samedi 26 juillet 2008 - par Marsupilami

A Vichy, il va y avoir de l’eau dans le gaz...

Il y a 2000 ans, cette ville n’existait pas. Au bord de l’Allier ne s’étendait qu’une vallée alluviale de plaine non loin de la montagne bourbonnaise. Puis, suite à la découverte des propriétés thérapeutiques de ses eaux de source, une bourgade y a été bâtie, et des thermes et même des églises et des couvents y ont été édifiés au fil des siècles, à mesure que ses eaux passaient du thérapeutique au miraculeux. Rois, princes et empereurs sont venus y faire soigner leurs abus d’alcools et de bonne chère ; mais c’est la marquise de Sévigné qui a le plus concouru à sa reconnaissance mondaine en relatant, dans sa correspondance, comment elle avait été guérie d’une paralysie des mains grâce à cette eau bicarbonée sodique naturellement gazeuse, riche en calcium, en sulfates et en oligo-éléments (fluor entre autres). Depuis, les célébrités des arts, de l’aristocratie, de la politique et de la science n’ont cessé de fréquenter les luxueux hôtels particuliers, palaces, casinos, théâtres et centres de cure de Vichy. Quel rapport avec Brice Hortefeux, Ministre de l’immigration , de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement, en train de brandir un passeport ? Patience, on y arrive…

Téléphone : le début des malheurs de Vichy

Au début du XXe siècle, Vichy accueillait environ 40 000 curistes et jet-setters (sauf qu’à l’époque il n’y avait pas de jets), et près de 100 000 au moment de l’éclatement de la IIe Guerre Mondiale, à la suite de laquelle son développement économique et son statut de capitale estivale de la musique classique et de l’opéra furent durement remis en question.

La ville thermale eut l’occasion de se refaire une… santé en septembre 1935, en accueillant le prestigieux congrès international des compositeurs, présidé par Richard Strauss, regroupant 17 pays, qui a donne lieu à des spectacles exceptionnels au Grand Casino qui avait été construit en 1900. Malheureusement, un mois plus tard, Vichy voyait aussi l’inauguration de son nouvel Hôtel des Postes, équipé d’un central téléphonique dernier cri permettant de joindre le monde entier. Il n’en existait qu’un autre capable de telles prouesses : celui de Paris. Dès lors, bien avant que n’éclate la IIe Guerre Mondiale, le triste sort métonymique de Vichy était scellé, même si les pauvres Vichyssois ne savaient pas encore que pendant de longues décennies ils seraient tristement confondus avec les Vichystes.

La suite, on la connaît : suite à l’armistice franco-allemand du 22 juin 1940, le gouvernement français s’installe à Vichy, non seulement à cause de son central téléphonique ultramoderne en zone libre, mais aussi en raison de son énorme capacité hôtelière (la deuxième du pays) et de sa proximité ferroviaire avec Paris. Sur 649 parlementaires qui rejoignent la ville thermale pour la réunion des Chambres, seuls 80 s’opposeront à l’abolition du régime républicain et à la prise de pouvoir du régime pétainiste tandis que, telluriquement indifférentes à ces soubresauts de surface de l’Histoire, les eaux de source, nées de l’alchimie condensatoire des vapeurs volcaniques, continuaient de remonter depuis les profondeurs de la Terre par de multiples fissures, profitant de leurs pérégrinations pour se charger des sels minéraux contenus dans les roches sédimentaires et de gaz carbonique.

Le sinistre grand opéra vichyste

La collaboration du nouveau régime de Révolution Nationale avec les nazis est totale. Le 3 octobre 1940 voit l’adoption du statut des Juifs en conseil des ministres, sans même que les Allemands en aient fait la demande. Peu de temps après commencent les grandes rafles qui allaient conduire des dizaines de milliers de Juifs, de franc-maçons et de résistants français ou venus d’autres pays d’Europe vers les camps de concentration et d’extermination d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne.

Depuis, le nom “Vichy” est lesté d’une sale image dans la mémoire collective française. Certes, Vichy, c’est aussi ces charmants tissus à carreaux roses ou bleus que Brigitte Bardot a rendus célèbres, les eaux minérales, les pastilles, les crèmes de beauté diverses, les thermes… mais on ne peut s’empêcher de penser aussi et surtout à Pétain, à ses sbires collabos et à sa criminelle politique discriminatoire envers tous ceux qui étaient considérés comme “étrangers” à la Terre Française Sacralisée. Autant dire qu’en un tel lieu chargé d’Histoire tragique et assassine, on n’a pas le droit de jouer légèrement avec les symboles. C’est pourtant ce que l’actuel gouvernement a décidé de faire.

“Une faute de goût”

En effet, Nicolas Sarkozy a choisi la ville de Vichy pour organiser, les 3 et 4 novembre 2008, donc pendant la présidence française de l’Union européenne, une conférence internationale consacrée à l’intégration des immigrés et au droit d’asile. Cet événement, qui se déroulera en même temps que l’élection présidentielle étasunienne, a une portée symbolique considérable : en effet, ce sera la première fois depuis la IIe Guerre Mondiale qu’une rencontre entre hommes d’Etat se produira dans cette ville dont le nom est toujours étroitement associé à celui de la collaboration avec les nazis. Bizarrement, c’est un événement dont les médias français parlent très peu.

Qu’on ne se méprenne pas sur mes intentions : si j’ai voté contre Nicolas Sarkozy aux dernières élections présidentielles française et si j’abhorre le régime qu’il a mis en place, je ne les confonds nullement avec le pétainisme. Ni Sarkozy, ni Hortefeux ne sont fascistes, racistes, antisémites en dépit de la politique anti-immigration plutôt musclée qu’ils ont mis en place et dont le caractère souvent aveugle, arbitraire et sans nuances peut et doit être critiqué. Les immigrés illégaux ne sont pas exterminés, mais expulsés dans leurs pays d’origine non en raison de leurs caractéristiques ethniques ou religieuses, mais parce qu’ils sont entrés illégalement sur le territoire national, c’est tout - et ça qui fait une sacrée différence avec le régime de Vichy. On ne saurait confondre, à moins d’être d’une extrême mauvaise foi et d’avoir d’énormes lacunes en Histoire, la droite bling-bling autoritaire, libéralo-dirigiste qui est l’essence du Sarkozysme, avec le fascisme et/ou le pétainisme, n’en déplaise à une ultra-gauche prompte aux analogies douteuses et caricatures trompeuses.

N’empêche... Choisir Vichy pour organiser une conférence internationale sur un tel sujet est soit une provocation (peu probable, quoique...) soit une lourde erreur symbolique dont l’omniprésident metteur-de-pieds-dans-le-plat est somme toute coutumier (rappelez-vous entre autre l’affaire Guy Môquet, le choix du plateau des Glières en guise de Solutré sarkozyen ou la mémoire d’enfant de la Shoah que chaque écolier devait se trimballer... toutes erreurs symboliques qui se sont dégonflées puis ont disparu de la scène médiatique !).

Ce n’est d’ailleurs pas l’opposition à l’actuel pouvoir qui a la première réagi à cet impair. C’est Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’emploi, ministre de la République et Auvergnat (comme Brice Hortefeux) qui est monté au front en estimant qu’il “serait considéré comme une faute de goût” de choisir la ville de Vichy pour organiser une telle conférence. C’est le moins qu’on puisse dire. Pour réhabiliter le nom de Vichy dans l’Histoire, on aurait pu choisir un autre thème : par exemple celui de l’Union Pour la Méditerranée. Mais de fâcheux ex-colonisés n’en n’auraient-ils pas profité pour faire un parallèle entre accords d’Evian et accords de Vichy ? Volvic serait plus neutre. En plus c’est mon eau minérale préférée. Mais le village est trop petit pour accueillir une telle conférence... Dures histoires d’eaux !

“Personne ne reproche aux Berlinois d’aujourd’hui la politique de Hitler”

Qu’en pensent les habitants de Vichy ? Eh bien, ils sont plutôt favorables à cette conférence. Les Vichyssois en ont marre d’être confondus avec les Vichystes. Marre d’être ostracisés à cause d’un accident de l’Histoire dont ils ne portent aucune culpabilité et dont ils ne sont pas responsables, surtout lorsqu’ils appartiennent à des générations qui n’ont pas connu la IIe Guerre Mondiale. Si le 2e central téléphonique ultramoderne avait été installé à Lyon plutôt qu’à Vichy, ce serait Lyon qui porterait ce poids d’infâmie symbolique injustifié. Mais voilà. C’est à Vichy que ça c’est passé... et d’ailleurs, Vichy a eu ses Résistants, et ses centaines de juifs déportés.

L’actuel maire de Vichy lui-même, Claude Malhuret (UMP), refuse de condamner cette initiative gouvernementale, dont il espère - peut-être naïvement, tant les symboles sont souvent plus têtus que les faits - qu’elle mettra un point final au combat mené par Vichy pour qu’on cesse enfin, plus d’un demi siècle plus tard, d’associer son nom à celui de la collaboration avec le nazisme : “L’association du nom de notre ville à toute une période de l’occupation nazie est une injustice contre laquelle nous nous battons depuis des années, affirme-t-il. Les habitants de Vichy n’ont jamais réclamé ce régime. C’est le régime qui a choisi Vichy parce que c’était la capitale des vacances d’été pour les personnalités riches et célèbres, avec beaucoup de chambres d’hôtel, et l’unique standard téléphonique international en dehors de Paris. Personne ne reproche aux Berlinois d’aujourd’hui la politique de Hitler.”

“Il y a une absence, un silence qui en fait une ville peuplée de fantômes”

Le Réseau Education Sans Frontières (RESF), qui fait soutient les familles d’immigrés clandestins et s’oppose à leurs expulsion, n’est évidemment pas de cet avis. L’un de ses porte-parole a ainsi déclaré qu’“On ne peut pas reprocher à la ville de Vichy son désir de réhabiliter son site de cures thermales. Mais faut-il vraiment que cela commence par une conférence sur la politique d’hostilité vis-à-vis des étrangers que M. Hortefeux propose à l’Europe ?”. Là, RESF exagère : il ne s’agit pas d’“hostilité vis-à-vis des étrangers”, mais de la mise sur pied d’une indispensable et rigoureuse politique de régulation des flux migratoires au sein de l’espace européen. Pour autant, RESF pointe bien l’aveuglement symbolique du choix d’une telle ville pour traiter d’un tel problème. Le risque est fort que cette conférence soit troublée par des manifestations humanistes plus ou moins manipulées par l’ultra-gauche, et que Vichy se retrouve à nouveau confrontée à un passé dont elle voudrait tant se défaire. Rendez-vous les 3 et 4 novembre prochains...

Pour le réalisateur vichyssois Bertrand de Solliers, qui a tourné L’Année dernière à Vichy, reportage sur les Vichyssois qui ont vécu l’époque du Vichysme, il semble difficile de tourner la page : “Il y a une absence, un silence qui en fait une ville peuplée de fantômes”. Il est pourtant né en 1958... Mais au cours de ce tournage, il a pu enregistrer les paroles d’un ancien Résistant né à Vichy, qui pense qu’il est certes “important de conserver la mémoire des anciens”, mais qui se dit “heureux qu’une grande conférence ici nous permette de reconquérir Vichy et le nom de notre ville, de nous débarrasser une fois pour toutes du tabou.”

De toute façon, pendant cette conférence, telluriquement indifférentes à ces soubresauts de surface de l’Histoire ancienne, les eaux de source, nées de l’alchimie condensatoire des vapeurs volcaniques, continueront de remonter depuis les profondeurs de la Terre par de multiples fissures, profitant de leurs pérégrinations pour se charger des sels minéraux contenus dans les roches sédimentaires et de gaz carbonique.

***

NDLR : Le 27 juin 2008, au Cendre (près de Clermont Ferrand), Brice Hortefeux est revenu sur ses motivations de choisir Vichy pour les journées européennes de l’intégration. Il a notamment déclaré en avoir "ras le bol de cette histoire du passé" de Vichy.



Crédit vidéo : Jean-Noël Delorme


139 réactions


    • claude claude 27 juillet 2008 22:59
      • que quelques grandes fortunes vichyssoises actuelles soient celles de profiteurs de guerre, si ce n’est de Collabos purs et simples.
      ce ne sont pas les vichyssois qui se sont enrichis, mais les membres du gouvernement laval. vichy etait une ville admistrative. et le marché noir n’y était pas plus important que partout ailleurs. et il y avait peu de biens juifs à spolier.

      pagesperso-orange.fr/carteret/Histoire%20Vichy.htm
      • " (...)Le choix de Vichy est surtout dû à ses capacités hôtelières (14.000 chambres) et à son Hôtel des postes tout neuf de 1935 (centrale téléphonique ultra moderne). L’absence de population ouvrière et la proximité de Châteldon (20 km) où réside Pierre Laval, propriétaire du château et des sources depuis 1932, sont des explications supplémentaires souvent invoquées. Enfin l’existence du Casino de 1.500 places et le nœud ferroviaire de Saint-Germain au centre de la France ont beaucoup joué sur le moment où Laval voulait faire venir et réunir les parlementaires (alors aux 4 coins du pays) pour modifier le régime.

        Pensant n’y faire qu’une courte halte, Pétain accepte Vichy au lieu de Lyon en zone libre, à cause de son animosité personnelle envers son maire, Edouard Herriot.

        Les vichyssois ont donc subi l’installation de l’Etat français sur leur commune, sans rien avoir demandé, du fait de considérations purement logistiques ! Le magnifique parc hôtelier est rendu complètement saccagé en 1945 après 4 années d’occupation des ministères et des ambassades.(...)

      la richesse de vichy s’est faite à partir du XIX° siècle quand celle-ci est devenue une ville de villiégiature fréquentée par napoléon III, ce jusqu’à la fin des années 30. après l’interruption de la guerre, vichy est redevenue une ville d’eau sélect et haut de gamme...

    • rocla (haddock) rocla (haddock) 28 juillet 2008 08:49

      ce fil aura permis d’ inventer le comble de l’ ostracisme  :


      le racisme envers une ville d’ eaux s’ appelle l’ ostracisme ....


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 juillet 2008 12:02

    On a sur ce site un très grand résistant , à l’ heure je vous cause il élève des dindons .

    Il glougloute un peu , se dandine , les gens disent de lui qu’ il se galine assez pour son âge . De sa basse-cour il essaie de fréquenter les écrivains , mais son inutile combat l’ emmène vers de chimériques machines qu’ il essaie de faire voler . Il est colère parce qu’il arrive pas à décoller . Il a pourtant réussi à faire flotter un sous-marin dans une bouteille d’ eau de Vichy .



    Rocla ( Haddock ) dont l’ arrière ancêtre a combattu vers Saint Gétorisque au péril de sa vie .


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 12:15

      Hi, Captain

      Pour vos problèmes hépatiques, la meilleures des sources :
       

      Un nom pareil, ça ne s’invente pas.... mais la marque fut déposée bien avant l’arrivée du Maréchal à l’Hotel du Parc..

      gAZi bORAt

    • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 juillet 2008 12:24

      A l’ eau Gazi  ?


      Tout simplement géniales ces photos anciennes des murs peints . Une mine pour les comme nous , un peu nostagiques du passé ( sans jeu de maux )


      J’ ai cliqué sur suivant dans ce site desmurspeints , il y en a de super .


      A l’ eau Gazi  ? pourquoi tu tousses ?


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 12:25

      Apparemment, Vichy a actuellement la cote.

      Un indicateur sûr : la cote des boutons d’uniformes..

      http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://histoire-collection.com/images/bouton%2520FR%2520POLICE%2520VICHY%25202.jpg&imgrefurl=http://www.histoire-collection.com/catalog_300.html&h=133&w=134&sz=7&hl=fr&start=15&um=1&tbnid=BfIt0l5l0qyl6M :&tbnh=91&tbnw=92&prev=/images%3Fq%3Dvichy-etat%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN

      On peut y voir que le "Police, Etat Français-Vichy" en aluminium, se négocie 15 euros l’unité !

      Quant au modèle "Garde personnelle du Maréchal", inutile de compter en acquérir, ils ne sont même pas en vente !

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 12:31

      Hi, Cap’tain !

      Il existe d’autres sites tout aussi fabuleux de recueil de clichés des derniers murs peints, dont l’un réalisé par un Anglais incroyablement productif..

      Je me souviens d’un magnifique et gigantesque "Courvoisier" dans le port de Cherbourg, avec la sihouette de l’Empereur et le slogan :

      • "The Brandy of Napoleon"

      gAZi bORAt

    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 15:09

      Je viens de me faire sauvagement "moinsser" sur mes deux derniers commentaires sur les murs peints, cela m’incite à continuer sur le sujet, le trafic internet étant fluide cet après midi, je peux donc me laisser aller..

      @ MARSUPILAMI
      @RENEVE

      J’ai vu longtemps à Dijon de magnifiques murs peints.

      • "Van Houten" : place Grangier
      • "Mandarin-apéritif" autour des Halles
      • "Crême Eclipse" autour des Halles (le plus beau)
      • "Byrrh-Vin tonique" sur un immeuble isolé, à côté du "foyer des jeunes travailleurs" et dont la vue annonçait l’arrivée en gare de Dijon-ville, lorsque l’on venait du Sud..
      Existent-ils encore ?

      Plus en rapport avec notre sujet : Longtemps aussi a subsisté, sur le mur d’un hôtel particulier de la rue Jeannin, un graffiti :
      • "Vive Bucard !" à la gloire d’un leader de parti fasciste...
      Et pour revenir à Philippe Pétain et Nicolas Sarkozy : les deux personnages ont en commun un indéniable côté "faux-cul".

      Nicolas Sarkozy, qui sans complexe fait voisiner compassion envers le peuple et affichage "jet set". Appel à l’effort et aux valeurs d’austérité et ostentation "bling-bling". Visite au Pape et divorces à répétition..

      Le Maréchal, dans ce genre, n’était pas mal non plus. Notamment au niveau de la morale "Travail Famille Patrie" et surtout sur cette question de la famille. Son régime fut, comme on le sait, extrèmement moraliste.

      Son commissariat à la Famille( dont firent partie Alexis Carrel et une certaine Françoise Dolto si chère à Christine Bouttin) édita une affiche représentant une élégante du plus pur style "Années folles", avec la légende :
      • "La femme coquette et sans enfants n’a pas sa place dans la société, c’est une INUTILE !"
      Sa réforme sur le divorce rendait dans les faits celui-ci inaccessible.. sauf à attendre au moins six ans de procédures... La propagande officielle (v + haut L’Oeil de Vichy, documentaire de Chabrol) était doloriste jusqu’à la nausée et n’était que fustigation de "L’Esprit de jouissance" opposé à "l’esprit de sacrifice".

      Un peu comme un Nicolas Sarkozy fustigeant "l’héritage de 68" tout en démontrant, par l’affichage de sa vie personnelle, qu’il met en pratique le célèbre :
      •  "Jouissons sans entrave"
      Philippe Pétain, lui aussi, assumait sans soucis particuliers les contradictions entre sa morale officielle et sa vie privée. De Gaulle, qui en fut proche dans ses jeunes années dit de lui en 1941 :
      • "La famille... Pfff.... C’est un vieux libertin !"
      Curieusement, De Gaulle correspondait plus à l’image que le maréchal essayait de construire pour lui-même :
      • Officier issu de famille maurassienne, bon pêre de famille, bon époux, nourri de Barrès...
      Bon pêre de famille ? On lui prête un bon nombre d’enfants illégitimes... Philippe Omer Petain ne se maria que fort tard, religieusement. La date fait objet de controverse :Mars 1941 ou janvier 1943 ?

      L’Eglise de France est plutôt pudique sur cette question. Celle-ci était d’importance : mariée civilement juste avant la guerre avec une divorcée, il n’aurait pu, en cas de décès être inhumé religieusement. Plutôt gênant.

      Le précédant mariage de la Maréchale fit donc l’objet d’une procédure tout ce qu’il y a de plus catholique d’annulation et la cérémonie de l’union se déroula "dans la plus stricte intimité.

      Le reste n’est que bruit de couloirs. De dactylos pourchassées dans l’Hotel du Parc...

      Arno Breker, le célèbre sculpteur officiel du Troisième Reich, voulut, par véritable francophilie, faire don au maréchal d’un de ces athlètes monumentaux qu’il produisait à la chaine.

      Le Maréchal répondit, en le remerciant, à cet ancien élève de Mayol :
      • "J’aurais préféré une grâce antique"
      Grâce à quoi la ville de Vichy a évité un monument des plus encombrant. Dans tous les sens du terme.. car, lorsqu’en 1941 fut organisée une exposition de l’oeuvre de ce Michel ange rhénan, Sacha Guitry fit la réflexion suivante :
      • "Encore heureux qu’ils ne sont pas en érection, on ne pourrait plus circuler !"
      Pour ceux que ce genre de fantaisies intéressent, un excellent ouvrage vient de paraitre :
      gAZi bORAt



    • Marsupilami Marsupilami 27 juillet 2008 15:32

       @ Gazi Borat

      Ces murs peints ont disparu. Dijon est une ville bourgeoise et propre sur elle ! Mais il y en a de nouveaux, à regarder ici. Lire aussi ce texte sur la Résistance et la Collaboration en Bourgogne.


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 16:10

      @ MARSUPILAMI

      Au secours !

      Où donc est passé le buste de Garibaldi ? Je ne le vois pas sur cette photo du mur à dominante rouge...

      Les enfants et petits-enfants des volontaires garibaldiens qui sauvèrent Dijon en 1871 venaient chaque année y déposer une berge.. Où vont-ils aller maintenant ?

      gAZi bORAt


    • Marsupilami Marsupilami 27 juillet 2008 16:15

       @ Gazi Borat

      Le buste de Garibaldi est toujours à sa place mais sur la photo il est masqué par le feuillage de l’arbre de droite.


    • Marsupilami Marsupilami 27 juillet 2008 16:41

       @ Gazi Borat

      J’ai retrouvé une photo du buste de Garibalti devant son mur peint en trompe-l’œil sur cet excellent site.


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 16:42

      @ Marsupilami

      Merci pour le lien sur la résistance en Côte d’Or...

      J’ai visité le site de Lantilly avec mon pêre quand j’étais môme... Il m’avais montré un endroit en me disant que l’herbe était plus verte à cet emplacement (c’était visible) parce que quelqu’un avait été enterré là...

      Lors du grand quadrillage, il échappa à l’encerclement et se réfugia, avec trois autres collègues, dans un maquis ... FTP (il était FFI) des Laumes (la région d’Alesia, quel mythe !) où il resta quelque temps.

      Il rejoignit peu avant la Libération de Dijon le maquis FFI d’Is sur Tille qui lui, était remarquablement équipé et auquel avait été affectés des instructeurs SAS.

      Comme tous les anciens combattants, il garda jusqu’à sa mort des liens avec ses anciens camarades. Les Ftp étaient pour beaucoups de véritables "stals" mais quand j’étais mômes, c’était ceux que je trouvais les plus "marrants".

      L’histoire de la répression du maquis de Lantilly est effroyable : des types avaient été cloués aux arbres.. Avaient participé à la répression des auxiliaires russes, qui combattaient dans les bois à cheval et qui étaient casernés à Plombières. La population les craignaient particulièrement et les familles interdisaient aux jeunes filles de s’approcher de l’espèce de no man’s lansd qui s’étendait là à l’époque et où se trouve maintenant le Lac Kir..

      La résistance en Côte d’Or a été particulièrement active, c’est la raison pour laquelle je suis toujours étonné que, contrairement à d’autres régions plus calmes, l’épuration n’ait pas été (hormis l’affaire du commissaire Marsac) des plus violentes..

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 16:59

      A propos de "Vichy" et de Nicolas Sarkozy.

      In : "Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France", contribution de Jean Marie Guillon à l’article "Vichy", page 190. Editions AGONE.

      Citation :

      Nicolas Sarkozy a eu raiuson de répeter tout au long de sa campagne que tous les Français n’ont pas été pétainistes et que l’on a abusé de la France "de" Vichy. Il est vrai que la France se trouvait avant tout "sous" l’occupant (le vrai maître) et "sosus" Vichy, et, de plus nettement "contre" les deux. Il est aussi vrai que, depuis le retour de Laval en avril 1942, la légitimité du régime était si faible que le pétainisme entra dans une crise dont il ne se relèvrea pas et dont témoignèrent les protestations épiscopales contre les rafles de Juifs étrangers.

      Les spectaculaires manifestations antivychiste du 14 juillet 1942 en zone sud furent un signe de ce rejet que bien d’autres signes confirment.

      Si Nicolas Sarkozy insiste sur la responsabilité de Vichy dans la livraison de Juifs aux Nazis, c’est pour mieux condamner la repentance à laquelle s’est livrée Jacques Chirac en 1995 en reconnaissant celle de la France dans ce crime. La ligne Sarkozy renoue avec la position gaullienne (et mitterrandienne) qui s’y refusait. Mais, en répétant que la France n’était pas responsable du génocide (ce qui est vrai), il exonère à bon compte de leur responsabilité tous ceux qui en ont été les complices et qui n’étaient, ni des agents de la Gestapo, ni des miliciens (la police de Vichy est cependant condamnée une fois, à Caen, le 09 mars 2007)

      A force de marteler que la France n’était pas pétainiste, Nicolas Sarkozy donne l’impression de vouloir escamoter l’Etat Français, comme si cet épisode gênait, et de revenir à un Vichy qui n’aurait été qu’une parenthèse dans l’histoire "glorieuse" du pays, soit une version de l’Histoireque les recherches ont depuis longtemps rendue obsolète.

      Fin de citation.

      gAZi bORAt


  • morice morice 27 juillet 2008 12:07

     par Marsupilami (IP:xxx.x6.141.16) le 26 juillet 2008 à 18H34 

     
     @ Bulgroz 

    Tu m’as insulté et je t’ai rendu la pareille au centuple... pour me marrer. Jamais des gens comme Snoopy, Piffard ou Cambronne ne m’ont insulté, jamais je ne les ai insultés et j’entretiens d’excellents rapports avec eux bien que n’étant pas de leur bord politique. Sois courtois et il se passera la même chose entre nous. Mais j’ai fort l’impression que tu es incapable de dialoguer avec des gens qui ne partagent pas tes opinions.

    ah, vous avez le droit, VOUS, de répondre pareil....

    • Marsupilami Marsupilami 27 juillet 2008 14:31

       @ Morice

      Quel est le rapport entre ton commentaire et le sujet de cet article ? Il n’y en a aucun. Non seulement tu trolles tes propres fils de discussion, mais en plus il faut que tu trolles ceux des autres. Incorrigible.


  • JPL 27 juillet 2008 13:11

    à l’auteur

    Parce que j’en ai assez de voir MM Wauquiez et Hortefeux se présenter comme auvergnats ce qu’ils ne sont pas :

    M Wauquiez est né à Lyon, il a passé son enfance à Paris ou il a fait toutes ses études.
    C’est plus tard en tant qu’énarque proche du pouvori qu’il a été parachuté et élu en Auvergne. Hormis ce passé récent en Auvergne qui implique un pied à terre au Puy, il a toujours habité à Paris hormis un séjour en Egypte en tant que diplomate débutant.

    M Hortefeux est né à Neuilly où son père était banquier. Il y a grandi (et c’est ainsi qu’il est devenu un ami intime de M Sarkozy, qui lui aussi a grandi à Neuilly). Après le secondaire à Neuily il a fait ses études à Paris. Il a toujours habité en région parisienne.


    • Marsupilami Marsupilami 27 juillet 2008 14:29

       @ JPL

      Merci pour ces précisions mais...

      Laurent Wauquiez est bien né à Lyon, mais ses attaches familiales se trouvent en Auvergne ; Brice Hortefeux est bien né à Neuilly, mais par sa mère il a des attaches familiales auvergnates. Moi-même je ne suis pas né en France et n’y ai pas vécu pendant la plupart de mon enfance et de mon adolescence, mais mes attaches familiales sont bourguignonnes, je vis en Bourgogne et ça ne me dérange pas si on dit de moi que je suis Bourguignon, même si je ne fais pas partie de "ces imbéciles heureux qui sont nés quelque part"... Bref on peut se sentir ou non appartenir à une région sans y être né.



    • JPL 27 juillet 2008 14:38

      à l’auteur

      je conçois bien qu’ils y ont des racines familiales et - au-delà - je conçois très bien que quelqu’un qui n’est pas né en Auvergne (ou ailleurs) et qui n’y a pas d’attaches familiales (mais par exemple d’un autre pays) mais qui y vit depuis des années puisse se déclarer auvergnat (ce que je ne peux faire à ce titre bien qu’y étant né etc. parce que vivant actuellement à Paris).

      En revanche que ces politiciens qui sont nés ailleurs, ont toujours vécu ailleurs et continuent de vivre à Paris (quand on est politicien et ministre on vit à Paris pour l’essentiel de son temps, il ne faut pas raconter d’histoire) et sont des bourgeois parisiens, s’affichent auvergnats pour se donner un air peuple et terroir et se faire élire ici ou là, là ça finit par m’agacer.

      Je sais bien qu’on en trouve dans tous les partis (des Lang qui va de circonscription en circonscription, etc.) mais ces deux faux-culs là me gonflent.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 juillet 2008 14:59

    Dans son livre : Pour en finir avec Vichy 2. Les racines du mal Henri Amouroux retrace les liens qui unissent et ensuite séparent les 2 hommes.

    La première rencontre de Pétain et De Gaulle date de 1912. Le jeune sous-lieutenant est invité chez le colonel Halna du Frenay. Pétain commandant du 33ème RI s’y trouvait. Apparemment, les 2 hommes "fraternisent" si l’on peut dire sachant qu’il s’agit d’un très jeune officier et d’un vieux officier presque en bout de carrière. A sa sortie de Saint Cyr, De Gaulle qui aurait pu choisir une place plus convoitée, demande à rejoindre le 33ème RI et y est affecté. Pétain va être une espèce de parrain qui va superviser la montée en puissance de De Gaulle. C’est lui qui le fait entrer à l’école de guerre en 1927. Pour un jeune capitaine, l’appui du "vainqueur de Verdun" est un appui de poids.

    Mais, pendant quelques temps, en 1925, le capitaine De Gaulle rédige, à la demande du maréchal un livre qui étudie l’évolution de l’armée française depuis l’époque de la Révolution, jusqu’en 1918. Livre qui devait s’appeller : le soldat. Mais, qui ensuite doit présenter les idées de modernisations de Pétain. Ces idées sont de développer la mécanisation. De Gaulle met beaucoup de lui dans ce travail. Pour de Gaulle, il s’agit d’un livre de De Gaulle qui va être préfacé par Pétain. Il semblerait que Pétain considère que c’est son livre, ses idées, mises en formes par de Gaulle. De là nait un différent qui va durer jusqu’en 1938. En 1938, De Gaulle fait paraitre : "La France et son armée" qui reprend de nombreux passages du soldat.

    De 1925 à 1938, il existe une corrspondance entre ces 2 hommes ou chacun défend son pôint de vue et qui d’amis assez proches vont devenir des ennemis.

    de le Ouaibe ...


    • Gazi BORAT 27 juillet 2008 15:16

      @ Haddock

      C’est véridique, les deux hommes se sont cotoyés de très près et ont effectivement correspondu.
      Curieusement, De Gaulle correspondait plus au profil "Officier de droite traditionnel" que Philippe Pétain.. y compris sur le plan de la morale (v. commentaire + haut) Ce qui ne l’empêcha pas de participer à un gouvernement comprenant des ministres communistes..

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 28 juillet 2008 07:35

      @ Le Furtif

      La critique de Rivette sur le film de Pontecorvo aurait pu sommeiller dans les archives de l’histoire du cinéma.... mais le film de Schindler a radicalement changé la donne.

      J’ai vu les deux et préfère nettement celui de Pontecorvo a tout point de vue. Alors que Rivette ne reproche qu’un travelling au film "Kapo" et que sa morale intransigeante suscita l’unanimité en son temps, le film de Spielberg ne vit s’élever aucune critique aussi radicale... alors qu’ils n’est qu’une suite de travelling "abjects" selon les critères rivettiens...

      Regardez Kapo et faites-vous votre propre jugement..

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 28 juillet 2008 17:55

      @ Le Furtif

      Je n’ai malheureusement pas vu le "rendez-vous de la mort joyeuse" mais je garde un très bon souvenir du suivant qu’il réalisa : "La femme aux bottes rouges". Excellent, mais à mon sens trop marqué encore de l’esthétisme de Juan Bunuel...

      Pour en revenir (j’y tiens ! ) à cet "ignoble" travelling de Kapo, cette critique a eu un effet considérable car je connais nombre de gens qui ne sont pas allés voir le film de Pontecorvo à cause d’elle.

      Serge Daney, qui connut une certaine notoriété comme critique de Libé, reconnut avoir reçu la vocation de la critique cinématographique en lisant la critique de Rivette. Dans une de ses dernières interviews il avouait n’avoir toujours vu pas vu le film...

      Je n’ai malheureusment pas la réponse à votre question, votre quête restera encore pour longtemps inassouvie.. Mais l’important, n’est-ce pas de chercher plus que de trouver ?

      Lorsque l’on trouve, on est trop souvent déçu...

      gAZi bORAt


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 juillet 2008 15:29

    Gazi ,

    Je l’ ai lu tout ça ,

    Très souvent les meilleurs amis deviennent les meilleurs ennemis .

    Perso je conclue ceci , c ’est que finalement De Gaulle , sans Hitler on n’ en aurait peut-être pas entendu parler , et Pétain si en 1914 avait eu 84 ans ( âge qu’ il avait en 1940 ) l’ histoire serait sans doute celle qu’ on connait ..

    A quoi ça tient tout ça ?

    Doit y avoir une fatalité quelque part .

    On pourrait imaginer un De Gaulle né en 1856 et Pétain en 1890 ....


  • alberto alberto 27 juillet 2008 21:51

    @ Marsu, Gazi, Cambronne, Furtif and C°...

    Je suis en train de lire un bouquin dont je n’ai pas encore fini la lecture, mais qui de mon point de vue, vaut le détour :" Le choix de la défaite" par Lacoix-Riz chez Armand Colin : avis aux amateurs d’Histoire !

    Mais certains l’ont peut-être dajà lu : ça remet en cause pas mal de trucs dont les anciens qui ont vécu cette période se doutaient confusément, dont mon père (94 ans aux prunes) qui saute de joie en lisant ce bouquin :"qu’est ce que je te disais, je savais bien qu’on étaient trahis de tous les côtés !"

    ... !

    Bonne lecture, et bien à vous.


    • Gazi BORAT 28 juillet 2008 07:22

      @ alberto

      Je ne l’ai malheureusement pas lu mais j’avais beaucoup apprécié son autre ouvrage sur l’attitude du patronat français durant l’occupation.

      Il y apparait que ce que nous jugeons en termes de trahison s’appelle dans d’autre système de morale : nécessaire adaptation de la stratégie de l’entreprise aux changements de contextes socio-politiques. Le seul péché capital, en ces milieux, est de faire perdre de l’argent aux actionnaires.

      Je suis assez d’accord avec le propos général d’Annie Lacroix Riz. Le patronat français espérait beaucoup du fascisme pour liquider les acquis des grêves de 1936 et de celles qui suivirent. De plus, le réarmement allemand fut une aubaine pour beaucoup d’entreprises françaises qui utilisèrent toutes les ficelles possibles pour tirer leur part du gâteau en contournant les interdictions mises en place par le gouvernement français.

      Le pacifisme de la mouvance fascisante de l’extrème-droite française, étonnant pour une culture politique plutôt portée vers la violence et l’action, le financement de sociétés comme la Synarchie, qui préparaient une société dirigée par des conseils d’ingénieurs et de techniciens, un peu sur le modèle du "Plan de qautre ans" de Goering où l’on ne savait plus qui, de l’Etat ou des grands trusts, donnaient des ordres à l’autre..

      Les analyses d’Annie Lacroix Riz sont effrayantes car elles accréditent toutes les craintes sur le pouvoir des marchands de canon mais, lorsque l’on admet que l’argent est le nerf de la guerre.... il suffit de regarder d’où vient l’argent..

      gAZi bORAt


    • alberto alberto 28 juillet 2008 12:03

      Gazi : merci pour ce commentaire.

      Ce qui m’inquiète, c’est que ces faits soient parfaitement ignorés du plus grand nombre, et que par ailleurs, ce sont aujourd’hui les néocons d’outre-atlantique qui règlent la polka des marchands de canons...

      Bien à toi.


    • Gazi BORAT 28 juillet 2008 12:42

      @ ALBERTO

      Speciale dedicace :

      Le discours du général Eisenhower sur le lobby militaro industriel..

      gAZi bORAt


    • alberto alberto 28 juillet 2008 13:33

      Oui, Gazi, je connaissais ce discours : il avait du nez le le grand Ike !

      Bien à toi.


  • posteriori 4 août 2008 11:30

    Ca ne va pas assez loin !

    Je propose qu’on les etouffe pendant le voyage du retour en charter ! Ha, on me dit a l’oreillette qu’on le fait déja.

    Bon alors qu’on éradique leurs gamins à coup de voiture de police ! Attendez , oui à l’oreillette on me confirme que cette méthode est deja pratiquée.

    Avec Ssssarko le FN a toujours un train de retard ! 


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 28 août 2008 11:26

    Parler du « sinistre opéra vichyste« , quelle faute de goût !

    Considérer Vichy comme une « ville peuplée de fantômes », quelle faute de goût !

    Bien sur, l’auteur de cet article, qui n’a pas volontairement jeté l’amalgame sur ma ville : Vichy, a estimé qu’il était mal venue d’avoir choisi cette sympathique station thermale comme Siège du Sommet de l’Intégration des 3 e 4 novembre prochains…

    En effet, j’estime que c’est une chance pour Vichy ! L’amalgame pourra, à mon sens, être définitivement banni du langage français…

    Beaucoup devraient le savoir, mais, il y a, comme

    - il n’y a jamais eu de « Vichystes », les habitants de Vichy étant des Vichyssois,

    - le terme « République française » ayant été banni par le Maréchal Philippe Pétain lorsque les pleins pouvoirs lui furent accordés en juillet 1940, il convient de parler, dans ce cas précis, de l’« Etat français », vocable officiel pour désigner la France,

    - le nom « Vichyste », étant, bien qu’accepté par les dictionnaires français, le terme inexact adapté pour désigner les partisans de la Collaboration entre le Gouvernement français du Maréchal Philippe Pétain et le Régime nazi, il convient de parler uniquement de « Pétainistes » ou de « maréchalistes ».

    D’ailleurs, les lecteurs de cet article, mais également son auteur, s‘apercevront, s‘ils s‘intéressent à l’Histoire de la IIè Guerre Mondiale,

    - qu’on a jamais parlé des « Londristes » pour désigner les partisans du Général de Gaulle appelés, à l’époque : « Gaullistes »,

    - qu’on n’a jamais parlé du « Londrisme » pour disserter sur le « Gaullisme »,

    - qu’on n’a jamais parlé du « Gouvernement de Londres » pour disserter sur le Gouvernement de la France Libre, en exil à Londres !

    De plus, beaucoup de personnes, habituées à cette facilité de langage, rendent une ville et sa population responsable des crimes commis au nom de la Collaboration, au prétexte que Vichy fut la Capitale de l’Etat français, donc de la Collaboration avec l’Allemagne nazie !

    Il convient de signaler que Pierre-Victor Léger, à l’époque : Maire de Vichy, a profité de son mandat pour travailler dans la Résistance !

    De plus, jamais le drapeau nazi ne flotta sur Vichy, la seule ville de France à refuser cet « honneur », ce, grâce à Pierre-Victor Léger et grâce à un officier allemand anti-nazi amoureux de cette ville !

    Puis, l’Hôtel de Ville de Vichy fut la seule Mairie à refuser de recevoir les officiels collaborationnistes, le Maréchal Pétain et les ministres de son Gouvernement : jamais le livre d’or de la Ville ne fut signé par ces traîtres !

    Alors, alors, il est urgent, mais vraiment urgent, que ces personnes cessent définitivement cet amalgame récurent pratiqué au nom de la Mémoire !!!!

    Mais, pour cela, il faudrait 1°)
    - Qu’elles lisent mes articles : « Lettre ouverte à Antoine de Gaudemar, Editorialiste à ‘’Libération’’ »(1),

    le précise « Le Petit Larousse illustré » ou tout autre dictionnaire de langue française, une énorme différence entre :

    « de », qui est une préposition servant à marquer l’origine (ex : « Je suis de Vichy », « Je reviens de Paris »),

    « à », qui est préposition utilisée pour exprimer un rapport de tendance (ex : « aller à Paris », « le Gouvernement Pétain installé à Vichy »…), de situation (ex : « être à la campagne », de provenance (ex : « boire à une source »).

    Donc, comme vous le constaterez, tout est affaire de sémantique…

    De ce fait, et j’espère que les lecteurs de ce papier voudront le comprendre aisément :

    - Il n’y a jamais eu de « Gouvernement de Vichy »,

    - il y a eu un Gouvernement collaborationniste installé à Vichy,
    « La Ville de Vichy ne doit pas servir de bouc émissaire lors des commémorations de la Shoah »

    -------------

    (1)

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11943

    (2) 

    (3) 

    (4)

    http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=18845http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=4959(2), et « Vichy, Capitale de l’Intégration européenne »(3)
    2°) - Qu’elles se penchent sérieusement sur la Proposition de Loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, « visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation "dictature de Pétain" »(4).


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 28 août 2008 18:49

    Histoire d’alimenter le débat sur cet excellent article, le problème c’est que beaucoup n’osent pas prononcer le nom du Maréchal Pétain, préférant s’en prendre à la Ville de Vichy, la sinistrant durablement...

    Comme vous allez le constater ci-dessous, le problème date depuis longtemps...

    ******************************************************* ****************************************

    Alors que tout le Territoire français venait d’être libéré de l’occupation nazie, des hommes politiques, qu’on ne pourrait guère soupçonner de collaboration avec l’ennemi, ainsi qu’avec le Régime de l’Etat Français, s’en émurent en ces termes(1) :

    « Vichy n’est pas le siège d’un gouvernement traître à la Patrie, mais la ‘’Reine des Villes d’Eaux’’ »
    « Le Conseil Municipal de VICHY, réuni en session ordinaire le 20 novembre 1944,

    - observant que la Radiodiffusion Nationale et la Presse continuent d’user des termes ‘’Le Gouvernement de Vichy’’, ‘’La Politique de Vichy’’ pour désigner l’ex-gouvernement Pétain-Laval et la politique qu’il a suivie,

    - Emu de constater que le nom de VICHY est ainsi dénigré en l’associant à un régime condamné par l’ensemble de la population française.
    Proteste avec énergie contre ce discrédit immérité infligé à notre ville et à ses habitants.

    - VICHY s’est vue imposer la résidence du Gouvernement de l’Ex-Etat Français et a dû subir sa présence et celle de nombreux fonctionnaires civils et militaires souvent avides de places, d’avancement et de prébendes.

    - VICHY a vécu pendant quatre ans sous un régime policier où s’est manifesté sans retenue le zèle de fonctionnaires traîtres à leurs Pays, la cruauté des miliciens de DARNAND et des hommes de la Gestapo.

    - VICHY, devenue malgré elle capitale provisoire de notre Pays, ne s’est jamais laissé griser par ce titre et a su conserver, au milieu des malheurs de la FRANCE, sa dignité et son honneur.

    - VICHY a eu, elle aussi, ses prisonniers, ses déportés, ses héros, ses martyrs. La liste en est imposante.
    Les Vichyssois n’ont donc point failli à leur devoir et ils ne méritent pas d’être déshonorés par l’abus qui est fait du nom de leur Ville et de celui de ses habitants.

    - VICHY, par l’efficacité de ses eaux, le résultat de ses cures, par l’ampleur de son organisation thermale, par la valeur artistique de ses spectacles et de ses concerts2, par sa réputation d’accueillante hospitalité s’est classée au premier rang des stations thermales du monde. Elle est et veut demeurer "La Reine des Villes d’Eaux".

    - VICHY veut continuer cette mission de messagère de la FRANCE, elle veut continuer à faire connaître et aimer notre Pays car elle en est toujours digne.
    Les habitants de notre Ville n’ont cessé d’affirmer leurs sentiments républicains et patriotiques. Ils ont, à maintes reprises, proclamé leur dévouement au Général de GAULLE. Ils ont manifesté l’admiration et la reconnaissance qu’ils éprouvent à l’égard de notre magnifique jeunesse qui s’est battue dans tout le Pays et continue à refouler l’ennemi hors de nos frontières. Ils savent tout ce qu’ils doivent à nos fidèles alliés Anglais, Russes, Américains.

    - Mais, en retour, ils réclament pour eux compréhension et justice.

    - Ils ne veulent plus que leur nom soit associé à la politique néfaste qui a été conçue et réalisée à l’intérieur des murs de leur Ville malgré eux et contre eux.

    - Ils demandent qu’un effort soit fait par tous ceux qui écrivent dans la Presse ou parlent à la Radio pour que cesse cet état de choses qui ne porte pas seulement préjudice à la réputation de leur Ville, mais aussi à l’intérêt bien compris de la FRANCE toute entière.
    Au moment où les pays voisins se préparent à équiper leurs stations thermales avant d’entreprendre la propagande qui attirera chez eux baigneurs et touristes, la Municipalité de VICHY demande à toutes les Autorités Françaises de lui apporter leur appui dans la campagne qu’elle entreprend pour effacer définitivement la souillure répandue sur la Ville par quatre années d’un régime détesté, de l’aider à redonner à "la Reine des Villes d’eaux", honneur de notre Pays, un rayonnement conforme aux intérêts du thermalisme Français. ».

    (1) - La copie fidèle de cet « Appel en faveur de VICHY » m’a été remise, par Monsieur Gérard Charasse, Député de l’Allier, lors de son Colloque, « Vichy : une mémoire à construire », qu’il a organisé, le 22 juin 2000, à l’Assemblée Nationale.


    • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 28 août 2008 19:01

      Et pour alimenter encore plus ce débat, voici le Résumé du compte-rendu mettant en avant le dialogue entre Gérard Charasse et Serge Klarsfeld


      Compte rendu. Mission d’information sur les questions mémorielles. Mardi 13 mai 2008, Séance de 16 heures 30. Compte rendu n° 4
      Présidence de Bernard Accoyer Président, puis de Catherine Coutelle Vice-présidente,
      – Audition de M. Serge Klarsfeld, écrivain, historien, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France et Vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, et de son épouse, Béate Klarsfeld 2
      – Audition de M. Denis Tillinac, écrivain et journaliste 8
      La mission d’information sur les questions mémorielles a procédé à l’audition de M. Serge Klarsfeld, écrivain, historien, président de l’association des fils et filles de déportés juifs de France et vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, accompagné de Mme Beate Klarsfeld, son épouse.


      [...]

      Mme Arlette Grosskost  : Je salue également M. et Mme Klarsfeld.

      Ma question est d’autant plus facile à poser que je suis Alsacienne et fille de déporté. Les élus alsaciens et mosellans sont de plus en plus souvent interpellés par les enfants des « Malgré-nous » qui veulent se faire reconnaître comme pupilles de la nation. Qu’en pensez-vous ?

      Mme George Pau-Langevin  : Je salue l’immense travail accompli par M. et Mme Klarsfeld, en particulier, les procédures mises en œuvre à l’encontre de Paul Touvier et de Maurice Papon. En outre j’ai beaucoup apprécié, lorsque j’étais à la Mairie de Paris, la présence de Mme Klarsfeld à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage.
      Comment faire en sorte que l’ensemble de la Nation s’approprie la singularité de chaque mémoire ?

      M. Gérard Charasse : Je salue également le remarquable travail de M. et Mme Klarsfeld.
      En tant que député de Vichy, je suis toujours un peu choqué que l’on évoque le régime de l’État français et le gouvernement de la Collaboration sous les termes « régime de Vichy, police de Vichy, gouvernement de Vichy. » Une bonne pédagogie implique l’utilisation de termes idoines. Les Vichyssois n’ayant jamais demandé que le gouvernement de Pétain et de la Collaboration s’installe dans leur ville, je souhaiterais que l’on utilise les formules : « gouvernement de l’État français », « police de Bousquet », « gouvernement de Laval », « dictature de Pétain ». Je rappelle par ailleurs que le 10 juillet 1940, 80 parlementaires accomplissaient à Vichy le deuxième acte de résistance après l’appel du 18-Juin – c’est en effet le 11 juillet 1940 que Pétain a tué la République en publiant trois décrets-lois lui conférant les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Il serait temps d’appeler un chat un chat et une dictature une dictature.

      M. Serge Klarsfeld  : Je comprends l’état d’esprit des Vichyssois mais les faits géographiques sont têtus : n’a-t-on pas jadis parlé du Roi de Bourges…

      M. Gérard Charasse  : Ce n’est pas la même chose.

      M. Serge Klarsfeld  : …ou du camp de Pithiviers ? Certes, la formulation « sous l’autorité de fait dite gouvernement de l’État français » est utilisée de même que celle de « gouvernement de l’État français » mais elles ne sont pas satisfaisantes compte tenu de leur ambiguïté polysémique.
      Je souhaiterais vous donner deux exemples qui témoignent de la schizophrénie qui régnait à Vichy il y a seulement quelques années. En 1992, nous avons déposé illégalement une plaque sur la façade de l’Hôtel du Parc mentionnant qu’ici avait été décidée la grande rafle des Juifs considérés comme apatrides dans la zone libre mais saluant également les Français qui, à cette occasion, ont contribué à freiner la coopération policière de Vichy – je reprends spontanément le mot, vous le constatez – avec la Gestapo. A cette occasion, j’ai dit au maire que Vichy avait tout intérêt à assumer son passé.

      M. Gérard Charasse : Voilà !


      M. Serge Klarsfeld  : Mais tel n’a pas été le cas. Vichy aurait pu par exemple organiser des colloques sur cette période.

      M. Gérard Charasse  : Voilà !

      M. Serge Klarsfeld  : Tel n’a pas été le cas non plus. Il a également fallu attendre 1990 pour qu’une plaque commémorant le souvenir des 80 parlementaires ayant refusé les pleins pouvoirs à Pétain soit apposée. C’est très long ! En l’état, je vois mal comment rattraper tout ce temps perdu. Vichy, qui a été choisie en raison de ses nombreux hôtels et de son très grand central téléphonique, restera comme étant la capitale géographique de la Collaboration. J’ajoute que le deuxième sous-sol de La Poste recelait jusqu’à il y a peu une armoire contenant l’ensemble des télégrammes chiffrés reçus par ce gouvernement. Elle se trouve maintenant aux Archives nationales mais, vous le voyez, Vichy a trop longtemps fermé la porte de l’armoire et celle du passé alors qu’il fallait les ouvrir largement. Sans doute la ville a-t-elle manqué d’un maire…

      M. Gérard Charasse : Je souhaite d’autant plus que l’on ouvre ces portes et que la vérité soit faite qu’il ne s’agit plus tant de condamner ces faits infâmes que d’essayer de les comprendre afin qu’ils ne se reproduisent plus. Je continuerai ce combat. A cette fin, j’ai déposé une proposition de loi visant à ce que l’on évoque désormais la « dictature de Pétain » plutôt que le « régime de Vichy ».

      M. Serge Klarsfeld : Essayez d’organiser un colloque sur les raisons du choix de la ville de Vichy par le gouvernement d’alors.

      M. Gérard Charasse : Je l’ai déjà fait.

      [...]

      Ceci n’était qu’un résumé de ce compte-rendu du 13 mai 2008, qui avait lieu à l’Assemblée Nationale... Vous pourrez trouver son texte complet en allant sur ce lien :
      http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-miqm/07-08/c0708004.asp#P2_65


  • JPL 2 mai 2009 23:17

    J’avais en juillet dernier posté quelques commentaires, dont deux (dialogue avec l’auteur) sur un sujet accessoire mais pas tant que cela. Tout cela a curieusement été effacé par les administrateurs du site. Curieuse censure quand on voit qu’ils ont laissé les éructations agrémentés d’insultes d’un connard à la Calmos ou d’autres.

    Donc je reposte.

    J’en ai assez de voir MM Wauquiez et Hortefeux se présenter comme auvergnats ce qu’ils ne sont pas :

    M Wauquiez est né à Lyon, il a passé son enfance à Paris ou il a fait toutes ses études.
    C’est plus tard en tant qu’énarque proche du pouvoir qu’il a été parachuté UMP et élu en Auvergne. Hormis ce passé récent en Auvergne, qui implique donc au passage d’avoir un pied à terre au Puy, il a toujours habité à Paris hormis un séjour en Egypte en tant que diplomate débutant...

    M Hortefeux est né à Neuilly où son père était banquier. Il y a grandi (et c’est ainsi qu’il est devenu un ami intime de M Sarkozy, qui lui aussi a grandi à Neuilly). Après le secondaire à Neuily il a fait ses études à Paris. Il a toujours habité en région parisienne et, pour l’essentiel, à Neuilly.

    Je conçois bien qu’ils y ont des racines familiales et - au-delà - je conçois très bien que quelqu’un qui n’est pas né en Auvergne (ou ailleurs) et qui n’y a pas d’attaches familiales (mais par exemple d’un autre pays) mais qui y vit depuis des années puisse se déclarer auvergnat (ce que je ne peux faire à ce titre bien qu’y étant né etc. parce que vivant actuellement à Paris).

    En revanche que ces politiciens qui sont nés ailleurs, ont toujours vécu ailleurs et continuent de vivre à Paris (quand on est politicien et ministre on vit à Paris pour l’essentiel de son temps, il ne faut pas raconter d’histoire) et sont des grands bourgeois parisiens et rien d’autre, s’affichent auvergnats pour se donner un air peuple et terroir et se faire élire ici ou là, là ça finit par m’agacer.

    Je sais bien qu’on en trouve dans tous les partis (des Lang qui va de circonscription en circonscription, etc.) mais ces deux faux-culs là me gonflent.


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