lundi 8 octobre 2012 - par CHALOT

Non au délit de Blasphème !

Quelle que soit l'appréciation que nous pouvons porter sur l'initiative prise par Charlie Hebdo de publier des caricatures, nous devons défendre la liberté d'expression de ce journal.

Le droit au blasphème est un droit inaliénable.

Ici en France, c'est demain une condamnation judiciaire qui menace le "contrevenant" si une loi "anti blasphème est votée....

Dans d'autres pays c'est une condamnation à mort qui attend ceux et celles sui blasphèment.

Sur la photo jointe à cet article, on voit Asia Bibi, chrétienne du Pakistan, condamnée à mort pour blasphème.

Les plus importantes associations laïques françaises ont décidé, d'agir de concert contre les menaces qui pèsent sur nos libertés de pensés et d'expression.

Les autorités religieuses de différentes confessions ont décidé d'agir à tous les niveaux, politique et judiciaire notamment pour interdire le blasphème devenant un délit passible de poursuites devant les tribunaux.

Il fallait absolument que tous ceux et toutes celles qui se réclament de la laïcité affirment leur volonté de ne pas accepter l'irréparable.

Le Communiqué unitaire a le double mérite, de fixer les enjeux du combat démocratique et de montrer concrètement comment est menée la campagne des intégristes et de leurs alliés

Il met à nue les complicités de l'Union Européenne.

Voici ce communiqué :

Non au rétablissement du "délit de blasphème" !

Oui à son abrogation, là où il subsiste !

Depuis 1999, l'Organisation de la Conférence Islamique, dont le siège est à Djedda (Arabie saoudite) et qui réunit 57 Etats, réclame la conclusion d'un Traité international définissant et réprimant le « blasphème ».

A la suite de l'affaire de la bande-annonce provocatrice d'un film, dont les véritables commanditaires ne sont pas encore connus, mais qui s’inscrit dans le prétendu « Choc des Civilisations » et de manifestations, parfois meurtrières, mais toujours soigneusement coordonnées, l'Organisation de la Conférence Islamique a promu à l'ONU un texte (repoussé in extremis) invitant à réprimer : " Le fait de prendre pour cibles les symboles religieux et les personnes vénérées"

Au même moment, en Grèce, pays où le délit de blasphème existe toujours, un jeune citoyen a été incarcéré pour s'être moqué d'un prétendu "saint" du christianisme orthodoxe sur un site Internet.

Le 27 septembre, la Douma russe, approuvée par les autorités orthodoxes et musulmanes, a adopté un renforcement de la répression sur le même sujet.

En Inde, les autorités catholiques viennent de reprocher, à la censure, de ne pas sévir contre un film de Bollywood "dénigrant le catholicisme".

En France, des milieux catholiques réclament, à l’occasion de pièces de théâtre ou d’expositions jugées « blasphématoires », l’interdiction de leur diffusion.

Un peu partout en Europe, le « délit de blasphème » est toujours présent dans les législations, même si la force des opinions publiques attachées à la liberté de conscience, empêchent qu’il soit utilisé. En France même, en Alsace, il a été appliqué, il y a des années, contre des militants d’Act-Up, en vertu du Code pénal allemand qui continue de s’appliquer en Alsace-Moselle.

Et, c'est dans cette période, où l'Union Européenne, par l’intermédiaire de sa Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Ashton, a décidé de signer un communiqué avec l'Organisation de la Conférence Islamique, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et le Président de la Commission de l'Union africaine, un communiqué qui dit : "Nous croyons en l'importance de respecter tous les prophètes, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent."

Cette position ne peut que faciliter les atteintes à la liberté d'expression et le renforcement de la répression, elle met en danger, et pas seulement en Europe, toutes les législations séculières ou laïques, organisant ou protégeant la liberté de conscience, de presse et création. Elle constitue un danger pour les libertés et la sécurité physique de tout un chacun, car c'est la porte ouverte à un arbitraire total.

Les organisations, soussignées, demandent le retrait de cette déclaration, elles exigent la cessation des poursuites contre toutes les personnes inquiétées au titre du très réactionnaire « délit de blasphème  ».

Associations signataires :

  • Fédération nationale de la Libre Pensée française (FNLP)

  • Ligue de l’Enseignement

  • Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

  • Union Rationaliste

  • National Secular Society (Royaume-Uni)

  • Libre Pensée du Luxembourg

  • Association Nationale de la Libre Pensée Italienne « Giordano Bruno »

  • La Libre Pensée de Grèce "Les amis d'Hypatie"

  • Association Belge des Athées

  • Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL)

  • Mouvement « Europe et Laïcité » (CAEDEL)

  • Union des Athées

  • Association « Laïcité-Liberté »

  • Centre pour la liberté de recherche ONLUS (Italie) »

 

Ce texte unitaire a le mérite de poser les jalons d'une bataille nécessaire et même indispensable contre le délit de blasphème dans tous les pays.

Il est certain que tous les laïques, qu'ils soient musulmans, juifs, chrétiens, athées ou agnostiques se reconnaissent dans ce communiqué

Jean-François Chalot



34 réactions


  • eric 8 octobre 2012 10:16

    Un droit au blasphème serait une entorse à la laïcité. Même si je doute que cela apparaisse clairement à ceux qui en parle.
    Terme fondamentalement religieux, le blasphème est à l’origine un terme théologique qualifiant des paroles qui « insultent la divinité ». Une insulte à quelque chose d’indémontrable ? Dont l’existence en peut être prouvée.
    Avec la baisse de la qualité du français, c’est devenu plus généralement, une irrévérence pour ce qu’il y a de sacré ou d’inviolable.
    Avec ce mot et suivant l’acception floue qu’on lui donne, on reconnaitrait juridiquement une catégorie particulière juridique lié à des divinités ? On reconnaitrait un droit à l’insulte spécifique, ou non du reste, au domaine religieux ?
    Dans la version faible, « sacré ou inviolable », se poserait alors la question de la définition de ce qui est sacré ou inviolable. Ou pas. D’un point de vue anthropologique, la plus part des chercheurs actuels s’accordent à reconnaitre qu’il existe dans toutes les sociétés des croyances, liée à des conceptions de l’homme du sens de sa vie et de la question de sa fin qui sont structurantes et identitaires.
    Le vrai problème anti laïque c’est que dans cette acception, c’est l’État qui au final définirait ce qui ressort d’un droit au blasphème et ce qui est juste une irrévérence. Il s’arrogerait un droit à la définition du sacré, ce qui en ferait fonctionnellement un organe religieux. C’est bien ce qui se produit en tendance.

    On le voit avec le racisme. Il y a eu une campagne de pub récente expliquant que le racisme n’est pas une opinion mais un délit. Il aurait été plus efficace de montrer que c’est surtout une connerie, mais, bon. Depuis que c’est le cas, tous le monde en profite pour traiter tous le monde de raciste dans des conditions qui forcent souvent à l’éclat de rire. Racisme anti musulmans, racisme anti patron plus récemment, racisme quand des arabes ratonnent des roms, racisme antihomosexuel (? ???).
    Dans tous les cas,on sous entend à la fois que les race n’existent pas, que les catégories en question en constituent, que toute opinion contraire est un racisme qu’on défini comme la croyance en quelque chose qui n’existe pas. On à tous les aspect de quelque chose de sacré au nom de quoi on interdit d’avoir une opinion contraire à celle définie. C’est bien une interdiction d’un blasphème.
    On a déjà un droit à l’irrévérence. On a des lois et des juges pour trancher sur ce qui est irrévérence, insulte, diffamation. Je ne vois que des apsects négatifs et antilaïque à reconnaitre un droit au blasphème, notamment et peut être surtout si il est réservé au religieux.


    • La mouche du coche La mouche du coche 8 octobre 2012 11:15

      taratata. Tout ça se sont des mots. Que Charlie Hebdo attaque avec le même « humour » les autres religions que l’Islam et le catholicisme et nous croirons à sa sincérité éditoriale. Pour l’instant, il est exactement dans la ligne gouvernementale qui veut nous amener à la guerre avec les musulmans et c’est tout.  smiley


    • popov 9 octobre 2012 16:13

      @eric

      Un droit au blasphème serait une entorse à la laïcité

      Vous avez tout à fait raison. Un état laïque n’est pas en mesure de définir ce qu’est un blasphème.

      On ne peut donc exiger que le droit au blasphème soit écrit dans la loi.

      Il faut par contre lutter contre la toute loi qui criminaliserait le blasphème.

      Pour faire court, le mot blasphème ne devrait figurer dans aucune loi d’un pays laïque.


  • le naif le naif 8 octobre 2012 10:23

    D’accord, alors il faut reconnaitre le droit au blasphème et la liberté d’expression pour tout le monde.... Ce combat ne peut pas être à géométrie variable...

    Je n’ai pas souvenir que toutes ces belles associations aient soutenu la liberté d’expression de Dieudonné... simple exemple au hasard smiley

    En l’espèce Charlie Hebdo, ne défend pas la liberté d’expression, mais les thèses néo-cons du choc des civilisations.... et accessoirement essaye de relancer ses ventes en créant le Buzz....


  • ricoxy ricoxy 8 octobre 2012 10:24

    Interdire de dire « merde à dieu », c’est interdire d’être libre.


  • Gabriel Gabriel 8 octobre 2012 10:25

    Le blasphème est une insulte au sacré parait-il. Quoi de plus sacré que la vie et la liberté reconnue à chaque être de vivre celle-ci comme il l’entend ? J’ai bien peur quant terme de blasphème (Privation de vie et de liberté) diverses religions aient un train d’avance sur ceux qu’elles dénoncent… 


  • Innsa 8 octobre 2012 10:43

    Que pensez vous du fait qu’on ait le droit de parler de shoah que dans les termes de loi Gayssot ? Un historien qui ferait des recherches qui contrediraient la loi Gayssot n’a pas le droit de les publier, au risque de se retrouver devant les tribunaux.

    Est ce la liberté que d’interdire par la loi le droit de discuter d’un événement historique ?

    Que pensez vous du fait qu’on ait le droit de parler de l’esclavage que dans la cadre de la loi Taubira ? Est ce la liberté d’expression que d’obliger tout le monde à ne parler d’un événement historique que dans un sens ?

    Que pensez vous du fait qu’on ait le droit de parler de la drogue qu’en la condamnant ? Est ce la liberté d’expression que d’interdire à quiconque de dire que le cannabis par exemple pourrait avoir des effets positifs pour les malades du cancer ou de la sclérose en plaque ?

    Si vous voulez parler de liberté d’expression pourquoi ne jamais parler d’une liberté totale d’expression sur tous les sujets ? Pourquoi défendre le droit de dire tout ce qu’on veut sur la religion et ne pas défendre le droit de dire tout ce qu’on veut sur tous les sujet ?

    Le jour au vous défendrez la liberté d’expression sur la shoah, l’esclavage, la peine de mort, les drogues etc. je pourrais penser que vous défendez une véritable et totale liberté d’expression. Tant que vous défendez la liberté de parole uniquement sur la religion, je penserais que vous avez une conception à géométrie variable sur la liberté d’expression.

  • révolté révolté 8 octobre 2012 11:22

    Dire que j’emmerde de tout mon être TOUTES les religions est-il un blasphème ou juste du bon sens... ???

     smiley

    Ni dieu ni maitre... !!!


    • Furax Furax 8 octobre 2012 12:41

      « Dire que j’emmerde de tout mon être TOUTES les religions est-il un blasphème ou juste du bon sens... ??? »
      Ni l’un ni l’autre, c’est juste une connerie.
      Pendant que « tout votre être » s’excite là dessus, les banquiers vous étranglent en rigolant. Vous n’en avez pas fini avec ces débats stupides, ils servent bien !


  • njama njama 8 octobre 2012 11:28

    Le « respect » de l’autre a-t-il sa place dans la liberté d’expression ?
    Si oui, où ? comment ? ...
    Aucune loi ne nous le dira, ne pourrait prévoir tous les cas de figures, c’est à chacun de voir ...

    En manquer c’est exposer dangereusement à ce que son interlocuteur perde celui qu’il pourrait avoir pour vous en s’adaptant à vous.

    Après si vous vous prenez une baffe dans la gueule, il n’y a qu’à vous en prendre à vous-mêmes, et ne venez pas vous plaindre ...

    La liberté d’expression, c’est aussi, me paraît-il, assumer les risques de la liberté, ceux que l’on prend. L’humour, voire même jusqu’à l’ironie ne pourrait pas plus être interdit, il se décline dans une palette de nuances :
    Plaisanterie, dérision, facétie, farce, blague, bon mot, taquinerie, frivolité, bouffonnerie, canular, pitrerie, moquerie, galéjade, persifflage, turlupinade, calembour, sobriquet, quolibet, espièglerie, boutade, badinage, gaudriole, gauloiserie, vanne, pirouette, couillonnade, satire, sarcasme, raillerie, pamphlet ...

    Tout est question de mesure, de degré, à chacun d’en utiliser avec un minimum d’intelligence, et d’à propos. 


  • Amour de Dieu Amour de Dieu 8 octobre 2012 12:02

    On est tous d’accord que la modération dans tous les aspects courant de notre vie est de mise et l’accès ne cause bien souvent que des tords. Il en est de même avec la parole. Il ne s’agit pas d’empêcher les gens d’exprimer leurs inquiétudes, leurs angoisses, leurs frustrations, mais de le faire de manière à interpeller pour créer un dialogue, si possible serein. L’insulte, le dénigrement, l’obscénité, la méchanceté ne sont pas les instruments adéquats. On l’aurait su depuis longtemps. Par contre ce qu’on sait depuis toujours, c’est que rien n’est plus facile que de manipuler les masses populaires pour les faire réagir dans qu’on souhaite pourvu que l’on est un peu de pouvoir. 


  • njama njama 8 octobre 2012 12:12

    A mon avis le but de l’humour est d’être didactique.
    Je ne vois pas dans les caricatures de Charlie-Hebdo, la moindre ombre d’intelligence, et je ne demande pas mieux qu’on me prouverait le contraire.
    C’est du « lourd » comme on dit ! du bien gras populiste ou populasse !

    Le blasphème, n’est pas que de nature religieuse, les médias semblent jouer sur ce seul registre, or dans la langue française, par extension « profane », c’est toute parole, propos, acte injuste, injurieux, indécent contre une personne ou une chose considérée comme respectable.

    L’arsenal juridique en matière d’injure et d’outrage existe dans le droit français, il est déjà conséquent, de la contravention au délit, inutile d’en rajouter.

    Aucune chance que Moïse, Mahomet, Jésus ou Bouddha, et même Dieu en personne ... déposent plainte ... de là les litiges, les incompréhensions collectives (?) qui expliqueraient les ruades, les rodomontades, les « à hue et à dia » des uns et des autres désemparés devant cette vacuité (absence) des possibles plaignants ... qui auraient peut-être et sûrement avec philosophie laisser tomber la neige, comme on laisse les chiens aboyaient quand passe la caravane, ou voulant saisir l’aubaine de la zizanie, pour servir leurs causes politiques.

    Il met à nue les complicités de l’Union Européenne.

    J’aurais plutôt dit les institutions européennes, la réalité juridique d’un Traité
    http://ec.europa.eu/bepa/activities/outreach-team/dialogue/index_fr.htm


  • fcpgismo fcpgismo 8 octobre 2012 12:14

    Les religions n’ ont été inventé que pour soumettre les peuples, gouverner par la peur est leur crédo.


  • Faedriva 8 octobre 2012 13:54

    Vive le droit aux blasphèmes. Pour que les religieux ne soient pas les seuls a raconter des conneries et à les faire


  • njama njama 8 octobre 2012 13:58

    Argument qui ne manque pas logique d.l.s.d.
    La mathématique a ses lois, comme la physique, pas les mêmes qu’en droit, héritier du droit des coutumes dont il reste quelques traces dans nos Codes.
    Toutefois, le raisonnement vaut son bon pesant de cacahuètes, un bon coup dans le tibia pour démanteler les velléités législatives qui turbulent en hauts lieux.
    Je suis très sceptique sur les effets d’une pétition au Parlement européen. L’envoi du faire-part vaut la peine pour agiter cet équipage une p’tite séance ou deux, même si nous ne nous faisons pas d’illusions, l’exécutif pouvant enterrer le rapport.

    Réfléchissant au VICE de PROCÉDURE de cette posture politique, je me disais que les personnes concernées (prophètes dans ce cas de figure) ne pouvaient déposer plainte pour outrage, diffamation, injure ... et que personne n’est autorisé, mandaté à se présenter pour représenter l’un ou l’autre, à moins de faire à l’exemple de Corses qui faisaient un temps voter leurs morts.

    Seul reste le « ministère public » qui pourrait se porter partie civile, ce qui serait assez cocasse, mais ça ne tient pas plus la route, car il faudrait déterminer le préjudice subit, ce qu’il ne pourrait dire, ainsi que ce à quoi les diffamés prophètes ne pourraient répondre à l’évidence. Quand aux préjudices subis par leurs descendants, ils sont tangents à l’Infini, et ne sauraient être d’un ordre mesurable comme par exemple la diffamation de l’enseigne d’une Marque. Le spirituel et les marchands du temple, c’est pas très orthodoxe comme tandem comme nous l’expliquait un galiléen il y a deux mille ans.

    Plus j’y réfléchis, plus la création d’un délit de blasphème me paraît peu probable. Ce serait d’avance l’exposer à la caricature.

     


  • bel95 8 octobre 2012 14:03

    Faux débat : ils n’ont pas été bête et/ou méchant mais IDIOT. 

    Lorsqu’on fait de la publication grand public on observe le grand public, le Monde


  • njama njama 8 octobre 2012 14:48

    Peut-on par exemple « blasphémer » sur l’armée ?

    si ma croyance est dans le pacifisme.

    des tueurs à gages, des soudards, les sicaires du pouvoir, des traineurs de sabre, des spadassins, des ferrailleurs, des pandours, des soudrilles, des égorgeurs, des pilleurs, ...

    et on pourrait rajouter la collection des insultes du capitaine Haddock, zouaves, papous des Carpates, cercopithèques, extraits d’hydrocarbure, épouvantails, Mussolini de carnaval, phlébotomes, suceurs de sang, anthropopithèques, ...
     smiley


    • njama njama 8 octobre 2012 16:34

      Merci cogno, mais je conteste cette approche réductrice, le mot blasphème a pris depuis longtemps « par extension » un sens profane dans la langue française.
      C’est pourquoi, il me paraît assez impossible d’en définir les contours, ou de le limiter aux seules religions.

      Qui plus est, la ou les divinité(s) n’ont jamais interdit [dans les Textes] qu’on les outrage. Elle(s) ne pourrai(en)t qu’avoir de la compassion à mon idée pour les ignorants, les sots du village, les Charlie-Hebdo, les grossiers fondamentalistes dont l’archétype est du genre le pasteur Terry Jones.
      Faire un procès pour blasphème n’a aucun sens, c’est comme vouloir se mettre à la place de Dieu, installer Son Tribunal et rendre Sa Justice comme sous l’Inquisition, ce que les clercs de tous poils (religieux ou politiques) tentent peut-être de ré-habiliter (?).

      Le retour du « religieux » certains le voudraient je crois ... vue la tendance politique européenne dont la baronne Asthon se fait le barde du village bruxellois.
      http://ec.europa.eu/bepa/activities/outreach-team/dialogue/index_fr.htm

      différents lobbies qui y sont installés
      http://www.comece.org/site/fr/quisommesnous/histoiredelacomece?SWS=c1c52092d1a7c64eaacdd96b51eeadce

      On semble être dans une politique qui fait feu de tous bois, sans discernement apparent, mais en fait la ligne politique qui cherche à canaliser « le religieux » est là, juste sous-jacente, elle affleure.
      Exemple de récup ...

      Certains ont fait dire à Malraux (athée), ce qu’il n’a jamais dit !!!

      On répète souvent une phrase attribuée à Malraux : “Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas.” En fait, l’auteur des Antimémoires n’a jamais prononcé cette phrase. Il a même précisé à Pierre Desgraupes (Le Point, 10 novembre 1975) : « On m’a fait dire : « le XXIe siècle sera religieux ». Je n’ai jamais dit cela bien entendu, car je n’en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n’exclus pas la possibilité d’un évènement spirituel à l’échelle planétaire. »

      Georges Verpraet, journaliste à La Croix, rapporte les propos du curé de Strasbourg, qui avait fait dire à Malraux en 1973 dans L’Enfant du rire : « Le XXIe siècle sera métaphysique ou ne sera pas ». Huit ans plus tard, l’écrivain André Frossard assurait avoir entendu sur les lèvres de Malraux : « Le XXIe siècle sera mystique ». En réalité, Malraux était athée. Comment remplacer Dieu, se demandait-il ? C’est ce qu’exprime Tchen, un des personnages de son grand roman humaniste La Condition humaine : « Que faire d’une âme s’il n’y a ni Dieu, ni Christ ? ».

      Le 23 novembre 1976, ses obsèques n’eurent droit à aucun honneur religieux, mais plutôt à une étrange cérémonie dans la cour carrée du Louvre, devant la haute statue colorée d’un chat. Il y a donc tout lieu d’utiliser cette citation avec une grande prudence…

      (Sources : Courrier International / George Verpraet – La Croix)
      http://www.blogdei.com/575/andre-malraux-a-t-il-reellement-dit-le-21e-siecle-sera-religieux-ou-il-ne-sera-pas/


  • ZenZoe ZenZoe 8 octobre 2012 16:56

    On remercie bien Charlie Hebdo de nous avoir pétés de rire. Heureusement qu’on a, en France, de grands humoristes dans les bureaux des quotidiens.
    On attend à présent avec impatience d’autres dessins hilarants, toujours sur fond religieux, pour illustrer finement l’actualité. Quelques suggestions au hasard : Jesus en magicien transformant l’eau en pains au chocolat en plein ramadan, Mahomet et Jesus convolant en justes noces et bénis par YHWH, un gigantesque portrait de Mahomet par Cecilia Gimenez sur la tour Eiffel. Les possibilités sont ENORMES.


    • le naif le naif 8 octobre 2012 19:16

      « Quelques suggestions au hasard »

      Ou un Shoa hebdo qui semble faire rire « une journaliste » Sauf qu’il ne s’agit pas de Charlie Hebdo mais d’une Parodie de Joe le Corbeau : Charlo Hebdo petit détail qui semble avoir échappé à tout le monde sur le plateau, à se demander s’il y en a un qui sait lire....

      Regardez la vidéo ci-dessous ça vaut tout de même son pesant de cacahouètes !!!

      Voir : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GKBkQy6NfNE

      Autre petit détail, Joe le Corbeau, lui est poursuivi en justice par la LICRA pour « provocation a la haine raciale »

      Cherchez l’erreur.....  smiley



  • njama njama 8 octobre 2012 17:12

    @ ZenZoé

    non mais, pourquoi « toujours sur fond religieux ... »

    Vive les caricatures anti-militaristes, c’est un peu passé de mode depuis les années 70, je sais, mais ça va revenir ... y a du « va-t’en-guerre » dans l’air , Mali, Syrie, Iran ...

    Cette Galerie propose des images satiriques, dessins de presse, caricatures, cartoons, karikaturen, auxquels sont associés les mots-clef suivants : Antimilitarisme Armée Soldat Colonialisme Sabre et goupillon A bas la guerre Pacifisme Police Biribi Crosse en l’air déserteurs

    et ça démarre fort sur « La Trinité hypocrite »  !
     smiley


  • popov 8 octobre 2012 19:20

    Ce qui enrage les imams lorsque quelqu’un blasphème, c’est que leurs suiveurs sont témoins à la fois de l’insulte faite à leur idole et du manque de réaction de l’idole. Ce que leurs suiveurs pourraient interpréter comme un aveu d’impuissance ou, horreur, d’inexistence.

    Et si les gens commencent à douter de l’existence de l’idole, que vont-ils devenir ces imams parasites qui sont bons à rien dans tous les domaines ?

    Leur solution : exciter le petit peuple crédule à venger l’honneur de l’idole, puis clamer que l’idole s’est vengée par leurs mains. Ils réaffirment ainsi l’existence de l’idole et dissuadent les blasphémateurs potentiels, tout en exonérant le peuple du crime qu’il vient de commettre.

    Diaboliquement astucieux n’est-il pas ?


    • njama njama 8 octobre 2012 22:24

      Voilà se qui arrive quand on fait venir des communautés incompatibles avec nos lois et coutumes................
      Cela ne démontre que vos propres limites juluch, et votre mentalité de fonctionnaire qui compte sur la loi ou le Parti pour régenter votre petit confort pépère casanier de ceux qui sont nés quelque part, en faisant abstraction de réalités historiques, économiques dont les artisans étaient ravis d’ accueillir l’opportunité (facile) d’avoir de la main d’œuvre étrangère qui rapporte plus qu’elle ne coûte contrairement à ce qu’en disent les rumeurs populistes.

      Les très bons comptes de l’immigration
      http://www.courrierinternational.com/article/2010/12/02/les-tres-bons-comptes-de-l-immigration

      Virons les et on retrouvera la sérénité.
      Il vous faudrait trouver quelques milliards d’€uros (une douzaine, pas moins  !!! par les temps qui courent ???) pour compenser leurs départs. Sans même parler de l’extrême difficulté humaine de réaliser vos souhaits [...] y avez-vous songé 5 minutes ?


    • njama njama 8 octobre 2012 22:26

      Virons les et on retrouvera la sérénité.

      Je vous pardonne volontiers ce blasphème, mais essayez de réfléchir un peu plus loin que le bout du canon de votre char d’assaut
       smiley


  • CHALOT CHALOT 8 octobre 2012 22:31

    Maugis en arrive au nom de la religion des opprimés à considérer que la critique de la religion c’est du racisme.
    C’est sur cette base que des gauchistes ont fait cause commune avec les islamistes lors de plusieurs manifestations
    C’est la même logique que celle suivie par les staliniens en Allemagne quand à Berlin en décembre 1932 ils faisaient des piquets de grève communs avec les nazis contre la municipalité social démocrate.
    Ils luttaient ainsi contre l’impérialisme ! ?


  • kemilein 9 octobre 2012 00:00

    ha ?
    y’a pourtant un blasphème interdit accepter par tout le monde, ca se nome l’antisémitisme.

    il est interdit de se moqué des « sémites », enfin de ceux qui se prennent pour (car les sémites ne sont certainement pas les juifs qui ont déserté leur terre soit disant natale - ca reste a prouver-)

    pourtant ne devrait pas pouvoir rire des « juifs », rire de leur religion de malade mentaux ? de racistes xénophobes et suprémacistes ?

    non on a pas le droit et la plus part des gens (c’est a dire des cons) en sont ravis.

    alors pourquoi ne pas étendre ce privilège aux autres religions ?
    et tant qu’a faire a celle de ma propre personne ?


  • docdory docdory 9 octobre 2012 10:31

    @ Chalot

    Plus généralement, il faut que la France et l’Union Européenne adoptent l’équivalent du premier amendement aux USA : liberté quasi totale d’expression, ce qui signifie liberté totale d’expression même et surtout pour les opinions qui nous déplaisent au plus haut point  !
    Il y a en France une accumulation de loi qui, en raison de bonnes intentions ( limiter le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, le sexisme etc ... ) limitent de façon inconsidérée la liberté d’expression. Or, ce n’est pas parce qu’on empêche légalement des opinions de s’exprimer qu’elles ne s’expriment pas, et qu’elles cessent pour autant d’exister.
    Par ailleurs, si des personnes sont sanctionnées pour des délits d’opinion ( cf le récent procès contre Zemmour ), l’effet principal de cette sanction est en général de renforcer la conviction de ceux qui partagent l’opinion des personnes sanctionnées.
    Le délit d’injure devrait être aboli (dans un pays où des millions de personnes s’injurient quotidiennement, ce délit est un anachronisme absurde )
    De même , le délit d’incitation à la haine raciale, qui sert de prétexte juridique actuellement à tous les procès en blasphème ( contre Charlie Hebdo, contre Houellebecq ) doit être remplacée par un délit plus précis : l’incitation à la violence ou au meurtre ( quelle que soit le motif de l’incitation à la violence ou au meurtre ). 
    En effet 
    - d’une part, en principe la loi est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. La loi sur l’incitation à la haine raciale divise les citoyens en catégories protégées et catégories non protégées. Si quelqu’un dit « les membres de la race x sont des escrocs », il tombe sous le coup de la loi, s’il dit « les garagistes ( ou les plombiers) sont des escrocs », il ne risque rien ! Il y a donc création législative de plusieurs catégories de victimes, celles qui sont protégées par la loi et celles qui ne le sont pas ! 
    - d’autre part, l’incitation à la haine raciale est un concept tellement flou juridiquement qu’il est abusivement détourné pour tenter de sanctionner le blasphème ( jusqu’ici sans succès, fort heureusement ). Néanmoins, il est scandaleux que des procès abusifs en blasphème déguisés en procès en incitation à la haine raciale obligent des citoyens qui n’ont fait qu’exprimer leurs opinions sur telle ou telle religion, à payer des sommes considérables en frais d’avocat pour défendre leur droit à la libre expression.
    Tout ceci fait qu’il faut militer pour que la liberté d’expression fasse l’objet, en France et si possible dans toute l’UE, d’un premier amendement façon USA : liberté totale d’expression, sauf pour les appels aux meurtres et à la violence.

  • CHALOT CHALOT 9 octobre 2012 23:07

    MIchel Maugis ! Vous savez bien que j’appartiens à un courant communiste qui refuse à la fois la xénophobie et le communautarisme.

    Vous savez aussi que j’ai manifesté et manifesterai encore contre toute intervention impérialiste en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs.

     


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