samedi 8 novembre 2014 - par Olivier Des Mots Crates

Les français et l’axe gauche-droite 2/3 : relations entre facteurs sociaux, proximité politique et positionnement personnel

La première partie de cet article basé sur le récent sondage CSA pour Atlantico voulait mettre en exergue la correspondance intéressante qui existe entre l'auto-positionnement des français sur l'axe gauche-droite et les explications des récents résultats électoraux, ainsi que le potentiel de certains courants politiques, en particulier le Centre.

Dans ce second billet, nous nous attarderons sur les détails de ce sondage et en particulier l'influence des facteurs sociaux sur le positionnement politique. Une troisième analyse s'intéressera au lien entre ce positionnement et les priorités des français.

Ainsi, les données ci-dessus se concentrent sur 4 facteurs (sexe, âge, profession et proximité politique) et nous apportent à nouveaux de riches enseignement :

  • Sexe : plus faible politisation des femmes. Un approfondissement de cette information pourrait donner lieux à un débat intéressant sur la parité obligatoire qui représente souvent une difficulté même au niveau des militant locaux des partis. Celle-ci n'est pas toujours due au fait que les hommes essayent de prendre le dessus, mais parfois que les femmes ne sont pas disponibles. Si l'équilibre gauche-droite est similaire, les femmes sont moins extrémistes (somme des extrêmes 11 vs. 19) et moins au centre (12 vs. 17) que les hommes.

 

  • Age : on voit se dessiner des tendances que je trouve parfois surprenantes notamment la différence que l'on peut constater entre moins de 50 ans et plus de 50 ans. Compte tenu des variations plus faibles quand on compare les tranches 18-24/25-34/34-49 ensemble et 50-64/+ de 65 ensemble, je me suis permis de faire des moyennes dans ces deux groupes afin de les comparer à leur tour :
 
 
 
On voit donc des >50ans plus décidés, plus à gauche et beaucoup moins à l'extrême droite. Une forme de sagesse ou la peur que l'histoire se répète... ?
  • Profession : on voit plutôt 3 groupes qui se distinguent. Les employés/ouvriers, les professions intermédiaires/cadres, et les retraités (dont le profil correspond bien à celui des 65+... juste histoire de vérifier).
    • employés/ouvriers : plus indécis, plus à l'extrême droite, ce qui confirme ce que l'on entend depuis quelques temps, et clairement moins à gauche ! (sauf extrême pour les ouvriers)
    • prof. intermédiaires/cadres : à peu de choses près dans la moyenne de l'ensemble du sondage à une exception près : des cadres qui se positionnent au centre à 26 % plutôt que dans le groupe des indécis.
 
Cela vérifie-t-il le stéréotype du centriste intello, techno, oligarche ? 
  • Proximité politique : j'imagine que l'on demandait aux personnes interrogées de confirmer leur appartenance à un parti ou un courant, ou bien l'expression de leur vote aux élections (il n'y a pas le détail de l'étude dans l'article d'Atlantico) en plus de se positionner sur l'axe gauche-droite, et l'on y trouve encore des enseignements instructifs : 
    • 74% de ceux qui sont/votent à gauche se disent de gauche, 72% de ceux qui sont/votent à droite se disent de droite. Dans cette dernière catégorie de droite on notera que 18% se disent au centre contre 8% pour ceux qui sont/votent à gauche...
    • FdG moins extrêmes que l'on aurait pu le penser, PS pas de surprise (et peu de centristes), UMP pas de surprise (et peu de centristes aussi).
    • EELV : très hétéroclite ! On voit quand même une bonne base de gauche (58%) voire très à gauche (5%) mais on trouve aussi 14% au centre et 20% indécis.
    • MoDem : attendu (82% au centre) mais intéressant de voir que les deux cotés de ce socle centriste sont 7% à droite et 11%... indécis ! Il n'y a donc pas de français qui ont une proximité MoDem et qui se positionnent à gauche dans ce sondage.
    • UDI : une belle majorité au centre, et toujours un quart à droite
    • Enfin le FN : tout comme le FdG, bien ancré à son extrême (droite) mais... 30% de ni, ni, ni !
Si j'ai bien interprété ce graphique, nous avons maintenant un résumé complémentaire et important :
  • Des proches du PS qui se positionnent effectivement à gauche (91%), UMP à droite (85%) et MoDem au centre (82%).
  • Des UDI majoritairement au centre (69%) mais un peu quand même à droite (25%).
  • Et dans le sens inverse, si on prend par le bout du positionnement, on retrouve nos indécis (ni, ni, ni) proches du FN, d'EELV puis du MoDem moins dans les partis classiques de gauche et droite, UDI compris (attention, la segmentation n'a pas été faite au sein du groupe "ni, ni, ni" ; on voit juste la proportion des gens qui se disent proches d'un parti et qui se positionnent "ni, ni, ni". Je n'utilise donc pas les pourcentages pour éviter la confusion - ce sondage ne permet pas dire que 30% des "ni, ni, ni" sont proches du FN par exemple)
 
Il me semble maintenant intéressant que chacun se fasse son idée d'interprétation. N'hésitez pas à la partager !
 
En attendant, voici un résumé (personnel, donc biaisé) des données qui me semblent les plus importantes ou surprenantes.
 
La prochaine et dernière analyse s'intéressera au lien entre le positionnement politique et les sujets de prédilection ou priorités des électeurs. 
 


4 réactions


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 9 novembre 2014 10:26

    Bonjour,
    Provisoirement au moins, il n’existe plus de Droite, ni de Gauche...
    Il existe plein de gens qui ne comprennent plus ce qui se passe, ni pourquoi nous en sommes arrivés là... Des dirigeants politiques, massivement euro-atlantistes, rejetés, ainsi que les médias, par les Français, qui constatent qu’élire Pierre, Paul ou François, c’est du pareil au même, c’est la même politique qui s’applique !


    Et 3 Mouvements politiques qui veulent sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN :
    le M’PEP, l’ UPR et le PRCF.

    (Je mets à part le FN qui n’est qu’un Parti leurre, une création de Mitterrand.)

    C’est l’euro, impossible à dévaluer, qui impose les politiques d’austérité et de baisse des salaires, des retraites etc. Les explications sont ici : « L’eau mouille et le chômage tue », par Carlo Cipolla.

    Cipolla dit la même chose que Jacques Sapir : « Peut-on sauver la zone euro ? »

    Sapir dit la même chose que Vincent Brousseau, ancien économiste à la BCE.

    Ou des dizaines d’économistes.

    De fait, tous ces économistes sont bien plus à Gauche que toute la classe politique !

  • Le421... Refuznik !! Le421 10 novembre 2014 08:12

    Il n’existe plus de droite et plus de gauche...
    Et la marmotte elle plie le chocolat dans le papier alu comme...etc !!

    Ca, c’est votre grande théorie. Celle qui se rabâche dans les médias ou chez Mme MICHU !!
    Et le FN n’est ni de droite, ni de gauche !!
    Ben voyons !!

    Commencez à partir du principe que le parti de Solférino* n’est pas du tout à gauche et vous serez beaucoup plus honnêtes, tous...
    En posant cette équation, vous allez vite vous rendre compte qu’il est possible de positionner les français de façon claire et précise.
    Vous en avez marre de vous faire « enfler » par votre banque, par les grandes surfaces, par les assurances, par les lobbies divers ?? Alors, si vous vous positionnez à droite, vous n’avez pas tout compris !!

    *Parce qu’il existe des socialistes positionnés à gauche... Ils ne sont pas au gouvernement.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 11 novembre 2014 07:21

      Le 421

      « Le PS n’est pas du tout à Gauche ».
      Les abstentionnistes s’en sont rendu compte depuis la fofaiture de 2005 !

      Mais Mélenchon qui a passé 40 ans au PS ne s’est rendu compte de rien du tout !
      C’est pour cela qu’il a appelé « sans condition » à voter pour Hollande...
      Il ne s’est rendu compte que le PS était de Droite qu’après...
      Vous nous prenez pour des canards sauvages ?


    • lsga lsga 11 novembre 2014 14:22

      Et autant dire que Asselineau qui a passé 40 ans au MPF de Devilliers, au RPR de Chirac, etc. lui, se rend compte d’à quel point les réseaux franc-maçon france-africains sont importants pour financer son parti politique.


Réagir