L’effondrement de la bourse de New York en 1929 aux Etats-Unis a entrainé une crise économique mondiale
Aprés les années 20 appellées années folles viennent les années de la misère.
La France, est touchée par la crise à partir de 1931, elle connaît alors une grave déstabilisation sociale et politique.
la chute de la production, et la montée du chômage plongent dans le dénuement le plus total des millions de travailleurs. (il n’y a à cette époque aucun système collectif de protection sociale).
Des files interminables d’hommes, de femmes et d’enfants attendent la distribution de nourriture gratuite. C’est ce qu’on a appelé la soupe populaire symbole de la misère sociale.
le Front populaire gagne les élections en 1936. (élections législatives des
26 avril et
3 mai 1936).

Avant la formation du nouveau gouvernement des grèves éclatent dans des usines d’aviation du Havre. Le 11 mai, 600 ouvriers et 250 employés des usines Bréguet (fabrication de montres) arrêtent le travail et occupent l’usine pour demander la réintégration de deux militants licenciés, les dockers se solidarisant des grévistes.
Le 13 mai, les usines Latécoère, (fabrication d’avions) sont occupées. Le mouvement de grève et d’occupation d’usines s’amplifie et s’étend sur toute la France.
A partir de juin des corporations entières sont en grève : la chimie, l’alimentation, le textile, l’ameublement, le pétrole, la métallurgie, quelques mines, etc. À partir du 5, les vendeurs de journaux, les tenanciers de kiosques, les employés des salles de spectacles, les commis, les garçons de café, les coiffeurs, des ouvriers agricoles etc. font grève, souvent pour la première fois.
les entreprises sont occupées par les grévistes, qui organisent des comités de grève et les séquestrations de "patrons" ne sont pas rares.
on compte 12 000 grèves, dont 9 000 avec occupation, avec environ 2 millions de grévistes.
Peu encadré par des organisations politiques ou syndicales, le mouvement a un côté festif. On fête la victoire électorale de la gauche, "la dignité ouvrière retrouvée après une longue période de compression".
Le patronat hésite à employer la force pour évacuer les usines et préfère la négociation.
Le gouvernement Blum formé le 4 juin cherche à faire cesser le mouvement de grève. Les
accords de Matignon sont signés dans la nuit du 7 au 8 en échange de l’évacuation des usines. Mais la reprise n’est pas immédiate.
Accords Matignon (7 juin) :· augmentation des salaires ; . respect de la liberté syndicale élection de délégués du personnel.
Lois sociales de juin 1936 : durée hebdomadaire · du travail à 40 heures ; congés payés (15 jours) ; élargissement des conventions collective.

Ce fut ensuite la période d’après guerre et la reconstruction les trente glorieuses. on retrouve alors les mouvements sociaux avec 1968 .Sud Aviation, Lip ou au Joint Français sont des noms bien connus pour avoir été le théatre de conflits difficiles
les grèves prennent un caractère de conquête de nouveaux droits, dans un contexte de croissance .
là encore les occupations d’usine et les séquestrations sont courantes.
Près de 10 millions de grévistes en 1968.
On aboutit aux Accords de Grenelle (25 mai) · Hausse des salaires ; reconnaissance de la section syndicale d’entreprise ;. promesse de diminution de la durée réelle du travail et à la Loi sur les sections syndicales d’entreprises Création du SMIC en 1970
Les occupations d’usine récentes et la séquestration des employeurs et des cadres dirigeants renouent avec ces pratiques :
- le mardi 31 mars en fin d’après-midi, une centaine de salariés de la Fnac et de Conforama ont bloqué François-Henri Pinault, PDG de leur groupe, dans un taxi dans le 15ème arrondissement de Paris, à sa sortie d’un comité européen du groupe Pinault Printemps Redoute. Alors que le groupe vient d’annoncer un « plan d’économies », qui se traduirait par la suppression de 1 200 postes en France. Les conflits sont liés à la défense de l’emploi dans une conjoncture économique dégradée
Dans la plupart des cas, les revendications visent à améliorer les conditions des plans sociaux, en particulier sur le volet financier.
Ces actions inquiètent Jean-François Pillard, délégué général de l’UIMM, "En tant que branche, nous ne pouvons pas accepter les violences et l’atteinte à la liberté des personnes" déclare-t-il.
Jean-François Pillard est également ulcéré par la réaction des responsables politiques et de Nicolas Sarkozy. "Sur Europe 1, le président a affirmé vouloir « sauver le site de Caterpillar », s’engageant à recevoir l’intersyndicale qui l’appelait au secours."
Jean-François Pillard s’étonne qu’il le fasse « sans même songer à condamner des actes contraire au droit le plus élémentaire et à lancer un appel de retour au calme. »
Il estime que cette attitude « n’est pas de nature à pacifier les relations sociales. il ne faut pas que les responsables politiques jouent avec le feu »
On peut même lire sur le site l’agora des droites :" Au contraire, les ministres expriment ouvertement une ligne de plus en plus hostile à l’entreprise et aux entrepreneurs. Non seulement ces personnes ont les mêmes droits que les autres, mais les premières victimes de cette indulgence pour la violence, ce sont l’emploi et la croissance de demain. Un devoir essentiel des dirigeants politiques, c’est de tout mettre en œuvre pour protéger les droits de chacun. Leur laxisme actuel est un encouragement directement adressé aux militants anticapitalistes mobilisés pour ce type d’actions."
Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Ires interrogé par Le Monde, n’exclut pas de nouvelles actions de ce type dans les prochaines semaines.
Le sociologue Lilian Mathieu, cité dans le même article, n’y voit pas " nécessairement un acte de désespoir mais plutôt un moyen de retourner un rapport de forces défavorable ". Il fait observer que les séquestrations de patrons n’ont rien de nouveau. "Utiliser une contrainte physique instaure un rapport de force réel, susceptible de faire plier la direction, explique-t-il. Même si on arrive très rarement à faire annuler un plan social, l’enjeu est de partir dans des conditions plus favorables, d’arracher des concessions ".
Hubert Landier, expert en relations sociales, pense que ce type d’action peut d’étendre aux plus petites structures . "Ce sera peu médiatisé sauf si on en vient à des violences. Ce sont des gens qui n’ont plus rien à perdre", prévient-il.
Il dit "avoir peur" que la crise économique qui va perdurer selon les économistes, ne nourrisse des actions "coup de poing" comme celle salariés de Cellatex, qui avaient menacé en 2000 de faire exploser leur usine de Givet (Ardennes).
Nous avons trois forces en présence pour Quels enjeux et quel devenir ?
- le patronat qui craint une multiplication des occupations d’entreprises et des séquestrations comme moyen de pression pour éviter les licenciements ou réduire leur ampleur ou encore améliorer les conditions de départ des salariés
cette crainte est exacerbée par la position des politiques qui n’affichent pas ( de manière officielle )un soutien massif et inconditionnel au patronat mais jouent un rôle de médiation voir de recours
l’image du patronat a été considérablement ternie par certains "grands patrons" qui se sont livrés à des pratiques financières plus que douteuses et des distribributions d’avantages financiers considérables alors que leurs groupes multipliaient les plans sociaux ou affichaient des résultats déficitaires ou en régression.
L’affaire de l’UIMM (et son trésor de guerre ) qui est entre les mains de la justice a mis en lumière des pratiques anciennes , dont beaucoup y compris des leaders syndicaux " s’ arrangeaient".
Les cris d’orfraie de Laurence Parisot qui s’indignait n’ont convaincu personne et sont venus encore renforcer la méfiance de l’opinion publique.
L’image de l’ensemble du patronat a été dégradée alors qu’il est nécessaire de faire la différence entre les multinationales d’une part et les PMI, PME ,micro entreprises dont les dirigeants se battent pour faire vivre leur structure et pâtissent grandement des errements des premières.
- De l’autre coté nous avons les salariés qui menacés de licenciements peuvent par un phénomène d’exemplarité être encouragés à entamer des actions radicales comme les séquestrations de dirigeants pour faire aboutir leurs revendications.

La peur du chômage qui est la première crainte avant la délinquance des Français peut être également un facteur de radicalisation de la position des salariés.
En effet connaissant les difficultés voir dans certains bassins d’emploi l’impossibilité de retrouver un emploi pérenne les salariés pourront jouer leur va tout par ce type d’action..
le manque d’espoir et d’ouverture sur l’avenir sont trés certainement des catalyseurs d’actions violentes.
- Au milieu nous avons notre gouvernement qui tente tant bien que mal de tenir la barre du navire en calmant le jeu pour éviter une explosion sociale qui serait fatale à l’aboutissement de la politique de relance et à terme au maintien de la majorité en place à la barre de ce navire.
Tiraillé entre le pouvoir colossal des grandes entreprises sur notre économie et l’ économie mondiale , et une grande partie des citoyens qui ne l’oublions pas sont des électeurs, doivent faire face à des difficultés grandissantes pour boucler leur fin de mois, le gouvernement affiche une volonté de moraliser l’économie et de soutenir les plus fragiles.
Position difficile du funambule qui risque à chaque pas de trébucher les dernières décisions prises sont marquées de cette volonté de concilier ce qui est peut être inconciliable dans un sysgtème libéral.

Enfin il ne faut pas minimiser le rôle des médias qui traversent également une crise d’identité et de déontologie
médias qui sont également l’objet de toutes les critiques (désinformation, incompétence, auto censure , lignes éditoriales faussées par leur appartenance à des groupes financiers , course au profit etc..).
Ces médias nous baignent dans un flot permanent d’informations que beaucoup reçoivent sans les hiérarchiser.
Les images et les informations se juxtaposent et s’entrechoquent tantôt c’est le spectacle des "people "qui affichent un train de vie devenu indécent pour ceux qui vivent avec les minima sociaux
tantôt c’est le spectacle dérisoire de certains membres du gouvernement qui paraissent plus préoccupés de leur image que de leur efficacité Rachida Dati est le poisson pilote de cette mouvance.
Il y a aussi depuis de nombreuses années les scandales financiers à répétition et les magouilles politico-financières qui aboutissent rarement à de réelles condamnations par la justice.
Nous nous sommes tous satisfaits de cette ambiance délétère en période plus faste mais maintenant que la crise sévit et que des sacrifices sont demandés à chacun un sentiment d’injustice envahit les esprits.
Nos valeurs républicaines qui constituent le fondement de notre démocratie "liberté égalité et fraternité" apparaissent comme un leurre un miroir aux alouettes mises à mal par la puissance omnipotente de l’argent.
"La vertu se tient au milieu" : ce principe de sagesse n’a pas été respecté par notre système capitaliste.
Les abus de nombreux financiers et investisseurs qui sont les déclancheurs de la crise que nous connaissons ont montré les limites d’un système débridé et hors conrôle.
les récentes prises de position et décisions des chefs d’état pour tenter de "moraliser " le système financier mondial sont autant de preuves d’une prise de conscience salvatrice.
les orientations politiques de Barack Obama pragmatiques et porteuses d’un souffle d’espoir pour l’avenir par le rapprochement des nations peuvent redonner aux politiques la place qu’ils n’auraient jamais dû abandonner : celle d’être aux service de leur pays et de tous de leurs concitoyens, celle de la régulation et du maintien des valeurs fondamentales de toute démocratie.
Dans ce contexte les grands patrons sont-ils les faux ou vrais boucs émissaires la crise ?
Je répondrais de la manière suivante :
Dans la mesure où ils ne sont pas les seuls responsables de la situation : oui en cela ils sont des boucs émissaires.
Dans la mesure où les récentes dispositions prises ( concernant les stocks options, les rémunérations, les parachutes dorés notamment) ne sont pas de nature à elles seules à éradiquer les défaillances de notre système si un réel travail de fond pour contrôler les marchés financiers mondiaux n’est pas entrepris. je répondrai par la négative c’est à dire qu’ils sont de faux boucs émissaires un paravent pour donner le change.
Toutefois les décisons prises au G20 sont porteuses d’espoir dans ce domaine.
Si notre gouvernement n’a pas un réelle volonté de suivre le changement qui est en train de se dessiner au niveau mondial à savoir un changement des valeurs " sociétales" pour donner un devenir à nos enfants ,si les décisons prises ne sont qu’éphémères et n’ont pour seul but que de calmer les tensions sociales alors attention ...
Il n’y a rien de pire que de donner de l’espoir et de ne pas le satisfaire.
C’est le ferment des révolutions dans la violence.