samedi 10 décembre 2011 - par Jean Claude BENARD

Le pouvoir d’achat : Une des clés majeures de l’élection de 2012 ?

L'UMP et le Président « pas encore candidat » sont assez discrets sur le thème du pouvoir d'achat. Et pourtant, une enquête d'IPSOS montre que les français sont inquiets ou en colère par rapport aux promesses non tenues du « Président du pouvoir d'achat » !

Argument choc de 2007, l'amélioration du pouvoir d'achat par la formule magique du « travailler plus pour gagner plus » a disparu, tant à l'UMP qu'à l'Elysée. Car, comme l'expliquait Sylvain Lapoix sur Marianne2 en janvier 2009 : Pour quelques heures supplémentaires défiscalisées, ce sont surtout les attributaires du bouclier fiscal qui ont fait la meilleure affaire.

Et Lapoix de rapeller : « (...) le 8 janvier 2008, le « pouvoir d'achat » avait été dévalué, au profit d'une politique de civilisation consistant à supprimer la pub sur le service public : « le pouvoir d'achat, c'est une attente, mais il n'y a pas que celle là », répondait sèchement Nicolas Sarkozy à une journaliste qui osait interroger le président du Pouvoir d'achat (...) »

Depuis, pour l'UMP, la priorité serait d'enterrer la loi TEPA et de transférer aux branches et aux entreprises la négociation sur la durée du travail et ... le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Et éventuellement : « une prime versée sous la forme de chèque vacances » ou « une prime au mérite qui concernerait toutes les entreprises, nette de charges et plafonnée »

Quels sont les indications de l'enquête IPSOS du 8 décembre 2011

Première donnée importante, lorsqu'on demande aux français leur état d’esprit lorsqu’ils pensent à leur pouvoir d’achat : « 65% évoquent de l’inquiétude et 22% parlent de colère »

« (...) En 2008 (...) Plus des deux tiers (68%) l’estimaient en diminution. Trois ans plus tard, l’impression s’est non seulement renforcée mais accélérée : 4 Français sur 5 perçoivent une dégradation de leur pouvoir d’achat au cours de l’année écoulée. Ils sont 43% à juger qu’il s’est « un peu dégradé » et pour 37% à s’être « beaucoup dégradé ». 15% jugent que leur pouvoir d‘achat « est resté stable ». Seuls 4% qu’il s’est « beaucoup ou peu amélioré ». Des chiffres qui font écho à la crainte de paupérisation de nos concitoyens (85% « redoutent la pauvreté pour leurs enfants )  »

Comment les français évaluent leur pouvoir d'achat ?

56% le mesurent à ce qui reste après les dépenses fixes » (loyers, assurances, taxes, abonnements, gaz et électricité, etc.)
17% seulement en faisant la comparaison entre l’évolution des revenus et celle des prix des produits de consommation courante
15% à « l’évolution de la qualité de vie »
Et 12% seulement « aux revenus »

« (...) un tiers des Français disent faire leurs courses à l’euro près ! (...) »

Pour 31%, c’est « à l’euro près ».
Pour 20% « à cinq euros près », « à 10 euros près »
Pour 25%, « à 50 euros près »
17% ne comptent pas vraiment

Comment les français gèrent-ils ces difficultés ?

Lorsqu'on leur demande s'ils ont cherché à réduire leurs dépenses au cours des 12 derniers mois, ils répondent

Pour 29% : Systématiquement »
Pour 39% : souvent

Quant à l'avenir (12 prochains mois) ?

Pour 29%, « beaucoup se dégrader ».
Pour 41%, « un peu se dégrader »
Pour 22% « rester stable »
Seuls 7% seulement voient une amélioration

A noter que : 18% des Français considèrent que le pouvoir d'achat sera «  le principal sujet » et 66% « un des principaux sujets » de la campagne pour l’élection présidentielle 2012.

On notera au passage que les français interrogés sont lucides et ne se font aucune illusion sur la capacité du gouvernement d'augmenter le pouvoir d'achat puisqu'ils ne sont que 12% à lui faire confiance dans le domaine.

En clair, qu'il est de moins en moins certain que le slogan du : « président courageux qui protège la France et les Français face aux crises » lancé par l'UMP suffise aux français.

D'autant que se profilent pour eux un avenir bien sombre issu des négociations entre pays de la zone Euro s'orientent vers : « (...) le renforcement de la discipline budgétaire de la zone euro (...) Outre les sanctions presque automatiques et les règles d'or imposant le retour à un quasi-équilibre budgétaire, il est prévu un droit d'intrusion européen accru dans la préparation des budgets nationaux (...) Avec de possibles mise sous tutelle européenne des pays bénéficiant d'une aide extérieure (...) »

Sources
IPSOS Etude Ipsos / LSA : le pouvoir d’achat vu par les Français à l’approche de 2012

Crédit photo
Caverne des jouets



6 réactions


  • Dornach Dornach 10 décembre 2011 08:30

    Avec la crise, qui n’est qu’à notre porte, le pouvoir d’achat va diminuer de 50 %¨comme en Grèce aujourd’hui.

    Comme l’Allemagne ne veut pas, pour l’instant, que la BCE rachète la dette des pays trop endettés, les dernières décisions ne sont que des rustines, le problème des dettes actuelles n’étant pas résolues.

    Les raisons et solutions pour sortir de la crise de la dette :

    http://charlesdornach.wordpress.com/2011/11/05/la-crise-de-leurope/


  • ARMINIUS ARMINIUS 10 décembre 2011 08:54

    Le sacro-saint « pouvoir d’achat »a remplacé le« pain et les jeux »de la rome antique , notre petit césar a su en utiliser l’impact pour sa propagande. Maintenant, par la voix de son premier sinistre c’est plutôt « le sang, le labeur, les larmes et la sueur » de WC...une politique de chiottes en quelque sorte...


  • jaja jaja 10 décembre 2011 08:57

    Le programme d’urgence du NPA défendu par Philippe Poutou :

    "1.Un bouclier social contre la crise : augmentation des salaires et des minimas sociaux : 300 euros pour toutes et tous, le Smic à 1600 euros, interdiction des licenciements, relance des services publics par la création massive d’emplois dans l’éducation et la santé, retour à la retraite à 60 ans à taux plein.

    2. Un financement de ces mesures qui fait payer les capitalistes : l’annulation de la dette et de ses intérêts, un moratoire sur la base d’un audit sous contrôle populaire, l’augmentation des impôts pour les plus riches, le rétablissement de l’impôt sur les bénéfices des entreprises à 50%, la suppression de toutes les niches fiscales des riches et des exonérations de cotisations sociales qui s’élèvent à plus de 30 milliards sur les budgets sociaux.

    3.Une expropriation des banques et leur nationalisation sous contrôle des travailleurs et des usagers, sans indemnités ni rachats de titres pour les gros actionnaires. Et, la création d’un service public bancaire qui devra à réorganiser l’investissement pour satisfaire les besoins sociaux de la population.

    4.Sortir du nucléaire : démantèlement de la filière nucléaire, développement des énergies renouvelables, en particulier l’éolien, réorganisation écologique de l’énergie, des transports, et de l’habitat, tout cela est incompatible avec la rentabilité capitaliste. C’est un choix de société, il faut une planification sociale, démocratique, écologique.

    Pour appliquer ce programme il ne faut pas hésiter à s’attaquer à la logique du système capitaliste et au pouvoir du patronat et des banquiers. C’est ce que nous proposons aux travailleurs et aux classes populaires.Ces quatre mesures sont les premières qu’appliquera un gouvernement des travailleurs pour servir les intérêts du plus grand nombre.Elles sont au centre de ma campagne mais c’est aussi un programme de lutte contre la crise capitaliste, un programme pour des millions d’indignés qui refusent aujourd’hui l’austérité, qu’elle soit de droite ou de gauche."

    Philippe Poutou Candidat (NPA) à la présidentielle


  • Scual 10 décembre 2011 13:14

    De toute façon cette histoire de pouvoir d’achat était un gros mensonge. Comment un président dont l’objectif était de réduire au maximum le cout du travail c’est à dire le pouvoir d’achat pouvait l’augmenter ?

    Il fallait être à moitié décérébré pour croire une telle absurdité... sauf que beaucoup de gens sont effectivement à moitié décérébrés, l’autre moitié de leur boite crânienne étant remplie de la propagande qu’ils voient à la télé.


  • easy easy 10 décembre 2011 18:39


    Le pouvoir d’achat est déterminé par le revenu + les allocs - les dépenses fixes - les taxes et impôts.

    Les dépenses fixes, il n’y a aucune raison pour qu’elles aillent en diminution.
    Les taxes et impôts, il n’y a aucune raison pour qu’ils aillent en diminution.
    Les allocs, il y a toutes les raisons pour qu’elles aillent en diminution.

    Reste le revenu.

    Seul le revenu compte alors parler de pouvoir d’achat revient à faire diversion, à noyer le poisson dans l’eau, ou à dénier l’essentiel.

    Et le revenu, en dehors des systèmes communistes, c’est une affaire de démerde personnelle.

    Soit on est dans un système communiste et il est alors logique de discuter ensemble de nos revenus
    Soit on est dans un système libéral et s’il l’on peut toujours faire des stats et constats sur les revenus des uns et des autres, il est absurde d’en discuter en tant que réclamation à plus.

    Sommes-nous dans un système communiste où il serait logique de réclamer tous ensemble de meilleurs revenus ?
    Sommes-nous dans un système libéral où il n’y a rien à réclamer collectivement ?

    Ou sommes-nous, le matin, dans un système libéral où chacun s’efforce de dépasser les autres puis, le soir venu, dans un système communiste où nous nous rassemblons en meute pour exiger plus ?





  • cee et euro

    MAJORATION DE 30 A 40 % DU PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

    MAJORATION DU NOMBRE D HOMMES POLITIQUE......un gouffre

    MAJORATION DE PROFITS POUR LES 500 FAMILLES ET INDUSTRIES DU CAC 40

    MAJORATION DU NOMBRE DES ELUS AVOCATS D AFFAIRES marchands de biens ou gérants de sci.une vraie gangrène.............


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