS est loin d’être condamné. Sur ce plan-là, tous ceux qui, régulièrement, enterrent les vieux partis de gouvernement (PS et UMP) lorsque ces partis sont dans la tourmente se font des illusions presque toujours démenties par les faits dans les mois ou les années suivantes. A cet égard, le score présidentiel de Deferre ou la déculottée législative de Rocard montrent qu’en politique, il est imprudent de prendre ses désirs pour des réalités. De même, combien ont vu l’UMP exploser après la défaite de 2012 et le pitoyable affrontement Copé-Fillon...

    Cas extrême : on pourrait même voir, dans le cas d’une cacophonie à droite débouchant sur une candidature centriste, un PS au 2e tour de la présidentielle de 2017 face à MLP. Un comble !

    Non, le PS ne périra sans doute pas. Rejeté dans l’opposition en 2017, il se reconstruira tant bien que mal, en escomptant une nouvelle usure des gouvernants de droite pour reconquérir le pouvoir tôt ou tard. Et sans doute pourra-t-il compter - hélas ! - sur les divisions de la gauche de progrès qui continueront vraisemblablement d’empêcher une gauche véritable de supplanter un PS depuis longtemps rallié dans les faits, peu ou prou selon les époques, à la dictature des marchés et au libéralisme.

    En attendant, il faut faire avec ce que l’on a, autrement dit un PS qui continue de se pervertir en regard des idéaux d’origine, et une « gauche véritable » qui ne parviendra à virer en tête que si elle est capable de faire taire les ego des caciques pour se rallier à une candidature unique mêlant le PC, le PG, les Verts de progrès, Nouvelle donne et les frondeurs socialistes.

    Désolé, Jean, mais affirmer que le PS « reste un parti de l’espérance » me semble relever d’une foi hors sol. Le PS a très largement cessé d’être ce parti de l’espérance lors du virage de... 1981. 1997 et 2012 n’ont été que des sursauts liés au rejet de l’incurie des gouvernements de droite.


  • chantecler chantecler 13 mars 2015 10:01

    Eternelle mystification qui donnerait à penser qu’il y a une voie pour une politique nationale et un personnel politique idoine alors que le pouvoir est aujourd’hui ailleurs , capté par Bruxelles et autres institutions technocratique .
    Problème du mille feuilles .
    Et ça en coûte de l’argent d’entretenir tous ces pantins .


  • SEPH SEPH 13 mars 2015 13:38

    Le Ps est un parti de droite, colonialiste,sioniste,atlantiste dont les dirigeants sont des imposteurs.

    Le Ps (hier la SFIO) ont toujours trahit le peuple de gauche. Ce parti n’a pas hésité à mener des guerres coloniales faisant plusieurs millions de victimes civils dans le passé (Indochine, Madagascar, Algérie, Afrique, Irak, ......) Aujourd’hui c’est le Mali, la RCA, la Syrie,......

    Ce parti a pratiqué non seulement des massacres, mais aussi la torture pendant ses guerres coloniales. Notamment Mitterrand la couverte en Algérie en tant que ministre de la justice ( certains disent qui a donné des ordres dans ce sens ou alors c’est Guy Mollet président du conseil  ?! ).

    Sur le plan économique c’est la politique du MEDEF, sur le plan international Hollande est le petit toutou d’Obama ( quel ridicule !!!).

    Ce parti aussi démagogue que le FN ou l’UMP.


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