mercredi 6 novembre 2013 - par Pelletier Jean

Les Hôpitaux de Paris dans l’attente d’une direction

Martin Hirsch devrait être nommé ce mercredi au conseil des ministres à la tête des Hôpitaux de Paris. Cela faisait quelques semaines que l’on sentait du flottement à la direction de cet immense vaisseau amiral qu’est l’assistance publique. Outre les problèmes de financement et de gouvernance, celui-ci se « traine » le problème de l’avenir de l’hôtel Dieu, véritable épine empoisonnée incrustée au cœur de l’APHP

Mireille Faugère, actuelle titulaire du poste savait ses jours comptés depuis quelques semaines. Le gouvernement voulait reprendre la main sur ce poste stratégique et nommer une personnalité de son camp. Ancienne numéro 2 de la SNCF, Mme Faugère a eu quelques difficultés, en 3 ans, à se familiariser avec le monde de la santé et surtout y faire sa place, dans un univers particulièrement encombré d’égos surdimensionnés. Elle n’avait pas su, non plus, nouer des contacts de confiance avec sa ministre de tutelle, Marisol Touraine.

C’est donc à un retour en grâce, à gauche, auquel on va assister avec la nomination de Martin Hirsch, l’enfant prodige. Ancien haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement Fillon de mai 2007, figurant parmi les otages de gauche du président Sarkozy, il est sans doute celui qui s’est le mieux sorti de cette épreuve. Certes il a toujours eu la confiance de François Hollande. Les deux hommes se connaissent bien et de longue date, et surtout ils s’apprécient mutuellement.

C’est un homme au parcours exceptionnel qui va donc présider aux destinées de la plus grande institution de santé publique, le signe envoyé par le gouvernement est fort.

Martin Hirsch est issu d’une famille de hauts fonctionnaires, son père était le directeur de l’Ecole nationale des ponts et chaussées et son grand père un ancien commissaire au plan. Ancien élève de l’école normale supérieure, il fait un DEA de neurobiologie, avant d’intégrer l’Ecole nationale d’administration (ENA) en 1988, promotion Jean Monnet. Il intégré naturellement le Conseil d’Etat. Il enseigne à Sciences Po et à l’ENA entre 1990 et 1997.

Il fait ses premiers pas en politique en dirigeant le cabinet de Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la Sante en 1997, et comme conseiller de Martine Aubry au ministère de l’Emploi.

Il prendra la présidence de l’Union centrale de Communautés Emmaüs, puis la présidence d’Emmaüs France en 2002.

Il quittera celle-ci pour accepter la proposition de Nicolas Sarkozy d’intégrer le gouvernement de François Fillon en mai 2007. Il y rentre pour agir concrètement et s’attaque à la mise en œuvre d’une promesse du candidat Sarkozy : le Revenu de solidarité active (RSA). Après avoir l’expérimenté dans 14 départements, il concrétisera cette belle idée et la généralisera. En 2009 il prendra la responsabilité du Haut-Commissariat à la Jeunesse. Il quitte le gouvernement Fillon, en mars 2010 pour prendre la direction de l’Agence du service civique. En 2012 il annonce qu’il votera François Hollande.

C’est une tâche difficile qui l’attend, certes le dossier de l’Hôtel Dieu est brûlant à souhait, mais c’est à la plus grande structure hospitalière d’Europe qu’il va de voir s’attaquer : ce lieu d’excellence, reconnu dans le monde entier, connait des problèmes de financement et de gouvernance inextricables, aggravés par le narcissisme exacerbés de ses mandarins. Le gigantisme de la structure ne facilitera pas sa tâche.

Mais Martin Hirsch a toujours été l’homme des défis, et bien le voilà désormais comblé, Il sera particulièrement attendu dans toutes les décisions qu’il va devoir prendre.

 



13 réactions


  • reneegate 6 novembre 2013 14:30

    Je crois rêver ! Voilà le portrait d’un aparachik politique, il est né politique, tout petit déjà il a appris à naviguer. Qu’un tel parcours puisse paraitre porteur pour un poste de responsabilité aujourd’hui en dit long sur ce gouvernement. Je considère cet homme, sa famille (je viens de l’apprendre), ses pairs comme responsables de la société misérable dans laquelle nous vivons. Tout ceci n’étaient que des considérations personnelles, cependant je peux affirmer que la majorité des français qui ont souhaité une politique différente ne souhaitent pas revoir le sourire contrit et la fausse humilité de M. Hirsch. Son intervention dans le ministère Sarkosy a été aussi efficace que les judenrat pour d’autres régimes autocratiques et racistes. La comparaison prête je le reconnais à caution car M. Hirsch n’est pas pauvre et ne fait donc pas partie de la population martyrisée..


  • Yohan Yohan 6 novembre 2013 14:30

    Il a bien manoeuvré le petit Hirsch, mangeant à toutes les gamelles, pourvu que la soupe soit bonne.


  • Pelletier Jean Pelletier Jean 6 novembre 2013 14:39

    A 49 ans, M. Hirsch dirigera donc le premier CHU d’Europe et qui compte 37 établissements dans toute l’Ile de France, doté d’un effectif de 92 000 personnes.


  • ZenZoe ZenZoe 6 novembre 2013 14:42

    Martin Hirsch ?
    Attendez voir, ce n’est pas le gugus qui a pondu le RSA, gigantesque usine à gaz incompréhensible pour tous, doublé d’un véritable piège à pauvres d’ailleurs même pas réclamé par la moitié de ses bénéficiaires potentiels ?.
    Ce même Martin Hirsch qui eut le culot et l’outrecuidance de reconnaître plus tard qu’il s’était planté en beauté en déclarant « Il faut réparer les dégâts du RSA. »

    Ne comptez-pas sur moi pour chanter les louanges de ce monsieur - qui n’arrive même pas à la hauteur de la plante des pieds de l’Abbé Pierre - et qui me fait craindre le pire pour l’avenir des Hôpitaux de Paris (pas pour le sien par contre).


  • spartacus spartacus 6 novembre 2013 16:47

    Gaspilleur irresponsable d’argent public donne de l’avenir en France. 


  • Christophe Leclaire 7 novembre 2013 04:31

    Un imposteur nommé par des incompétents... C’est l’acte de décès des Hôpitaux de Paris !


  • Constant danslayreur 7 novembre 2013 06:50

    Un bon billet et une bonne nouvelle n’en déplaise à qui ça déplaira.

    Rarement vu, pareille unanimité négative sur une personne de valeur, engagée pour les plus modestes tout en restant pragmatique et très au fait des réalités et - comble d’outrecuidance - ennemie jurée de la corruption de surcroit.

    Sera t-il un bon gestionnaire ? je n’en doute pas un seul instant. 

    Fera t-il taire ses détracteurs nombreux sur AV ? Je m’en schtroumpfe le schtroumfillard


  • Kern Kern 7 novembre 2013 08:05

    En lisant cet article un air est venu me trotter dans la tête



    Il y en a qui ne chient pas la honte, ce Hirsch est du nombre

    Rien ne nous est épargné

    Le calice jusqu’à la lie

  • Kern Kern 7 novembre 2013 08:10

    Hirsch ?


    Venant de la charité ; il va se foutre de l’hôpital



  • La Vie est Belle 17 novembre 2013 14:27

    Bonjour, aux lecteurs et aux responsables de se remaniement des Hôpitaux de PARIS et de l’Hôtel Dieu de PARIS,
    Madame FAUGERE Mireille a une expérience de trois années certes difficile. Monsieur HIRSCH MARTIN serait inspiré « si il est nommé » de demander à madame FAUGERE son expérience et pourquoi pas être parmi ces conseillères. Bien entendue la décision est prise par monsieur HIRSCH en connaissance de cause. De plus, cela peut aider la reconnaissance des femmes en milieu hospitalier et clinique.


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