Logique et paradoxes de la démission du gouvernement
Les salves d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sur la politique économique de la majorité ont provoqué une grave crise politique qui a poussé François Hollande et Manuel Valls à démissionner le gouvernement. Une issue assez logique, à l’organisation chaotique, mais plus paradoxale qu’on peut le penser.
Cependant, même si on souligne les divergences idéologiques qui ont mené à la crise, il y a malgré tout un sacré paradoxe. En effet, Arnaud Montebourg a appelé à desserrer la contrainte budgétaire, à soutenir le pouvoir d’achat des ménages et à davantage affronter l’Allemagne. Or, c’est ce que le gouvernement fait depuis un an. Déjà, il y a un an, le gouvernement a obtenu un délai de 2 ans pour réduire le déficit public à 3% du PIB. Et il y a quelques jours, Michel Sapin a déjà annoncé à nos partenaires que ce délai ne serait sans doute pas suffisant puisque le déficit 2014 sera deux fois plus loin de l’objectif que prévu. La majorité met également en place des mesures de soutien au pouvoir d’achat et cet été encore, le président a critiqué la politique allemande, s’attirant les foudres de Berlin.