mercredi 20 avril 2011 - par olivier cabanel

Ça sent le moisi !

La crise qui touche le monde des étudiants ne s’arrête pas au manque de profs, aux classes trop remplies, aux bourses de plus en plus maigres, mais elle touche aussi le logement estudiantin. Ils sont nombreux ceux qui cherchent désespérément un lieu de vie pendant leur temps universitaire.

Valérie Pecresse ne manque pas d’imagination et a cru trouver la solution miracle.

S’inspirant de ce qui se fait aux Pays Bas, (lien) elle a décidé de promouvoir cette innovation qui consiste à d’empiler des containers et à les aménager pour en faire des logements étudiants.

Ce qui marche au Pays-Bas, ne peut pas échouer chez nous, pensait-elle. lien

L’avenir semblait souriant.

Découvrons ensemble la description qui était faite du projet :

« Destinés au transport des marchandises, des containers laissés à l’abandon se sont vus accordés une seconde vie grâce à l’imagination d’architectes inspirés (…) empilés les unes sur les autres, ces boites métalliques peuvent accueillir des appartements individuels ou des bâtiments administratifs. Le logement container, aménagé en studio est solide, étanche, insonore et confortable. Une nouvelle façon insolite de se loger qui séduit de plus en plus ». lien

Coin cuisine, balcon, salle de bain, chauffage, système de ventilation, isolation phonique, connexion Wifi, pour un loyer de 250 € tout compris pour les 25 m2 habitables.

Inaugurés en grande pompe par la ministre au mois d’aout 2010, un bel avenir semblait promis à cette « première ». lien

Il s’agissait de créer 340 000 logement nouveaux d’ici 2020, initiative applaudie par le MET (mouvement des étudiants) « qui souhaite que l’on s’inspire des expériences menées récemment au Havre, avec la construction de logements étudiants en containers ». lien

Ils ont même lancé une pétition.

Pour comprendre cet engagement, il faut savoir que le MET est nettement de droite, il est destiné à contrer l’UNEF, en faisant du lobby pro-gouvernemental. lien

L’avenir était donc souriant pour la Ministre, porté par la vague bleue de ses étudiants, soutenue par la pétition, mais hélas, passés les premiers enthousiasmes, la réalité devait s’avérer plus noire.

« Le bruit, l’humidité, et le mal de mer : tout vibre dans ces constructions, éloignées du centre ville, dépourvues de ligne de bus, pour un prix accru du fait des travaux supplémentaires » déplore Yves Bertrand, conseiller municipal dans l’opposition au Havre.

L’opposition se plaint donc de n’avoir pas été écoutée. Ce qui aurait fait gagner du temps et de l’argent. lien

Des étudiants, locataires de container témoignent dans cette courte vidéo leurs malheureuses expériences.

Les étudiants de l’UNEF n’en voulaient pas et avaient déclaré : « ce type de logement ne nous satisfait pas, il est très dévalorisant. Nous avons droit à des solutions durables et non à du provisoire qui dure »

La liste des dégâts s’allonge : la pression de l’eau est insuffisante, les prises électriques et Eternet sont déficientes, l’humidité et la moisissure s’installent, et il faut changer les matelas qui moisissent tant il y a d’humidité. lien

Il y a des fuites au plafond, et un locataire, Sébastien, déclare « on commence à avoir très froid, de l’air passe à travers les fenêtres et la porte. Avec la pluie, la tôle commence même à rouiller à certains endroits ». lien

Et la facture est bien plus élevée que celle prévue, puisque chaque chambre revient à 48 000 €, soit près de 2000 € le mètre carré, ce qui est le prix maximum au Havre pour un « logement traditionnel ». lien

Ce qui fait cher pour une boite en métal, toute rouillée.

Mais alors la question se pose ? Puisque çà marchait au Pays-Bas, pourquoi çà ne marche pas chez nous ?

La réponse vient peut-être du choix fait par le décideur.

Lors de l’appel d’offre, plusieurs candidats s’étaient proposés, comme le cabinet Partouche avec comme partenaires les entreprises Loison, Progeco, Greisch, AT3E.

Leur proposition semblait pourtant intéressante tant au niveau THPE (très haute performance énergétique) avec éoliennes et photovoltaïque, niveau isolation acoustique, aérien, vibrations, dissociation phonique entre chaque logement, ascenseur, accès handicapés, serre végétale, grandes baies vitrées, et pourtant ils n’ont pas été choisis (lien) et c’est la société Newden le constructeur Vinci-GTM et l’architecte Alberto Cattani qui l’a emporté. lien

Les gagnants affirmaient que le cout serait réduit de 30% par rapport à une résidence traditionnelle, que la location ne dépasserait pas 280 €, parois isolées, baies vitrées, balcons, terrasses, internet. lien

On connait la suite…

Pour finir sur une note plus gaie, plus on se rapproche de la fin de ce quinquennat désastreux, il peut être rafraichissant de faire un best off des derniers dérapages de nos élus.

Jacques Chirac avait donné le ton, lors du salon de l’agriculture en 1990 en évoquant la maladie des « vaches bovines », et son épouse, plus récemment, a fait un joli lapsus, peut-être révélateur, en bombardant Hollande du qualificatif de « président de…la République » avant de rectifier le tir, et de le ranger au rang régional.

Pour être tout à fait impartial, n’oublions pas que Pierre Bérégovoy voulait baiser et que Jack Lang s’en prend à Georges Moustacul. lien

Mais le meilleur reste à venir.

De Dati qui préfère une fellation à l’inflation (lien) ou le gode, (lien) à Xavier Bertrand qui s’astique (lien) en passant par François Baroin qui se sent indigne (lien) il serait injuste de laisser de coté Hortefeux et ses empreintes génitales (lien) , injuste aussi de ne pas applaudir à la grande culture de Lefebvre qui confond littérature et mode en évoquant Zadig et Voltaire (lien) et à celle de Nadine Morano qui prend le chanteur Renaud pour une voiture de la régie nationale. (lien).

Quant à Laurent Vauquiez, il veut confier des missions à Karl Marx. lien

Fillon, lui, il est cool, il en est au gaz de chit, le trouvant vraisemblablement plus efficace que le joint traditionnel, ce qui doit expliquer sa sérénité à toute épreuve.

Bernard Acoyer avait peut-être pris lui aussi des produits illicites lorsqu’il a confondu Cavusoglu, président turc d’une délégation européenne, avec Ceausescu, le défunt tyran roumain ? lien

Ils devraient tous se méfier de Rachida qui pour favoriser la réinsertion des délinquants veut construire des places de prisons. lien

Elle a involontairement dévoilé le plan sarkoziste lequel veut devenir le patron (oups !) …le président de tous les français.

Mais Sarkozy est à l’abri puisqu’il connait très bien la greffe de la foi. lien

D’ailleurs il affirme qu’il fait la politique pour quelques uns et non pas pour tous les français (lien) et il n’est jamais à l’abri de promesses folles, s’il faut en croire Chantal Jouanno. lien

Avant elle, Lefebvre confondait le fils et le père, affirmant que le procès d’intention fait a Nicolas…euh…jean Sarkozy était détestable. lien

D’ailleurs, Nicolas se croit en Allemagne, lorsqu’il est en Alsace. lien ce qui doit gêner Eric Besson lorsqu’il confond invasion et immigration. lien

Quant à Valérie Pécresse elle prend un président d’université pour un président de la république, dans un joli numéro de langue de bois (lien), Christine Lagarde se plante sur Giscard d’Estaing ( lien ) pendant qu’Hervé Morin nous prends pour des c..s ? lien

Son ami Woerth, toujours droit dans ses bottes a pris toutes les mesures pour renforcer la fraude fiscale (lien), et son ex-patron Sarközi, étale sa connaissance du nucléaire en affirmant le 8 avril à Issoire, qu’il y a en France 60 centrales nucléaires, alors qu’il n’y en a que 19.

Nous voilà rassurés.

Mais faut-il pour autant tomber dans l’antisarkozysme primaire ?

Non, surement pas.

D’abord parce que le nucléaire crée des emplois comme on peut le constater sur ce lien, même si selon les chiffres récents du cabinet Nielsen Panel, les prix alimentaires ont augmenté de plus de 2,39 % en janvier.  lien

Mais si le pain à augmenté de 7%, les pates de 17%, les légumes de 11%, le gaz de 20%, le gazole de 20%, l’essence de 13%, le fuel domestique de 21%, les assurances de 5,6%, les péages des autoroutes de 7,8%, le forfait hospitalier de 26%, le caddy lui n’a pas bougé : il est toujours à un euro. lien

Car comme dit mon vieil ami africain :

« c’est la calebasse vide qui fait le plus de bruit ».

L’image illustrant l’article provient de « 1escargot.canalblog.com »



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