vendredi 1er décembre 2017 - par

Mélenchon nouvel épouvantail utile

 Mitterrand pour embêter la droite dite républicaine avait eu un coup de génie en faisant monter le FN. Le FN avait un autre avantage qui était de justifier l'élection et la réélection successive des mêmes oligarques encore et toujours. Il suffisait de menacer du retour des fameuses z-heures les plus sombres de notre histoire si jamais d'aventure un des membres de la famille le Pen arrivait au pouvoir, ce qui dorénavant est plus qu'improbable.

 

La fille a été particulièrement nulle durant la dernière campagne présidentielle, à la grande surprise sans doute de son adversaire principal, lui aussi extrêmement habile sur le Verbe et son emploi. Il a eu la partie belle personne ne sachant plus réellement s'exprimer dans ce pays. Ne parlons pas de le faire à divers degrés de compréhension !

 

Parquer les électeurs mécontents de la France périphérique au sein des « frontistes » permettait et permet encore de déconsidérer leur discours, leurs angoisses immédiatement, de ne même pas prendre la peine de se pencher sur les causes de l'intérêt qu'il suscite...

 

...des fachos, des racistes, des ploucs incultes.

La "France insoumise" et Jean-Luc Mélenchon ont dorénavant la même utilité d'épouvantails new-look. Mais pour la gauche sociétale et la droite dite républicaine, enfin tous les libéraux libertaires soutenant Macron et la certaine idée qu'il a de la France : une mondialisation décomplexée, de légères transformations sociétales pour donner l'illusion que l'on continue de progresser alors que sur le plan social c'est tout l'inverse.

 

Mélenchon est le meilleur ennemi de Macron, c'est aussi son pantin tout comme notre président actuel est l'homme des banquiers et des grands financiers. C'est l'homme de "la France d'avant", de la France des grandes grèves illimitées que l'on connaissait avant, il y a longtemps déjà, celle des conflits sociaux marquants. C'est l'homme soutenu par ces salauds de profs, tous des privilégiés, tout comme leurs collègues de toute la fonction publique, où ce qu'il en reste.

 

L'électeur de Macron ne s'émeut pas qu'un sportif frappant dans une baballe gagne l'équivalent du PIB d'un petit pays africain en une heure et demie de match mais il se scandalise que les fonctionnaires ait un statut salarial considéré comme privilégié, particulièrement les enseignants.

 

Mélenchon est aussi un exemple de la France méritocratique républicaine. Il a suivi un parcours à l'ancienne, une réussite bien loin des "starteupes", et il n'a pas vu le monde changer de la pire des façons qui soit. Il est aussi de ceux qui ont raté en 2005 suite au résultat du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen une occasion historique en or. L'Histoire ne repasse pas les plats, jamais, il devrait le savoir pourtant.

 

Il eût fallu pour cela surmonter les clivages idéologiques, les egos aussi. Il était sans doute irréaliste de penser que c'était possible.

 

Il s'étonne d'être toujours interrogé sur les mêmes sujets, renvoyé sans cesse au stalinisme, à Chavez et Castro, aux éléments communautaristes de son parti/mouvement. Il s'étonne d'être invité alors qu'il est devenu un très bon client, une sorte de techno-Géronte, repoussoir utile du pseudo nouveau monde macronien. Et comme il manie le Verbe aussi bien que Le Pen, on le réinvite, on sait qu'il fera le "buzz", le spectacle, y contribuant malgré lui...

 

...Et il permet de déconsidérer le mécontentement en le faisant passer pour de la rancœur de privilégiés de l'ancien monde.

 

Image empruntée sur le site de l'Humanité 

Sic Transit Gloria Mundi, amen

 

Amaury - Grandgil




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