vendredi 6 novembre 2009 - par Emile Mourey

Histoire du Christ, acte III, Paul

Comme je l’ai écrit dans mes précédents articles, Jean-Baptiste a lancé le mouvement, Paul l’a mis sur les rails. Si l’on veut vraiment comprendre l’origine du christianisme, ce sont sur ces deux personnages qu’il faut réfléchir. L’affaire est d’importance car elle a marqué un véritable tournant d’évolution dans notre histoire.

Le christianisme est un essénisme qui a réussi. 

La formule de Renan est exacte mais prête à confusion. Le christianisme n’est pas issu d’une secte plus ou moins obscure. Il s’inscrit, bien au contraire, dans le courant du judaïsme le plus authentique revenu de l’exil de Babylone ; un judaïsme qui a poursuivi son cheminement spirituel en passant par les textes dits esséniens, jusqu’aux évangiles et jusqu’à Paul ; et cela avec un point de départ posé comme un postulat - à tort ou à raison -  : le dieu d’Israël est présent dans son peuple, silencieux ou actif ; et avec un point d’arrivée à venir, abondamment prophétisé, qu’un jour il se manifestera, au moins par un signe.

L’évangile de Jean, Jean-Baptiste, s’inscrit dans le mouvement essénien comme une tentative de réforme et de relance. Marc lui donne son assise populaire. Luc le récupère et Matthieu signe le ralliement de la communauté en lui donnant le sceau du grand conseil essénien. http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=59067 et http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=63314.

Saul qui, plus tard, prendra le nom de Paul, était au début un Pharisien hostile au mouvement. Et même plus, un chargé de mission, persécuteur de la nouvelle voie. Son renversement sur le chemin de Damas, sous le choc d’une vérité lumineuse, évoque d’une façon on ne peut plus claire qu’il a été converti au mouvement. Quel est le disciple portant le nom symbole d’Ananie qui lui ouvrit les yeux ? (Act 9, 11-19). La réponse, nous la trouvons dans le chapitre précédent des Actes (Act 8, 26 – 40). Comme en préfiguration de la conversion de Saul, c’est Philippe qui convertit l’Ethiopien. Philippe n’est pas un inconnu. Issu d’une communauté dite "babylonienne" dans l’arrière-pays de Damas, il était lieutenant du roi Agrippa, fils de Joachim, lui-même ancien commandant en chef de l’armée (d’après Flavius Josèphe, Guerre des Juifs). Dans les évangiles, Philippe est le quatrième apôtre, après Pierre, Jacques et Jean.

Je suis bien conscient que ma présente interprétation n’intéressera personne, ni l’institution religieuse, car, en ramenant la religion à de la politique, j’indispose la plupart des croyants, ni les laïcs, parce qu’en redonnant aux évangiles et aux épîtres un fondement historique, j’indispose les sceptiques qui ne veulent voir dans ces textes que des élucubrations.

Je poursuis donc mon raisonnement en solitaire. Combien de temps fallut-il à Saul pour qu’il ouvre les yeux sur les "vérités esséniennes" ? Probablement deux ou trois ans. Trois ans pour faire quoi ? Réponse : pour écrire l’évangile de Luc à la demande de Philippe (car Paul, ancien élève de l’illustre rabbin Gamaliel, était particulièrement bien instruit dans les Ecritures). Que les exégètes sceptiques aillent consulter mes ouvrages qui se trouvent en dépôt à la Bibliothèque Nationale !


Dans l’attente d’un Jésus du ciel. 

Saul et Philippe, voici, parmi quelques autres, les personnages politiques-clés qui nous permettent de comprendre un peu mieux les évènements qui ont précédé la chute de Jérusalem.

De l’an 60 à l’an 63 et peut-être 65, Paul est à Rome, libre et non emprisonné comme on le prétend. Simon-Pierre a été crucifié à Jérusalem, en 48, par Tibère Alexandre. Ce n’est donc pas lui qui a envoyé de Rome (Babylone) cette fameuse épître sous le nom de Pierre. Ce ne peut être que Paul et c’est bien son style qu’on y trouve. Or cette lettre est un véritable appel à la mobilisation dans l’attente de la venue d’un Jésus en gloire, celui que d’autres Juifs ont également annoncé dans le texte faussement appelé "Apocalypse de saint Jean".

En 63, Paul est donc à Rome. En 66, l’historien juif Flavius Josèphe cite un Saul parmi les plus importants notables de la ville de Jérusalem. Il s’agit de Paul (ma thèse et ma certitude). Le Paul/Saul des évangiles et le Saul de Flavius Josèphe sont le même homme. Débordé par les révolutionnaires, les sicaires et les factieux de tous bords, victime lui-même des forces qu’il a contribué à mettre en mouvement en tant que Paul, Saul intervient auprès du roi Agrippa qui accepte d’envoyer 2 000 cavaliers pour réprimer l’insurrection... sous le commandement de Philippe... chef d’armée... et apôtre. Il se rend ensuite en Grèce pour informer Néron de la gravité de la situation. Vespasien reçoit la mission d’intervenir. En 67, Philippe se rend également à Rome mais il ne fut pas reçu par l’empereur qui se suicidera l’année suivante

. Puis, tout s’écroule, à Gamala en 69,  à Jérusalem en 70. C’est un drame que Flavius Josèphe relate avec de nombreux détails. On ne reparlera dès lors plus, ni de Saul/Paul, ni de Philippe… et le Jésus du ciel n’est pas descendu en gloire.

 

Comment comprendre la dialectique de Paul ?  

De même que les évangiles, toutes les épîtres de Paul, sans exception, ont été écrites avant la chute de Jésusalem, dans l’espérance de la venue d’un Jésus qui serait descendu en gloire pour établir son royaume… mais qui n’est pas descendu. Alors, comment comprendre son Christ ressuscité ? 

Quand il écrit " Christ Jésus qui a rendu témoignage sous Ponce Pilate par sa belle profession. Garde le commandement jusqu’à l’Apparition de notre Seigneur Jésus Christ…" (1 Th 6, 13-14),  on peut penser qu’il n’évoque que le témoignage de la communauté de Jean dans laquelle vivait le Christ comme il vit encore aujourd’hui dans l’Eglise ; un Christ qui n’apparaitra que plus tard, qui ne se révèlera qu’au moment qu’il aura choisi, un moment que tout le monde attend. Et cela s’accorde avec mon interprétation de cet évangile http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=38064.

Mais quand il écrit : Si par la faute d’un seul (Adam), la multitude a subi la mort, à plus forte raison… dans la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, se sont-ils répandu sur la multitude (1 Ro 5, 15), on devrait en déduire, en revanche, qu’il prend aussi l’évangile de Jean à la lettre, et qu’il y a bien eu, selon lui, crucifixion d’un Christ individu, ressuscité, dont il attend le retour.

Avec toutefois, un doute certain : Si Christ n’a pas été relevé, vide alors est notre proclamation, vide aussi notre foi (1 Co, 14).

Avec, en outre, la franchise de reconnaître que l’évangile est voilé, ce qui voudrait dire que ne compte que le sens caché que, seuls, les instruits comprennent (ce qui irait dans le sens de mes thèses)... Si notre évangile est voilé, c’est pour ceux qui se perdent qu’il est voilé, pour les incrédules … (2 Cor 4, 3-4).

Quand il écrit Son fils qu’il a relevé d’entre les morts, Jésus (1 Th 1, 10), il reprend ce que l’on trouve dans l’épître aux Hébreux. Or, comme je l’ai expliqué, ce fils était le conseil de Dieu des Esséniens - ses membres - mort sur la croix, dans lequel était descendu le Jésus du ciel pour "goûter" la morthttp://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=37815. Dans ce cas, Paul s’inscrirait logiquement dans le fil théologique et historique du raisonnement essénien exprimé dans cet épître.

Et cela nous renvoie à l’image du ciel astrologique antique, avec le Père, immobile au centre, le Fils, en dessous ou à sa droite, l’homme sur terre, la femme et ainsi de suite Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu. (1 Cor 11, 3).

Avec en plus, les correspondances ciel/terre que les Esséniens ont imaginées, ce qui explique que sur terre, l’Eglise soit le corps du Christ qui est dans le ciel (Col 1, 24), que les disciples le soient (1 Cor 12, 12), qu’ils puissent être engendrés en Christ Jésus ( 1 Cor 4, 15).

Car Paul s’inscrit indéniablement dans le prolongement complexe de la pensée essénienne. Son style, sa façon de jouer avec les mots et les concepts l’indiquent ; ses références aux parfaits et aux saints le prouvent quand on sait que les Esséniens se désignaient en réalité par ces qualificatifs et non par celui d’essénien.

 

Mon interprétation de la première épître de Jean.

L’esprit de Jésus, esprit essénien de justice mais aussi d’amour, est bien descendu dans le monde avec l’évangile de Jean. Les trois épîtres adressées à des communautés d’Asie Mineure sous le sceau de Jean l’affirment (1 Jn, 2 Jn, 3 Jn). Leur longue digression opposant l’esprit de lumière à l’esprit des ténèbres est dans la droite ligne du fameux prologue sur le logos et en complet accord avec la doctrine des Esséniens. 

Selon la première de ces épîtres, cet esprit de Jésus est bien descendu dans la chair du monde (dans la chair des communautés esséniennes de la mer Morte et aussi dans celles de Galilée converties aux idées de Jean-Baptiste : Jean, André et Simon/Kephas). C’est ainsi que ces communautés ont "connu" ce Jésus lorsqu’il s’est "manifesté". C’est ainsi que Jésus a souffert dans les membres de ces communautés qui ont porté, comme des missionnaires, sa bonne parole dans le monde jusqu’au sacrifice de leur vie. Ils sont le Fils de Dieu, Fils de l’homme, que le Père a envoyé au monde pour le sauver et nous sauver. Témoins que nous avons été de leur amour pour nous jusqu’au sacrifice suprême, nous savons enfin, par ce sang versé qui lave nos péchés, que Dieu nous aime. Dieu, personne ne l’a vu, mais eux nous l’ont fait connaître. Ils nous ont donné de Son esprit. C’est ainsi que Dieu est en nous et qu’Il y demeure si nous continuons à nous aimer les uns les autres. C’est ainsi que nous aurons la vie éternelle. 

Ce Jésus qui s’est "manifesté" et qui peut se manifester encore, il faut se tenir toujours prêt à l’accueillir. Dans l’évangile de Jean-Baptiste, il nous a promis la vie éternelle. Ayons confiance, car il se tient, dans le ciel, à la droite du Père, et il sera pour nous un avocat (Paraclet), même s’il nous arrive de pécher. 

Les exégètes se sont assez peu intéressés à cet épître. Dommage ! Car la question qu’il fallait poser, par delà les siècles, à l’auteur de ce texte - un peu trop évasif - est la suivante : « Cet esprit de Jésus s’est-il révélé dans le membre par excellence d’une communauté ? » Je reformule ma question : « Jésus/individu s’est-il révélé comme Dieu ou fils de Dieu en ressuscitant (dans un corps humain) comme on le lit "littéralement" dans l’évangile de Jean ? » A la lecture de cet épître, il ne semble pas. L’auteur n’évoque nulle part le miracle capital de la résurrection du Christ qui sera pourtant le fondement de la foi de saint Paul. Il ne parle, en ce qui concerne Jésus, que de "manifestations". Pour lui, l’événement capital sera le moment où Dieu, en personne, se manifestera. Nous Le verrons alors comme Il est, et notre joie sera grande de constater que nous sommes semblables à Lui.

 

Paul est prisonnier de l’héritage théologique qu’il a reçu et qu’il doit transmettre.

Cela explique son langage souvent équivoque et ambigu qui le fait naviguer entre la vision réelle des choses et la vision des yeux de la foi.

Que dit-il dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 15, que le Christ m’est apparu, à moi aussi, comme à un avorton (1 Co 15, 8). Il s’agit, bien évidemment, de sa fameuse conversion où Philippe/Ananie lui a fait "voir" la présence de Jésus dans la communauté essénienne. Tous les Juifs instruits pouvaient le comprendre. Comme il l’affirme, il ne ment pas (1 Tm 2, 7). En effet, on peut l’admettre quand il s’adresse à des Juifs instruits, mais s’adressant à des Corinthiens, c’est autre chose. Est-ce pour cette raison qu’il prend soin de mettre en avant d’autres témoignages qui circulaient alors dans son entourage, écrits ou oraux (Képhas, les douze, cinq cents frères, ont vu également Jésus... mais avec quels yeux ?).

Nous reprenons notre postulat de départ : Yahwé est présent dans Israël (postulat certes discutable).

Le premier doute apparait dans le célèbre psaume de David "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?". David s’étonne de ne plus bénéficier de l’intervention divine alors qu’il lit dans ses Ecritures que son peuple en bénéficiait largement jadis. Au peuple impatient, il était certes facile aux prophètes qui lui ont succédé d’expliquer cela en raison des péchés d’Israël mais il a bien fallu trouver une autre explication au silence de Yahwé pour justifier un peu mieux le postulat pré-cité. Il me semble que les prophètes ont rebondi sur le thème d’une "présence" dans un Israël qui souffre. Il me semble également qu’ils sont passés d’un Israël, fils de l’Eternel, premier-né (Ex 4, 22), qui souffre, à un Christ, fils du Père, qui s’incarne dans le peuple qui souffre (à défaut d’un Yahwé-Père qui reste immobile dans son ciel), renouvelant ainsi le thème forcément limité du serviteur souffrant... un Christ qui s’incarne pour souffrir et racheter ainsi le péché d’Israël. Un Christ qui souffre mais qui agit anonymement au sein des communautés saintes. Un Christ qui se "manifeste" ou qui "apparait" ou qui "se révèle" dans les bonnes actions des membres de la communauté. Un Christ qui meurt avec eux mais qui "se relève" ou qui "ressuscite" dans une autre communauté sainte. Bref un Christ Jésus dont on peut raconter l’histoire jusqu’au jour très attendu où il "apparaitra", cette fois, en pleine gloire, descendant du ciel avec son cortège d’anges.



35 réactions


  • jps jps 6 novembre 2009 11:46

    @auteur
    je suis étonné par votre obstination à apporter tant de crédit au soi-disant écrits de Jean. Ceux ci ont été maintes et maintes fois modifiés au cours des siécles.


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 12:42

      @ jps

      C’est justement là l’erreur. Mais je ne prétends pas être « l’inventeur » de cette obstination. Je me place uniquement dans le prolongement des travaux du professeur Tresmontant, savant reconnu auquel je rends hommage. Ses travaux sur cet évangile n’ont jamais été contestés mais tout simplement « oubliés » parce que cela remet toute une exégèse en question si l’on pousse le raisonnement (ce que je fais) et que cela gêne beaucoup de monde.

      Les travaux des exégètes auxquels vous faites allusion, notamment de l’école allemande, datent d’avant ceux de Tresmontant.


  • Gabriel Gabriel 6 novembre 2009 11:54

    D’un point de vu historique, beau travail ! D’un point de vu théologique attendez vous à de virulentes controverses. Concernant la vérité, chacun s’accommode de la sienne...

    Article intéressant


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 12:52

      @ Gabriel

      Merci. En effet, il serait normal, à mon sens, qu’il y ait un débat et qu’on me critique. Mais vu que j’ai publié mes travaux sur les origines du christianisme en 1996 et que j’ai adressé mes ouvrages à différentes autorités impliquées et à la presse sans résultat, je m’attends plutôt au black-out, comme d’habitude.


  • Pierrot Pierrot 6 novembre 2009 12:00

    Je veux bien admettre que Paul a contribué à fonder une religion nuvelle proche du platonicisme.

    Mais par contre Jésus, Pierre et autres disciples me semble plus du domaine du mythe et n’ont pas d’existence réelle.

    Les cahiers de l’Union Rationaliste qui ont beaucoup étudié cet aspect de façon scientifique sont très sceptiques sur l’existence d’un prophète nommé Jésus.

    Le principal évènement fondateur est la destruction de Jérusalem en 70 puis les évangiles rédigés probablement vers 90 à 120 après notre ère.

    Cela demanderait un long et précis argumentaire qui ne peut être développé sur un forum.


  • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 13:09

    @ Pierrot

    Relisez bien mon article, mes articles cités en lien, mais aussi ma réponse au « Christ philosophe » de Frédéric Lenoir http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=37376 et vous verrez que je vais encore plus loin que la thèse qu’il développe d’un simple Jésus/homme.


  • Moristovari Moristovari 6 novembre 2009 14:30

    L’expression populaire « le téléphone arabe » est célèbre et sur ce thème, celle des erreurs d’interprétations, les débuts du christianisme en offrent certainement mille et mille exemples - plus ou moins oubliés ou cachés. Que reste-il de la parole de Jésus depuis ces premières décennies et mêmes ces premiers siècles d’église, quand les polémiques engendraient des sectes divergentes, quand les générations de disciples s’opposaient l’une à l’autre ? Que reste-il de la parole originelle après ces siècles d’oublis et de controverses qui formèrent les dogmes de l’église catholique ?

    La religion de saint Paul n’est pas la religion de Jésus. Cette idée n’est pas nouvelle et si Nietzsche ne fut pas le premier à le dire, il fut sans doute le plus virulent.


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 16:41

      @ Moristovari

      Eh bien, Nietsche n’a rien compris.


    • Moristovari Moristovari 6 novembre 2009 19:27

      Ce philosophe et philologue eut au moins un mot juste : les convictions sont des prisons. Vos recherches sont sans nul doute sérieuses et approfondies, vos résultats n’en restent pas moins des hypothèses parmi d’autres, et sur des sujets tels que Jésus ou les évangiles, des centaines. Vouer, d’un mot, d’un geste de la main, aux gémonies d’autres interprétations n’est ni estimable ni raisonnable.

      Pour Nietzsche, qui consacra une certaine part de sa vie à l’étude du nouveau testament, l’enseignement de saint Paul modifie ou contredit celui de Jésus - quel que soit ce Jésus - que cela soit par erreur d’interprétation ou falsification délibérée. Saint Paul mit donc moins le mouvement sur les rails - tel que vous l’écrivez - qu’il le fit dérailler. Cette interprétation, qui rejoint pourtant dans une certaine mesure la vôtre, mérite d’être rappelée.


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 20:07

      @ Moristovari

      Bien d’accord ! Si je publie des articles sur internet, ce n’est pas pour être toujours approuvé mais, bien au contraire, pour être critiqué de façon à pouvoir représenter mes ouvrages à une maison d’édition avec mises à jour et corrections si nécessaire. Par deux ou trois fois, grâce notamment aux commentaires d’Antenor, je me suis aperçu que j’avais fait des erreurs sur des points relativement importants.

      Au moment de rédiger mes ouvrages dans les années 80, j’ai passé un temps fou pour étudier tout ce qui avait été dit et écrit sur les sujets que je traite. Ce qui est aujourd’hui publié ne sont que des redites ou - il faut bien le dire - des élucubrations qu’aucune maison d’édition n’aurait osé publié il y a trente ans.

      J’aime bien Agoravox car le cadre se prête bien à des courts articles pédagogiques. Et puis, à 77 ans aujourd’hui, je ne suis pas pressé, j’ai tout l’avenir devant moi.


  • Gollum Gollum 6 novembre 2009 14:42

    Mourey revisite à sa façon les origines du Christianisme. Je n’adhère nullement à sa « démonstration »..


    Quel écart avec le bouquin de Pierre Jovanovic sur l’Apocalypse : « 777, La Chute du Vatican et de Wall Street selon St Jean », qui lui est véritablement inspiré, percutant, convaincant, contrairement aux thèses de Mourey..

    Ce bouquin va probablement devenir un best-seller, tellement il donne un sens à notre époque, grâce à l’Apocalypse, extraordinairement interprété et ce de façon lumineuse.. et évidente par Jovanovic.. contrairement aux « déductions » de Mourey qui sont tirées par les cheveux...

    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 16:35

      @ Gollum

      Normal que vous ne soyez pas d’accord puisque vous vous dites « gnostique ».


    • appoline appoline 8 novembre 2009 19:50

      Il serait curieux de descendre dans certaines caves du vatican, pour y lire les ouvrages du la vie du Christ (qui veut dire initié, n’est ce pas). D’après vous pourquoi ces livres sont ils cachés au grand public ? Tout simplement parce qu’ils entraineraient la chute du catholicisme. Jésus n’a probablement vécu la vie que l’on tracé de lui. Le vatican est l’une des plus grosses arnaques de tous les temps, qui spécule sur bien des marchés par forcément honnêtes, du côté de l’Inde et de Monaco. Ca vous parle ? Et puis revenons aussi sur la mort de Jean Paul 1er, rappelez vous que les pompes funèbres étaient arrivés bien avant le décès du pape. Alors quel crédit peuvent avoir les évangiles, quand on gratte un peu, l’écriture est belle mais l’historique pas vraiment respecté.


    • Shaytan666 Shaytan666 8 novembre 2009 20:01

      Christ (du grec χριστός / christós) est la traduction du terme hébreu Messie, signifiant « l’oint [du Seigneur] », c’est-à-dire une personne consacrée par une onction divine.

      Concernant les documents et livres concernant la vie de Jésus dit le Christ, je me suis laissé dire que l’empereur Constantin avait fait détruire tous les documents ayant trait à Jésus et n’étant pas conforme à ce que l’Eglise naissante disait de lui.
      Bon ! je n’ai absolument aucune preuve de ce que j’avance.


    • Emile Mourey Emile Mourey 8 novembre 2009 20:07

      @ Appoline

      Je ne pense pas que les caves du Vatican recèlent quelque livre caché. Il est même probable que le Vatican est de bonne foi . Ce qui est grave, c’ est qu’il ne veuille pas se remettre en question.

      Voyez ce que j’ai écrit dans mon article : Je suis bien conscient que ma présente interprétation n’intéressera personne, ni l’institution religieuse, car, en ramenant la religion à de la politique, j’indispose la plupart des croyants, ni les laïcs, parce qu’en redonnant aux évangiles et aux épîtres un fondement historique, j’indispose les sceptiques qui ne veulent voir dans ces textes que des élucubrations.


  • Antenor Antenor 6 novembre 2009 15:08

    Paul n’aurait-il pu être exécuté à Rome entre 68 et 70 sous le règne d’Othon ou Vitellius ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 16:13

      @ Antenor

      C’est possible mais peu plausible car cela aurait été considéré comme une fuite à un moment où ses « enfants », notamment d’Asie Mineure et ceux qui avaient échappé au désastre avaient vraiment besoin d’un berger, rôle qu’a dû assumer Jacques en conduisant ce qui pouvait être sauvé de la communauté en dehors des murs de Jérusalem. Il ne pouvait que rester sur place pour essayer de convaincre ses compatriotes et Vespasien d’éviter le combat de Gamala et sa destruction, sans succès. Et puis, il faut dire que si Néron, contrairement à tout ce qui a été dit, ne semble pas avoir été hostile à Paul, puisqu’il l’a écouté, Vespasien ne travaillait pas dans la dentelle. Paul et Philippe ont très probablement disparu dans la confusion qui régnait alors.


    • Antenor Antenor 7 novembre 2009 00:03

      Un détail important que vous rappelez dans Histoire du Christ et que vous avez omis dans cet article est qu’en 38 le Grand Prêtre de Jérusalem s’appelait Théophile comme le destinataire de l’Evangile de Luc et des Actes des Apôtres. Textes dont beaucoup d’exégètes pensent qu’ils ont été écrits par ou sous la direction de Paul. 

      Je n’ai pas étudié en détail la période de la guerre de Jérusalem mais cela me gêne de considérer que des textes comme les Actes de Paul ou de Pierre qui narrent la mort des deux apôtres à Rome sont pures inventions. A partir du moment où on fait confiance aux Evangiles et aux Actes des Apôtres, je ne vois pas de raison d’écarter ces textes dont l’ancienneté est bien attestée. Au début des Actes de Paul, ce dernier se trouve dans la région de Damas, ce qui a fait penser à beaucoup que ce texte débute au moment de sa conversion. Je pense qu’il faut placer les Actes de Paul non pas en parallèle des Actes des Apôtres mais à leur suite. Il est notamment dit que Paul se rend à Damas avec une grande crainte. Cela collerait bien avec le contexte insurrectionnel de l’époque. Il y trouve les habitants occupés par le jeûne. Ce qui allégoriquement signifierait qu’ils ne « mangeaient plus Jésus ». Dans les Actes de Paul, on apprend également que Luc s’est rendu en Gaule.

      Dans un autre domaine, connaissez-vous l’église Saint-Symphorien de Touches à Mercurey ? Son aspect très archaïque m’interpelle. Etant donné qu’elle se trouve au pied du chateau de Montaigu, on peut difficilement croire que cela est dû à un manque de moyens financiers. Pourrait-elle être encore plus ancienne que celle de Mont-Saint-Vincent ?

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:MERCUREY.jpg


  • Martin D 6 novembre 2009 16:09

    le christianisme « catholique » a été influencé et modifié en profondeur, à tel point que des chercheurs américains sont arrivés à la conclusion que seulment 3% des évangiles sont correct !
    par contre, si on regarde chez les chrétiens orthodoxe et notamment la pratique chez les nestoriens ce pourcentage est bcp plus élevé (je ne sais plus, mais c’était supérieur à 20%) !

    ils sont donc arrivé à la conclusion que les catholiques n’utilisaient pas l’evangile originel transmis par Jésus.

    il y a aussi l’histoire de ce cesar appelé Constantin qui vers 305 décida quel chistianisme était le bon alors qu’il y a avit 2 grandes versions : ceux qui disaient qui parlaient de trinité et ceux qui la refusaient...


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 16:26

      @ Martin D

      La thèse que vous attribuez à des chercheurs américains ne repose sur rien. C’est un raisonnement dans le vide. Dans ce cas, il faudrait en dire autant de tous les écrits antiques qui nous sont parvenus. Et puis, c’est méconnaitre le soin que les Anciens, ainsi que le scrupule, qu’ils avaient de transmettre la « parole de Dieu » sans la modifier en quoi que ce soit. Ce qui était valable pour l’Ancien Testament l’a été aussi pour le Nouveau. A vouloir imaginer ce qui n’a jamais existé, à vouloir corriger, reconstituer, couper les cheveux en quatre, l’exégèse se trouve aujourd’hui dans une impasse totale.


  • Paul Cosquer 6 novembre 2009 16:40

    La véritable histoire des saints, c’est ici : les saints en folie.


  • Martin D 6 novembre 2009 17:00

    à Emile Mourey,

    si le message est originel, donc pourquoi dit-on la bible selon untel (Jean, Paul, Mattieu,etc...

    si le message provient réellement de Dieu, il ne devrait pas y avoir ces differentes bibles avec les SELON !


    • Shaytan666 Shaytan666 6 novembre 2009 17:05

      Il n’y a pas de différentes bibles, où avez vous vu cela ? Il y a effectivement plusieurs évangiles, le récit de la vie et de la mort de Jésus, selon plusieurs évangélistes dont seulement quatre sont reconnus par l’Eglise tous les autres sont des apocryphes.
      Regardez ici, plusieurs personnes écrivent un article sur le même sujet et bien pour les évangiles c’est la même chose.


    • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 18:06

      @ Martin D

      C’est tout simplement une erreur de dire « évangile selon saint Jean, selon saint Marc etc... ».II y a quatre textes évangéliques, écrits à des moments différents, dans des circonstances différentes et par des communautés différentes qui, chacune, apportent des nuances telles qu’elles croient devoir les apporter sous l’inspiration divine.


  • njama njama 6 novembre 2009 18:16
    • Et cela nous renvoie à l’image du ciel astrologique antique, avec le Père, immobile au centre, le Fils, en dessous ou à sa droite, l’homme sur terre, la femme et ainsi de suite Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu. (1 Cor 11, 3).

    C’est bien là le problème de Paul, celui d’un ordre patriarcal et du pharisaïsme dont il est imprégné,cette vieille casserole qui n’est pas à l’honneur du christianisme. Ce passage de Cor et les versets qui suivent révèlent tout à fait son conformisme mental, la culture du chef et son interprétation des Écritures selon la lettre.
    Pas étonnant qu’il vous séduise, cela colle très bien avec l’orientation politique de vos analyses religieuses qui ne manquent pas d’intérêts au plan historique, loin de là. Un regard anthropologique pourrait les parfaire.
     Jésus/individu ne vous arrange pas visiblement, vous vous en tenez à des visons communautés comme à des mouvements de troupeaux, à croire que l’individu_sujet pensant, autonome, n’existait pas. Possible, difficile de se mettre dans l’esprit de l’époque, mais, alors le séjour de Paul chez les grecs aura eu son profit.

    Cor 11/ 3 à 16 un véritable morceau d’anthologie de la bêtise religieuse.

    Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.
    Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.
    Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef : c’est comme si elle était rasée.
    Car si une femme n’est pas voilée, qu’elle se coupe aussi les cheveux. Or, s’il est honteux pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle se voile.
    L’homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l’homme.
    En effet, l’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ;
    et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme.
    C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend.
    Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme.
    Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
    Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ?
    La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux,
    mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ?
    Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu.



  • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2009 18:52

    @ Njama

    Vous dites : Pas étonnant qu’il vous séduise, cela colle très bien avec l’orientation politique de vos analyses religieuses.

    Je suis très surpris. Je ne m’attendais vraiment pas au jugement que vous portez sur moi. Où voyez-vous que je suis séduit par Paul ? Vous n’avez donc pas compris que, dans cet article, je démolis de fond en comble son argumentation. Vous croyez vraiment que j’adhère à sa vision du ciel ? J’en tombe sur le Q. Et que j’en fais un lien en rapport avec je ne sais quelle opinion politique. J’en retombe sur le Q.

    Pas la peine d’en rajouter. Ma phrase citée suffisait pour que tout le monde comprenne l’origine de cette pensée absurde, mais ce qui est encore plus absurde est qu’elle perdure encore dans le monde d’aujourd’hui. Etes-vous d’accord avec moi, au moins sur ce point ?


    • njama njama 7 novembre 2009 01:46

      Êtes-vous d’accord avec moi, au moins sur ce point ?
      Tout à fait.
      Ce passage de Cor. que je prolongeais faisait remarquer que Paul n’était pas si libéré que cela de son pharisaïsme ... Paul ne m’apparaît pas comme un réformateur du fond spirituel, un colporteur je veux bien.
      Il n’y a aucun jugement ni sur vous ou ni sur vos opinions politiques que je ne connais pas du reste, et que je respecte quelles qu’elles soient. Je me suis peut-être mal exprimé en disant « .l’orientation politique de vos analyses religieuses »

      C’est vous qui articulez votre thèse autour de dynamiques davantage politiques que spirituelles.

      "Saul et Philippe, voici, parmi quelques autres, les personnages politiques-clés qui nous permettent de comprendre un peu mieux les évènements qui ont précédé la chute de Jérusalem."
      "Débordé par les révolutionnaires, les sicaires et les factieux de tous bords, victime lui-même des forces qu’il a contribué à mettre en mouvement en tant que Paul...« 

      Vous en faites un personnage politique, pour servir votre analyse politique de la naissance du christianisme. C’est ce qu’il m’a paru, mais je vous ai peut-être mal compris (?).
      Et là nous ne sommes plus dans une réforme purement spirituelle du judaïsme, celle de Jean Baptiste héraut spirituel  »inspiré" à ce qu’il en ressort d’évidence des Écritures, inspirateur d’un mouvement réformateur selon vous, et qui pour d’autres fut introduit par un personnage bien réel Jésus ... condamné par un pouvoir religieux, puis mort crucifié.

      Évangile de Thomas (manuscrit de Nag-hammadi)
      Logion 46
      Jésus a dit : Depuis Adam jusqu’à Jean le Baptiste, parmi ceux qui sont enfantés des femmes, aucun ne surpasse Jean le Baptiste, si bien que ses yeux ne seront pas détruits ; mais j’ai dit : Celui qui parmi vous sera petit connaîtra le Royaume et surpassera Jean.

      Logion 114 ... à mettre en // avec Cor. 11/ 3 à 16 cité plus haut pour voir le décalage entre l’enseignement révolutionnaire de Jésus et les propos de Paul (Simon-Pierre = Pierre qui deviendra premier évêque de Rome)
      Simon Pierre leur dit : Que Mariam sorte de parmi nous, parce que les femmes ne sont pas dignes de la Vie.
      Jésus dit : Voici que je l’attirerai afin de la faire mâle, pour qu’elle soit, elle aussi, un esprit vivant, semblable à vous, les mâles. Car toute femme qui se fera mâle entrera dans le royaume des cieux.



    • Emile Mourey Emile Mourey 7 novembre 2009 09:41

      @ Njama

      En effet, j’ai mal interprété votre commentaire et regrette la réponse que je vous ai faite. Vous avez tout à fait raison de dire que j’essaie de mieux comprendre la naissance du christianisme en raisonnant sur la situation politique telle qu’on peut l’appréhender à partir des textes de Flavius Josèphe.

      Votre citation de la loggia 114 est très intéressante car elle illustre bien la situation du moment entre une pensée conservatrice et une pensée réformatrice et évolutive. L’intrusion en Palestine de la pensée gréco-romaine y est certainement pour quelque chose. Il suffit pour s’en rendre compte de mettre face à face l’épître dite deuxième de Pierre et le prologue de l’évangile de Jean pour s’en rendre compte. D’un côté, un plaidoyer pour un retour pur et dur aux préceptes anciens, de l’autre l’évolution et la confiance dans une pensée nouvelle.

      Est-ce que nous sommes déjà dans une reconnaissance de parité entre l’homme et la femme, je n’en suis pas sûr car cela aurait remis en question le texte, lu littéralement, de la création de la femme à partir de l’homme.

      En fait, Paul semble vouloir maintenir l’organisation de la société. C’est pour cela, à mon avis, qu’il est un peu en retrait par rapport à ce qu’on peut trouver dans certains passages des évangiles. Le plus paradoxal est qu’il pensait probablement être dans le même mouvement. Tout est relatif. Il suffit de lire dans d’autres textes les instructions qu’il donnait pour bien traiter les femmes (cette attitude est encore profondément ancrée dans l’Islam).


  • Shaytan666 Shaytan666 7 novembre 2009 10:30

    Voici un lien qui vaut ce qu’il vaut mais qui je trouve a une assez bonne approche de l’existence ou non de Jésus.
    http://www.zetetique.ldh.org/jesus.html


    • Emile Mourey Emile Mourey 7 novembre 2009 13:05

      @ Shaytan666

      Oui, c’est une réflexion/argumentation assez bien documentée mais il ne s’y trouve pas le fil logique que j’ai essayé de retrouver dans cette histoire.


  • Jacquesp 7 novembre 2009 11:07

    Très bel article, clair et argumenté. Je suis un adepte libre de Michel Potay, auteur de la Révélation d’Arès (disponible également à la Bibliothèque Nationale). Je suis en accord sur deux points importants : le rôle de Jean le baptiste et surtout la présence historique de Paul à Rome. Cette présence contredit les fondements de la religion catholique qui a toujours affirmé que c’était Pierre qui était à Rome pour justifier son authenticité à partir de la phrase célèbre : tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai Mon Eglise. Il y a là sans doute la plus grosse supercherie de tous les temps.


  • Emile Mourey Emile Mourey 7 novembre 2009 12:57

    @ Antenor

    Vous dites : Un détail important que vous rappelez dans Histoire du Christ et que vous avez omis dans cet article est qu’en 38 le Grand Prêtre de Jérusalem s’appelait Théophile comme le destinataire de l’Evangile de Luc et des Actes des Apôtres. Textes dont beaucoup d’exégètes pensent qu’ils ont été écrits par ou sous la direction de Paul.

    En effet, mais je ne peux pas tout dire dans un simple article. C’est un élément parmi d’autres qui prouve bien l’implication du religieux et de la politique ainsi que l’alternance au pouvoir de Jérusalem d’un parti favorable avec un parti répressif.

    Les Actes de Paul et Pierre, comme beaucoup d’autres, sont à mon avis, des textes pieux en forme de contes dont les auteurs n’avaient probablement pas conscience de faire des faux. Bien sûr, il ne faut pas avoir de jugements trop hâtifs.

    J’ai probablement visité l’intérieur de l’église de Touches mais je ne me rappelle pas y avoir vu quoique ce soit d’intéressant.


  • Jacquesp 7 novembre 2009 15:59

    A Emile Moureix,

    Vous avez parfaitement raison, les pèlerins d’Arès rejettent l’évangile de Jean pour des raisons qui ne sont pas très explicites dans la Révélation d’Arès. En tout état de cause, il serait absurde pour un historien de négliger cet évangile qui est , comme vous le dites, la pierre d’angle de la construction du christianisme. Si j’ai bien compris le message arésien, de fausses évangiles( volontaires ou pas ?) auraient conduit à de fausses religions, d’où le retour de nouveaux prophètes . A notre niveau, il nous est impossible de savoir où est la vérité, mais il est permis à un historien d’établir des liens de causalités entre les différents écrits. A ce jour j’ignore si Mr Potay est en mesure de vous fournir des preuves historiques que l’évangile de Jean doit être rejeté. A toutes fins, vous pouvez éventuellement le contacter sur son Freesoulblog.net, de ma part. Je pense qu’il vous répondra.


    • njama njama 10 novembre 2009 14:16

      Bonjour Jacquessp

      Je connais aussi cet évangile d’Arès. Le rejet des écrits de Jean, Paul, Al-Tabâri (grand commentateur du Coran) est symbolique des « écrits » d’hommes par rapport à la parole de Dieu.
      Il ne faut pas l’interpréter à la lettre, comme d’une mise à l’index, car la révélation d’Arès n’interdit rien dans ce sens.
      De mon point de vue, la remarque est faite pour dire qu’ils n’ont pas leurs places dans la prière (ou une liturgie), c.à d.dans la relation (religion au sens étymologique) entre le croyant et Dieu.
      Emile Mourey souligne d’ailleurs le penchant de Paul à l’interprétation littérale, (proto-talmudique ?) d’où ont découlé nombre de mauvaises interprétations, voire des sophismes.
      « car Paul, ancien élève de l’illustre rabbin Gamaliel, était particulièrement bien instruit dans les Ecritures »
      « Combien de temps fallut-il à Saul pour qu’il ouvre les yeux sur les »vérités esséniennes«  ? »
      Mais quand il écrit : Si par la faute d’un seul (Adam), la multitude a subi la mort, à plus forte raison… dans la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, se sont-ils répandu sur la multitude (1 Ro 5, 15), on devrait en déduire, en revanche, qu’il prend aussi l’évangile de Jean à la lettre, et qu’il y a bien eu, selon lui, crucifixion d’un Christ individu, ressuscité, dont il attend le retour.

      Illustration : Paul parle de Adam comme d’un seul homme, alors qu’adam en hébreu veut dire homme ou être humain, adamah veut dire terre, et dam, le sang. La majuscule n’est pas justifiée, ou alors il faut comprendre l’Homme.
      zahar veut dire plus précisément masculin.
      En parlant d’un seul homme, il fait d’un personnage Adam le vecteur de contamination d’une multitude, au lieu de voir la possibilité du péché en chaque homme. Et du « rachat » par un seul homme, une grâce ... pour rééquilibrer l’équation.

      Tous ces livres d’hommes, de Jean, Paul, Al-tab^ri et les autres n’en sont pas moins des documents précieux ...


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