Quand les Gilets jaunes volent au secours de LREM
Comme l’on pouvait le pressentir, en cas de présence d'une liste Gilets jaunes aux prochaines Élections européennes, celle-ci viendrait au secours de La République en Marche ! Et viendrait servir du même coup les intérêts de Macron...
- Gilets jaunes à Fougères (photo Ouest-France)
Si l’on en croît les conclusions de l’enquête conduite les 5 et 6 décembre par l’Institut Ipsos pour le Journal du dimanche (JDD), une éventuelle liste Gilets jaunes lors du scrutin européen du 26 mai 2019 donnerait 12 % de voix à ce mouvement. Un résultat spectaculaire qui mettrait les Gilets jaunes en concurrence directe avec les partis traditionnels, loin derrière la liste LREM-Modem qui – ce n’est pas le moindre paradoxe dans le climat semi-insurrectionnel actuel – maintiendrait grosso modo ses positions des dernières semaines en totalisant 21 % de suffrages.
Grandes victimes de cette candidature : le Rassemblement National (RN) et la France Insoumise (FI) dont une importante part des électeurs se détournerait pour soutenir les Gilets jaunes. Avec respectivement 14 % (en 2e position) et 9 % (en 5e position), ces deux partis populaires feraient les frais de l’émergence des Gilets jaunes dans le paysage politique français. Avec à la clé un message négatif venu des électeurs des classes populaires maltraités par le pouvoir néolibéral : « À nos yeux, vous n’êtes pas suffisamment porteurs de nos revendications pour la justice fiscale et l’émergence d’une société moins inégalitaire ».
Les autres données de cette enquête sont : D’une part, la stagnation du parti Les Républicains (LR) qui, avec 11 % (en 4e position du sondage), ne tire pas le moindre bénéfice, au détriment de la majorité présidentielle, de la séquence agitée que nous vivons en ce mois de décembre. D’autre part, l’excellent score d’Europe Écologie-Les Vert (EELV) dont les 13 % (en 3e position) confirment, dans un scrutin qui, il est vrai, leur est traditionnellement favorable, que les préoccupations environnementales en général, et la transition énergétique en particulier, occupent une place relativement importante dans l’opinion.
Il ressort de cette enquête que la parole des caciques de l’opposition populaire principalement représentée par le RN et la FI n’est, on l’a vu plus haut, pas considérée comme suffisamment forte et crédible aux yeux de nombreux électeurs. Malgré l’hétérogénéité des Gilets jaunes et la disparité de leurs revendications, ces électeurs-là préfèrent, si l’on se réfère à ce sondage, se ranger derrière l’improbable bannière de ces Gilets jaunes. Au risque d’affaiblir les partis traditionnels concernés, non seulement dans leurs ambitions de représentation au parlement de Strasbourg, mais également dans la préparation des futurs rendez-vous électoraux. Au risque également de contribuer à la balkanisation de l’opposition et de favoriser de facto l’exécutif en place.
Il y a là un réel et épineux problème qui, en cas d’émergence d’une liste Gilets jaunes dans le panorama politique français en vue des Européennes, ne manquerait pas de poser des questions cruciales. D’une part, à tous ceux qui ont soutenu le mouvement et contribueraient ainsi à l’affaiblissement des oppositions populaires. D’autre part, aux responsables du RN et de la FI dont la stratégie et la communication, voire le leadership, devraient sans nul doute être remis en cause. Ne rien faire pour ces partis serait en effet courir un double risque : 1) Voir durablement s’installer les Gilets jaunes dans la vie politique à leurs dépens. 2) Voir tout aussi durablement LREM et le Modem tirer les marrons du feu d’un jeu politique qui, dès lors, prendrait les allures d’une farce au goût amer !
331 réactions
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Fergus
13 décembre 2018 09:47
@ Tall
Je n’accorde pas au sondage de l’Ipsos une grande valeur. Nul ne sait en effet ce que sera la liste Gilets jaunes — si elle voit le jour — ni par qui elle sera portée.
L’objet de mon article était de pointer du doigt la stratégie et la communication des partis d’opposition populaire.
Le mouvement des Gilets jaunes — a fortiori s’il y a une liste — montre qu’il y a en effet un décalage entre le ressenti des classes populaires et le message porté par le RN et la FI.
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Legestr glaz
13 décembre 2018 09:55
@Fergus
Le parlement européen n’a pas de pouvoir. Alors, gilets jaunes élus ou pas, les orientations de l’Union européenne n’en seront pas modifiées.Valéry Giscard d’Estaing le dit très bien : « il ne faut pas se tromper, ce ne sont pas des élections très importantes, parce que le Parlement européen n’est pas très important, son rôle est simplement de vérifier que les textes proposés par la Commission sont conformes aux traités »....
Faut-il rajouter autre chose ?
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Fergus
13 décembre 2018 11:26
@ Tall
« plutôt une déception sur le résultat : ils n’ont pas eu le pouvoir »Certes ! Mais il n’y a pas que cela :
Le Pen a dégradé son image lors du débat de 2e tour de la présidentielle et elle le traîne comme un boulet.
Quant à Mélenchon et la FI, ils n’ont pas compris que, pour élargir leur base électorale, il faut tempérer les comportements afin de ne pas effrayer les progressistes modérés issus de l’ex-PS et donner prise aux éditorialistes de la presse libérale qui s’appuient sur les excès pour étiqueter la FI « extrémiste ».
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kalachnikov
15 décembre 2018 17:00
@ Legestr glaz & Tall
Voir le com que j’ai mis sur le bourrage de cervelle signé alinea de ce jour.
Aujourd’hui, Hollande prophétise de nouveaux mouvements à venir et pointe vers Mélenchon, érigé en anti-système = circonscription de la contestation.
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biquet
16 décembre 2018 10:12
Les gilets jaunes sont les meilleurs alliés du Medef qui depuis plus de 40 ans pleurniche sur le trop de taxes et d’impôts. Pas cons les patrons, ils se taisent, les gilets jaunes font le boulot sans qu’ils ne leur aient rien demandé.
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Fergus
16 décembre 2018 11:10
Bonjour, biquet
Ce n’est malheureusement pas complètement faux, et c’est pourquoi le patronat est ravi de la manière dont ont tourné les événements.
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Fergus
16 décembre 2018 18:41
Bonsoir, arthes
Je désapprouve l’emploi d’insultes dans les débats mais je ne fait en principe jamais supprimer de messages.
En réalité, cela ne m’est arrivé qu’une ou deux fois, il y a longtemps, pour des contenus délibérément racistes ou antisémites.
Et je ne bloque jamais un intervenant.
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kalachnikov
16 décembre 2018 22:35
@ Durand
Tall va se marrer !
Il n’y avait aucun contenu illicite, d’une part (je reprenais les amalgames rigolos de Reichstadt concernant Asselineau en mode second degré). Et d’autre part, puisque tu n’es pas Asselineau, tu n’es en rien mandaté pour demander la suppression d’un com concernant une hypothétique diffamation ou injure publique à son endroit et la modération n’a de même aucune raison d’obtempérer à tes oukases de justicier à la petite semaine.
Et puisque n’importe qui ici sait que j’ai voté Asselineau, que j’ai fait de la retape pour le frexit lors de la présidentielle et que je suis un ennemi irréductible de l’oppression Ue, que donc je suis supposé être un de tes compagnons...eh bien, ce n’importe qui peut déduire que t’es complètement allumé, mon garçon, ou tout au moins bouffi d’orgueil.
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Durand
16 décembre 2018 22:49
@kalachnikov
Ironique ou pas, tu traitais explicitementi Asselineau ou l’upr de Nazi et c’est interdit par la loi, que ça te plaise ou pas. Tu le sauras pour la prochaine fois !
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Durand
17 décembre 2018 11:47
@Self con troll
Alors c’est direct l’HP,... car mes grands parents maternels sont du Val d’Aran qui fait partie de la Catalogne et qui est une vallée des Pyrénées espagnoles – en fait, la haute vallée de la Garonne – qui s’ouvre naturellement sur le département de la Haute Garonne et non-pas sur l’Ariège...
Quand aux Catalans, ceux d’Espagne en tout cas, vous dites que je ne les aime pas et c’est faux, là encore, même s’il est vrais que je les trouve très compliqués pour pas grand chose et que je les considère plutôt dans l’ensemble, comme des enfants gâtés.
D’autre part, je n’ai jamais fait supprimer de commentaire sans en aviser l’auteur(e).
Repassez quand vous voulez !
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Durand
17 décembre 2018 13:05
@Self con troll
Je n’ai même pas noté qu’un deuxième com d’Arthes avait disparu et très franchement, je m’en fiche ! Il n’en irait autrement que s’il s’était agit d’une conversation intéressante...
Sinon, je ne suis pas certain que ça puisse aider à communiquer avec moi, mais une indication tout de même : je ne marchais pas encore que la vie se chargeait déjà de faire de moi un « spécialiste de l’éclectisme »..., et ça continue...
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Durand
18 décembre 2018 14:11
@Tall
OK, merci..., ça phosphore un peu, par là :
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-ric-c-est-bon-mangez-en-210812#forum5384615
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Fanny
16 décembre 2018 12:03
En réalité, les extrémistes ne sont pas ceux qu’on a coutume de nommer ainsi.
Les extrémistes sont les idéologues (et fonctionnaires engraissés) de l’ONU et de l’UE. Des mondialistes forcenés, représentant le pouvoir des multinationales et de la finance.
Pour le moment, les bourgeoisies nationales et ceux qu’elles entraînent (le coeur du pays) pensent se mettre à l’abri, en sécurité économique en votant pour les représentants locaux de ces idéologues. Parce que l’argent (et l’armée) se trouvent de ce côté-ci. Et c’est Macron.
Mais ces vrais extrémistes ONU/UE, aussi butés que les communistes de la grande époque, font des dégâts considérables. Les bourgeois commencent à s’en rendre compte, et les modestes qui habituellement les suivent se mettent à gronder.
C’est l’architecture occidentale (mondiale compte tenu du leadership occidental), économique, militaire et idéologique qui est en cause.
L’avenir dépend de l’ampleur des dégâts causés par ces « idéologues forcenés » qui dirigent ce qu’on appelle le « système ». Si ces dégâts dépassent les limites, les bourgeoisies vont éclater, une partie rejoignant ceux qui grondent déjà. Et c’est l’Italie, le Brexit, la Hongrie … ainsi que les USA dont les citoyens ont exprimé le besoin de se protéger du « système ».
Pour se défendre, le « système » peut décréter l’état d’urgence (merci Daech) ou déclencher une crise type 2008. Cela ne ferait que repousser l’échéance de la fracture du « système » annonçant sa transformation profonde.
Le communisme soviétique s’est effondré. Le communisme chinois a trouvé la voie de la prospérité. Quelle nouvelle voie pour notre « système » ? Nul ne sait, pas plus que l’impact qu’auront sur la politique intérieure de notre pays les grandes évolutions à venir en réaction à l’extrémisme du « système ». L’extrémisme est toujours le perdant, du moins peut-on l’espérer.
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Emohtaryp
16 décembre 2018 12:04
T’es encore à te gargariser des sondages de propagande ????? Quand est-ce que tu deviens enfin intelligent ???? Pauvre type....
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Fergus
16 décembre 2018 13:22
Bonjour, Emohtaryp
Il est marrant de constater que ceux qui se gargarisaient des sondages favorables aux Gilets jaunes ou qui se gargarisent des sondages favorables aux partis d’opposition sont aussi ceux qui les pourfendent lorsqu’ils sont défavorables à leur camp ou à leurs idées.
Un grand classique qui met sur le même pied les caciques politiques et les intervenants militants du web ! Trop drôle !!!
Un mot encore : ne peut-on débattre sans manier l’insulte ?
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keiser
16 décembre 2018 14:06
Aujourd’hui et sans la participation des gilets aux européennes, je vois cela :
Et pour moi, c’est nettement plus inquiétant qu’un hypothétique passage de plats des GJ à Macron.
En cas d’élections, l’extrême droite (Le Pen, Dupont-Aignan, Philippot) atteindrait près de 34%, droite musclée et extrême droite friseraient les 45%, tandis que la gauche devrait se contenter de 28% au grand maximum (France Insoumise chutant à 9%) et les « centristes » de 21% (le PS, qui s’est déshonoré, ne passerait peut-être pas la barre des 5%).
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Fergus
16 décembre 2018 15:59
Bonjour, keiser
Un constat effectivement inquiétant. C’est pourquoi, une fois de plus, je réaffirme ici que les partis de gauche, de la France Insoumise au nouveau PS en passant par Génération.s, vont être contraints de revoir leur stratégie politique, et cela en abordant de face tous les sujets, y compris celui de l’immigration.
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keiser
16 décembre 2018 16:28
Salut Fergus
Stratégie politique !?
Ah... je n’était pas au courant qu’ils en avaient une.
En fin de compte, Macron avec justement sa stratégie politique, aura été le vecteur vers une mise en abime de la vie politique en France.
Et en cela, il mérite l’opprobre devant les français.
« En même temps » et en étant optimiste, ce serait le bon moment de changer de système mais faut pas rêver.
Il est là pour accomplir une mission et je pense que rien ne l’arrêtera.
Il me semble qu’il a dit :
« C’est moi ou le chaos » Et ben on a les deux.
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Fanny
16 décembre 2018 19:01
Cet article et ce fil font exploser les compteurs (bravo). L’auteur doit faire des envieux parmi les rédacteurs, dont moi-même.
Mais au fond, l’article et les commentaires n’ont pas grand intérêt. Car aucun parmi ces politiques de tous bords ne crée de la richesse, au contraire ils nous coutent de l’argent. Ils nous coutent aussi de « l’identité » quand par lâcheté et électoralisme, ils cèdent à des revendications communautaristes.
Les revendications des gilets jaunes comportent certes des RIC et autres 6ème république, mais c’est l’argent qui manque avant tout pour finir les mois. C’est du moins ce que j’ai perçu de leurs revendications quant au fond.
Même le fameux ISF est un faux débat, car qui peut dire sérieusement que la suppression ou le maintien de l’ISF ferait rentrer un peu plus dans la poche de ceux qui sont dans le besoin ?
Soit nous sommes dans un contexte pré-révolutionnaire, soit nous ne le sommes pas. Si nous ne le sommes pas, ou pas encore (c’est mon avis), notre seul soucis devrait être de discuter des moyens d’accroître la richesse du pays. Je n’ai pas la recette, mais ça me semble être le vrai débat important à pousser.
A propos des personnalités politiques qui feront l’actualité, sujet secondaire tant que les caisses seront vides, je miserais volontiers (non par choix personnel, mais comme prospective) sur Marion Maréchal. Elle a un charisme d’enfer, une vive intelligence (même Jupé, as de notre méritocratie, fait pâlichon en face d’elle). Tout comme Marine, Mélenchon et les autres, elle est systémo-compatible, à condition que le système veuille bien lâcher un temps sa quincaillerie sociétale (mariage ceci, cela …), ce qu’il fera de bonne grâce en cas de nécessité, car pour lui, seul le pognon est vital.
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Fergus
16 décembre 2018 19:59
Bonsoir, Fanny
Le nombre de commentaires cesse d’être un indicateur intéressant dès lors que le fil devient un lieu de défoulement, ce qui arrive parfois.
Personnellement, je n’ai pas grande considération — euphémisme ! — pour les politiques dans la mesure où ils sont avant tout carriéristes et préoccupés de leurs propres intérêts avant ceux du collectif.
Ce n’est pas aux politiques de « créer de la richesse », mais aux entrepreneurs. A condition que l’on ne les enferme pas dans des carcans administratifs ou fiscaux trop contraignant, notamment dans le contexte mondialisé.
C’est là qu’intervient le rôle des politiques qui ne peuvent toutefois servir délibérément les intérêts du patronat sans léser les classes populaires ou les classes moyennes. Avec à la clé un risque de survenue d’un mouvement type Gilets jaunes, potentiellement insurrectionnel.
Un mouvement qui couvait comme je l’ai écrit en octobre dans un article intitulé Climat social : l’avertissement de Tocqueville à Macron.
Marion Maréchal a toutes les qualités pour rafler la mise dans les rangs de la droite dure et extrême : elle est incontestablement mieux taillée pour l’ambition politique que sa tante qui s’est ridiculisée lors de la présidentielle. Mais il ne faut pas s’y tromper : elle est la digne petite-fille de JM Le Pen, et à ce titre se heurtera à de très vives oppositions si elle revient sur la scène.
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Fanny
16 décembre 2018 23:24
Bonsoir @Fergus,
L’impression que l’on peut avoir, vu de loin tant ce sujet est peu médiatisé et débattu, c’est qu’au temps de De Gaulle, il était encore question des 30 glorieuses il est vrai, l’équipe de France politiques/économistes/industriels avait une certaine efficacité. Des noms comme Rueff … sonnaient fort dans le landerneau.
Les Anglo-saxons nous ont collé un système, le leur, qui leur va bien et auquel la France a du s’adapter à nos dépens. L’Allemagne a mieux résisté. Du coup, nos patrons de multinationales sont hors sol, ils jouent à fond le mondial, ils expatrient leurs finances, paient relativement peu d’impôts en France. On touche au tragique de cette évolution quand les groupes anglo-saxons parviennent à investir notre pays en y payant un minimum d’impôts (GAFA). En plus de nos PME mises en concurrence avec la Chine, concurrence forcément perdante. Et on a les gilets jaunes.
L’idée de Macron de développer les start up est bonne, mais on ne sait pas encore l’ampleur et l’impact de cette initiative qui, bien entendu, ne concerne pas les métiers traditionnels (les gilets jaunes).
Quand un gilet jaune dit qu’il n’y a plus de perspective pour notre pays, c’est je pense le plus grave car on approche du désespoir. Le GJ sent que le pays est dans une impasse sans aucune perspective ni moyen de rebondir. Et il s’agit du plus beau pays du monde, le plus visité, convoité ! Le GJ croit que le pays a été trahi par son élite. C’est faux car cette élite travaille dur, mais c’est un peu vrai, aussi. Disons qu’elle s’est laissé entraîner dans une sorte de piège perdant.
Ce sentiment que l’élite française mondialisée n’a plus les pieds en France, qu’elle nous a laissé tomber, est terrible. C’est aux politiques de démentir ce sentiment par des initiatives politiques. Les godillots en Marche en sont bien incapables, ils n’en ont ni le niveau ni la volonté. Les gens les plus puissants intellectuellement et dans l’action sont partis dans les affaires, les banques, les services et l’industrie (ce qu’il en reste) : un piège de plus tendu par les Anglo-saxons, qui achètent tout, y compris les hommes.
Ce débat me paraît plus au cœur du problème que pose le mouvement des GJ que de savoir si c’est Marine, Jean-Luc, Nicolas, Laurent, Valérie, Marion ou Benoît … qui va gagner demain.
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Fergus
17 décembre 2018 09:05
Bonjour, Fanny
Je suis très largement d’accord avec votre analyse, n’en doutez pas.
Le problème est qu’il est peu probable que la société puisse se transformer aussi vite et de manière aussi radicale qu’il le faudrait. Il y a donc de grandes chances — ou plus exactement de forts risques — que l’on continue de fonctionner de la même manière et dans le même système d’oppositions partisanes, surtout si des petites avancés institutionnelles donnent aux Français, sinon l’illusion qu’ils ont été entendus, du moins l’impression que les réformes sont en marche.
Sans pression forte et continue des citoyens, ce sera bien évidemment un leurre.
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leypanou
17 décembre 2018 11:17
@Fanny
A propos des personnalités politiques qui feront l’actualité, sujet secondaire tant que les caisses seront vides, je miserais volontiers (non par choix personnel, mais comme prospective) sur Marion Maréchal: avoir été invitée du VPOTUS Mike Pence l’a discrédité à jamais des Patriotes de F Philippot mais pas que par exemple,
Cela fait toujours sourire ces prétendus patriotes qui cherchent un genre d’adoubement chez l’empire. Que ne ferait-on pour avoir une « crédibilité » internationale ?
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Fergus
17 décembre 2018 11:23
Bonjour, leypanou
Il faut ajouter à cela que Marion Maréchal est en train de subir un cuisant échec avec son école de « sciences politiques » lyonnaise, l’ISSEP, qui n’a quasiment attiré personne et qui va droit dans le mur. Cela relativise très largement sa lucidité et ses qualités de gestionnaire !
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Fanny
18 décembre 2018 01:21
@leypanou
Elle a raison de rendre visite aux puissants de ce monde. Elle se situe d’emblée au niveau chef d’Etat, plutôt que chef de parti.
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Cateaufoncel3
18 décembre 2018 02:56
@leypanou
A propos des personnalités politiques qui feront l’actualité, sujet secondaire tant que les caisses seront vides, je miserais volontiers (non par choix personnel, mais comme prospective) sur Marion Maréchal
Je suis souvent d’accord avec vous, mais ici, vous avez tort : elle est encore moins à droite (au sens contemporain) que sa tante.
Les Le Pen, je m’en suis avisé il y a peu, sont des archaïques. Leur droite, c’est l’héritage du père de Foucauld et de Lyautey. Elle a eu de nombreux représentants pendant la guerre d’Algérie, avec les chefs de SAS, des types admirables de dévouement qui avaient la naïveté de croire aux Algériens.
Comme Le Pen, dans son discours de 1958 devant l’Assemblée. C’était du Stasi avec 27 ans d’avance. Tu parles d’une référence. Et bien, ils en sont encore là à Montretout, ils n’ont rien appris, ils sont cramés, obsolètes, périmés.
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JC_Lavau
18 décembre 2018 20:08
@Fergus. Vérification faite, « fongible » n’a pas le sens que vous lui attribuer.
Cela désigne déjà depuis le latin ce qui est consommable et échangeable.
Les denrées alimentaires sont des biens fongibles. Les deniers métalliques aussi. -
Fergus
18 décembre 2018 22:39
Bonsoir, JC_Lavau
Vous avez raison sur le sens strict du mot « fongible ».
Toutefois ce mot est, depuis des années, utilisé dans le sens d’« interchangeable » au plan politique. Ainsi peut-on entendre ou lire des formulations du type « électorat fongible » ou « fongibilité des électeurs », etc.
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