mercredi 15 mars 2017 - par

Les célibataires dans l’Eglise Catholique

C'est un sujet qui n'est presque jamais abordé par les catholiques, institutions et croyants. Ou rarement, ou alors sous un angle forcément misérabiliste ou culpabilisant pour les célibataires. On a souvent l'impression qu'être célibataire est une situation anormale dans l'Église alors que les personnes seules sont de plus en plus nombreuses, que leur célibat soit subi, qu'il soit la conséquence d'un divorce ou d'une séparation. Voire pire encore, on croirait que cela n'existe pas au sein du catholicisme. Je ne comprends pas du tout les raisons objectives de ce désamour.

De temps en temps sont organisées des rencontres, des assemblées, des "jamboree" pour adultes spécialement pour les célibataires. C'est une manière d'offrir un moment de simili agence matrimoniale à des vieux garçons et des vieilles filles méprisés. Qu'ils se marient donc entre eux ! Qu'ils arrêtent de faire suer le monde avec leur solitude !

Manquerait plus qu'ils soient exigeants !

D'un autre point de vue bien sûr je sais parfaitement pourquoi :

Ainsi que partout ailleurs dans le reste de la société, une personne qui n'est pas en couple sera suspecte de toutes les perversions, toutes les déviances, ou pire encore d'être un genre d'électron libre refusant de se soumettre aux paradigmes sociaux bêtifiants.

Je pense particulièrement à celui qui voudrait que les célibataires croisant dans le métro ou dans la rue une famille se devraient d'adopter aussitôt un air attendri, la tête un peu penchée, un grand sourire béat sur les lèvres, louant dieu que des couples méritants les console de la peine de ne pas être père ou mère tout en gâtouillant avec les enfants...

Si l'on évoque spirituellement et intellectuellement les couples, l'éducation des enfants, la défense de la Famille, pourquoi pas le célibat ?

Lorsqu'il en est question, c'est généralement pour conseiller aux célibataires d'adopter un statut religieux ou semi-religieux de personne consacrée et de prononcer des vœux de chasteté comme une personne seule était automatiquement adepte du vagabondage sexuel ou de l'échangisme quotidien. Ou alors pour un homme c'est qu'il est homosexuel, pour une femme c'est qu'elle est lesbienne.

Dans les meilleurs milieux on dira alors que ce genre d'hommes est très "sensible" très "artiste" pour éviter clairement de parler de leurs appétences et appétits sexuels. Ma foi il est exact que cela s'avère souvent vrai. Tel garçon fiancé depuis cinq ans avec une jeune fille de bonne famille, "débutante", ancienne de la "Légion d'honneur", sera effectivement un peu trop maniéré. Tel jeune personne un peu masculine sera plus viril comme chef scoute que certains garçons.

Pourtant de nombreux laïcs qui sont effectivement célibataires travaillent il est vrai souvent dans l'ombre dans l'Eglise. Ce ne sont jamais eux qui sont mis en avant. On leur préfèrera sur la photo le gentil couple apparemment parfait avec ses gosses dignes d'une publicité "Ikéa".

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury - Grandgil

 

illustration empruntée ici




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