« Le tsunami arrive et Sarkozy est sur la plage avec ses Ray-Ban et son punch », Villepin
En ce printemps 2009, Dominique de Villepin est partout, squattant les plateaux télé pour réagir à la moindre actualité, et ne loupant pas une occasion de tirer contre Nicolas Sarkozy.
Autant d’interventions qui sont minutieusement répertoriées sur un blog de villepinistes, qui se fait aussi l’écho des voix dissonantes à droite : les anciens ministres chiraquiens François Goulard et Brigitte Girardin, les sorties d’Alain Juppé, l’actualité des oubliés comme Azouz Begag et des retraités comme Jacques Chirac et bien sûr les déclarations des députés villepinistes.
Des idées, des propositions, donc. Mais le « villepinisme », ça existe ? « C’est le gaullisme du XXIe siècle, une vision, une culture, un discours rassembleur, une droite populaire et sociale », s’emballe Jean-Pierre Grand sur Mediapart. Sans l’ombre d’un projet – pour l’instant –, l’ancien locataire de Matignon a en tout cas une idée précise de ce qu’il ne veut pas. Ses salves anti-Sarkozy s’articulent autour de quatre thèmes :
1. Une mauvaise gestion de la crise et un manque de justice sociale :
« Nicolas Sarkozy est dans une logique idéologique, de rapport de force. Il est encore dans le combat de 2007, la rupture, alors qu’on est passé à une autre période, la crise, explique Dominique de Villepin à Mediapart. Le président de la rupture a été balayé par la crise, il a raté toutes les occasions de justice sociale. »
2. Un déséquilibre institutionnel et des libertés publiques menacées (l’hyperprésidence, les droits du Parlement bafoués, la suppression du juge d’instruction, la nomination du président de France Télévisions par le chef de l’Etat, une politique de plus en plus répressive, etc.)
3. Une ambition européenne sacrifiée pour un projet atlantiste (symbolisé par un retour total de la France dans l’Otan)
4. Le style présidentiel (président hyperactif, Sarkozy, son style bling-bling et ses phrases à l’emporte-pièce qui agacent et choquent).
Chez les fidèles sarkozystes, on préfère moquer la faiblesse de ses troupes. « J’en connais qui ont commencé avec moins que ça », réplique souvent Dominique de Villepin. « On dit toujours qu’il y a moins de dix villepinistes mais combien y a-t-il de sarkozystes ? Pas davantage », ironise le député villepiniste, Hervé Mariton, interrogé par Mediapart.
RDV en 2012....