lundi 17 mars 2014 - par Denis Thomas

Arts martiaux, Aïki Do : Le sens (interdit) de l’efficacité

Engagez vous, rengagez vous dans une salle d’arts martiaux : vous verrez du pays et les « vilains » frémir sur votre passage ! Que vous soyez jeune et belle, grand et fort. Ou pas. 

Tentant, non ? Vrai ? Plus ou moins. Le résultat de votre sueur et de vos larmes (de joie) sera indubitablement au rendez-vous mais il revêtira des formes inattendues. Celles-ci risquent toutefois d’être très éloignées du fantasme cinématographique incarné par Steven Seagall et autre Bruce Lee. 

 Pourtant votre oeil avait été attiré par d’alléchantes affiches : « Self defense pour tous », « L’art du combat au féminin », « Les techniques secrètes des moines de Shaolin, la victoire en trente leçons » ou bien encore « L’Aïkido ou comment utiliser la force de l’adversaire contre lui ». Tout ceci vous avait laissé le coeur et l’esprit battant la chamade au son des psalmodies bouddhistes, aussi exotiques que « zen », dans un monde de brutes.

Aïkido : que beaucoup ont traduit, avec un goût indéniable pour un marketing « tendance », « Voie » de l’harmonie et de l’énergie. En plein « Detox », donc paré pour la une de Elle ou de Marie Claire. 

Déjà, dans le faste - désormais loin derrière nous - des « Trente glorieuses », une fois passées les retombées d’Hiroshima et de Nagasaki , était vanté le Judo ou Voie de la souplesse. Certains Japonais comme le cinéaste Kurosawa Akira dans sa « Légende du grand judo » décriront d’ailleurs plutôt le Judo comme Voie de l’agilité succédant au Ju-Jitsu, « Art de l’agilité », dont la rugosité était devenue moins adaptée aux temps modernes. 

PIF GADGET

Les moins oublieux d’entre nous se souviendront assurément de la naissance, en 1969, dans les pages du magazine « Pif » du Docteur Justice, porté à l’écran quelques années plus tard par Christian-Jacque. 

Ce médecin globe-trotter, travaillant pour l’OMS (Organisation mondiale de la santé) n’était pas moins que 6e dan de Judo et faisait rêver les petits garçons grâce à son « cri qui tue » (Kiai) et ses coups de Karate (te katana, littéralement main de sabre), et s’évanouir les petites filles par sa mâle assurance et son sourire ravageur. 

Benjamin (c’est son prénom) est alors nimbé de l’enseignement de son recteur de conscience, maître Hiamuri, grand spécialiste de la résistance des matériaux, notamment du bois de roseau, comme Monsieur de La Fontaine avant lui. 

Bref, il existait bel et bien des techniques secrètes permettant de mettre à genoux des armoires à glace le couteau entre les dents d’un revers négligeant de la main ou d’un vif coup de hanche (Koshi Nage), ou encore de talon à bascule dans l’estomac (Sutemi) pour les plus récalcitrants d’entre eux ! Comme Noël n’existe pas au Pays du Soleil Levant, il faut l’inventer dare dare ….

Votre serviteur, n’écoutant que son libraire (un vieux métier oublié depuis…) pourvoyeur de Pif Gadget courrait ventre à terre à La Hutte (magasin de sport tombé également en désuétude) après avoir cassé sa tire lire d’un coup de Karate débutant et malhabile dans lequel il manquât de se fêler le poignet, pour s’offrir son premier kimono. Il a appris depuis qu’il s’agissait, en fait, d’un Keiko Gi. 

L’enfer commençait, pavé de bonnes intentions. Sous la direction improbable d’un maître diable nippon, cet enfer, a défaut d’être éternel, dure maintenant depuis un épais demi-siècle. Ce qui ne me rajeunit pas, certes. Mais a façonné, peut-être, un pratiquant aguerri.

Néanmoins, pour un tantinet affûté qu’il soit, l’auteur et un certain nombre de ses coreligionnaires demeurent dubitatifs sur l’efficacité photogénique de techniques pourtant travaillées sans relâche pendant plusieurs décennies. 

GOUROUS DE TOUS POILS

Ils font un maximum d’efforts pour masquer leur sourire devant le prosélytisme des gourous de tous poils, vantant - dans l’espoir de rentabilité - le caractère infranchissable des murailles érigées autour des pratiquant du Systema (russe) au Krav Maga (tchèque puis israélien) en passant par le Viet Vo Dao (vietnamien). 

Ces remparts martiaux se sont élevés au fil des années en bordure des Budô (Arts martiaux japonais), ils ont, bien sûr, leurs spécificités et qualités propres.

Mais de là à vous garantir une victoire absolue dans un combat de rue contre un King Kong désireux de jouer avec votre Iphone ou face à un as du surin voulant compléter sa collection de Mastercards Gold, il y a de la marge. Voire un monde. Même pour les très crédibles adeptes du MMA (Mixed Martial Art), puissants et violents dont les combats en ring grillagé font penser à ceux de Mad Max …

Souvenons nous, non sans humour, de cette scène des « Aventuriers de l’arche perdue » de Steven Spielberg, lors de laquelle Indiana Jones devant un janissaire muni de sabres virevoltants dans une chorégraphie intimidante, s’en débarrasse d’un seul coup de revolver. Il faut se rendre à l’évidence : il n’y a plus d’hommes forts depuis que les chinois ont inventé la poudre….

En revanche, les Arts martiaux, car il s’agit bien d’arts, peuvent totalement changer votre vie. De façon durable, dense et profonde.

Physiquement : ils vous apporteront souplesse, résistance à l’effort, maîtrise du corps et de ses petits bobos. Ils vous apprendront aussi à respirer et vous aideront à chasser une bonne partie de vos peurs (le terme actuel est « stress »…).

Les Arts martiaux affûteront votre coup d’oeil, vous donneront et/ou augmenteront votre sens de l’anticipation. Vous insuffleront un air nouveau, feront couler un sang neuf dans vos veines. Sans doute, la direction des gestes martiaux s’imposera plus qu’une banale gymnastique. 

Le grand maître d’Aïkido, Osawa Kisaburo, disciple du fondateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba, avait cette définition simple et pleine de son art martial. Quand on lui demandait ce qu’était l’Aïkido, il disait ceci « C’est élargir notre champs de vision ». Limpide. (cf : Documents www.aikidosansfrontieres.com)

HORLOGER

Ainsi, la pratique des arts martiaux, au delà de leur apport physique, vous permettront peut-être, et cela est éminemment souhaitable, de gérer vos rapports humains au quotidien. Avec vos proches, votre famille et aussi dans votre vie professionnelle. 

Comprendre que la pratique est âpre, compliquée avant de devenir extrêmement simple, pour vous comme pour vos partenaires d’entrainement. C’est une voie royale vers la tolérance et le détachement, sans pour autant tomber dans la « gouroutisation ». 

Providentiels : les Arts martiaux dédramatisent le combat quotidien, si cruellement réel, du « struggle for life », ceci étant devenu un pain quotidien si dur à avaler, à digérer. 

Ils éloignent le médecin et ses pilules. Ils sont plus qu’un« sport », vous l’avez compris. Ils sont des « pratiques ».

 Quand l’élève est prêt, dit-on, le maître apparaît. De fait, le passeur, l’enseignant sera le plus difficile à trouver. C’est dans une alchimie très humaine que tient le succès de la démarche. Et nombreuses seront les sirènes car les Arts martiaux ont été de tous temps, outre des joyaux, également des marchandises dont les "commerciaux" vantent "l’efficacité".

A mains nues, cette notion d’efficacité est incontestablement subjective. Même si les Arts martiaux et leurs techniques sont d’une précision d’horloger.

Paraphrasant l’aphorisme sur le théâtre d’Olivier Py, dramaturge et directeur du festival d’Avignon, sans doute peut-on se hasarder à dire que les Arts martiaux sont une « pendule exacte mais qui ne donne pas l’heure ». En tout cas pas la même heure à tout le monde.



25 réactions


  • juluch juluch 17 mars 2014 11:34

    Un bon article que je ne peux que plusser.


  • leypanou 17 mars 2014 11:50

    « Les Arts martiaux affûteront votre coup d’oeil, vous donneront et/ou augmenteront votre sens de l’anticipation. » et de la décision (le sensei m’excusera pour cet ajout).

    Je me rappelle toujours de cette histoire que l’on peut considérer drôle même si cela ne l’a pas été pour celui -tout de même 1er dan de judo au moment des faits- qui l’a vécu : une personne lui a demandé une cigarette dans la rue et comme c’était sa dernière, il a répondu qu’il n’en avait plus et avant qu’il n’ait pu prévoir quoi que ce soit, l’autre l’a mis ko d’un coup de poing au visage sans prévenir et est parti.

    Moralité : le sens qu’on travaille lors des entraînements de judo (dans cet exemple, mais cela est valable dans tout système compétitif conventionnel) n’a rien à voir avec le sens que l’on devrait avoir en situation réelle de combat, encore pire si sa vie même est en jeu.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 mars 2014 12:07

      Première dan (« ceinture noire ») est tout juste le début de la maîtrise de la pratique. De plus, ce qui peut arriver à une personne par surprise n’invalide pas l’efficacité d’une pratique de combat dans la plupart des situations. Certes, si une grand-mère mime un malaise dans la rue et, au moment où vous vous approchez d’elle pour lui portez secours, en profite pour vous piquez avec une seringue empoisonnée, votre art martial ne vous sauvera peut-être pas. De même si un tireur est posté sur le toit d’une maison, ou si une bombe atomique tombe sur votre ville... Ok ok !! Cependant, il existe quand même de nombreux cas où votre art martial vous sera réellement utile, surtout si vous savez vous en servir dans le but de réduire la violence (« calmer » un agresseur) et non de prouver que vous êtes invincible. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 mars 2014 12:11

      « Dan » est plutôt masculin en français. Le premier dan est nommé « shodan », ce qui signifie « début ». 


    • juluch juluch 17 mars 2014 12:16

      je suis d’accord.


      Les situations et les circonstances ne peuvent être prévues à l’avance.  smiley

      On ne peut qu’être méfiant .

    • leypanou 17 mars 2014 12:48

      Quelqu’un qui se fait piquer par quelqu’un qui mime un malaise n’a pas eu assez d’entraînement pour « sentir » la fausse malaise et le coup de seringue qui arrive.

      Je peux aussi vous raconter l’anecdote du vieux maître de sabre japonais qui a appelé un par un ses 3 fils avec une cruche au dessus de la porte par laquelle ils doivent passer, pour savoir qui serait digne de lui succéder, avec 3 comportements différents : le 1er qui a reçu la cruche stupidement sur la tête, le deuxième qui a eu le temps de dégainer et casser la cruche, et enfin le troisième qui a « senti » la cruche et s’est arrangé pour prendre la cruche et la déposer tranquillement.

      Je dirais pour conclure que quelqu’un de bien entraîné ne va pas dans les endroits mal famés, sauf obligation.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 mars 2014 12:56

      « Je dirais pour conclure que quelqu’un de bien entraîné ne va pas dans les endroits mal famés, sauf obligation. »


      Ce n’est pas dans les endroits mal famés que l’on rencontre les grands-mères armées de seringues empoisonnées.  smiley



    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 mars 2014 12:59

      La personne qui a moinsé mon commentaire à propos du grade shodan ferait bien de m’indiquer mon erreur si elle le peut, je suis toujours heureux d’apprendre des choses. 


    • Rounga Roungalashinga 17 mars 2014 14:24

      Je peux aussi vous raconter l’anecdote du vieux maître de sabre japonais qui a appelé un par un ses 3 fils avec une cruche au dessus de la porte par laquelle ils doivent passer, pour savoir qui serait digne de lui succéder, avec 3 comportements différents : le 1er qui a reçu la cruche stupidement sur la tête, le deuxième qui a eu le temps de dégainer et casser la cruche, et enfin le troisième qui a « senti » la cruche et s’est arrangé pour prendre la cruche et la déposer tranquillement.


      Ca ressemble au test dans Les 7 samouraïs.


  • Je Me Souviens Je Me Souviens 17 mars 2014 13:24

    Connaissez-vous Helio Gracie,l’homme qui a révolutionné les arts martiaux en prouvant que son adaptation du Jiu Jitsu (Brasilian Jiu Jitsu) lui permettait de battre n’importe qui,quel que soit son gabarit ou son art martial ?
    Pour qui ça intéresse,un documentaire sur le bonhomme.


  • Rounga Roungalashinga 17 mars 2014 14:33

    Oui, c’est vrai, de nos jours, l’efficacité dans les arts martiaux est désuète. Nul besoin d’être un Bruce Lee quand on peut avoir un taser ou une bombe lacrymo sur soi. On n’est plus à l’époque des samouraïs où il fallait être fort pour ne pas se faire tuer. N’empêche, Miyamoto Musashi, il n’a pensé qu’à ça toute sa vie : vaincre contre n’importe qui et dans n’importe quelle circonstance, et quand on voit ses peintures ou qu’on lit son Gorin no sho, on se dit qu’il avait trouvé quelque chose au bout de cette voie-là. Et c’était bien plus profond que du bien-être, de la confiance en soi, ou de l’ouverture d’esprit. Alors, moi je dis que ça vaut quand même le coup de chercher du côté de l’efficacité. Rien ne me paraît plus vide que les mouvements des pratiquants de karaté, même d’excellent niveau, qui n’ont jamais fait un combat où l’on porte réellement les coups. Un pratiquant de taichi ou d’aïkido doit être capable de repousser un agresseur de force moyenne, même si ce n’est pas le but premier de sa pratique.


    • juluch juluch 17 mars 2014 15:27

      Tout à fait. smiley


      Dans un art martial il faut combattre, donner et savoir recevoir.

      Je parle combat ou tous les coups sont permis et pas le combat compet’....

  • tiloo87 tiloo87 17 mars 2014 16:16

    Merci pour cet article.
    Je l’ai lu avec plaisir car j’y retrouve du vécu :
    12 ans ininterrompus de judo dès l’age de 5 ans, ont laissé des traces profondes, que même l’absence totale de pratique pendant 35 ans n’a pas effacées, et a même bonifiées !
    Ont continué de progresser : la maitrise de soi, de son corps, de ces gestes et la capacité à se « surpasser » (peut être simplement déclencher l’adrénaline sur commande...)...


  • Gabriel Gabriel 17 mars 2014 17:08

    Par la pratique on repousse ses limites, on se créé de nouveaux horizons, de nouvelles ouvertures et cela, à l’infini. Grâce à l’autre, au partenaire, on apprend de ses erreurs par le partage. Toujours en quêtes de nouvelles sensations, une même technique cent fois pratiquée vous fera toujours découvrir et ressentir de nouvelles vibrations, de nouvelles fréquences. Delanuit à raison, Shodan est le niveau nécessaire pour commencer une réelle pratique d’un art martial, c’est la somme des techniques de base à mettre en œuvre pour pratiquer, ce n’est que le commencement. La seule violence à contrôler est celle que nous est propre. L’aïkido, comme d’autres arts martiaux, offre cette possibilité en nous apportant quiétude, équilibre et ouverture. Merci à Denis Thomas pour ces articles sur ce noble art.


  • gaijin gaijin 17 mars 2014 17:59

    les arts martiaux au sens de la traduction du mot japonnais budo sont des chemins de perfectionnement de l’humain et pas des techniques de destruction de l’autre ou de culture sportive du narcissisme .......
    la recherche de l’efficacité technique n’est que le moyen par lequel on progresse ...
    comme il a été souligné shodan ( la mythique ceinture noire ) n’est qu’un niveau de débutant l’échelle des valeurs n’est pas la même au japon
    pour info en sabre il y à quelques années au passage du 8 ème dan il y avait 1500 candidats .....reçus = 15 
    en france a ce niveau il y en a combien ? 2 ? trois peut être ....
    avant 5 ème dan il n’est pas utile d’en parler smiley

    au demeurant cette histoire de grade est récente ( 20ème siècle ) et prétendre qu’un quelconque diplôme puisse attester de la valeur de quelqu’un est une invention absurde.... l’ancien système des menkyo était bien plus cohérent et attestait de ce qui avait été transmis et non de ce qui avait été reçu .........
    réfléchissez y bien smiley


  • Facochon Facochon 17 mars 2014 18:54

    Dans tous ces commentaires, je ne vois que des personnes qui n’ont jamais été agressées...la theorie ne remplacera jamais la pratique.j’ai été agressé plusieurs fois de différentes manières, la derniere fois c’était pour un paquet de cigarettes, et des bagues que je portais à l’époque, l’agresseur avait un canif ridicule (opinel, manche en bois)... il a eu le tort de baisser les yeux, j’ai pivoté pour enchainer un coup de pied retourné, mon talon a frappé la tete de l’agresseur, le lascard est tombé raide sur le macadam, je suis parti en courant..Quelques temps apres je recroise le lascard, il n’a pas broncé..Grand merci à mon prof de Karaté


    • gaijin gaijin 17 mars 2014 19:01

      facochon
      oui mais si vous réduisez les arts martiaux a ça c’est dommage .....


    • CASS. CASS. 17 mars 2014 21:55

      Ouai ils y a ceux qui agressent à coups de bombes atomiques etc larguées etc etc et par l’usure et impose leur dictature madin us shrael la dédadence etc les arts martiaux contre ceux la .


  • Pere Plexe Pere Plexe 17 mars 2014 19:43

     ou d’un vif coup de hanche (Koshi Nage), ou encore de talon à bascule dans l’estomac (Sutemi) 


    En fait si Koshi implique bien la hanche le « nage » désigne une projection. (voir nage no kata par ex)
    Et les sutemis sont des « sacrifices » c’est à dire que leur exécution implique la chute de celui qui l’exécute (tori).Vous avez confondu avec les atémis qui sont les coups portés...


    • Pere Plexe Pere Plexe 17 mars 2014 21:19

      Le système Français n’est peut etre pas parfait mais beaucoup de pays on des systèmes beaucoup plus critiquable ou l’arbitraire et le clanisme sont la règles les grades perdant alors toute signification.


  • Chaz Chaz 18 mars 2014 00:19

    Merci pour cet article, notamment la -trop courte ?- partie sur l’apport au niveau psychique. Je pense que les arts martiaux quels qu’ils soient ne sont qu’un moyen et non une finalité, et les pratiquer pour simplement apprendre a se battre me parait fort dommage. Ne pas les considérer comme un sport ordinaire serait déjà une bonne chose, et même « occidentalisés » ils restent une bonne activité, très bénéfique je pense pour les enfants, qui y apprenne notamment la patience.

    On ne peut que remercier les pionniers qui sont venu s’exiler en Occident pour nous enseigner une philosophie de vie qui repose sur la connaissance et la maitrise de soi, ses besoins et ses désirs. Totalement opposé à la notre.

    Pour ma part je n’ai pas choisi la voie des arts martiaux, heureusement ce n’est pas la seule.

    « Votre serviteur, n’écoutant que son libraire (un vieux métier oublié depuis…) »

    Eh oui. D’ailleurs qui tue le libraire ? Amazon ou ses utilisateurs ?

    La réponse me parait simple, et pourtant.


  • Depositaire 18 mars 2014 22:14

    Article intéressant. Mais comme le souligne certains commentateurs à juste titre, les arts martiaux, à l’origine n’étaient pas conçus pour le combat mais pour la maitrise de soi. Accessoirement, compte tenu de la rudesse des mœurs de l’époque ils en sont arrivés à être utilisés pour se défendre.

    Alors bien sur on ne peut rien contre quelqu’un qui vous tire dessus à distance avec un fusil ou un révolver. Mais bon, on ne se fait pas agresser à chaque coin de rue non plus.

    De fait, la pratique des arts martiaux peut nous aider en cas d’agression, mais au-delà elle peut apporter au niveau physique et psychologique.

    Le problème du judo est qu’aujourd’hui, il ressemble plus au catch qu’au véritable judo dont le terme en japonais signifie « la voie souple ». Cet art martial est censé utiliser la force de l’adversaire contre lui. Mais aujourd’hui, c’est exactement le contraire. c’est le plus fort physiquement qui gagnera dans un combat. Il n’y a qu’à voir l’entrainement dans les dojos. Chacun travaille son « spécial », très souvent, d’ailleurs, la technique de hanche appelée « uchi mata ». Et dans un combat, une compétition, envers et contre tout il cherchera à appliquer son « spécial ». Quitte à utiliser la force maximale pour cela. C’est un non sens pur et simple. On en est arrivé à faire comme en boxe ou en lutte gréco-romaine : des catégories de poids.

    L’aikido, que j’ai pour ma part beaucoup pratiqué, et que je connais bien, présente encore bien des avantages. Le premier et qu’il est strictement défensif et ne peut être agressif par nature. Ensuite, la notion de poids, de force physique, n’entre pas beaucoup en ligne de compte. De même cet art martial est basé essentiellement sur l’esquive. Pour ma part cela m’a un jour sauvé la vie. Un jour voulant traverser une rue, je n’avais pas vu un camion arriver de ma gauche très vite, du coin de l’oeil je l’ai vu et par réflexe j’ai fait une esquive vers l’arrière ce qui m’a permis d’être décalé d’environ 50cm en arrière. Si cette esquive, grâce à l’entrainement assidu effectué depuis plusieurs années n’était pas passée au stade de réflexe, je ne serais pas ici en train d’écrire ce commentaire. Il y a longtemps que je serais mort et enterré. Et j’ai d’autres anecdotes de ce genre. Donc, en définitive, je ne saurais assez encourager la pratique des arts martiaux, du moins en dehors de la notion d’agressivité fort développée en Occident. Elle peut donner un certain sens de l’équilibre, de plus au niveau sportif, c’est assez complet et comme je l’ai décrit plus haut, en dehors de la notion de combat elle peut vous sauver la vie.


  • salamalekoum 23 mars 2014 11:41

    « fantasme cinématographique incarné par Steven Seagall et autre Bruce Lee »

    (au risque d’être un poil pédant)

    méconnaissant Steven Seagall, je parlerais pour Bruce Lee : ses films sont très éloignés du fantasme, je vous conseille d’y jetter un coup d’œil de plus près. Bruce avait un soucis du détail, que ce soit au niveau du réalisme des combats que de la façon dont ils sont filmés.

    rappellons que Bruce Lee est l’« inventeur » du Jeet Kune Do, qui a ma connaissance est le seul art martial prônant la non-supériorité d’un art sur les autres, c’est-à-dire le non-attachement à un enseignement particulier, y compris au sien : au dos d’un de ses livres, le « Tao du Jeet Kune Do » est écrit :

    « Ce livre est dédié à celui qui pratique les arts martiaux dans un esprit de liberté et de création. Prends ce qu’il y a de bon à prendre et construis sur cette base »

    on y trouve des éléments de boxe comme de judo voir des mouvements assimilables à des pas de danse.

    https://www.youtube.com/watch?v=rGJPF1c2GHE

    l’utilisation des coups doit dépendre uniquement de l’instant présent : Bruce à étendu le JKD à un système de pensée articulé autour du combat.

    Be water my friend.


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