mercredi 12 juillet 2017 - par
Macron, la présidence oligarchique
Bien sûr, tous les gouvernements qui se succèdent depuis près de 35 ans servent d’abord les intérêts des plus puissants. Mais jamais peut-être un président et une majorité n’avaient assumé aussi clairement le fait de rouler pour l’oligarchie, ceux qui réussissent, par opposition à ceux « qui ne sont rien ». Toutes les annonces de politique économique du gouvernement vont dans ce sens.
Tendre avec les gros, dur avec les petits
L’OFCE, pas vraiment des marxistes, a publié une note intéressante sur « La fiscalité du capital mobilier » et « l’impact du prélèvement forfaitaire unique » de 30%. La conclusion est sans appel : « cela coûtera 4 milliards d'euros aux finances publiques, provoquera une réduction fiscale de 2.6 milliards pour les 10% des ménages les plus riches de France et offrira un gain moyen de 4 225€ par an aux 1% des ménages les plus aisés ». Bien sûr, le gouvernement semble temporiser pour certaines baisses des impôts des entreprises ou des plus riches, du fait du déficit plus important que prévu, qui leur permet de refaire un cinéma délirant sur la dépense publique, comme l’analyse Coralie Delaume.
Mais cela donne l’occasion à la majorité de geler les salaires des fonctionnaires, ou de lancer de nouvelles ventes d’actifs publics, en attendant la baisse de l’ISF, de l’impôt sur les sociétés ou de la fiscalité sur les revenus du capital, tout en facilitant les licenciements alors que 6 millions de Français cherchent du travail. Et pour couronner le tout, le gouvernement vient de reculer sur sur la taxe européenne sur les transactions financières, provoquant la colère d’Oxfam. La synthèse de ces quelques semaines est absolument effarante avec un ensemble de mesures au seul service de la petite minorité qui détient le capital, et au détriment de la grande majorité des travailleurs, si ce n’est sur la CSG.
Sauf que le transfert d’une partie des cotisations sociales sur la CSG sera en bonne partie financé par des personnes aux revenus modestes et que les revenus du capital les plus élevés pourraient en partie y échapper, par le PFU… Bref, au global, on peut se demander si cette majorité n’est pas celle qui est la plus au service des intérêts du capital des dernières décennies.