samedi 21 mai 2022 - par bartelby

La symbolique du genre

La métaphysique est sous-jacente à toutes les religions. Les mythes mettent en images physiques le Mystère, Vérité insaisissable par nature car sans forme.

Si je devais définir simplement le Ciel, l’Au-delà ou encore le Surnaturel, je le nommerai le monde des idées. Pour reprendre l’exemple de Platon, si la matière peut prendre la forme d’un cheval, c’est qu’il existe l’idée du cheval et c’est cette idée qui forme la matière en cheval.

Les idée, les qualités, les in-formations (qui n’a pas de forme propre) sont éternelles. L’Amour en tant qu’idée est la même de toute éternité. Ensuite, elle peut s’incarner de manière fluctuante dans la nature.

Mathématiquement, la valeur Pi n’a pas de forme propre et pourtant elle se manifeste de manière plus ou moins parfaite dans le monde physique. D’ailleurs, il est tout à fait remarquable que cette valeur si importante de la géométrie soit un nombre irrationnel (nombre ayant une infinité de chiffre après la virgule non prédictible).

Dans le monde spirituel rien n’est mortel, dans le monde physique rien n’est éternel. Il est le Fixe, elle est le volatil. Symboliquement, le Ciel est masculin et la terre est féminine. L’astre du premier est le Soleil, l’astre de la seconde est la Lune.

Pourquoi le Ciel est masculin et la terre féminine me direz-vous ? Parce que l’homme féconde la femme comme l’idée féconde la matière.

C’est le phallus d’Osiris qui plonge dans la mer.

C’est Léto (celle qui est cachée) fécondée par Zeus qui erre sur Terre et trouve une île flottante. Lorsqu’elle accouche d’Apollon, l’île flottante se fixa au fond de la mer et depuis on appelle cette île « Délos » (la visible, la manifeste, l’eclairé).

C’est Héra l’errante qui se retrouve enchaînée, suspendue, fixée par Zeus avec des chaînes d’or et des enclumes au pieds.

C’est, au commencement, le Souffle qui planait à la surface des Eaux.

C’est Salomon (le sage) qui se marie avec la reine de Saba qui est noire comme la terre.

C’est encore le Verbe qui s’incarne dans la Vierge Marie, etc.

Pour finir, un petit mot sur les quatre éléments. Le Feu et l’Air sont spirituels, l’Eau et la Terre sont matérielles.

Dans le Macrocosme, le Feu est le Verbe, l’Air le non manifesté, l’Eau la matière informe et la Terre la matière formée.

Dans le Microcosme, le Feu est l’âme (l’idée de l’homme qui comme toutes idées est éternelle), l’Air est la psyché, l’Eau est l’émotion (ou l’humeur) et la Terre est le corps (l’incarnation de l’idée de l’homme).

Le Feu et la Terre sont fixes et de nature masculine. L’Eau et l’Air sont volatils et de nature féminine.



16 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 21 mai 2022 12:48

    On a quand même un peu avancé depuis Aristote, non ?


  • bartelby 21 mai 2022 13:05

    Ah cette marche en avant inéluctable qu’est le progrès.

    Progrès ou pas, l’Eternel est par définition immuable.

    Cordialement mon petit ange :)


  • Laconique Laconique 21 mai 2022 13:45

    Un résumé très clair de la doctrine traditionnelle concernant la différence des sexes. On retrouve les mêmes distinctions dans l’ouvrage de Julius Evola, Révolte contre le monde moderne (chapitre I, 20 : « Homme et femme ») :

    « Dans le symbolisme traditionnel, le principe surnaturel a été conçu comme « masculin », et le principe de la nature et du devenir comme « féminin ». En termes helléniques, le « un » (το έν), qui est « en soi », complet et autosuffisant, est considéré comme masculin. Inversement, la dyade, le principe de la différenciation et de l’« autre que soi », et donc le principe du désir et du mouvement, est considéré comme féminin. En termes hindous (selon le Samkhya darsana), l’esprit impassible (purusa) est masculin, tandis que la pakrti, la matrice active de toute forme conditionnée, est féminine. La tradition extrême-orientale a exprimé des concepts équivalents à travers la dualité cosmique du yin et du yang, où le yang, le principe mâle, est associé à la « vertu du ciel », et le yin, le principe féminin, au principe de la « terre ».

    Toutes les civilisations traditionnelles établissaient une différence, non pas seulement de statut, mais bien de nature, entre l’homme et la femme. C’est le monothéisme abrahamique, stupidement accusé de misogynie par la doxa contemporaine, qui a radicalement supprimé cette hiérarchie et professé l’égalité de dignité entre l’homme et la femme, ce qui n’a d’ailleurs pas été sans créer de nombreuses névroses modernes dont nous sommes tous à un degré ou à un autre affectés.


  • PascalDemoriane 21 mai 2022 15:40

    « Pourquoi le Ciel est masculin et la terre féminine me direz-vous ? Parce que l’homme féconde la femme comme l’idée féconde la matière. » dites vous.

    Oui et alors ? çà n’explique rien du tout. Vous avez oublié de préciser l’essentiel : « parce que, selon un certain référentiel, l’homme féconde etc... » et en l’espèce, selon le référentiel du dualisme platonicien, ou bien selon la vision d’Evola de la « Tradition » rappelée par M.Laconique, peu importe.
    Tout est dans le référentiel ! donc relatif à un contexte.

    Mais ce n’est pas une « structure première, primaire » absolue ! Non ! Nous ne saurons jamais si c’est le référentiel dualiste (genre) qui s’incarne (sexe) ou l’incarnation duelle (sexes) qui fait la représentation référentielle (genre).

    Donc nous ne saurons jamais si le ciel nous semble (à certains) masculin et la terre féminine parce que nous sommes sexués ou si nous sommes sexués parce que le ciel et la terre le serait !

    Autrement dit entre homme et femme qui féconde qui ? on ne sais pas ! c’est réversible, c’est dialectique ! c’est l’un par l’autre et l’un en l’autre. Exactement comme la chose et l’idée de la chose, il n’y a pas l’un sans l’autre. Platon, dualisant l’idée de sa forme, s’est gouré, et c’est parce qu’il s’est gouré qu’on peut dépasser son erreur ! passer de la dualité binaire (exclusive ou bien) à la dualité bi-polaire (inclusive ou/et) voyant l’humain comme unité duelle ici en phase plutôt féminine là en phase plutôt masculine, donc en nuances de gris entre un Blanc et un Noir théorique platonicien qui n’existe pas ! n’existe qu’en tant qu’état intermédiaire oscillant et vivant.

    Il n’y a donc pas d’idée pure du féminin absolu et définitif, ni d’idée pure du masculin absolu et définitif qui tienne ! çà marche pas !

    Il faut être rigoureux là-dessus sinon le genrisme décadent et destructeur de la marchandise régnante ne fera qu’une bouchée de votre construction fragile.


    • bartelby 21 mai 2022 16:13

      @PascalDemoriane

      Merci pour votre commentaire.

      Tout d’abord, mon propos n’était pas de prouver quoi que ce soit mais de montrer comment les religions ont utilisé la symbolique du genre.

      Ensuite, la dualité est une représentation de la réalité et en tant que telle elle n’est pas la réalité. Le mythe

      n’est pas le Mystère.
      J’ai aussi parlé de la représentation du monde par les 4 éléments qui introduit de la dualité dans la dualité.

      On peut tout aussi bien prendre une représentation à trois, quatre, cinq, six ou sept terme. Et cela sans oublier l’enseignement non-dualiste ou apophatique.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 21 mai 2022 17:16

      @bartelby

      Pourquoi aller chercher midi à quatorze heures ?

      Le système duodécimal est antérieur au système décimal et, en fait, beaucoup lus riche.

      Compter par dix tient au fait que l’être humain a dix doigts, et que, dans certaines régions du globe, ces doigts lui servaient de boulier quand il n’y avait pas de calculettes à vendre dans les grottes. Ça permettait de dénombrer, mais pas de faire des opérations.

      Compter par douze tient au fait que chaque main a quatre doigts à trois phalanges et un pouce opposable aux autres doigts, ce qui permet de compter d’une seule main quand l’autre est occupée (à tenir un lapin par les oreilles par exemple), mais aussi à diviser par quatre en séparant chaque doigt des autres ou par trois en prenant en compte les phalanges.

      Ce système était utilisé en Egypte et en Mésopotamie, et les cultures rurales l’utilisaient dans toute la zone à langue sémitiques et indo-européennes, et c’est pour ça qu’on vend toujours les œufs par douzaines. Aucun mythe là-dedans. On peut toujours délirer sur la sainte trinité, ou les quatre points cardinaux, il n’en reste pas moins que les mathématiques sont pragmatiques, et que, par exemple, le méthode des maçons dénommée 3,4,5 pour obtenir un angle droit pour l’implantation d’un bâtiment à l’aide d’une corde à nœuds n’avait rien de magique. Ceux qui l’utilisent encore aujourd’hui ne sont pas des mystiques non plus.


    • bartelby 21 mai 2022 18:08

      @Séraphin Lampion

      Ce n’est pas le propos.

      Je répondais à PascalDemoriane

      qui critiquait (si j’ai bien compris son message) le manichéisme d’une représentation dualiste et donc sexuée.

      Ensuite, cela n’enlève rien à la très juste raison que tu invoques pour l’emploi de la base 10 aujourd’hui et la base 12 chez les mésopotamiens.


    • Enki Enki 24 mai 2022 12:58

      @Séraphin Lampion

      mais aussi à diviser par quatre en séparant chaque doigt des autres ou par trois en prenant en compte les phalanges.

      Pouvez-vous me préciser ces deux calculs, que je les comprenne ? Merci.

       

      @bartelby

      Intéressantes ouvertures. Mais vous déployez tout en mode de pensée dualiste, devenu celui occidental, ce qui peut fausser la perception de vos concepts.

      Les Ying et Yang sont deux interfaces, reliées ou aimantées par les petits ronds, ou points. En vision dualiste, ce sont que 2 blocs bien emboités, mais qui retombent séparés si on les lâche. En vison moniste, ils sont comme les versants de la montagne ou les faces de la pièce de monnaie. Le Tao est le tout, qui se décompose en aspects qui existent les uns en fonction des autres. Le masculin et le féminin sont des envers, pas des finitudes.

      En prolongement, le Wuxing, comprend 5 phases (ou éléments, ou caractères) : le bois, le feu, le métal, la terre, l’eau. Ils font penser à vos 4 éléments cités : feu, air, eau, terre. Mais dans le Wuxing, ils sont interdépendants. Le feu est-il « bien » ou « mal ». Question idiote : le feu peut faire la cuisine comme brûler la maison. Les 5 éléments du Wuxing évoluent, sont toujours mouvants, mais toujours compensés les uns par rapport aux autres.

      Le dualisme pose des catégories, facilite la taxonomie, mais induit souvent un classement hiérarchique : ici, de façon latente, si le masculin est supérieur au féminin. En monisme, c’est une question qui n’a pas de sens. Le dualisme cherche l’absolu, le monisme cherche à quoi c’est relatif.

      Dans la Grèce antique, monisme et dualisme ont coexisté dans le foisonnement des productions philosophiques.

      Dans les cosmogonies mésopotamienne et égyptienne, le masculin et le féminin sont des principes créateurs par engendrement des inverses.


    • Enki Enki 24 mai 2022 13:20

      @Séraphin Lampion

      Le triangle 3 : 4 : 5 a été faite à partir de la corde à 13 noeuds.
      https://methodeheuristique.files.wordpress.com/2020/03/corde-c3a0-13-nc593uds_mhm.pdf
      Chaque nœud était formé à distance de la coudée.

      En 4 ; 4 ; 2, le triangle formé a été celui des clocher d’églises en tuiles d’ardoise à l’Ouest et au centre de la France.

      On pouvait aussi replier la corde par segment, noeud après noeud : on pense que le mot « multiplier » vient de là.


  • robert 21 mai 2022 18:41

    Vous n’aviez pas déjà écrit ici ?


  • PascalDemoriane 21 mai 2022 18:52

    @Bartelby et @Séraphin
    Tiens c’est marrant, M. Séraphin fait un hors sujet apparent en arithmétique sur une question de symbolique du genre. Aucun rapport ?
    Or ce que j’ai découvert, modestement via la linguistique fondamentale, malgré moi, c’est qu’il y a effectivement une relation entre arithmétique, et revenant au symbolique, entre numérologie et peut-être, soyons prudent, sexe / genre, altérité, subjectivité.
    Si on considère 1. que l’article de M. Bartelby amorce une question de fond, 2. que M. Séraphin n’est pas qu’un troll ! la collision n’est peut-être pas insignifiante. Qu’il y a peut-être là un lièvre qui se cache derrière ce « hors sujet ».
    J’en dis pas plus, laissons cela évoluer.


    • bartelby 21 mai 2022 19:22

      @PascalDemoriane

      Évidemment qu’il y en a une mais le sujet était : le symbolisme du genre et pas le symbolisme des nombres.

      Les entiers sont pairs ou impairs. Les nombre impairs sont masculin et les pairs féminin.
      Si l’on additionne un nombre pair à un nombre impair on obtient un nombre impair. Si on additionne un nombre impair à un autre nombre impair on obtient un nombre pair.
      Alors que si on additionne un nombre X avec un nombre pair on obtiendra toujours un nombre pair si X est pair et impair si X est impair.
      Les nombre impair sont donc vus comme informant puisqu’il transforme un nombre pair en impair et inversement.

      Le nombre 10 du fait de notre base employé symbolise le retour à l’unité ou bien encore un système complet unifié.
      Le nombre 12 du fait de la trisection du cercle symbolise le cycle. C’est pourquoi il y a 2x12 heures dans une journée et douze mois dans l’année


    • PascalDemoriane 21 mai 2022 22:15

      @bartelby
      Pas mal. Maintenant réduisez l’algorithme de votre raisonnement à plus la simple expression possible. Et voyez à quoi on revient.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 mai 2022 15:11

    Maintenant on les reconnaître : la variole du singe.... A voulois effacer le genre ils auront un drôle de genre avec leur pustules rouges


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 mai 2022 15:14

    Cent pourcent d’accord avec l’article. Si la différence sexuelle existe, c’est pour éviter la fusion narcissique du même genre. Homo signifie bien homogène... Le contraire de la bio-diversité.... Il est maintenet bien démontré que les pandémies et les virus sont causé par la perte de la biodiversité.... 


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