En France comme en Belgique, rares sont les députés qui ont finalement pris la mesure du degré de désinformation atteint au sujet de ces vaccins prétendument « contre le cancer du col de l’utérus ».
La presse française, il faut le dire, a été plus objective en ce sens qu’elle a notamment fait écho aux témoignages de victimes là où, assez mystérieusement, la presse belge a, semble-t-il, jusqu’ici fait comme si notre pays avait été miraculeusement épargné du moindre effet secondaire grave lié à ces vaccins.
Le 14 septembre dernier, le député-médecin français Gérard Bapt (PS) publiait une tribune dans Marianne dans laquelle il insistait sur la nécessité et l’urgence de « rouvrir le débat » au sujet de cette vaccination, pointant du doigt les bénéfices non prouvés de ces vaccins, les risques tus ou minimisés, les conflits d’intérêts et l’énorme gaspillage financier.
Ce même député, légitimement préoccupé par une question aussi grave, a organisé une « conférence de consensus » à l’Assemblée nationale, la veille de l’adoption du projet de loi du Ministre Xavier Bertrand sur la Réforme du Médicament. Une conférence à laquelle n’assistaient la plupart des autorités sanitaires concernées, pas plus que le Ministre, ceux-ci ayant choisi d’adopter la très confortable mais ô combien révélatrice politique de la chaise vide.
A la lecture du compte rendu intégral de la Session parlementaire extraordinaire du 28 septembre dernier, à l’Assemblée nationale, on remarque que la question de la vaccination anti-HPV a fait l’objet d’âpres débats. Mais surtout le fait que le Ministre Xavier Bertrand était particulièrement sur la défensive.
En effet, les objections tout à fait pertinentes du député Bapt ou de la députée Lemorton sur les dérives scandaleuses de la publicité en faveur de ces vaccins, apparaissaient à ce point gênantes à Xavier Bertrand que celui-ci a tenté la classique pirouette de les faire passer comme « anti-vaccins » et ceci bien sûr, afin d’essayer de plier au plus vite le débat.
Cette sorte de « tentative d’évitement » du Ministre est en fait confirmée par ses propres propos [cfr article 18 du compte rendu intégral] :
« Monsieur Bapt, êtes-vous oui ou non favorable à cette vaccination préventive ? Le ton que vous avez utilisé laissait penser que non. […]Merci de votre franchise mais, au ton que vous utilisez, j’ai le sentiment qu’à tout le moins vous n’êtes pas un chaud partisan de cette vaccination… C’est votre droit, mais cela va encore mieux en le disant clairement d’autant que ce débat a, dans l’hémicycle, une tonalité particulière. Ceux qui se sont beaucoup exprimés ces derniers temps sont de fervents opposants au vaccin. Il ne faut pas prendre l’exemple de cette publicité – qui a d’ailleurs un caractère un peu différent que ce qu’a expliqué Mme Lemorton – pour revenir sur le débat autour du Gardasil. »
A en lire le Ministre, faudrait-il donc en arriver à une sorte de « formule d’allégeance » préalable au droit d’obtenir une réponse consistante de sa part ?
Les choses en sont d’ailleurs à un tel point que le député Bapt a été obligé de rappeler au Ministre : « Il est trop facile, lorsque l’on remet en question l’exigence ou l’impératif de vaccination, de faire passer ceux qui doutent pour des membres de ligues anti-vaccinales. »
En Belgique, où les députées du mouvement réformateur Sybille de Coster-Bauchau et Florence Reuter ont notamment interrogé il y a peu la Ministre de la Communauté Française Fadila Laanan, sur la future vaccination scolaire anti-HPV, on retrouve le même genre de « discours d’évitement » dans le chef d’une Ministre qu’on sent, elle aussi, très mal à l’aise.
C’est ainsi qu’aux députées Reuter et Coster-Bauchau qui reprenaient nombre d’arguments d’Initiative Citoyenne sur la prétendue efficacité des vaccins, sur leurs effets secondaires et sur le gaspillage financier que cela représente, Fadila Laanan a répondu, non pas sur le fond du dossier mais en déviant la conversation sur « la représentativité d’Initiative Citoyenne », son site internet et le fait à ses yeux qu’Initiative Citoyenne « concentre ses forces sur l’opposition à la vaccination ».
En témoigne cet extrait d’échanges entre Mme Reuter et Mme Laanan (cfr p.27 & 29/33) :
Mme Reuter : « […] Un collectif citoyen a relayé ces préoccupations, notamment en vous les transmettant par courrier. J’ose espérer que la Fédération Wallonie- Bruxelles a pris toutes les précautions avant de proposer la vaccination. Je répète que je n’y suis pas défavorable mais nous devons répondre aux inquiétudes des citoyens. »
Mme Laanan : « […] J’en arrive aux questions liées aux inquiétudes soulevées par Initiative Citoyenne. Tout d’abord, il me paraît nécessaire de relever qu’au-delà de sa dénomination, la position d’Initiative Citoyenne ne traduit nullement l’opinion de l’ensemble de la population. En effet, j’ai reçu de nombreux courriers sollicitant la mise à disposition du vaccin HPV en Fédération Wallonie-Bruxelles, à l’instar de la Communauté flamande. Notons également que, comme en atteste son site web, Initiative Citoyenne concentre ses forces sur l’opposition à la vaccination. En outre, aucune description de ses statuts, de sa composition ou de ses membres n’est mentionnée, pas plus que ne le sont ses coordonnées. Se pose donc la question de sa représentativité. »
Mais là aussi, les représentants des instances françaises ayant choisi la politique de la chaise vide, tel le Pr Salamon, président du Haut Conseil de Santé publique, ont pesté sur la « représentativité » des invités conviés par Gérard Bapt à cette « conférence de consensus » à savoir 2 médecins généralistes, un médecin gynécologue et une journaliste qui se sont tous penché attentivement sur ce dossier.
« Un procédé scandaleux », tonne le professeur Gérard Salamon, président du Haut Conseil de la santé publique. « Qui sont ces gens pour nous convoquer ainsi, si ce n'est des gens qui ont cherché à nous piéger et qui semblent avoir piégé le député Bapt ? » dit-il encore.
On remarquera aussi, entre autres similitudes belgo-françaises, que Xavier Betrand tente en vain de rassurer en ces termes sur la sécurité : « Le Gardasil est sous surveillance et nous sommes tout particulièrement attentifs.[…] Toutefois, l’appréciation du rapport bénéfices-risques étant essentielle, nous surveillons de près les effets indésirables et je vais plus loin en saisissant le comité technique des vaccinations. » et que Mme Laanan tente tout autant de rassurer en vain en ces termes :
« Toutefois, j’ai tenu à répondre au courrier que cette association m’a adressé, lui rappelant l’existence d’un système national de pharmacovigilance mis en place par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé. Ce dispositif surveille les effets indésirables des produits lancés sur le marché et prend les mesures nécessaires comme la suspension de l’autorisation de mise sur le marché, voire le retrait d’un produit du marché si cela s’avère nécessaire. »
Mr Bertrand se réfère à l’avis du Comité technique des vaccinations (CTV) là où sa collègue belge renvoie au rapport du Conseil Supérieur de la Santé de 2007. Le hic, c’est que dans les deux instances se pose avec acuité le problème des conflits d’intérêts et de leur interférence inévitable sur le jugement clinique des experts.
Qu’il s’agisse de Mr Bapt ou de Mme Lemorton en France ou des députés Reuter, de Coster Bauchau, Dupriez ou Morel en Belgique, tous réclament une information plus objective sur ces vaccins à destination du public.
Tant Monsieur Bertrand que Mme Laanan ont été confrontés à l’incompréhension des élus vis-à-vis de l’étrangeté de leurs comportements, tantôt un empressement à faire rembourser le vaccin avant même l’avis des instances ad hoc pour Mr X. Bertrand, tantôt un revirement pour Mme Laanan qui avouait pourtant précédemment qu’ « Il est important de rappeler à la population l’insuffisance de ce vaccin pour éviter le cancer du col de l’utérus. »
Les deux ministres, Xavier Bertrand et Fadila Laanan défendent leur soutien à ces vaccins très imparfaits, en tablant sur la complémentarité de la vaccination et du frottis même si, comme nous le savons, leur politique de gaspillage s’applique au détriment du financement d’un meilleur accès au frottis qui à lui seul, a permis une réduction de mortalité de 80% sans occasionner le moindre effet secondaire d’aucune sorte.
Mr Xavier Bertrand (28/09/11) :
« J’ai déjà été ministre de la santé il y a quelques années, je me souviens que je disais alors ce que dis encore aujourd’hui : « la prévention d’abord ; vous faire vacciner n’exclut en rien le besoin de dépistage » !
Mme Fadila Laanan (5/10/11) :
« J’ai effectivement souligné combien il était important d’envisager dans sa globalité la problématique du cancer du col de l’utérus. J’ai également mentionné qu’il fallait informer clairement les citoyens sur l’importance de combiner la vaccination et le frottis du col de l’utérus pour mieux lutter contre ce cancer. Ces propos ne signifient nullement que je m’opposais à la vaccination HPV qui représente un premier pas dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. »
En France comme en Belgique, un autre argument encore repris en chœur par les ministres à présent sur la sellette consiste à rappeler que d’autres Etats ou régions font de même… comme si l’histoire des Moutons de Panurge était un argument !
Xavier Bertrand parle de l’Angleterre, Fadila Laanan de la Flandre.
Pour les deux, il s’agit en fait de se déresponsabiliser dès lors qu’il s’agirait d’une sorte d’ « imitation » régionale ou internationale.
Ces similitudes entre les discours ministériels en France et en Belgique démontrent à souhait que ce ne sont plus vraiment les Ministres nationaux ou communautaires qui ont la main ou « leur mot à dire » dans des questions aussi cruciales mais qu’ils ne sont en réalité plus que les simples exécutants des diktats d’ Agences ou de Comités supranationaux, qu’il s’agisse de l’Agence Européenne du Médicament, de la Commission Européenne ou de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière ne cachant d’ailleurs pas ses objectifs puisqu’il est notamment écrit dans son « Projet de Stratégie Mondiale de Vaccination pour 2006-2015 » qu’il faudra « utiliser plusieurs approches à la fois pour vacciner toutes les personnes visées », qu’il faudra que « les non vaccinés aient au moins 4 contacts par an avec les service de vaccination » (dans le but extrêmement clair d’avoir donc les gens à l’usure en dépit de leur volonté initiale), que « toutes les personnes visées auront été vaccinées dans les 5 ans qui suivent l’adoption de nouveaux vaccins » ou encore qu’il faut « étendre la vaccination à d'autres groupes que celui habituellement visé ».
Mais les interventions des différents parlementaires belges et français, issus de différents bords politiques (gauche en France, gauche et droite en Belgique) démontrent aussi et surtout que le bon sens et la vigilance ne sont nullement le propre d’un parti mais sont au contraire une question d’individus et d’inspiration populaire. Il appartient à présent aux élus concernés, aux citoyens-électeurs et aux médias de rendre possible la tenue d’une conférence transversale de consensus « entre pays » pour mieux exposer encore le fondement et la pertinence d’une telle dissidence raisonnée.
Si, en tant que citoyen, vous souhaitez la tenue d’une « réunion de consensus » entre les députés belges ET français qui ont osé dénoncer les aberrations liées à cette vaccination, n’hésitez pas à le leur faire savoir de façon simple et rapide… nous sommes des dizaines de milliers à estimer qu’il est urgent de rouvrir le débat !!
- Pour contacter le député français PS Gérard Bapt : ICI
- Pour contacter la députée française PS Catherine Lemorton : ICI
- Pour contacter la députée belge MR Florence Reuter : ICI
- Pour contacter la députée belge MR Sylbille de Coster-Bauchau : ICI
- Pour contacter le député belge Ecolo Patrick Dupriez : ICI
- Pour contacter le député belge Ecolo Jacques Morel : ICI