mercredi 5 décembre 2018 - par JPCiron

La Création : les deux récits du Pentateuque témoignent de nos lointaines Racines : Egypte Antique, Babylone, Perse

Thème des Religions. Les Textes du Pentateuque contiennent des récits & concepts qui ressemblent fortement à ceux de Civilisations antérieures. C'est le phénomène naturel du syncrétisme : des éléments provenant d'autres groupes humains, pris tels quels (ou plus souvent réinterprétés), viennent à former une nouvelle 'strate' dans les textes du groupe considéré, pour former un 'nouveau tout'.

Pour le point des deux histoires de la Création que propose le Pentateuque (Genèse 1 et Genèse II), les antériorités de certains aspects issus de la Mésopotamie et de l'Egypte Antique me semblent clairement établies. C'est l'objet principal de ce bref article.

Pour le Christianisme, la 'strate' Perse s'y ajoute 'en Majesté'. Et bien des éléments essentiels de Morale et d'Ethique de l'Egypte antique se sont retrouvées intégrées à celles Judéo-Chrétiennes, qui se les sont appropriées. Nous y reviendrons lors d'une autre occasion.

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( la croix ansée, symbole de la vie en Egypte Antique )

 

>>> LES DEUX RECITS DE LA CREATION DU PENTATEUQUE

 

Peter Enns (théologien évangélique) explique que « Les descriptions bibliques de la création et du déluge sont des textes anciens qui répondent à des préoccupations anciennes dans le cadre d’un mode de connaissance ancien.  » d'où « la nécessité de replacer la Bible dans son contexte ancien. » ( 1 )

Il rejette cependant l'idée que ces descriptions aient été empruntées à des peuples voisins ou antérieurs. Je suppose qu'il veut dire par là qu'il n'y a pas eu de 'copiage' volontaire. C'est-à-dire que ces récits et traditions initialement apparues en un endroit imprégnaient des populations voisines et/ou successives, qui se les sont appropriées. C'est ce que l'on appelle je crois le syncrétisme, un phénomène naturel universel.

Les fouilles archéologiques de la vaste bibliothèque du roi Assourbanipal (7 s. BCE)(*) a ''ouvert une fenêtre" sur les lois, récits et légendes du Proche Orient. Ces textes écrits en Akkadien sur des tablettes d'argile, témoignent de cultures précédentes, étalées sur plusieurs millénaires.

 

> La Création selon Genèse 2

 

Enns nous dit que le récit de l' Epopée d' Atrahasis (datée du XVII s. BCE) (*), celui de l'épopée de Gilgamesh (différentes variantes, à partir du XVIII s. BCE), et la Genèse 2 > 9 ont "beaucoup en commun".

En outre, Atrahasis est très semblable à Noé.

 

La comparaison de l'Epopée d'Atrahasis et de la Genèse a fait l'objet de travaux de plusieurs éminents spécialistes. ( 4 ) Peter Enns en synthétise les SIMILARITES :

Atrahasis  : agriculture par irrigationGenèse : le jardin d’Eden est irrigué par l’eau

Atrahasis :les dieux inférieurs (Igigi) sont des agriculteurs. Genèse : Yahweh plante un jardin.

Atrahasis  : les dieux supérieurs (Annunaki) jouissent de privilèges de rang divin. Genèse : Yahweh a un jardin privé, avec des arbres spéciaux de la vie et de la sagesse

Atrahasis : Les premiers hommes (Lullu) sont créés comme des travailleurs pour les dieux. Modelés à partir de l’argile et du sang des dieux rebelles, et créés implicitement immortels (pas de mort naturelle). Genèse : le premier homme (ha-adam) a été créé pour prendre soin du jardin de Yahweh. Modelé de l’argile et du souffle divin, potentiellement immortel (arbre de la vie)

Atrahasis  : institution du mariage. Genèse : institution du mariage

Atrahasis : Lullu est puni. Sa vie est diminuée par la peste, la soif et la famine. Genèse : Ha-adam est puni : sa vie diminue par l’exil du jardin d’Eden, travail rendu difficile, et n’a plus accès à l’arbre de la vie.

Atrahasis  : Le dieu Enlil envoie un déluge pour faire taire le bruit des hommes et contrôler la surpopulation. Genèse  : Yahweh envoie un déluge pour punir le péché de l’humanité et recréer le cosmos.

Atrahasis : Le dieu Enlil dit à Atrahasis de construire une arche pour échapper au fleuve. Genèse : Yahweh dit à Noé de construire une arche pour échapper au fleuve.

Atrahasis  : Atrahasis survit au déluge et offre un sacrifice. Genèse : Noé survit au déluge et offre un sacrifice.

Atrahasis  : Les dieux sentent le sacrifice et bénissent les survivants. Genèse : Yahweh sent le sacrifice et bénit la création.

Atrahasis  : Enlil est réconcilié avec l’humanité. Genèse : Yahweh est réconcilié avec l’humanité déchue.

Atrahasis  : des limitations sont imposées sur les hommes, Lullu deviennent des hommes normaux. Genèse : des limitations sont imposés aux humains : ha-adam a une durée de vie au maximum de 120 ans.

 

L'énumération des similitude ci-dessus met aussi en évidence des DIFFERENCES.

 

Selon Peter Enns, « La seconde histoire de la création dans la Genèse est en réalité la plus ancienne des deux, peut-être écrite pendant les premiers temps de la monarchie (X s. BCE) et comprenant des traditions mésopotamiennes communes avec Atrahasis. »

 

> La Création selon Genèse 1

 

L'un des récits antiques conservés dans la bibliothèque, nommé Enuma Elish (dite Genèse Babylonienne, datée du XII s. BCE), comportait de fortes similitudes avec la Genèse 1. Enns dira qu'elle avait « la même odeur ».

 

Voici quelques exemples de similarités identifiées par Peter Enns :

La matière existe quand la création commence

Dieu met en ordre le chaos (= Il ne crée pas à partir de rien)

Les ténèbres précèdent les actes de la création

La lumière existe avant la création du soleil, de la lune et des étoiles.

Il y a séparation des eaux d'en haut et des eaux d'en bas.

 

Il y a aussi des différences :

La Genèse 1 est un texte plus compact, sans intrigue.

Dieu crée seul dans la Genèse.

 

 

Selon Peter Enns, le texte de la Genèse 1 a été écrit « après le retour de l’exil à Babylone (539 avant J.C.), et a été influencé par la longue expérience babylonienne de captivité. Genèse 1 met en avant le contrôle complet de Dieu sur la création, employant et transformant des thèmes mésopotamiens familiers tels que le motif de la bataille cosmique. Cette histoire a été placée en tête de l’Ecriture juive. »

 

> Mais pourquoi donc les deux histoires ont-elles été conservées ?

 

Selon Peter Enns, « L’histoire plus ancienne a été placée ensuite pour montrer sa subornation à Genèse 1.  » Cette analyse de Peter Enns est intéressante.

Mais, pour reprendre sa propre expression, est-ce une manière ancienne d'analyser un texte ancien ? N'y aurait-il pas une autre approche à considérer ? En effet, on constate que le Pentateuque compte bien d'autres doublons ( 2 ) ainsi que des récits rapportés avec une histoire différente selon les endroits du Pentateuque.

Les deux 'Genèse' évoquent la présence de plusieurs 'strates'.

 

J'avais noté que les Egyptiens Anciens ont été confrontés au même phénomène. L'Egyptologue François Daumas observe que « les égyptiens ne suppriment jamais radicalement une conception ancienne. Ils lui juxtaposent une nouvelle qu'ils expliquent comme un autre aspect de la précédente.  » (3) p. 52

En effet, « La pensée égyptienne (...) ne voulut rien abandonner des images qui, pour avoir exprimé une fois des croyances religieuses, s'étaient chargées d'une puissance sacrée. Elle continua à leur juxtaposer des images nouvelles, fussent-elles contradictoires. » (3) p. 273

Pourquoi cette tendance bien humaine aurait-elle fait défaut aux Israélites ? D'ailleurs, les Chrétiens ont aussi fait de même, juxtaposant l'ancien et le nouveau.

 

Rétrospectivement, cet aspect de juxtaposition d'images apparues successivement est aussi intéressante, pour une autre raison.

En effet, la quantité de 'strates' constatées permettrait de se faire une idée approximative (un ordre de grandeur) de la durée sur laquelle est élaboré un recueil de textes. Pour ce qui concerne les égyptiens, la complexité accumulée depuis les premières dynasties Thinites ( XXXII s. BCE) avait amené les savants de la Maison de Vie de Memphis à rédiger un livre destiné au clergé, en langue vulgaire (et non plus en hyéroglyphes), qui les aidait à s'y retrouver dans les différents récits des multiples 'strates'.

Ce degré de complexité Egyptien induit par l'accumulation des 'strates' semble largement supérieur à celui du Pentateuque. Ce qui suggère une élaboration en millénaires plutôt qu'en siècles.

 

 

>>> LA CREATION EN EGYPTE ANTIQUE

Au troisième millénaire avant J.C., la Création "par le Verbe" de tout ce qui existe dans le monde et dans l'univers était célébrée en Egypte. Création par un Dieu à l'origine unique, qui s'est créé lui-même, et a ensuite créé les dieux subordonnés et le reste de la Création. Ses desseins sont impénétrables. S'en approcher ou prononcer son nom impliquerait de mourrir d'effroi. C'est un Dieu mystérieux, que l'on appelle l'Eternel.

Tous ces concepts seront plus tard peu ou prou repris/intégrés par d'autres cultures.

Chose intéressante, depuis ces temps reculés, les Egyptiens considèrent que l'homme dispose du Libre Arbitre, est donc responsable de ses pensées et actions. Les pensées et actions de sa vie étant soumises à un Jugement après son décès, permettant d'accéder -ou non- à la vie éternelle. D'ou l'importance primordiale du respect des principes Moraux que le Dieu primordial a instauré.

Ces concepts (et bien d'autres) seront aussi repris/intégrés bien plus tard par d'autres cultures.

 

> Petite introduction sur l'Egypte ancienne.

Dès les premières dynasties (XXXII s. BCE), du temps des "Serviteurs d' Horus" (Horus est le Maître du Royaume Terrrestre), les livres religieux étaient écrits sur des rouleaux de cuir.

Le protocole royal fait du roi un Horus qui commande sur la terre comme le dieu le fait au ciel. Les dynasties de l'Ancien Empire avaient acquis une très grande puissance. Aussi, le qualificatif de "Fils de Rê" (Rê est le Maître des Dieux) est ajouté au protocole. Le Roi est donc à présent héritier du Créateur, ce qui fonde ses droits dans le royaume, au Nord et au Sud, mais aussi à l'échelle du monde.

Pour faire régner l'ordre, le Roi doit se conformer à la Norme Universelle instituée par le Créateur lui-même : c'est "Maât" (que l'on traduit par, justice, vérité, équité,... c'est une morale universelle). Le symbole de Maât est une plume.

La Civilisation Egyptienne conçoit le corps comme un support matériel. Ce corps n'a pas la nature unique et irremplaçable que nous en avons : une image ou une statue pouvait aussi en tenir lieu. Les Dieux pouvaient se présenter sous différentes formes de corps et de noms.

François Daumier explique que « ces dieux peuvent changer de parents, de conjoints ou d'enfants assez facilement, non tant par suite de traditions différentes que pour des combinaisos religieuses, de constructions théologiques. » Car « l'Egyptien, à l'époque historique, est plus sensible à la nature divine latente sous l'image d'un dieu qu'aux particularités irréductibles que ce dieu pourrait avoir. » ( 3 ) p. 275

Pour les humains, l'anéantissement de son corps physique, de sa sépulture et de ses images ou statues est une punition effrayante.

Les théologiens thébains avaient admis qu'il n'y avait que trois dieux. Ils formaient une sorte de Trinité :

«  Trois sont tous les dieux.

Amon, Rê et Ptah qui n'ont pas leur pareil.

Amon est son nom en tant que caché ;

Il esr Rê pour la face et son corps, c'est Ptah. » ( 3 ) p. 316

 

Les égyptiens croyaient que le Coeur était le siège de l'intellect, de la mémoire, de la connaissance et de la conscience. Le coeur abrite aussi un témoin intérieur immatériel, qui témoignera exactement de nos actes et pensées passés, au moment du Jugement, après la mort de notre corps biologique. D'où l'importance primordiale du respect des préceptes moraux et éthiques (Maât) durant la vie. C'était le seul moyen pour l'âme de l'homme de devenir immortelle, comme les dieux. (5)

La Théologie était la mère de toutes les autres connaissances.

 

> Création par le Verbe – L'Egypte montre de la constance, au fil des millénaires.

 

(Traité sur la Création du Monde par le Dieu Ptah – III dynastie – vers XXIX s. BCE) :

« Le coeur et la langue ont pouvoir sur tous les membres. C'est pour cette raison qu'il est dans tout corps et qu'elle est dans toute bouche de tout dieu, tout homme, tout animal, tout reptile vivant ; et que le coeur pense tout ce qu'il veut et que la langue commande tout ce qu'elle veut. » (3) p. 247

 

(Hymnes à Amon – Musée du Caire – XII dynastie – vers XX s. BCE) :

« Tu es l'unique qui a créé tout ce qui est, (...) »

« Seigneur de Maât, Père des Dieux,

Qui a fait les hommes et créé les animaux. (...)

Qui donne le souffle à ce qui est dans l'oeuf. » ( 3 ) p. 301

(...)

« Amon, qui s'est produit au commencement

Sans que son mystère soit connu.

Il n'y eut pas de dieu avant lui, (...)

Il a façonné son oeuf lui-même. (...)

Aucun dieu ne connaît sa vraie forme (...)

Il est trop mystérieux pour que soit révélée sa gloire ;

Il est trop grand pour être examiné, trop puissant pour être connu.

On tomberait à l'instant mort d'effroi,

Si on prononçait son nom secret que personne ne peut connaître (...) » ( 3 )p. 334

 

(Litanies de Rê – XVIII dynastie - vers XVI s. BCE)

«  Hommage à toi, Rê, pouvoir suprême,(...)

âme douée de parole créatrice (...)

Eternel qui brûle ses ennemis (...)

Tu es les corps de l' Eternel (...)

Chef des dieux qui sont devant (...)

Grand dieu qui lie le temps (...)

Seigneur des Ténèbres,

Qui parle au sein de ses mystères. » ( 3 ) p. 269

 

(Tradition ancestrale reprise sur papyrus du IV s. BCE)

Rê parle :

« Avant qu'aucun mode d'existence ne fut venu à l'existence en ce monde, je créais toute le création dans ma solitude (...)

J'établis un plan devant moi. Je créais toute la création dans ma solitude. (...) » ( 3 ) p. 308

 

( Psaume 104 écrit par le roi Akhenaton – vers XIV s. BCE) (très long psaume)

« (...) Disque vivant qui a inauguré la vie (...)

Tu es devant nos yeux, mais ta marche demeure inconnue. (...)

Ô Dieu unique qui n'a pas son pareil !

Tu as créé l'univers selon ton désir,

Tandis que tu demeurais seul : (...)

Tu as créé le Nil dans le monde inférieur

Et tu le fais venir à ta volonté pour faire vivre les Egyptiens,

Comme tu les as créés pour toi,

Toi Seigneur à tous, qui prend tant de peine avec eux  ! (...)

Tout pays étranger, si loin soit-il, tu le fais vivre aussi :

Tu as placé un Nil dans le ciel, qui descende pour eux (...) » ( 3 ) p. 323

 

 

>>> LA CREATION EN PERSE

 

> Petite introduction sur le Zoroastrisme

Le Prophète Zarathoustra, dit Zoroastre, vécut aux alentours du XI s. BCE, en Bactriane. Les datations proposées les plus fréquentes vont de XVI s. BCE au IX s. BCE.

Après sa retraite sur la montagne, il a introduit le monothéisme par une réforme hardie du Mazdéisme polythéiste. Dieu se nomme Ahura Mazda (Seigneur Sagesse).

Eusèbe de Césarée, évêque Chrétien en Palestine (III s.), disait que la plus belle définition de la divinité était celle de Zoroastre : « Dieu est le premier des incorruptibles, éternel, non engendré. Il n'est point composé de parties. Il n'y a rien de semblable ni d'égal à lui. Il est auteur de tout bien, désintéressé, le plus excellent de tous les Êtres excellents, et la plus sage de toutes les intelligences, le père de la justice et des bonnes lois, instruit par lui seul, suffisant à lui-même, et premier producteur de la Nature. » ( 6 )

 

Le Zoroastrisme a bien des points communs avec le monothéisle d' Akhénaton :

Pas de statues, et pas d'idoles. Respect des animaux. Pas de sacrifices d'animaux. Libre Arbitre. Responsabilité de l'homme. Dieu est bienveillant. Il donne le souffle de la vie. Pas d'esclavage. Le respect des principes Moraux est le seul moyen qui permette d'accéder à la vie éternelle. Il est aussi remarquable que, dans les deux cas, le Jugement dernier n'est pas le fait du jugement d'une quelconque entité, mais découle 'automatiquement' de nos pensées et actions passées durant toute notre vie biologique. 

Par contre, Zoroastre innove grandement avec sa propre eschatologie. L'ossature de son eschatologie sera plus tard reprise dans sa quasi totalité.

 

> La Création de Zoroastre ( 7 )

S'adressant à Dieu, Zarathoustra utilise l'artifice du questionnaire. La réponse est bien sûr implicite.

Yasna 31.8 - Te cherchant de mes yeux, j'ai su par la pensée, ô Mazda, que c'est toi le premier et le dernier, toi le père de Vohu Mana, la bonne volonté, le bon esprit, toi le vrai instaurateur de Asha, ordre et droiture, toi le maître des actions de la vie.

Yasna 45.7 - De lui vient le salut de tout ce qui est, a été et sera, de lui le don de la vie éternelle au juste, de lui la fin du méchant dans le tourment. Par la majesté de sa puissance, le Seigneur est notre initiateur dans la loi.

Yasna 44.3 - Seigneur, je te le demande, dis-le-moi en vérité : De l'ordre et de la droiture qui est le père ? au Soleil et à la Lune qui montra leur chemin ? qui donna à la Lune de croître et de décroître ? voilà ce que je veux savoir et autre chose encore. Y 44.4 - Seigneur, je te le demande, dis-le-moi en vérité : En bas, qui soutient la terre ? et le ciel, qui l'empêche de tomber ? qui a fait les eaux, qui a fait les plantes ? qui a attelé au vent et aux nuages les coursiers rapides ? qui est, ô Mazda, le créateur de la Bonne Pensée ? Y 44.5 - Seigneur, je te le demande, dis-le-moi en vérité : Quel est le maître habile qui créa la lumière, qui fit les ténèbres ? dormir et s'éveiller à qui les devons-nous ? à qui le matin, le midi et le soir ? qui appelle à l'ouvrage l'homme raisonnable ? Y.44.7 - Seigneur, je te le demande, dis-le-moi en vérité qui a créé Xshathra et Armaiti, la majesté divine et l'amour de la terre ? qui a mis dans le coeur du fils le respect du père ? je désire voir en toi, ô Mazda, en toi, Esprit céleste, Spenta Mainyu, créateur de toutes choses.

 

> Le Libre Arbitre et la Responsabilité de l' homme ( 7 )

Dieu a doté chaque animal d'un corps, d'une forme de conscience et d'une âme ''qui le fait vivre''. L'homme est doté d'une capacité de jugement très largement supérieure à celle des autres animaux, ce qui lui permet de choisir librement entre le bien et le mal.

Yasna 31.11 - Depuis l'origine, Mazda, depuis que par ta pensée tu formas le corps, la conscience et les forces de l'esprit, depuis que tu infusas dans le corps l'âme qui le fait vivre, depuis que tu créas l'action et le jugement pour que chacun choisisse sa voie comme il le désire,

Yasna 31.9 - O Très Sage Seigneur, de toi vient le zèle, la parfaite dévotion, en toi réside l'ouvrier, l'artisan du monde, en toi la souveraine sagesse qui laissa l'âme libre sur les chemins qui mènent au bon et au mauvais pasteur !

 

JPCiron

 :: :: :: :: :: :: :: :: :: :: NOTES :: :: :: :: :: :: :: :: ::

..... ( * ) - BCE (Before Common Era) = Avant l'Ere Chrétienne

..... ( 1 ) - La Genèse et les mythes mésopotamiens et babyloniens – Peter Enns (Théologien évangélique) / Fondation BioLogos - 2013

..... ( 2 ) - Quelques doublons différents dans le Pentateuque :

Alliance entre Yahvé et Abraham (Gen 15 et Gen 17) – Expulsion de la servante Agar (Gen 16 et Gen 21) – Vocation de Moïse (Exo 3 et Exo 6) – Versions du Décalogue (Exo 20 et Deut 5)

..... ( 3 ) - La Civilisation de l'Egypte Pharaonique – François Daumas – Arthaud – 1965

..... ( 4 ) - Peter Enns a ici mis en forme et retouché le résultat des travaux de comparaison du théologien Dr Daniel Harlow, du Calvin College. Harlow avait adapté ce comparatif du tableau préparé par Prof. Bernard F. Batto, de la Depauw University. Ce dernier a publié "In the Beginning : Essays on the Creation Motifs in the Ancient Near East and the Bible" en 2013

..... ( 5 ) - The Egyptian Book of the Dead – Thomas George ALLEN – Chicago – 1960

..... ( 6 ) - Cité par Andrew Michael de RAMSAY (Voyages de Cyrus – Discours sur la Théologie et la Mythologie des Payens – p. 4 – 1730 – Bettenham Londres - avec ref. Préparation Évangélique, Livre I p.42 Edition Paris - Eusèbe de Césarée (265 - 339 après J.C.), historien et évêque chrétien en Palestine).

..... ( 7 ) - Choix de citations des Gâthas (Traductions proposées par Amir Mehdi BADI'') 1961

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110 réactions


    • JPCiron JPCiron 6 décembre 2018 16:28

      @Claudec

      Bonjour,

      La plupart des pouvoirs politiques (laïcs ou non) fonctionnent avec un logiciel structurellement religieux : prééminence de l’individu, liberté de choix de l’individu, et confiance dans l’avenir (basé sur la Providence, et/ou sur les progrès technologiques/scientifiques futurs).

      La vie étant sacrée depuis la conception et la médecine apportant -Dieu Merci- une moindre mortalité, la prolifération était prévisible. Vous parlez de la prolifération humaine. C’est un mot qui se réfère au processus. Je préfère souvent les mots qui se réfèrent aux résultats du processus. Dans ce cas, le mot infestation serait plus approprié. C’est celui que l’on utilise pour toute autre espèce animale.

      A mon sens, les religions peuvent (doivent !) se réformer. Pour les Catholiques, le Pape François (en dépit de ses défauts présumés, mais qui n’en a pas) a quand même fait une Encyclique qui aurait dû faire du bruit ( Laudato Si’). J’avais proposé un article là-dessus, mais il n’est pas passé. Je le reprendrai d’ici quelques mois.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 décembre 2018 17:37

    Dadid icke parle aussi de LULU. Un « L » en moins. Bizarre la raison pour laquelle j’ai rêvé d’acheter l’édition originale de LULU de Félicien Champsaur. Illustrée par le Roi de la carte postale Raphaël Kirchner. Attention, moins de 18 ans : s’abstenir. https://www.google.be/search?q=Rapha%C3%ABl+Kirchner&num=20&newwindow=1&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwi2laXlj4nfAhXBL1AKHQmND5YQ_AUIDigB&biw=1280&bih=664


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 5 décembre 2018 18:23

    En numérologie le jaune est associé au 1. Le 1 est un chiffre d’élan, c’est l’énergie masculine de celui ou celle qui entreprend, qui se risque. Il démarre la série des chiffres. La forme du 1 comme un bâton pointu évoque la lance qui a la force d’inventer avant tout le monde. Voilà pourquoi, nous pouvons associer le jaune et l’or à ce chiffre. La réussite et la protection. Nous sommes en année 1 L’élan, la force virile. Mais vaseux, tirant sur le citron ou le verdâtre.


  • keiser keiser 6 décembre 2018 10:14

    Il y a une discussion pour le livre du Pentateuque où apparait le code de l’alliance donné par dieu à Moïse sur le mont Sinaï.

    Cette extension du décalogue serait inspiré du code de Hammurabi, roi de Babylone qui a rédigé ce texte environ deux cent ans avant la rencontre de Moïse avec Dieu.

    Il y a toujours une controverse mais sachant la corrélation entre la Mésopotamie, Abraham et ensuite Moïse, cela ne parait pas impossible.


    • JPCiron JPCiron 6 décembre 2018 17:02

      @keiser

      Bonjour keiser,

      Merci pour votre éclairage.

      code de Hammurabi,>
      Effectivement, les règles morales ont existé bien avant Moïse.
      Les Egyptiens avaient des principes moraux proches de ceux Chrétiens, plus d’un millénaire avant Moïse.

      <Abraham>
      Son premier nom est « Abram », un nom commun de la vallée de l’Indus.
      Abraham est né Chaldéen, a été éduqué avec les Dieux Chaldéens et les a donc vénéré. Les textes ne disent pas s’il a répudié ses premiers dieux.

      Ensuite, les exploits d’ Abram et de Moïse ne trouvent pas d’écho dans l’archéologie ni dans les écrits des historiens de l’époque.


    • kalachnikov kalachnikov 6 décembre 2018 23:44

      @ JPCiron

      La loi dite du talion, qui ne se limite pas à ’oeil pour oeil dent pour dent’, provient de ce code.

      Abraham vit sous le mode matriarcal.


    • JPCiron JPCiron 7 décembre 2018 10:05

      @kalachnikov

      <Abraham vit sous le mode matriarcal.>

      Tiens ! Je ne savais pas.
      En y réfléchissant, il me semble me souvenir que c’est quand même sa propre femme qui demande à Abraham d’aller engrosser leur servante Égyptienne, pour avoir un fils qu’elle ne pouvait avoir.

      On ne sait si la servante avait voix au chapitre...
      Dieu aurait quand même pu faire en sorte d’éviter ce « détour » scabreux...
      Problème de morale ? Ou bien la pratique est-elle « dans les clous » ?
       smiley


    • kalachnikov kalachnikov 7 décembre 2018 12:51

      @ JPCiron

      C’est une déduction que j’ai faite.

      C’est sa femme aussi qui lui demande de condamner Agar et Ismaël à une mort certaine et il obtempère.

      J’ai fait cette déduction relativement à une parole d’Abraham à Abimélec

      ’Abraham répondit : « Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays et que l’on me tuerait à cause de ma femme.De plus, il est vrai qu’elle est ma sœur, puisqu’elle est la fille de mon père ; seulement, elle n’est pas la fille de ma mère et elle est devenue ma femme.’

      Les frère et soeur peuvent s’unir parce qu’ils n’ont pas la même identité, celle-ci étant transmise par la mère.

      Notez qu’il définit Dieu et songez à ce que j’ai dit hier concernant le topos et le fait de changer de dieu comme de chemise.

      Dieu = moeurs en cours dans un endroit, que l’on adopte quand on s’y installe.

      crainte de dieu = transgression de la loi.


  • Sri Dom Sri Dom 9 avril 2019 20:14

    *Δ* Je n’ai pas de Religion !


    • JPCiron JPCiron 11 avril 2019 11:10

      @Sri Dom

      Je n’ai pas de Religion ! >

      Ne vous excusez donc pas ... c’est aussi le cas de beaucoup de gens honorables.

      *Δ* >

      Je ne connais pas cet idiome.


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