mercredi 9 novembre 2016 - par Charles Le Bourgeois

Pédophilie dans l’Église : le mea culpa des évêques de France

Face aux abus sexuels commis par des membres du clergé, l’Église de France demande solennellement pardon aux victimes. Réunis à Lourdes pour leur Assemblée plénière, les évêques ont entamé leur rencontre ce lundi avec une journée de prière et de pénitence marquée notamment par une messe dite pour le « pardon des péchés  ».

« Il nous faut oser regarder en face les scandales du péché qui atteignent l’Église toute entière » a lancé Mgr Luc Crepy en introduction de son homélie. L’évêque du Puy-en-Velay, responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie à la Conférence des évêques de France, s’est exprimé avec une grande fermeté en se faisant l’écho des paroles du Christ dans l’évangile du jour (selon saint Luc) : « malheureux celui par qui le scandale arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà ». 

Commentant ce passage de l’évangile dont les paroles « nous touchent par leur actualité et leur vérité », le prélat appelle à « sortir du trop long silence coupable de l’Église et de la société et entendre les souffrances des victimes : les actes pédophiles, ces crimes si graves, brisent l’innocence et l’intégrité d’enfants et de jeunes ».

Parlant haut et fort, comme Jésus lorsqu’il s’agit des plus fragiles, des plus faibles et des plus petits, Mgr Crepy enfonce le clou : « Il n’y a pas d’excuses ou de demi-mesures pour les actes commis sur un seul de ces petits », car « l’Évangile ne transige pas avec ce qui porte atteinte et méprise la dignité de tout homme, et plus encore quand il s’agit des plus faibles ».

Sans ambages, l’évêque du Puy-en-Velay poursuit : « ce mal, nous avons pu en être complices, nous évêques, par notre silence, notre passivité ou notre difficulté à entendre et à comprendre la souffrance […] chez ceux qui avaient été blessés dans leur chair, il y a longtemps. Nous avons voulu sans doute sauvegarder l’image de respectabilité de l’Église, par peur du scandale, en oubliant qu’elle est sainte et composée de pécheurs. En cela, nous avons failli à notre mission en n’étant pas meilleurs que le reste de la société qui gardait aussi le silence  ».

Après avoir reconnu les fautes de l’Église et la responsabilité de ses clercs, après la repentance, Mgr Crepy évoque ensuite le pardon dont Jésus parle dans l’évangile de Luc (Chapitre 17,3) : « Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches et, s’il se repent, pardonne-lui ».

Mais « pardonner n’est pas oublier » souligne le prélat. « Pardonner demande, d’abord, ce temps nécessaire où peu à peu se fait la vérité, où peu à peu des mots sont possibles pour dire l’indicible douleur, où la justice et le droit sont convoqués et désignent clairement la faute et le coupable ».

« Pardonner, poursuit encore l’évêque, est en premier lieu l’affaire des victimes, mais cela n’est possible que si les auteurs sortent de tout déni, prennent véritablement conscience du mal commis et manifestent un repentir qui ne soit pas seulement des mots, mais une profonde repentance et une volonté ferme d’un travail profond sur eux-mêmes ».

Dans le sillage du pape François, voilà donc ce à quoi s’engagent aujourd’hui les évêques de France qui promettent de prendre tous les moyens pour que « la Maison Église devienne un lieu sûr ».



9 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 9 novembre 2016 11:18

    Eh ben voilà, un petit acte de contrition et tout est effacé.

    Il reste que les prêtres impliqués comme le père Preynat (qui reste un père pénard) sont toujours prêtres. Pourquoi pas leur confier le catéchisme ?
    Les paroles et les prières sont une chose, les actes en sont une autres.

  • Michel DROUET Michel DROUET 9 novembre 2016 14:57

    L’église ne déroge pas à la règle qu’elle a écrit elle même : faire repentance pour des actes inexcusables une fois les faits prescrits.


  • scorpion scorpion 9 novembre 2016 16:26

    Cessez d’accabler ces représentants de la sainte église apostolique. Pensez aux efforts qu’ils ont du fournir pour, haletant tel des chiens, souiller leurs soutanes afin d’inculquer la divine parole aux ignares et rétifs païens que sont les enfants. Si les voix de Dieu sont impénétrables, il n’en était pas de même concernant l’anatomie infantile de l’innocence pour ces inquisiteurs de la bonne parole. La grande Rôme serait-elle devenus un immense backroom ? 


  • mmbbb 9 novembre 2016 19:46

    moi j’habite pres de Lyon , c’est Saint Barbarin , primat des Gaulles qui est le protecteur des prêtes pédophiles , Le meme qui affirmait que les couples homos hommes voulant adopter un enfant s’enfileraient les mioches , Saint Barbarin priez pour eux et priez pour ces gamins dont vos représentants de l’eglise ont elargi, non pas l’esprit . cela va de soit.


  • François Vesin François Vesin 9 novembre 2016 23:04

    Des mots ! « Péché », « pardon », etc. 


    Cinquante ans plus tard, il ne me reste que la sidération.
    On ne comprend rien mais, on sent qu’on n’est plus
    un être humain, un enfant, mais l’objet d’un désir, d’une
    irrésistible pulsion de l’autre qu’on ne comprend pas.

    L’autre est l’autorité, la référence, l’adulte à qui mes parents
    ont délégué en confiance une part de mon éducation (scolaire,
    religieuse, etc.). On ne comprend rien sauf que courir vite, 
    s’échapper, fuir permet de se fondre dans un lot d’autres « objets »
    qui ne demanderons pas « pourquoi coures-tu » ?

    Cinquante ans plus tard, il ne me reste qu’un incommensurable
    mépris pour cette bande de dingues en soutanes qui, de leur
    plein gré, renoncent à être des humains à part entière au nom
    de la promesse de paradis dans leurs arrières mondes qui les 
    autorise d’imposer aux autres l’enfer dans la vraie vie. 

    La religion chrétienne nie l’essence même de la vie au nom
    d’un « livre qui dit la vie » : celles et ceux qui s’y soumettent doivent
    savoir que, tôt ou tard, ils seront acteurs et/ou complices des crimes
    inhérents à cette pulsion immonde de plaire à leur dieu. 



  • Yanleroc Yanleroc 10 novembre 2016 10:02



    La vidéo traînait hier sur le net, il m’a été impossible de la retrouver ce matin, sauf ici sur la page Facebook de David Maisondupain.. (sur la planche) ! Un pervers narcissique qui dénonce d’autres pervers narcissiques ?..


  • zygzornifle zygzornifle 10 novembre 2016 14:26

    c’est pas ce qui va calmer les démangeaisons des gosses qui sont passés sous leurs soutanes .....


  • Mordicul 11 novembre 2016 11:36


    La religion n’a aucune légitimité, c’est elle même qui se l’ai donné comme celle de se foutre de la gueule et de souiller ceux qui croient en elle comme les couillons qu’ils sont et qu’elle fabrique à la pelle.
    Peut être qu’un jour les hommes comprendrons qu’il n’est point besoin de religions et d’un esprit religieux pour faire ce qui est juste et bon pour tous. Ceux qui se prétendent être des intermédiaires entre dieux et les manipulables sont à la même enseigne et ne font pas un gramme de plus que ceux dont ils se moquent .
    Les viols d’enfants par les émissaires de l’église dure depuis des siècles et cette mascarade ne durerait pas longtemps si la bible servait d’étalon pour le jugement de ces êtres ignobles qui se torchent le cul avec ces pages.
    En effet la bible ne donne pas de pardon pour l’acte de viol, elle le condamne de la peine capitale sans ambages. Bien sur je ne dis pas de les pendre haut et cour bien que cela me réjouirait de voir sortir leur langue une dernière fois de leur sale bouche de bonimenteur mais au moins cela aurait le mérite de démontrer une bonne foi qu’il n’ont évidemment pas . CQFD

    Comment penser que cet église soit le fait d’un dieu juste et bon au regard de tout le mal qu’elle à répandu au long des siècles et encore aujourd’hui ?

    Toutes les religions sont une honte à l’intelligence et elle ne sont là que pour une humanité de peureux que la mort effraie parce qu’il n’ont aucune confiance en cet ordre universelle qui pourtant ne peut que rassurer celui qui sait en gouter sa juste valeur et voir en cet ordre la plus grande justice et confiance que l’ont peut recevoir.


  • zygzornifle zygzornifle 16 novembre 2016 12:25
    le mea culpa ou le méa encule pas ?.

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