lundi 5 août 2019 - par oscar fortin

Le pape François versus la mafia impériale

Avant tout, je me dois de préciser ce que j’entends par « MAFIA IMPÉRIALE  ». Il s’agit d’un État fort puissant qui se caractérise par le fait de se considérer au-dessus des lois internationales et d’avoir la liberté d’intervenir là où il veut et de la manière qu’il veut. Cet État « parrain » a le pouvoir de corrompre juges, chefs d’État, représentants d’Église, etc. En somme, il a toutes les caractéristiques qu’on attribue aux mafias du crime organisé.

En ce qui a trait au pape François, il est le chef de l’Église catholique et de l’État du Vatican. Il dispose d’un immense pouvoir religieux et politique. Son pouvoir religieux le lie au message évangélique de Jésus, mais aussi aux doctrines que l’Église s’est données tout au long des siècles. Officiellement, il est reconnu comme le représentant de Jésus sur terre et le répondant des volontés divines. Il navigue entre le monde des croyances religieuses et celui des pouvoirs politiques. Il peut influencer l’un et l’autre dans diverses directions. Sa nomination comme successeur de Pierre fut, pour plusieurs, source de grande espérance alors que pour d’autres, source, de grande déception, pour des motifs fort divers selon les groupes.

 

LES PREMIERS GRANDS ACQUIS DU PAPE FRANÇOIS

On ne peut passer sous silence l’arrivée d’un pape, sans prétention ostentatoire, de communication facile et d’un rappel constant à la simplicité et au service des humbles de la terre. À ceci s’est ajoutée une première Exhortation apostolique Evangelii gaudium, véritable procès du capitalisme sauvagequi divise et détruit des peuples au profit d’une petite minorité qui en a le plein contrôle. La proclamation de cette Exhortation apostolique a fait dire au président de Bolivie, Evo Morales, « enfin je puis dire que nous avons un pape. Il en fut de même pour le président Raoul Castro, qui s’est exclamé : si tel est la pensée de l’Église, je vais y retourner.

Malheureusement, cet enthousiasme n’a pas duré. Cette Exhortation apostolique a vite pris le chemin de la filière 13, comme on dit, dans les milieux bureaucratiques, pour signifier son oubli total.

 

LES PREMIÈRES GRANDES CONTRADICTIONS DU PAPE FRANÇOIS

Il faut dire que la réalité latino-américaine a de quoi mettre à l’épreuve les véritables convictions sociales, politiques, économiques qu’une personne peut avoir. Ce Pape qui vient de l’Argentine en savait quelque chose, pour avoir vécu sous la dictature des militaires et avoir été témoin du plan Condor. Nommé par Jean-Paul II comme Cardinal, il avait le profil de ces candidats qui s’opposaient à la théologie de libération et qui acceptaient de collaborer avec ceux qui luttaient contre le socialisme, confondu plus souvent que moins avec ce communisme des années 1940-1950 qui s’imposait en URSS. La théologie de libération, promue par Gustavo, n’était pas la bienvenue dans les cercles de l’Église institutionnelle, couvrant cette période.

Sa première grande mise à l’épreuve, comme pape, s’est réalisée dans le comportement à prendre vis-à-vis, à la fois, de l’épiscopat vénézuélien et du gouvernement révolutionnaire sous la gouverne de Nicolas Maduro. Depuis le début de cette révolution qui remonte à 1998 avec l’élection d’Hugo Chavez, l’Église vénézuélienne s’est étroitement associée aux oligarchies locales et aux interventions des États-Unis pour couper court à cette nouvelle révolution. Ce fut le cas, en avril 2002, d’un premier coup d’État qui n’aura duré, heureusement, à peine 48 heures. 

Avec l’arrivée du pape François et son Exhortation apostolique Evangelii gaudium, on pouvait s’attendre à une ouverture à cette révolution qui rejoignait par beaucoup de ses politiques la doctrine sociale de l’Église. Ses initiatives en éducation, devenue gratuite pour tout le monde ainsi qu’en santé avait de quoi réconcilier l’Église avec cette Révolution. Il en fut de même avec la construction de plus de 2.5 millions de résidences, mises à la disposition des familles les plus humbles. Il s’agissait de politiques qui rejoignaient des plans importants de la doctrines sociale de l’Église, mais de cela ni le pape, ni l’épiscopat vénézuélien ne parlent. 

Du point de vue de l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, cette révolution devenait une alternative à ce capitalisme sauvage, tant dénoncé par le pape François. Non seulement, il n’en fut rien, mais il donna crédibilité à l’épiscopat qui s’acharnait à décrier ce gouvernement, le couvrant de communiste, de marxiste, qualifiant son Président, pourtant élu par le peuple, de dictateur sanguinaire, etc. Ce même épiscopat a appelé, à au moins deux reprises, la population à la désobéissance civile pour créer de la violence et favoriser une intervention militaire des É.U. en vue de changer le gouvernement. À ce que je sache, aucun des cardinaux et évêques n’a été rappelé à l’ordre par le Vatican. Ces derniers pouvaient proclamer haut et fort que le pape était avec eux et qu’il partageait pleinement leurs interventions. Cela n’a jamais été démenti par le Vatican et encore moins par le pape François. Ceux qui luttent contre le capitalisme sauvage sont pris à partie par les évêques vénézuéliens et le pape qui les soutient. En agissant ainsi ils ouvrent toute grande la porte au « parrain »de ce capitalisme sauvage pour qu’il prenne possession de l’État et des richesses qui l’accompagnent.

La seconde grande contradiction du pape François et du Vatican est celle qui est directement liée à la reconnaissance de l’auto-proclamé président du Venezuela en la personne du député Juan Guaido, en bris de lien avec le tribunal suprême de justice. Cette opération, préparée de longue date par Washington, s’est réalisée avec l’appui du Vatican, de l’Épiscopat ainsi que des pays de la région, soumis aux volontés de Washington, appelé groupe de Lima. Cette action du Vatican et du pape François ne pouvait plus dissimuler le parti pris de ce dernier en faveur des prétentions de Washington dans sa lutte de conquête contre le Venezuela. 

 

LES SILENCES DU PAPE FRANÇOIS 

En aucun moment, le pape François ne s’en est pris au gouvernement des États-Unis pour y dénoncer le non-respect du droit international de non-intervention dans les affaires internes de pays indépendants et souverains. En aucun moment, le pape François n’a commenté l’importance de respecter le droit international de non-intervention dans les affaires internes des autres pays. Il en fut de même pour les actions criminelles commises contre le peuple vénézuélien. Plus de 40 000 personnes ont péri suite à ces sanctions criminelles. À ceci s’ajoute ces milliards de dollars volés que le peuple vénézuélien avait à l’étranger pour acheter médicaments, alimentation, produits industriels, etc., des interventions au vu et au su de la communauté internationale qui sont illégales et constituent sous bien des aspects des crimes contre l’Humanité. 

Les silences du pape sur ces questions de l’interventionnisme de Washington dans les affaires internes des autres pays donnent à réfléchir sur le pourquoi de ces silences. Il en devient complice. Qui ne dit mot, consent.

Récemment, le ministre des Relations extérieures de Cuba a fait un appel urgent aux institutions internationales et aux pays du monde pour qu’ils interviennent pour empêcher les nouvelles sanctions que le « parrain » a décidé d’imposer à l’économie de Cuba. À ce que je sache, le pape François n’a réagi d’aucune manière à cet appel. Par contre, il a trouvé le temps pour encourager la jeunesse chrétienne cubaine à leur journée internationale des jeunes et relevé le fait que ces manifestations ne pourraient pas se réaliser en grande pompe dans les villes, mais dans les églises seulement. Une intervention qui donne évidemment du relief aux limites fixées par l’État pour ces célébrations qui devront se faire dans les églises.

« “#EEUU augmente les actions de piratage économique contre #Cuba. Ils exercent des activités illégales de surveillance et de persécution des navires et menacent les compagnies de transport maritime, les compagnies d’assurance et les gouvernements d’empêcher l’arrivée de carburant dans le pays. C’est un plan génocidaire | # NoMoreLock ”

Je conclus avec cette rencontre vidéo de Michel Colon avec le Père Elias Zahlaoui ,syrien qui relève le fait que le pape ne parle pas toujours comme le voudrait le Christ. 

Vidéo / Michel colon ITV Père Élie Zahlaoui : vers 13’36 »
https ://www.facebook.com/watch/ ?v=1042253632651434

Lorsque l’Église devient solidaire des crimes commis par des gouvernements, devenus de vraies mafias, agissant hors de toutes les normes internationales, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur sa crédibilité comme porteuse du message évangélique.

 

Oscar Fortin

Le 3 août 2019 



21 réactions


  • Gollum Gollum 5 août 2019 11:06

    Lorsque l’Église devient solidaire des crimes commis par des gouvernements, devenus de vraies mafias, agissant hors de toutes les normes internationales, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur sa crédibilité comme porteuse du message évangélique.

    Et avec un bilan assez négatif de 2 millénaires vous espérez encore quelque chose de positif de ce « machin » ? (pour paraphraser De Gaulle).. 

    Vous croyez donc à la fable de l’Église inspirée par l’Esprit Saint ? smiley


  • Pascal L 5 août 2019 12:05

    « il est reconnu comme le représentant de Jésus sur terre et le répondant des volontés divines »

    Je veux bien admettre qu’il n’y a pas beaucoup de Chrétiens au Vatican, mais ça, c’est complètement faux. Jésus se manifeste personnellement à toute personne qui le cherche avec humilité au travers de son amour. Ave un accès direct, aucun Chrétien n’a besoin d’un intermédiaire. Le rôle du Pape est d’être le garant de l’unité de l’Eglise Catholique et rien d’autre. Il préside l’assemblée des Evêques qui est souveraine en matière de dogmes. Point. 

    Son pouvoir politique est à la hauteur du nombre de divisions que possède le Vatican. Le pape ne donne même pas de consigne de vote aux Catholiques et nous voyons bien que les Catholiques votent pour tous les partis en fonction de leurs convictions personnelle. Dieu nous rend libre et ce sont les politiques qui veulent faire des esclaves de tous ceux qui ne veulent pas les suivre. 

    Il ne faut pas inverser le sens des valeurs. La laïcité est un concept Chrétien issu de l’enseignement même de Jésus et qui permet à l’Eglise de se détacher de toutes les formes de pouvoir. Au contraire, cela fait 2000 ans que les politiques essaient soit de contrôler l’Eglise, soit de faire une Eglise à leur mesure, soit de la détruire.


    • oscar fortin oscar fortin 5 août 2019 13:05

      @Pascal L : Vous avez raison de dire que le Christ peut agir sans demander la permission au pape etc... Toutefois, la structure de l’institution ecclésiale lui accorde des prérogatives qui ne vont pas toujours dans le sens de ce que les Évangiles nous enseigne. Sur ce point d’une foi qui peut agir par elle-même et disposer des dons de l’Esprit sans devoir passer par l’institution ecclésiale, je suis bien d’accord avec vous.


    • Pascal L 5 août 2019 14:01

      @oncle archibald
      L’histoire nous montre que si des hommes d’Eglise ont pu trouver une accommodation avec le pouvoir, c’est toujours à l’initiative du pouvoir et en opposition avec l’enseignement de Jésus. Le pouvoir a souvent forcé les choses. L’enlèvement de papes, le Gallicanisme, la nomination d’évêques et de prieurs même pas croyants par l’Etat pour toucher la prébende... La cupidité des hommes de pouvoir est sans limites et accuser l’Eglise de ces maux est non fondé historiquement. Voltaire ne s’est pas gêné pour créer une réalité à l’image de sa folie. Si le concordat a bien trouvé des prêtres content d’en toucher le salaire, celui-ci n’a eu pour objet que de contrôler l’enseignement de l’Eglise et cela n’a même pas empêché les confiscations des biens de l’Eglise jusque dans les années 1880. Même la loi de 1905 avait pour objectif de détruire l’Eglise par une asphyxie financière et le contrôle des associations cultuelles. La guerre de 14 a mis fin à cette folie par une réconciliation générale. L’Eglise est aujourd’hui indépendante et je peux dire que beaucoup n’apprécient pas cette liberté. Même la montée de l’islamisme est un prétexte pour exprimer une envie de destruction de l’Eglise au nom d’une laïcité incomprise, ou plutôt une laïcité qui n’englobe pas les nouvelles religions issues de notre société. Les laïcistes n’ont pas tué la religion, ils ont créé leur propre religion hédoniste où l’argent est leur maître. Ils ont remplacé Dieu par eux-même et Mammon.


    • Pascal L 5 août 2019 14:02

      @oscar fortin
      Soyons précis. Quelles prérogatives ?


    • oscar fortin oscar fortin 5 août 2019 15:48

      @Pascal L : celui, entre autres, des pouvoirs des sacrements sur lesquels il exerce, dans certains cas, un pouvoir exclusif. Que ce soit le pouvoir de la confirmation, don de l’Esprit saint, celui de l’eucharistie, du sacerdoce etc sont autant de prérogatives qui lui viennent de l’Institution. Selon les écritures, l’Esprit saint distribue ses dons comme bon il entend et pouvoir de la commémoration de la dernière cène, peut très bien se vivre entre croyants qui s’unissent au ressuscité pour en faire le partage..etc. C’est dans ce sens que je parle de prérogatives qui lui viennent plus de l’Institution et des doctrines qu’elle s’est elle-même données.

      https://humanisme.blogspot.com/2015/10/eglise-un-changement-de-regime-simpose.html


    • baldis30 5 août 2019 17:59

      @oscar fortin
       Re
       « des pouvoirs des sacrements sur lesquels il exerce, dans certains cas, un pouvoir exclusif. »
       dont celui absolu de l’excommunication .... des chefs d’Etat .... qui se prosternent à ses pieds .....
      (hors sujet  : celle prévue par une bulle papale pour tous les ecclésiastiques qui assisteraient à une corrida.... on attend, et dire que je ne vise pas quelqu’un serait hypocrite ) ! 


    • Pascal L 5 août 2019 23:17

      @oscar fortin
      « des pouvoirs des sacrements » ????? C’est quoi ce truc ? Et vous avez déjà reçu des dons de l’Esprit-Saint ? Racontez-moi ! Si le pape désigne les personnes qui peuvent donner les sacrements, c’est parce qu’il est garant de l’unité de l’Eglise. Vous n’avez que faire de cette unité qui pourtant fait partie de l’enseignement de Jésus. Et en donnant le sacrement de l’ordre aux prêtres, ce sacrement s’accompagne de dons et de grâces par l’Esprit-Saint qui confirme ainsi que Dieu agrée ces prêtres. Le discernement fait partie de ces dons. Les sacrements sont tous des occasions de rencontrer Dieu et s’accompagnent de dons et de grâces qui confirment la validité du sacrement. La religion que vous me décrivez est une caricature gnostique qui cherche plutôt à effacer Dieu derrière la puissance des egos. Se sentir en communion avec la divinité signifie se sentir une partie de cette divinité, et donc diminuer la divinité devant son propre ego. Où est l’Esprit-Saint dans votre communion avec le ressuscité ? Se sentir bien dans une réunion n’est pas l’expérience de l’amour de Dieu car cette expérience dépasse tout ce que vous avez pu imaginer. Des non-croyants seront sauvés s’ils acceptent l’amour de Dieu, mais ce sera difficile sans avoir fait une expérience de cet amour sur terre. Mais alors si vous voulez vous faire Dieu, ce sera encore plus difficile, voire impossible. N’oubliez pas que vous ne connaissez pas le chemin du salut. Si vous voulez purifier la terre, vous ne ferez que la détruire.


    • oscar fortin oscar fortin 5 août 2019 23:37

      @Pascal L : je ne ferai pas un débat avec vous sur cette question. Je dirai tout simplement que le contrôle du pouvoir divin sur les humains n’est pas une exclusivité à l’Église, mais à toute personne de bonne volonté. Si vous lisez le Jugement dernier en Mt.25-26 vous réaliserez que les questions posées ne se réfèrent en rien aux sacrements et à la doctrine de l’Église.

      le-jugement-dernier-version-vaticane.html


    • Jean Keim Jean Keim 6 août 2019 08:32

      @Pascal L

      « Il faut rendre à César ... » à partir de cette citation on fait de Jésus l’inventeur de la laïcité, c’est du grand n’importe quoi, sur la pièce de monnaie il y avait l’effigie de l’empereur de Rome, et donc d’un ordre du monde séculier et de ses règles, la monnaie lui revient de « droit », il n’y a rien d’autre à comprendre.

      Jésus a abondamment expliqué – avec les mots de son époque pour être entendu – que notre royaume n’est pas « dans » ce monde, tout ce qui est de ce monde est secondaire, impermanent, périssable, sans importance véritable.

      Quand au vocable « église » primitivement il a le sens d’assemblée et de convoquer, rien à voir avec ce qu’il est devenu, une église est donc une assemblée de gens, qui sur convocation librement consentie, se réunissent pour parler du message de Jésus : la bonne nouvelle.


    • Pascal L 8 août 2019 21:37

      @Jean Keim
      Bien sûr que la monnaie revient de droit à César, mais la réponse de Jésus est un peu plus subtile en ajoutant « et à Dieu ce qui est à Dieu ». En fait la laïcité est un concept Chrétien parce que depuis 2000 ans toutes les formes de pouvoir ont voulu soit contrôler l’Eglise (Concordat, nomination d’Evêques et de prieurs par le pouvoir, enlèvement et séquestration de papes...) soit faire une Eglise à leur image (protestantisme...) soit la détruire (Voltaire, Révolution Française, loi de 1905). La raison principale est pratiquement toujours la cupidité ou la volonté d’un pouvoir absolu. Il est normal que l’Eglise a toujours cherché son indépendance du pouvoir. Le Christianisme rend libre (hé oui, vous n’avez pas l’air de le comprendre et c’est pourtant ce qui ennuie le plus le pouvoir). Il faut lire « une autre histoire de la laïcité » de Jean-François Chemain.

      L’Eglise Catholique n’a aucun pouvoir sinon celui de maintenir l’unité des Chrétiens (Le Vatican, combien de divisions ?). C’est l’Esprit-Saint via l’assemblée des évêques et non le pape qui est souverain dans ce domaine et seule les décisions qui engagent l’unité spirituelle de l’Eglise ont une valeur obligatoire. Le royaume de Dieu n’est effectivement pas de ce monde, mais le chemin, personne ne le connais sinon Jésus. L’Eglise est principalement là pour nous faire rencontrer Jésus dès cette vie. C’est plus sûr pour la suite.

      Pour le vocable « église »... vous utilisez une minuscule, ce qui signifie le bâtiment. La communauté des Chrétiens est « Église » avec une majuscule. Vous utilisez la définition de Wikipedia, mais ce mot (avec la majuscule) apparaît deux fois dans l’Évangile de Matthieu, ce qui nous permet de comprendre ce que Jésus met sous ce vocable : 

      1) Matthieu 16, 18 : « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » Pour mieux comprendre, on peut se référer à l’Évangile en araméen (traduction de Mgr Alichoran de l’Eglise assyro-chaldéenne : « Aussi moi je te dis : tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon assemblée de fête (en araméen « ‘edti’ ») et les portes du shéol ne la domineront pas »

      le mot ‘edti’ signifie se rassembler pour fêter la joie et la paix, surtout la paix, et fêter la résurrection du Seigneur ! Mais c’est bien la communauté et non le bâtiment. c’est le lieu de rassemblement où l’on va célébrer ! la racine du mot : « id’ » signifie que c’est pour célébrer !

      2) Matthieu 18, 17 : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. » Même expression en araméen. Ici, il ne fait aucun doute que c’est l’assemblée de tous les Chrétiens.

      Il apparaît clairement que l’Église est la volonté même de Jésus et qu’il veut une Église rassemblée et unie autour d’une seule personne. Votre définition est contraire à l’enseignement de Jésus. Il est très à la mode de faire son marché dans l’enseignement de Jésus pour ne retenir ce qui nous plaît. Je ne suis pas sûr que cette attitude conduise au salut de Dieu. Avez-vous déjà une expérience significative de signes provenant de Jésus et de l’Esprit-Saint ?

      Jésus a dit « Ce jour-là, beaucoup me diront : “Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?” Alors je leur déclarerai : “Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !” » (Matthieu 7, 22-23).


  • Decouz 5 août 2019 16:46

    Le pouvoir sacramentel appartient à l’épiscopat, mais quel que soit le rôle du pape, premier entre pairs ou premier tout court, il en fait partie.

    Les prérogatives sont le pouvoir juridique, qui est l’affaire de la Curie, un pouvoir de dire le dogme (sans entrer dans les détails), il nomme les évêques (après avis du nonce).

    Quant au pouvoir politique s’il n’est pas d’origine évangélique il est de fait dans l’histoire et les deux clés d’or et d’argent dans le blason du Vatican sont le symbole des deux domaines politique et temporel.

    Là aussi il y a affaire d’interprétation sur ce qui est lié et délié, la déclaration sommant les Indiens de se convertir, sous peine de châtiment et d’esclavage, énoncée dans une langue qu’ils ne comprenaient pas, se faisait au nom du pape, représentant de St Pierre qui lui-même représentait Dieu sur terre


    • Decouz 5 août 2019 16:49

      @Decouz
      symbole des deux domaines, spirituel, la clé d’or et temporel, la clé d’argent.


  • ar morgad 5 août 2019 22:23

    @ Oscar Fortin : Connaissez vous ce livre, écrit par une dame anonyme de 80 ans : "Christ revient, il dit sa vérité". Citation : «  Je viens pour rectifier les mauvaises interprétations qui ont été faites des enseignements que j’ai donnés alors que j’étais connu sous le nom de ‘JÉSUS’ en Palestine, il y a 2000 ans. »

    https://www.fichier-pdf.fr/2012/05/06/70158151lettres-du-christ-pdf-1/70158151lettres-du-christ-pdf.pdf   Il explique entre autres la prédominance de la conscience sur la matière, confirmée actuellement par la physique quantique.


  • Jean Keim Jean Keim 6 août 2019 08:07

    Il y a pour qui sait le lire un message évangélique, c’est indéniable, pourquoi le chercher ailleurs que dans les évangiles, pourquoi adhérer à toute une organisation dont la préoccupation première est de perdurer comme n’importe quelle autre organisation idéologique ?


  • zygzornifle zygzornifle 8 août 2019 09:09

    Le pape .....lol

    le PDG de cette entreprise que l’on appelle religion chrétienne , le christ doit avoir bien honte  .....


  • microf 8 août 2019 09:55

    Bonjour cher @Oscar fortin.

    Je viens dans ce débat un peu sur le tard, mais il n´est jamais trop tard.

    Je ne sais pas ce que dirait Jésus au Pape Francois malgré ses défauts s´il revenait aujourd´hui par surprise.

    Mais je suis sûr que d´abord, Jésus le reconfirmera malgré ses défauts, comme le berger de ses BREBIS.

    Que Jésus lui tiendra le même language qu´Il a tenu á Pierre, á savoir de bien garder ses Brebis.

    Saint Pierre le Premier Pape est institué sous le signe du paradoxe.

    Lorsque Jésus dit á ses Disciples qu´Il va lui falloir beaucoup souffrir et mourrir, Pierre prend Jésus á part et lui fait de vifs reproches « Dieu t´en garde, Seigneur ! cela ne t´arrivera pas . » Mais Jésus se retournant, dit á Pierre « Passe derrière moi ,Satan, tu es un obstacle sur ma route, tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Jésus nomme Pierre Satan, mais malgré cela, il le confirme dans sa charge.

    Alors, même si le Pape Francois commet des erreurs ou des fautes comme vous le soulignez, c´est parceque ses pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes, et les Papes, ne sont que des hommes, sujets aux fautes et erreurs, mais cela ne change en rien le MESSAGE ou la VOIE que le SEIGNEUR Jésus le Christ est venu nous enseigner, nous montrer pour entrer dans la vie Éternelle.

    Je suis Chrétien engagé, mais même moi, je n´aurai jamais choisi Pierre comme la PIERRE oú est batie cette Église. D´abord Pierre est insignifiant, un pècheur, un illettré, je l´aurai éliminé, car il ne correspond en aucun cas aux critères d´une personne qui peut diriger, qui peut mèner á bien une telle Mission. En plus la pire des choses, Pierre reni Jésus trois fois, rien que cela l´aurait disqualifié. Mais les voies du Seigneur n´étant compréhensibles que par Lui, le Seigneur lui renouvellera sa confiance et le confirmera dans sa charge comme le BERGER de son troupeau. 

    Pourquoi Jésus le choisi ? Dieu voit plus profondément que nous. Dieu a certainement vu le fond du coeur de Pierre, que dans ce coeur, il ya une once de croyance, exactement comme vous, il ya en vous une once de croyance, qui je suis sûr, ce revèlera un jour. Écrire dejá sur ces questions de FOI est un acte de FOI, même si on dit ne pas croire.

    Le Président Poutine a dit une fois que le Communisme, c´est la Catholicisme á l´envers, la preuve lui même le Président Poutine, de Communiste, c´est aujourd´hui un homme de grande FOI.

    Dieu est très patient, par sa patience, il veut que Pierre se découvre, ce que fera Pierre plus tard lorsque avec le temps, il comprendra ce que Dieu veut, alors, á ce moment, il ouvrira les bras et se laissera cruxifié la tête en bas, car dira t-il, je suis indigne d´être cruxifié comme Jésus la tête en haut.

    Pierre aurait pu faire comme tant d´autres en reniant la FOI, mais il donnera sa vie comme Jésus pour entrer dans la vie Éternelle.

    Voila cette maturation que Dieu attend de nous, Dieu sait de quoi nous les ÊTRES HUMAINS sommes fait, nous venons de la poussière qui ne vaut rien sans souffle de vie, et Dieu nous prend tel que nous sommes, VOUS, MOI, le PAPE FRANCOIS.

    Ce qu´il faut faire mon cher @Oscar fortin, c´est de prier pour la Pape Francois. Les bergers ont besoin de prières pour bien exercer leur charge, sinon, l´HOMME prend le dessus et se met á ce comporter comme le premier PIERRE qui reni Jésus, avant de comprendre plus tard et de faire comme le deuxiéme Pierre, se convertissant et donnant sa vie pour la FOI dans le cirque á Rome.


    • oscar fortin oscar fortin 8 août 2019 14:18

      @microf : d"abord merci pour votre intervention qui permet de préciser certains points : Un de ces points est le caractère universel de l’Église (ce que nous appelons sa catholicité) ce qui la place au dessus des races, des idéologies, des diverses croyance, des divers pouvoirs politiques, économiques et sociaux. Le pape, comme pasteur universel n’a pas de pactes à réaliser avec des pouvoirs temporels aux intérêts qui vont au=delà des intérêts de nombreux peuples et nations.

      Je vous invite à visionner, si vous ne l’avez pas encore fait cette entrevue de Michel Collon avec le père syrien Elias. Ce dernier, après avoir lu les cinq discours du pape aux États-Unis en arrive à la conclusion que le pape n’a pas dit ce que le Christ aurait dit à ces gouvernants. Voyez par vous-mêmes

      Vidéo / Michel colon ITV Père Élie Zahlaoui : vers 13’36 »
      https ://www.facebook.com/watch/ ?v=1042253632651434

      Bon visionnement et au plaisir de vous relire. Qu’on le veuille ou pas la prostituée de l’Apocalypse existe...

  • Samson Samson 21 septembre 2019 19:54

    "Lorsque l’Église devient solidaire des crimes commis par des gouvernements, devenus de vraies mafias, agissant hors de toutes les normes internationales, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur sa crédibilité comme porteuse du message évangélique.« 

     »Éternelle« ambiguïté, pleinement »assumée" depuis Constantin : pas de transmission du message évangélique sans l’institution même qui n’a de cesse de l’instrumentaliser, le dénaturer et le trahir.

    Après sa résurrection d’entre les morts, n’est ce précisément le même disciple à qui Jésus avait prédit sa triple trahison avant le chant du coq qu’il institue par trois fois comme son pasteur ?

    Comment ne pas y voir préfiguré le destin historique de l’Église ?

    Tardives salutations à vous ! smiley


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