mardi 3 juillet 2012 - par Albert Ricchi

Retraite à 60 ans : une mesurette destinée avant tout à masquer l’entérinement des réformes Balladur et Fillon…

Le décret qui ramène la retraite à 60 ans pour les personnes dites à « carrière longue » ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans semble une bonne nouvelle pour ceux qui vont bénéficier de cette mesure.

Mais pour le plus grand nombre de futurs retraités, le compte n’y est pas car cette décision gouvernementale ne remet absolument pas en cause les réformes Balladur et Fillon…

La mesure de retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt touchera finalement peu de monde. Par ces temps de crise économique, les périodes de chômage sont en effet relativement nombreuses et seul un nombre de salariés de plus en plus restreint parviendra dans l’avenir à avoir 40, 41 ou 42 annuités de carrière réelle.

C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement est relativement serein quant aux moyens financiers à dégager pour cette pseudo réforme car ceux-ci seront relativement minimes. 

Que dit le projet de loi ?

« Pourront partir à la retraite les personnes ayant cotisé la durée requise pour leur génération, soit 41 ans pour les personnes atteignant 60 ans en 2012. 

Comme dans le dispositif actuel, la durée prise en compte comprendra les périodes de maladie, maternité et accident du travail d’une part, et de service militaire de l’autre, dans la limite de quatre trimestres pour chacune d'entre elles sur l'ensemble de la carrière. Afin de tenir compte de l’impact de la maternité sur les carrières des femmes, deux trimestres supplémentaires de maternité seront pris en compte. En outre, afin de ne pas pénaliser les personnes ayant connu des accidents de carrière, seront intégrés à la durée prise en compte deux trimestres supplémentaires de chômage ».

Autrement dit, pour un salarié en longue maladie (pouvant aller de 6 à 36 mois) ou au chômage plusieurs fois au cours de sa vie, on ne prendra en compte en tout et pour tout que 4 trimestres dans le premier cas et 2 trimestres dans le second cas alors que toutes les périodes de maladie, chômage, accident de travail ou maternité devraient prises en compte comme c'est le cas actuellement dans le cadre d'un départ normal à la retraite !

L’allongement de la durée de cotisation au-delà de 40 annuités est en fait incompatible avec le maintien de l’âge légal à 60 ans. La seule solution réaliste consisterait à permettre à tous de partir à la retraite dès lors que le nombre d’annuités est atteint et ce sans condition d’âge mais en revenant au minimum à 40, voire même à 37,5 annuités comme c’était le cas avant la réforme Balladur.

Quid des réformes Balladur et Fillon ?

En plus de la question cruciale du nombre d’annuités, le gouvernement de François Hollande n’entend pas non plus revenir sur d’autres points particulièrement négatifs des réformes précédentes Balladur et Fillon :

- Le salaire annuel moyen (SAM), qui était calculé jusqu’en 1993 sur les 10 meilleures années, est calculé maintenant sur les 25 meilleures, ce qui s’est traduit à la fin des quinze années au cours desquelles s'est étalée cette réforme par une baisse de près de 20% du montant moyen des retraites du régime général !

- L’indexation annuelle automatique des pensions, qui était initialement calculée à partir de l’indice d’augmentation du salaire moyen, est basée aujourd'hui sur l’indice officiel des prix, datant de 1946 et ne reflétant pas, loin s’en faut, la réalité de l’évolution des prix. Cela entraîne chaque année une seconde dévalorisation du montant des pensions, déjà amputées de la CSG et de la CRDS.

- Le mécanisme de fixation et de revalorisation du plafond de la Sécurité sociale entraîne lui aussi une érosion du montant des pensions maximales servies. Ainsi, un salarié ayant 25 années de carrière avec un salaire au plafond (3031 € par mois au 1er janvier 2012) et par ailleurs le nombre d’annuités pour une retraite à taux plein devrait toucher normalement 50% du plafond en vigueur au moment de son départ à la retraite, soit 1515 € en 2012. Or, à cause de ce mécanisme très particulier sans lien direct avec l’augmentation des salaires, l’indice des prix et la revalorisation des pensions, il en touchera environ 43 %, soit 1303 €, sans que les pouvoirs publics s’émeuvent le moins du monde de ce pourcentage qui baisse d’année en année. Le montant de la pension maximale tend ainsi à se rapprocher progressivement de la pension minimale garantie…

Puis la loi « Fillon » du 21 août 2003, avalisée naïvement par trois organisations syndicales (CFDT, CFTC et CFE-CGC), a aggravé encore la situation par un allongement progressif au-delà de 40 ans de la durée d’assurance pour obtenir une pension à taux plein. Ainsi, la retraite nette moyenne (Régime général + Régime complémentaire) devrait baisser environ de 19 points (59 % du salaire annuel net) aux environs de 2030 alors qu’elle s’élevait à 78 % du salaire moyen net en 1993…

Quid de la modification de l’assiette des cotisations et de la fusion impôt sur le revenu / CSG ?

Le PS et la gauche en général ont toujours beaucoup de mal à admettre que le financement par le biais de cotisations sur salaires a atteint ses limites. Si cela a relativement bien fonctionné pendant les « trente glorieuses », l’assiette salariale est aujourd'hui largement inappropriée car les salaires ne reflètent pas forcément la réalité et la totalité des revenus perçus, tels que déclarés à l’administration fiscale. 

La part des salaires dans la richesse produite chaque année ayant baissé de 10 points ces trente dernières années et les différentes prestations maladie, familiales ou vieillesse étant accessibles à tous les citoyens, le principe de solidarité nationale exigerait que soient mis à contribution l’ensemble des revenus des personnes physiques. L’actuelle CSG pourrait donc être fusionnée avec l’impôt progressif sur le revenu en constituant ainsi une sorte de cotisation universelle de Sécurité sociale.

Dans le cas particulier de la branche vieillesse, il semble toutefois difficile d’abandonner totalement les cotisations sur salaires car la retraite est basée avant tout sur le salaire perçu. Aux cotisations sur salaires actuelles pourrait donc venir se greffer une partie de ces nouvelles recettes. Un tel financement mixte existe déjà plus ou moins pour les régimes spéciaux de retraite, notamment ceux des gaziers, cheminots, agents de la RATP, financés à plus de 60% par des subventions de l’Etat. 

En ce qui concerne les cotisations des entreprises, le taux actuel s’applique là-aussi principalement sur les seuls salaires. Elles devraient être complétées en grande partie par une contribution basée sur la valeur ajoutée des entreprises. En effet, les entreprises à fort taux de main d’œuvre, avec une forte masse salariale mais une faible valeur ajoutée, se trouvent pénalisées par rapport à celles ayant une faible masse salariale mais une haute valeur ajoutée.

Fusionner les contributions CSG et CRDS avec l'IR pour en faire un large impôt acquitté par tous sur l'ensemble des revenus serait une mesure positive car les dépenses de santé sont un bien public (au même titre que l'éducation ou la sécurité) et justifient leur prise en charge par le budget de l'Etat. Mais, après avoir fait cette proposition, François Hollande semble maintenant vouloir la repousser en fin de quinquennat. Jérôme Cahuzac, chargé du budget, l’a d’ailleurs clairement annoncé en voulant auparavant étudier tous les détails et les incidences de cette réforme... 

Faire une fusion en plusieurs étapes n'est pas forcément une mauvaise chose, à condition de préciser dans quels délais elles aboutissent à une fusion effective. Sans calendrier précis, on peut avoir des doutes sur la volonté affichée par le gouvernement ! Si un renvoi aux calendes grecques était confirmé, cela constituerait une grave erreur car la seule possibilité pour la gauche de proposer une alternative crédible à la TVA sociale de Nicolas Sarkozy est d'instaurer, dès 2013, une CSG/CRDS progressive. A défaut, la gauche va se retrouver contrainte de proposer peu ou prou la même chose que la droite : un transfert de cotisation vers un mélange de TVA et de CSG !

Le gouvernement de François Hollande pourrait aussi s’attaquer aux retraites chapeaux des grands patrons et aux régimes très spéciaux de nos députés et de nos hommes politiques. 

Une vraie réforme des retraites devrait permettre en outre de payer des retraites minimales décentes qui ne devraient pas être inférieures au seuil de pauvreté. Ce qui était possible de faire dans une France sortie exsangue de la guerre ne le serait pas dans un pays riche ! 

De l’argent il y en a, il y en a même beaucoup. Et c’est en allant le chercher là ou il se trouve que l’on pourra assurer une protection sociale de haut niveau à l’ensemble de la population, de mettre fin aux cotisations instituées sur les pensions et même de revenir à une retraite calculée sur les dix meilleures années...

 

Photo Creative Commons : petite cuillère à confiture par cocoinzenl (http://www.flickr.com/photos/cocoinzenl/2317162412/)



24 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 3 juillet 2012 09:06

    pour en finir avec la propagande sur le probleme des retraites regarder ce PPS :

    http://2ccr.unblog.fr/2010/12/02/pps-retraites/

    ou lisez ce petit article :

    http://2ccr.unblog.fr/2011/09/23/retraites-le-grand-bluff/

    et ensuite allez demander des comptes au gouvernement, au patronat et aux actionnaires...


  • iris 3 juillet 2012 12:33

    J’ai 59ans -165trimestres cotisés-plus 3 t chomages-je travaille encore -ma société va mal et je ne peut pas partir à la retraite - mes patrons refusent de me licencier-et le repreneur veut baisser mon salaire et supprimer mes acquis-bien que le repreneur reçoive une aide d’un constructeur dont on parle actuellement -
    les services publics ne s’interessent pas aux pme et pte-et dans ces entreprise souvent pas de syndicats
    les salariés sont livrés au bon vouloir de leur direction-c’est le pot de fer contre le pot de terre-
    ce gouvernement va til prendre des mesures pour contrer ces injustices et s’y interesser ?? 

    rien est - sur


  • paul 3 juillet 2012 16:30

    Concernant les retraites - et le reste -, pour faire passer la même potion amère utilisée par son prédécesseur, Hollande ajoute un peu plus de sucre .Mais le résultat est le même .
    Pour « l’indexation annuelle automatique des pensions , basée aujourd’hui sur l’indice officiel des prix », il faut des précisions :
    Chaque 1er avril, les pensions sont revalorisées du montant de la hausse des prix ,évaluée par l’Insee pour l’année qui commence . La hausse de 2,1 % au 01/04/12 s’est décomposée en 1,8 % de prévision d’inflation pour 2011 + 0,3 % de rattrapage pour l’année précédente ( 1,2 au lieu de 1,5 % ) .

    Trop beau tout ça estime la Cour des comptes, qui souligne ( ou suggère ) qu’une revalorisation inférieure de 1 point par rapport à ce qui est prévu par les textes en vigueur permettrait d’économiser 750 millions d’euros sur les dépenses du régime général des retraites . Elle va même plus loin, expliquant que la maitrise de ces dépenses doit passer par une revalorisation basée sur la croissance et non sur les prix  ! Si croissance en berne,ce qui est actuel, revalorisation = 0
    Car comme l’estime Charles Beigbeder, l’une des voix du Medef, les retraités doivent prendre leur part de la rigueur .


  • Abou Antoun Abou Antoun 3 juillet 2012 17:56

    Le gouvernement de François Hollande pourrait aussi s’attaquer aux retraites chapeaux des grands patrons et aux régimes très spéciaux de nos députés et de nos hommes politiques.
    Là eut été le véritable changement.


    • Yohan Yohan 3 juillet 2012 18:38

      On peut ajouter les régimes spéciaux des fonctionnaires. Qui aura le courage de s’attaquer à cette inégalité flagrante ?


    • manech42 manech42 4 juillet 2012 00:25

      à yohan,


      Les fonctionnaires n’ont pas de 13ème mois, n’ont pas de comité d’entreprise, n’ont pas de prime de vacances, de tickets restaurant, de prime pour médaille du travail, etc..., si on réglait aussi ces injustices par la même occasion !

    • Dalva 4 juillet 2012 03:24

      @ Yohan

      Les fonctionnaires n’ont pas non plus de retraite complémentaire. La grande masse des fonctionnaires a des salaires médiocres même en incluant les primes, primes qui ne comptent pas pour la retraite.
      Comme beaucoup de Français, nombre d’entre eux n’ont pas fait toute leur carrière dans le même emploi, il est donc fréquent que leur retraite relève de plusieurs régimes : une partie dans le privé, une partie dans le public. Dans ce cas, chacune des pensions est réduite, c’est souvent défavorable.
      Enfin, je n’ai pas le chiffre en tête, mais il y a une forte proportion de précaires dans la fonction publique.
      Je commence à en avoir assez de lire ces lieux communs sur les fonctionnaires, répandus par des personnes mal informées qui ne prennent pas soin de vérifier leurs a priori.
      De plus, voir arriver votre observation derrière une remarque sur les retraites chapeaux est vraiment un amalgame insupportable (et sot, pour tout dire).
      Vous avez besoin de boucs émissaires, ce n’est pas une preuve de bon sens.


  • Wendigo Wendigo 3 juillet 2012 18:26


     Haaaa oui , mais en Allemagne .....

     Voila l’argument merdeux que l’on nous débite, pour justifier la chose. Sans pour autant préciser que l’Allemagne a un sérieux problème démographique que nous n’avons pas 

     Maintenant c’est aussi pour rendre la France plus compétitive ... et c’est pour cela que l’on encourage les entreprises Française à délocaliser, que l’on aide des banques sous addiction aux drogues boursières, plutot que d’aider les PME PMI, qui par non retour sur investissement fait aux banques, coullent .
     Pourquoi vouloire rêgler cette histoire de retraites, puisque la mode actuelle est aux licenciments ? Pour que l’on reste à pôle emplois au-dela de 60 ans ?

     Je ne ferais pas l’injure de demander si leur taux de connerie est de naissance, un don inné, ou si plus simplement c’est un acquis, une imbécilité achetée ; vu que je connais la réponse et ne pense pas être le seul .


  • ALasverne ALasverne 3 juillet 2012 18:48

    Ce qu’il faudrait également supprimer, c’est la décote, qui démolit le montant des pensions, vu les périodes de chomage/inactivité de plus en plus longues et fréquentes qui frappent les salariés. Rien n’est fait non plus pour les petites retraites qui devraient être exemptées de CSG/CRDS et revalorisées.
    Pour ma part, retraité de l’EN, je constate que devoir payer la CSG/CRDS fait que ma retraite est égale, aujourd’hui, à celle que je touchais trois ans auparavant.


  • citizenzen 3 juillet 2012 19:18

    Quand j’ai commencé à travailler, la retraite était à 65ans. Mitterrand l’a très imprudemment ramenée à 60ans sans considérer le futur. Droite ou gauche, peu importe, il s’agit d’un équilibre financier entre actifs et retraités, entre cotisations et pensions. La retraite à 60ans n’est pas réaliste face à notre pyramide des âges, elle l’est encore moins avec un taux de chômage élevé qui dure. Notre pays s’appauvrit chaque jour par une équation mortelle : trop d’inactifs, trop de retraités et pas assez d’actifs. Les mesures impopulaires ou injustes semblent hélas nécessaires pour préserver notre système social, l’avenir des plus jeunes d’entre nous et celui des générations futures. Soyons moins égoïstes et pensons à eux.


    • manech42 manech42 4 juillet 2012 00:31

      à citizenzen,


      J’en parlerai à mes amis qui travaillent dans une acierie, devant les fours à 50 degrés en effectuant les 3/8 depuis de nombreuses années, je vais leur expliquer qu’ils peuvent arrêter de travailler à partir de 60 ans car tu vas les remplacer, ce courage t’honore.

    • ALasverne ALasverne 4 juillet 2012 10:52

      Épuisant de voir sans arrêt les mêmes contre-vérités revenir.
      Ce qui coûte aux pays, d’abord, ce sont ceux qui font les lois. Regarde les salaires des ministres et députés, et de n’importe quel élu de commune de plus de 20000 habitants.
      Ensuite, ce sont les actionnaires et les patrons de grandes entreprises et PME qui s’octroient des revenus de confortables à somptuaires. Regarde l’échelle des revenus, du patrimoine qui s’ensuit : entre 2004 et 2010, les 10 % les plus fortunés ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 400 000 euros. Les 10 % les moins fortunés ont gagné 114 euros...
      Oui, au manque d’actifs. Mais qui le crée en délocalisant, en réinvestissant les bénéficies en Bourse, en licenciant pour les actionnaires. Le problème c’est le nbe de parasites en France, et le nombre d’aveugles...



  • Pierre-Joseph Proudhon Pierre-Joseph Proudhon 3 juillet 2012 22:15

    Le gouvernement de François Hollande pourrait aussi s’attaquer aux retraites chapeaux des grands patrons et aux régimes très spéciaux de nos députés et de nos hommes politiques.

    Mais il ne le fera pas !!!

    Comment le PS pourrait financer ses belles campagnes publicitaires si ses « généreux donateurs » payent « trop » d’impôts ?

    Quant aux régimes spéciaux des retraites des politicards professionnels, ils n’y toucheront surtout pas. Ils ne sont pas fous, comment pourraient-ils ensuite continuer à mener la grande vie alors qu’ils se sont faits virer par ces « ingrats » d’électeurs de merde ?

    La misère, c’est bien bon pour les gueux, tout le monde le sait.

    De plus, je ne sais pas si vous le savez, mais une retraite (confortable - pourquoi croyez-vous qu’ils se battent ?) de ministre est à vie, et même plus. Elle peut être convertie en PENSION pour les héritiers !!!

    Alors tous nos « petits problèmes », ils s’en foutent car ils sont bien au dessus de tout ça. Mélenchon en premier. C’est facile de faire de beaux discours quand on gagne plus de 12 000 € par mois, dont la plus grande partie n’est même pas imposable !!!

    Et vous continuez à voter pour ces escrocs ?

    Et je suis sûr que les manifestants ne se bousculeront pas trop dans les manifs, parce que c’est un gouvernement de « Gôche ».

    Le PS et ses alliés ne sont que des clones de l’UMP.
    Seul le discours change, mais les FAITS sont bien les mêmes.

    Et se sont toujours les mêmes qui se font niquer.

    « Être GOUVERNÉ, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni le titre, ni la science, ni la vertu... Être GOUVERNÉ, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! »


  • Croa Croa 3 juillet 2012 23:49

    Oui, le problème c’est la diminution du travail nécessaire pour faire tourner l’économie. Il est paradoxal de vouloir allonger la durée du travail alors que celle-ci diminue !

    Bien sûr qu’il faut revenir au 37,5 ans de cotisation par salariés ! (Au moins , car en fait la durée réelle du travail diminue : Plus d’années d’études et des travailleurs plus vite jetés dehors !))

    En ce qui concerne les entreprises, celles-ci ne cotisent pas !
     Une des solutions serait de remplacer leurs cotisations virtuelles (prélevées en fait sur le coût du travail par une supposée « part patronale » sur celui-ci) par une véritable cotisation (prélevée donc sur les bénéfices bruts.) Avec ce systèmes les entreprises qui réduisent la part travail pour produire payeraient plus alors qu’avec le système actuel c’est le contraire !


  • manech42 manech42 4 juillet 2012 00:37

    Rien ne sort jamais des blablas, la vérité se trouve dans la rue, il faut bloquer le pays jusqu’à ce que les choses changent, croyez un vieux travailleur qui a vu son salaire réévalué de 20% en 68 comme par miracle après un mois de blocage du pays, le travail coûte cher aux patrons parait il, mais arrêtez de travailler pendant un mois et vous allez les voir hurler et sortir leur chéquier pour vous payer ce que vous leur demanderez pour reprendre le boulot, alors, un peu de courage. 


  • mortelune mortelune 4 juillet 2012 02:42

    Il devrait y avoir une loi pour obliger un parti à changer de nom dans le cas où il ne représente plus les valeurs qu’il est censé représenter. Le PS 2012 devrait donc s’y soumettre et s’appeller le Parti Démocratique. La contre réforme de la retraite à 60 ans est à l’image de ce qui se passe dans tous les domaines ; le nucléaire, l’école, la santé, l’euro, l’europe, l’Otan, la Syrie, etc... « Le changement c’est maintenant » n’est pas un mensonge puisque c’est la première fois de l’histoire de France que rien ne change après une élection présidentielle. 


    • Croa Croa 4 juillet 2012 06:47

      « et s’appeller le Parti Démocratique  »

      Même pas !

      C’est quoi la « démocratie » ???


    • mortelune mortelune 4 juillet 2012 09:48

      Parti Démocratique oui en effet la démocratie est bafoué elle aussi. Pourtant les initiales sonnent juste ;o)


  • Dalva 4 juillet 2012 03:47

    Bonjour,

    Ca fait plaisir, cet article. 
    Je suis très surprise de voir aussi peu de réactions sur le sujet des retraites avec les centaines de milliers de personnes qu’on a vu descendre dans la rue face aux lois de démantèlement successives (la dernière fois en 2010).
    Toute la presse parle de « retour à la retraite à 60 ans », dans le meilleur des cas de « retour partiel ». Pas un journaliste pour expliquer le sens du décret, qui n’est en fait qu’une extension d’un an du dispositif « carrières longues ».
    Normal, c’est compliqué la retraite, et il faut prendre le temps de comprendre, aucun journaliste n’en a le temps.
    En 2010, le PS était dans les manifs, mais même à l’époque, ils étaient d’une prudence de sioux et se gardaient bien de dire ce qu’ils désapprouvaient.
    Pour ma part, 60 ans à la rentrée, 41 ans et demi de validés, mais deux années de chômage. Je pense que je n’y aurai pas droit, au décret Hollande.
    Ca ne va concerner qu’un tout petit nombre de personnes. Pas étonnant que ça ne coûte pas cher...
    Non, il n’y a pas de « retour à la retraite à 60 ans », même « partiel ».
    Je sors du sujet, mais ça me semble à mettre sur le même plan : personne ne soulève non plus le rognage par couches successives de la Sécurité sociale et des mutuelles.
    Tout le monde dort ou quoi ?

  • iris 5 juillet 2012 09:11

    LE PS c’est des demis mesures -ils veulent etre au centre -et cela n’apporte rien -
    c’est mieux quE NS mais pas le perou !!
    j’ai voté au 2e tour HOLLande pour ne pas avoir la droite mais vu les mesures qu’ils prennent en ce moment ......
    la prochaine élection c’est ML qui passera -pour tout foutre en l’air....


  • JP94 6 juillet 2012 01:53

    Bravo de revenir de façon claire et si précise sur une question fondamentale pour nos droits et notre vie , de luttes mémorables face à Fillon, lequel n’avait pas cédé .

    Les mêmes mesures ont été prises par Zapatero en Espagne à l’époque ( Un 1er ministre PS décrétant la retraite à 67 ans ... quand on voit où en l’Espagne à présent qu’on ne nous dise pas que ça sauve l’économie !) et Schröder en Allemagne ...

    Donc pas de hasard si on n’en parle plus .... alors que cette casse n’est pas si ancienne et précède la crise , curieusement ... Drôle de solution ! A l’époque , on disait que la Gauche rétablirait nos Droits ... à croire que c’est pour éviter cela qu’en 2007 on a laissé passer Sarkosy ...

    Le but est de paupériser les salariés car qui travaillera jusqu’à 67 ans ? relever l’âge de la retraite de 2 ans chez GM a déjà fait diminuer l’espérance de vie de 5 ans ...

    En Amérique latine , les mesures sont inversées et l’âge de la retraite pour tous diminuée ( parfois à 57 ans ) et l’économie ne s’en porte pas plus mal - les salaires minimaux sont aussi augmentés en Uruguay , au Vénézuela et les gens profitent mieux de leur vie .

    C’est donc un choix politique .

    Les jeunes aujourd’hui , diplômés ou non , commencent par :
     1 ) des études en moyenne plus longues.
     2) du chômage avant d’avoir travaillé .

    Alors à 60 ans ils auront combien d’annuités - et calculées sur quelles bases ? Vont-ils vivre dans la misère ? quelle régression programmée ! Etre solidaire et penser au futur c’est exiger la retraite au maximum à 60 ans - et pourquoi pas moins ?
    Vouloir vivre mieux est légitime .
    La retraite à 60 ans par FH s’adresse à 110 000 salariés ...à peine 10 % ... 90 % vont être dans la galère !

    A lire l’augmentation spectaculaire du PIB entre 2000 et 2010 en France ( d’après tableaux de l’INSEE ) , on se demande vraiment pourquoi cette richesse produite ne profite pas aux gens . Où va-t-elle ?

    Dans les manifs , on était nombreux mais ce mouvement ne se traduit pas puissamment politiquement alors que pourtant les gens soutenaient les mots d’ordre ... mais l’habileté de nos dirigeants en place consiste à faire croire que rien n’est possible ... et pourtant !

    Pourquoi notre nouveau gouvernement recule-t-il avant d’avoir commencé ? parce que son rôle a changé .
    Il a acquis les pouvoirs , il dirige l’assemblée et le reste .... alors il mène la politique de son choix .
    Nous n’avons pas à croire que c’est le seul possible ! Luttons et on verra alors émerger des propositions comme si elles avaient toujours été là alors que ces propositions , au fond , seront les nôtres .


  • Croa Croa 8 juillet 2012 08:39

    Merci à AgoraVox d’avoir resélectionné cet article pour l’édition dominicale (moi je l’aurais mis carrément à la une !)

    J’ajouterais que non seulement cette mesurette est du vent mais aussi que son impact à long terme est absolument nul sur les pensions de retraites, lesquelles continueront à se dégrader conformément aux objectifs européens.

    Ce truc est démonstratif de ce qu’est le PS : une imposture ! 


  • jourdan 8 juillet 2012 20:17

    Oui, c’est probablement une mesurette .. et alors ??

    Ceux qui arrivent à la retraite actuellement ont TOUT eu : les trente glorieuses, le pétrole pas cher, le boulot à foison, l’immobilier pour une bouchée de pain .... Et ils voudraient continuer à vivre sur la bête ?? Le mot « solidarité » ils connaissent ? Ils ont brulé la chandelle par les deux bouts et l’addition est pour nous ?

    Vous voulez la guerre des générations ??

    « Nos enfants nous haïrons ». Extraits :
    Des retraites à payer, une nation paresseuse, une planète abîmée... Un jour, nos enfants auront 20 ans, 30 ans, 40 ans. Alors, pleins d’espoir et affamés d’avenir, ils comprendront que nous, les baby-boomers, leur avons laissé une société usée et mitée.
    Ce jour-là, ils nous haïront. Et ils auront raison. Nous avons eu tous les atouts en main, nous avons grandi dans une société en pleine croissance. Pourtant, nous sommes la première génération qui laissera moins à la suivante que ce qu’elle a reçu de la précédente. Et c’est le pire qu’on puisse faire à ses enfants leur léguer des dettes. Il ne s’agit pas de peindre le futur en noir. Mais de jeter un regard lucide sur ce que nous avons fait et de lancer les chantiers de l’avenir. Avant qu’il ne soit trop tard.


    • Croa Croa 8 juillet 2012 22:34

      Sauf que dans les manifs on cherche vainement les jeunes ! Et même les « encore jeunes », ceux de la bof génération ayant commencé à se laisser grignoter et qui récolte là le fruit de son insouciance !

      Les baby-boomers s’en tirent bien, c’est vrai mais c’est peut-être parce qu’ils ont été les derniers à ne pas s’être laissé faire... Ils sont les premiers désolés de ce qui s’est passé après !

      Les retraites sont payés par les actifs au travail sauf... que ce qui ne sera plus payé demain et n’ira plus dans la poche des futurs vieux (actuels jeunes) ne sera pas perdu pour tout le monde !

      Cette récupération n’ira pas à ceux qui seront alors dans la tombe...
      Au cas où il y aurait un doute ! smiley


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