lundi 28 novembre 2011 - par Gérard Luçon

Sarko court après les Roms, et la Roumanie après 73 kilogrammes d’uranium

Branle bas de combat au sein de l’AIEA, Bruxelles est sens dessus dessous, et pendant ce temps là Paris, sous la houlette du Hutin, essaye de renvoyer tout ce qui est basané et pas musulman vers la Roumanie. Priorité des priorités, la chasse au mendiant qui pollue nos gares et nos intersections et qui pourrait, un comble, prendre la place de nos immigrés bien de chez nous dans les files d’attente de Pôle Emploi.

Pendant ce temps là l’UE a d’autres chats à fouetter, nettement moins électoraux mais « oh combien » plus sérieux … 73,5 kilogrammes d’uranium roumain se promènent entre Pitesti (Roumanie), l’Ukraine, la Moldavie et le Proche Orient !

Alors laissons tomber la chasse à l’homo-romanicus (ou à l’homo-romanichellus) pour nous intéresser à ce que notre gouvernement, chantre de la sécurité nucléaire, semble ne pas être capable de comprendre. Mais peut-être est-ce dû au fait qu’Areva n’a pas briefé « notre » président et ne lui a pas écrit son discours, et donc il ne sait pas quoi dire.

Il fut un temps, sous l’ère de Nicolae Ceausescu, où la Roumanie disposait d’environ 200 mines d’Uranium. En cette époque bénie de la guerre froide l’URSS disséminait ses lieux de production et de traitement. Fin 1989 in coup d’Etat change le régime de Ceausescu et l’appareil du Parti Socialiste Roumain reprend le pouvoir avec deux personnes en moins, Nicolae et Elena Ceausescu, abattus pour éviter l’embrasement du pays.

Les nouveaux chefs, dont Ion iliescu (soutenu par Gorbachev et Reagan puis Bush père) et Petre Roman s’empressent de ne virer personne et de distribuer à chacun des anciens de la nomenclature sa prébende, et tous ces anciens communistes deviennent, en deux coups de cuiller à pot, des anti-communistes. 

Restent les dossiers brûlants, redistribution des terres confisquées (par encore résolu en 2011), usines polluantes et déficitaires (privatisées en transformant certains des anciens nouveaux pro-anti-communistes en milliardaires), partage des avoirs cachés des Ceausescu (entre une partie de cette nouvelle nomenclature qui permet de créer des chaînes de TV privées), création d’un comité d’étude des archives de la sécurité (dont certains membres sont eux-mêmes des anciens collaborateurs), bref une superbe arnaque cautionnée par l’Occident. 

Parmi ces dossiers l’un est particulièrement suivi par les russes et les américains, à savoir ces fameuses mines et centres de traitement de l’uranium. En 20 ans ces mines vont passer de 200 à 20, les 180 fermées ont leurs entrées dynamitées, purement et simplement. 

Dynamiter ne signifie pas neutraliser ou empêcher l’accès, bien au contraire, et l’ingéniosité aidant ces mines vont continuer à produire de l’uranium en dehors de tout contrôle, elles continuent encore. Celles qui restent officiellement en service voient une décision externe (Russie-USA) les toucher, on supprime leur stock et on envoie tous vers Moscou. Ainsi, en 2003, 13 kg d’uranium à usage militaire ont été transportés en secret, via l’aéroport d’Otopeni, de Pitesti vers la Russie avec l’aide des USA. Officiellement c’étaient les derniers stocks d’uranium à usage militaire.

Cf lien http://www.realitatea.net/romania-a-trimis-in-rusia-peste-50-de-kilograme-de-uraniu-imbogatit_551927.html et http://www.bitpress.ro/articole/dezvaluiri/3591/fotografii-de-la-evacuarea-ultimei-transe-de-uraniu-de-la-icn-mioveni.html ainsi que http://www.antena3.ro/romania/romania-nu-mai-poate-fabrica-o-bomba-atomica-ultima-incarcatura-de-uraniu-a-plecat-in-rusia-video-74881.html

Suite à ce transfert est annoncé que la Roumanie ne peut plus produire de bombe atomique ! Mais qui n’a jamais annoncé qu’à l’époque elle pouvait ?

On découvre toutefois que subsiste une association (association des propriétaires d’uranium B24) enregistrée le 2 juin 1999 dont la dernière déclaration d’activité est le 21 juillet 2004 et les derniers travaux postérieurs à cette date, à savoir le 5 août 2004 ... voir ce lien :

http://www.firmepenet.ro/Asociatia-De-Proprietari-Uraniu-B24-Cod-Fiscal-11808908.html

 

Cette année nouvel article dans la presse écrite (mais aussi TV (ProTV et ProTV International dans l’émission Romania te iubesc), où l’on apprend que la production a non seulement continué, de manière sauvage, mais cette fois les russes et les américains ont raté la marche et plus de 70 kilogrammes d’uranium à usage militaire (voir encart plus loin en langue anglaise) ont purement et simplement disparu, sortis de Roumanie vers l’Ukraine, la Moldavie et apparemment le proche et le moyen orient. Cf lien http://www.libertatea.ro/detalii/articol/alerta-nucleara-362731.html et aussi http://www.nuclearinfo.ro/index.php?pgc=detalii&id=166

 

Un article parait y compris en langue anglaise dans Bucharest Herald : http://www.bucharestherald.ro/dailyevents/41-dailyevents/27300-alarma-in-romania-hoii-de-uraniu-bomba-atomic , le voici :

„Although it seems a conspiracy theory, one cannot help wonder : is someone preparing a nuclear bomb ? Recent thefts seem to back this scenario : a few months ago, classified documents about Romanian nuclear fuel manufacturing technologies vanished and on Monday, 73.5 kilos of uranium ore, the main ingredient for the bomb, were stolen, according to Libertatea.

The National Uranium Company informed the National Commission for the Control of Nuclear Activities that eight welded containers, containing 73.5 kilos of uranium, disappeared. They were kept in a special concrete bunker with a metal door.

On May 27 this year, a commission of the National Autonomous Company for Nuclear Activities, Pitesti Nuclear Research (SNC) branch ruled that 75 entries in the registry of state secret materials, which represented classified information, were “irremediably lost.” SNC said the disappearance of those documents was not a threat to national security, but the list of missing documents includes elements of Romanian technologies for manufacturing nuclear fuel.

A commission of the Romanian Intelligence Agency went to Pitesti to start an investigation, which is not yet over. The National Commission for the Control of Nuclear Activities is also investigating the disappearance of the uranium ore.

The uranium ore extracted from Bihor and Bistrita mines is carried to Feldioara Plant, where it is processed into uranium dioxide, which is the nuclear fuel. Then it is taken to the Pitesti factory to be introduced in special containers, after which it is sent to Cernavoda, to fuel the reactors.

Nuclear fuel can make the bomb

“In a nuclear reactor, the uranium introduced as fuel turns into heat and plutonium. Plutonium is the base material used in nuclear bombs. This is nothing extraordinary, you can find this information on the Internet,” said physicist Gabriel Pascu, former employee of the Cernavoda nuclear plant.

In other words, if you have uranium ore and the manufacturing technology, exactly what disappeared in Romania, all you need is a reactor, which can be built in the kitchen, as a Swede did earlier this year. „

 

Alors comme l’affirment haut et fort nos dirigeants, rien à craindre, le nucléaire, c’est la sûreté !



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