jeudi 6 juin 2013 - par Robert GIL

Soumission ou révolution

Tout a été fait pour détourner les Français de la politique.Pour la plupart des gens, la politique, ça se résume à un combat des chefs que l’on tranche, de temps à autre, d’un négligent bulletin de vote. Et après, on s’étonne que le petit peuple se désintéresse de la chose publique ! Pour le moment cet attentisme et ce fameux individualisme tant mis en avant maintiennent le statu quo du système en place.

La société est en totale mutation. On est passé d’une société largement ouvrière à une société marquée et traumatisée par le chômage avec, et c’est loin d’être négligeable, un espace rural déserté, soumis à la concurrence des agricultures étrangères. Le tissu social a subi des modifications en profondeur. La mise en place des technologies informatisées et automatisées a transformé les lieux de travail, lesquels se sont dépeuplés. Les salariés, quel que soit leur activité, ont davantage de rapport avec un écran qu’avec des collègues.

La rue est toujours plus l’affaire de véhicules en nombre croissant, de pollution, de stationnement et de bouchons. La rue est de moins en moins un espace convivial, elle est un lieu pour passants pressés.

A un niveau supérieur, le célibat et le recul du mariage ou de la vie à deux fabriquent une solitude massivement partagée et la pratique collective du divorce plonge les familles dans l’homoparentalité. Les personnes âgées vivent plus longtemps, mais seules et fragilisées. Le seul lieu de rendez-vous, c’est la télé…

La télé a subi une orientation recherchée et obtenue : l’émission triviale, facile, bêtement ludique, qui incline à la passivité, à la perméabilité. Télé réalité, variétés, séries, essentiellement US, infos tronquées et manipulées. Le soir, après une journée de travail souvent abêtissant, l’aire de repos est cette émission de télé lourde et glauque dans laquelle se vautrent des millions de téléspectateurs.

Il y avait un parti, le PCF (qui n’est plus que l’ombre de lui-même), qui cultivait la solidarité et la pratiquait. C’était les réunions, le porte à porte, les tracts à la porte des usines, des bureaux, des lieux de travail, la vente de la presse, sinon quotidienne, du moins hebdomadaire. Les gens rencontraient les gens, discutaient, échangeaient. Il y avait des actions communes : manifestations, meetings, débats, fêtes, permanences pour parler des difficultés et les surmonter. Tout un peuple militant tissait un maillage humain vivant, chaleureux et solidaire.

Désormais, c’est l’inquiétude, voire l’angoisse, du crédit, du chômage, des impayés, d’être jeté à la rue. Pour des millions de personnes se sont toujours les fins de mois angoissants, les difficultés à vivre, à s’en sortir, à exister. Leurs seul horizon est la réalité des villes surpeuplées, des campagnes désertées, la solitude, le rêve et la fuite par M6, TF1, la médiocrité, l’imbécillité. Le sport tient lieu de diversion. Tout y passe : les blessures, les transferts, la vie intime des joueurs. On fait dans le people et l’événement : chanteurs, acteurs, personnalités. Est-elle enceinte ? C’est dans la presse. Est-il trompé ? Aussi. On a fabriqué des « fans », des millions de gens seuls qui croient vibrer par procuration.

Et c’est l’air malin qu’on proclame : « Tous pourris ! » ou « Je ne fais pas de politique, tous les mêmes ! », ce qui est, pour une bonne part, la stricte réalité.

Et c’est ainsi qu’on bombarde, occupe, tue dans des pays entiers. L’Irak, la Libye, la Côte d’Ivoire, la Syrie, peut-être demain l’Iran. Dans une sorte d’indifférence générale qui fait de notre monde un univers froid. C’est ainsi qu’on enchaîne les Grecs, les Espagnols, les Portugais, les Italiens, les Chypriotes et les… Français. De prétendues dettes, de réels plans d’austérité, des drames et des tragédies.

Mais l’attentisme, c’est une façon d’absorber, d’intérioriser, d’assimiler et de comprendre. Dessous, s’opère le mécanisme intellectuel, la prise de conscience. La colère sourde, la colère gronde. Et gare à la revanche quand tous les peuples s’y mettront…

D’après YAPADAXAN sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/05/20/soumission-ou-revolution/

Lire également : TOUS POURRIS !… POURQUOI ?



13 réactions


  • julius 1ER 6 juin 2013 09:12

    merci Robert de mettre l’accent sur ce qu’est devenu le quotidien de la plupart des gens, sans noircir le tableau puisqu’il est déjà bien noir de son propre chef, pour ma part j’ai l’impression que l’on est en plein cauchemar et que celui-ci s’auto-alimente pour ne pas finir.

    Je voyais JF Khan, hier soir dire à la télé, que le pays n’avait plus de projet, c’est pour cela qu’il n’y avait pas d’espoir pour la plupart des gens, tout le monde ou beaucoup ressentent cela, car il est clair que sans un grand projet collectif, le pays ira de plus en plus mal, on dit souvent la somme des intérêts particuliers ne représente jamais l’intérêt collectif, c’est on ne peut plus vrai, et toujours d’actualité ......... ;; ;

  • Karol Karol 6 juin 2013 10:33

    Merci encore pour ce partage. Jusqu’à quand seront-nous condamnés à être les spectateurs au mieux conscients de ce désastre. Les syndicats et les partis politiques, qui défendaient le petit peuple et essayaient de proposer une alternative, un espoir, ont baissé pavillon. L’extrême gauche a disparu, les écolos vont à la soupe du pouvoir, Mélenchon vocifère, la gauche libérale en alternance avec la droite décomplexée, gèrent avec plus ou moins de brutalité, les intérêts d’une oligarchie de plus en plus puissantes. Les médias, chaque jour, essaient encore de nous convaincre qu’il n’y a pas d’autre alternative que de se retrousser les manches pour alimenter le grand marché. L’individu, dans cette course effrénée à la consommation, aliéné par un travail de moins en moins valorisant, ne s’y retrouve plus et est bien fatigué.
    Comment-faire pour qu’il retrouve la force de s’arrêter, de réfléchir et d’échanger pour demain tracer un autre chemin. ?
    Ne nous reste-t-il qu’à continuer à déposer nos petits papiers dans cette nuit bien longue ?


  • viva 6 juin 2013 10:57

    La confiscation du pouvoir par des oligarches qui ne prennent plus la peines de respecter leurs engagements. Toutes les mesures sont prises contre les citoyens sans qu’a un seul moment il soit consulté.


    J’’en conclus que nous sommes en dictature et qu’il faut que tout le monde en prenne conscience.

    N’oublions pas que le peuple souverain n’est pas obligé d’obéir a des dictateurs il a même un devoir sacré vis a vis d’eux .....

    • Akerios Akerios 7 juin 2013 10:38

      Je suis d’accord avec toi viva :

       " Toutes les mesures sont prises contre les citoyens sans qu’a un seul moment il soit consulté

       Exact mais c’est au niveau du parlement Européen . Au contraire dans chaque pays d’Europe on demande leurs avis aux peuple et comme pour la France ensuite on n’en tient pas compte ! 

       

       

      Bonjour,

       

      Un rappel :

      Le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe est une consultation populaire qui a eu lieu le 29 mai 2005

      En 2005, les Français disaient un NON massif à la Constitution européenne : en 2008, Nicolas Sarkozy a passé outre la volonté du peuple exprimée dans ce référendum et a fait ratifier cette même Constitution européenne, sous l’appellation Traité de Lisbonne, par voie parlementaire.

       

      Cette victoire du Non est un rejet massif du libéralisme, générateur de précarité, de chômage, d’insécurité sociale, d’abandon des services publics, et d’un nouvel esclavage pour les salariés. C’est un rejet d’un modèle de société où l’homme est au service de l’économie, et non l’économie au service de l’homme. C’est le rejet d’un monde où l’homme, la nature, ou la culture sont considérés comme des simples marchandises.

       

      De son côté, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a déclaré que « le rejet du traité », qu’il a dit « regretter », signifiait « le rejet du pouvoir ». « Les Français ont exprimé (...) leur colère et leur exaspération » à l’égard du chef de l’Etat, qui, estime M. Hollande, « a refusé d’entendre les messages qui lui avaient été adressés » lors des précédents scrutins. Il a qualifié le vote non de « décision politique majeure grave pour l’Europe », souhaitant que celle-ci ne soit pas « la victime du désordre intérieur français ».

       

      Le rejet massif du libéralisme et d’une Europe contre le peuple : c’était donc le choix des français !

       

       

      L ’ UMPS lui a dit NON !

       

      OUI ROBERT GIL Soumission ou révolution !

       

      N. Sarcosy et F. Hollande sont ensemble . UMP et PS dans une fausse alternance pratiquent une même politique économique anti-sociale !

       

       

       

       

       

       


    • Akerios Akerios 7 juin 2013 10:43

      Je suis d’accord avec toi viva :

       " Toutes les mesures sont prises contre les citoyens sans qu’a un seul moment il soit consulté

       Exact mais c’est au niveau du parlement Européen . Au contraire dans chaque pays d’Europe on demande leurs avis aux peuples et comme pour la France ensuite on n’en tient pas compte ! 

      Je m’explique et développe plus bas dans un message pourquoi et comment .


    • Akerios Akerios 7 juin 2013 10:47

      Je suis d’accord avec toi viva :

       " Toutes les mesures sont prises contre les citoyens sans qu’a un seul moment il soit consulté

       Exact mais c’est au niveau du parlement Européen . Au contraire dans chaque pays d’Europe on demande leurs avis aux peuples et comme pour la France ensuite on n’en tient pas compte ! 

      Je m’explique et développe plus bas dans un message pourquoi et comment .

       

      ...


  • ZenZoe ZenZoe 6 juin 2013 12:05

    Pas bête ce que vous dites, cette désaffection des Français orchestrée par les élites dirigeantes pour qu’ils détournent les yeux au lieu de contester des pratiques abusives.
    Tout à fait exact aussi qu’il n’y a pas de projet collectif en France, et que c’est chacun pour sa pomme et que le reste crève - mais ça, je ne suis pas sûr que ce soit nouveau.


    • gogoRat gogoRat 6 juin 2013 12:32

       Cette histoire d’absence de « projet collectif » me semble surtout être une expression témoignant avant tout d’un ressenti : celui d’une absence de légitimité morale pour les actes de nos élus, Représentants, ou décideurs procédurièrement ’arrivés’ ! et celui d’une absence de justice ( la justice avec un petit j que chacun ressentira toujours en son fort intérieur, même s’il est tenu de respecter la Justice de son pays )

       Le premier « projet collectif » que devrait mener une démocratie ne devrait-il pas être d’améliorer les techniques de démocratie par lesquelles nous sommes censés discerner individuellement et collectivement un « intérêt général » ? Pour qu’un ’projet’ soit démocratiquement collectif, il faudrait que dès sa conception même, il ne puisse pas être délégué à des brigues, des clans, ou un petit lot d’individus ...

  • viva 6 juin 2013 13:13

    @parggorat


    Notre système politique est de bout de course, il est corrompus. 

    Les oligarches qui nous dominent ne l’entendent pas de cette oreille, pourtant il faut tous qu’ils quittent la politique pour laisser la place.

    Reste à savoir qui et quoi mettre à la place, seul les citoyens peuvent le décider mais de quelles façon imposer le changement sans rentrer dans des conflits sans fins ?

    • gogoRat gogoRat 6 juin 2013 14:51

      juste une piste - peut-être ? - mais à inventer ensemble, collectivement :

       un système, à officialiser, de cahiers de ’doléances-propositions, temps-réel, permanent, ouvert et accessible à tous ...

  • vinuxx vinuxx 6 juin 2013 16:33

    Cet état de fait peut s’expliquer par l’absence de politique viable de nos dirigeants, et en conséquence le désespoir sourd d’une majorité de citoyens. Ce n’est pas qu’ils n’ont plus d’idées, c’est que ceux sont des pions aux mains de Bruxelles, prenant à notre place toutes les décisions stratégiques en matière économique, social, commercial.. 


    Les gouvernements ne changeront rien tant qu’ils ne regagneront pas le pouvoir qu’ils ont perdu progressivement, notamment lorsqu’on nous a imposé la constitution européenne.
    Un projet d’une « autre Europe », ça fait 50 ans qu’on nous la fait, c’est impossible structurellement, ceux qui dirigent réellement l’Europe sont des libéraux convaincus.

    La seule alternative possible c’est la sortie de l’Europe de façon légale en invoquant l’article 50 du TFUE. Toutes les nations qui réussissent ont refusé l’UE. Sans ce premier pas toute politique nationale sera vaine. smiley

  • Frabri 6 juin 2013 18:54

    Dans les pays riches occidentaux la majorité des citoyen-ne-s vivent a peu prés normalement, donc ils n’ont aucune raison de se soumettre ou de faire la révolution.

    En France, 5 ème pays le plus riche de la planète, il y a 8 millions de pauvres, c’est beaucoup mais par rapport aux 65 millions de français-se-s c’est très minoritaires. Eux ils sont plus ou moins soumis et auraient des raisons de faire une révolution, mais avant qu’ils soient majoritaire il va falloir attendre quelques années, peut être même quelques décennies. D’ici là il y aura peut être des « nouveaux projets politiques », des « nouveaux projets de société », des « nouveaux projets de civilisation » mobilisateurs.pour le « peuple des abstentionnistes »

    Pour le moment il n’y en a pas. Hélas ! ! ! ! ! ! ! ! !


  • Akerios Akerios 7 juin 2013 10:27

    Bonjour,

     

    Un rappel :

    Le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe est une consultation populaire qui a eu lieu le 29 mai 2005

    En 2005, les Français disaient un NON massif à la Constitution européenne : en 2008, Nicolas Sarkozy a passé outre la volonté du peuple exprimée dans ce référendum et a fait ratifier cette même Constitution européenne, sous l’appellation Traité de Lisbonne, par voie parlementaire.

     

    Cette victoire du Non est un rejet massif du libéralisme, générateur de précarité, de chômage, d’insécurité sociale, d’abandon des services publics, et d’un nouvel esclavage pour les salariés. C’est un rejet d’un modèle de société où l’homme est au service de l’économie, et non l’économie au service de l’homme. C’est le rejet d’un monde où l’homme, la nature, ou la culture sont considérés comme des simples marchandises.

     

    De son côté, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a déclaré que « le rejet du traité », qu’il a dit « regretter », signifiait « le rejet du pouvoir ». « Les Français ont exprimé (...) leur colère et leur exaspération » à l’égard du chef de l’Etat, qui, estime M. Hollande, « a refusé d’entendre les messages qui lui avaient été adressés » lors des précédents scrutins. Il a qualifié le vote non de « décision politique majeure grave pour l’Europe », souhaitant que celle-ci ne soit pas « la victime du désordre intérieur français ».

     

    Le rejet massif du libéralisme et d’une Europe contre le peuple : c’était donc le choix des français !

     

     

    L ’ UMPS lui a dit NON !

     

    OUI ROBERT GIL Soumission ou révolution !

     

    N. Sarcosy et F. Hollande sont ensemble . UMP et PS dans une fausse alternance pratiquent une même politique économique anti-sociale  ! 

     

     

     

     

     


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