mardi 11 novembre 2008 - par
On entre dans une crise de confiance et de crédibilité du politique !
Rien ne va plus ! Le monde de la finance vacille. Celui des bourses ruine beaucoup de ménages, dont une majorité de petits porteurs salariés. Les faillites et règlements judiciaires s’accélèrent. Le chômage touche de plus en plus de personnes. Le monde s’inquiète ! Qui donc est maintenant responsable et coupable d’un tel état de chose ?
La récession est là, bien présente depuis plusieurs trimestres. Pourtant aucun politique, en charge des affaires du pays, ne prononce son nom. La France fait l’autruche. Ce n’est pas nous, c’est les autres. Trop facile ! Est-ce que nos politiques voient ce qui se passe, même si en propre ils ne sont pas touchés … financièrement ? Comment peut-on leur faire confiance si même l’évidence de la récession leur échappe ?
Désormais, les marchés semblent ne plus avoir confiance dans le politique. Rappelons-nous que l’histoire de la crise de 1929 a aussi retenu que le président des Etats-Unis, Herbert C. Hoover (1929-1933), photo ci-contre, avait totalement perdu la confiance des marchés. Franklin D. Roosevelt (1933-1945) l’a rétablie.
Alors, à l’endroit du politique, la confiance est vraiment quelque chose qui doit se mériter plutôt que se décréter.
La confiance se mérite quand les bonnes personnes sont au bon endroit et surtout au bon moment, avec les bons outils. Elle est là, quand le fond prime sur la forme. Quand le travail, le vrai, prime sur la parade et les effets de manches. Quand le mouvement se traduit par des résultats et non dans un immobilisme bénéficiant d’un excellent plan médias.
Vouloir refaire le monde, tous nous y avons pensé quand nous étions adolescents. Aujourd’hui, la priorité immédiate n’est pas celle-ci. Nous ne sommes pas en 1944, à Bretton Woods. La priorité, celle du moment, c’est de trouver les voies et moyens pour régler le problème, celui d’aujourd’hui et de maintenant. C’est cela le challenge. Pas celui de concevoir, à chaud et émotionnellement, le monde du futur. Pour ce dernier, chacun de nous a des milliers d’idées. Demandez autour de vous ! Tous, nous avons des idées !
Bref, pour mieux imager notre propos, ce dont le monde a besoin pour reprendre confiance en lui, ce sont des gars comme Gordon Brown. Le discret et pour certain l’obscur Gordon Brown d’avant la crise. Pourtant, ce type non médiatique, n’a pas refait le monde. Il a été proactif. Il a apporté une contribution vitale en termes de réparation. Et, depuis la mise en place de son plan, plus rien. Aucun relai pris par les autres, transformés en exécutants. Exécutants qui pourtant continuent à parader. Mais, leur danse du ventre ne satisfait pas du tout les marchés, qui replongent.
Comment la confiance pourrait-elle revenir si le médiatique reprend toujours le pas sur l’action ?
Comment le cœur du financement de l’économie, l’industrie bancaire, pourrait reprendre confiance si le politique est maintenant l’objet de ses maux ?
Oui, l’objet des maux de la banque est bien aujourd’hui le politique. Car rappelons-le, le crédit, c’est essentiellement du temps et de la confiance. Le crédit, c’est bien autre chose que des milliards donnés au guichet de l’émotion !
Si le politique donne des milliards, mais que derrière, il ruine par son inconséquence la confiance qu’ont les ménages et les entreprises dans une future reprise économique, c’est comme s’il jetait l’argent par les fenêtres. Or, cet argent n’est pas le sien. On l’a dit (cf. supra), le politique, lui, ne souffre pas financièrement de la crise. Cet argent, c’est celui du contribuable.
Aujourd’hui, qu’elle confiance peut avoir une banque, que le crédit qu’elle accordera lui sera remboursé : 100 %, 70 %, 60 % … ? Vraisemblablement plus proche de 50 %. Avouons que cette question, peut tout de même être posée. Même si pour certains, l’industrie bancaire est l’agent du grand capital, qu’il faut nationaliser.
Mais, si on nationalise, les crédits non remboursés seront toujours là. Et c’est le contribuable qui sera appelé à les rembourser … par de nouveaux impôts.
C’est cela la réalité. C’est cela que peut engendrer, s’il perdure, le manque de confiance et de crédibilité que le politique n’arrive pas à donner aux actions qu’il diligente. Et, cela est gravissime.
Bien sûr, après ce cataclysme, le monde des affaires financières devra être recalé sur de nouvelles bases. Le politique aussi.
Car en fait, la politique, la vraie, c’est quoi ?
La politique, la vraie, c’est beaucoup de choses. Parmi celles-ci, la politique c’est aussi et surtout de donner confiance aux citoyens, qu’en cas de tempête, il y a des femmes et des hommes compétents et crédibles à même de prendre la barre et de conduire le bateau à bon port. Cela ne se fait pas par des paroles et des promesses toutes prêtes à consommer et puisées dans le chapeau d’un même et toujours unique bonimenteur.
La politique, c’est notamment le fait d’actes qui rassurent le citoyen lambda. On est semble-t-il très loin du compte aujourd’hui !
Photo de Herbert Clark Hoover (1874-1964) : whitehouse.com
Photo de Herbert Clark Hoover (1874-1964) : whitehouse.com