On se lamente de la qualité médiocre de la campagne électorale présidentielle française
On se lamente de la qualité médiocre de la campagne électorale présidentielle française mais la campagne est-ce qu'elle est uniquement par la faute des candidats qui préfèrent s'invectiver que d'imposer aux médiats leurs programmes et thèmes de campagne (Programme que Macron n'a visiblement pas, d'ailleurs).
Seul Mélenchon défend ses idées tous les autres combattent des hommes.
Quant au rôle de la presse et de la justice, moi qui suis très critique vis à vis de la presse, je vois mal ce qu'on peut leur reprocher.
Bien sûr la presse fait dans le sensationnelle mais dans cette dérive elle a coutume de tomber poussée par le public friand de scandales.
Je trouve que pour le reste elle fait plutôt mieux (mise à part parfois à des soutiens un peu trop appuyés à certains candidats) son boulot que d'habitude.
Elle enquête. Il est normal qu'elle enquête, c'est son premier rôle. Il est encore plus nécessaire en campagne électorale qu'elle cherche à faire connaitre la réalité (belle ou pas) des candidats. C'est une obligation d'information. Que les médiats révèlent particulièrement les contradictions des candidats, comme celles de Fillon entre son discours sur l'éthique et de sa pratique personnelle, est évidemment un devoir d'éclairage indispensable. Il faut qu'en même savoir pour qui on vote. Non ?
Au surplus, Accepterions-nous mieux d'apprendre ces choses après l'élection ? Nous aurions le sentiment d'avoir été floués. Pour remplir son rôle d'électeur le citoyen doit avoir l’information aussi complète que possible de ce que sont et représentent les candidats. C'est l'ingérence médiatique inhérente à la démocratie, faire publicité de ce qu'elle connait des candidats et de leurs programmes mais aussi d'en montrer les contradictions et falsifications.
Ce faisant la presse ne dit pas pour qui voter. L'électeur reste libre de son choix et même d'avantage puisqu'il est mieux informé. Que ça fasse du bien ou du tord à un candidat n'est que le problème du seul candidat pas de la démocratie.
Par contre que le candidat dénonce un supposé complot de la presse (amusant car c'est souvent eux qui dénoncent les « complotistes ») ou de la justice est un acte qui devrait être pénalisé tant il est antidémocratique et dangereux venant de la bouche d'un candidat responsable aux plus hautes fonctions.
Quant à la justice, que dirait-on si, lorsqu'elle est mise au courants de faits, que ce soit par les médiats ou qui conque, et que le caractère délictueux est suffisamment étayés par des arguments crédibles et connus au surplus du public, elle ne mettait pas ces faits à l'instruction.
Que dirait-on d'elle si, une fois les faits corroborés par des éléments de preuve incitant une mise à l'examen de l'auteur, qu'elle ne l'inculpait pas ? Vaudrait-il mieux l'inculper après qu'il soit élu ? N’aurions-nous pas aussi l'impression d'avoir été floués par la justice d'autant qu’au vu du mandat de l'élu, la justice devrait suspendre son action ?
Les personnalités publiques s'exposent au jugement des électeurs. Elles l'acceptent dès qu'elles se présentent au suffrage. C’est même inhérent au principe de l’élection. Elles doivent aussi en assumer, seules, les conséquences dont celles de la mise en lumière de leur passé. Cela d'autant qu'elles-mêmes instrumentalisent la presse et cherchent elle-même à s’y exhiber. Il est logique et normal que la presse, en retour de l’image flatteuse que cherche à donne le candidat en l’instrumentalisant, lui renvoi le côté qu’il tait.