mercredi 10 décembre 2008 - par darthbob

UMP : La guerre de succession !

Alors que toute l’attention des analystes politiques s’est focalisée sur la guerre des roses au PS, se trame en coulisse une guerre des boss de l’UMP. Voici un résumé des épisodes précédents, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy.
Phase 1 : Surtout, ne pas nommer de chef à l’UMP
 
Depuis l’élection présidentielle de 2007, l’UMP a été managée directement par l’Elysée, grâce au concours de Patrick Devedjian, écarté des prestigieux ministères qu’il convoitait.
 
Des adjoints aux fortes personnalités lui ont toutefois été imposés pour s’assurer du bon fonctionnement de la machine électorale du président : Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet et Christian Estrosi en tant que secrétaires généraux adjoints.
 
Dans le système mis en place par Nicolas Sarkozy, il n’y a pas de place pour d’autres décideurs que lui-même. Les fidèles de Jacques Chirac et Dominique de Villepin sont minoritaires et ont été affaiblis par le verrouillage des postes clés de l’UMP.
 
Phase 2 : Partout, placer ses amis proches
 
On l’a vu successivement aux élections municipales et cantonales de 2008, la machine UMP n’est pas aussi performante au niveau local qu’au niveau national. A l’opposé du Parti Socialiste, embourbé dans ses querelles de présidence très éloignées des performances locales, l’UMP parait solide et unie mais ne parvient pas localement à le démontrer.
 
Le meilleur exemple des tensions internes a été le feuilleton interminable des élections à la mairie de Neuilly. On a vu l’opposition violente entre un candidat proche du président de la République et un candidat UMP local refusant de se désister. Et, contrairement à ce qu’on aurait pu parier, c’est le local qui a remporté la victoire !
 
La démission récente du député UMP de Dordogne, Daniel Garrigue révèle également que la main mise de Nicolas Sarkozy n’est pas si évidente que cela. Dans un article publié sur Rue89 on découvre que le coup de force pour que Jérôme Peyrat, conseiller auprès du Président de la République et directeur général de l’UMP remplace ce député aux prochaines cantonales de 2011 était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase Guarriguais.
 
Dès lors, la langue du député se délie et c’est la politique de Nicolas Sarkozy qui en fait les frais : la loi TEPA, le bouclier fiscal, la réintégration de l’OTAN et la la direction de l’UMP ! Tout est à mettre à la poubelle pour les gaullistes !
 
La stratégie du chef de l’état est donc difficile à mettre en place mais pour lui, elle en parait beaucoup plus justifiée ! Il désire renouveler les députés UMP et remplacer définitivement les vieux chiraquiens.
 
Phase 3 : Patiemment, préparer 2012
 
En fin stratège politicien, Nicolas Sarkozy pense déjà à 2012 en se rasant. Il a senti très tôt monter l’influence de Jean-françois Copé auprès des parlementaires UMP. Son élection à la tête du groupe à l’Assemblée Nationale a été une formalité.
 
Malgré la langue de bois qui caractérise Jean-François Copé, il n’a pas 2017 en vue mais bien 2012. Il sait qu’une impopularité croissante de Nicolas Sarkozy d’ici les deux prochaines années pourraient bien faire monter la grogne de la base et signifier qu’une alternative doit être envisagée. Il espère bien être le plan B de l’UMP !
 
Du coup, Nicolas Sarkozy a placé cette semaine son meilleur atout face à Jean-François Copé : Xavier Bertrand. En le nommant à la place de Patrick Devedjian à la tête de l’UMP, il espère que son ministre du travail contrebalancera l’influence grandissante du maire de Meaux auprès des élus de droite et l’éclipsera dans l’opinion publique.
 
Y-a-t-il un accord entre le président et Xavier Bertrand ? C’est-à-dire qu’en échange d’une UMP acquise à la cause de Nicolas Sarkozy jusqu’en 2012 celui-ci assurera ensuite à son secrétaire une place de premier ministre et de successeur spirituel ?
 
Phase 4 : D’une main ferme, tenir les troupes
 
Mais, le plus dur reste à venir pour Xavier Bertrand. Face aux difficultés électoralistes de l’UMP, à la crise mondiale, à la dégradation majeure de l’économie française depuis un an et à la fronde de certains parlementaires, il va falloir tenir les troupes !
 
Avec la loi sur le travail le dimanche, Xavier Bertrand ne s’est pas fait que des amis. Il a dû batailler ferme pour essayer de convaincre une soixantaine de parlementaires UMP opposé au texte. Fidèle à la mission du président, il a tenu bon mais le résultat est incertain.
 
Au Sénat, c’est le sénateur Philippe Marini qui défraye la chronique en l’espace de quelques jours ! Une première fois avec l’idée surprenante de déduire jusqu’à 10700 euros de moins-values boursières de la déclaration de revenues 2009.

Cet amendement a provoqué un tollé majeur qui a contraint le gouvernement à désavouer le député UMP.
 
Quelques jours plus tard, un autre amendement a été voté, sur proposition de ce même député UMP pour supprimer la demi-part des parents isolés qui n’ont plus à charge leurs enfants, provoquant une nouvelle fois des remous.
 
Même Jean-François Copé s’est déclaré « plutôt réservé » sur cet amendement. On ne comprend donc plus où est la cohérence au sein de l’UMP !
 
Les députés sont-ils donc des francs-tireurs qui se permettent de déposer des amendements selon leur bon vouloir et sans se référer au programme de leur propre majorité ?
 
Ou bien s’agit-il de manœuvres plus fines permettant de faire passer des amendements « polémiques » sans que le gouvernement ne les prenne sous sa responsabilité ? Dans ce cas, ce serait un manque de courage flagrant et très étrange pour des politiques sensés avoir le sens des responsabilités.
 
Ou bien, dernière supposition bien machiavélique, s’agit-il d’une guerre entre factions opposées au sein de l’UMP ? Du coup la réaction de Jean-François Copé trahirait son impuissance face à des amendements polémiques à répétition qui feraient chanceler son action !
 
Phase 5 : Gagner la guerre !
 
Il ressort clairement des événements de ces derniers jours que la guerre de succession a démarré dès l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence du pays. Les candidats ne sont pas déclarés, ne font pas campagne officiellement, n’ont pas d’échéance démocratique en vue mais ils se battent pour qu’à la fin, il n’en reste qu’un.
 
Comme au Parti Socialiste, les supposés candidats sont nombreux : Jean-François Copé, Xavier Bertrand en tête. Toutefois, d’autres sont sur les rangs : Brice Hortefeux a été évoqué par exemple. François Fillon, très silencieux depuis sa nomination en tant que Premier Ministre peut également jouer sa propre carte.
 
A l’heure actuelle, aucun ne peut se permettre d’affronter Nicolas Sarkozy. Comme du temps de ces prédécesseurs au poste de président de la République, il bénéficie de l’aura du suffrage universel et ne peut être contesté puisqu’il a mené son camp à la victoire.
 
Mais, les deux prochaines années seront bien longues, les difficultés seront nombreuses. Qui peut prévoir l’issue de la bataille ? Comme au PS, les égos sont suffisamment surdimensionnés pour que les bornes soient rapidement dépassées…
 

Crédit photo : Reuters


6 réactions


  • katalizeur 10 décembre 2008 12:05

    @ bonjour les moutons

    entre franc maçon la petite gueguerre se reglrera dans la loge

    le choix pour le grand maitre sera cornelien car tous deux sont de grands satanistes convaincus

    je ne peux resister :

    bertrand et copé deux bergers ; l’un est interessé par votre belle laine et l’autre par votre joli gigot
     (je crois que c’est dans le desordre)


  • LE CHAT LE CHAT 10 décembre 2008 12:07

    à l’UMP , le parti de Sarko , c’est je ne veux voir qu’une seule tête , la mienne !

    les chiraquiens se comptent maintenant sur les doigts d’une main , on les a déboulonnés un a un de leurs piédestals . L’UMP n’a plus qu’un but , la réelection du chef ! pas de place pour la refexion interne et les débats ! l’UMP risque de s’appauvrir intellectuellement et idéologiquement en n’étant plus qu’un parti des godillots ! les couteaux sortiront vraiment après 2012 , pour la vraie succession !


  • Fergus fergus 10 décembre 2008 17:06

    Copé vs Bertrand, c’est Faux-Cul vs Faux-derche !


  • Thierry LEITZ 11 décembre 2008 04:53

    @ Le chat

    Dire que tout est joué pour 2012 est non seulement ridicule (car on en sait rien) mais participe à une forme d’intox par la répétition, méthode qui a contribué au résultat de 2007. A force d’entendre une même idée, on y croit ou pire, on s’y résigne et on la réalise. Trop fort, trop triste, surtout !

    Alors, cher félin, sortez vos griffes et défendez la liberté de penser, d’analyser, de choisir.

    Et si vous êtes pour qu’on remette le (même) couvert en 2012, dites le franchement...

    Moi, non c’est sûr.


    • LE CHAT LE CHAT 11 décembre 2008 10:10

      que vaut il mieux , un mec de droite faisant une politique de droite ou un gauche caviar faisant une politique de droite en prétendant le contraire ? ça sera de toute façon le même résultat , serrage de ceinture pour la France d’en bas ! je n’attends rien , mais rien de bon de la classe politique !


  • chmoll chmoll 11 décembre 2008 08:54

    quand j’vois la photo des deux gus

    j’me dit c pas possible pourquoi chez nous,mais mon dieu pourquoi en france !!!


    é ouié comme dirait le vieux adage, ça n’arrive pas qu’aux autres


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