jeudi 3 octobre 2019 - par Sylvain Rakotoarison

Jacques Testart, la sagesse dans l’innovation : PMA, transhumanisme, eugénisme, embryons humains…

« Ce qui réunit (…) nos marchands d’illusions, c’est la certitude de pouvoir imposer leur monde, par la force pour les fanatiques terroristes ou par la transgression pour les apôtres du posthumain. Ainsi nous, apostats ou humains archaïques, en tout cas, mécréants, ne pourrions survivre (…) que par la contrainte religieuse ou la soumission technologique. (…) Si l’extrémisme islamique semble incapable de sévir durablement car ses crimes provoquent presque partout la révolte, l’extrémisme technologique avance inexorablement, et dans la discrétion. Cela commence par la banalisation de prothèses vite indispensables (d’abord le téléphone portable), de fichages et flicages vite tolérés (grâce, entre autres périls, à la menace islamique), de surmédicalisations vite exigées (nouvelles prédictions et préventions), etc. Tout cela dans le plus grand mépris pour notre environnement puisqu’un ordinateur, machine ou humain, n’a nul besoin d’arbres ou de coccinelles, et que ces gens-là prétendent contre l’évidence que les nouvelles technologies sont écologiquement neutres. » ("Marianne", le 10 avril 2015).



Le professeur Jacques Testart fête ce jeudi 3 octobre 2019 son 80e anniversaire. Jacques Testart, grand biologiste français, est connu du grand public depuis plus de trente-cinq ans pour ce qui était considéré alors comme un exploit, la naissance du premier "bébé-éprouvette" français. Le terme est mal venu, car Amandine est un bébé comme un autre, et elle est aujourd’hui adulte et a sa propre vie (et a le droit la discrétion et à la tranquillité). Ce terme désignait le fait qu’elle a été conçue "in vitro" (c’est-à-dire dans une éprouvette) et pas dans l’utérus de sa mère comme c’est habituellement le cas lorsqu’on fait un enfant.

Mais Jacques Testart ne s’est pas distingué seulement pour cette première médicale. Il s’est distingué sur le plan philosophique en annonçant un moratoire de ses travaux de recherche sur le sujet. En effet, le 10 septembre 1986, il a proclamé : « Moi, Jacques Testart, chercheur en procréation assistée, j’ai décidé d’arrêter la course à l’exploit. (…) J’appelle à un moratoire révolutionnaire sur l’idée même du progrès, à une convergence sur la non-proliération des exploits. ». Et de mettre en garde : « Mesdames et Messieurs les géniteurs, la fivète [FIV et transfert d’embryons] va bientôt vous offrir des œufs à la carte avec sexe et conformité aux normes garanties par le laboratoire. Encore un peu de progrès et vos petits seront choisis comme au chenil, couleur du poil et longueur de pattes, aptitude à la santé et forme des oreilles… ».

En clair, pour des raisons d’éthique personnelle, il a mis en veilleuse sa carrière de grand scientifique alors qu’il était une autorité mondiale en matière de procréation. En ce sens, il faut saluer son courage qui est assez rare pour le noter. Imaginons Einstein renonçant à publier "E = mc2" pour éviter l’inéluctable fabrication de la terrible arme nucléaire qui a néanmoins permis d’arrêter la Seconde Guerre mondiale… Certes, ce n’est pas tout à fait pareil.

Son combat depuis trente-sept ans, c’est celui de la liberté et de la diversité : « Il y a deux dimensions à mon combat : l’eugénisme, avec tout ce qu’il comporte de vente de parties du corps humain, de gamètes, de location d’utérus, et surtout de sélection des embryons ; et la démocratie. Le transhumanisme est au carrefour des deux : il prêche le développement sans limites de la technologie, y compris dans la procréation ; en même temps, ses "avancées" s’imposent sans qu’on demande leur avis aux gens. » ("Écho Magazine" du 28 juin 2018).

J’ai d’autant plus d’admiration pour le professeur Testart que je crois être très éloigné de ses positions politiques qui peuvent s’approcher de l’altermondialisme et de la gauche radicale (proche de l’écologie de la décroissance). De plus, il a souligné, dans ses nombreuses réflexions depuis une trentaine d’années, que non seulement il n’était pas croyant mais il était très éloigné de la religion, très éloigné du christianisme et de toutes sortes de foi, mais il faut aussi reconnaître que ses positions, en fin de compte, avec probablement des motivations et des logiques pas si éloignées les unes des autres, ne sont pas si éloignées que cela de celles de l’Église catholique concernant l’eugénisme.

D’ailleurs, voici que qu’il concluait dans une tribune sur Mediapart en avril 2016 : « Encore une fois, je suis amené à tenir le rôle du vilain petit canard. Quasiment seul à côté d’une troupe d’intégristes catholiques, je critique depuis longtemps les exigences des bons docteurs qui prennent les femmes et les homos en otages pour accroître leurs pouvoirs. Deux choses me peinent en cette affaire : la confusion fréquente entre mes positions et celles de certains réactionnaires d’une part, et l’hébétude de ceux dont je suis le plus proche dans la vraie vie d’autre part. Gauchiste athée depuis le début, je suis attristé de la perte de repères humanistes qui fait prendre aux gens de gauche, ou aux écolos, les vessies de l’aliénation à la biomédecine pour les lanternes résistantes des Lumières. ».

Docteur ès Sciences, de formation agronome et biologiste, Jacques Testart a d’abord travaillé à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) de 1964 à 1977 sur la reproduction des mammifères domestiques, puis à l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) de 1978 à 2007 sur la procréation naturelle et artificielle dans l’espèce humaine (comme directeur de recherches à l’unité 355 de l’INSERM).

Parmi ses travaux scientifiques qui furent communiqués dans plus de 300 publications dans des revues scientifiques internationales et plus de 20 ouvrages de vulgarisation et essais de réflexion sur sa science, il y a les premières "mères porteuses" chez les bovins en 1972, les premiers succès français de la fécondation in vitro de l’humain en 1982, la congélation de l’embryon humain en 1986 et la fécondation in vitro (FIV) avec injection du spermatozoïde en 1994. Un peu effrayé par le champ des possibles avec ces techniques nouvelles de procréation, Jacques Testart revendique d’être un "critique de science" comme d’autres sont critiques d’art ou critiques littéraires.

Très actif dans le domaine de la pensée scientifique autant que philosophique et politique, Jacques Testart se décrit lui-même ainsi : « Chercheur engagé, il a toujours été soucieux de prendre du recul, de se donner le temps de la réflexion devant les développements effrénés de la science et d la technique. Citoyen vigilant, préoccupé des dérives de nos sociétés, il s’affirme le défenseur têtu "d’une science contenue dans les limites de la dignité humaine" et de la démocratie réelle. ».

Le plus grand succès de Jacques Testart, il l’a eu quand il avait 42 ans, le 24 février 1982, lors de la naissance d’Amandine (51 centimètres, 3 420 grammes), ce fameux premier "bébé-éprouvette" français à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Lui-même était le directeur scientifique de l’opération tandis que le professeur René Frydman (75 ans) en fut le responsable clinique, dans le service du professeur Émile Papiernik (1936-2009). L’ovocyte de la mère a été prélevé, fécondé par des spermatozoïdes du père dans une éprouvette (in vitro), et l’embryon résultant de cette opération fut inséminé dans l’utérus au bout de trois jours, entraînant une grossesse normale (mais évidemment ultrasurveillée). Trente et un an plus tard, Amandine a, elle même, mis au monde son propre enfant le 12 juin 2013 à Suresnes, et cela de manière tout à fait naturelle.

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Dans son petit bureau étriqué de l’hôpital, où est indiqué non sans humour sur la porte "Éprouveur-inventreur" (selon une photographie du "Nouvel Observateur" du 19 septembre 1986), Jacques Testart, au lieu de parader pour de nouvelles naissances, avait justement rédigé, dès la naissance d’Amandine en 1982, une tribune dans l’hebdomadaire pour mettre en garde contre le risque d’eugénisme (voir plus loin). Entre 1978 et 2014, environ cinq millions d’enfants sont nés de fécondation in vitro dans le monde, et 3% des enfants des pays industrialisés sont aujourd’hui ainsi conçus (en 2014).

René Frydman, qui a poursuivi toute sa carrière dans cet hôpital, a été le père du premier bébé né après un diagnostic préimplantatoire en 2000 et du premier bébé du double espoir en 2011 (lire ici). Contrairement à Jacques Testart, René Frydman a apporté son soutien au candidat Emmanuel Macron en 2017, et a considéré qu’il était le seul à avoir « pris le temps de comprendre les enjeux de la procréation médicalement assistée » ("Le Parisien" du 28 avril 2017).

Au contraire, Jacques Testart s’est opposé à l’extension de la PMA à toutes les femmes, et très peu réceptif aux aspirations au libéralisme du nouveau Président de la République.



Plutôt contre la PMA

Les arguments de Jacques Testart contre la "PMA pour toutes" sont nombreux (et assez bien résumés dans une tribune pour "The Conversation" le 11 octobre 2017).

D’abord, l’abus de langage car il n’y a pas de légitimation médicale s’il n’y a pas infertilité (en clair, il n’y a pas besoin de soigner si la personne traitée est capable d’avoir des enfants avec des relations sexuelles), ce qui va engendrer des coûts supplémentaires à la charge de la société alors qu’il n’y a pas à soigner (la médecine n’a pas vocation à résoudre des problèmes sociétaux), et surtout, cela va accroître la pénurie de sperme disponible (un vrai problème en France). La légalisation va aussi poser le problème de l’anonymat du donneur de sperme (psychologie de l’enfant à venir). Enfin, la sélection du donneur selon des critères non réglementés, va favoriser des pratiques eugéniques : « C’est avec le tri des embryons à l’issue de la FIV que pourra se manifester pleinement cet eugénisme nouveau, bienveillant et consensuel. » (Colloque à Lille les 24-25 mai 2018).

Pour Jacques Testart, l’insémination artificielle du sperme est un acte très facile que beaucoup de femmes homosexuelles ont déjà réalisé sans concours médical, et pour lui : « Il est clair que l’assistance médicale permet surtout de recruter le donneur, et que l’exigence de "PMA pour toutes" correspond à une défaillance de l’autonomie des femmes. » ("Le Drenche d’avril 2018).

Dans une tribune à "Décision Santé" le 3 avril 2014, Jacques Testart a formulé sa réticence de cette manière : « Je ne porte aucun jugement moral sur la capacité d’un couple homo à élever un enfant car rien n’indique qu’il y réussirait moins bien que les autres, mais je crois que l’engendrement doit échapper à la biomédecine à chaque fois que celle-ci n’est pas indispensable. S’il s’avère difficile pour un couple homo de trouver dans son environnement un donneur de sperme ou une mère porteuse non rémunérée, c’est que la société n’est pas prête pour de telles pratiques, ce qui peut figurer une régulation sociale objective de la bioéthique. Il serait détestable que l’institution médicale se trouve officiellement en charge d’activités inutiles au moment où la suite du monde suppose l’accroissement de l’autonomie, de la responsabilisation des individus et de la convivialité dans leurs relations. ».

Lors de son audition par la Mission d’information sur la révision des lois de bioéthique le 6 septembre 2018 à l’Assemblée Nationale, Jacques Testart a précisé à propos de l’anonymat du donneur de sperme pour une PMA : « Les arguments pour le maintien de l’anonymat (menace sur la paix des ménages, crainte de raréfaction des donneurs) ne pèsent rien en regard du but légal de l’IAD [insémination artificielle avec donneur] qui est de faire naître un enfant disposant des mêmes chances d’épanouissement que tous les autres. Et la concession récente des banques de spermes consistant à délivrer des données non identifiantes ne répond absolument pas à cet objectif. ».

Dans "Valeurs Actuelles" du 14 février 2019, Jacques Testart se voulait même plus ferme dans son opposition : « Qu’on m’explique ce que l’extension de la PMA a à voir avec la science. Qu’y a-t-il de nouveau dans cette technique ? Rien. Un donneur de sperme va féconder une femme. La "technologie" qui permet de le faire tient dans un bout de tube ou une seringue. Qu’on arrête de nous enfumer avec les "progrès de la science". On étend, c’est tout. Ce ne sont pas les progrès de la science qui guident l’éthique, mais les demandes sociales. Et encore, ce ne sont même pas des demandes de la société, mais de quelques-uns. ».



Contre le diagnostic préimplantatoire (DPI)

J’ai évoqué la PMA car le sujet est d’actualité et il n’est pas sans rapport avec le risque d’eugénisme qui est la crainte fondamentale de Jacques Testart dans les années à venir, confortée par de nombreuses fictions d’anticipation (dans la littérature ou au cinéma) qui montrent une humanité où chaque individu est génétiquement sélectionné pour éviter les maladies, pour avoir les meilleures caractéristiques voire rendements (Jacques Testart estime d’ailleurs que cet eugénisme va dans le sens du libéralisme économique qui accentue et encourage le principe de la concurrence).

Le meilleur outil de cet eugénisme est le diagnostic préimplantatoire (DPI) qui intervient après une fécondation in vitro et donc la création d’un embryon et avant l’insémination dans l’utérus de la mère. Généralement, pour augmenter les chances d’avoir un embryon pouvant poursuivre toute la grossesse, plusieurs embryons sont inséminés (ce qui, parfois, fait des naissances multiples). Grâce à la technologie de la congélation, les embryons non utilisés (dits "surnuméraires") peuvent être conservés au lieu d’être détruits. Le choix des embryons à inséminer, lorsqu’il y en a plus que nécessaire, est donc crucial.

Or, la sélection des embryons ne se fait pas de manière aléatoire. D’un point de vue technique, il est facile de caractériser génétiquement chaque embryon et d’avoir une idée de ses faiblesses et forces génétiques. Comme la fivète est une technique statistiquement faible par rapport aux nombres de naissances, il n’y a pas encore de risque. Mais si on recourt plus systématiquement à la PMA, alors le risque est celui de l’eugénisme, le choix, pour une population, de sélectionner les embryons aux mêmes critères génétiques (voir par exemple l’excellent film "Bienvenue à Gattaca" d’Andrew Niccol sorti le 24 octobre 1997).

Dans "Les Usages du vivant" (éd. Neotheque, 2011), Jacques Testart a donné un élément particulier à propos du DPI : « Le DPI peut prospérer aussi parce que, dans nos familles des pays développés, les enfants sont aujourd’hui moins nombreux qu’autrefois, et sont donc considérés comme étant plus précieux, si bien que l’exigence de la qualité optimale de l’enfant amène à un refus catégorique du handicap. ».

Le risque d’eugénisme par présélection des embryons à inséminer est grave. Lors d’un colloque à Charleroi, le 24 mars 2017, Jacques Testart a conclu ainsi : « Il y aura une administration centralisée de cette normalisation de l’humain forcément avec des personnels de santé et peut-être un peu plus, avec des attitudes peut-être autoritaires vis-à-vis des récalcitrants, donc une planification sanitaire, et je pense, un péril pour l’espèce au bout du compte. Après quelques générations de ce régime-là, on aura profilé un humain assez arbitraire, celui que les experts espèrent. Mais celui-là aura peut-être du mal à survivre dans une situation où les changements climatiques nous promettent de nouvelles maladies, des petites bêtes qui vont muter pour lesquelles on n’est pas préparé. Et si tous les gens sont conformés de la même façon, il n’y aura pas, comme il y a eu pour la peste au Moyen-Âge, 30% de survivants, on y passera tous ! De tout ça, qui en parle ? Personne. C’est un message assez triste qui, à mon avis, n’est pas pessimiste mais réaliste. ».

Voici ce que disait Jacques Testart il y a déjà plus de onze ans : « Pour les couples procréant par fivète, il sera bientôt irresponsable de faire des enfants aléatoires, comme on faisant avant le progrès. On n’en est encore qu’à 2% d’enfants conçus en éprouvette et qui pourraient donc "bénéficier" du DPI sans servitude complémentaire pour leurs géniteurs. Mais qu’arrivera-t-il si la fivète n’est plus cette épreuve pénible que redoutent les futures mères dès qu’on saura produire les ovules en laboratoires par culture d’un échantillon ovarien, éventuellement conservé congelé pendant des dizaines d’années ? (…) Avec cette voie (…), on devrait concevoir des dizaines d’embryons par couple, parmi lesquels choisir un ou deux enfants désirés et garantis normés… incitant alors largement la population à recourir au couplage fivète-DPI. » ("Politis", le 4 septembre 2008).

Dans "La Croix" du 21 mars 2009, Jacques Testart a fait remarquer que si un dépistage préimplantatoire sur toutes les anomalies génétiques était systématique, la responsabilité des parents deviendrait écrasante tant socialement (ont-ils le droit de mettre au monde un enfant avec un handicap ?) qu’économiquement (la sécurité sociale resterait-elle valable pour des "géniteurs inconscients" ?). Il a fait cette proposition (déjà exprimée dès 2000) : « Une "politique de civilisation" ne devrait pas s’arrêter aux droits de l’homme mais s’attacher aussi à défendre des droits de l’humanité qui leur seraient opposables. Ainsi, pour le DPI, on pourrait opposer l’altérité à la sécurité génétique familiale (toujours illusoire) ; la diversité à la normalité (souvent arbitraire) ; la démarche d’adoption à la défense d’une lignée généalogique (le "sang") ; la solidarité (altruisme, aide aux handicapés…) à la compétitivité. » (21 mars 2009).

Contribuant à l’Encyclopédia Universalis, à l’article "eugénisme", Jacques Testart mettait en garde : « L’insémination artificielle fut, dès l’après-guerre et particulièrement aux États-Unis, la technique de choix pour une pratique d’eugénisme positif, grâce au recrutement de géniteurs sélectionnés dont la semence est proposée selon les lois du marché. (…) Par ailleurs, les analyses de laboratoires sont devenues capables de déceler des anomalies dans le nombre de chromosomes (aneuploïdies) ou des mutations de certains gènes, et, couplés à l’échographie fœtale, ces examens apportent une information déterminante à la femme enceinte pouvant motiver l’interruption médicale de grossesse. (…) Fort heureusement, le nouvel eugénisme n’a pas le caractère autoritaire et les effets mutilants de sa première version "scientifique" (…). Pourtant c’était déjà avec la caution et même avec la recommandation médicale que des individus furent stérilisés pour les raisons les plus variées. Plutôt que laisser croire que la sélection des embryons n’a rien à voir avec la castration des adultes, mieux vaut s’interroger sur les angoisses et les désirs qui nourrissent l’une et l’autre. Et aussi sur le risque totalitaire que comporterait la systématisation de pratiques sociales prétendant réaliser de tels fantasmes, même si c’est au nom du progrès et de la compassion. » (mis en ligne le 25 novembre 2007).


Contre l’autorisation des recherches sur les embryons humains

Jacques Testart s’est aussi élevé contre la légalisation des expérimentations sur les embryons humains : « Les recherches dites "sur l’embryon" sont (…) des travaux menés avec les cellules souches embryonnaires obtenues par dissection d’embryons "surnuméraires" (exclus de AMP [assistance médicale à la procréation]), elles ne visent pas la connaissance de l’être en développement mais seulement l’usage de ses parties nobles. » (Mediapart, le 28 mars 2011). Et de rappeler que cette recherche sur les cellules souches embryonnaires sont déjà dépassées par les travaux en 2007 de Shinia Yamanaka (Prix Nobel en 2012) sur les cellules dites iPS (induced pluripotent stem cells) que j’avais évoqués ici.

À ce sujet, Jacques Testart n’hésitait pas à parler d’un « aveuglément scientiste » et de faire preuve d’une grande incompréhension : « Puisqu’il s’agit des "lois de bioéthique" et non de principe de compétition internationale, on s’étonne de l’argument avancé par certains d’un risque de "retard" par rapport à des concurrents étrangers, en particulier pour d’éventuels brevets. Pourtant, la loi comme les discours obligés évoquent largement la "dignité" de l’embryon humain et le "respect" qui serait dû à cette potentialité de personne. » (Mediapart, le 28 mars 2011). Il militait au contraire pour ne pas se précipiter : « Qu’on demande à ceux-là de démontrer par l’expérimentation animale que le sujet est mûr et prometteur plutôt que taquiner le catho gratuitement ! car notre embryon connaît les mêmes lois que celui de n’importe quel mammifère et le miracle médical promis est improbable si on est incapable d’abord d’une compréhension scientifique. » ("Politis", le 4 septembre 2008).


Contre les enquêtes douteuses de l’INSERM sur des lycéens

Dans "Big Brother Awards, les surveillants surveillés", sorti en 2008 (éd. La Découverte), Jacques Testart a dénoncé la réalisation en mars 2007 d’une vaste enquête de l’INSERM sur plusieurs milliers de lycéens de Champagne-Ardenne qui avait obtenu l’accord du rectorat. Au-delà de l’aspect discutable de la procédure (seuls les lycéens majeurs étaient questionnés, pour éviter l’autorisation des parents, effet de surprise des lycéens, absence du personnel éducatif lors de la présentation des questionnaires, etc.), le biologiste a noté les questions intrusives (sur le comportement des parents, leur addiction éventuelle) ainsi qu’un prélèvement pour analyse ADN, l’idée étant de déterminer la "vulnérabilité génétique des comportements addictifs" (du nom de l’unité 675).

Jacques Testart a fustigé l’absence de garantie d’anonymat : « On ne dispose d’aucune garantie formelle que ces informations ne finissent pas dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Plusieurs témoignages soutiennent que les enquêteurs locaux (…) ont réduit les résistances en jouant sur l’effet de surprise, ce qui montre qu’ils avaient conscience de proposer une action discutable… tout en s’arrangeant pour qu’elle ne soit pas discutée. ». Rappelons que non seulement les lycéens "testés" sont en cause et susceptibles d’être fichés, mais aussi toute leur famille (frères et sœurs, parents, etc.) puisqu’il s’agit d’empreintes génétiques. Poursuivant : « Il reste que la conception de l’anonymat par l’INSERM est plutôt laxiste puisque cette exigence serait remplie par le seul faut que "les personnes de votre entourage n’auront jamais connaissance de vos réponses". ».

Le chercheur a surtout condamné le principe même de l’étude : « La recherche de facteurs génétiques expliquant les comportements se heurte à la logique comme à l’éthique. Chacun (…) convient de l’importance des facteurs environnementaux dans la construction de la personne physique et psychologique, c’est pourquoi il paraîtrait judicieux de mieux doter la recherche en psychologie, sociologie, anthropologie plutôt que courir chèrement derrière des gènes dont on ignore absolument comment les corriger. ».

Plus généralement, Jacques Testart est vivement opposé à toute mesure qui pourrait alimenter le fichier d’empreintes génétiques comme l’instauration de tests ADN pour le contrôle de l’immigration : « Ne pourrait-on plutôt voir dans cette mesure un moyen redoutable d’accoutumance au fichage génétique généralisé, l’étranger étant seulement le maillon faible propice à l’initiation de cette pratique ? Nous sommes déjà identifiés par des moyens biométriques (taille, couleurs des yeux et des cheveux, empreintes digitales, iris, système veineux…), par l’enregistrement de notre image (télésurveillance et bientôt drones espions), mais aussi par notre comportement de consommateur (carte bleue, puces RFID, Internet, GPS…), et même par notre gestuelle qui peut s’avérer équivoque pour des caméras dites "intelligentes", sans omettre les techniques réservées aux plus suspects (écoutes téléphoniques, bracelet électronique…). (…) L’anthropologue Gérard Dubey remarque qu’en un siècle seulement, après l’avènement de la biométrie, les repères ont évolué depuis l’être identifié socialement jusqu’à l’être défini biométriquement. Combien de temps faudra-t-il, après l’avènement de la génétique moléculaire, pour définir les êtres génétiquement ? Et en quoi le critère génétique est-il différent des critères biométriques classiques ? On sait que les jumeaux vrais, qui partagent le même ADN, montrent des empreintes digitales différentes (…). Il s’ensuit que la "reine des preuves" que constitue l’ADN pour la justice ne permettrait pas de discriminer des jumeaux aussi bien que le font les empreintes digitales ! (…) Rappelons que la biométrie a toujours fonctionné à la peur, peur de l’autre, et s’est généralisée sans opposition organisée, comme par effet de sidération laissant place à une véritable atonie sociale. ». ("Le Monde diplomatique" de juin 2008).


Contre le transhumanisme

Jacques Testart a estimé que l’AMP (assistance médicale à la procréation) est l’un des outils du transhumanisme qui n’est qu’un eugénisme qui refuse de dire son nom : « L’AMP, qui s’est ouverte à la détection de caractéristiques génétiques avec le tri des embryons, n’a pas su inventer une régulation internationale (voir l’expansion du tourisme médical) et a fini par devenir un enjeu financier, idéologique… Loin de se contenter de compenser un handicap affectant cette fonction essentielle qu’est la procréation, elle se transforme aujourd’hui en moyen de "dépasser" certaines propriétés de notre espèce, de la différence sexuelle au vieillissement, et représentera finalement une alternative généralisable à la procréation, depuis toujours aléatoire. Elle apparaît ainsi de plus en plus comme un élément du projet transhumaniste où l’homme "augmenté" serait confondu avec des machines intelligentes, combinaisons du vivant et du machinique, libérées de la violence et du sexe, et capables de s’auto-reproduire. "L’homme augmenté" sera la créature d’une société nécessairement policée dont l’ordre est déjà annoncé par des dipsositifs d’identification et de surveillance (empreintes génétiques, caméras, puces RFID)… Quel chemin tordu aurons-nous parcouru en fabriquant des enfants selon le profil conseillé par une biomédecine compassionnelle mais dominatrice, et en nous préparant à accepter la gestion docile de nos corps, à l’ADN étiqueté !… (…) Ce n’est pas un hasard si la mort aussi est progressivement médicalisée. Engendrer, jouir et mourir pourraient échapper aux arrangements entre humains que craint la machine normative et procédurière. » ("Le Monde diplomatique" d’avril 2014).

Et de conclure : « L’étincelle de lucidité entraînant la ferme volonté de réagir risque de ne surgir qu’à la suite de la dégradation des conditions matérielles et sociales, provoquant l’abandon de nos règles du vivre ensemble. (…) La course de vitesse entre l’autonomie de la technique et l’autolimitation de la puissance humaine est engagée. » (Avril 2014).

Plus récemment, Jacques Testart a souligné le grand danger du transhumanisme : « On ne peut pas toucher à un élément sans toucher à l’ensemble. Il y a deux choses sur lesquelles il est très difficile d’intervenir sans provoquer des effets indésirables : le génome et le cerveau. Les deux domaines sur lesquels se ruent les transhumanistes ! ». Exemple avec le maïs : « Pour le génome, certains maïs OGM [organismes génétiquement modifiés] résistent aux herbicides, mais quand il y a du vent, on ne sait pas pourquoi, la tige se casse au lieu de plier. On prétend maîtriser le vivant, mais au fond, on ne connaît pas grand-chose ! » ("Écho Magazine", le 28 juin 2018).

Dans "Libération" le 17 août 2018, il a complété : « [Le transhumanisme] est une idéologie qui prospère sur les innovations extraordinaires de la technoscience, que ce soit autour de la génétique, du cerveau, de l’intelligence artificielle. Il y a des trucs assez fantastiques qui donnent une prise pour faire croire que tous les mythes anciens, qu’on traîne depuis le début des temps, l’immortalité, l’intelligence supérieure ou le héros imbattable, vont devenir réels. Ce ne sont rien d’autres que des rêves enfants, une idéologie infantile. ».


Sans beaucoup d’optimisme sur ses capacités à convaincre une société qui l’a dépassé depuis longtemps dans ses habitudes sociales, Jacques Testart continuera toujours à exprimer ses convictions, quitte à ce que ce soit prêcher dans le désert…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (29 septembre 2019)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Site officiel de Jacques Testart.
Jacques Testart.
Le mariage pour tous.
L’avortement.
La PMA.
François Jacob.
Vincent Lambert.
Le départ programme d’Inès.
Alfie Evans, tragédie humaine.
Le réveil de conscience est possible !
Euthanasie ou sédation ?
Les expériences de l’étranger.
Fausse solution.
Autre fausse solution.
Le risque de la GPA.
Embryons humains cherchent repreneurs et expérimentateurs.
Expérimenter sur la matière humaine.
La découverte révolutionnaire de nouvelles cellules souches.
Euthanasie : les leçons de l’étranger.
Trofim Lyssenko.
Bientôt, les morts pourront parler !
En quoi le progrès médical est-il immoral ?
ADN : pour ou contre ? (23 octobre 2007).
Tests ADN : confusion au Sénat et péril pour le principe de filiation (3 octobre 2007).
Loi Hortefeux : tests ADN acceptés avec réticence (15 novembre 2007).
La traçabilité de la vie privée.
Trente ans de fécondation in vitro.
Robert Edwards Prix Nobel 2010.
Le fœtus a-t-il un état-civil ?
Le père de nos pères.
Notre arbre généalogique.
La rousseur du Néandertalien.
Un rival pour Darwin ?

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33 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2019 12:13

    La PMA et la GPA sont simplement des monstruosités, aussi horribles que le furent les LEBENSBORN et le nazisme. S’il vous plaît les français, levez-vous et dites : NON.


    • paulau 3 octobre 2019 17:23

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Ils sont fous :
      https://twitter.com/i/web/status/1178346153173307399


    • Pere Plexe Pere Plexe 3 octobre 2019 19:51

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      La PMA pour les couples hétéros existe depuis des décennies.
      Sans que cela émeuve les apôtres de l’apocalypse dans votre genre.
      De là à croire que c’est moins la PMA qui vous dérange que le fait qu’elle soit ouverte aux lesbiennes il n’y a qu’un pas.


    • vesjem vesjem 4 octobre 2019 03:43

      @Pere Plexe
      doit-on t’appeler « Mère Plexe » ?


    • Eric F Eric F 4 octobre 2019 10:10

      @Pere Plexe
      La PMA, comme son nom l’indique, est un acte médical, visant à pallier une pathologie (infertilité) dans le cadre de la reproduction naturelle.
      La généralisation « pour convenance personnelle » (absence de partenaire fécondateur) est d’une toute autre nature, et quand bien même elle serait légalisée, cela ne devrait pas entrer dans le cadre de l« assurance maladie » -exactement comme les opérations esthétiques-.


    • Pere Plexe Pere Plexe 4 octobre 2019 16:23

      @Eric F
      Le désir de maternité est toujours une convenance personnelle non ?
      De même une grossesse obtenue par PMA n’est par définition plus « naturelle ».


    • Pere Plexe Pere Plexe 4 octobre 2019 16:24

      @vesjem
      Si ça vous soulage n’hésitez pas.


    • Paul Leleu 5 octobre 2019 00:39

      @oncle archibald

      ben non... la PMA pour toutes (célibataires et lesbiennes comprises) est bien le point obscur de l’argumentaire de Testard... en effet, si un couple hétérosexuel ne peut pas avoir d’enfant naturellement, alors il faut que le couple se sépare, et trouve un autre partenaires... c’est ainsi que l’humanité a toujours fait... car ce faisant, la médecine vient combler un « désir d’enfant compassionnel » auprès d’un couple infertile... c’est la dangereuses dérive d’une société compassionelle autoritaire etc... D’ailleurs les couples hétérosexuels infertiles devraient plutôt s’appliquer à eux-mêmes ce qu’ils recommendent aux homosexuelles et célibataires : « l’adoption y’a que ça de vrai ! »... pour aider un petit enfant handicapé malgache, hein... (je me demnde combien de couples hétérosexuels sains, profonds, naturels et supérieurs, y résisteraient...)...

      Quant à l’insémination artifielle, car c’est de cela qu’il s’agit, autant la simplifier... de toutes façons, nombre de femmes se font déjà des « bébé toute seule »... quant au géniteur, je rigole bien sur les certitudes affichées d’une certain nombre de mes copines quant au père réel ! ...ça éviterait aux hommes de se faire instrumentaliser dans le « désir d’enfant » d’une femme, auquel souvent ils n’ont pas grande part à la base (combien de femmes se trouvent un « mec » après -et seulement après- avoir décidé de « se faire » un enfant ? Dans cette relation, l’homme est objet).

      Le vrai problème n’a rien à voir avec la « PMA pour toutes » et les « méchants homos », mais simplement avec l’utilisation du « choix génétique » par la masse de la population... hétérosexuelle ! Eh oui ! ...donc, le problème, c’est pas les lesbiennes, mais bien les hordes d’hétérosexuels bienpensants et homophobes qui vont se ruer (ou se ruent déjà) sur ces techniques...


    • soi même 7 octobre 2019 00:33

      @Mélusine ou la Robe de Saphir. en résumé, c’est la nouvelle forme de marchandise humaine, autrement dit le sevrage et l’esclavage à porte clause elle rentre sur d’autre motif par la fenêtre, surtout il y a tellement d’enfant à adopté dans le monde, je trouve bizarre que les bicarrés arcs-en-ciel n’ont aucune empathie pour la détresse des orphelins qui attentent une adoption.


    • Paul Leleu 7 octobre 2019 23:56

      @oncle archibald

      je ne fais que mettre en relief l’absurdité des argumentaires des « anti »... je démontre qu’on peut appliquer les mêmes ritournelles caricaturales et dégueulasses aux couples hétérosexuels... et c’est ça qui vous énerve...

      la loi n’empêche nullement les hétérosexuels de faire des enfants, de s’aimer et de s’émerveiller... par contre, elle leur enlève ce plaisir pervers de se croire « supérieurs » aux autres, ou bien en droit de juger de l’amour et des familles des autres...

      les progrès sociétaux ne dérangent pas les hétérosexuels qui s’aiment sincèrement... parce-qu’ils ne se sentent pas « remis en cause » par les changements sociétaux... en effet, pour eux, leur couple/famille est une histoire d’amour sincère, et non un « prêt-à-porter socio-existantiel »...

      par contre, pour les couples/familles hétérosexuels hypocrites, qui se mettent en couple et se reproduisent « pour se donner une consistance » existentielle et sociale, alors là ça pose problème ! Car ils ont conçu leur couple/famille non par rapport à eux-mêmes, mais par rapport à l’extérieur... ils ont acheté le « prestige de la fonction »... et ne peuvent pas supporter de le voir remis en question... alors, ils montent sur leurs grands chevaux... et se posent hypocritement en défenseur de la Nature ou de la Morale


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2019 12:26

    Il n’y a pas que le climat, les humains courent droit vers un système PSYCHOTIQUE. Notre époque est bien similaire à celle des années trente.


  • troletbuse troletbuse 3 octobre 2019 12:30

    Etre contre la PMA et pour Micronomo , y’a qc qui ne colle pas chez TotoParkingson


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2019 12:30

    Je m’étonne que Rako ait défendu le cas Lambert qui ne survivait que grâce aux « prothèses » technologiques. Nous sommes mortels, voila ce que le transhumanisme ne peut tolérer.


  • Clocel Clocel 3 octobre 2019 14:39

    Jacques Testart : les technosciences sous contrôle des citoyens

    https://www.youtube.com/watch?v=TSsMFsVkIlw


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 3 octobre 2019 19:05

      @Clocel
      Merci, excellente vidéo. La convention citoyenne. 


    • Paul Leleu 5 octobre 2019 00:47

      @Clocel

      le professeur gogochon aurait mieux fait de s’abstenir d’aider un couple infertile a créer son enfant ! normalement, un couple infertile se sépare, et cherche un autre partenaire... le reste, c’est gentil, mais c’est du « compassionnel autoritaire »... ou alors, il aurait du proposer à ce couple ce qu’il promeut pour les lesbiennes et les célibataires : adopter un petit enfant malgache handicapé... c’est tellement mieux pour l’avenir du monde !

      je trouve cette crapule particulièrement hypocrite, derrière ses aspects intellos...

      d’ailleurs, nombre de femmes se font déjà « un bébé toute seule »... alors, tout cela est très hypocrite...

      le vrai problème c’est le recours à l’eugénisme... mais là, je ne vois pas le rapport avec les homosexuelles et les célibataires... car ce sont bien les hordes d’hétérosexuels bienpensants qui vont se ruer dessus comme des hypocrites qu’ils sont... mais c’est tellement agréable de dire que « c’est la faute aux zomos »...


  • Jeanlaquille 4 octobre 2019 08:09

    Content de lire la position de cet homme... que je ne connaissais pas...

    Hélas, le politique d’aujourd’hui aidé des médias va enfumer le peuple, et accomplir la volonté d’une minorité... c’est pas la première fois... Et ainsi la société va sur son déclin... Notre civilisation s’achève tout doucettement....


  • republicain 4 octobre 2019 10:04

    excellent


  • Eric F Eric F 4 octobre 2019 10:33

    L’évolution des mœurs avance par cliquets, chaque étape appelle la suivante.

    Lors de l’instauration du PACS, on nous a dit que cela évitait de généraliser le mariage ; (je pense du reste que c’était une bonne approche).

    Lorsque le mariage a été généralisé, le gouvernement d’alors a déclaré qu’il n’était pas question que cela entraine la généralisation de la PMA.

    La PMA devient généralisée (et remboursée), et on nous dit qu’en aucun cas cela n’entrainera l’autorisation de la GPA en France.

    Néanmoins, l’automaticité de reconnaissance d’une GPA à l’étranger vient d’être votée (la marchandisation du corps n’est pas scandaleuse si elle a lieu hors frontière).

    Il est donc absolument inéluctable que, pour « l »égalité du droit à la descendance génétique pour les hommes isolés ou couple d’hommes« , la GPA sera tôt ou tard légalisée en France (on trouvera les formules casuistiques pour la rendre »éthique« ).

    PS : comme indique l’article, le fait qu’il y ait »sélection" sur critère génétique des ovules fécondées

    dans le cadre de la PMA pourrait inciter les parents féconds à y avoir recours afin de « bénéficier » de cette sélection eugéniste -sur ce point l’évocation par Mélusine du « Lebensborn » est justifiée-.


    • Francis, agnotologue JL 4 octobre 2019 10:39

      @Eric F
       
       il est temps de virer ces députés LREM qui sont plus « royalistes que le roi » !


    • Eric F Eric F 4 octobre 2019 10:58

      @JL
      les députés ont juste pris de l’avance, et sont passés trop vite au cliquet suivant déjà prévu.


    • Francis, agnotologue JL 4 octobre 2019 15:29

      @Eric F
       
       Oui, mais ça change rien : ils sont quand même plus macroniens que Macron lui-même ; ; la preuve c’est que le gouvernement a décidé de procéder à un nouveau vote ; ce vote en catimini ressemble trop à un micro coup d’Etat.


    • Eric F Eric F 4 octobre 2019 18:35

      @JL
      tout à fait par hasard (?), un jugement a été rendu ce jour (4 octobre) par la cour de cassation de reconnaissance de pleine maternité de la « mère d’intention » (non génitrice) sans avoir besoin de passer par une procédure d’adoption (dans le cadre de la transcription de l’état civil du pays où a eu lieu la GPA). Curieusement la cour insiste sur le caractère particulier de cette affaire qui ne devrait pas être généralisée, mais gageons que la jurisprudence deviendra automatique, même sans la loi. le parlement est en fait pris de vitesse par les juges.


    • Paul Leleu 5 octobre 2019 00:55

      @Eric F

      au fond, ce que vous nous expliquez, c’est que le vrai problème, c’est la masse de couples hétérosexuels féconds et bienpensants, qui vont avoir recours à l’eugénisme... c’est ça non ? (bon, ben il n’y a qu’à interdire l’hétérosexualité :) )

      en fait, on essaye de dire que tout cela a le moindre rapport avec la reconnaissance de couples homosexuels... alors qu’en fait, c’est bien le comportement hypocrite de la masse hétérosexuelle qui va poser problème... je trouve ce type de passe-passe rhétorique particulièrement visqueux et dégueulasse...

      la Testard aurait mieux fait de conseiller à son couple hétéro infertile (car ils étaient infertiles, en fait), ce qu’il propose doctement aux homos et célibataires : adopter un petit enfant malgache handicapé... pour l’avenir du monde et la compassion célibataire...

      en vérité, son raisonnement ne tient pas : les couples hétéros infertiles doivent simplement se séparer, et trouver un autre partenaire... c’est comme cela que l’on faisait autrefois... le reste c’est de la « compassion autoritaire post-humaine »...


    • Francis, agnotologue JL 5 octobre 2019 09:01

      @Paul Leleu
       
      Je me désole de trouver dans le camp des opposants à la GPA des aficionados d’une pratique aussi barbare que la peine de mort.


    • Paul Leleu 7 octobre 2019 23:46

      @JL

      et combien d’afficionados de l’IVG dans les opposants à la peine de mort ?

      c’est vrai quoi : 200 000 infanticides par an pour la paix des familles, c’est rien du tout ! ... alors qu’un petit criminel de sang tous les 4-5 ans, à l’issu d’un procès, c’est vraiment dégueulasse...

      (à part cela, je ne vois pas ce qui vous fait dire que je suis particulèrement pour la peine de mort ? En revanche, je trouve très hypocrite d’être contre la peine de mort, et d’être pour l’IVG... cf. le raisonnement ci-dessus).


  • Francis, agnotologue JL 4 octobre 2019 10:37

    ’’ la terrible arme nucléaire qui a néanmoins permis d’arrêter

    la seconde guerre mondiale ’’

     

     Vraiment ?

     

     ’’J’ai d’autant plus d’admiration pour le professeur Testart que je crois être très éloigné de ses positions politiques qui peuvent s’approcher de l’altermondialisme et de la gauche radicale (proche de l’écologie de la décroissance).’’

     

    Dont acte ! Je comprends mieux.


  • Réflexions du Miroir AlLusion 4 octobre 2019 10:37

    Pas tellement dans le coup, j’ai tout de même jeté un regard sur ce qui se disait chez nous.

    Le magazine ELLE en parle ce qui prouve que c’est plus un problème de femme


  • alinea alinea 4 octobre 2019 17:15

    « Imaginons Einstein renonçant à publier »E = mc2" pour éviter l’inéluctable fabrication de la terrible arme nucléaire qui a néanmoins permis d’arrêter la Seconde Guerre mondiale

    "

    Je vous conseille de lire ce livre, cela vous évitera de dire des énormités ! :

    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/CREMOUX/58966


  • alinea alinea 4 octobre 2019 17:32

    On en est donc rendu à l’inné dépassant l’acquis ? C’est paradoxal, dans la société dans laquelle nous vivons ! Décidément le grand n’importe quoi a gagné ! merci aux milliers de collabos et complices qui auraient mieux fait de broncher sans rien dire !


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