Un moyen pour relancer et sortir la campagne municipale de sa médiocrité
Le dessin « gavroche » du précédent article a généré un questionnement polémique. Cet article contribue à y répondre : Pour Paris, Rachida Dati peut faire environ 30% dans certaines circonscriptions et entre 10 et 15% dans d'autres. Idem pour Anne Hidalgo. Toutes deux gagneront de facto des circonscriptions. Avec le bonus, elles rafleront à chaque fois 75 à 80% des sièges. Malgré un hypothétique nombre similaire de voix, parce que réparties de manière plus équilibrée en raison de lignes politiques moins brutales sur l’axe électoral gauche / droite), les listes Villani et Buzyn risquent à chaque fois de louper la première marche des podiums. Même en obtenant par miracle plus de voix que Anne Hidalgo (comme NKM à l’époque), en arrivant en deuxième position dans la totalité des arrondissements (parfois derrière Dati, parfois derrière Hidalgo), la liste Buzyn obtiendrait moins de 12% des sièges. Des miettes ! Pour ces raisons, les sympathisants de "En Marge" ("macroniens Gilets Jaunes") proposent un plan "d'accord révolutionnaire".
Cet accord stratégique proposé est basé sur le retrait de TROIS listes Villani (au minimum) et le retrait de TROIS listes Buzyn (au minimum). A cause de l’urgence (dépôt des listes le 27 février), un courrier a déjà été envoyé aux équipes d'Agnès Buzyn et de Cédric Villani.
La parution dans Agoravox demande toujours un petit délai. Par conséquent, des décisions ont peut être déjà été prises avant l’édition web. Bien mieux que moi, Cédric Villani a peut-être su expliquer mathématiquement à toute son équipe de campagne l'intérêt évident de cet accord de retraits mutuel (intérêt basé sur le bonus légal donné à toute liste arrivée première). Il a peut-être su faire de même auprès de Agnès Buzyn.
Cependant, l’intérêt de cet article demeure. Car en parallèle de l’arithmétique du raisonnement de base, mon intuition est qu’une bonne explication et médiatisation de cet accord donnerait, en sus des gains de sièges mathématiquement calculés au départ, une synergie politique et une dynamique électorale additionnelle. D’où l’intérêt qu’une discussion sérieuse s’instaure à ce sujet pour éviter la qualification de simple accord politiciens.
L'important sera de bien noter en bas du paper board explicatif et au dos des éventuels tracts pédagogiques que
1°) l'accord de retrait respectif peut faire gagner la Mairie de Paris.
2°) L'absence d'accord mènera mathématiquement à la défaite
Pour cause d'urgence, ma lettre aux deux camps n’a pas respecté les formes et le processus hiérarchique. D’où cet article pour contourner les éventuelles opacités involontaires. Ne surtout pas en prendre ombrage. Il appartient à tout sympathisant informé de diffuser à son entourage, avec ses propres mots et arguments, l’esprit de ce plan de retraits respectifs de listes. Surtout aux personnes pouvant être lésées par ce plan. Plus grande sera la transparence du débat, plus forte sera l’adhésion à cet accord électoral. (une démarche occulte aurait un impact médiatique et militant négatif et pourrait être cataloguée de politicienne).
Grâce à une bonne consultation soignée et argumentée, les personnes impactées par le retrait, comprendront après débat, l'intérêt évident de cet accord. Et encore plus facilement s'ils peuvent bénéficier « d'avantages » lors du processus de sélection pour les futures élections.
Si un internaute a un meilleur plan de synergie concrète à proposer pour le premier, deuxième et troisième tour afin que Paris bénéficie d’un bénéfique « sang neuf », sa contribution est la bienvenue.
J’aime bien Cédric Villani, dévoué, honnête, courageux, esprit d’équipe, capable de repérer les déséquilibres budgétaires camouflés. J’aime bien Agnès Buzyn habilement réquisitionnée pour ses nombreuses qualités dans les dossiers « pièges » des hôpitaux, des retraites et maintenant pour ce périlleux « Dien Bien Phu » électoral parisien. N’oublions pas qu’elle a notamment tenu parole pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires… le mois dernier (je vais enfin m’occuper de mes propres dents, comme les sept millions de « sans dents » qui évitent de sourire voire de parler depuis des années.
Pendant huit mois (voir articles précédents sur Agoravox), avec les « Bouledogues de la République » (membres ou non de « En marge ») et les « macroniens Gilets Jaunes », nous avons activement lacéré les chaussettes électorales du très clivant Benjamin Griveaux et de sa proche équipe de campagne complètement à la masse. Le déplacement de la gare de l’Est et les 100.000 € pour les futurs propriétaires (aux frais du contribuable) n’étaient pas les seules inepties de ces « arrivistes zombies » à la fois crétins et politiquement malhonnêtes (puisqu’acceptant –entre autres– que la France devienne championne du Monde des prélèvements obligatoires en 2018 et 2019 en totale contradiction avec l’engagement d’Emmanuel Macron de 2017 à faire baisser les prélèvements obligatoires). Nous sommes fiers d’avoir ramené Griveaux de 34% à 13% (dernier grand sondage relevé par le Canard Enchainé). A la loyale. Avant que l’inacceptable scandale des sextapes n’éclate (donc avant que Griveaux et son équipe ne dégringole à moins de 10%, sans aucun élu).
La France en a assez des technocrates imbus d’eux-mêmes, quasi autistes, méprisant le peuple. La France est en manque de vrais débats soigneusement préparés sur un grand nombre de sujets.
Cédric Villani et Agnès Buzyn ont la sensibilité pour comprendre l’intérêt de plus de transparence, pour s’engager à ouvrir des ateliers citoyens de réflexion sur tous les dossiers (locaux, nationaux et internationaux) peu ou mal débattus. Pour les aborder collectivement, calmement, sans les stériles postures politiciennes traditionnelles. Car nombre de dossiers impactent directement à la fois le citoyen parisien ET le citoyen de province. Pour nombre d’entre eux, c’est une question de salut public. L’économie ne doit plus être le monopole des économistes qui ont échoué à prévoir les crises. La politique ne doit plus être le monopole des politiciens qui ont échoué depuis des décennies. Paris ne doit en aucun cas poursuivre son endormissement, son déclin. Le vélo (géré de manière plus ou moins chaotique) est une chose, mais Paris ne doit pas devenir une ville musée dortoir pour riches bobos hors sol, une ville autarcique coupée de sa banlieue et des provinces. Paris est la capitale de la France avec son propre statut, son rayonnement et ses responsabilités économiques, culturelles et politiques. L’avenir de Paris ne doit pas appartenir uniquement aux plus riches qui auront eu les moyens d’y vivre.
Une liste de propositions a été synthétiquement abordée dans le précédent article (les logements promis toujours pas construits, les nombreux escalators manquants, les bornes interactives multilingues, le plan de relance des établissements touristiques et des pianos bars, un statut repensé des musiciens et chanteurs « au chapeau », la modernisation des formations professionnelles, du crédit municipal, de nombre de services d’accueil du public, des hospices, des dispensaires, du SAMU de nuit, etc., etc.).
Dommage que le débat ait été si rare au cours de cette élection.
J’insiste maintenant encore une fois sur le dernier point ci-dessous pour lequel je me bat depuis un quart de siècle avec l’association VLC (Vaincre Le Chômage : collectif électoral des chômeurs, des précaires et des victimes de l’administration) :
Si nous obtenons l’expérimentation partielle de la représentation symbolique des usagers dans les conseils d’administrations des services publics (privatisés ou non) pour moins d’erreurs, d’aberrations, d’injustices, de corruptions (la France est très mal classée dans l’OCDE notamment pour ces trois domaines : corruption, éducation et justice), les conséquences seront automatiquement nationales par retombées successives.
Grâce au coup de pouce d’une capitale mieux gérée, plus transparente, plus dynamique, accueillant activement de grands débats sérieux (notamment les thèmes jusqu’ici occultés comme l’encadrement éthique des banques, le rétablissement d’un service publique du crédit, les coûteuses centrales EPR, 12 milliards en 12 ans sans aucun watt produit, etc., etc.), c’est l’ensemble des citoyens de Paris puis de France, à terme, qui en bénéficieront. De droite comme de gauche. Riches comme pauvres. Après les attitudes cassantes, autistes, après les grèves et les innombrables manifestations, la véritable révolution ne résiderait-elle pas dans cette démarche apaisée, pragmatique, trans-partis et constructive d’écoute des uns et des autres ?