jeudi 30 octobre 2008 - par Voltaire

Les partis politiques en difficulté face à la crise

La crise financière et économique actuelle, et les diverses mesures proposées par le chef de l’État et le gouvernement, ont provoqué une série de réactions de la part des partis politiques et de leurs responsables ces derniers jours. Leur analyse indique un certain embarras, entre la nécessité de se positionner face aux mesures, celle de coller aux préoccupations des citoyens, et la présence de nombreux clivages au sein même de ces partis.

UMP : le virage à 180°

Les prises de position et diverses mesures annoncées par le président de la République ont placé le parti majoritaire dans une situation délicate. En totale contradiction avec son discours et sa volonté affichée lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a opté pour un interventionnisme d’État que n’aurait pas renié un gouvernement socialiste. Prise de participation de l’État dans les banques, fonds de garantie d’État, emplois aidés, mise en garde aux entreprises opportunistes, intervention de l’État dans la discussion sur la formation professionnelle menée par les partenaires sociaux… la liste est longue. Le chef de l’État a donc choisi de s’engager dans la voie du plus d’État, prenant le risque d’une aggravation importante des déficits publics et s’attirant une réaction ironique du président vénézuélien Hugo Chavez : « Sarkozy, tu es en train de te rapprocher du socialisme, bienvenue au club ».

Cette volte-face laisse l’UMP dans la confusion. Contrainte de soutenir le président de la République, sa majorité tente de justifier ces mesures par l’urgence de la situation, mais la grogne s’amplifie. Un certain nombre de députés et sénateurs remettent notamment en question l’absence de marges de manœuvre financières créée par le « paquet fiscal » de 2007 et l’absence de véritable réduction du train de vie de l’État alors que les dépenses s’accroissent sans cesse. De la même façon, le traitement social du chômage suscite de nombreuses critiques, bien qu’encore feutrées, tant il a été décrié par la droite et le président lui-même quand la gauche était au pouvoir.

Cette crise met de nouveau en lumière les divergences qui existent au sein de l’UMP entre (néo)libéraux, gaullistes et chrétiens-démocrates, dont les appréciations sur les mesures prises et à prendre divergent. Malgré le contrôle exercé par la présidence de la République sur l’expression des membres de son parti, il est probable que ces différences se feront plus visibles à mesure que la crise économique aura des répercussions sociales. Ainsi, si l’UMP se contente pour le moment d’approuver les mesures du chef de l’État et du gouvernement, il est possible que les députés, menés par un président de groupe ambitieux (JF Copé), fassent preuve de plus d’indépendance à mesure que les échéances électorales se rapprochent.

PS : un message toujours brouillé

La crise actuelle devrait être du pain béni pour le Parti socialiste. En réhabilitant le rôle de l’État dans l’économie, le président de la République a en effet donné une crédibilité inespérée à un socialisme souvent déconsidéré. Malheureusement, les luttes internes au PS en vue du congrès de Reims rendent son message illisible et l’empêche de profiter politiquement de la situation. Ainsi, le groupe socialiste à l’Assemblée a fini par s’abstenir sur le vote des mesures de sauvetage des banques, les divergences sur ce vote au sein du groupe PS ayant donné lieu à des propos très rudes d’Emmanuel Vals.

De la même façon, les mesures en faveur de l’emploi proposées par le président de la République ont provoqué des remarques diverses, les uns se félicitant de la reprise d’idées socialistes, tandis que les autres critiquaient les « mesurettes » du chef de l’État. Ainsi, si l’on observe une certaine unanimité dans la critique du président Sarkozy, taxé d’incohérence, chaque ténor a fait part de son propre plan de sortie de crise, brouillant le message du parti. En rendant public mardi ses dix mesures pour l’emploi et le pouvoir d’achat, le PS a tenté de mettre un frein au cafouillage, mais il y a fort à parier que les candidats au poste de premier secrétaire continueront de jouer leur partition personnelle jusqu’au congrès de Reims.

Plus sérieusement, le PS ne parvient pas à élaborer un projet commun de société alternatif au modèle actuel. Si les ténors ont tendance à faire dans la surenchère à gauche, afin de coller aux difficultés des Français et de ne pas se faire déborder par l’extrême gauche, il n’en demeure pas moins que des fractures profondes demeurent entre les visions proposées par les listes Hamon, Royal et Aubry. Quant à la liste Delanoë, elle est paralysée par son désir de consensus et son souhait de ne pas hypothéquer l’avenir. Entre social-démocratie et antilibéralisme, le PS demeure à la recherche d’une improbable synthèse, qui l’empêche de profiter de la crise politique qui se dessine.

MoDem : comment confirmer ?

François Bayrou, l’indéracinable Béarnais, peut jubiler. Lui qui avait tant peiné à expliquer son refus de cautionner le modèle économique à l’anglo-saxonne de Nicolas Sarkozy auprès de ses troupes peut voir dans cette crise l’éclatante justification de ses prédictions. Et il a eu beau jeu de rappeler devant les cadres du MoDem réunis dimanche dernier les propositions du candidat Sarkozy pour développer les prêts hypothécaires en France (à l’origine de la crise des subprime aux Etats-Unis) et l’inconséquence des promesses du président de la République.

Comparé aux deux partis politiques précités, le MoDem a un avantage : un leader incontesté et une seule ligne politique. Son discours est donc homogène et largement cohérent. Se basant sur une analyse d’échec du modèle capitaliste débridé qui s’est révélée exacte, il anticipe, après la crise financière et la crise économique, une crise sociale et une crise politique. Sa réponse est double :

- d’abord, plus d’Europe. Rien d’innovant à cela, il s’agit d’une constante pour le parti centriste, et les événements récents renforcent cette proposition. Même si les autres partis militent eux aussi pour une action européenne renforcée, le MoDem est le seul à réclamer plus de pouvoir pour cette Europe, via notamment la création d’un régulateur financier européen pour la zone euro ;

- ensuite et surtout, un projet de société nouveau, ni néolibéral ni socialiste, qu’il qualifie d’« humaniste ». Remplacer une société de « l’avoir » par une société de « l’être », tel est le projet du MoDem.

Seul problème, et il est de taille, cette crise survient trop tôt pour ce nouveau parti, qui sort à peine de sa structuration interne. Ainsi, au-delà d’une analyse et de critiques qui sonnent justes, la partie solutions est encore très mince. Alors que Nicolas Sarkozy et le Parti socialiste font plutôt dans le trop-plein de mesures, le MoDem se contente d’une vision encore très générale, sauf en ce qui concerne l’Europe. Faute d’avoir pu mettre en place une réflexion de fond à temps, le MoDem se retrouve dans la situation paradoxale d’être devant une autoroute politique (en raison des contradictions auxquelles font face UMP et PS) et de ne pas pouvoir enclencher les vitesses, et donc ne pouvoir profiter pleinement des circonstances favorables. Néanmoins, si la crise persiste et que ce parti développe son projet, la situation pourrait évoluer rapidement.

FN : la tête sous l’eau

Le parti de Jean-Marie Le Pen continue d’être inaudible. Confronté à une crise financière interne dévastatrice, et à une sourde lutte de succession, le Front national est aphone. Pour ne rien arranger, cette crise financière et économique ne procure aucun argument aux frontistes pour toucher l’opinion. Difficile en effet d’accuser l’immigration de cette crise, venue des Etats-Unis, les immigrés servant plutôt de soupape de sécurité au niveau emploi, en étant les premiers à perdre leur poste. Pire, la solution à la crise ne peut venir que de l’Europe honnie, et l’euro a servi de bouclier protecteur aux pays qui l’ont adopté (la crise financière est plus importante dans les autres pays européens, qui ont pour certains dû avoir recours au FMI, et le Danemark et la Suède s’interrogent maintenant sur une entrée possible dans la zone euro).

A moins de prétendre qu’un protectionnisme économique eût pu protéger la France de ces turbulences (comme nos frontières du nuage de Tchernobyl), le FN se retrouve donc sans argumentaire à l’entame des élections européennes, cruciales pour ce mouvement.

Les Verts : l’occasion manquée

Il faut le reconnaître, le (les) parti écologique joue de malchance. Tout paraissait pourtant aller dans le sens d’un renouveau de ce parti : une alliance inespérée entre les différentes composantes écologiques pour les européennes, sous la houlette d’un Cohn-Bendit toujours vert, et l’environnement en tête d’affiche des médias avec le Grenelle, le prix du pétrole, etc. Et puis, patatras… La crise financière et économique arrive sur le devant de la scène, chômage et pouvoir d’achat remplacent dans l’opinion le réchauffement climatique et le diesel hors de prix.

Les perspectives favorables semblent donc s’éloigner pour les Verts, qui doivent concevoir à la hâte un nouveau discours : avec la récession, les émissions de gaz à effet de serre vont mécaniquement diminuer (en raison d’une activité économique moindre), et les citoyens seront bien moins sensibles à l’idée de taxes écologiques… Certes, les Verts pourraient recadrer leur discours vers le développement économique durable et un positionnement anticapitaliste/anticonsumériste, mais ce créneau est déjà occupé par les autres partis de gauche, et le gâteau électoral n’est pas extensible…

Le NPA : dans les starting-blocks

Est-il utile de le dire : Olivier Besancenot boit du petit-lait. Pour lui, cette crise « conforte sa grille de lecture marxiste » de la société. Prenant avantage d’une crise économique et financière largement provoquée par les dérives d’un capitalisme financier hors contrôle, le NPA peut argumenter de façon infiniment plus crédible sur l’intérêt de révolutionner le système. Certes, les solutions proposées sont toujours aussi peu convaincantes pour une majorité d’électeurs, mais la tentation d’un vote d’avertissement aux politiques risque de prendre des proportions majeures si les difficultés persistent et si aucune mesure de sanction vis-à-vis des responsables et du système ne sont prises d’ici les européennes.

Seul bémol, l’organisation politique du Nouveau Parti Anticapitaliste est au point mort. LO a rompu les ponts, le PC ne les a jamais construits, Bové a rejoint l’alliance écologique, et la LCR se retrouve donc seule avec son nouveau nom. Pas vraiment un handicap à court terme, mais le NPA devra néanmoins se structurer et s’ouvrir pour ne pas rester dans les starting-blocks et profiter politiquement d’une crise qui s’apparente pour le parti révolutionnaire à l’occasion du siècle.

Et les autres ?

Et les autres partis politiques ? Rien. A droite, Dupont-Aignant et de Villiers sont réduits à de la figuration, le Nouveau Centre est noyé dans l’UMP, et les radicaux n’existent pas. A gauche, il en va de même : radicaux et MRC sont transparents, le PC poursuit sa descente aux enfers et LO n’arrive pas à faire émerger de successeur à Arlette. Bref, aucun discours cohérent sur la crise n’émerge de ces partis en voie de disparition.



39 réactions


  • MagicBuster 30 octobre 2008 09:41

    Pour ceux qui disent que sarko est une girouette ;
    sachez que ce n’est pas la girouette qui tourne . . . c’est le vent.

    L’opportuniste de Dutronc, c’est la chanson qui caractérise le plus Sarko dans ses paroles.
    Sinon dans ses actes , c’est toujours dans le même sens ; toujours les mêmes qui payent et toujours les mêmes qui s’enrichissent.


    • SALOMON2345 30 octobre 2008 11:59

      MAGICBUSTER
      Pour info, la citation sur la fantaisie du vent, est sortie de la bouche d’Edgard FAURE, lequel gyroscope avait pour corpus idéologique et politique : "la majorité d’idées", ce qui ne mangeait pas de pain et loin des risques d’erreurs en tous cas !


    • Traroth Traroth 30 octobre 2008 18:07

      Donc Sarkozy est bien une girouette, comme l’était Edgar Faure, que vous citez...


  • Gabriel Gabriel 30 octobre 2008 10:07

    Bonjour,

    Blablabla..... Si N.S mettait à exécution seulement la moitié de se qu’il promet, alors nous aurions à faire au plus grand humaniste politique de tous les temps. En clair, j’espère que personne n’est dupe. Depuis le temps qu’il nous prend pour des c.... 


  • grangeoisi grangeoisi 30 octobre 2008 10:46

    .....cette crise survient trop tôt pour ce nouveau parti,...

    Déjà ?


  • LE CHAT LE CHAT 30 octobre 2008 11:03

    cher Voltaire , le vrai gagnant des prochaines éléctions européenne sera le parti des pêcheurs à la ligne ,
    autrement dit les abstentionistes , les citoyens électeurs ayant bien compris l’inutilité de leur vote et l’incapacité de tous les partis politiques à répondre à leurs attentes pour les années à venir , ce que tu a brillement démontré dans cet article .


  • Jason Jason 30 octobre 2008 11:04

    Pour dynamiser les flux financiers actuellement atones, des mesures temporaires doivent être prises. Tous les partis sont d’accord sur ce point, et c’est ce qui les rapproche.Tous ceux qui se regardaient comme chiens et chats constatent à leur grande surprise qu’il ne reste qu’un même os politique à ronger. D’où la confusion ambiante.

    Vous dites : "Nicolas Sarkozy a opté pour un interventionnisme d’État que n’aurait pas renié un gouvernement socialiste", ce qui est une contre-vérité. Car les lois de déréglementation financière de 1986 (cf internet surr ce sujet) ont été passées sous le gouvernement socialiste de l’époque. Les socialistes français, tout comme les socio-démocrates allemands de l’ère Schröder n’ont du socialisme que le nom. Il faudrait plutôt parler d’opportunisme politique et socio-économique ainsi que de manipulation médiatique.

    Le flou économique ambiant va profiter aux investisseurs malins qui vont utiliser le yoyo boursier actuel pour gonfler leur bas de laine. Quant aux banques, elles en vu d’autres (moins violentes il est vrai) elles vont utiliser les cautions offertes par l’Etat et tout redémarrera comme devant. Ce n’est qu’une question de temps. Les salaires, vieil ennemi des profits, baisseront ou au mieux stagneront, et le casino repartira pour un nouveau tour, enrobé de promesses d’horizons lointains et riants.

    La politique est une chose, la finance une autre.


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 30 octobre 2008 11:17

    Bonjour Voltaire,

    Et on résumait en élargissant à une crise de société ? N’est-ce pas le Politique, plus que les partis politique, qui est en crise ? Et plus généralement, les deux copilotes du système qui ont à peu près fonctionné il y a trente ans et qui semblent un peu secoués, pas autant que dans les années 20 et 30 mais quand même !

    Je parle évidemment du doublet Démocratie et Libéralisme


  • Forest Ent Forest Ent 30 octobre 2008 11:17

    Comme d’habitude, cette énumération est bien faite, sauf en ce qui concerne le modem, que je n’aurai pas fait figurer dans la liste tant il est devenu insignifiant, et dont il faut un énorme effort d’imagination pour écrire qu’il a des idées.

    Plus généralement, UMP, PS et centristes sont coincés par cette crise parce qu’elle révèle les fissures d’un ordre mondial qu’ils ont tous soutenu. Le problème n’était pas la politique nationale offre/demande retrait/interventionnisme, dont ils se gargarisaient depuis 20 ans pour rien. Le problème était notre rapport au monde : douanes, circulation des capitaux et marchandises, partage législatif entre nation, UE et traités.

    PS, UMP et centristes, Bayrou le premier d’ailleurs, ont toujours soutenu le vaste suicide occidental qu’ont été le consensus de Washington, le GATT, l’UE, etc ... Ce n’est pas eux qui sont aujourd’hui le plus dans la merde, c’est nous. J’espère quand même qu’on ne leur en sera pas reconnaissant.

    Je ne crois pas non plus à leur capacité à en tirer la leçon. L’agitationnisme brouillon de Sarkozy cache une constante dans sa volonté d’aider les copains. Quand aux autres, NPA et FN, ils expriment bien la colère, mais n’ont pas de solutions. Il aurait fallu laisser émerger les nonistes au PS et à l’UMP. Le "système" a tout fait pour que cela n’arrive pas. Il ne lui reste plus qu’à promouvoir un dictateur et une petite guerre civile.


    • ohnil ohnil 30 octobre 2008 11:46

      Question à 1 demi centime :

      Le Modem est-il insignifiant parce que sa couverture médiatique est restreinte où ses dizaines de milliers d’adhérents (3ème parti de france en nombre d’adhérents si ma mémoire est bonne) ne représentent-ils rien ?

      Je suis assez d’accord avec l’analyse de Voltaire sauf sur un point : Le virage de l’UMP n’est qu’apparent, sur le fond, ils continuent la même politique (360 Milliards pour les banques, des contrats aidés en augmentations même s’il y en a moins que les années précédentes, casse de la fonction publique, etc...).


    • Forest Ent Forest Ent 30 octobre 2008 12:01

      Le problème du nombre d’adhérents, c’est qu’il est assez subjectif. On mesure mieux les votes ou les élus.


    • ohnil ohnil 30 octobre 2008 13:27

      Pour le nombre d’élus, la Loi électorale et sa "prime au vainqueur" est assez néfaste.

      Pour le nombre de voix, le modem à fait une moyenne d’un peu plus de 15 % aux dernières municipales au niveau national (en progression par rapport aux législatives quand il y a eu présentation de liste pour les deux échéances).

      A priori, c’est bien la situation d’un parti politique en troisième place , mais il ne faut surtout pas que ça se sache. smiley

      Si on s’en tient purement aux chiffres, le Modem (et d’autres partis) sont sous représentés au profit de certains.

      Autre question  : Que représente le Nouveau Centre qui lui a des élus, mais rien derrière ? Et le PC ?

      Pour moi il est clair que les dés sont pipés dès le départ...


    • daryn daryn 30 octobre 2008 14:22

      Le MoDem a des idées. La base programmatique reste en gros celle du programme présidentiel de François Bayrou, modifiée de la perte de marges de manoeuvres due au paquet fiscal. On peut ne pas être d’accord avec ces proposition mais prétendre qu’elles n’existent pas relève de la mauvaise foi. Par ailleurs, on imagine mal que Jean Peyrelevade ne soit pas amené à jouer un rôle important dans les préconisations économiques à venir du Mouvement ; dès lors pour savoir vers quoi on va il suffit de se reporter à son dernier livre (Nicolas Sarkozy l’erreur historique), dont la dernière partie récapitule ses analyses et propositions. 


    • daryn daryn 30 octobre 2008 14:53

      Voltaire ;

      le fait que la partie solutions du MoDem ne soit pas rabachée dans le détail ne veut pas dire qu’elle soit mince ou inexistante. Tout d’abord il est vrai qu’elle est en partie en chantier (20 commissions de programme, dont 4 principalement économiques). Ceci dit, iol n’y a pas réellement urgence étant donné le poids actuel du MoDem dans la conduite politique quotidienne du pays smiley . Par ailleurs, en l’absence de réprésentation parlementaire, il n’y a pas vraiment d’autoroute politique ouverte au MoDem. 

      On peut se féliciter (amèrement) que les analyses et critiques de François Bayrou puis du MoDem aient été entérinées par les faits. Cela accroît sa crédibilité. Du point de vue intérieur, il préconisait une relance par l’offre et non pas par la demande. Il faudra bien qu’on y arrive. 

      En ce qui concerne l’Europe, là encore les événements donnent raison à une position historique visant à assigner plus de pouvoir aux instances européennes, en particulier en matière de régulation économique et fiscale. Pour qui a les yeux ouverts, le MoDem a la cohérence pour lui. 


    • Forest Ent Forest Ent 30 octobre 2008 21:15

      Avoir des votes et pas d’élus a effectivement longtemps été la situation du FN.

      Du point de vue intérieur, il préconisait une relance par l’offre et non pas par la demande. Il faudra bien qu’on y arrive.

      La politique de l’offre, c’est ce que fait Sarkozy depuis 2007. Ca s’est planté en accentuant le ralentissement. Il essaye d’en changer au débotté. Ca confirme l’idée que le modem n’a pas d’idées, ou bien qu’elles sont tout aussi anachroniques que celles du PS et de l’UMP.

      Le sujet n’est plus offre/demande, mais douanes, capitaux, inégalités. Depuis au plus tard la fin de l’Uruguay round il y 15 ans.


    • daryn daryn 31 octobre 2008 11:22

      Forest,

      La politique de l’offre, c’est ce que fait Sarkozy depuis 2007. Bon, il est clair que nous ne sommes pas d’accord sur les termes employés. Pour simplifier :

      Politique de la demande = favoriser la consommation

      Politique de l’offre = favoriser la production, en particulier industrielle. 

      Depuis son arrivée au pouvoir NS, l’autoproclamé ’president du pouvoir d’achat’ s’est clairement concentré sur la première.


    • Forest Ent Forest Ent 31 octobre 2008 20:34

      Les heures sup, la fin des 35h, la fin du contrat de travail, de l’inspection du travail, des délits financiers, tout ça visait bien la production. Je ne vois pas avant septembre 2008 de mesure qui visait la demande.


    • Francis, agnotologue JL 1er novembre 2008 15:45

      Ne voir que des différences techniques entre les deux politiques que vous évoquez, c’est se tromper de débat.

      La politique de l’offre s’adresse à des consommateurs qui ont déjà tout et qui par définition sont solvables alors que la politique de la demande s’adresse à des gens qui n’ont rien ou peu et qui par définition sont peu solvables. Il est clair que la première est plus lucrative et intéresse davantage les actionnaires que la seconde. Il est clair aussi que la première est aux inégalités ce que poule est à l’œuf. Enfin il est tout aussi évident que c’est cette politique qui conduit au gaspillage et à la pollution pendant que la misère continue de faire des ravages.

      Exemple de produits absurdes que génère la politique de l’offre : les OGM, les produits financiers, la dernière console Hi-tech qui rend obsolète celle que l’on a acheté quelques mois avant ….


    • Francis, agnotologue JL 1er novembre 2008 15:53

      Je n’ai pour ma part, et depuis longtemps, constaté que des mesures en faveur de la politique de l’offre. Le résultat en est que la part de la rémunération du travail a baissé de 15% pendant que la rémunération du capital augmentait de 33% .

      Autrement dit, si globalement, avec la croissance, le pouvoir d’achat du travail a stagné, en revanche, celui du capital a augmenté de 50%. Ceci explique pourquoi ils s’agitent en criant "croissance, croissance comme des cabris" : c’est parce que s’il n’y avait pas de ctroissance, ce hold up serait impossible, les travailleurs ne le supporteraient pas.


    • Francis, agnotologue JL 1er novembre 2008 18:42

      Il n’est pas nécessaire d’être prix Nobel d’économie pour voir que la politique de l’offre c’est de l’anti keynesianisme, du keynesianisme négatif, bref une politique haïssable.


  • ZEN ZEN 30 octobre 2008 11:39

    Sarkozy continue à brouiller les cartes en s’affichant à Berlin comme "socialiste" ! (sic). 
    Une réunion à l’Elysée et tout le monde rentre dans les rangs...

    Le PS est en état de coma et la querelle des chapelles est l’indice du vide de la pensée

    Le Modem : il existe encore ? 

    FN : encéphalogramme plat. Mais attention. La récession dont nous ne voyons que le début du commencement pourrait bien ranimer le cadavre...


    • brieli67 30 octobre 2008 14:05

      Dites toutes les collectivités régionales sauf notre chère Alsace sont dirigées par la Gauche le Ps en particulier.
      Faut il sonner le rappel en évoquant que de nombreuses grandes villes et maintes communautés urbaines ont basculé à Gauche lors des élections municipales ?

      Et même le résultat bling_bling de nos Blairistes patentés aux dernières présidentielles sont positives. FM en son temps a du rassembler des cocos jusqu’aux rad-socs de Gauche. La candidate n’a pas su faire et présenter la synthèse.... non elle a joué perso trop perso.

      EEG ECG plats ? Monsieur Zen savez -vous indiquer lire et interprêter ces examens ?
      Expliquez autrement par mots mieux choisis ce qui ne va pas dans ce PS votre attente de consommateur averti. Je peux vous présenter la Mention F sur la brêche depuis 94..... de moins de moins "utopique"





    • brieli67 30 octobre 2008 14:45

      Schroeder parlait aussi de Chirac comme "radical/socialiste" son ami.
      La CDU et la CSU (Chrétien social ) se font fort d’une branche de " gauche" d’une social démocratie chrétienne souvent appelé Rhénane ; Geissler le jésuite, le petit napoléon Norbert Blum pour citer des noms.
      programmes comme la Jac, la Joc, la Cfdt.

      Ce "socialisme" prononcé à l’égard des gaullistes de la Grande Nation engloberait plutôt la "politique sociale laïque" Sur les bords de la Spree Sarko n’est pas vu comme représentant du PS ni de la SPD.

      Giscard & Schmidt - un rocardien laïque.
      FM & Kohl -Cdu
      Chirac & Schröder un blairiste.

      Consternant ce manque de solidarité et de symbiose dans l’Internationale socialiste.


    • brieli67 31 octobre 2008 00:22

      @ Z88

      http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=102
      Robert Pfefferkorn sociologue de STG Marc-Bloch

      allons bon je ne suis pas de taille à batailler avec les spéss des sciences humaines et éconormiques.
      j’exerce mes talents ailleurs. D’une université d’été en Avignon 91 ou 92 je me souviens encore du tollé que j’ai provoqué parmi nombre des référents sités du Texte Fafa le ministre de l’Economie Sapin Mosco Hollande DSK seul un maigre soutien de l’invité Alain Liepitz.

      Bien avant la Chute du Mur sur Dresde et spécialement Zwickau en Saxe j’ai eu écho des

      Tauschringe, Local Exchange Trade Systems (LETS), Systèmes d’Echange Locaux (S.E.L.),

      nés fins des années vingt actifs sous Troisième Reich WWII et sous la RDA De l’airain de l’ inox qui s’est frotté aux lois de divers régimes..... désacraliser le travail et l’argent tout en resserant les liens sociaux. Un des outils de luttes contre les Multinationales qui s’en foutaient des frontières et ne déversaient pas les impôts_ de la mondialisation/globalisation de babillage.

      au plaisir.






  • Tristan Valmour 30 octobre 2008 11:54

    Bonsoir mon très estimé Voltaire. Votre article est, comme d’habitude, très honnête et plaisant à lire. Néanmoins, je crois que vous surévaluez le modem (c’est un constat ; pas une critique négative car je vois Bayrou avec une neutralité positive). D’autre part, il faudra compter dans les jours prochains avec un ex-nouvel acteur : Dominique de Villepin. Et c’est le 23 novembre qu’aura lieu à la Mutualité le congrès fondateur de Debout la République de Dupont-Aignan. Il est normal que l’on n’ait pas trop entendu cet homme jusqu’ici puisque son mouvement n’était pas vraiment structuré d’une part ; d’autre part Sarkozy – le fossoyeur du gaullisme - a tout fait pour l’éliminer.



  • Botsu 30 octobre 2008 12:14

    Pour moi le contexte actuel appelle à une recomposition du paysage politique et des insitutions. Aucun des deux "grands" partis n’offre de réponse claire aux problèmes actuels.

    Aux grands axes ques constituent mondialisation, démographie, destruction inéluctable de la biosphère, capitalisme en phase terminale, montée des inégalités et de la pauvreté, quelles sont les solutions mises en oeuvre ? Lois "sécuritaires" débiles, infantilisantes et fascistes, musèlement la liberté d’expression et les médias, démantèlement du code du travail... car la liste est bien trop longue. 

    Il y en a ras le bol de ces clowns et de leur discours frelaté du "au boulot les feignasses", "faut mériter bandes de branleurs"... à croire que les riches d’aujourd’hui sont les seuls qui font des efforts donc les seuls qui s’enrichissent. Ils doivent être extrêmement habiles nos grands dirigeants pour avoir mérité de voir leur salaire centupler en quelques générations (Relativement à celui des pauvres mecs qu’ils emploient qui lui ne bouge pas). Meme un gosse de CP devrait entrevoir sans difficulté l’absence d’arguments cohérents.

    Et quelle opposition virulente nous avons la chance d’avoir pour protéger nos intérêts ! Combien de "socialistes" ont ratifié le traité de Lisbonne par voie parlementaire déjà hmm ? Il est vrai que pour des parlementaires qui se votent leur rémunération et des conditions d’accès à des pensions proprement scandaleuses, les problèmes auxquels fait face le citoyen lambda doivent sembler d’une autre époque.

     Aller j’arrête et je vais prendre mes pillules sinon je suis parti pour écrire une dizaine de romans. M’est avis que ça va au moins prendre une révolution pour que ce système daigne admettre qu’il a le cancer.


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 30 octobre 2008 14:08

    Je me rappelle quelques jours après la chute du Mur et le putsch en Russie, une excellente discusion avec un vieil ami, communiste repenti, autour d’un bon bourgogne... Il me disait : les événements actuels sont à interpréter avec la grille marxiste, l’opposition dialectique, tu vois, le communisme soviétique et le capitalisme sont arc-boutés l’un sur l’autre. Aujourd’hui, le Mur s’écroule, et dans vingt ans, tu verras, le capitalisme s’écroulera sous sa propre poussée interne, puisqu’il n’y a plus rien en face pour le contrer.

    Et c’est un peu ce qui se passe. En France, la gauche s’est adosée à un marxisme mou, tout en épousant le marché (et en le critiquant quand même, mais pas trop : voir les polémiques autour du mot "libéral" utilisé par Delanoë), et elle se retrouve sans épine dorsale. Donc muette. Comment critiquer le capitalisme fou, quand c’est un socialiste (Beregovoy, sous présidence Mitterrand) qui autorisa les marchés dérivés en France ? Du coup, un reliquat gauchiste contestataire renaît de ses cendres, devant le vide sidéral de la gauche "institutionnelle", c’est le NPA, une variété trostkiste un peu démodée de la lutte contre le Kapital. Démodée, mais connaissant un certain succès. Au milieu de rien, ce qui pousse se voit mieux.

    Le Centre : vieille idée française, le fameux "juste-milieu" entre la Gauche marxiste et la Droite... euh bien droite. Bayrou (que j’aime bien, soyons honnête) n’est jamais qu’un ancien apparatchik de droite, qui récupère les restes des multiples partis centristes de la IVe, qui monnayaient leur votes à chaque changement de gouvernement, soit tous les quinze jours). Quelle autre légitimité peut-il tirer de sa position ? Leader des restes du parti de Giscard ? 

    Finalement, face à cet écroulement capitalistique, quel discours tenir ? Eh, pas facile... Disons que tout s’’effondre, et qu’il va renaître de nouveaux mouvements, de nouvelles idées autour de ce qui reste, qui est à proprement parler une nouvelle donne. Sarkozy lui-même n’est que le résultat démagogique de la dernière poussée du Capital, il tombera avec le reste.

    Mais pour être remplacé par qui ? Ou par quoi ?


  • Philippe VIGNEAU 30 octobre 2008 14:16

    je suis assez d’accord avec cet article : peu de partis politiques on vraiment analyse les sources de la crise... un des rares a avoir compris : <href="http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2256&quot ;&gt ;discours de Cochet a l’assemblee</href>, une croissance infinie n’est pas possible dans un monde fini...


  • ZEN ZEN 30 octobre 2008 14:32

    Selon le Tageszeitung :

    «  Nicolas Sarkozy, en mobilisant la rhétorique anti-capitaliste, fait de la politique intérieure plus qu’il ne contribue à refonder le capitalisme global. »

    La lumière vient parfois d’outre-Rhin...


  • Voltaire Voltaire 30 octobre 2008 15:18

    Merci pour cette première série de commentaires.

    Il ne me semble pas nécessaire de revenir sur l’importance réelle du MoDem qui semble faire débat. Si ce parti est encore trop récent pour que l’on puisse le juger effectivement en terme de résultats électoraux (attendons les régionales et cantonales de 2010), la popularité de son leader et son positionnement sur l’échiquier politique le rend, me semble t-il, incontournable dans le débat. Cette analyse n’avait pas pour objectif de comptabiliser les forces mais de regarder les réponses de ces partis face à la crise et leur capacité politique à y répondre ou à l’utiliser.

    Comme Philippe Vigneau, je constate que cette crise a pris de cours la classe politique. Il me semble que le NPA et le MoDem sont dans une situation relativement meilleure que les autres partis pour convaincre l’électeur de la justesse de leur analyse, mais que tout deux sont encore un peu court en matière de plan global alternatif.

    Contrairement au chat, je ne suis pas certain que les prochaines élections se traduiront pas une abstention massive : je crois plutôt à un vote-sanction assez massif car il y a une exaspération profonde vis à vis du système actuel.

    En ce sens, je rejoins les propos de Bernard Dugué, qui sont aussi, mais présentés différemment, ceux de Bayrou : je ne vois pas cette crise économique ne pas avoir de conséquences sociales et politiques.
    Néanmoins, il est un facteur qui pourrait tempérer ses conséquences, c’est l’élection d’Obama. Cette crise ayant des fondements psychologiques important (crise de confiance) autant que réels (dérégulation financière), on ne peut pas négliger l’impact international que pourrait avoir une reprise en main aux Etats-Unis, même si la crise économique ne se résorbera pas en quelques semaines.


  • Le péripate Le péripate 30 octobre 2008 16:03

     « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »
    Article 2 Déclaration des Droits de l’Homme de 1789

    Si on en était resté là, nul doute que tous les partis de France seraient jugés anticonstitutionnels.

    Maintenant, ces partis sont des machines à conquérir le pouvoir, des équipes rivales à l’assaut d’un formidable butin. D’ailleurs, certaines n’osent même pas espérer le conquérir, elles se contentent de vivre aux crochets de l’état, faire 5%, puisque c’est la règle du jeu.
    Leur problème, c’est de proposer le menu le plus alléchant, avec un minimum de cohérence, pour convaincre l’électeur indécis, celui qui n’a pas trop d’idée sur rien, car c’est de lui que dépend le résultat d’une élection au scrutin majoritaire. Le vote des autres n’a strictement aucune espèce d’importance, ils viendront de toute façon, même en traînant les pieds.
    Au total, plus c’est démagogique, plus ça a des chances de marcher. Enfin, c’est une question de dosage. Aujourd’hui, la valeur à la mode, c’est haro sur le financier. Demain, ça sera autre chose, et comme les boucs émissaires sont en quantité limité, on reverra de vieilles haines réactualisées.
    Mais l’électeur indécis n’est pas le seul coeur de cible. Il y a aussi ceux qui savent s’organiser, ceux dont les intérêts sont suffisamment proches pour qu’un lobbying puisse exister. L’école des choix publics (public choice) montre qu’une politique qui se vend, c’est une politique qui favorise un groupe bien identifiable, qui pourra se reconnaître et être actif sur le devant de la scène, au dépend d’un nuage vague de personnes qui seront à la fois peu lésées et trop dispersées pour peser. Ce sont ces lobbies qui font la force des partis, et chacun à sa clientèle. Mais là, stop, ça ne vous regarde pas citoyens, sauf quand vous serez convoqué pour une manif, ou une grève.
    Quand je pense qu’il y en a qui se passionnent pour les élections... 


    • Le péripate Le péripate 2 novembre 2008 15:34

       C’est sensé être drôle ?


    • Mycroft 3 novembre 2008 13:12

      Pour une fois, Peripate, je suis en partie d’accord avec vous, le fonctionnement des partis politique, en France ou ailleur, n’est pas en faveur ni du citoyen, ni de la démocratie. La politique par partie est un gros problème, et, si je suis en faveur d’un état fort, je suis aussi en faveur de partis faible, voir même inexistant. 

      Si on regardes l’UMP et le PS, on remarque que leur existence n’a aucun sens, vu qu’ils n’ont pas vraiment de valeur commune. Pourtant, ce sont eux qui dominent la scène politique.

      Je pense qu’il serait souhaitable de suprimer les campagnes électorale. Et de ne baser les élections que sur des programmes, non sur des personnes. Je parles bien sur d’un programme technique, donc des projets de loi réellement . En ayant évidement un système beaucoup moins présidentiel et beaucoup plus parlementaire. On a pas besoin d’un petit roi à la Sarko 1er.Une campagne présidentiel, ce n’est au final que de la publicité, donc, comme toute pub, un gros gaspillage. Et ça pousse de plus, comme vous le dites, à la démagogie.

      La disparition des campagnes électorale et des partis, c’est la domination des idées sur les hommes, qui est aussi théoriquement le but d’une démocratie.


  • impots-utiles.com 30 octobre 2008 16:50

    les parlementaires et le gouvernement ont décidé de limiter certains avantages des dirigeants d’entreprise les mieux payés, à savoir les stock-options, les parachutes dorés et les retraites chapeaux.

    Le hic, c’est que ces taxations risquent d’être totalement sans effet ...

    http://www.impots-utiles.com/la-taxation-des-parachutes-dores-va-inciter-les-beneficiaires-a-delocaliser-ces-dispositifs.php


  • Rabelais Rabelais 30 octobre 2008 18:58

    Très bon article.

    Je rebondirais surtout sur un point, négligeant de commenter la consternante inexistence idélologique (verbale) de notre Président.

    J’ai écouté un reportage sur la Conférence Nationale du Mouvement Démocrate qui a eu lieu la semaine dernière, et je dois reconnaitre que le discours de son Président, F Bayrou, sonne incroyablement juste avec ce qu’il a proposé lors des Présidentielles. Je reconnais également qu’il avait prédit la plupart de ce qui est en train d’arriver, d’où la cohérence de sa volonté d’une nouvelle vision.
    Parallèlement je suis consterné en me rappelant l’UMP et Sarkozy en tête appeleant à une "France de propriétaires", qui "n’avait pas assez confiance dnas l’avenir, épargnait trop et n’empruntait pas assez", la nécessité de "développer l’emprunt hypothécaire (à l’orgine des subprimes)". J’en frissonne encore.
    Et même si je ne me réjouis pas de cette crise, qui le ferait, je la pense salutaire sur ce point : elle oblige chacun des partis politiques et ses adhérents à regarder en face les propositions qu’il a faites, les valeurs ou idéologies qu’il a défendu (ou tenté de défendre), à les remettre en cause et à écouter celles des autres. Cela impose du courage, de l’honnêteté.

    Quant à la girouette, bon courage pour annoncer que "les caisses sont vides", lors d’un prochain débat sur la Sécu, les retraites, l’école, la recherceh publiques ou le soutien à nos PMEs, alors qu’il a été possible de trouver €400 milliards en 48 heures pour les banques.


  • michel michel 31 octobre 2008 00:41

     Voltaire, vous n’avez pas cité le plus puissant. Il n’attend rien de la classe politique, non par
     renoncement, ni parce qu’ils sont figés par la pensée unique, ni parce qu’ils sont rebelles, ...., 
     mais parce qu’aucune intelligence aussi aigue soit-elle ne peut relever le défi de la complexité 
     que posent les problemes de notre temps autrement qu’en commencant par accepter qu’il y
     ait des solutions et ca c’est un acte de foi.
     


  • Marianne Marianne 1er novembre 2008 17:17

    De votre article, que je trouve assez juste et objectif, il ressort que c’est le MoDem qui est le plus cohérent, que François Bayrou assoie sa crédibilité en prouvant qu’il avait raison. Il peut donner aujourd’hui l’impression d’une vision encore générale, prônant l’humanisme et l’Europe, donc sur le registre des valeurs et visant la prochaine échéance électorale, mais c’est parce qu’il a encore peu de voix dans les médias et peu de porte-paroles vue la défection des anciens élus (bédouins) ralliés à l’UMP avec le Nouveau Centre. Pourtant, quand on vit le MoDem de l’intérieur et que l’on contribue aux Commissions de travail rassemblant des compétences et expertises de très haute qualité, je vous assure que les propositions sont concrètes, pratiques et cohérentes. Elles prendront corps notamment lors des élections européennes. François Bayrou creuse son sillon. Il avance. Son tracteur est robuste et tient la route. C’est un véhicule plus sûr que la Ferrarri rutilante, bruyante et polluante de Nicolas Sarkozy. En bon paysan, Bayrou a labouré, semé, et maintenant ses cultures vont germer. 1ère récolte en juin 2009. La meilleure devrait être en 2012 !


  • nem 1er novembre 2008 17:25

     

    Mis à part l’extrême, dans les partis de gauche français, il y a deux courants, un à prédominance collectiviste, et un social/libéral.
    La droite avec une UMP, débarassée du FN, en quasi-faillite de voix et de liquidité, ne connait presque plus de tels tiraillements idéologiques. Rassemblée, c’est pour cela qu’elle est majoritaire.
    Le PC avec son hémorragie vers l’extrême gauche de Besancenot ne peut plus s’allier à son grand partenaire historique, il y perdrait ses derniers militants.
    Avec le PS, deux problèmes se posent :

    - pléthore de candidats à la candidature avec glissade de savonnettes sur le trajet de ceux qui émergent .

    - manque de clarté sur les programmes et pour cause, il faut juguler l’érosion à gauche de la gauche tout en faisant les doux yeux à la France moyenne.
    Le centre de Bayrou, ne pouvant pas se prononcer pour une alliance nationale avec le PS ou bien avec l’UMP, préfère louvoyer localement au grès du vent. Désolé, mais je vais faire de la peine à ses supporters, cela s’appelle l’opportunisme politique... beau programme !
    Et la crise dans tout ça ? A la chambre, règlement de comptes et mauvais débats, pendant ce temps le gouvernement gouverne à sa guise et Sarko compte les points !
     


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