mardi 25 juin 2013 - par TESTANIERE

(2) Le Dumping social à nos portes : 3000 travailleurs « low cost » attendus sur le chantier ITER (suite)

Depuis plusieurs mois maintenant, des militants syndicaux, des Elus du Conseil Régional , des Chefs d’Entreprise du secteur BTP, des médias locaux, de simples citoyens…alertent sur la situation des 3000 travailleurs attendus sur le chantier ITER (entre Aix en Provence et Manosque) de 2014 à 2017, sur leurs conditions d’hébergement et sur le dumping social que cela représente.

 

Le mercredi 3 juillet 2013 à 18h à Vinon-sur-Verdon (Var) se tiendra une réunion de la Commission Locale d'Information sur ITER.

Cette CLI-ITER est composée de 42 personnalités dont les noms suivent dans le lien ci-dessous :

 http://www.cli-cadarache.fr/www/fr/accueil/la_cli_iter/la_composition_de_la_cli_iter.aspx

Sur toute une série de sujets (Hébergement des familles, Fraude sociale, situation de l'emploi, conditions de travail,...) nous avons des questions à poser.

La situation de ces travailleurs a déjà été exposée dans une série d'articles (La Marseillaise, L'Humanité, Politis, Mediapart, Agoravox,...) :

http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-testaniere/140613/le-dumping-social-nos-portes-3000-travailleurs-low-cost-attendus-sur-le-chantier-iter-entre-2

Ces questions, venez nombreux les poser avec le CRIP (Comité de Résistance et d'Initiative Populaire) :

1) Hébergement des familles
De 3000 à 4000 ouvriers "détachés" sont attendus sur le chantier ITER dès 2014.

- Quelle réponse prévu(e) (en terme d'hébergement, de scolarité, etc.) pour ceux qui viendront avec leur famille comme
dernièrement à Digne et à Château-Arnoux ?
- Pensez-vous possible humainement de loger ces familles dans des algécos ou des mobils-home ?
- Pour quelles raisons les préconisations de l'Établissement Public Foncier Régional (EPFR) de 2006, n'ont jamais été prises en compte ?

- Alors que la loi LOPSI 2 chasse des gens d’habitat dits précaires (comme les yourtes), pensez-vous que les entreprises qui emploient ces travailleurs pourront être condamnées pour car elles ne respectent pas les droits de la personne humaine ?

Le refus de la mise en oeuvre du label "grand chantier" entraine la mise en place de ce que l'on peut appeler des camps de travailleurs installés dans des campings, des stades...

- Qu'en est-il du respect de la situation de ces travailleurs précaires sur leurs lieux d'hébergement en terme de droit de la personne humaine : loisirs, culture, culte,... ?

2) Fraude sociale

Le CRIP a calculé que les 3000 travailleurs "détachés" sous contrat étranger représente(nt) un manque à gagner annuel d'environ 65 millions d'euros de cotisations sociales.


- Pouvez-vous dire si cet argent sera reversé aux financeurs publics et/ou à qui va profiter ce "détournement" des cotisations sociales ?

- Ne pensez-vous pas que cette somme devrait être réclamée par les caisses sociales auprès des entreprises ?

3) Emploi :
- Alors que l'emploi s'effondre dans le secteur du BTP, que 3000 ouvriers "détachés" sont attendus sur le chantier ITER en 2014, pourquoi ne
trouve-t-on pas une seule offre d'emploi proposée par ITER au Pôle Emploi de Manosque tandis que 4000 chômeurs y sont inscrits ?

- Pourquoi les Chefs d'entreprise du BTP, dont les carnets de commande sont plus que minces, risquent de licencier alors qu'un chantier pharaonique se met en place dans une régionn économiquement sinistrée ?

- Cette situation n'est-elle pas porteuse de tension et ne constitue -t-elle pas un risque majeur en ce qui concerne la sécurité et les troubles à l'ordre public ?

- Ne peut-on craindre que cela crée les conditions d'une explosion sociale ?

4) Contrôle social

Le Sénat et la commission européenne envisagent de renforcer la responsabilité sociale des entreprises employant des travailleurs
"détachés".

- Comment ces dispositions soutenues par la France seront elles appliquées sur le site d'ITER ?

- Alors que le Sénateur DOMEIZEL a posé une question au Ministre SAPIN le 15 mai 2013 (cf.Courrier joint) sur les conditions de travail et d'hébergement , comment se fait-il qu'à ce jour aucune réponse n'ait été apportée ?

- Est-ce ainsi que l'on traite les Elus de la République ?

- La convention pour la lutte contre le travail dissimulé signée entre l'URSSAF et ITER le 1er février 2013 reconnait des "privilèges et des
immunités" à l'organisation ITER et à l'agence F4E qui seront ainsi exonérés de tout contrôle tandis que les contrôles inopinés qui sont la
règle ne seront pas possibles (un délai de prévenance d'un mois étant signifié par l'URSSAF). (cf.texte de la convention ITER/URSSAFF joint)

- Comment une telle convention est-elle possible ?

- Ne serait-il pas préférable d'employer des ouvriers sous contrat de travail français sur la base du principe "A travail égal, salaire égal "  ?

Voilà un certain nombre de questions qu'avec le CRIP (Comité de Résistance et d'Initiative Populaire) nous poserons le

Mercredi 3 juillet 2013 à 18h à Vinon-sur-Verdon (Var)


Venez nombreux et partagez largement cette information autour de vous.

On ne lâche rien !

JPEG - 565.4 ko
Question de Claude DOMEIZEL au MINISTRE du TRAVAIL sur les travailleurs ITER 2013-05-15 http://www.agoravox.fr/IMG/jpg/Question_DOMEIZEL_a_MINISTRE_du_TRAVAIL_sur_travailleurs_ITER_2013-05-15-2.jpg
PDF - 2.4 Mo
Convention de Partenariat ITER URSSAF 2013


16 réactions


  • clostra 25 juin 2013 10:21

    De bonnes questions mais pas aussi simple d’y répondre sans doute.

    L’Allemagne citée en exemple de réussite économique emploie des travailleurs roumains à bas salaire.

    Par ailleurs, irions-nous, nous français, travailler sur des chantiers en Roumanie, avec le salaire qui va avec ?

    Des milliers de familles roms ont vécu pire que l’enfer en cet automne/hiver boueux et glacials, déportant femmes et enfants de bidonville en bidonville, de destruction en reconstruction en redestruction...

    L’algeco sur ses pilotis n’est pas un pis aller : c’est Byzance...pour ces populations prêtes à s’intégrer.

    Il paraît que les français n’aiment pas trop travailler sur les chantiers et que de nombreux postes ne sont pas pourvus.

    3000 travailleurs, c’est environ 9000 personnes « sorties d’affaire ».

     


    • foufouille foufouille 25 juin 2013 10:57

      toi, tu vas y aller bosser sous le smic
      tout en dormant dans ta voiture


    • subliminette subliminette 25 juin 2013 11:53

      Il paraît que les français n’aiment pas trop travailler sur les chantiers et que de nombreux postes ne sont pas pourvus

      Comme c’est pratique ce genre d’idée pour se justifier ! C’est de la faute aux Français, n’est-ce pas ? Tous des assistés !
      Relisez bien l’article : ITER n’a publié aucune offre d’emploi en France. Ben tiens imaginons que les 3 000 postes soient pourvus par des Français : aïe aïe aïe les dividendes des actionnaires !

      Ah eux au moins aiment l’Europe qui leur apporte/rapporte tant !


    • titi titi 25 juin 2013 18:45

      Si ITER avait publié 3000 offres d’emploi en France, ils n’auraient eu aucune réponse sérieuse.

      La tension est telle dans le BTP, que les boites qui ont des mecs qui tiennent la route font tout pour les garder. Y compris verser des primes de déplacement pour des déplacements qui n’ont pas eu lieu.
      Ne restent que les baltringues. Les mecs pas capables d’embaucher deux jours d’affilé à l’heure, et ceux qui ne savent pas par quel bout tenir la truelle.

       

      Mais l’éducation nationale va nous sortir cette année plein de jeunes au « niveau » DEUG spécialisés en rien du tout.

      Super !!!


    • foufouille foufouille 25 juin 2013 19:48

      sur que vu le salaire, vas y en avoir autant que dans les vignes, des sérieux
      un vigneron qui paye bien a aucun probleme a recrute, même pour bruler les sarments


    • titi titi 25 juin 2013 22:09

      @foufouille

      Dans les boites sérieuses de BTP, les salaires sont loin d’être mauvais.

      Pour une raison simple : il n’y a pas suffisamment de candidat sérieux.

      Et dire qu’il n’y a pas de candidat parce que les salaires sont mauvais c’est prendre le problème à l’envers : quand un débutant arrive d’on ne sait où, dont on ne connait rien, avant de lui filer un salaire on regarde déjà se qu’il vaut.

      Et vu la complexité des procédures de licenciement, vaut mieux ne pas se tromper.


    • foufouille foufouille 26 juin 2013 10:08

      @titi
      c’est faux. sinon le « polonais » serait bien payé. comme chez certains vignerons


    • titi titi 26 juin 2013 16:20

      @foufouille,

       

      Depuis quand n’avez vous pas mis les pied dans une boite de BTP ?

      Moi c’était il y a 15 jours. Et la semaine d’avant.


  • Alpo47 Alpo47 25 juin 2013 10:31

    Si l’on en croit les chiffres de ... je ne sais plus qui ... , il y aurait actuellement au moins 200.000 travailleurs étrangers en France, opérant sous contrat et conditions de leur pays d’origine. Surtout Pologne, Roumanie ...
    Par conséquent, c’est l’application de la très décriée -hélas sans aucun effet- directive Bolkeinstein. Tiens .... Chirac n’avait il pas promis ... ?

    Tromperie de l’europe, comme d’habitude.

    Et on peut évidemment se demander comment des ouvriers et salariés Français, donc aux conditions de la législation française, vont pouvoir trouver du travail, avec cette mise en concurrence d’une main d’oeuvre très bon marché. En fait, ils ne le peuvent pas et sont condamnés au chomage.

    Ainsi en va t-il de l’europe occidentale, soumise au moins disant social et à la paupérisation.

    Maintenant, rassurons nous. Les bénéfices pour les actionnaires et la mainmise des 0,001% sont consolidés. Ainsi va la construction européenne, farce ou tragédie humaine.


  • Cassiopée R 25 juin 2013 11:01

    L’économie à bas salaire, c’est le but rechercher.

    La masse salariale est vu comme une source de revenu qui sont ensuite redistribuer dans la bourse, ce qui augmente les gains de la masse salairiale.


    Les salaires bas vont acheter des bas prix dont la fabrication se situe à l’étranger à bas salaires et pas de droits sociaux, les classes populaires et moyennes (là c’est nouveau) sont obliger d’acheter à bas coût pendant que les classes les plus aisés peuvent consommer sans se mettre en danger économiquement.

    L’économie à bas salaire se situe sur la masse salariale avec une baisse constante des salaires pour faire plus de profits, ses gains financiers peuvent être important selon la taille de l’entreprise et l’argent récupérer suite à la circulation en bourse.


  • subliminette subliminette 25 juin 2013 11:48

    @ Testanière

    La convention ITER Urssaff a été signée en février 2013, dites-vous ? Donc sous le règne socialiste ? Incroyable....


  • pens4sy pensesy 25 juin 2013 12:18

    Surtout, il ne faut pas construire ITER.
    Avec ou sans émigrés.
    C’est de la démence.


  • Mr Dupont 25 juin 2013 13:13

    On aurait aperçu Mr Montebourg au volant de sa Zoé du coté de La Souterraine( Creuse)

    Si quelqu’un pouvait le prévenir qu’il a du redressement à faire ce serait une bonne chose

    On me chuchote à l’oreillette qu’il serait en panne sèche n’ayant pas trouvé de station pour recharger sa voiture

    A quoi tient le destin de la France ?

    Au manque d’une prise de courant dans la Creuse

    L’effet papillon national en quelque sorte


  • ecolittoral ecolittoral 29 juin 2013 14:19

    Il faut redescendre sur (i) terre. Nos épaves nucléaires (neuves ou anciennes) donnent des résultats surprenants. Les prochains attendus ne sont pas ceux qu’on croit !

    Quelques joyeusetés à imaginer pour le jour ou ça arrivera. 
    Pour ça, je me contente de copié/collé quelques phrases de l’article :
    « La situation de ces travailleurs... exposés... »
    « Quelle réponse prévu(e) (en terme d’hébergement, de scolarité, etc.) pour ceux qui viendront avec leur famille. »
    « pensez-vous que les entreprises qui emploient ces travailleurs pourront être condamnées car elles ne respectent pas les droits de la personne humaine ? »
    « Ne pensez-vous pas que cette somme devrait être réclamée par les caisses sociales auprès des entreprises ? »
    « ...exonérés de tout contrôle tandis que les contrôles inopinés qui sont la
    règle ne seront pas possibles. »
    Situations déjà vécues (et toujours d’actualité) à Tchernobyl et au Japon.
    Quand je pense que l’auteur de cet articles et ses acolytes se permettent de parler de respect et de droit humain....

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