Paganisme contemporain : le problème que se posent les baptisé(e)s dans le monothéisme
Dans les milieux païens, la question se pose régulièrement de ce qu'il faut faire, quand l’Église nous a baptisés (d'autres rituels ont opéré dans les autres monothéismes). La plupart du temps, les gens se disent que de renier leur « foi » « natale » indésirable, suffit. Potentiellement, en fait. Car aucun monothéisme n'admet l'apostasie, bien que les apostats existent.
"Va te faire foutre ! Je suis un païen !"
Un mème circulant dans les milieux païens.
Concernant l’Église, une étape supplémentaire consiste à demander à votre évêché, de vous rayer des listes de baptêmes. Néanmoins, vous n'aurez jamais aucun retour à ce sujet : l’Église n'a aucune charité pour une telle demande, du moins de charité connue à ce jour. Il n'y a pas à proprement parler d'excommunication, pas du tout, cela n'existe pas comme ça. Et vous avez beau pérégriner en tant que païen, rien n'y fera.
Petits arrangements entre païens et monothéistes
À ce stade, bien des païens relativisent logiquement, en se disant que dans les premiers temps chrétiens, les païens ont toléré ce nouveau dieu parmi d'autres. À Rome, cela a toujours existé avec les juifs, bien avant les chrétiens. Au fond, il n'y aurait que les monothéistes, que les autres dieux gêneraient : ils ont même fini par le démontrer allègrement en saccageant et massacrant moult païens … mais enfin, les Nordiques auraient fondus des marteaux de Thor dans les mêmes moules que des croix chrétiennes, en quinconce, pour ne pas perdre de métal, ou bien les Chinois auraient très tôt intégré la Bible dans leurs bibliothèques à titre culturel et « au cas où » surnaturellement, tout en dialoguant avec les connaissances jésuites, par exemples. Enfin, des symboles païens entourent toujours le rituel du baptême, on pourrait donc réinterpréter le baptême ainsi à son compte, rétrospectivement, pour païen. Comme disait Simone Weil, finalement : « Les chrétiens sont de mauvais païens, convertis par un mauvais juif. » Tout ceci s'avère bel et bon, à se vouloir dans une démarche d'apaisement interreligieux et spirituel.
Questionnements
Parfois néanmoins, on peut se demander si ces païens ne cherchent pas à être plus indulgents que l'indulgence hébraïque (après moult colères jalouses toutefois, en s'excluant des communautés d'accueil), plus aimables que l'amour christique (après moult émois fielleux toutefois, et jusqu'aux saccages et massacres), plus cléments que la clémence islamique (après moult fiels et guerres, aussi). (En somme, les monothéistes ne font gentils, qu'une fois qu'ils ont intimidé, à te soulager perversement en te proposant « enfin » leur bien-être problématique.)
Pire encore : dans l'ordre spirituel, bien que pour les païens « le diable » fasse rire, qu'il ait l'allure paillarde du dieu Pan, sorcière d'Akerbeltz, ou bien occulte de Cernunnos … bien que, donc, les païens n'aient rien à craindre spécifiquement, et encore moins à diaboliser en retour les monothéismes (ce qu'ils font parfois singulièrement en satanistes) … et bien, il se trouve que les païens ne peuvent pas méconnaître les influences spirituelles. En l'occurrence, la théurgie (magie divine) monothéiste. Les sorcier(e)s plus que tous les autres, y ont une sensibilité, il faut dire. À partir de là, l'apostasie, même suivie d'un courrier à l'évêché annonçant cette apostasie non-suivie de retour, ainsi que les relativisations concernant les échanges interculturels païens-monothéistes en vue du dialogue interreligieux, deviennent problématiques. Les monothéistes n'ont aucune indulgence, charité ou clémence, pour cela.
Il s'agit de retrouver les forces vitales qui, nous le verrons, passent par la sexualité. Le pape François a beau récemment avoir déclaré que « la jouissance est divine », cette remarque s'avère éminemment spécieuse, dans le contexte des mortifications, des contritions et des abstentions. Dans leur théologie, originairement, le péché reste cause d'une telle jouissance. Dire alors que « la jouissance est divine », cela revient à exalter le peccatisme (l'idéologie du péché).
Le baptême monothéiste
Lorsqu'un enfant naît, il quitte les eaux maternelles pour les terres, les airs et les feux communs. L'existence des eaux demeure diversement, arrière dans le souvenir inconscient, mais aussi alentour et surtout en dessous dans les rivières, les étangs, les lacs, les fleuves, les mers et les océans, en partie pour l'hygiène et évidemment la survie (cela éclate dans la fiction à caractère monothéiste, Dune). Voilà pourquoi « la Femme », comme symbole, se vit largement associée à la Terre-Mère. Cette terre maternelle, néanmoins, ne correspond pas seulement à un giron : autant elle peut protéger, ce qu'elle fait pour l'enfantement, autant elle peut dévorer, et cela se passe lorsque l'on se noie, ou que l'on ne parvient plus à sortir d'une cavité dans laquelle on sent que la Nature nous condamne a mourir. Ainsi va la vie, la mort n'a rien d'opposée à la vie : elle en participe naturellement.
Mais, lorsque les monothéistes (chrétiens) choisissent de baptiser un enfant, ils opèrent une opération singulière. Ils usurpent les eaux naturelles par les eaux « surnaturelles » bénites. En vérité, hélas, cela vaut même pour d'anciens mystères baptismaux, précédant les monothéismes. Mais les chrétiens l'ont récupéré et mondialisé. Nous verrons après les situations juives et musulmanes, qui ont des accointances relatives.
Lorsque l'enfant se trouve baptisé par les chrétiens, l’Église se positionne en « Saint Mère l’Église ». Cette « Sainte » « Mère » d’Église … à savoir cette institution sanctifiée par elle-même, quoique la tradition s'en justifie des paroles de Jésus à Pierre, sans apport explicite : « Pierre tu es pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église … » (les protestants s'en frottent les mains, et pourtant ils continuent de baptiser largement … ) … eh bien, cette sainte mère d’église rejoue une naissance, dite symbolique ou religieuse. Mais cette (re)naissance aide-t-elle en vérité ?
Quand l'enfant sort des fonds baptismaux, bien que cette sainte mère d'église ait imité l'accouchement maternel naturel, et bien qu'elle prétende apporter l'enfant « au Père éternel » … elle ne fait concrètement qu'introniser l'enfant dans sa communauté gironnante, en sein d'un espace lui-même régulièrement gironnant, en plus du giron familial naturel gironné par l'espace communautaire. Cet espace communautaire, avant tout, s'étend en tant que sainte mère d'église, avec un père absent, quoique présent par le truchement de son fils sur la croix et du prêtre … autant dire des frères ou quasi-frères entre enfants du dieu, quoique Jésus l'aurait incarné dans la légende.
Vérité symbolique
Autant dire alors, que l'opération du baptême consiste en une usurpation de la Nature, en vue d'une démarche régressive, de retour au sein … un sein qui passe toutefois pour « ouvert et libre », dans la mesure où son giron correspond à l'espace communautaire … espace communautaire composé d'autant de baptisés, donc espace communautaire lui-même régressif. Il s'agit là d'une société utérine, intrinsèquement pré-sexuelle en cela : dans ce ventre artificiel, embryons symboliques et religieux, nous n'avons rien de pubertaires et encore moins d'adultes, enfants du dieu.
À ce point, la comparaison avec les deux autres monothéismes s'avère possible. Les deux autres monothéismes n'utilisent pas d'eaux baptismales, en quoi ils ont plus de valeur, mais les juifs s'en prennent directement au prépuce à connotation sexuelle, tandis que les filles voient tout de même leurs pieds trempés dans l'eau … en souvenir de l'accueil d'étrangers … et se trouvent donc accueillies comme des étrangères dans la communauté judaïque. Cette singularité d'une exclusion communautaire reste sexuellement privative, quoique la plupart finiront bien par se marier …
Quant aux musulmans, ils doivent aussitôt imprégner le subconscient du nouveau-né en récitant l'appel à la prière dans son oreille droite, et le début de l'office religieux dans son oreille gauche, tout en pratiquant régulièrement la circoncision des garçons et un moindre sacrifice pour les filles : deux moutons pour les garçons, un pour les filles … Ainsi, dans l'ensemble, tout advient de sorte à minorer la sexualité, de sorte à pré-sexualiser voire à dé- ou in-sexualiser la personne, au moment de son accueil dans l'espace communautaire, au profit du dieu. Le mouton lui-même, passe de vie à trépas, dans une récupération inversées des rites païens, le mouton évoquant Pan.
La névrose religieuse a une réalité. À savoir que, de mêmes que les eaux baptismales, des pratiques eurent lieu avant les monothéismes au sein des ritualismes divers. Ils ont le même caractère névrotique. Ce texte ne vise aucune religion spécifiquement, quand néanmoins les monothéismes dont surtout chrétien, ont quasiment universalisé ces pratiques. Le sexe effraie et, pire, la maturité réelle effraie les autorités.
En résumé
Récapitulons : les chrétiens usurpent la maternité, prétendent consacrer auprès de leur prétendu être suprême, mais ne font que rejouer artificiellement la nature, à faire régresser. Les juifs et musulmans, ainsi que quelques autres rites plus ou moins aqueux anciennement et alentour, font régresser de même, parfois en pratiquant des mutilations corporelles. Nous avons parlé de la circoncision des garçons ; il y a les pratiques d'excision des femmes, hors monothéismes. Dans l'ensemble, il y a velléité de dé- voire d'in-sexualisation, névrotique. Castrations masculines et féminines, infantilisations.Il n'y a que votre vœu ultime pour vous permettre de surmonter cela si vous le voulez et, au pire, des formes de rituels. Les monothéistes n'ont aucune indulgence, charité ni clémence, pour votre apostasie.
Solutions psychomagiques, pour les intéressé(e)s
Pour résorber ce qui concerne les murmures aux oreilles dès l'origine, j'invite à passer quelques heures rituelles dans un endroit particulièrement silencieux : le sommet d'une montagne ou une profondeur caverneuse, lors d'une nouvelle lune. Aucun mot ne devra sortir d'aucune bouche, si des passants s'expriment proches de vous le rituel échoue.
Pour résorber le baptême chrétien, j'invite à reprendre un bain sacral lors d'une nuit de nouvelle lune, en insistant particulièrement sur l'ambiance terreuse, aérienne et enflammée, en se laissant ainsi sécher, seul(e) et nu(e) : le bain doit rester bref. Il ne faut pas hésiter à se salir de poussières ou de sables terreux, quitte ensuite à prendre une douche. Les mêmes démarches peuvent être utilisées, quand un autre rituel fut aqueux – les pieds trempés des filles juives.
Pour ce qui concerne les mutilations sexuelles, même cicatrisées heureusement après le temps, j'invite à réaliser un organe sexuel intègre, en argile, évidemment de votre propre sexe, lors d'une nouvelle lune. Il faut voir les moules de clitoris qui existent aujourd'hui, par-delà la vulve. Durant toute la durée de fabrication, il faudra méditer le moment de votre circoncision voire excision. Enfin, à terme, une fois sèche, il faudra conserver la pièce obscène en lieu sûr. Seul au jour où vous vous rendrez compte que vous avez oublié que vous l'aviez laissée là, vous pourrez vous en débarrasser (si seulement vous retombez dessus ... ). En tant que souffrance corporelle, il s'agit du rituel le plus complexe à réaliser.
L'eau de vie, l'eau de la vie
Alors enfin, évidemment, l'eau reste nécessaire à la vie. Ici gît toute la malignité monothéiste, notoirement chrétienne, elle qui rendit saillante et prégnante la peur du Malin, sans surprise, pour détourner l'attention d'elle-même vers un épouvantail, ancien dieu tel que Pan, Cernunnos ou Akerbeltz.
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