lundi 26 mars 2012 - par kali

Pascal Lamy en campagne...

… Contre le protectionnisme des candidats à la présidentielle.

... et la souveraineté des peuples

Depuis quelques jours, Pascal Lamy, président de l’Organisation Mondiale du Commerce, se fait présent sur divers medias. Récemment, Mediapart a relayé ses propos dans un long article intitulé « Pascal Lamy : Ce que l’Europe a raté.

Encore une fois, il faut s’interroger sur cette « offensive médiatique » pendant la campagne des présidentielles, alors que « La 59ème édition du Club Bilderberg se tiendra prochainement et très probablement à Haïfa au nord d’Israël. Le planning mondialiste étant en cette année 2012 des plus chargés, cette réunion très sélect sera cette fois avancée ». (source ici )

Nul n’ignore en effet que Lamy participe très régulièrement au Bilderberg meeting (2000, 2001, 2003 et 2005). Bien que réputé socialiste, il a été président de la Commission Prospective du MEDEF jusqu'en septembre 1999.

Il a, en outre, défendu très régulièrement l’idée d’un gouvernement mondial, sensé régler les problèmes du monde, en s’affranchissant de « l’encombrante démocratie qui favorise le protectionnisme ambiant » (NDLR).

Dans l’article « Bilderberg : Du lobby au gouvernement mondial » [1], j’évoquais une émission TV au cours de laquelle Pascal Lamy parle de cette nécessité d’une gouvernance mondiale si l’on veut sortir de la crise.

 (minute 2°51 de cette video)

Dans un long article publié sur Mediapart, il revient sur le protectionnisme des gouvernants et candidats français

« Ce spectacle électoral transpartisan, puisque la tentation protectionniste se manifeste sur tout l’arc-en-ciel politique hexagonal, de la droite extrême à la gauche radicale, « est très lié à la culture française, à l’histoire et à la situation géographique du pays, et à un rapport bien français de la politique à l’économie », analyse le directeur général de l’OMC » affirme-t-il .

Il s’en prend également à la gouvernance actuelle de l’Europe, qui ne peut agir « dans l’intérêt général ».

« le conseil se veut gouvernement » et « la Commission européenne a perdu le monopole d’initiative qu’elle doit exercer en tant que représentante de l’intérêt général des Européens ».

Ou encore :

«  La matrice anthropolitique européenne est parlementaire. Le conseil européen (qui réunit chefs d’Etat et de gouvernement – ndlr), c’est la chambre haute, le Sénat. Le Parlement européen, c’est la chambre des peuples. Et la Commission, c’est le gouvernement. » Une architecture institutionnelle que les Français ont toujours eu du mal à accepter parce qu’elle ne colle pas à leur propre organisation des pouvoirs. »

L’on a ainsi confirmation que Pascal Lamy plaide sans relâche pour une gouvernance européenne, qui serait le premier pas vers une gouvernance mondiale.

Dans l’article publié par Philippe Riès, Pascal Lamy critique la campagne présidentielle, disant que tous les candidats prônent un protectionnisme plus ou moins prononcé et énonce que :

« l’effet le plus dommageable du show politique …. en France, « est de détourner l’attention du problème essentiel, qui est celui de la compétitivité française »"

La question est :

Devons-nous voir un hasard dans cette présence médiatique de Pascal Lamy au moment où le Bilderberg doit se tenir plus tôt que d’habitude, pendant la campagne des présidentielles.
Nous n’avons pas manqué de faire le lien avec l’offensive médiatique menée parallèlement par DSK, dont il partage les vues économiques et qui, dans sa conférence à Cambridge a travaillé les mêmes thématiques, d’une façon différente, ce que j’évoque dans « Les trilemmes de DSK ». Ce même DSK qui s’apprêtait, avec Jean-Claude Juncker, l’autre Bilderberger, à débattre de la « crise de la dette » à Bruxelles ce mardi 27 septembre, s’il n’en avait été empêché par des eurodéputées féministes qui décidément l’ont installé dans leur collimateur – ce dont on ne peut leur faire reproche.

Rappelons que Jean-claude Junker , patron de l’Eurogroupe , avait également fait état de la nécessité de rogner la souveraineté de la Grèce pour la sortir de la crise.

 « En mai 2011, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Jean-Claude junker a demandé à ses "amis grecs" de créer "une agence de privatisation indépendante du gouvernement, dans laquelle siègeraient des experts étrangers".

Par ailleurs, en juillet 2011, dans un entretien publié au lendemain de l’acceptation par l’Eurogroupe du déblocage d’une tranche d’aide internationale de 12 milliards d’euros pour la Grèce, Jean-Claude Juncker dit qu’il a bon espoir que les mesures convenues avec Athènes contribuent à résoudre les problèmes du pays. « La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte », déclare-t-il au magazine allemand Focus. « Pour la vague de privatisations à venir, il leur (aux Grecs) faudra, par exemple, une solution qui se fonde sur le modèle de la ‘Treuhand’ allemande », explique Juncker, faisant référence à l’organisme qui avait vendu 14.000 firmes est-allemandes de 1990 à 1994.

Même discours, porte-paroles différents, mais qui tous ont été présents plus ou moins souvent, aux réunions du Bilderberg.

Est-ce légitime ou pas de se questionner : Ces effets médiatiques sont-ils commandités par le Bilderberg, afin de favoriser l’instauration graduelle de ses thèses neo-libérales dont l’intention finale est de priver les peuples de leur souveraineté ? 

"Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire"

(Newsweek International, 1er février 1999)

Restons attentifs.



9 réactions


  • CE BOBO LA .EST POURRI

    PATRON DE L OMC.INSTIGATEUR du tout privé...de L’ AGCS..

    BOLKENSTEIN ET LUI CONSPIRENT AU BILDEBERG.mafieux !!!

    A CAYENNE AVEC L UMP....


  • Soi Même 26 mars 2012 11:53

    Le chant de sirène, n’est pas pour ceux qui doutes, qu’il y a anguille sous roches, encore que certains devants l’évidence des preuves ferme les yeux et se bouchent les oreilles.

    Ce chant de sirène est pour galvanisé les troupes qui vont êtres chargés de faire rentré tous le monde dans le même moule. Le nouveau mot d’ordre ce résume bien dans l’idée, il faut faire se travail coûte de coûte, ce travail qui consiste à prendre le citoyen landas par le col pour qu’il soit bien convaincus, que c’est pour sa santé d’être pasteurisé aux lois du marché.


  • dup 26 mars 2012 13:06

    comment pouvez vous sortir cet épouvantail , ennemi des peuples


    Con et criminel ,mais ‘expert’


    « Il n’y a pas de raison de financer éternellement l’agriculture européenne. Les Européens doivent apprendre à acheter leur vin en Australie ou en Californie, leur viande en Argentine ou au Mexique, leur blé en Ukraine ou aux Etats-Unis », Pascal Lamy, août 2003.

    le libre-éhange est une bonne chose, même quand il provoque des licenciements, pourvu que cela se fasse selon certaines règles.

    « si la Constitution européenne est adoptée, je n’aurai pas de problème à l’OMC avec les Européens. »


  • kali 26 mars 2012 13:12

    @dup
    « sortir » mais le sortir d’où ? il essaie au contraire de « rentrer »

    Des rumeurs courent au PS sur un rapprochement Lamy / Hollande avec un ministère possible. Horreur et damnation !!
    DSK ayant échoué à se recaser et même perdu toutes ses chances (ses amis reconnaissent qu’étant embourbé et dans le viseur des féministes c’est définitivement cuit pour lui), Lamy reste la seule chance de noyauter la gauche, pour les afficonados de la gouvernance mondiale.
    Hollande reste assez « propre » de ce côté.
    Nous devons partir en campagne nous aussi, même si c’est l’histoire du pot de terre contre le pot de fer. Les voix pour dénoncer tout ceci se sont taries.



  • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 26 mars 2012 19:26

    Où l’on s’aperçoit que la plupart des participants à cette discussion ne savent pas pour qui ils votent !

    La théorie socialiste considère que les individus ne sont pas capables de choisir ce qui leur convient le mieux. Il faut donc un pouvoir qui prenne les décisions à leur place : Choix de l’assurance santé, choix du type de retraite, choix du contenu des programmes d’éducation des enfants, définition d’un salaire juste ou injuste, décision concernant la possibilité de construire ou non sur sa propriété, nombre de médecins, de taxis, de pharmaciens ...

    Comment s’étonner, alors, que ces mêmes socialistes rêvent d’un gouvernement mondial ? Ils ne trahissent en rien leur idéal.

    Comme ils sont obligés de constater que si on libère un petit peu le marché, les populations s’enrichissent un peu, ils s’associent avec quelques magnats de l’industrie et de la finance, pour garantir leur pouvoir. Pas trop quand même, pour garder une population suffisamment dépendante : chômage et pauvreté sont les deux mamelles du socialisme.

    Pour déplorer cela, l’auteur de l’article parle de néo-libéralisme ?!

    C’est à mourir de rire, ou il faut savoir que quand vous dites noir il faut comprendre blanc.

    Le libéralisme (que vous disiez néo, ultra, super, hyper ...) est la seule philosophie politique qui dénonce cet état de fait. Tout les autres, d’un Front à l’autre, veulent penser pour vous. Ils veulent décider si les produits que vous achetez sont bons ou mauvais. Qu’importe s’ils vous conviennent, ils peuvent ne pas être politiquement correct selon leur critères.

    Cela ne veut pas dire que toutes les idées de chacun de tous ces partis soient complètement absurdes. Il faudrait être très fort pour dire des idioties à chaque mot.

    Ainsi, quand l’extrême gauche critique la mutualisation des pertes et la privatisation des profits, ils n’ont pas tort. Peut-être, toutefois, devraient-ils préciser la privatisation des bénéfices au profit des copains.

    De même, quand Lamy critique le protectionnisme, il a raison. Mais cela n’implique pas qu’il ait raison de vouloir un gouvernement mondial. Là, ce serait un vrai cauchemar.

    Quand l’état se mêle d’économie, il y en a toujours que sa arrange. C’est la politique de l’influence, de la connivence et du carnet d’adresses. Le contraire du libéralisme qui est la politique du droit, de la responsabilité et du mérite.

    J’en profite pour faire un petit rappel. Pour juger du mérite, deux solutions :

    * Soit un groupe plus ou moins autoproclamé ou démocratiquement élu (ce qui ne garantie pas la pertinence du jugement du mérite) décide que untel ou untel doit être récompensé pour son glorieux apport à la communauté.

    *Soit chacun, chaque individu, choisissant tel produit ou service parce que répondant le mieux à son besoin, enrichi le producteur de celui-ci. S’il est plus riche, c’est qu’il a rendu plus de service qu’un autre. Pas besoin de juge, d’expert, d’homme politique, de haut-fonctionnaire pour décider cela. Personne pour décider si ceci ou cela est mieux pour le bon peuple. D’autres producteurs un peut moins sollicités pourront néanmoins vivre : Bill Gates n’a pas nuit à Steve Job, bien au contraire. Pourtant ils étaient farouchement concurrent. Et leur libre compétition a profité à l’humanité toute entière.

    Être contre la richesse, en plus d’être donc pour la pauvreté, c’est vouloir punir ceux qui sont le plus utile à la communauté. Je ne parlent bien évidement pas des députés, sénateur, haut-fonctionnaires, responsable d’associations subventionnées, car ceux-là ont un revenu décrété, souvent par eux-mêmes, salaires qui n’ont donc rien à voir avec leurs mérites.


    • dawei dawei 26 mars 2012 19:41

      Et quand les conglomerats privés monopolisent l’indispensable, on retombe dans une dictature, le consammacteur n’a plus le choix, il doit acheter le Tout Nestlé dans un Carrefour et passer à la pompe Total , s’eclairer a EDF GDF et telephoner par les reseaux Orange. L’Etat a le role de
      - prendre les monopoles sur ce qui n’a pas vocation a être une rente mais un service public : santé, transport collectif, energie, autoroute, défense ...
      - arbitrer voire condamner les (autres) monopoles 
      - faire appliquer le loi de façon équitable pour tous
      supprimer l’Etat comme le veulent les liberaux, c’est supprimer l’arbitre ultime permettant une certaine equité, ou du moins, affaiblissant certains monopoles privés .
      Les liberaux veulent la meme chose que les socialistes (les vrais, ceux du FdG) , émanciper l’Homme et neutraliser les oligarques. Mais le chemin pour y parvenir n’est pas tout à fait le même ....
      Votre défaut est que vous êtes focalisé sur l’Etat comme la cause de tous les problème, or, toute oligarchie dominante est un probleme, et l’Etat, est peut être le monopole le moins pire, car sensé être plus soucieux de l’interet public, plutot que des actionnaires, et plus distributif ... .tant qu’il n’y a pas de corruption, c’est pourquoi, les pouvoirs doivent être décentralisé, déconcentrés, et le citoyen doit (beaucoup) plus souvent pouvoir arbitrer . Et qui propose un programme qui s’approche le plus de ça à par le FdG.
      Il n’y a aucuns candidats liberaux en FRance, il n’y a que des étatistes, donc autant en élire un qui a le soucis de l’interet collectif et de la décentralisation des pouvoirs et des oligarques.


  • dawei dawei 26 mars 2012 19:26

    l’Europe doit cesser d’être l’idiot utile sur lequel toutes les autres puissances font leur beurre. Les USA, la Chine, le JApon, ISrael, l’Inde, le BResil, la Russie, bref toutes les grandes puissances sont protectionnistes ... sauf l’UE, et on irait accuser la France de vouloir que l’UE le devienne .... ce mec ne mérite pas de pouvoir aussi librement parler sans contradicteur. S’il veut ouvrir toutes les portes, qu’il le fasse pour sa ou ses maisons, mais qu’il n’oblige pas toute l’Europe à laisser la porte et la fenêtre ouverte, pendant que tous les autres l’ont verrouillé !!! l’OMC doit disparaite, tout comme l’OMS et tous ces groupuscules mondialistes vendus à la solde d’une idéologie antidemocratique.


    • kali 26 mars 2012 23:12

      @dawei
      « ce mec ne mérite pas de pouvoir aussi librement parler sans contradicteur. »
      Liberté d’expression, oui, pour tous y compris Lamy mais contradiction nécessaire. Les chantres du gouvernement mondial et, faut-il ajouter, privé, sont malins. Ils agissent par « encerclement » de l’opinion. Ils orchestrent des campagnes de communication discrètes mais actives, envoient des signaux aux gouvernants pour être intégrés aux instances de pouvoir, pendant que des tractations occultes leur balisent le terrain. Ce qui se passe en ce moment est le scénario suivant :

      « DSK étant définitivement hors course. Hollande étant supposé devenir le prochain président de la République, il faut un agent politique crédible auprès de Hollande pour l’influencer et manipuler la gouvernance de la France selon les orientations du Bilderberg. Il faut commencer dés à présent à le placer. Lamy est le meilleur candidat. En voyez-vous un autre ? Il fait campagne en ce moment à la fois pour distiller ses idées et pour envoyer des signaux à l’équipê qui entoure Hollande. Il leur donne des billes en construisant sa propre crédibilité, en sillonnant les plateaux TV et se faisant interviewer par les rédacteurs en chef de tous les medias en vue. »

      Quand vous le dites, on vous dit que vous commencez à voire des petits bonhommes verts et qu’il faut se reposer. Si vous multipliez les alertes on crie à l’acharnement. Si je fais 3 articles sur Lamy on finira pas me soupçonner de lui en vouloir personnellement smiley Je les ferai quand même.


  • kali 26 mars 2012 23:01

    @jesuisunhommelibre
    Nulle contradiction dans mes propos. En effet, il existe deux formes de libéralisme : « le libéralisme classique fondé davantage sur la liberté en tant que droit négatif et le libéralisme social qui lui est fondé sur un droit positif soit une protection exigée de l’état contre la misère matérielle ou la pression morale communautaire, quitte à accorder à l’état un droit de coercition sociale... » Le libéralisme peut se manifester de façon forts diverses, voire opposées. Dans le cas de ces socialistes tels que Pascal Lamy, il s’agit bien d’une forme de libéralisme « hybride » qui fait à la fois appel à la liberté prônée par le libéralisme classique (d’ou la critique des protectionnismes) et le libéralisme social poussé à son extrême avec l’idée d’une gouvernance mondiale privée (Bilderberg).
    D’où cette apparente bizarrerie dans son obédience à l’idée d’un gouvernement mondial et son libéralisme (vous avez raison néo, ultra..peu d’importance).
     


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