mercredi 19 juin 2013 - par Robert GIL

Retraites, c’est la caisse finale !

Le gouvernement obéit aux injonctions libérales de la Commission Européenne et prépare une nouvelle contre-réforme des retraites. La propagande est en marche sur le déficit des régimes de retraites, les sacrifices à consentir pour les sauver, les « mesures inévitables à prendre de toute urgence ». Une retraite décente, qui permette de profiter de la vie après le travail, et mette chacun et chacune à l’abri d’une vieillesse dans la misère, est un droit élémentaire.

Hollande, Ayrault et le gouvernement embringuent les organisations syndicales dans une négociation avec le patronat pour préparer la seconde conférence sociale qui se tiendra le 20 et 21 juin 2013 ! D’un coté, nous avons le Medef, qui avec Parisot, s’est déclarée pour un allongement de la durée des cotisations à 43 ans, avec un recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans ! De l’autre la CGT qui préconise d’augmenter les salaires, d’arrêter la politique d’austérité pour un retour à la croissance. Au milieu nous avons la CFDT qui attend patiemment pour sans doute, une fois n’est pas coutume, pencher du coté du Medef. Pour mémoire, la dernière négociation gouvernement/syndicat/Medef a déjà abouti à l’ANI qui flexibilise le travail et détricote le code du travail ! A cette occasion la CFDT avait voté comme le Medef…

Cette nouvelle conférence sociale, axée principalement sur les retraites, va aggraver le chômage des séniors car ils vont se retrouver plus longtemps au chômage. Des séniors qui ne trouvent pas d’emplois, (trop vieux dès 55 ans), alors pourquoi allonger l’âge de la retraite à 65 ans voire 70 ans ! Statistiquement, pour ces Français, le maintien plus longtemps en activité signifie maintien au chômage : la réforme transforme de « jeunes retraités » en « vieux chômeurs ». Et les jeunes qui cherchent un emploi, malgré leurs études, se retrouvent en état de précarité par la multiplication des contrats à durée déterminée, des stages non rémunérés et des intérims pour tout horizon. Les jeunes dans la galère et les vieux dans la misère, c’est tout ce que semble être capable de nous proposer ce gouvernement, où est la différence avec le gouvernement Sarkozy ?

Pour justifier cette nouvelle réforme, on nous ressort de vieux arguments qui seraient l’allongement de la durée de la vie, la dette et les déficits, mais sans tenir compte par exemple des exonérations patronales. L’on se garde bien de préciser que si l’espérance de vie a pu augmenter, c’est aussi grâce à un départ à la retraite à 60 ans. Et si le régime de financement des retraites est menacé, c’est parce que depuis des années tous les gains de productivité ont été accaparés par les patrons et par les actionnaires, ce sont les multiples exonérations et subventions combinées aux bas salaires et l’explosion du chômage, car rappelons que plus d‘emplois et de meilleurs salaires sont plus de budget pour les retraites.

Ce n’est pas un problème de démographie, c’est un problème d’emplois, de salaires de recettes. Sur les retraites, il n’y a rien à négocier, si ce n’est de revenir aux 37 ans et demi de cotisation à taux plein à 60 ans ; le projet de réforme de retraite est indécent, les meilleures années de retraite sont de 60 à 65 ans et les années les plus dures de travail sont de 60 à 65 ans. Il y a donc fort à parier qu’avec la réforme telle qu’elle se prépare l’espérance de vie va inexorablement reculer.

Les pistes avancées avec insistance sont : un allongement de la durée de cotisation, (jusqu’à 44 annuités pour toucher une pension complète), une hausse de la CSG, (notamment pour les retraités eux-mêmes), et un alignement vers le bas de tous les régimes ! Alors que les solutions seraient de réaliser l’indexation des retraites sur le salaire moyen, d’en finir avec le scandale des exonérations de cotisations patronales, d’augmenter le SMIC et de rétablir une échelle mobile des salaires. Ces mesures effaceraient automatiquement le besoin de financement des retraites ! Ce qu’il faut changer, c’est notre système économique qui génère des inégalités et un accaparement sans fin des richesses produites par un petit nombre d’individus. Il est urgent de reconquérir notre système solidaire face aux offensives des organismes privés désireux de mettre en place un système individualiste du chacun pour soi…

 Jean Pierre ACASOCA sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/06/18/retraites-c-est-la-casse-finale/

lire également : RETRAITES : LE GRAND BLUFF !!!



7 réactions


  • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 19 juin 2013 09:23

    HALTE........AU SUPER REGIME DE RETRAITE DES ELUS NATIONAUX

    5000 euros/mois pour 120 mois de cotisations

    AU FAIT CES PORCS QUI NOUS REVIENNENT A SI CHER 2500 EUROS/JOUR

    QUEL PARTI A PART LE FDG/PCF dénoncera cette ESCROQUERIE


    • Robert GIL ROBERT GIL 19 juin 2013 09:29

      Le NPA preconise que la politique ne soit plus un metier et que les elus doivent etre renumeré avec le salaire moyen des français, que le nombre de mandats doit etre limiter, le cumul interdit et qu’ils soient revocables...malheureusement meme au FDG/PC certains ont fait de trés belles carrieres et ne sont pas prés de s’en aller !

      voir : MAIS QUE VEUT LE NPA ?


  • Gabriel Gabriel 19 juin 2013 09:45

    Et pendant ce temps des millions de jeunes de moins de 25 ans, diplômés ou pas, cherchent  désespérément un emploi. Et après on s’étonne de la montée de la délinquance, de la désespérance, de la violence, des commerces parallèles, du marché noir, du travail au black ect … Le système financier adoubé par nos dirigeants est entrain de sacrifier des sociétés entières sur l’autel des profits. Cependant, pendant que l’on demande des sacrifices à la majorité une minorité de petits malins (Ceux qui tirent les manettes et tentent de nous faire avaler des couleuvres) s’enrichissent honteusement, sans pudeur.

    La F.M.I.C. est la Fortune Minimum pour Intégrer le Classement des 500 premières fortunes de France. Le ticket d’entrée est à 60 millions d’euros en 2011, alors qu’il n’était qu’à 15 millions en 1996, une progression stupéfiante ! Rappelons qu’en 15 ans, pendant que les super riches voyaient leur fortune multipliée par 4, le P.I.B. n’augmentait que de 63% et le S.M.I.C. de 57%. Injuste, non ? 

    Seul paramètre à peu près invariable dans la période, les revenus. L’écart entre les 10% de foyers les plus pauvres et les 10% les plus riches est resté stable, avec un rapport de 1 à 5 qui tend même à diminuer légèrement. L’explosion vient de la grande hétérogénéité de la catégorie des 10% de Français les plus riches.

    Entre 1998 et 2005, les augmentations des revenus sont de :

    - 5% pour les 90% les moins riches ;

    - 20% pour les 1% les plus riches ;

    - 32% pour les 0,1% super riches

    - 43% pour les 0,01% méga riches (3500 foyers)

    A cela, une explication, plus vous êtes en haut de la pyramide, moins votre richesse provient de vos revenus. Les 3500 méga riches doivent leur position à leur patrimoine, pour les deux tiers : or, en France, les revenus du capital (revenus de capitaux mobiliers et fonciers, plus values…) ont non seulement augmenté plus vite que les revenus du travail, mais ils sont moins imposés !

    Voir le graphique joint, c’est assez révélateur.

    http://www.inegalites.fr/spip.php?article1393

    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/niveau-de-vie-comment-les-inegalites-se-sont-creusees-en-france_381937.html

     


  • Jean-Louis CHARPAL 19 juin 2013 10:25

    Une simple lutte efficace contre la fraude et l’évasion fiscales permettrait de renflouer les caisses sans aucun problème.

    Mais dans le système ultra libéral, seuls les pauvres doivent payer !


  • fredleborgne fredleborgne 19 juin 2013 21:30

    Bon article qui résume assez bien ce qui nous attend.


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