Les anticancéreux intelligents
Le rendez-vous annuel des cancérologues, l’ASCO, qui s’est tenu en juin à Atlanta aux Etats-Unis a plébiscité une nouvelle catégorie d’anticancéreux dit intelligents.
De quoi s’agit-il ? De molécules chimiques qui ont une action
particulièrement sélective. Elles s’attaquent aux cellules malades, en les
détruisant où les asphyxiant, tout en n’ayant pas d’action sur les cellules
saines. Elles détectent les signaux biochimiques émis par les cellules malades
et leurs variations par rapports aux signaux des cellules normales pour les
attaquer et réduire leur prolifération.
L’émergence de cette nouvelle méthode d’attaque des cellules cancéreuses passe donc par l’analyse des signaux émis par la cellule qui permet d’identifier qu’elle est devenue cancéreuse. Etude qui a commencé dans les années 90 et commence à porter ses fruits.
Il existe déjà deux produits de ce type commercialisés, le Glivec de Novartis et l’Herceptine de Roche-Genentech. Une dizaine d’autres sont prêts à être commercialisés dès que le processus, forcément long, d’approbation par les autorités sanitaires aura été terminé. D’ores et déjà des améliorations des taux de survie considérables ont été enregistrées pour les traitements de certains cancers ( de 20pct à 80 % par exemple pour des cancers gastro-intestinaux). D’après un cancérologue, à terme, toutes les formes de cancer pourront devenir accessibles à ces formes de thérapie ciblées.
Seul inconvénient, des résistances à ces traitements ont déjà été enregistrées, ce qui oblige les chercheurs dans ces cas à attaquer la cellule malade de tous les cotés par les multithérapies comme celles utilisées dans le cas du sida.
Or le coût des trithérapies est malheureusement extrêmement élevé. Il en
coûte plus de 30 000 Euros par ans et par malade. Nous revoici devant un
problème éthique bien connu...