jeudi 28 septembre 2006 - par Voris : compte fermé

Laïque, mais pas trop !

La laïcité ne peut se concevoir comme une hostilité de principe à la religion. Pas davantage comme un dogme républicain érigé, défendu par des fanatiques du concept. Elle doit être une affirmation d’une liberté de conscience, une affirmation d’égalité des options spirituelles et religieuses, une affirmation de neutralité du pouvoir politique. A en croire certains, l’ennemi de la laïcité a aujourd’hui un nom : Machelon  !

Jean-Pierre Machelon est professeur de droit et surtout président de la commission à laquelle il a donné son nom. Cette commission propose le financement des lieux de culte par les communes. Mais comment ne pas voir que les ennemis de la laïcité sont ailleurs que dans ce bouc émissaire tout désigné ?

1 - Les ennemis de la laïcité :

-Le premier ennemi du principe de laïcité est sa définition insuffisante

Le concept de laïcité a profondément et durablement marqué la culture française. Pourtant, ses contours sont imprécis.
L’article 2 de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat dit ceci : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. » Et aussi : « La République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte. »
Le principe de laïcité est ensuite passé dans la constitution de 1946, puis dans celle de 1958, qui dit dans son article 2 que la France est laïque et qu’elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion, qu’elle respecte toutes les croyances.
Il existe néanmoins aujourd’hui des conceptions divergentes du principe de laïcité, qui font que la jurisprudence parfois hésite. La commission Machelon, profitant de cette faiblesse, s’arroge le droit de contester la portée constitutionnelle du principe.

-Le deuxième ennemi de la laïcité est son incomplétude 

La séparation de l’Eglise et de l’Etat ne s’applique pas à la région Alsace-Moselle qui était, à l’époque de la loi de 1905, encore en territoire allemand. Aucune loi n’étant venue par la suite mettre les choses en conformité, la situation aujourd’hui est dite concordataire (le chef de l’Etat désigne l’évêque, comme du temps de l’empereur Napoléon 1er après le Concordat de 1801). Cela en violation flagrante du principe constitutionnel de laïcité !

-Le troisième ennemi de la laïcité est le ministre actuellement chargé des cultes

Nicolas Sarkozy s’affirmait, le 19 septembre 2005, "le ministre de l’Intérieur qui s’est le plus senti ministre des cultes " au risque de confondre sa mission publique de ministre chargé des cultes avec la fonction de « ministre du culte », qui est une fonction du clergé. En novembre 2004, il avait ouvert une polémique en suggérant de « faire évoluer » la loi de 1905 dans son livre La République, les religions, l’espérance (Editions Le Cerf). Jacques Chirac l’avait tancé, se refusant à modifier un texte qui a « si profondément contribué à la paix civile dans notre pays ». Dominique de Villepin avait souligné le risque d’« ouvrir la boîte de Pandore ». Qu’à cela ne tienne, notre ministre des cultes persévère et, comme toujours pour aborder une question délicate, choisit l’attaque frontale, réveillant les anciennes querelles, avivant les passions, dressant sur sa route de nouveaux opposants. On est loin de l’idéal de paix civile évoquée par le chef de l’Etat.

2 -Retrouver la voie d’une « laïcité apaisée »

L’exemple historique de la loi de 1905 ne peut être reproduit : il s’agissait alors de prononcer un divorce entre l’Eglise catholique et l’Etat. Aujourd’hui, l’Etat étant indépendant de toute religion, c’est au contraire un rapprochement qui est suggéré, avec l’islam en particulier.

La laïcité que l’on a qualifiée d’apaisée ne se fit pas en un jour. Elle a été le résultat d’un long processus parsemé de violents débats idéologiques entre l’Etat et l’Eglise catholique, pour n’aboutir au compromis qu’en 1921. Et l’on voudrait aujourd’hui relever le nouvel enjeu dans un délai très court !

L’approche méthodologique n’est pas la bonne : c’est une commission composée de seize membres, tous dévoués à la cause religieuse, qui a été chargée de redéfinir le principe de laïcité. Et cette commission, si peu représentative, se permet de contester la portée constitutionnelle de l’article 2 de la loi de 1905.

Après l’échec relatif de la commission Bernard Stasi (le voile islamique a monopolisé les débats dans le champ médiatique), fallait-il charger encore une commission de ce dossier explosif à seulement deux ans d’intervalle ? La première commission, mandatée par le chef de l’Etat au nom du principe national de laïcité, se composait de membres de divers horizons et elle était présidée par un médiateur. La seconde était désignée par Sarkozy au nom de ses propres idées et n’avait pas la même objectivité.

C’est tout le processus qui est à reprendre sur la base, cette fois, de débats ouverts, et autrement que par la méthode violente de la «  rupture » historique et de l’attaque frontale des états d’esprit. Ce n’est que par cette autre voie que l’on pourra utilement faire progresser par ajustements successifs et discutés l’idée de Laïcité, que l’on pourra la rénover tout en préservant la paix civile, en la consolidant même. L’Etat, bien que garant de la neutralité, ne peut ignorer le fait religieux comme fait social facteur de cohésion et d’harmonie. Encore faut-il que ce fait social soit pris en compte correctement.



513 réactions


    • Bulgroz (---.---.215.189) 29 septembre 2006 23:55

      He Pierre Ruslan deputy editor-in-chief of Le French regretted the publication of the Journal article carries the censure of a person the Prophet, peace and blessings be upon him. He said Ruslan of the island that the publication of this article was also wrong. He pointed out that he does not represent the opinion of the newspaper where the page publication of articles from abroad do not reflect the opinion of the authors only. He added that a French journalist, sometimes mistakes lead to the publication of material before carefully reviewed, stressing that things sometimes occur professionalize the press.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 30 septembre 2006 00:15

      Pas crédible ...


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 10:11

      @Bulgroz (IP:xxx.x19.215.189) le 29 septembre 2006 à 23H55

      Je crois qu’il faut attention aux manipulations en ces temps bizarres...

      Crédible, mouais...nous pouvons poser cette question.


    • Bulgroz (---.---.245.63) 30 septembre 2006 10:24

      @ Antoine Diederick et Courouve,

      Moi aussi, je suis surpris puisque cela, semble t il,n’a été repris par personne.

      C’est pourtant sur le site d’Aljazeera en Arabe :

      http://www.aljazeera.net/NR/exeres/A04E448D-3C05-45FC-962B-D1BE2D8

      Où un dénommé Pierre Roslan (inconnu pour moi) aurait fait cette déclaration de regrets.

      Sur le site en Anglais d’ aljazeera, il n’y a rien.


    • armand (---.---.37.23) 30 septembre 2006 11:02

      Si cette information est exacte, elle est extrêmement grave, et on devrait exiger des éclaircissements de la part du Figaro - et, si l’information se confirme, la démission du sieur Rousselin en question.


    • (---.---.164.8) 30 septembre 2006 11:53

      "Courouve (IP:xxx.x00.163.54) le 29 septembre 2006 à 21H46 On peut signer la pétition sur le site http://www.resiliencetv.fr ou sur la page indiquée en lien. http://www.resiliencetv.fr/modules/epetitions/ (...)"

      Le Site de Lucien Samir et pourquoi pas sur le Site de France-Echos ?

      Quelle misère !

      Le Figaro a bien fait de s’excuser devant cette campagne de diffamation d’une religion. Quoi qu’elle puisse être, elle n’a rien à envier aux autres.

      Le plan de cette ignoble propagande est bien orchestré par les partisans de « va-t-en-guerre » de néocons et leurs alliés évangélistes intégristes et sionistes.

      La bêtise humaine n’a aucune limite, comme si l’histoire ne nous a rien appris.

      pffft


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 11:57

      @(IP:xxx.x5.164.8) le 30 septembre 2006 à 11H53

      Il n’est pas vérifié que le journal « Le Figaro » se soit excusé.

      Si jamais c’était le cas, cela poserait question et débat.

      Finalement, c’est très DELICAT , on marche sur des charbons ardents.


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 17:52

      Eh bien ce rectificatif du Figaro s’imposait. Mais il aurait mieux valu ne pas publier tel quel cet article et demander à l’auteur de retirer le passage islamophobe.


    • Bulgroz (---.---.39.207) 30 septembre 2006 18:00

      Taverne des poêtes,

      Il devient de plus en plus difficile de penser en France, c’est quoi un propos islamophobe ? Un propos que les fondamentalistes n’acceptent pas ? Le pape est il islamophobe ?

      Dire que la religion musulmane est la religion des ânes, cela est il islamophobe ?

      Il y a t il une loi en France contre les propos islamophobes ?

      Y a t il un précédent ? Quelqu’un qui aurait été condamné pour propos islamophobes ? Qui ?

      Est il interdit d’en parler ?


    • Antoine Diederick (---.---.227.230) 1er octobre 2006 00:48

      @Taverne

      Je ne suis pas d’accord avec toi.

      La liberté d’expression est un droit fondamental et constitutionnel.

      Deux attitudes intellectuelles possibles.

      1)Soit celle de la réserve ou de la prudence : je ne prends pas le risque de la provocation quoique je sois sur de mon propos et de ma critique. Dans ce cas le philosophe concerné se tait et se tient à la reserve.

      2) Je m’exprime et je prends un risque, en l’occurence un risque sanctionné par l’injuste menace extérieure (nul ne sera en Europe offusqué par ma prise de position puisqu’elle est possible et autorisée). Par contre, les personnes incriminées par ma critique peuvent devenir violents et je l’assume.

      3) Sur ce site Avox, j’ai écrit que je pensais que le Coran était un texte de violence et schizophrène. Je suis donc d’accord avec le philosophe en question. Je prends un risque. D’autres l’ont dit aussi ici sur ce site. Et donc je soutiens cet homme injustement menacé.

      4)Le rédacteur ou le responsable rédactionnel du Figaro devrait prendre avec lui sa responsabilité éditoriale. Par contre, il a le droit pour des raisons supérieures de sécurité (protection du personnel, des collaborateurs.. ;etc) de minimiser les faits et je ne crois pas qu’il faille le blamer pour cela (il n’est pas vérifié qu’il se soit excusé).

      Par contre, au vu de la situation actuelle, le grand perdant est le philosophe, il est seul.

      Remarque : nous sommes hors du débat de base cependant, je précise ; ma conviction est que je ne puis accepter le dictat malsain islamiste intégriste qui choque ma sensibilité, mes valeurs, mes croyances, ma culture, je dis NON !

      J’espère que Avox ne sera pas piraté « hacker », fagocyté, détruit. Disons NON en démocrates.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 17:44

      Personnellement je renvoie dos à dos l’intégrisme catholique que défend ce « philosophe » et l’islamisme.

      Disons « non » en démocrates à tous les excès dangereux d’où qu’ils viennent !


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 17:48

      à Bulgroz :

      J’ai lu et relu les mots du philosophe illuminé : ils sont selon moi objectivement islamophobes. Ceci est mon point de vue de citoyen parfaitement laïque et même athée. Relisez vous-même le texte !


    • Bulgroz (---.---.32.202) 1er octobre 2006 19:41

      Donc, et vous avez raison, il faut tuer Redeker et bruler l’immeuble du Figaro et ses lecteurs qui soutiennent ce criminel qui na osé braver les interdits.

      C’est quoi des propos islamophobes (phobos = peur) ? Quel est l’article de loi qui interdit ces propos ? Quelle doit être la sanction ?

      Dans le contexte actuel où se trouve Redeker, cela sert à quoi de dire qu’il a tenu des propos islamophobes ?

      Pourrions nous dire que Théo Van Gogh faisait des films islamophobes ?


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:02

      Vous voyez donc que ce fil avait de l’intérêt...

      Bulgroz se discrédite effectivement dans ce commentaire.


    • Bulgroz (---.---.210.183) 1er octobre 2006 21:06

      La Taverne des Poètes,

      Merci pour votre humanité.

      Je m’échappe rapidement pour ne pas souiller votre fil.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:35

      à Bulgroz :

      Merci ! Il y a de la noblesse dans votre attitude. Cependant, je me tiens prêt à en reparler avec vous de façon dépassionnée et sérieuse quand vous le voulez. je ne vous rejette pas en tant que personne humaine.

      Sur le fond, je vous aurais rétorqué (si vous n’étiez parti, ce qui est votre droit) :
      - Dans un Etat laïque où la liberté d’expression est sans limites, tout homme qui a une tribune doit néanmoins veiller à ne pas l’utiliser pour attiser les haines et à ne pas s’attaquer au fondement même d’une religion.
      - Dans un tel pays (le nôtre et il est beau !), la loi n’a pas vocation à définir ces abus comme des délits et à les punir. La libre expression suppose une grande responsabilité cependant.


    • Bulgroz (---.---.210.183) 1er octobre 2006 21:45

      Vous posez des questions à Courouve,

      je vous en ai posé sur :

      ce qu’est un propos islamophobe ? article de loi réprimant l’Islamophobie ? etc...

      Cela me serait utile pour ne pas passer pour un facho, islamopho, xénopho, FNphile,...

      Bref pour ne pas être idiot et ne pas mourrir comme Théo Van Gogh un coup de poignard dans le dos.

      Quels sont les limites de mon libre arbitre ?

      Merci de la délicate attention.


  • Robert Albarèdes (---.---.243.16) 29 septembre 2006 18:22

    FACE AU RAPPORT « MACHELON » ET A LA PROPOSITION DE LOI « GLAVANY » :

    UN SEUL et MEME COMBAT : DEFENDRE LA LAICITE !

    Ce qui frappe à la lecture du rapport commandé par le ministre de l’Intérieur à la « commission Machelon » afin de justifier le « toilettage » de la loi de 1905 , c’est qu’il s’attache à vider de sens l’article 2 de cette loi et à réinstaller le religieux dans l’espace politique en gommant les notions de « sphère privée » et de « sphère publique » , effaçant ainsi d’un trait de plume la longue histoire de la laïcité que notre pays avait durement élaborée et qui avait abouti à la séparation stricte des Eglises et de l’Etat .. . C’est un retour en arrière perpétré au nom d’une « pseudo-faillite » du « modèle français » , auquel se substituerait un « modèle sociétal anglo-saxon » ( pourtant à bout de souffle) découpant notre espace social en niches communautaristes , décalque de la déstructuration de l’espace « unitaire » national que prépare la construction politique européenne . . . En permettant toutes les formes de financement public pour la construction des lieux de culte , la commission « Machelon » détruit un des éléments essentiels de cette séparation stricte qui caractérise notre République . En élargissant la notion « d’association cultuelle » jusqu’à la confondre avec celle « d’association culturelle et sociale » , elle place sous la coupe réglée d’une quelconque communauté ce qui relève de la responsabilité et de l’action publiques , en instituant , notamment , les prémices d’un communautarisme qui n’ose pas dire son nom , comme le montre également sa volonté de développer « les cimetières privés » . En renforçant les spécificités de l’Alsace-Moselle par l’introduction dans l’enseignement de la religion musulmane et le paiement des imans , elle renforce la notion « concordataire » au détriment du principe laïque et laisse entrevoir combien elle souhaite faire passer notre pays d’une situation « laïque » à une situation « sécularisée » par le biais d’accords Etat-Eglises .

    Il faudra décortiquer ce rapport , en éclairer les intentions politiques , en montrer la nocivité et le bond en arrière qu’il suppose pour notre pays : nos impôts locaux vont-ils servir à financer les mosquées ,les écoles coraniques , l’ action sociale et caritative des structures islamiques ? Cela mérite , pour le moins , un débat national et l’intervention du peuple de France !

    Mais il faudra aussi montrer combien ce rapport « surfe » sur les ambiguités , les compromissions , la pusillanimité , les décisions quotidiennes des responsables politiques de ce pays , de droite comme de gauche , enclins à précipiter notre société dans un espace européen qui la détruit et à cultiver la « quête » électorale « tous azimuts » ( mais là , il va peut-être y avoir des surprises) . Et en particulier sur les textes , discours et pratiques des élus et responsables socialistes .

    La proposition de loi sur la laïcité , déposée le 29 juin dernier par Jean Glavany , ( au sujet de laquelle j’ai produit une lecture critique parue dans « Respublica ») énonce , à propos de la situation en Alsace-Moselle , les mêmes projets que le rapport incriminé ici , suggérant elle aussi d’enseigner l’islam , et , par conséquence , d’aligner le statut des imans sur celui des prêtres catholiques . . . tout en renvoyant « aux calendes grecques » la possibilité d’uniformiser l’application de la loi de 1905 sur l’ensemble du territoire . De la même manière , elle balaie l’article 2 de cette loi , cité ainsi : « la République ne reconnaît ni ne privilégie aucun culte » alors que son énoncé est : « la République ne reconnaît , ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » , ce qui , on en conviendra , n’a pas la même signification ni les mêmes conséquences . Et elle génère l’émergence des tentations communautaristes quand elle évoque la gestion des lieux de sépulture et admet , comme une situation définitivement fixée , l’existence d’un enseignement privé , concurrentiel de l’enseignement public : on est tout près des futures structures « éducatives » musulmanes .

    Mais le plus grave , de ce point de vue , c’est la pratique « quotidienne » de ces élus « de gauche » qui prétendent œuvrer au nom de la laïcité . Un seul exemple ici , mais , ô combien révélateur , celui de la construction du centre islamique « nord » de Rennes ( maire socialiste) sur un terrain municipal , avec un investissement municipal direct , confié à une association islamique , comprenant des espaces destinés à la prière , à l’éducation , à l’action sociale . Mais c’est l’application du rapport « Machelon » avant son existence même ! ! ! Car , d’Evry à Aix en Provence ( où l’opposition socialiste en appelle au financement public de la future mosquée face au maire UMP , pour le moins réticent) , en passant par Lyon et Paris , il n’est de semaine où « la nomenclature » des élus socialistes ne met en pratique ce que le rapport vilipendé préconise aujourd’hui.

    La « balle est dans le camp » de tous ceux qui portent en eux les valeurs essentielles de la laïcité : liberté de conscience , égalité des droits sans distinction d’option spirituelle , universalité de l’action de la sphère publique dévolue au seul intérêt général . . . Quelles soient portées par un rapport officiel , par une proposition de loi - aujourd’hui oppositionnelle- ou qu’elles viennent de l’action commune d’élus de toutes les obédiences , les atteintes au socle laïque de notre République et à l’institutionnalisation de cette laïcité , n’ont pour but que de les affaiblir pour pouvoir , ensuite , insérer notre pays dans un espace politique européen où les Eglises ( et en particulier la première d’entre elles ) réimposeraient leur (s) loi(s) . . .

    Nous avons dépassé l’état d’alerte ; nous sommes en état de « Résistance » , et cette résistance doit être celle de tous , par-delà les « boutiques » et les calculs étroits . . . Elle doit s’organiser autour d’actions nationales et unitaires car elle doit se dérouler dans l’espace public , devant notre peuple et avec lui , toutes sensibilités confondues , le principe laïque transcendant les influences des partis .

    « Les laïques en Réseau » préparent une interpellation publique des candidats aux prochains scrutins à partir d’un questionnaire qui lancera une campagne d’information et de sensibilisation au thème de la laïcité pour qu’il s’impose au cœur du débat électoral . Chacun pourra relayer cette première initiative . . .

    Mais il faut que toutes les structures qui ont au centre de leur réflexion et de leur action la défense et le renforcement du principe laïque de notre République se retrouvent et agissent ensemble .

    Si les propositions nocives des « deux partis de gouvernement » s’imposent et , avec elles , les dérives communautaristes confortées par « la gauche de la gauche » (ouf. . .) , « les laïques » ( le terme est , certes , discutable) n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes .

    Fait le 22 / 09 / 06

    Robert Albarèdes [email protected] http://liberte-egalite-laicite.over-blog.com


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 12:36

      @Robert Albarèdes (IP:xxx.x16.243.16) le 29 septembre 2006 à 18H22

      Très intéressante contribution.

      Il me semble que vous soulevez d’importantes questions.

      Je retiens, par exemple, le passage sur « l’Alsace-Moselle » car effectivement outre le problème que vous soulevez, elle offrirait à la religion musulmane un statut particulier qui pourrait faire peur à ceux qui dénoncent avec force les tentatives d’établir en Europe des espaces particuliers aux musulmans (ex : tentation d’établir une sorte de mini république islamique) et ce avec un statut administratif particulier et reconnu par l’Etat (français ou autre).

      Encore un autre débat. smiley


  • docdory (---.---.180.23) 29 septembre 2006 18:54

    @ Robert Albaredes : entièrement d’accord avec vous . Je pense qu’il faudrait organiser une manifestation géante , il y en a déjà eu au sujet de la laïcité .

    Voir mon article sur le rapport machelon , ainsi qu’un site très complet sur l’attitude des candidats face à la laïcité . Lecture instructive et accablante !

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=13855

    http://vigilance-laique.over-blog.com/


    • Bulgroz (---.---.245.63) 30 septembre 2006 12:59

      Le fait que nous soyons à débattre sur le sujet de la laîcité montre l’effroyable régression dans laquelle nous ont entrainé ceux qui refusent de cantonner leur croyance à la sphère privée.


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 13:21

      @Bulgroz (IP:xxx.x11.245.63) le 30 septembre 2006 à 12H59

      D’accord avec vous Bugroz ; que nous soyons à discuter de la laïcité montre que la liberté à laquelle nous tenons, quelque soit notre appartenance philosophique, nous semble très menacée.


  • (---.---.23.177) 29 septembre 2006 20:04

    @ Robert Albaredes

    Si, avec nos impots, l’etat finance des madrassas en France cela evitera a certains jeunes d’aller au Pakistan. smiley


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 29 septembre 2006 20:28

    L’imam de La Mecque prône un code moral pour le respect des religions AFP 29.09.06 | 19h48

    L’imam de la Grande mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite, a prôné vendredi un code moral international pour la défense des religions, après la polémique suscitée par des déclarations du pape Benoît XVI sur l’islam et la violence.

    Dans son prêche lors de la prière hebdomadaire, cheikh Abderrahmane Al-Soudis a appelé les musulmans à oeuvrer pour « des codes d’honneur mondiaux afin de garantir la sécurité et la paix (...), bannir l’injustice et l’agression et prévenir toute attaque contre les religions et leurs messagers ».

    Sans évoquer explicitement la polémique autour des récents propos du pape, il a exhorté les responsables des médias dans le monde musulman à « se doter d’un code de déontologie morale et professionnelle pour défendre les principes et les valeurs (...) et affronter les campagnes d’informations tendancieuses menées contre l’islam et son prophète ».

    L’idée de l’adoption aux Nations unies d’une résolution interdisant les offenses à l’islam et aux autres religions avait été évoquée dans le monde arabe dans la foulée de la crise suscitée par la publication il y a un an dans un quotidien danois de dessins satiriques du prophète Mahomet.

    L’imam de La Mecque a en outre invité ses coreligionnaires à mettre à profit le ramadan, le mois de jeûne musulman, pour « s’opposer fermement à la poursuite de l’agression sioniste injuste en terre sainte de Palestine ».

    Il a également souligné « la nécessité de restaurer la paix et l’unité en Irak » et évoqué la question de la reconstruction au Liban, après les destructions subies par ce pays durant la guerre cet été entre Israël et le Hezbollah chiite libanais."

    Evidemment, aucune condamnation des violences de ses coreligionnaires (par exemple l’assassinat de la religieuse italienne en Somalie, ou les deux meurtres en Pays-Bas).

    Le respect ne se commande pas ; pour être respecté, il faudrait d’abord être respectable, et à mon sens l’islam ne l’est pas.


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 17:59

      à Courouve :

      Et pourquoi l’Islam ne serait-il pas respectable ?


    • Bulgroz (---.---.39.207) 30 septembre 2006 18:12

      Et pourquoi l’Islam ne serait-il pas respectable ?

      Pourquoi en parle t on tous les jours comme un problème majeur, une menace, un ras le bol de plus en plus ressenti par nos concitoyens et dans le monde entier, à Barbès et ailleurs.

      Pourquoi Taverne des Poètes éprouve t il le besoin d’écrire un article sur la laïcité ? Des Chrétiens la remettent ils en cause ?

      Ou vit Taverne des Poètes ? En Islande ?


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 18:34

      à Bulgroz :

      La question ne vous était pas destinée... Le fait qu’il faille contenir les manifestations extérieures du culte musulman et son prosélytisme en réaffirmant la Laïcité n’induit pas le mépris ou la haine de l’Islam et encore moins des Musulmans

      Nous avons été en lutte plus longtemps et plus violemment contre le catholicisme. En 1905 quand il été question de supprimer les marques extérieures de cette religion, ces marques étaient très nombreuses et très répandues (bien plus qu’un simple voile !) Aujourd’hui encore, il est difficile de faire de la prévention du SIDA en Afrique chez des chrétiens qui refusent l’usage du préservatif et contaminent leur prochain au nom de certains principes ultra archaïques du Vatican.


    • Antoine Diederick (---.---.197.88) 30 septembre 2006 20:55

      @La Taverne.

      euuuhhhh

      Pas tout à fait d’accord sur ce point :

      Aujourd’hui encore, il est difficile de faire de la prévention du SIDA en Afrique chez des chrétiens qui refusent l’usage du préservatif et contaminent leur prochain au nom de certains principes ultra archaïques du Vatican

      La prévention est difficile à cause de la culture africaine encore marquée par des archaïsmes culturels...par contre d’accord que la prise de position du Vatican n’est pas très réaliste .


    • Bulgroz (---.---.248.231) 30 septembre 2006 21:11

      @ La Taverne des Poètes

      Si la question ne m’était pas destinée, la réponse apparemment ne l’est pas non plus :

      Car,

      Je ne vois pas le rapport entre :

      La laïcité (objet de votre article), l’Islam (qui remet en cause cette laïcité) et l’islamophobie générée par ce même Islam, d’une part

      et

      Le pape, le préservatif, l’Afrique noire et le Sida, d’autre part.

      Si vous pensez que le Pape est responsable de la propagation du Sida en Afrique, c’est votre droit mais cela n’a aucun rapport avec l’Islam et l’Islamophobie en France et son débat sur la laïcité.

      Je persiste que l’Islam visible de France, cet Islam prosélyte, intolérant, qui se place, sans y avoir été convié, au dessus de toutes les lois et au dessus de tous les systèmes politiques doit être combattu avec la plus extrême vigueur. Cet islam là n’est pas respectable, c’est cette islamophobie là dont il est question.

      L’autre Islam, l’Islam tolérant, discret, non prosélyte, qui reste dans la sphère privée et qui s’accommode des principes républicains n’est pas en débat, de la même façon pour toute autre croyance et religion. On n’en parle même pas.

      Alors, de grâce, laissez à sa place le Pape et le Vatican qui, à ce que je sache, ne remettent pas en question la laïcité de France. Dans la lutte contre le Sida en Afrique, la France prend une très grande part, alors pas d"amalgame.


    • Antoine Diederick (---.---.227.230) 30 septembre 2006 22:29

      Bonsoir Bulgroz,

      Suite à votre intervention, se pose cette autre question : « Que faire contre l’islam politique, théocratique qui prétend modifier le cours de choses en Europe ? »

      Est-ce de notre ressort ou de celui des autorités, comment ne pas faire d’amalgames ?

      Comment trouver une reponse DEMOCRATIQUE à ceux qui voudraient imposer cette aggression religieuse, politique et totalitaire ? Et là je crois que nous sortons de la question de la laïcité pour aborder un autre domaine.

      A mon avis c’est là que réside la solution pour refuser le chantage et la surenchère a laquelle les intégristes musulmans veulent nous mener et nous contraindre.

      Je ne vous qu’une seule attitude possible, une prise de conscience citoyenne dénué d’arrière pensées et une ferme expression de refus.


    • Antoine Diederick (---.---.227.230) 30 septembre 2006 22:35

      ....une prise de conscience citoyenne dénué d’arrière pensées et une ferme expression de refus, écrivais-je, et j’ajoute, de tous ceux et celles toutes appartenance philosophiques confondues.


  • Dominique (---.---.184.109) 29 septembre 2006 21:05

    @ Robert Albarèdes : « le principe laïque transcendant les influences des partis » OUI !!!!

    Autre exemple de soutien socialiste aux agitateurs islamistes : Martine Aubry et sa collusion avec un extrémiste dangereux, AMAR LASFAR (mouvance frères musulmans). Inutile d’en rajouter sur Sarkozy, il a eu son compte...

    Mais, parce que je refuse d’être prise pour ce que je ne suis pas, ce que nous ne sommes pas, je vous renvoie à la voix de l’islam que nos médias et politiques ne reconnaissent jamais comme la voix de la raison et, je l’espère, comme celle de la majorité des Français musulmans, celle de SOHEIB BENCHEIKH :

    http://www.elanrepublicain.net/Points_de_Vue_00.htm

    MARSU, S’IL VOUS PLAÎT , VOUS POUVEZ REFAIRE LE BEAU LIEN ?


  • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 01:43

    @La Taverne des poètes

    Article très intéressant.

    Mais il me semble que vous avez trop peu insisté sur ce qui me semble être la clé de voûte de la problématique de la laïcité à la française : la terrible ambiguïté de la définition de cette laïcité.

    Cette ambiguïté, certes énoncée comme premier ennemi du principe de laïcité, n’est vue que comme une (petite) « divergence » donnant lieu à de simples « hésitation de jurisprudence », dans lesquelles s’engouffreraient les ennemis de la laïcité.

    Or il n’y a pas - à mon sens - d’ambiguïté, mais une opposition totale et absolue de vision et de compréhension du terme « laïcité ». Et l’acception des uns correspond précisément à la transgression des autres.

    Concrètement, la laïcité signifie pour les uns l’acceptation de toutes les religions dans une neutralité étrangère mais tolérante au fait religieux.

    Cet aspect de la laïcité - particulièrement en vogue dans les pays anglo-saxons - est garantie par la déclaration universelle des droits de l’homme - article 18  : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique (...) la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ». Cet article faisait d’ailleurs partie du projet de Constitution européenne - article II-70. Elle s’exprime en France par exemple par l’article L 141-2 du Code de l’éducation - article IV  : "Art. L 141-2. - Suivant les principes définis dans la Constitution, l’État assure aux enfants et adolescents dans les établissements publics d’enseignement la possibilité de recevoir un enseignement conforme à leurs aptitudes dans un égal respect de toutes les croyances. L’État prend toutes dispositions utiles pour assurer aux élèves de l’enseignement public la liberté des cultes et de l’instruction religieuse.".

    Dans cette vision de la laïcité, seuls les institutions publiques se doivent de ne pas afficher de préférence religieuse (i.e. pas de symbole religieux dans les bâtiments publiques, pas de référence religieuse dans les textes officiels ...). Mais rien n’interdit en principe même aux fonctionnaires (employés de l’état mais ne personnifiant pas cet état) d’afficher (à titre individuel) leurs appartenances religieuses. A fortiori les citoyens peuvent afficher publiquement et ostensiblement leur appartenance religieuse, même en public et y compris dans les bâtiments publics (mairies, écoles ...) - justement au nom du principe de laïcité.

    De fait, le principe de laïcité selon cette vision peut aboutir à ce qu’on nomme le communautarisme.

    A l’opposée de cette première acception du principe de laïcité, les autres y voient une interdiction de toute expression religieuse en dehors de l’intimité privée la plus stricte. La laïcité est alors considérée comme un refus de religieux, une absence de religion.

    Cette vision du principe de laïcité a été longtemps la définition défendue par l’anticléricalisme républicain. Elle traduit souvent une haine profonde de la religion en tant que tel (cf. par exemple sur ce propre fil la déclaration de haine de Arktor du 29/09/2006 07h49). C’était également la vision de la laïcité par le communisme soviétique dans la vision marxiste de la religion « opium du peuple ».

    Cette acception trouve son illustration en France avec la loi sur l’interdiction des signes religieux ostensibles portés par des élèves à l’école ( article L141-5-1 du Code de l’éducation )

    Il est clair que la laïcité « de refus » est contraire à la laïcité « de tolérance » car cela est une intrusion étatique dans le domaine de la croyance religieuse - s’approchant d’un athéisme d’état (comme on aurait dit une religion d’état).

    Inversement la laïcité « de tolérance » est perçue comme une atteinte à la laïcité « de refus » car contraire au cantonnement du religieux dans la sphère privée.

    Le problème dans la laïcité « à la française », c’est qu’elle prend un peu des deux définitions, en fonction de ce qui arrange à un moment donné.

    Par exemple, la plupart des jours chômés en France correspondent aux fêtes religieuses catholiques (Noël, Toussaint, Pâque, Ascension, Assomption) - cela au nom d’une laïcité « de tolérance » et d’une intégration « culturelle » de ces fêtes (la France républicaine et laïque revendiquant sa culture d’ancienne « fille aînée de l’Eglise). De même la télévision (y compris publique) ne manque pas de rappeler le saint du jour à chaque bulletin météo. Et les hommes politiques participent souvent aux célébrations religieuses majeures des principales religions.

    Mais au nom de la laïcité « de refus », les élèves n’ont pas le droit d’afficher à l’école des signes religieux ostensibles. La proposition de la commission Stasi (qui préconisait d’ailleurs cette interdiction des symboles religieux) de faire des êtes religieuses de Kippour et de l’Aïd-El-Kebir des jours fériés dans toutes les écoles de la République a été rejetée au nom cette fois de la laïcité « de refus » (il faut dire pour être honnête qu’il y aurait eu antagonisme avec la suppression du jour férié du lundi de Pentecôte juste auparavant). Et au nom de ce même principe de laïcité « de refus », la France s’est opposé à la référence au passé judéo-chrétien dans le projet de Constitution européenne (alors même que cette culture justifie l’interdiction de travail le dimanche - et pas le samedi ou le vendredi - ou définit la plupart des jours fériés en France).

    C’est cette opposition qu’on refuse d’admettre qui permet à tous de se retrouver dans un grand cri unanime de « vive la laïcité » sans pour autant être d’accord sur ce que cela signifie. On se masque les incompatibilités de conception afin de préserver un équilibre instable et illusoire.

    C’est cette méthode Coué qui permet aux adversaires de la laïcité (de quelque forme que ce soit) de profiter des incohérences de notre système ... au nom même de la laïcité !

    Le vrai débat - qui ne sera d’ailleurs pas forcément serein et qui ne ménagera pas obligatoirement la paix civile - ne devrait donc pas être entre partisans et opposants de la laïcité mais entre laïcité « de tolérance » ou « de refus ». Et il faudrait choisir entre ces deux options - les « ajustements successifs » et autres ménagements de la chèvre et du chou risquant de ne faire qu’augmenter l’incohérence interne et donc la fragilité de notre « laïcité à la française ».


    • hobbit (---.---.173.162) 30 septembre 2006 08:58

      @Oudeis

      Tout le problème est là : la laïcité est un concept à géométrie variable.

      Au moment de l’affaire dite du foulard, des jeunes filles revendiquaient le droit de le porter au nom d’une laïcité « ouverte ». On a toléré pendant des années dans les établissements scolaires le port de la kippa pour les élèves juifs, les enseignants n’osaient guère s’y opposer. Courageux certes mais pas suicidaires !

      Nos dirigeants ne cessent de nous vanter les bienfaits de la société multiculturelle ainsi que le pluralisme religieux et sont prêts à brader de nombreux aspects de la culture française qui a été façonnée en grande partie par le christianisme. Partisan d’un Etat qui assure les mêmes droits à tous les citoyens, je suis par contre opposé à toute atteinte à l’encontre de notre patrimoine culturel : jours fériés, entretien des bâtiments religieux., célébration de Noël dans les établissements scolaires... Je ne suis pas favorable non plus à la mise en place officielle de jours fériés pour l’Aid el-Kebir, Kippour ou autres. Va t-on nous demander de réécrire l’histoire de France ? Quoique...

      Michel Aflak, un des fondateurs du Baath, parti nationaliste arabe, était un arabe chrétien de rite grec-orthodoxe . Il était partisan d’une société laïque mais reconnaissait que l’Islam, comme phénomène culturel, devait être le patrimoine commun à tous les Arabes. Il me semble que tous les Européens devraient avoir le christianisme comme référence culturelle quels que soient leurs choix confessionnel ou philosophique. Le refus d’inscrire dans la constitution européenne la moindre allusion à la contribution du christianisme dans l’édification de la culture européenne est une erreur monumentale qui démontre l’inculture et/ou la lâcheté de nos dirigeants.

      Les personnes qui veulent vivre dans notre pays, et à fortiori celles qui acquièrent la nationalité française, doivent s’adapter à nos mœurs, à nos comportements et à notre culture. Autrement, notre société n’aura plus aucune identité.


    • Dominique (---.---.184.109) 30 septembre 2006 09:08

      Merci à vous pour le lien Oudéis.

      Cet homme Soheib Bencheick prend position de facto pour une laïcité du « refus », telle que vous la définissez dans votre analyse. Or, malgré la potentielle connotation péjorative de ce terme, ce responsable musulman exprime sans aucune ambiguïté la défense de ce refus, au nom de la liberté individuelle, de la liberté de conscience, de l’ouverture des esprits, de l’intégration pleine et entière à la France et, du respect inter-confessionnel.

      Alors Ouvrir le débat, oui, mille fois oui, mais en n’oubliant pas de donner la parole aux religieux qui en appellent (et ce n’est pas un paradoxe) à ce qui ressemble fort à la tradition anti-cléricale française.


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 10:08

      @hobbit (IP:xxx.x60.173.162) le 30 septembre 2006 à 08H58

      D’accord avec l’ensemble de votre commentaire.

      Il y a manifestement un problème avec le projet constitutionnel européen que nous aimerions voir plus fondateur en terme identitaire pour la semble raison que nous allons devoir rassembler sous une quasi mme bannière un projet commun. Dès lors se pose une question culturelle de fond.

      Mais ce n’est pas tout à fait le propos ici, ce serait un autre débat tout à fait passionnant et donc je stoppe ici.

      Concernant la laïcite, il est sûr que ds le perspective ds laquelle vous la mettez, c’est aussi un enjeu culturel et de pratique sociale : une question de valeurs.


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 10:27

      @hobbit

      Votre position est tout à fait respectable. Et je pense qu’elle est partagée par un grand nombre de nos concitoyens.

      Mais elle n’est pas du tout laïque ! Elle consiste à favoriser une religion (au nom de l’histoire de la culture et de l’identité) : la religion catholique.

      La laïcité à géométrie variable permet justement de prôner cette position tout en préservant une laïcité de façade.

      Mais une fois le problème clairement énoncé, la laïcité (dans un sens ou dans l’autre) fait-elle encore réellement l’unanimité ?

      L’opposition à la laïcité devient - une fois clairement définie clairement cette laïcité - nettement moins intégriste qu’on semble nous l’affirmer parfois. Et elle viendrait non pas d’intégristes catholiques ou d’islamistes extrémistes, mais de citoyens revendiquant une identité et une histoire française non laïque (même si affranchie du cléricalisme d’état).

      @Dominique.

      De rien pour le lien.

      La laïcité du « refus » est effectivement parfois (mais assez rarement) prônée par des religieux. Ce qui est d’autant plus courageux qu’en général, ils en mesurent bien mieux les contraintes (les contraintes de la laïcité « de tolérance » étant par ailleurs souvent dénoncées comme dérives communautaristes).

      Car si cette laïcité du « refus » respecte la liberté individuelle et la liberté de conscience, elle n’a aucun respect inter-confessionnel car elle ne respecte aucune confession : pas de liberté de culte (en dehors de l’intimité du privé). En cela, toutes les confessions seraient logées à la même enseigne.

      Pour ce faire, il faudrait cesser également les pratiques chrétiennes de la vie courante : fin de l’interdiction de travailler le dimanche (le week-end serait par exemple le mardi et le mercredi), plus de Noël, plus de décoration/sapin/crèche de Noël réalisés dans les écoles et les mairies, de la viande le vendredi dans les cantines, interdiction aux curés/prêtres/moines/religieuses/Pape de sortir dans la rue avec des tenues manifestant ostensiblement leurs appartenance et fonction religieuse... Toutes ces pratiques constituent un privilège accordé à la foie chrétienne incompatible avec la stricte laïcité de « refus ».

      Cette vision de la laïcité est tout à fait respectable. Mais elle représenterait une véritable révolution culturelle. Révolution qui - à part les athées ou les agnostiques convaincus- risque de déplaire à une large proportion de nos concitoyens attachés aux traditions françaises d’origine chrétiennes (ne serait-ce qu’à ‘hobbit’ ci-dessus).


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 11:24

      @Antoine Diederick

      « Concernant la laïcite, il est sûr que ds le perspective ds laquelle vous la mettez, c’est aussi un enjeu culturel et de pratique sociale : une question de valeurs. »

      A mon sens, la laïcité n’est pas « AUSSI » un enjeu culturel et une question de valeurs. Ca n’est QUE cela.

      Car on ne peut se prétendre à la fois de la laïcité et d’une autre identité religieuse.

      Si on se revendique de la laïcité « de tolérance », on ne peut dans le même temps vouloir défendre une culture d’origine chrétienne pour interdire aux musulmans (par exemple) les manifestations de leur religion : voile, piscines séparées hommes/femmes, vendredi chômé ...

      Si en revanche on défend la laïcité « de refus », il faut être cohérent et mettre fin également aux sapins de Noël et aux dimanches chômés... Ce qui serait incompatible avec la culture française d’origine chrétienne.

      Sinon c’est le principe même de laïcité qu’il faut revoir au nom de nos valeurs. Et de manière bien plus profonde que ce qui peut être préconisé dans le rapport Machelon à l’origine de cet article. En assumant pleinement le « laïque mais pas trop ! ».


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 11:25

      @La Taverne des poètes

      Vous indiquiez dans l’une de vos réponses (28/09/2006 14h11) :

      « Je pense qu’en France il est bon de s’en tenir à notre position : la laïcité partout et la libre conscience dans la sphère privée. »

      Sauf que cette conception de la laïcité n’est pas appliquée en France - où le culte catholique bénéficie d’une bienveillance spécifique. Avec la tartufferie de prétendre que les pratiques religieuses seraient devenues laïques. Voyez par exemple ce qu’il en est de Noël : allez en Arabie Saoudite et voyez si vous pourrez convaincre que le sapin de Noël est un symbole « laïc »...

      Il est donc aisé pour les catholiques de se prétendre « laïcs » et de garder leur liberté de conscience dans la sphère privée quand la sphère publique défend « laïquement » leur pratique publique. Facile alors de demander aux juifs ou aux musulmans de se conformer à la laïcité en respectant l’assiduité aux cours (par exemple) le vendredi et le samedi - sachant que le dimanche de la messe est garantie « laïque ».Facile également de demander à l’état de refuser de financer les lieux de cultes ... mais en laissant laïquement à l’état le soin de réparer les églises tout en les laissant à leur usage religieux.

      Notre position n’est donc pas tenable tant elle manque de cohérence.


    • (---.---.164.8) 30 septembre 2006 11:29

      Et alors qu’est-ce qu’on à cirer avec tes chiffres ?

      Compare-les avec le total mondial, si cela peut te soulager les hémorroïdes.

       smiley


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 11:30

      @kessed

      « Les Musulmans en FRance Entre 6 et 10 millions,(j’aime ses quatre millions de différences). »

      Selon le rapport Machelon : "On estime actuellement à environ 4 millions le nombre de personnes de tradition musulmane, soit 6 % de la population (mais 14 % des 18-24 ans)".

      Il devient effectivement urgent de lever les contradictions de notre laïcité. Sinon, entre dérives islamistes et sentiment d’injustice (laïcité à géométrie variable), nous allons à la rupture.

      Une laïcité clairement définie de manière cohérente - ou une absence de laïcité assumée - est indispensable dans un contexte national d’appartenance religieuse hétérogène.


    • (---.---.164.8) 30 septembre 2006 11:44

      « Selon le rapport Machelon : »On estime actuellement à environ 4 millions le nombre de personnes de tradition musulmane, soit 6 % de la population (mais 14 % des 18-24 ans)« . »

      Et quel est le pourcentage de pratiquants dans ces chiffres savants ?

      Ces chiffres tiennent-ils compte des français qui se sont convertis à l’islam ?

      Ces 4 millions sont-ils tous des intégristes pour qi’ils soient tous stigmatisés de la sorte ?

       smiley


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 11:50

      @Oudeis (IP:xxx.x24.154.73) le 30 septembre 2006 à 11H25

      « La position n’est pas tenable », dites - vous. Eh oui, il y a comme « trou » entre laïcité de refus et celle de tolérance. C’est le hic. Personne d’autre part n’a envie de reconduire un conflit entre les tenants d’une laïcite pure et dure et ceux qui voudraient être plus accomodants.

      Si conflit il y avait concrétement, il faudrait trouver une troisième voie. Si la laïcité se retrouve au premier rang des préoccupations c’est bien le reveil d’un Islam aggressif qui fait question puisque personne, il y a peu, ne relançait ce débat.


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 12:09

      @Antoine Diederick

      « Personne d’autre part n’a envie de reconduire un conflit entre les tenants d’une laïcite pure et dure et ceux qui voudraient être plus accomodants. »

      Certes, mais sur ce sujet comme sur d’autres, à force de refuser le « conflit », on finit par avoir la pire forme de conflit et la honte de ne pas avoir traiter le problème alors qu’il était encore temps.

      « Si la laïcité se retrouve au premier rang des préoccupations c’est bien le reveil d’un Islam aggressif qui fait question puisque personne, il y a peu, ne relançait ce débat. »

      L’islamisme agressif pose effectivement problème.

      Mais je trouve réducteur de tout mettre sur le dos de cet extrémisme. Le problème se pose également pour les musulmans pratiquants non intégristes (et plus généralement pour tous les pratiquants non chrétiens - cf. par exemple le problème posé aux sikhs par la loi sur les signes religieux ostensibles).

      Si le débat ressurgit actuellement, c’est que la proportion de Français de croyance non chrétienne augmente (sans présumer d’un quelconque extrémiste contre lequel il faut évidemment lutter).


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 12:14

      @(IP:xxx.x5.164.8)

      "Et quel est le pourcentage de pratiquants dans ces chiffres savants ? Ces chiffres tiennent-ils compte des français qui se sont convertis à l’islam ? Ces 4 millions sont-ils tous des intégristes pour qi’ils soient tous stigmatisés de la sorte ?"

      Lisez le rapport et vous verrez !

      Oui, il s’agit a priori des pratiquants (en tout cas de ceux qui se revendiquent de cette religion - quel que soit leur niveau de pratique) - y compris des convertis.

      Et il ne s’agit pas de dire qu’ils sont tous intégristes. Il ne s’agit même pas de les stigmatiser (le rapport fait le point sur toutes les religions - y compris l’athéisme !). Simplement d’acter qu’il s’agit de la 2ème religion de France - représentant une proportion non négligeable des citoyens français.


    • Antoine Diederick (---.---.16.6) 30 septembre 2006 12:22

      @Oudeis (IP:xxx.x24.154.73) le 30 septembre 2006 à 11H24

      Vous écrivez :

      « Car on ne peut se prétendre à la fois de la laïcité et d’une autre identité religieuse. »

      Sans doute, mais d’autre part, et je pose la question plus haut ds ce fil en d’autres mots :« Qu’est ce qui fait le ’religieux’ en tant que conviction ? ». Et finalement, y -t-il tant d’incompatibilité entre le ’laïque’ et le ’religieux’ alors mme que L’Eglise catholique par instant fut elle-mme anticléricale (c’est encore un autre débat).

      Nous ns rendons bien compte que si nous brandissons le laïcité avec tant de vigueur en ces temps troublés, c’est que nous la voyons comme l’arme de défense contre ce que nous considérons comme un intrusion.

      Et donc que la laïcité comme rempart pourrait rassembler autour d’elle les partisans d’un rejet pur et simple d’une religion de l’Islam considérée comme complètement étrangère au continent Européen (avec les dérives que cela peut supposer).

      Je pense donc aussi avec vous, qu’il y a des contradictions à surmonter, comment , je n’en sais rien.

      Au délà du débat mme autour de la laïcité, il y a bien sûr tout un ’corpus’ de texte qui sont les fondements mme de nos démocraties et qui sont aussi à joindre à cette réflexion (un intervenant y fait ici, référence).

      Il y a donc une grande complexité tant les thématiques se recoupent et se complètent ou s’opposent.


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 15:29

      @Antoine Diederick

      « Et donc que la laïcité comme rempart pourrait rassembler autour d’elle les partisans d’un rejet pur et simple d’une religion de l’Islam considérée comme complètement étrangère au continent Européen (avec les dérives que cela peut supposer). »

      C’est effectivement une considération qui perturbe le débat. Car ceux-là mêmes qui se targuent de laïcité pour s’opposer à l’islam le font souvent pour défendre une identité judeo-chrétienne historique - mais fort peu laïque. D’où en retour une frustration de ceux qui dénoncent l’incohérence de cette laïcité de « 2 poids 2 mesures » (ou « à géométrie variable »).

      On entre alors dans un engrenage entre frustration qui alimente l’extrémisme religieux (en particulier l’islamisme qui demande son acceptation au nom de la laïcité) qui augmente les dérives xénophobes et racistes (parfois reprenant le prétexte de la défense de la laïcité) qui à nouveau renforce la frustration ...

      Si nous voulons sortir de cet engrenage et éviter toutes les dérives, il convient donc de définir clairement la laïcité. Et indépendemment du contexte actuel et de son rapport à l’islam. En l’appliquant réellement à tous (y compris aux catholiques) de façon neutre et objective. Ou alors de décider d’affirmer la tradition et l’identité catholique de la France - et cesser de prétendre à la laïcité.

      Quant au corpus de textes, il est en réalité assez mince, peu connu et peu cohérent(cf. par exemple la contradiction dans le Code de l’éducation dont je citais plus haut deux articles, l’un défendant la liberté de culte des élève, mais l’autre leur interdisant de pratiquer par leur tenue leur culte). Malheureusement.


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 18:11

      à Oudeis :

      Vous évoquez l’anticléricalisme mais il ne faut pas oublier qu’historiquement il est né de l’opposition salutaire contre le cléricalisme (la volonté de l’Eglise catholique de garder la main sur le pouvoir politique). A l’époque, j’aurais choisi le camp des anticléricalistes.

      Les jours fériés catholiques sont des « accommodements raisonnables » comme disent les Canadiens : on ne va pas supprimer la fête de Noël au nom de la tolérance ouverte. Ces jours de fêtes sont célébrés- au-delà du catholicisme- par toute la nation, croyants, non croyants et même Musulmans.

      Sinon, vous me rejoignez sur l’idée qu’il faut donner du contenu au principe de laïcité et définir le concept dans une vision moderne (on dit rénovée aujourd’hui).


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 18:50

      Petit rectificatif : la définition du cléricalisme est plus exactement, en scieces sociales : la prétention du clergé à investir la sphère publique.


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 20:37

      @La Taverne des poètes

      Si j’évoque l’anticléricalisme, c’est pour replacer historiquement et philosophiquement une certaine notion de la laïcité.

      « Les jours fériés catholiques sont des »accommodements raisonnables« comme disent les Canadiens : on ne va pas supprimer la fête de Noël au nom de la tolérance ouverte. »

      Ces « accommodements » ne sont « raisonnables » que dans le cadre d’une répartition de la population entre catholiques pratiquants et non pratiquants (ou athées). Mais ils ne sont plus raisonnables par rapport à d’autres religions.

      La tolérance ouverte ne revendique d’ailleurs pas la suppression de la fête de Noël - mais la prise en compte également des fêtes des autres religions. C’est en revanche la laïcité anticléricale (« de refus ») qui demanderait cette suppression (pourquoi la sphère publique reconnaîtrait une fête religieuse ?). C’est en cela qu’il faut être cohérent : soit laïcité de tolérance ouverte (avec Noël mais aussi d’autres fêtes religieuses reconnues par l’état), soit laïcité anticléricale (sans Noël), soit pas de laïcité (et on ne prétend plus mettre toutes les religions sur le même plan).


    • La Taverne des Poètes 30 septembre 2006 21:07

      Ce n’est pas par manque de tolérance que la France n’a pas intégré les fêtes des autres religions, c’est tout simplement une question de culture et de tradition. Le plus grand nombre fête Noël depuis des générations mais ne se sent pas faire le Ramadan par exemple. D’ailleurs notre société n’intègre désormais que les fêtes à forte signification consumériste comme la fête païenne d’Halloween et, d’autre part, en vertu du principe de laïcité l’Etat ne crée plus de nouvelles fêtes religieuse. Je ne pense pas que la France soit prête à adhérer à un jour férié pour l’Islam ou Mahomet.

      Mais pourquoi pas un jour férié à signification universelle, spirituelle, d’ouverture et de tolérance réciproque. On organiserait ce jour-là des évènements festifs rassembleurs de toutes confessions y compris laïque (je veux faire la fête moi aussi smiley.

      Alors faut-il supprimer la célébration d’une ou deux fêtes catholiques à faible « retentissement » (Ascension, Assomption, que sais-je ?) ? Notez bien que le jeudi de Pentecôte n’est plus férié : et un en moins ! Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et lui substituer ladite fête rassembleuse ? smiley Oui, je sais, c’est la Taverne des Poètes qui s’exprime...


    • Oudeis (---.---.154.73) 30 septembre 2006 21:57

      « Ce n’est pas par manque de tolérance que la France n’a pas intégré les fêtes des autres religions, c’est tout simplement une question de culture et de tradition. »

      Sauf que cette culture et cette tradition sont fortement marquées religieusement. Et qu’à refuser les autres fêtes religieuses au nom de la laïcité, on ne fait qu’exacerber la frustration de ceux qui ne peuvent pas se retrouver dans la religion catholique soi-disant laïcisée et à qui on refuse pourtant un traitement équivalent pour leur propre religion - alors même qu’on affirme officiellement cette égalité et cette culture « laïque ».

      « Le plus grand nombre fête Noël depuis des générations mais ne se sent pas faire le Ramadan par exemple. »

      Et si dans 10, 20 ou 50 ans la majorité de la population française est musulmane ? Le plus grand nombre fera le Ramadan. Faudra-t-il alors supprimer le jour chômé de Noël ? Et le remplacer par le Ramadan ? La laïcité est-elle la reconnaissance de la religion majoritaire comme religion culturelle du pays ? Si oui, il faudrait en tirer les conclusions et accepter de remplacer Noël par le Ramadan si l’islam devient la première religion de France.

      Quant à des jours fériés « laïques », il en existe (heureusement) déjà : 14 juillet, 1er mai, 8 mai, 11 novembre.

      Alors supprimer toutes les fêtes religieuses (Noël, Toussaint, Pâque, Ascension, Assomption) des jours fériés et les remplacer par d’autres jours chômés laïques (à d’autres dates) ? Pourquoi pas. Ce serait la vision cohérente de la laïcité « de refus ». Mais la France serait-elle prête à accepter cela plus que l’ajout de jours fériés pour les fêtes d’autres religions ?


    • Danièle (---.---.216.8) 1er octobre 2006 01:08

      La fête de Noël n’est pas réellement une fête religieuse. Il existait avant la chrétienté une importante fête païenne qui fêtait le « nouveau soleil », le solstice d’hiver, avec quelques jours de décalage. Les catholiques, inquiets de cette concurrence, ont décidé de placer le même jour la naissance du Christ. Je suis une mamie qui a des problèmes de mémoire, mais je crois me souvenir que « Noël » est devenue officiellement la fête de la nativité qu’au IVème siècle... La récupération des fêtes païennes était une pratique courante chez les premiers évangélisateurs.


    • Oudeis (---.---.154.73) 1er octobre 2006 03:48

      @Danièle

      « La fête de Noël n’est pas réellement une fête religieuse. »

      Désolé, mais c’est un argument spécieux.

      Noël est bien une fête religieuse - que ce soit païenne ou chrétienne. Et comme depuis plus de 16 siècles (comme vous le reconnaissez vous-même) elle à été reprise par le christianisme et que cela fait à peu près autant de temps qu’elle n’est plus païenne (plus personne ne fêtant le solstice qui d’ailleurs a lieu le 21 décembre et non le 25 !), il est un peu hypocrite de prétendre que cette fête n’est pas religieuse (et même chrétienne).

      Etes vous allée dans un marché de Noël en Provence ? Y voyez vous des commémorations laïques ou païennes ? Vous savez bien qu’on y trouve des santons, des crèches ... tout cela célébrant la naissance de Jésus dont la divinité est uniquement chrétienne. Même dans certaines écoles (laïques et républicaines !!) des crèches sont réalisées ! Et la messe de minuit (cérémonie bien peu laïque) est diffusée sur la télévision publique (qui se prévaut alors de la laïcité « de tolérance »).

      Si certains non chrétiens fêtent Noël en France, célébrant l’aspect consumériste de cette fête (qui le dispute à la fête des mères, des pères ou des secrétaires), nombreux sont ceux également qui ne célèbrent pas cette fête contraire à leurs convictions religieuses. (Et essayer de célébrer Noël en Arabie Saoudite - et aller leur expliquer qu’il ne s’agit pas d’une fête religieuse ...).

      Mais puisqu’on en est à deviser sur Noël ...

      Notre calendrier « laïque » est basé sur ... la date supposée (par les religieux - scientifiquement, on sait que cette date ne peut pas correspondre) de la naissance de Jésus  ! Et il n’y a pas si longtemps (jusqu’en 1970 ), les almanachs indiquaient pour le 1er janvier : « circoncision » (de Jésus, bien sûr). « La première Anno Domini est traditionnellement considérée comme l’année qui a suivi la Nativité, c’est la première année de l’ère chrétienne dans le calendrier grégorien. C’est la circoncision du Christ (fêtée le 1er janvier) qui marque le début de cette année car c’est cet acte liturgique juif qui a fait rentrer Jésus dans la communauté des fils d’Israël. D’après les récentes recherches, la Nativité aurait eu lieu en -6. » source : Wikipedia . Ainsi, il n’y a que dans le calendrier chrétien que nous sommes en l’an 2006 (après Jésus Christ). Nous sommes en 1427 dans le calendrier musulman et en 5767 dans le calendrier juif.

      En toute rigueur, dans un état laïc (« de refus ») ne favorisant pas le christianisme par rapport aux autres religions, il faudrait adopter un calendrier laïc non religieux (comme par exemple le calendrier républicain). Voir ici et ici pour quelques explications sur ces différents calendriers.

      La conséquence, c’est que les tentatives pour masquer la non laïcité (ou la laïcité à géométrie variable) de notre société ne font qu’envenimer les relations avec les autres religions. En effet prétendant que les fêtes chrétiennes seraient des fêtes laïques, on impose (« laïquement ») aux croyants d’autres religions des fêtes religieuses contraires à leurs croyances. Tout en interdisant une reconnaissance du même ordre de leurs propres fêtes.

      Pour rétablir un peu de cohérence, il faudrait donc soit supprimer Noël (& Co) de fêtes « républicaines » (principe de laïcité « du refus »), soit inclure des fêtes non chrétiennes dans notre calendrier laïc (laïcité « de tolérance »), soit affirmer l’abandon de la laïcité au profit d’une identité chrétienne (qui respecterait évidemment la liberté de croyance et de pratique des non chrétiens dans la sphère privée - ce qu’on a à peu près actuellement).


    • Dominique (---.---.184.109) 1er octobre 2006 10:48

      @ Oudéis, il ne s’agit pas seulement de la reconnaissance d’une religion majoritaire, mais de celle d’une religion majoritaire ET historique, ce qui change (me semble-t-il) tout.

      Notre droit est imprégné de coutume, plus de 200 ans après la révolution française. La juridiction relative à la terre, à la chasse notamment empruntent à des règlements coutumiers, donc féodaux, donc... mais vous voyez où je veux en venir.

      Notre droit est aussi pragmatique, à l’instar de celui de nombreux autres pays, y compris musulmans. Alors, instaurer le week end du mardi et mercredi, pourquoi pas dans l’absolu, mais étant donné l’interpénétration des états via leurs échanges, la donne est ubuesque. Ainsi L’Algérie qui, après avoir aboli le jour de repos chrétien qui prévalait pour instituer le week end du vendredi et samedi a dû faire machine arrière. En effet, la fermeture de sa place boursière le vendredi lui faisait perdre des millions d’euros chaque semaine.

      >> La Coutume (c’est-à-dire l’histoire) et le pragmatisme impliquent par conséquent une tolérance à géométrie variable. Car il était logique finalement de caler notre calendrier républicain sur celui qui prévalait depuis 14 siècles, fût-il chrétien, dans la mesure où l’Eglise était discréditée dès le 18e siècle. On pouvait bien bouffer du curé à tous les repas, les catholiques n’étaient plus en mesure de reprendre l’avantage en tant que force politique, et ce dès le 19e siècle.

      En revanche, la révolution des musulmans dans le monde, cette révolution qui, à l’instar de la nôtre confondraient les turpitudes de mollahs accrochés au pouvoir, se goinfrant de richesses issues d’une corruption généralisée, cette révolution-là ne s’est pas encore produite. Peut-être est-ce ici qu’il faut voir la source de nos fantasmes face à ce que nous ressentons comme une menace de destabilisation politique.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 11:31

      à Oudeis :

      Vous dites à Danièle : « essayez de célébrer Noël en Arabie Saoudite - et aller leur expliquer qu’il ne s’agit pas d’une fête religieuse ».

      Quant à moi, je réaffirme que Noël n’est plus une fête seulement religieuse en France mais une fête revendiquée par toute la nation. Vu de l’Arabie saoudite, c’est diférent mais l’opinion d’un Etat gouverné par la Charia n’est pas déterminant dans notre manière de penser...


    • Oudeis (---.---.154.73) 1er octobre 2006 12:09

      @La Taverne des poètes

      « une fête revendiquée par toute la nation. »

      Désolé, mais c’est faux. « Toute la nation » n’est pas chrétienne et ne fête pas Noël.

      Cela me rappelle la discussion que j’ai entendue entre deux personnes françaises dont l’une - non chrétienne - expliquait qu’elle ne fêtait pas Noël. « Vous ne fêtez pas Noël ? Vous avez tort, vous devriez » répondit l’autre. Mais lorsqu’on ne croit pas à la divinité de Jésus, pourquoi fêter sa nativité ?

      Et si vous me reprenez sur la vision que l’Arabie Saoudite peut avoir de Noël, que pensez vous de celle donnée dans les marchés de Noël en Provence ?

      C’est en cela qu’une telle affirmation est méprisante pour les non chrétiens. Car si c’est une « fête revendiquée par toute la nation », cela les exclut de la nation du seul fait de leurs convictions religieuses. Ce qui est en opposition avec la laïcité prônée.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 12:16

      Noël n’est plus une fête seulement religieuse en France mais une fête revendiquée par toute la nation LAIQUE qui n’exclut personne !


    • Oudeis (---.---.154.73) 1er octobre 2006 12:37

      « Noël n’est plus une fête seulement religieuse en France mais une fête revendiquée par toute la nation LAIQUE qui n’exclut personne ! »

      C’est pour cela que la nation laïque chante en coeur « il est né le divine enfant » et que l’école laïque fait faire dans les classes des crèches illustrant la naissance de Jésus. Que les marchés de Noël de Strasbourg à Aix en Provence vendent les santons illustrant la Nativité ?

      Est-ce donc cela votre vision de la laïcité ?

      Est cela « toute la nation LAIQUE » ? Celle qui fête la naissance de Jésus ? Qui n’exclut personne à condition d’accepter la divinité de Jésus célébrée le 25 décembre ?

      Votre laïcité est bien religieuse smiley


  • (---.---.188.178) 30 septembre 2006 14:42

  • armand (---.---.198.216) 30 septembre 2006 19:12

    N’oublions pas que la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 était inséparable du conflit politique entre royalistes et républicains. La Troisième République n’était pas, à l’origine, une victoire remportée par les thuriféraires de la Révoluion sur royalistes ou bonapartistes, mais un compromis qui laissait la porte ouverte à une restauration (chance qu’a laissé échapper le Comte de Chambord en insistant sur le retour du drapeau blanc). Rompre le lien entre l’église et l’état c’était rendre encore plus irréalisable le retour d’un système basé, à l’origine, sur le mariage mystique entre la personne du souverain et la France, fille aïnée de l’Eglise. Je pense que la remarque d’Oudeis est fine : la situation en France pourrait être, en analogie avec l’expression de Michel Aflak, un état non-confessionnel reconnaissant néanmoins que l’héritage chrétien est indissociable de l’identité du pays. En somme, comme bien d’autres pays européens, la France serait chrétienne dans sa culture majoritaire. Cela permet de mieux cerner l’imbroglio de l’adhésion turque à l’Europe : la Turquie est laïque, d’un laïcisme parfois plus dur encore qu’en France, mais personne ne viendrait à douter que sa culture et ses références identitaires ne soient essentiellement musulmanes.


    • Antoine Diederick (---.---.197.88) 30 septembre 2006 20:06

      @armand (IP:xxx.x04.198.216) le 30 septembre 2006 à 19H12

      Je pense que la remarque d’Oudeis est fine

      La remarque d’Oudeis est très fine en effet, je suis bien d’accord. Elle permet de démêler les fils.

      Il appararaît donc bien qu’utiliser la laïcité comme rempart contre l’islamiste violent et rampant suppose une révision d’un « dogme tacite et consensuel » autour de la laïcité apaisée (terme proposé par l’auteur de l’article, La Taverne des poêtes) et que ce faisant il serait inéluctable de mettre tous les cultes quelqu’ils soient sur un pied d’égalité.

      Ainsi, il me parait clair, que la laïcité ne peut être invoquée par ceux qui voudraient s’en réclamer uniquement pour contrer l’Islam ou toute autre pratique religieuse non souhaitée. S’il le faisaient, il détruiraient ce qu’il veulent protéger ou tout du moins conserver ( pourquoi changer un sytème qui fonctionne ) .

      Ma dernière remarque, pousse le raisonnement, à une extrémité. S’il est impossible d’opposer la laïcité à l’islam intégriste à cause des subtilités évoquées par Oudeis, il nous faut accepter que nos désirs de contrer l’Islam en Europe rélèvent d’autres considérations peut être moins avouables ou procédant d’une autre raison (fantasmes, menace réelle, incompatibilités multiples etc...).

      Et si cela procède d’une autre raison, je crois que nous devons aussi nous interroger honnêtement pourquoi et quel est le trouble ? Mais je m’éloigne du sujet.

      @ Armand

      ..... la situation en France pourrait être, en analogie avec l’expression de Michel Aflak, un état non-confessionnel reconnaissant néanmoins que l’héritage chrétien est indissociable de l’identité du pays.

      Nous pourrions imaginer cela, mais est-ce satifaisant, je veux dire, cela pourrait-il être accepté ?

      Votre remarque, Armand, est intéressante car certains auraient souhaité mettre cette référence ds le projet constitutionnel européen.

      (Pour ma part, la logique du marché et du consumérisme ne peut pas passer outre les références culturelles, je me trompe peut -être, mais c’est encore un autre débat).

      (Par contre, je suis d’accord avec ce qu’a écrit un(e) intervenant(e) ici, qu’il s’agit d’un anachronisme concernant la question de l’Islam et son rapport avec nos cultures. Un bien gênant anachronisme en tout cas, qui force les révisions, enfin peut-être.)


  • Danièle (---.---.216.8) 1er octobre 2006 00:50

    La laïcité est définie par le dictionnaire comme la stricte séparation des religions et de l’Etat, les religions ou autres choix philosophiques devant rester dans la sphère privée. Il ne faut pas oublier les libres-penseurs, les agnostiques ou les athées de plus en plus nombreux même chez les Maghrébins. La laïcité, ce n’est pas la tolérance, puisqu’elle impose par son sens-même et son histoire toute intrusion des religions, voire toute influence dans les décisions de l’Etat. Actuellement, il existe une offensive cléricale qui impose une défense anticléricale : réception annuelle des autorités catholiques par le Premier Ministre, Messe annuelle des hommes politiques pour y prendre les ordres de l’Episcopat, légalisation des baux emphythéotiques pour la construction des lieux de culte, frais de scolarité payés par les communes aux écoles privées, entrevue mensuelle entreles autorités catholiques et le Président de la Commission Européenne etc... Etes-vous au courant ?


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 1er octobre 2006 11:21

      La laïcité est définie par les juristes français comme : Liberté de conscience + liberté des cultes + séparation des Eglises et de l’Etat.

      Cette conception n’était effectivement pas celle des rédacteurs du Traité constitutionnel.


    • armand (---.---.156.22) 1er octobre 2006 16:30

      Votre profession de foi (j’insiste) est respectable, mais je ne m’y reconnais pas. A vouloir écarter de la chose publique toute transcendance (ou l’inverse), à se dissocier de tout le passé identitaire de la nation (ou de l’Europe) on arrive à une pauvre gouvernance du quotidien, n’envisageant que la seule existence biologique de ses membres. Concrètement, j’en vois la preuve dans les motifs soigneusement dépourvus de toute référence concrète sur les billets d’euros. La France est une nation laïque qui souscrit aux principes de 89 certes, mais elle n’est pas que cela : elle est aussi née du baptême de Clovis,du sacre de Reims, de sa consécration à Notre Dame. Les Vendéens qui sont morts pour défendre leur foi sont aussi présents dans la mémoire nationale que les soldats de l’An II. Comme je l’ai dit plus haut, la République actuelle est née d’un compromis, et je m’insurge contre toute tentative pour la faire descendre en droite ligne de la seule Révolution, ou de la seule tradition laïcarde pure et dure de 1905.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 17:32

      Armand, votre commentaire est intéressant. Merci.


  • Danièle (---.---.216.8) 1er octobre 2006 01:30

    Dans le Haut Moyen-Age, l’Eglise Catholique était la seule institution vraiment organisée. Cela lui a permis de tenir notre pays sous son emprise et d’en détenir tous les pouvoirs : monarchie de droit divin, culture et sciences, enseignement etc... Est-ce que pour cette raison nous avons pour racines les seules racines chrétiennes ? Sur le seul plan religieux ou mythique, nos provinces sont truffées de souvenirs de religions plus anciennes, et que fait-on des grandes mythologies et des philosophes de l’Antiquité. Dans ma province il existe encore la sorcellerie bien vivante. Personnellement, je crois que les fondements de notre République et de ses valeurs sont héritiers des « Lumières » et de la Révolution de 1789,même si cela rend la construction de l’Union Européenne plus difficile.


  • Danièle (---.---.216.8) 1er octobre 2006 01:59

    Il y a fort longtemps que des libres-penseurs, agnostiques ou athées défendent la laïcité. Il existe également des chrétiens qui sont laïques militants. La « Libre-Pensée » existe depuis des années. Le problème, c’est que ces associations ont très peu d’espace pour s’exprimer, alors que les religions ont des journaux à fort tirage, des émissions de radio ou télévision, même des chaînes de télé à leur disposition. Il existe une exception et je vous engage, ne serait-ce que par curiosité, à écouter France-culture le dimanche matin vers 10h40 : l’émission s’appelle« Divers aspects de la Pensée contemporaine » et s’arrête à dix heures. Y ont accès diverses loges de Francs-Maçons, la « Libre-Pensée », l’Union Rationnaliste et d’autres. Cependant je reconnais que nos concitoyens, peu informés de l’évolution des lois laïques, pensent que tout est figé et se laissent vivre dans une laïcité qu’ils pensent presque immuable et cette situation leur est très confortable. Un citoyen mal informé, est-ce encore un citoyen libre et actif ?


  • Danièle (---.---.216.8) 1er octobre 2006 03:01

    Ouf ! Enfin quelqu’un qui dit des choses simples avec des mots simples, c’est vivifiant. Je suis complètement d’accord avec vous. Les religions sont des mythes que des hommes ont ressenti le besoin de créer pour répondre à leurs ignorances et à leurs peurs. Je suis athées, je l’ai chioisi après avoir réfléchi, essayé de comprendre, d’analyser, et j’en suis satisfaite. Je me sens libre, sans aucune intelligence ou autorité divine et supérieure, j’ai donné un sens à ma vie : laisser quelque chose, quelques petits cailloux pour consolider le chemin de l’humanité. Je sais ce qu’est l’humanité sans avoir besoin de la foi pour cela puisque je milite depuis plus de quarante ans pour améliorer son présent ou son avenir. Je sais que « j’ai vocation » à mourir : ma dépouille servira à la science, aux médecins ou, si cela n’est pas supportable pour ma famille, elle servira à nourrir la nature. J’espère laisser un bon souvenir et avoir fait mon devoir d’être humain ayant choisi de vivre en société.


  • C.D.MAB (---.---.80.212) 1er octobre 2006 08:44

    Où vivez-vous ?

    Moi j’habite en France, dans un pays où une population vit dans l’ombre depuis toujours.

    Aujourd’hui, elle fait l’objet de manipulation de la part de fadas islamistes (ils pourraient porter un autre « isme », sans aucun problème) qui dans l’obscurité des caves et des prisons travaillent les jeunes paumés qui pensent trouver dans l’islamisme l’opium qui les fera rêver et oublier la merde morale ou physique où ils vivent - d’autres avaient trouvé Action Directe -

    Que peut faire le pays où je vis ? Il peut aider cette population à gagner en visibilité.

    L’aide au financement des lieux de culte ne me choque pas. La solution du maire de Rennes me parait la bonne : aide à la construction de lieux de cultes musulmans et rénovation des lieux des cultes juifs et protestants, pour les cathos c’est déjà fait. Si une loge maçonnique avait des problèmes immobiliers, la question serait à poser.

    Pour ce qui est de la communauté musulmane, elle est pauvre. Je préfère que la France finance et non le royaume moyenâgeux d’Arabie Saoudite.

    Enfin, veut-on la guerre, religion contre religion ? les libres penseurs seront comptabilisés comme victimes collatérales, qu’ils le veuillent ou pas.


  • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 09:36

    à C.D MAB :

    L’Islam des mosquées plutôt que l’Islam des caves comme dit Sarkozy ? Et un Etat néogallican ?


  • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 10:51

    Sarkozy est un imbécile d’enfermer la question dans un slogan comme « l’Islam des mosquées plutôt que l’Islam des caves ». La pratique des cultes même dans les mosquées restera de la sphère du privé parce que c’est la vocation du culte d’y rester. Quant à l’évocation des caves, c’est pour Sarkozy un moyen démagogique de jouer sur nos peurs en créant l’amalgame avec les trafics qui s’y déroulent et qui n’ont rien à voir avec la pratique de la religion.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 10:58

      Sarkozy est doublement stupide (ou au contraire malin et opportuniste) d’utiliser ensuite ce slogan pour prôner le financement des lieux de culte, ce qui serait aller dans un sens « néo-gallican » : gallican, c’est-à-dire vers l’affirmation nationale de l’Eglise et, de ce fait, la domination du culte par l’Etat. Mais « néo » parce que sans les rois de « droit divin » de l’Ancien Régime.


  • Dominique (---.---.184.109) 1er octobre 2006 10:57

    Pardon, je reposte ici pour plus de visibilité et je m’adresse certes toujours à Oudéis, qui a le premier ici mis le doigt sur l’ambiguité refus-tolérance, mais de fait à Armand, Antoine et aux autres contributeurs qui en ont discuté avec lui.

    A propos du catholicisme donc, il ne s’agit pas seulement de la reconnaissance d’une religion majoritaire, mais de celle d’une religion majoritaire ET historique, ce qui change (me semble-t-il) tout. Notre droit est imprégné de coutume, plus de 200 ans après la révolution française. La juridiction relative à la terre, à la chasse notamment empruntent à des règlements coutumiers, donc féodaux, donc... mais vous voyez où je veux en venir.

    Notre droit est aussi pragmatique, à l’instar de celui de nombreux autres pays, y compris musulmans. Alors, instaurer le week end du mardi et mercredi, pourquoi pas dans l’absolu, mais étant donné l’interpénétration des états via leurs échanges, la donne est ubuesque. Ainsi L’Algérie qui, après avoir aboli le jour de repos chrétien qui prévalait pour instituer le week end du vendredi et samedi a dû faire machine arrière. En effet, la fermeture de sa place boursière le vendredi lui faisait perdre des millions d’euros chaque semaine.

    >> La Coutume (c’est-à-dire l’histoire) et le pragmatisme impliquent par conséquent une tolérance à géométrie variable. Car il était logique finalement de caler notre calendrier républicain sur celui qui prévalait depuis 14 siècles, fût-il chrétien, dans la mesure où l’Eglise était discréditée dès le 18e siècle. On pouvait bien bouffer du curé à tous les repas, les catholiques n’étaient plus en mesure de reprendre l’avantage en tant que force politique, et ce dès le 19e siècle.

    En revanche, la révolution des musulmans dans le monde, cette révolution qui, à l’instar de la nôtre confondraient les turpitudes de mollahs accrochés au pouvoir, se goinfrant de richesses issues d’une corruption généralisée, cette révolution-là ne s’est pas encore produite. Peut-être est-ce ici qu’il faut voir la source de nos fantasmes face à ce que nous ressentons comme une menace de destabilisation politique.


    • Antoine Diederick (---.---.189.211) 1er octobre 2006 16:44

      C’est aux musulmans de faire leur révolution, pas à nous de la faire pour eux. Ensuite, il est à espérer que cette révolution ne prennent pas comme bouc émissaire les valeurs occidentales.

      Les systemes en dysfonctionnements cherchent la cause de la souffrance dysfonctionnelle hors de la sphère qui la produit.

      Autrement dit :« La faute ce sont les autres ».

      Mais nous éloignons de la laïcité comme débat.


    • Antoine Diederick (---.---.189.211) 1er octobre 2006 16:46

      « ne prenne pas » correction, merci de rectifier.


    • Oudeis (---.---.154.73) 2 octobre 2006 00:20

      @Dominique

      Le catholicisme est effectivement en France une religion majoritaire et historique.

      Reconnaître donc l’importance de cette religion dans l’identité de notre pays ne me choque donc pas outre mesure (du moment que c’est dans le respect de la liberté religieuse des autres coryances).

      Mais cette reconnaissance est peu compatible avec une laïcité tellement hypertrophiée que la France a revendiqué l’oubli de cette héritage historique (dans le projet de traité consitutionnel européen)

      Donc si on se revendique ardent défenseur de la laïcité « de refus », il faut être cohérent et ne pas privilégier une religion - même au nom d’une historicité qui n’ose plus s’assumée. Si on se veut partisan de la laïcité « de tolérance », acceptons l’ajout de jours fériés d’autres religions. Et si on se veut héritier d’un catholicisme historique (et séparé du pouvoir temporel), cessons alors de parler hypocritement de la primauté de la laïcité.

      Quant à l’linterpénétration des états, il faut remarquer que dans certains états les dimanches sont travaillés (et un autre jour est chômé). Faudrait-il alors également ouvrir la bourse le dimanche - car nous perdons certainement également des millions à fermer la bourse le dimanche ? Notre repos dominical ne se justifie ce jour que par héritage historique du christianisme. Assumons le - ou prenons les mesures nécessaires pour être en cohérence avec la version de la laïcité « de refus » ou « de tolérance » qu’on veut voir appliquée.


    • Dominique (---.---.30.27) 2 octobre 2006 12:56

      Merci à Antoine et à Oudéis pour leurs éclairantes réponses. Pour répondre à Oudéis, j’assume l’historicité religieuse et je suis favorable à au moins deux jours fériés pour les juifs et les musulmans, dont je profiterai aussi naturellement smiley et basta !


  • marc (---.---.167.49) 1er octobre 2006 11:53

    Un livre plus que d’actualité... celui de Jean-Paul Gouteux « Apologie du blasphème. En danger de croire »

    Extrait : « Le monde de la foi est un monde sans respect d’autrui. Un monde de frayeur, de soumission et de guerre. La foi encourage tous les dénis de sens, les mensonges, la suprématie de l’ineptie. Le masque de l’amour dont se parent les croyants cache en vérité sa terrible absence : ce qu’ils aiment est une idée abstraite, irréelle, et non pas les humains. L’humanité n’est pas une et indivisible pour les croyants : elle est composée d’une part de ceux qui croient en Dieu, dignes de leur attention complice, et d’autre part des infidèles, des mécréants, des athées. Ceux-là, il faut les haïr, les mépriser, au moins les bâillonner. Dans cette » logique ", un incroyant, ou même un « mal croyant », est un ennemi. Quand les religions sont dans un rapport de force favorable, elles n’hésitent pas à tuer au nom de la foi. Tout cela « en vertu » d’une entité factice, d’un être inexistant : Dieu. Si les humains croyaient moins, ils s’entretueraient moins. La croyance rend absurde et aveugle. Aveugle à la réalité des persécutions, des meurtres et des massacres. « Dieu est bon » assènent les trois monothéismes... Pourtant, partout règnent le malheur et la désolation, quoi qu’en disent les émissaires zélés, les théologiens et les ministres des cultes sinistres. Les trois religions étudiées par Jean-Paul Gouteux ont fait la preuve historique de leur inefficacité à promouvoir la paix et le bonheur de l’humanité. Quand elles participaient au pouvoir, elles étaient toujours, au mieux, les gardiennes du statu quo et de l’immobilisme social, et au pire, des agents de la régression intellectuelle et d’une oppression politique effroyable. La morale religieuse a trop longtemps été un moyen d’exploiter socialement et politiquement les peuples. N’est-il pas urgent de concevoir et promouvoir enfin une morale humaine, décidée au sein d’une humanité n’ayant plus de compte à rendre à une transcendance illusoire, plutôt que de persévérer dans la croyance obtuse en un au-delà chimérique ? Il est temps que l’humanité entre enfin dans l’âge de raison"


    • Antoine Diederick (---.---.171.13) 1er octobre 2006 15:27

      Bonjour Marc,

      Votre intervention évoque les « croyances ».

      Autour de ce thème, je crois qu’il est bien de s’interroger sur les « représentations sociales »

      (Ensuite, d’un autre point de vue, je crois que nous pouvons affirmer que ’croyances’ n’est pas ’foi’.)

      Sur la chute de votre commentaire qui est un appel à la raison pour gérer les questions humaines liées aux croyances et qui soutend un idéal d’apaisement et de réalisme, j’ai plutôt envie de parler de ’comportement responsable et adulte’ , la raison en fait partie.

      Personnellement par nature, j’ai la culture du doute, c’est inconfortable et m"empêche de trop rêver.


    • Antoine Diederick (---.---.171.13) 1er octobre 2006 15:42

      Ainsi que sur ce lien Michel Foucault

      Alors que cette hypermodernité comme paradigme évolue grandement.


    • Rocla (---.---.164.42) 1er octobre 2006 15:36

      ^’«  »’’« _)//24@@0& »---,ok ?

      Rocla


  • 22 vla les flics ! (---.---.4.88) 1er octobre 2006 15:46

    Rocla,vous êtes un grossier personnage:vos petits prout prout vous vont à merveille et je vous assure de ma déconsidération la plus manifeste.....


  • Rocla (---.---.164.42) 1er octobre 2006 15:54

    22 les condés

    Me v’la déconsidéré par la police maintenant , mais que vais je devenir ? En plus d’ une façon manifeste , je suis déshonoré , ben mince si au moins il avait dit un peu manifeste ou alors manifeste mais pas trop , mais manifeste je m’ y attendais pas .

    Rocla


    • chocotte (---.---.4.88) 1er octobre 2006 16:02

      Ben mon pauvre Rocla,tu vas passer des mauvais moments:je peux te fournir les coordonnées d’un avocat marron-vert caca d’oie mais tu n’y couperas pas d’une bonne petite séance avec Kessed !


  • Rocla (---.---.164.42) 1er octobre 2006 16:08

    toi ma poule ,c’ est brun marron ,ou marron brun comme couleur des insignes ?

    Rocla


    • chocotte (---.---.4.88) 1er octobre 2006 16:15

      Peut pas te répondre Rocla,j’suis daltonien et y a rantanplan qu’est tout près.Filedonc et à la revoyure !


  • Hannibal (---.---.45.33) 1er octobre 2006 18:43

    Radio Sarkö ment, Radio Sarko est musulman !


  • C.D.MAB (---.---.80.212) 1er octobre 2006 19:56

    Je voudrais faire deux commentaires sur les racines historiques de l’Europe qui reposeraient sur le christianisme et puis dire un mot à la libre pensée militante.

    Pour les racines historiques, je ne sais pas de quoi on parle.Où on met l’apport des grecs dont on aura rien su si des arabes n’avaient pas servi de relais ? Où on met l’apport spécifique et colossal des arabes eux mêmes ? C’est ce qu’on appelle les « poubelles de l’histoire » qui servent à ce camouflage ?

    Pour la libre pensée militante, si elle ne criait pas si fort, on pourrait lui dire que le christianisme est parvenu à survivre aux Eglises et que ce miracle mérite attention pour ceux que la condition humaine ne laisse pas indifférents.


  • (---.---.44.223) 1er octobre 2006 20:05

    @ Bulgroz (IP:xxx.x02.39.207) le 30 septembre 2006 à 18H12,

    « Pourquoi en parle t on tous les jours comme un problème majeur, une menace, un ras le bol de plus en plus ressenti par nos concitoyens et dans le monde entier, à Barbès et ailleurs. »

    C’est toi qui fabules ce sentiment et cela ne date pas d’hier, vu tes innombrables interventions dans ce sens.

    Dans mon entourage, en province, je n’ai pas le sentiment d’apercevoir cette menace si imminente. Je suis peut-être entouré que des gens qui ont perdu toute faculté de penser comme toi ?

    Ou ne sommes-nous pas encore atteint de cette phobie engendrée par Le syndrome de stress pré-traumatique

    Je me pose la question...

    Je te dispense de me dire que le Site qui en parle est un Site islamiste, tu m’as déjà fait le coup !

     smiley


  • C.D.MAB (---.---.80.212) 1er octobre 2006 20:41

    « Le relais entre les Grecs et nous, c’est quand même plutôt les Romains que les Arabes » ? Cela dépend de quoi on parle.

    Pour faire court, vers 500 l’empereur Justinien ferme les écoles philosophiques sous le prétexte qu’elles dispensent un enseignement non chrétien.

    Les écoles philosophiques du monde grec s’exilent en Syrie dominée par les Perses et alliés des Arabes.

    Les textes majeurs de Platon, Aristote, Galien et de bien d’autres sont traduits en syriaque, puis en arabe vers 650. Ils sont transmis à l’Occident latin grâce aux traducteurs espagnols et à la famille du rabbin Ibn Tibbon.

    Ce que je viens d’écrire fera hurler les spécialistes de la chose, mais si l’on détaillait ce serait très long et en plus je suis loin de tout saisir d’un sujet d’une complexité extrême.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 1er octobre 2006 20:45

      Le rôle de quelques mauvaises traductions arabes est très surestimé. Voir le tome 1 de l’Histoire de la philosophie, Gallimard, collection Pléiade, ou encore l’Encyclopédia Universalis.

      On ne trouve aucune mention d’Avicenne ou d’Avéroès chez Montaigne, qui n’était pourtant pas un xénophobe.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:09

      à Courouve :

      Vous ne m’avez toujours pas répondu : Pourquoi dites-vous que l’Islam n’est pas respectable ? Vous qui dans votre C.V dites essayer « de promouvoir un dialogue intellectuellement honnête entre croyants et incroyants », vous qui êtes, par votre double compétence de prof de maths et de prof de philo, rompu à l’art des brillantes démonstrations, j’attends avec impatience votre réponse afin que je vous donne la répartie.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 1er octobre 2006 21:17

      Avez-vous lu le Coran ?


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:40

      Et bien ! Finalement, Courouve, vous êtes jésuite : vous répondez à une question par une autre question. Vous ne m’aurez pas si facilement. Je suis un peu plus malin que cela.

      C’est vous qui avez affirmé une chose : l’Islam n’est pas respectable. Et comme je ne comprends pas la raison de cette affirmation, je vous prie de m’en dire plus... Mais je ne vous force pas.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 1er octobre 2006 21:43

      Vous aurez une chance de comprendre si vous vous décidez à lire le Coran.

      Comment discuter sérieusement quand on n’a pas les mêmes éléments d’information ?


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:46

      Quelle barbarie ! Mais c’est bien le code pénal iranien et non le Coran, n’est-ce pas, qui punit ainsi le crime d’un crime encore plus grand ?

      Merci Bulgroz pour ce poème.


    • La Taverne des Poètes 1er octobre 2006 21:50

      à Courouve (je précise car les réponses se mélangent) :

      Et le Dieu chrétien de l’Ancien Testament, vous le trouvez sympathique ?


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