Analyse politique de Game of thrones
Attention à ceux qui n’ont pas visionné les trois premières saisons, le texte dévoile une partie de l’intrigue.
On mesure souvent le succès de la série « Game of Thrones » (en français « Le Trône de fer ») à ce qu’elle est la plus piratée. Au-delà de sa très large diffusion, la série, qui décrit l’affrontement entre plusieurs familles pour la domination du royaume imaginaire de Westeros, est par ailleurs devenue une sorte de référence cinématographique pour décrire les luttes de pouvoir.
La fascination généralisée pour cette série est un mystère qui résiste à toutes les tentatives d’explication.
On peut trouver dans « Game of Thrones » des parallèles assez surprenants avec la pensée du pouvoir d’Etat de Nicolas Machiavel, Thomas Hobbes , Jean Jacques Rousseau ou d’auteurs plus modernes comme Max Weber, Norbert Elias, Vilfredo Pareto ou encore Pierre Bourdieu.
Pour Jacques Attali, « son scenario renvoie très précisément à ce que notre planète va bientôt vivre : une sorte de nouveau Moyen Âge, plein de violences, de désordres, de catastrophes naturelles, de seigneurs de la guerre, de querelles de pouvoir aux rebondissements très rapides ». "Games of Thrones" décrit d’ après lui « le monde qui s’annonce après la fin de l’Empire américain, un nouveau Moyen Âge flamboyant où aucun pouvoir n’est stable, où tout devient possible (…) le nouveau Moyen Âge est là. Il nous fascine. Il est plein de belles histoires et de promesses ; plein de barbaries aussi. Il nous attend ».
Sang et terreur :
« Game of Thrones » est un manuel de science politique, qui nous parle du pouvoir, comment le prendre, comment le garder. Ce moyen âge barbare ne nous attends pas contrairement à ce qu’écrit Attali, il est déjà là et nous a précédé depuis des millénaires et existe depuis l’émergence des premiers Etats.
Quant aux raisons du succès de « Game of Thrones », elles sont certes sans doute moins à chercher du côté de Nicolas Machiavel que dans les recettes qui font les bons divertissements : un scénario à rebondissement, des bons acteurs et des bons dialogues, un univers riche et profond…
Il n’en reste pas moins qu’à ces qualités elle ajoute un questionnement intéressant sur le pouvoir et l’Etat que nous allons approfondir dans l’article.
La lutte pour l’hégémonie
Commençons par quelques éléments de contexte politique : « Game of Thrones » se déroule dans un royaume imaginaire dont le fonctionnement correspond à peu près à celui d’un système féodal : huit familles nobles se partagent le contrôle des provinces du royaume, chacune étant dotée d’un blason, d’une devise, et de caractéristiques propres.
Voici une analyse géopolitique faite par Le Monde en vidéo ! Tel un "Dessous des cartes" made in Arte, tout nous est expliqué dans une vidéo qui propose de comprendre la crise à Westeros des trois premières saisons en seulement 4 minutes.
Pierre Bourdieu évoque le rôle de premier plan que joue la maison dans le système féodal. Les individus qui « habitent » la maison sont enserrés dans une « logique maison », selon laquelle les intérêts de la maison sont transcendants à ceux des individus : les individus doivent ainsi contribuer à la perpétuation et à la prospérité de sa maison, qui " doit être perpétuée à la fois dans son patrimoine matériel – les terres, etc. – et dans son patrimoine symbolique qui est encore plus important : le nom doit rester pur de toute souillure".
Cette logique que décrit Bourdieu est omniprésente dans « Game of Thrones » et explicitée de manière très claire par le patriarche de la maison Lannister dans un dialogue avec son fils :
« Les maisons qui donnent la priorité aux intérêts de leur famille surpassent toujours les maisons qui s’attachent à satisfaire les désirs et caprices de leurs fils et de leurs filles. Un brave homme fait tout ce qui est en son pouvoir pour améliorer la situation de sa famille, peu importe ses propres désirs égoïstes. »
Cette « logique de maison » conduit à la compétition entre les différentes maisons pour l’accumulation du pouvoir, de richesses matérielles et symboliques. Cette lutte de toutes contre toutes entraîne un processus de monopolisation du pouvoir comparable à celui qui résulte de la compétition de firmes sur un marché : à terme, une maison se retrouve en position dominante.
L’autorité royale, qui joue un rôle d’arbitre dans la compétition entre les maisons, contribue à centraliser le pouvoir. Si la série se déroule en grande partie dans la capitale, à King’s landing, c’est que c’est là que se prennent les arbitrages royaux, c’est là où se déroulent les intrigues de palais…
Cette position centrale du pouvoir royal ne va pas sans avantage. Il peut ainsi jouer des rivalités entre ses dépendants, de la multiplicité des intérêts antagonistes des groupes ou des classes avec lesquels il peut compter. Mais dans le même temps, pour maintenir sa position centrale, il doit composer avec les intérêts des autres maisons au risque qu’elles se liguent contre lui.
Dans « Game of Thrones », le pouvoir royal est systématiquement un pouvoir faible : les deux rois qui se succèdent dans les premières saisons de la série sont, d’une façon ou d’une autre, incapables d’« habiter » la fonction royale, qui est pourtant une des clés de l’équilibre du système féodal.
Le premier roi, Robert Baratheon est un guerrier qui a peu de goût pour les affaires royales. Il ne siège que rarement au Conseil restreint. Joffrey, qui lui succède, est trop jeune, trop irresponsable ; pire : sa généalogie – principe de légitimation dominant du pouvoir royal – n’est pas assurée. Robert Baratheon a lui-même succédé au roi Aerys II Targaryen dont la folie a mené à une rébellion qui l’a chassé du pouvoir.
Ces rois faibles sont incapables de jouer le rôle de « maître du jeu » qui est celui du roi, en tant qu’incarnation de l’Etat. Une situation d’autant plus regrettable que le royaume n’est pas seulement menacé de l’intérieur, mais aussi sur ses frontières. Une telle situation comporte évidemment un intérêt dramatique évident, en laissant plus de place pour les intrigues et complots qui menacent le pouvoir, au plus grand plaisir du spectateur.
A qui revient le pouvoir ?
De prime abord, la conception du pouvoir véhiculée par « Game of Thrones » semble être extrêmement caricaturale : la violence, la contrainte physique apparaissent comme l’unique fondement du pouvoir politique.
C’est également le message qui est transmis dans un échange entre Cersei Lannister et Lord Baelish au début de la saison 2. Lorsque ce dernier assure à la reine mère que « knowledge is power », (le savoir c’est le pouvoir), elle le fait arrêter par ses gardes qui lui mettent un couteau sous la gorge et lui réplique avec une formule sentencieuse « power is power » (le pouvoir, c’est le pouvoir), qu’on peut comprendre comme « la contrainte physique, c’est le pouvoir ».
Voir la scène à partir de 1 : 42 , pour activer les sous-titres en anglais, cliquez sur le bouton "Sous-titres" dans la fenêtre du lecteur.
https://www.youtube.com/watch?v=vwfmeWzabp4
Les détenteurs du pouvoir à Westeros sont-ils dès lors simplement ceux qui ont le monopole de la violence avec eux ? La réalité est plus complexe. Plus qu’une théorie primaire du pouvoir uniquement basée sur la violence, le pouvoir dans Game of Thrones s’appuie sur une série d’éléments :
De la légitimité et de son relativisme
La légitimité n’est rien d’autre dans la pratique politique qu’un fondement sur lequel appuyer un quelconque consentement. Ce fondement est relatif , il n’est pas un absolu.
Il n’y a pas dans Game of Thrones une vérité politique absolue, tout ne semble être que constructions sociales et illusions. Les couronnes et titres ne sont que des mythes. « Tu penses réellement qu’une couronne donne du pouvoir ? » demande ainsi Tywin Lannister à son fils Tyrion.
Les attributs du pouvoir ne sont que des impostures et les fondements sur lesquels ils reposent ne sont que des illusions et mystifications : ainsi, même l’Histoire n’est qu’un mythe, une construction sans valeur absolue.
Varys n’hésite pas à affirmer à Tyrion que le « pouvoir ne réside au fond que là où les hommes croient qu’il réside, le pouvoir n’est qu’un tour de passe-passe. »
Le mal, le bien, le royaume, ne sont que des mythes, des constructions, seul le pouvoir est lui bien réel : « Nombreux sont ceux qui échouent à y monter, et ne s’y essaient jamais plus. La chute les brise. Et d’autres, qui ont la chance de pouvoir monter, s’y refusent. Ils s’attachent au royaume, à l’amour, aux dieux… des illusions. Seule l’échelle est réelle. Y monter est la seule chose qui compte. » dixit Lord Baelish dans un dialogue phare de la série.
On se retrouve donc dans une situation dans laquelle différents acteurs se considèrent légitime pour gouverner. On distingue :
1. Une légitimité traditionnelle : il s’agit des « coutumes sanctifiées par l’habitude enracinée en l’homme de les respecter » décrites par Max Weber. Le royaume ayant été gouverné par le Roi Robert Barathéon, en vertu des liens de sang, son fils ainé, Joffrey s’en réclame. Cependant, étant le fruit d’une relation incestueuse entre sa mère et son oncle, cette légitimité est contestée par le frère de Robert, Stannis Baratheon qui se proclame son successeur légitime.
2. Une légitimité légalo-rationnelle : c’est-à-dire le consentement à un ordre rationnel et impersonnel fondé sur le respect de la loi. Le royaume ayant été fondé par les Targaryen, Daenerys le revendique de droit en tant que dernière héritière de la famille royale chassé jadis du pouvoir par Robert Barathéon.
3. Une légitimité charismatique : vient de l’autorité personnelle du chef ou la force héroïque d’une personne, même les qualités extraordinaires d’un individu. On peut citer Robb Stark, chef d’une grande famille du nord de Westeros dont l’ambition est de faire renaitre l’ancien royaume du nord, qui en est proclamé roi par ses hommes et qui a fait étalage de ses qualités de chef militaires.
On peut également citer Renly Baratheon, frère cadet du roi Robert, mais qui décide tout de même de réclamer le trône, parce qu’il estime que son frère Stannis a "la personnalité d’un homard" et qu’il ferait, de ce fait, un piètre roi. Pour finir Balon Greyjoy, seigneur des îles de fer qui s’autoproclame roi de sa seigneurie.
4. Une Légitimité religieuse : le mot de religion englobe tout un éventail de croyances, de dénominations et de conceptions qui a toujours constitué une source importante de légitimité du pouvoir. Considérant qu’ « ils ont une mission divine », ceux qui s’en revendiquent exigent un droit quasi divin à l’exercice du pouvoir. On peut mentionner la prêtresse rouge Mélisandre, âme damnée de Stannis, et ses acolytes, pour qui cette guerre n’est qu’une croisade, un jihad pour le maitre de la lumière.
Ces légitimités n’opèrent pas seules chacune et, en général elles sont présentes se combinant les unes aux autres à un degré quelconque !
Des légitimités toute relatives donc, qui puisent leurs sources dans une notion de justice contestable, qui fait que chaque prétendant a le droit à un temps de présence à l’écran.
Max Weber définit le pouvoir comme étant la potentialité que la volonté d’un individu ou d’un groupe l’emporte sur un autre, lors des relations sociales et c’est précisément pour cela que « Game of Thrones » est une série si passionnante à visionner : on analyse, on observe, on questionne les raisons pour lesquelles chaque prétendant se croit légitime à succéder au trône.
Des alliances
Pour Norbert Elias, qui s’est penché sur le « mécanisme absolutiste », si le roi de France parvient à imposer un pouvoir absolu au tournant du 17e siècle, c’est parce qu’il « équilibre la lutte à la corde que se livrent les groupes et forces sociales différents ». Le roi devient un monarque absolu lorsqu’il s’affirme comme une centrale de coordination, une figure centrale entre les différents groupes d’intérêts.
Le roi absolu n’est pas celui qui clive mais celui qui assure la synthèse, celui qui est au-dessus de la mêlée et joue des conflits sociaux en se plaçant en retrait, pas en fonçant tête baissée dans la mêlée.
En faisant décapiter Ned Stark, Joffrey rompt l’équilibre : il perd toute possibilité de s’élever en figure centrale, d’union, d’équilibre des différents groupes d’influence du royaume.
A l’inverse Tywin Lannister, qui désapprouve complètement la décision de son petit-fils de tuer Ned Stark, est bel et bien un maître du jeu : Patriarche de la plus puissante famille de Westeros et « main du Roi », », il n’a que pour seule fin la préservation des intérêts de sa famille, qu’il garantit grâce à un habile système d’alliances pour isoler ses ennemis, à l’image de son alliance avec les Tyrell pour battre Stannis Baratheon.
Il est donc important d’élaborer des systèmes d’alliance pour préserver un certain équilibre des puissances pour conserver le pouvoir.
De la réalpolitik
La série scelle en effet le triomphe de la real politik internationale, des pragmatiques « aux mains prestes et aux nerfs glacés » selon l’adage.
Pour tirer son épingle du jeu, mieux vaut en effet faire fi de toute considération morale ou idéologique susceptible d’influer sa prise de décision : seule la poursuite rationnelle de l’intérêt personnel ou familial permet de l’emporter, les valeurs et principes moraux n’étant que des freins qui précipitent la chute de ceux qui s’y soumettent.
Tous les protagonistes prisonniers de considérations autres qu’un pur réalisme politique échouent, à l’image de Robb Stark, dont la décision d’exécuter Richard Kastark à la suite de son crime conformément aux valeurs qu’il défend, lui coûte la défection de la moitié de son armée. Idem pour la famille Greyjoy et leur rapport sacré à l’ « iron price » : leur refus dogmatique d’élaborer des alliances et de tout obtenir par leurs seuls moyens les empêche d’étendre réellement leur influence. Ou encore Ned Stark qui se refuse à faire prisonnier la reine et ses enfants avec l’aide de Renly Baratheon , pour sauvegarder son honorabilité , ce qui lui coutera sa tête.
Remplacez le mot « famille » par « Empire allemand » et vous comprendrez que Tywin Lannister n’est qu’un énième avatar du maître de la real-politik qu’est Bismarck : tous deux partagent un même et unique souci de préserver les intérêts des Lannister pour l’un, de l’Allemagne pour l’autre.
Déconcentration du pouvoir et fonctionnaires du royaume
La loi du monopole qui explique la formation du phénomène Etatique établie par Norbert Elias l’auteur de « La Dynamique de l’Occident » trouve en effet dans le monde de Westeros sa parfaite illustration.
Le pouvoir royal doit composer avec le pouvoir économique, avec les banques mais avec les maisons les plus riches, ainsi qu’avec le pouvoir spirituel : au Conseil restreint – l’institution exécutive du Royaume – siège le Grand Mestre qui est nommé par le Conclave (sorte d’université).
On assiste ainsi à une déconcentration du pouvoir. Comme le décrit Elias, le roi devient dépendant de ses dépendants à mesure que son pouvoir s’accroît et devient moins contrôlable. Le pouvoir passe des mains de quelques individus à un nombre croissant de puissants, détenteurs de principes de puissance différents – religieux, bureaucratique, juridique, économique, qui forment un réseau d’interdépendance à l’origine des décisions étatiques.
Les luttes de pouvoir ne sont plus des luttes frontales – sauf guerres civiles – mais des luttes pour le contrôle du monopole étatique, dans les couloirs du palais. C’est précisément ce « jeu du pouvoir » qui donne son titre à « Game of Thrones », et c’est à l’aune de leur capacité ou de leur volonté à « jouer le jeu » que sont jugés les puissants.
Dans ce « jeu des puissants », tous les joueurs ne sont pas des nobles issus des grandes maisons : c’est le cas du Maître des espions Varys, un des personnages emblématiques et influents du Conseil restreint. Eunuque né esclave, Varys est un ancien comédien errant.
L’apparition de cadres dont le mode de reproduction est non héréditaire constitue une première étape vers la formation d’un corps de fonctionnaires. Si l’on regarde bien la constitution du Conseil restreint, plusieurs ministres et conseillers relèvent de cette catégorie.
On retrouve grossièrement deux catégories parmi ces fonctionnaires :
A. Les premiers, souvent issus de basses classes, ils doivent tout au royaume, qui peut obtenir en retour d’eux un grand dévouement. Ils sont, en quelque sorte, les premiers fonctionnaires, et leur pouvoir repose moins sur le sang que sur d’autres principes d’autorité, comme une forme de « mérite » ou de compétence. Ils représentent par ailleurs une forme de continuité du pouvoir, comme l’exprime Varys :
« Les tempêtes vont et viennent, le gros poisson mange le petit poisson, et moi, je continue à barboter. »
Ils incarnent également la raison d’Etat : le personnage de Varys, le maître espion, qui se targue de ne souhaiter que le « bien du royaume ». Si on ne lui connaît ni famille, ni attaches ou inclinations d’aucune sorte, et s’il apparaît si froidement calculateur, c’est qu’il symbolise en quelque sorte cette raison d’Etat.
S’il a autant intérêt à l’Etat, au royaume, c’est qu’il est partie lié à lui, que son existence dépend de lui. On pourrait citer l’exemple historique de François Leclerc du Tremblay, pour lequel le terme "éminence grise" fut pour la première fois employée.
B. Si la première catégorie de fonctionnaire est une incarnation de la « raison d’Etat » sorte de garant du « jeu », la seconde symbolise à l’inverse l’excès et la soif de pouvoir et est incarné par Baelish dans « Game of thrones ». A l’inverse des grands nobles, Baelish n’est pas tenu par l’honneur, et tous les moyens lui sont bons pour parvenir. Il intrigue pour faire un bon mariage, qui lui permet d’obtenir un fief et des terres. Il ne se « tient pas à sa place », ce qui constitue une transgression supplémentaire, une forme d’hubris.
Baelish menace le jeu en transgressant ses règles, qui sape les fondements de la société. Pour lui, l’Etat est un mensonge dont il faut se débarrasser pour considérer les voies pour accéder au pouvoir, qui lui seul est réel. C’est à ce titre que Varys tient Baelish pour « un des individus les plus dangereux du royaume » qui « verrait bien le royaume brûler s’il pouvait être le roi des cendres ».
On pourrait mettre Nicolas Fouquet dans cette catégorie de fonctionnaire ambitieux.
Game of thrones, un remède contre le manichéisme, la binarité, le complotisme et l’anti-complotisme en politique ?
"Game of thrones" ne raconte pas une bête histoire de bien contre le mal, ce qui lui donne beaucoup de réalisme.
A ce stade la série, il y’ a pas un grand complot pluriséculaire qui expliquerait tous les événements de A à Z. Navré pour les complotistes mais pour les antis-complotistes également car s’il n’ ya pas un grand complot qui expliquerait tout, il y’ en a plusieurs qui n’expliquent les événements qu’en partie.
Les choses sont donc bien plus complexes que le complotisme (qui voudrait qu’un grand complot explique tout depuis des siècles) et l’anti-complotisme (qui voudrait que les complots n’existent pas ou soient négligeable au regard des événements historiques).
La réalité est intermédiaire à ces deux visions du monde : l’histoire n’est pas le produit d’une action structurée, qui a été déployée comme prévu, et a atteint ses objectifs comme prévu, il est souvent le fait d’une collision, d’un chaos, d’un enchaînement de faits non programmés.
Par contre il y’ a des processus historiques qui peuvent s’appréhender sociologiquement et qui expliquent les complots, les organisations, les concertations d’oligarchies tantôt alliée tantôt ennemie mais toujours rivales dans la course pour le contrôle du pouvoir.
On constate que tous les personnages de game of thrones sont prit dans une dynamique holistique qui les dépasse, personne n’a le contrôle …
Il n’y a pas de gentils et il n’y a pas de méchants, les personnages bons sont capables de cruautés et les personnages cruels sont capables d’actes bonté.
Et comme il est mentionné dans cette bande annonce « il est tentant de voir son ennemi comme le diable mais il y’ a du bon et du mauvais dans chaque camp de toute guerre ».
Cette série permet de regarder en face les vicissitudes de l’humanité."Game of thrones" est sans doute l’une des meilleures séries qui ait existé.
Sources :
Slate.fr : Game of thrones, un manuel de science politique, d’Alex Baptiste Joubert
Rue89 : Comment bourdieu éclaire « game of thrones » , par Frédéric Le Maire
Le huffington post : De la notion de légitimité dans game of thrones, par Marie Tucan
Le Monde.fr
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