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Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, s’y était attelée dernièrement pour rassurer l’opinion publique en émaillant ses discours de chiffres impressionnants :

"les lits de réanimation, 95% sont ouverts, alors que le personnel a droit, lui aussi, à des vacances. (...) Nous venons de mettre un milliard d’euros dans la rénovation des urgences. Nous allons continuer. Le nombre des services d’urgence ouverts ne cesse d’augmenter. 5200 personnes ont été embauchées dans les services d’urgence dans les deux années qui viennent de s’écouler, 7500 lits ont été créés."

Derrière les beaux discours de la ministre, la réalité de l’hôpital et des urgences est implacablement différente. Le dernier communiqué de l’Association des médecins urgentistes (AMU) fait froid dans le dos...

Sur son blog, Christian Lehmann , médecin et auteur de "Les fossoyeurs " révèle que :

" La France perdra donc de l’ordre de 30 000 généralistes en treize ans, soit plus de la moitié du chiffre actuel ! (...) Le nombre de consultations des généralistes a baissé de 15 % entre 2001 et 2007 et les médecins constatent que les cas traités sont de plus en plus lourds. La "franchise" récente n’arrange rien. Une partie de la demande se reporte sur les urgences hospitalières, l’hôpital devient ainsi le généraliste des plus démunis, des moins intégrés."

Le manque de moyens humains et matériels de l’hôpital qui se manifeste par la fermeture de services et la suppression de postes, est aggravé par la politique de privatisation larvée de la sécurité sociale, entreprise par la droite depuis 2002.

Les urgences, et plus généralement, l’hôpital public deviennent des lieux qui accueillent les patients qui n’ont pas les moyens financiers de se faire soigner ailleurs, en particulier, dans les cliniques privées. Or, comment l’hôpital public peut-il garantir des soins de qualité avec moins de moyens quand le nombre de ses patients augmentent ? C’est mission impossible.

Aussi, le système de santé ne garantit plus aujourd’hui la même qualité de soins pour tous les patients, quels que soient leurs revenus. Lentement mais surement, à moins d’un tsunami politique, s’instaure un système de santé à plusieurs vitesses...

Le service public de la santé n’a pas échappé aux fourches caudines du néo-libéralisme.

Depuis plus de vingt ans, la sécurité sociale a été dépouillée de ses ressources, d’où ce fameux trou qui est instrumenté pour imposer toujours moins de remboursements de médicaments et de soins... Le site Ensemble pour une santé solidaire permet d’appréhender concrètement l’ampleur des dégâts.

Avec Sarkozy au pouvoir, le désengagement de l’Etat s’accélère, notamment avec la fameuse Révision générale des politiques publiques, la RGPP.

L’UMP espère supprimer 200 000 postes de fonctionnaires ! Aucun secteur public n’échappera à la RGPP.

L’hôpital public est une cible privilégiée de la RGPP !

Avant les trois décès accidentels, les pouvoirs publics prévoyaient la suppression de 20 000 emplois dans les hôpitaux, rien que pour l’année 2009 !

Dans le quotidien de "référence", Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF), s’inquiète :

"Jusqu’à présent, les efforts d’économie ne se sont pas traduits par un rationnement de soins, ni une diminution des effectifs de personnel. Mais la situation est en train de changer. On s’attaque désormais à l’emploi pour faire des gains de productivité."

Faire plus avec moins !

C’est le crédo de Sarkozy, Bachelot et de l’UMP pour l’hôpital public.

C’est mission impossible ?

Et alors ?

Le service public se dégrade...

C’est justement l’objectif de la droite...

Pour mieux privatiser.