samedi 30 janvier 2010 - par olivier cabanel

Menaces sur le Bio

Pour la plupart d’entre nous, le 1 janvier 2010 est l’espoir d’une nouvelle année meilleure. Et pourtant...

C’est un événement important qui est passé quasi inaperçu.

A partir du 1 janvier 2010, les directives européennes basées sur le « codex alimentarius » peuvent être appliquées sous peine de sanctions financières. lien

Le « codex alimentarius » a été créé en 1963 et par la FAO (Food and Agriculture Organisation) et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) afin d’élaborer des normes alimentaires, et de protéger en principe la santé des consommateurs. lien

La commission du « codex alimentarius » n’a qu’une valeur consultative et n’a donc pas force de loi car elle émet uniquement des recommandations.

Pour que ces décisions soient applicables, il faut bien sûr une directive de l’union européenne.

Or celle-ci a été prise : elle est effective au 1 janvier 2010. lien même si certains continuent d’évoquer un hoax. lien

En tout cas, la résistance semble s’organiser, mais n’est-ce pas un peu tard ? lien

Quelles sont les décisions européennes ?

L’ajout des vitamines et des substances minérales sont interdits pour les denrées alimentaires non transformées, et les boissons alcoolisées, mais est autorisé pour les produits transformés. lien

Pour s’en assurer, il faut avoir la curiosité de lire les étiquettes, mais qui à la curiosité de le faire ? lien

Les OGM, sous certaines restrictions (étiquetage indiquant la présence d’OGM) sont autorisés dans l’Union Européenne. lien

Pour les pesticides, ce n’est guère mieux. lien

Robert Sturdy, l’un des rapporteurs propose de débaptiser le mot pesticide (parce qu’il fait peur) et de le remplacer par le terme « produit agrochimique ».

Il affirme que « les abeilles ne soufrent pas des pesticides, et que si on supprimait tous les pesticides, la production alimentaire chuterait de 20 à 50%. »

En attendant, les faits sont là : l’insecticide Cruiser a reçu un avis favorable gouvernemental. lien

Les antibiotiques même si certains ont été interdits, continuent d’être donnés aux animaux d’élevage, avec comme argument qu’ils auraient l’avantage d’accélérer leur croissance. lien

En tout cas, ces « antibiotiques de croissance » représentent un chiffre d’affaire de 14,5 Millions d’euros.

Une initiative pour un référendum européen à été lancé, et on peut signer la pétition sur ce lien

Les médecines alternatives telles que l’acupuncture, les médecines énergétiques, tibétaine ou autre sont aussi dans le collimateur.

C’est dommage pour l’acupuncture, et pour les médecines alternatives, dont l’efficacité a été mainte fois prouvée. lien

Déjà, en France, il est impossible de pratiquer l’acupuncture si l’on n’a pas un diplôme de médecin, alors qu’aux Etats Unis, et ailleurs, un acupuncteur non médecin peut tout à fait exercer son métier. lien

Devant les menaces qui planent, ELIANT (européenne alliance des initiatives issues de l’anthroposophie) lance une pétition en demandant à l’Europe de « respecter la liberté de choix des consommateurs ». lien

De nombreuses personnalités comme Jean Marie Pelt, Albert Jacquard, Pierre Rabhi l’ont déjà signée.

L’irradiation des fruits et légumes est autorisée. (Pour rassurer le consommateur, le mot utilisé est « ionisé »mais le résultat est le même)

On en connait pourtant les dangers. lien

Les avantages sont discutables : l’irradiation permet de prolonger la conservation des fruits et légumes, mais qui peut garantir que c’est sans danger pour le consommateur ?

La majorité des pommes de terre est aujourd’hui traitée par irradiation, ainsi que le consommateur peut le constater à la lecture des étiquettes. lien

Le principe de l’irradiation est simple : on bombarde à coup d’électrons les produits en s’assurant en principe qu’aucune radioactivité ne soit induite dans l’aliment traité.

Les opérateurs font cette opération à l’abri d’une paroi en béton.

Le produit radioactif peut être le cobalt 60, mais aussi le césium 137 : celui-là même que la centrale de Tchernobyl a rejeté en quantité sur notre sol. lien

Le césium 137 a une période de 30 ans.

C’est-à-dire qu’il perd la moitié de sa radioactivité au bout de 30 ans. lien

Autant dire qu’il est dangereux pour un siècle.

Thierry Folliard, naturopathe et ingénieur énergie-environnement a publié dans le mensuel « biocontact  » un article reprochant à la FAO et l’AIEA d’autoriser l’irradiation des semences au but de les rendre « propres et saines », sans s’inquiéter des risques de mutation que pourrait provoquer cette irradiation nucléaire. lien

Pourtant l’AIEA et la FAO prétendent que leur but est désintéressé et ne vise qu’à développer un commerce plus équitable, afin de venir en aide aux paysans les plus démunis. lien

Pour le docteur Matthias Rath, le « codex alimentarius  » ne sert pas les intérêts des consommateurs, mais plutôt celui des grandes multinationales de l’industrie alimentaire, de la pharmacie, ou de la biotechnologie. lien

Pour le docteur Rima Laibow, nous sommes clairement en danger. vidéo

Ces réactions sont peut-être exagérées pour certains, pour d’autres elles sont justifiées. lien

L’inquiétude est en tout cas grande dans le monde de la bio, et de nombreux réseaux commencent à s’inquiéter de ce « codex alimentarius », se demandant si l’étape prochaine ne rendrait pas impossible à terme la pratique du Bio.

Il faut ici rappeler que l’association Kokopelli a été condamnée à la fin 2006 pour vente de semences non inscrites. lien

Il y a donc bien menace de la biodiversité.

Car comme disait mon vieil ami africain :

« Celui qui s’instruit sans agir, laboure sans semer ».



103 réactions


    • olivier cabanel olivier cabanel 1er février 2010 14:06

      Brieli
      mes condoléances pour ton ami,
      et j’imagine que toutes les thérapies ne sont qu’une partie de la solution pour guérir,
      y compris pour l’homéopathie,
      çà ne change rien que ne je n’accepte pas le mépris qui est fait par quelques commentateurs aigris et vraisemblablement pas très éclairés, qui, pétris de certitudes, ont décidé une fois pour toute de dénier toute valeur à cette façon de lutter contre la maladie, et qui a pour nom l’homéopathie.


  • Santessentiels Santessentiels 3 février 2010 18:09

    Je suis venu sur agoravox en quelque sorte sur invitation puisque M. Cabanel avait ajouté dans son article un lien vers notre blog après cette phrase « En tout cas, la résistance semble s’organiser, mais n’est-ce pas un peu tard ? ». (lien que j’ai découvert via mon panneau de statistique).

    Lorsque j’ai écris cet article, j’ai pensé tout à fait la même chose. Est-il trop tard pour s’organiser et pour communiquer ?

    Je ne crois pas. Encore faut-il que cette communication soit faite sans animosité et dans le respect des idées de chacun.

    J’apprécie beaucoup les commentaires du Joker qui sont modérés, très objectifs.
    Ma chère et tendre a une formation de praticienne de Naturopathie et nous avons toujours fait la part des choses entre les médecines non conventionnées et la médecine allopathique.

    Beaucoup de médecines sont complémentaires, utiles les unes aux autres et nous constatons heureusement que beaucoup de praticiens (conventionnés ou non) se rapprochent et s’ouvrent l’esprit en échangeant des idées, témoignages, connaissances, expériences...

    Doit-on éternellement camper sur ses positions et restreindre son point de vue ?

    Mon expérience m’a conduit à être soigné de différentes façons pour une pathologie respiratoire. La seule médecine qui a réussi pour ma part est l’homéopathie et la régulation de mon alimentation. Cela ne veut pas dire que cela fonctionnera chaque fois. Cela ne veut pas dire que cela fonctionnerait pour une autre personne.

    A mon sens, l’important justement est d’échanger les informations pour que chacun puisse faire son choix et que ce choix ne soit pas forcément à caractère définitif.

    J’espère pouvoir approfondir au maximum le sujet du Codex Alimentarius et je serais heureux de vous citer sur mon blog si vous trouvez des informations utiles au bien commun.


    • olivier cabanel olivier cabanel 4 février 2010 15:59

      Santessentiel
      merci de votre réaction,
      qu’elle soit tardive ne change rien,
      comme vous, je pense qu’il ne faut pas donner régulièrement dans la caricature, et que toutes les thérapies méritent le respect, lorsqu’elles sont pratiquées sur des bases sérieuses,
      a part quelques commentaires excessifs, la plupart des lecteurs s’inquiètent comme nous des manigances européennes,
      ils prétendent agir dans un sens que l’on ne peut qu’approuver, mais dans la réalité, il y a beaucoup de décisions qui ne vont pas dans le bon sens,
      à nous de rester vigilants.
      à+


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