Les quotas illégaux !
La question des quotas est arrivée dans la politique française
du fait du débat sur la discrimination positive chère à Nicolas Sarkozy. Ce
cheval à la mode a été enfourché immédiatement par toutes sortes d’hommes
politiques et appliqué à toutes sortes de sujets différents, comme les quotas d’enfants
issus des cités dans les classes préparatoires aux grandes écoles (J. Chirac lui-même), le pourcentage de femmes à l’Assemblée nationale et dans les listes électorales
des différents partis, le pourcentage de femmes dans les conseils d’administration,
au Conseil supérieur de la magistrature, etc.
En d’autres termes, les promoteurs de ce type de différenciation
voulaient substituer au critère du savoir et de la compétence, jusqu’ici généralement
admis et reconnu, celui de l’appartenance à un sexe, à un groupe social ou
ethnique, voire à un lieu géographique.
Le Conseil constitutionnel vient de rappeler le 1er article
de notre Constitution (1958) selon lequel "la France assure l’égalité devant
la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion".
Principe d’égalité devant la loi qui remonte d’ailleurs à la Déclaration des
Droits de l’homme et du citoyen de 1789 ! Ce rappel a eu lieu à l’occasion de la
loi sur l’égalité salariale du 23 février dernier, au sujet de l’imposition d’un
quota de femmes de 20%dans les conseils d’administration : 11
des 31 articles ont été censurés. Ce n’était pas d’ailleurs la première fois que le Conseil constitutionnel annulait des dispositions de ce type, puisqu’il avait censuré une
disposition visant à modifier la composition du Conseil supérieur de la magistrature, et d’autres de moindre portée. Même l’accès des femmes aux mandats
électifs de 2000 avait nécessité une révision constitutionnelle, pour la mise
en oeuvre.
Sur le fond, ce débat quotas ou pas quotas a déjà eu lieu
pendant des années aux Etats-Unis, pour l’accès des noirs puis des femmes à toutes
sortes de fonctions. Les arguments pour ou contre en sont bien connus, entre le désir
d’efficacité dans l’accroissement de la présence des femmes ou des noirs,
c’est effectivement l’avantage du quota imposé, et celui de l’accession à un poste
donné par son seul mérite, et c’est l’avantage de l’absence de quota. Personnellement,
je pense que les femmes ont suffisamment de mérites pour s’imposer de nos jours
face à une compétition masculine et je pense qu’il serait un peu injurieux pour
elles qu’on puisse dire que c’est grâce aux quotas et non à leurs mérites
propres qu’elles ont obtenu leur position.