Le socialisme à la découpe
Hollande, Valls et consorts ont réinventé le socialisme à la découpe.
Sur l'étal de la charcuterie politique, selon les circonstances et l'humeur du moment qui est tout sauf chaleureuse pour ceux que l'on s'obstine à appeler des migrants, entre une tranche de bonne conscience et un pâté d'incompétence, le gouvernement navigue à la godille.
Le fait qu'il ne soit pas le seul gouvernement européen dans le cas n'est qu'une piètre consolation d'autant que certains se font encore des illusions sur la France, terre d'asile et pays des Droits de l'Homme.
Et s'il n'y avait que les migrants, un thème sur lequel un accord de rejet général ne serait pas difficile à obtenir, seul le niveau de la détestation étant sujet à controverses mais tous les secteurs de l'économie et de la vie sociale sont impactés par un amateurisme qui serait assez tonique s'il n'était la marque d'un effacement idéologique consternant des idéaux de la Gauche.
Le don du sang est ouvert aux homosexuels - pour ma part, j'ignorais qu'ils fussent ostracisés - mais assorti de conditions surréalistes où le volontaire doit faire aveu d'abstinence sexuelle pendant 12 mois avec un engagement sur l'honneur, fameux principe dont Cahuzac a démontré l'élasticité.
En matière fiscale, la simplification attendra qui fait place à des improvisations bâclées ( ce n'est pas un oxymore car il y des impros très professionnelles ) et même les fameux relais proches du peuple et si chers au PS pour justifier le cumul des mandats ont été incapables, malgré leurs alertes, de juguler un carambolage dont la mémoire ne devrait pas s'effacer de sitôt et qui aboutit à « on efface tout et on recommence « . Cent fois sur le métier, remettons notre ouvrage et ainsi serons-nous au moins sûrs que rien ne change.
Ne parlons pas de Madame Taubira, chargée d'organiser une pétaudière laissée en chantier par le précédent quinquennat et à qui on reproche tout et son contraire.
Glissons sur la énième réforme de l'enseignement dont on se demanderait bien si elles ne sont toutes vouées à échouer en classement vertical après un vol plané plus ou moins long.
La réforme territoriale a rallumé des querelles de clocher mais là au moins on ne va pas trop en faire grief à l'Exécutif bien qu'il eût peut-être été plus avisé de maintenir les régions à leur taille passée et de réaliser des économies d'échelle en supprimant cette entité qui n'a plus aucune justification, le département, source de sinécures certes, qui fleurent bon les comices agricoles du temps de Maupassant, mais aussi de lourdeurs administratives inutiles. En l'occurrence le mille-feuille reste en l'état, il n'a rien perdu en épaisseur.
Confrontée, il y a bien longtemps, à la même problématique, l'Allemagne a choisi le passage en force et plus personne ne se souvient des marquisats d'antan. Résultat : les entités communales ont la taille de deux cantons français et les Länder ont de vrais pouvoirs fédéraux
Peut-être finalement la COP 21 sera-t-elle la seule plume que Hollande pourra mettre à son chapeau quand le moment sera venu de se soumettre à la sanction des électeurs, il la devra à Nicolas Hulot.
Et encore n'est-ce pas sûr, c'est un pari sur l'avenir et on sait à quel point, à ce niveau, ce ne sont pas seulement les paroles qui s'envolent mais les écrits qui s'égarent.