lundi 29 octobre 2012 - par Surya

Chasser le mammouth

Quel est le nombre d’enseignants de l’Education Nationale qui démissionnent chaque année, se demande-t-on lorsqu’on prend connaissance de leurs difficultés ? Difficile de le savoir, mais cet article donne quelques estimations. Pourquoi démissionnent-ils ? Même des enseignants qui se disent passionnés par leur métier en viennent à démissionner !

Il y a des années, un documentaire télévisé exposant le quotidien d’enseignants dans des classes survoltées de collèges difficiles m’avait fait dresser les cheveux sur la tête. Classes impossibles à tenir, ados têtus, souvent arrogants, qui « répondent », manque total d’intérêt pour la discipline enseignée, walkman sur la tête en plein cours… (de nos jours on parle même du portable qui sonne en plein cours… et de l’élève qui prend l’appel !) insultes quand ça dérape, menaces aussi parfois, indifférence totale devant les sanctions. Des articles alertant sur la situation de l’Education Nationale et exposant les difficultés des enseignants m’ont donné envie d’en savoir plus. J’ai cherché des forums de discussion réservés aux enseignants, et j’ai lu… Et puis, le 24 octobre, un article de Rosemar au sujet du suicide d’une enseignante (un de plus, car si on suit l’actualité on voit que cela n’est pas le premier) m’a confortée dans ma décision d'écrire cet article pour contribuer à apporter aux enseignants le soutien qu’ils méritent, et que souvent ils ne trouvent pas. Ou plus exactement, qu’ils ne trouvent plus. Cet article est une tentative de synthèse de ce qu’on lit dans ces forums, à laquelle j’ai ajouté quelques opinions personnelles sur la place de l’enseignement dans notre société.

Les enseignants ne sont pas les seuls, loin de là, à mériter le soutien de la société, mais il semblerait qu’ils soient les seuls dont on n’accepte même pas d’écouter les plaintes, les revendications. Tout le monde s’accorde à dire que le métier de policier est dur, et on les plaint lorsqu’ils craquent. Tout le monde sait à quel point les agriculteurs en bavent, et on les plaint lorsqu’ils craquent. Tout le monde sait à quel point les cadres en bavent aussi, très souvent, on les comprend lorsqu’ils craquent et on blâme alors leur patron. Les enseignants en bavent, eux aussi, il suffit de lire leurs témoignages pour en être informés, mais personne ne les plaint quand ils craquent, pour l’unique raison qu’ils ont plus de jours de vacances que les autres !

Quand on se met à lire ces forums, on se rend compte de la gravité du problème. De plus, les problèmes que rencontrent les enseignants au quotidien, comme le manque de discipline des élèves, la violence au quotidien, qu’elle soit verbale ou même physique… ne sont plus, de nos jours, le fait des plus grands. Même les classes de maternelle ne sont plus épargnées ! Ce qu’on lit dans ces forums est parfois effrayant.

Il ressort également de ces lectures que la situation des enseignants, tant au niveau de leurs conditions de travail que de celui du comportement des enfants, s’est très fortement dégradée ces dernières années.

Bien entendu, il y a aussi des enseignants heureux. Tous ne finissent pas en dépression nerveuse, laminés, cassés par le métier. Il y a aussi sur les forums, heureusement, des enseignants qui viennent dire qu’ils sont très bien dans leur classe, et que tout se passe bien, que ce métier est pour eux une véritable passion et qu’ils le feront jusqu’à la retraite. C’est formidable d’être ainsi passionné par son métier, cependant ces enseignants ne sont pas plus méritants que les autres, ceux qui n’y parviennent pas, ou qui y parviennent mais en ont ras le bol. Les enseignants qui tiennent le coup et sont heureux dans leur métier semblent, si l’on se base sur ce qu’on lit dans leurs interventions, être soit ceux qui enseignent dans des conditions idéales, car cela existe (on a presque envie de dire cela existe « encore ») soit ceux qui acceptent de considérer leur métier comme un véritable « sacerdoce », un mot souvent prononcé dans ces forums, comme une mission pour laquelle ils doivent se donner corps et âme, qui acceptent de consacrer, en recherches, en préparations de cours, en corrections diverses, en travail administratif lié à l’école, la moindre minute de loisirs dont ils disposent, la totalité de leurs jours de congés et de leurs vacances, ces fameuses vacances que tant de non-enseignants leur envient et qu’on leur crache systématiquement à la figure comme la preuve que leurs revendications et leurs plaintes n’ont pas lieu d’être. Ces enseignants là se jettent à corps perdu dans le travail, et ne font plus que cela. Certains enseignants le reconnaissent. Est-ce une bonne chose ? Cela n’est-il pas, au final, tout aussi destructeur ?

Il semblerait que les enseignants ne peuvent s’en sortir que s’ils entrent totalement dans le moule. S’ils oublient qui ils sont pour revêtir le nouveau –et définitif- costume de « serviteur de l’Education Nationale ». Cela passe par l’intégration d’une sorte de novlangue propre à la profession, un exemple frappant étant le ballon, tout le monde sait ce qu’est un ballon, qu’ils sont supposés nommer le « référentiel rebondissant » ! On croit rêver ! Les élèves sont devenus des « apprenants », quant aux stylos, ce ne sont pas des stylos, mais des « outils scripteurs ». On ose à peine y croire… Ils en rigolent parfois sur les forums, où la lecture de certains messages peut cependant s’avérer difficile car remplis de jargon professionnel incompréhensible pour le profane et, pire encore, d’une quantité inouïe de sigles.

On comprend très vite que si demain, dans six mois ou cinq ans, les textes préconisent de nommer un ballon, un élève ou un stylo au moyen de nouveaux termes, les enseignants devront s’exécuter immédiatement et sans se poser de questions. Formatage du cerveau… Cela est symptomatique de la façon dont le « mammouth » (comme les enseignants, et pas seulement eux, appellent souvent leur employeur) semble traiter le corps enseignant, considéré comme de simples « pions » (beaucoup d’enseignants se plaignent dans les forums d’avoir le sentiment de n’être que des pions) censés appliquer docilement les derniers textes en vigueur, les dernières instructions pédagogiques venues de là-haut, même si elle contredisent radicalement tout ce qui avait été préconisé auparavant. L’exemple le plus souvent cité étant les problèmes liés à la méthode d’apprentissage de la lecture. Là haut, on discute, on débat. Syllabique ou globale ? On tranche, on pond un texte, les enseignants doivent appliquer. On change d’avis ? Les enseignants doivent s’exécuter. De même, lorsqu’ils racontent leurs inspections (car les enseignants sont inspectés, et de plus notés, comme des enfants) il apparait qu’on leur demande et qu’on leur reproche parfois tout et son contraire, suivant l’année et suivant la personne qui inspecte.

On a l’impression en lisant que ces forums sont le seul endroit où les enseignants peuvent vider leur sac. Certains enseignants parlent également de cette impression d’être toujours en représentation devant leurs élèves. Ils sont exposés, jetés sur le devant de la scène, jugés en permanence (même par les plus petits, en tout cas par les élèves en général, mais aussi les parents, la hiérarchie, jusqu’à la société dans son ensemble…), et en permanence aussi obligés de tenir leur classe, de ne rien laisser passer, ne rien lâcher s’ils veulent avoir une chance de pouvoir enseigner. Enseigner, tout simplement. Ils expriment alors avec lassitude l’épuisement supplémentaire que cela engendre.

Ce qui ressort aussi de tous les articles, commentaires et forums lus est le fossé abyssal qui sépare les enseignants des non-enseignants. L’agacement en raison des non-enseignants qui les accablent sans arrêt de reproches. Les non-enseignants ne comprennent pas comment une personne disposant de tant de temps libre et de la sécurité de l’emploi peut oser se plaindre, sans la moindre honte, devant ceux qui doivent se battre pour survivre lorsqu’ils perdent leur emploi, ceux qui bossent plus de trente-cinq heures par semaine, ceux qui ont un patron sur le dos qui leur crie dessus toute la journée et leur met constamment la pression pour qu’ils atteignent des objectifs impossibles à atteindre, ou leur impose des délais impossibles à tenir… Leur réaction est parfaitement compréhensible car le monde du privé est souvent très dur, et la compétition y est féroce. Beaucoup d’employés, d’ouvriers et de cadres craquent. Mais visiblement les enseignants subissent exactement la même chose, même si elle leur est présentée de façon différente, et travaillent également bien plus que les x heures officiellement annoncées dans les textes.

Question objectifs à tenir, celui qui montre que l’on prend vraiment les enseignants pour des imbéciles consiste à leur imposer la réussite de tous les élèves. En s’occupant individuellement de chacun, bien entendu. Certains parents reconnaissent ne pas avoir le temps de s’occuper correctement de leurs deux, trois… enfants, mais les enseignants, eux, sont supposés être en mesure de s’occuper individuellement de vingt-cinq, trente ou trente-cinq gamins. De plus, les enseignants ont, eux aussi, des comptes à rendre en permanence, pas à un patron comme dans le secteur privé non enseignant, mais des comptes à rendre à leur école elle-même, aux parents, à leur hiérarchie, et finalement à la société toute entière. Ca fait beaucoup, en effet.

Parfois, lorsqu’on lit certains posts dans les forums d’enseignants du primaire, et que l’on découvre de quoi exactement la personne se plaint, comme la visite de parents à quatre heures et demie, afin de discuter de choses diverses, on peut avoir du mal à comprendre pour quelle raison ils en font « tout un fromage » pour parler familièrement. Un entretien après la classe avec une mère de famille, pense-t-on au premier abord, n’est tout de même pas la mer à boire. Et puis on continue de lire, et on apprend que l’enseignant a passé la journée entière dans le bruit, car vingt-cinq, trente, voire plus, petits enfants de quatre ou cinq ans (ou pire, deux ans, mais c’est parait-il la mode de scolariser les enfants de deux ans et les jeter, si petits, dans des classes déjà surchargées…) ou trente ados font beaucoup de bruit, qu’ils sont difficiles à tenir, on apprend que l’enseignant vit en permanence dans un climat de stress et d’agitation, de tension nerveuse et de pression psychologique, qu’il est à ramasser à la petite cuillère le soir quand le dernier enfant est sorti de la classe, qu’il pensait avoir un moment bien à lui pour se « détendre » tout en s’attaquant à la montagne de travail nécessaire à la préparation de la classe du lendemain et finalement il voit « débouler » des parents qui pensent que la porte est toujours ouverte, qui ne prennent absolument pas la peine de demander un rendez-vous parce que de toute façon un instit ou un prof, c’est supposé être à leur entière disposition, que parfois ces parents ne parlent même pas de la scolarité de leur enfant, mais en viennent à confondre l’enseignant avec leur psychologue personnel, se mettant à relater leurs problèmes de couple, entre autres. On comprend mieux que ce n’est en fait que la goutte faisant déborder le vase d’une journée, une de plus, trop remplie et totalement harassante.

Parfois, on a du mal à saisir toute l’ampleur du malaise, de la fatigue des enseignants, de leur incroyable niveau de stress car certains posts sont trop courts et ne racontent pas avec suffisamment de détails leur vécu. Mais d’une part les enseignants se parlent entre eux, et se comprennent visiblement très bien sans avoir besoin de s’étendre, et d’autre part (certains s’excusent même de ce fait) avec le travail monumental de préparation qui les attend, ils n’ont pas le temps de faire plus long.

Autrement dit, ces forums nous apprennent que nous jugeons les enseignants au lieu d’essayer de les comprendre. Nous nous faisons une idée totalement erronée de leurs conditions de travail. Il est vrai que si nous n’avons jamais mis les pieds dans une classe, nous ne savons pas de quoi il en retourne. Pourtant, et bien que nous ne sachions pas, nous les accusons malgré tout d’exagérer, de se plaindre sans raison, sous prétexte qu’ils sont gratifiés de plus d’ heures de « loisirs », de jours de « repos » et de vacances… qu’ils utilisent, si toutefois ils répondent aux attentes de leur hiérarchie, et à celle des parents qui ne sont visiblement pas les derniers à leur coller la pression, à bosser, vacances y compris. Car plus ils bossent, plus ils sont performants en classe, et moins ils risquent de se laisser déborder. Surtout s’ils ont une classe difficile, avec des élèves en grande difficulté scolaire ou comportementale, ou des élèves relevant en fait de l’éducation spécialisée. Car, sous prétexte d’intégration, on met visiblement tous les enfants dans les mêmes classes. Des enseignants évoquent alors leurs difficultés avec tel enfant handicapé, dont ils n’ont absolument pas le temps de s’occuper, ni la formation nécessaire, ou avec celui-ci qui est autiste, etc… Finalement, ces enfants « intégrés » ne peuvent recevoir les soins et l’attention dont ils ont particulièrement besoin, et qu’ils trouveraient dans un milieu scolaire adapté à leur situation. Oui, mais voilà, ça coûte cher, et on n’a pas envie d’avoir les moyens.

Beaucoup d’enseignants annoncent un nombre d’heures de travail hebdomadaire, dont une grande partie non payées, celles consacrées aux préparations et aux corrections (mais aussi visiblement aux réunions et au travail administratif) qui ferait hurler bien des représentants syndicaux dans d’autres corps de métier.

Car, quelle personne travaillant dans le privé accepterait sans trouver cela anormal et sans protester de devoir ramener du travail à la maison absolument tous les soirs, de passer ses soirées entières à bosser, parfois jusqu’à tard dans la nuit ? Alors, si on accepte l’idée que c’est anormal pour quelqu’un du privé, assommé de travail par son patron, pourquoi critique-t-on les enseignants, pourquoi refuse-t-on de les écouter lorsqu’ils se plaignent de la même chose ? Est-ce parce que les enseignants sont considérés « à l’entière disposition » des enfants, des ados, de tout le monde, que personne ne les plaint lorsqu’ils n’ont plus un instant à eux pour se détendre, décompresser, fermer la porte de la vie professionnelle et ouvrir celle de leur vie privée et de leurs loisirs ?

Si l’on part d’une base de 24 heures de cours hebdomadaires (payées) pour un enseignant du primaire et du principe que pour chaque heure de cours il faut une heure (non payée) de préparations, de corrections… On en est déjà à 48 heures de travail hebdomadaires.

Je me souviens d’un autre reportage. On y voyait un plan montrant un couple d’enseignants de collège, assis un soir face à face à la table du salon. Tous deux étaient penchés sur une tonne de copies à corriger, des cours à préparer… La concentration indispensable à cette lourde tâche les empêchait de se parler, et même de se regarder. Un silence pesant régnait dans la pièce, seul le bruit des pages que l’on tourne venait animer la soirée, et elle passait ainsi, comme chaque soir, triste et monotone… Le reportage s’achevait sur la vision de ce jeune couple d’enseignants enfermés chacun de leur côté dans leur laborieuse solitude.

Beaucoup d’enseignants, sur les forums du primaire, se plaignent du côté trop accaparant de leur métier, devenu peu à peu une véritable obsession. Comme si l’école ou le collège leur parasitait le cerveau en permanence. Petit à petit, sans même s’en rendre compte, ils en sont venus à s’oublier, ne vivant plus que pour leur métier et n’existant plus qu’à travers lui. Sans doute parce que c’est ce qu’on attend d’eux : ils sont là pour répondre aux attentes, ils n’en font jamais assez leur fait-on comprendre. La pression psychologique semble permanente. A la fin, s’ils visitent un musée, au lieu de profiter de leur visite comme n’importe quel autre visiteur, et s’enrichir personnellement, le faire pour eux-mêmes, ils ne peuvent s’empêcher de penser durant toute leur visite à ce qu’ils peuvent en tirer pour l’élaboration d’une activité pédagogique. S’ils voient un objet, n’importe lequel, ils se mettent immédiatement à réfléchir à ce qu’ils pourraient bien en faire en classe avec les enfants…

Certains se plaignent même de rêver en permanence de l’école la nuit. « J’étais surinvestie et ma vie personnelle en a souffert, cela a été une de mes erreurs. En même temps, cela n’aurait pas été possible autrement : il fallait se jeter dedans. » (1)

Comment demander à un prof d’enseigner avec efficacité lorsqu’il se trouve devant une classe de trente, voire trente-cinq élèves, même chez les plus petits ? Toutes les classes ne sont pas surchargées, mais il existe bel et bien des classes de trente-cinq petits de trois ans. Beaucoup de non-enseignants répondent alors qu’autrefois les classes étaient bien plus chargées encore, et les enseignants s’en sortaient très bien. C’est tout à fait vrai, mais c’est oublier qu’autrefois, l’enseignant était un personnage respecté de la société, que le parent jouait son rôle de parent et éduquait l’enfant, que jamais un parent ne se serait permis de contester une punition donnée à son enfant, encore moins d’aller menacer l’enseignant (on entend même parler d’enseignants se faisant casser la figure à la sortie de l’école…), et puisque les parents respectaient l’enseignant, très naturellement les enfants imitaient le comportement de leurs aînés. Il n’y avait donc pas autant de problèmes de discipline à gérer, qui font dire à pas mal d’enseignants qu’ils en ont marre de passer leur temps à faire « le flic » en classe (ils disent aussi en avoir marre de faire également office, en plus de flic, de psychologue, scolaire ou pas, de travailleur social, de rééducateur spécialisé… J’ai même trouvé « gardien de zoo », cela semble dur et excessif en effet, mais que sait-on du quotidien de l’auteur du commentaire, à part qu’elle se fait frapper par un élève de CM1 en pleine crise ? C’est oublier aussi que nous vivons dorénavant dans une véritable culture du zapping, que les enfants, gavés d’informations brutes qu’on ne peut plus leur apprendre à trier et à analyser, du fait de la quantité à gérer, ne parviennent plus à se concentrer aussi facilement que ne le faisaient les générations précédentes. C’est oublier également que les modèles présentés aux enfants ne sont plus les personnes parties de rien et qui ont travaillé dur pour monter petit à petit les échelons de la société. On n’enseigne plus les vertus de l’effort, de la persévérance et de la patience. Les enfants ne comprennent donc plus l’intérêt de s’appliquer, de recommencer un travail bâclé. Ils ne reconnaissent plus en leur enseignant, toujours considéré dans certains pays, dans certaines cultures, comme un Maître à suivre, celui qui détient le savoir et la technique pour le transmettre. Il n’y a plus de relation de confiance.

Une société en crise, qui ne respecte plus ses enseignants, génère une jeunesse en crise qui ne respecte plus ses enseignants. Les parents le savent bien, et pourtant ceux qui ont parfois du mal à discipliner leurs deux ou trois gamins ne semblent pas comprendre pourquoi un enseignant peut avoir des difficultés à maîtriser, seul, une trentaine d’enfants ou d’adolescents.

Enfin, beaucoup d’enfants viennent de nos jours de foyers où le chômage a fait des ravages, où les difficultés sociales sont lourdes, et lorsqu’ils constatent qu’un diplôme ne suffit même plus pour assurer un emploi à la sortie, on comprend finalement leur désintérêt de l’école, et celui de leurs parents. L’école, de nos jours, ça ne paye plus. Il faudrait que l’enfant aille à l’école pour le seul plaisir d’apprendre, mais ce n’est sûrement qu’un doux rêve. La vraie utopie, la vraie société idéale, se situe peut-être là.

Une chose m’a frappée. Dans beaucoup de posts écrits par des enseignants envisageant la reconversion, s’exprime une vraie peur de démissionner en raison de la crainte de travailler dans le privé (pas l’enseignement privé, mais des emplois dans d’autres secteurs), et au-delà, l’angoisse face à l’inconnu, voire même pour ceux qui envisagent de devenirs indépendants, la peur de se lancer, de voler de ses propres ailes. C’est bien compréhensible. Beaucoup d’enseignants n’ont jamais travaillé dans le privé, n’ont jamais rédigé de CV ni passé d’entretien d’embauche. C’est un monde totalement nouveau et inconnu pour eux. Alors, pourquoi « Rédaction de CV », ou « Entretiens d’embauche » ne seraient-elles pas des matières enseignées à l’école ? Trop utilitariste ?

Ce qui semble retenir le plus les enseignants est la peur de perdre leur statut de fonctionnaire. Beaucoup cherchent apparemment à sortir de l’enseignement tout en restant dans la fonction publique. Beaucoup aussi se rendent compte qu’avec le type de diplôme qu’ils ont, et le peu d’expérience professionnelle dont ils disposent, ils auront du mal à faire autre chose. Parfois, ils ne savent tout simplement pas vers quoi s’orienter et paniquent à l’idée de devoir faire ce métier toute leur vie.

Plus inquiétant encore, beaucoup d’enseignants ressentent apparemment la honte d’avoir craqué, et une réelle culpabilité à l’idée de démissionner, s’ils peuvent et veulent le faire. Car plus que jamais, le mot « démissionner » contient le mot mission dès lors qu’il s’agit d’enseignants. Ils deviennent des ratés aux yeux de beaucoup, ou provoquent l’incompréhension, y compris de leur propre famille pour certains. Ils ont failli à leur mission, ils n’ont pas été à la hauteur, ils se sont dégonflés, ils n’ont pas suffisamment essayé, mais pire que tout ils ont laissé tomber les enfants... Ces enfants dont la société se fiche bien qu’ils aient accès à la violence à la télé, sur internet… Ces enfants qu’on dresse à devenir de parfaits petits consommateurs, à qui l’on nie parfois même le droit d’être des enfants, vulnérables et fragiles, deviennent tout à coup sacro-saints dès qu’un enseignant a osé avoir le culot de les « abandonner ». La pression psychologique semble décidément immense…

Enfin, les passerelles semblent quasi inexistantes pour les enseignants en désir de reconversion. Beaucoup de témoignages donnent l’impression que lorsqu’on a mis ne serait-ce qu’un pied à l’Education Nationale, c’est fini, il est très difficile de s’en sortir. Comme si l’on était tombé au beau milieu d’une mare pleine de sables mouvants. On peut parfois lire de véritables appels à l’aide pour trouver une solution de reconversion, une porte de sortie.

Il y a bien une sorte de « cellule mobilité  » à l’Education Nationale, et des « conseillers à la mobilité », mais il semblerait selon les témoignages qu’ils soient peu efficaces. Tout cela n’apporterait que peu d’aide aux personnes souhaitant se reconvertir à l’extérieur et changer complètement de métier. Lorsqu’on visite le portail internet mis en lien ci-dessus, on voit qu’il s’agit d’aider les enseignants à aller enseigner ailleurs, ou dans d’autres domaines, à devenir directeur/trice d’établissement (certains l’ont fait et disent l’avoir amèrement regretté, d’autant que, selon l’endroit où ils se trouvent, ils doivent assurer la direction de l’établissement en plus de leur mission d’enseignement !), il s’agit d’occuper d’autres postes, comme des postes administratifs, mais toujours au sein de l’Education Nationale… Visiblement, on ne chasse pas aussi facilement le mammouth de sa vie, et l’animal garde bien ses proies. Lorsqu’il est proposé une aide pour se diriger vers une autre fonction publique, cela passe toujours par le « détachement ». Mais ces détachements sont apparemment très durs à obtenir, ils dépendent d’une autorisation et ne sont pas définitifs. Les personnes détachées pour de courtes durées sont ensuite automatiquement rappelées à l’Education Nationale.

Quant à la partie « Créer ou reprendre une entreprise », elle ne donne que deux ou trois liens qui, certes, peuvent s’avérer utiles, mais dont on pense que l’enseignant est parfaitement capable de les trouver tout seul. Du reste, si l’enseignant crée son entreprise sans avoir au préalable donné sa démission, il entre alors dans le cadre du cumul d’emplois, et non seulement il doit alors demander l’autorisation de créer cette entreprise, mais cette autorisation ne lui sera de toute façon accordée que pour deux ans, renouvelable éventuellement pour une année supplémentaire. Alors, à quoi sert cette cellule mobilité, puisque la meilleure chose à faire pour un enseignant qui désire passer à autre chose est visiblement de donner en premier lieu sa démission, de « chasser le mammouth » ? Le problème, c’est que ce n’est souvent pas possible, financièrement parlant, de donner sa démission.

Il existe une « indemnité de départ volontaire » donnée sous certaines conditions aux enseignants démissionnaires, surtout s’ils créent une entreprise, mais les témoignages sur les forums montrent que l’obtenir est un véritable parcours du combattant face à une administration qui, de plus, n’accorderait pas toujours les sommes dûes.

Les enseignants qui ne souhaitent pas démissionner, par peur ou autre, essayent alors de se mettre en « disponibilité » pour tenter de trouver autre chose, mais là, ils ne perçoivent plus leur salaire non plus, et là aussi, cette mise en disponibilité dépend d’une autorisation. Alors certains (beaucoup ? Je n’ai aucun chiffre), ne voyant pas d’issue possible, ou d’autres trop accaparés par leur métier et ne voyant pas venir la crise, craquent, tombent en dépression, et n’ont plus d’autre choix que de se faire arrêter. Il est terrible de lire le récit de leurs crises d’angoisses à l’approche de la date fatidique de leur reprise d’activité, et beaucoup font tout ce qu’ils peuvent pour parvenir à faire prolonger leur arrêt maladie. Mais cela est identique bien sûr pour toute personne tombée en dépression. Les enseignants ne sont sans doute pas, à ce sujet, plus à plaindre que les autres.

Je pense qu’il serait une erreur de penser que les enseignants dépressifs étaient de toute façon au départ des êtres fragiles et vulnérables, ou des personnes sans autorité qui n’avaient rien à faire dans l’enseignement. Déjà, dire cela serait reconnaître que l’enseignement est un monde très dur, un monde où il faut tenir le coup, mais de toute façon il semble que c’est surtout un monde où même une personne psychologiquement solide et équilibrée au départ peut, au fil des mois ou des ans, perdre ses repères, se fragiliser psychologiquement et nerveusement, et finir un jour par craquer. Voire commettre l’irréparable.

Au-delà des difficultés dans l’exercice des fonctions d’enseignant exposées sur les forums, on est donc particulièrement frappé de lire les obstacles énormes qui se dressent devant les enseignants (et peut être tous les fonctionnaires ?) lorsque la décision de reconversion s’impose à eux. La démission elle-même dépend du bon vouloir de l’administration, et il y aurait visiblement des cas où elle serait refusée. (1)

Quant à la hiérarchie, elle ne semble pas soutenir du tout les enseignants. Ni dans leurs difficultés du quotidien, encore moins lorsqu’ils craquent, et pas vraiment lorsqu’ils essayent de s’en sortir. Très nombreux sont les témoignages au sujet de problèmes avec cette hiérarchie, racontant le manque de soutien (pas toujours évidemment, parfois on lit des cas où la hiérarchie a soutenu l’enseignant, notamment face à des parents agressifs), mais aussi des cas de harcèlement moral et d’acharnement. Beaucoup d’enseignants se plaignent également d’avoir été cassés, démolis pour des broutilles lors de leurs inspections. L’impression d’être infantilisé est aussi très souvent évoquée.

S’ils se soutiennent beaucoup, donnent des conseils, se remontent le moral dans les forums, si l’on y voit une réelle solidarité, basée bien sûr sur la compréhension, les enseignants, bien qu’ils vivent les mêmes galères au quotidien, n’encouragent pas, semble-t-il, leurs collègues à la démission. On lit parfois des réponses du genre : « tu ne vas tout de même pas démissionner ! Pour faire quoi après ? Au moins ici, nous avons la sécurité de l’emploi, et tu sais, en tant de crise… » La démission semble l’ultime recours, car la peur et l’angoisse de l’avenir sont très présentes.

Il est frappant aussi de voir la fréquence avec laquelle certaines expressions ou certains mots reviennent dans ces forums. Ceux que l’on rencontre le plus souvent sont (dans le désordre) : « en représentation », « boule au ventre », « crise d’angoisse », « dépression », « n’en peux plus », « sur les rotules », « usant », « plus de patience » ou « patience à bout », « stress », « bruit », « faire le flic », « se faire presser », « infantiliser », « mammouth », « soldat », « pion », « sacerdoce »…

Certains enseignants finissent par franchir le cap et se lancer tout de même dans un changement de métier, ou monter leur boîte. Beaucoup disent ne rien regretter. On se demande alors pourquoi tant de personnes fantasment à l’idée de devenir « maître » ou « maîtresse d’école », ou prof. Certains ont franchi le cap, dans l’autre sens, donc, laissant tomber un emploi qu’ils trouvaient trop prenant, une hiérarchie trop exigeante, croyant améliorer leur quotidien professionnel en passant les concours de recrutement de l’enseignement. On lit alors pas mal de témoignages d’amertume, de regret et de désillusion.

Il n’est donc pas étonnant que la profession attire de moins en moins de candidats. Quand y aura-t-il une véritable politique consistant à donner la priorité absolue à l’enseignement ? Les classes surchargées à une époque où elles ne devraient plus l’être, les fermetures de classes, y compris celles concernant les élèves en réelle difficulté… On dirait que tout est fait pour pousser les parents qui le peuvent à mettre leurs enfants dans le système éducatif privé, et pour ceux qui ne peuvent pas, pour les plus vulnérables, tant pis pour eux, qu’ils se débrouillent !

L’enseignement est la base de tout, c’est le principal pilier de la société, et tout repose sur lui. Sans enseignement de qualité, il n’y a pas d’avenir, et pas d’épanouissement possible pour la jeunesse d’un pays. Au-delà de l’avenir et du bien-être des élèves, c’est l’avenir du pays lui-même qui est en jeu. Si on laisse tomber l’enseignement, si on laisse tomber les élèves, celles et ceux qui feront la société de demain, si on laisse tomber les enseignants, qui choisissent ce métier difficile par amour du savoir et réelle envie de le transmettre, alors tous les systèmes politiques, qu’ils soient de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs, que l’on pourra mettre en place pour essayer ensuite de soigner les maux de notre société, n’y pourront rien changer. Quoi qu’aient fait les gouvernants pendant leur mandat, leur bilan se soldera toujours par un échec.

 

Notes, liens et références.

(1) (1) http://blogs.lexpress.fr/mammouth-mon-amour/2011/11/29/pourquoi-jai-demissionne-de-leducation-nationale/

 

Les captures d’écran mises en illustration proviennent de ce forum

Consulter aussi cette page sur cet autre forum. Et en général le contenu du forum. Je ne connais pas la fréquence à laquelle les incivilités ou agressions de professeurs ont lieu, mais la lecture des forums donne le sentiment qu’ils sont fréquents, et même de plus en plus fréquents. Il est en tout cas nécessaire d’avoir connaissance de ces faits, et de lire les commentaires qu’ils suscitent, afin de prendre toute la mesure du risque que constitue dorénavant ( !!) l’exercice du métier d’enseignant. 

J’ai découvert qu’il existe un forum spécialement dédié à ceux qui veulent quitter, ou qui ont quitté l’enseignement. Ce forum est lui aussi plein de témoignages édifiants de profs et d’instits. On y trouve également une courte revue de presse sur la reconversion des enseignants.

Il existe beaucoup d’autres forums de discussion pour le monde enseignant.

Lire cet article

A lire aussi, cet article sur le suicide d’une enseignante, et en général sur les conditions de travail des enseignants. 

L'image de mammouth provient de Wikipedia et est dans le domaine public.



101 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 29 octobre 2012 10:06

    Depuis ces dix dernières années les différentes réformes de l’Education Nationale n’ont eu qu’un seul but, son intégration sur le marché très porteur du projet néolibéral en matière d’éducation, peu importe les enseignants et peu importe les eleves...

    Voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/19/l%E2%80%99ecole-est-finie/


    • Surya Surya 29 octobre 2012 10:26

      Bonjour Robert Gil,
      Merci pour ce lien, je viens de lire l’article et j’approuve son contenu à une toute petite réserve près, je pense qu’il faut tout de même conserver un secteur éducatif privé pour les gens qui le souhaitent, notamment pour les familles souhaitant continuer à donner une éducation religieuse à leurs enfants, inexistante dans les écoles publiques bien sûr. Je n’imagine pas une société où il n’y aurait qu’une école publique et rien d’autre.
      Mais le problème, c’est qu’à partir du moment où cette structure privée existe, et si les gouvernements cherchent à faire des économies... c’est tentant en effet de démanteler l’éducation publique, et ça, c’est totalement inacceptable.
      En plus, ce n’est pas parce que le service privée n’existerait plus que cela voudrait forcément dire que l’enseignement public serait de grande qualité, que le gouvernement y mettrait les moyens.
      J’ai bien aimé dans l’article le « peu à peu ». C’est exactement ça. Les soupes amères passent beaucoup mieux si on les sert à la toute petite cuillère.
      Quel gouvernement va mettre le paquet dans l’éducation publique, ne pas l’abandonner, et ne pas abandonner ceux qui ne peuvent pas payer pour l’instruction de leurs enfants ? J’attends beaucoup de Mr Hollande en tant que Président, j’espère vraiment qu’il fera tout ce qui est possible pour sauver l’enseignement public.


    • Fergus Fergus 29 octobre 2012 11:36

      Bonjour, Surya.

      D’accord avec ce commentaire. Même si je suis un inconditionnel de l’école publique, je suis pour le maintien d’un minimum de structures privées, ne serait-ce que pour servir d’aiguillon a une Education nationale dont il ne serait sans doute pas souhaitable qu’elle dispose du monopole.

      Pour ce qui est des enseignants eux-mêmes, entièrement d’accord avec votre article. Je pense sincèrement que les non-enseignants n’évaluent pas très bien l’énorme stress auquel sont soumis les profs face à des enfants et adolescents infiniment plus difficiles qu’autrefois, du fait d’un laxisme croissant des parents d’une part, et de la pression des groupes, des codes et de la culture extra-familiale d’autre part.

      Que des commentateurs puissent sérieusement comparer la fatigue d’une journée de travail d’enseignant face à des ados avec un emploi tertiaire « normal » me sidère. Non qu’il ne puisse y avoir ici ou là d’insupportables pressions exercées par la hiérarchie sur les employés ou les cadres, mais ces cas sont à l’évidence minoritaires. Oui, les enseignants doivent etre soutenus.

      Cordialement.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 11:51

      Bonjour Fergus,

      En effet, je n’avais pas pensé aux problèmes que peuvent engendrer le monopole de l’instruction par un Etat, quel qu’il soit. Je précise parce que je ne l’avais pas fait dans mon commentaire ci dessus que l’article mis par Robert Gil ne préconise absolument pas une disparition totale du privé, je ne sais pas si son auteur est en faveur ou non de cela, mais je sais que beaucoup de gens voudraient la disparition totale de tout secteur privé, et je ne pense pas non plus que ce serait une bonne chose. Par contre je suis en accord total avec l’article lorsqu’il dit « en se drapant dans les habits avantageux du »libre choix« des familles » . Il est évident que cela est pris comme prétexte au démantèlement du secteur éducatif privé, alors que tout en fait est une question de gros sous, et pire, de désintérêt total pour le sort des enfants issus de milieux sociaux défavorisés.
      Très bonne journée à vous,


    • Surya Surya 29 octobre 2012 11:53

      démantèlement du « secteur éducatif public », pas « privé » bien sûr.


    • Abou Antoun Abou Antoun 29 octobre 2012 12:12

      D’accord avec ce commentaire, même en temps qu’ancien fonctionnaire et ardent défenseur de l’École Publique. Les monopoles ne sont jamais bons.
      Une remarque cependant : pour avoir un statut d’établissement sous contrat et les avantages qui en découlent (paiement des traitements des enseignants), un établissement doit adopter les programmes de l’E.N. Or actuellement nous avons un problème au niveau même des programmes. Si les établissements privés se distinguent uniquement par le fait qu’ils proposent une éducation religieuse en plus, on ne peut pas parler de compétition ils servent la même soupe.
      Pour finir si les boîtes privées présentent quelques avantages au niveau de la sélection des élèves donc pour tout ce qui concerne la discipline etc. du point de vue de l’efficacité ils fabriquent aujourd’hui à peu près autant de cancres que l’E.N. mais des cancres un peu plus heureux.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:38

      Je pense que le secteur privé ne devrait pas représenter une compétition, mais une alternative. Les personnes qui veulent vraiment pour leurs enfants un enseignement autre, avec des programmes différents, les inscriront en effet dans le privé hors contrat, qui traîne souvent derrière lui une image de « pas sérieux ». Il y en a qui ne le sont pas, bien sûr. Cela dit, ce texte très intéressant montre que les écoles hors contrat sont les seules écoles véritablement libres. Peu de contrôles de l’Etat par exemple. On y voit aussi que les écoles nouvellement créées doivent attendre cinq ans avant de pouvoir passer contrat avec l’Etat. Elle le font probablement pour des raisons financières, mais du coup elles perdent leur liberté, sauf celle d’un éventuel enseignement religieux, en effet.
      Les cancres ne ratent pas forcément leur vie : il paraît qu’Einstein lui même a été un sacré cancre à l’école smiley


    • Abou Antoun Abou Antoun 29 octobre 2012 13:40

      Les cancres ne ratent pas forcément leur vie : il paraît qu’Einstein lui même a été un sacré cancre à l’école
      C’est une légende ! Einstein a toujours été doué en mathématiques. Par ailleurs son comportement dans le système allemand de l’époque est celui de beaucoup d’enfants surdoués dans n’importe quel système.
      Il semble par contre établi qu’Einstein aie eu des problèmes avec l’apprentissage du langage. une blague veut que la première chose qui soit sortie de sa bouche est « la soupe est trop chaude ». Quand on lui aurait fait remarquer qu’il savait parler et le priant de se justifier, il aurait répondu : « Jusqu’à présent il n’y avait rien à dire ». C’est une plaisanterie.
      De toutes façons, ne pas parler évite de dire des bêtises.


  • tf1Goupie 29 octobre 2012 10:10

    ça signifie qu’il va y avoir beaucoup de profs absents, non remplacés ou bien remplacés en catastrophe par des interimaires recrutés à la vite à Pole Emploi.

    La nouvelle generation d’enseignants va être un melange de sauve-qui-peut, de profs qui le seront devenus par défaut, parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’autre.

    C’est déjà le cas parmi les profs des écoles qui sont souvent des profs de sport qui n’ont pas obtenu de poste dans leur discipline.
    Des profs avec une culture générale pauvre, un niveau de Français faible et des lacunes importantes en Maths.

    Les écoliers qui subissent ça aujourd’hui seront les ratés de demain ...

    Et pendant ce temps on nous parle de rythme scolaire et d’heures de soutien anti-échec scolaire . LoL, s’il on peut dire.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 10:37

      Bonjour TF1Groupie,

      Je crois qu’il y a un problème de voie à suivre en fonction du diplôme. On juge les gens, au moment du recrutement, non sur leurs compétences, mais sur le type de diplôme obtenu. Alors il est vrai que si l’on possède un diplôme de sciences de l’éducation, par exemple, un employeur ouvrira peut être des yeux ronds si la personne pose sa candidature pour un poste n’ayant rien à voir avec l’éducation. Mais c’est toujours ainsi pour les filières littéraires, curieusement lorsqu’un élève décroche un diplôme scientifique, toutes les portes s’ouvrent largement devant lui.
      Il est possible qu’il y ait déjà un certain nombre des profs qui ont choisi ce métier par défaut, parce qu’avec le diplôme qu’ils ont, ils savent qu’ils n’ont qu’une voie possible, l’enseignement.

      Ainsi un prof de sport qui n’arrive pas à obtenir de poste est catapulté dans une classe de primaire ? Certes, le fait qu’il soit prof de sport, ou n’importe quel autre qualification, ne signifie pas forcément que son niveau de français est moins bon que ceux des autres, évidemment, et en plus, s’il a des lacunes dans les matières qu’il lui faudra enseigner (les maths par exemple) tout le monde a la possibilité de se cultiver pour être en mesure d’avoir suffisamment de savoirs à enseigner, mais qu’en est-il de la formation pédagogique ?


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 12:16

      J’ai un copain qui a suivi les formations des « maitres d’école » (lui ne sortait pas de STAPS , le cursus pour être prof de sport) ; il n’a pas été convaincu par l’efficacité de la formation pour remettre a niveau les sportifs ainsi réorientés ... d’ailleurs ces derniers n’était pas franchement motivés.

      Mon copain était assez inquiet du niveau d’orthographe de ces instits « réorientés ».

      C’était en région parisienne, je ne sais pas si c’est pareil en Province.

      Dans tous les cas il est évident que le niveau de recrutement baisse vu le peu d’attrait du métier : il est maintenant notoire que ce métier est fortement dévalorisé, ingrat et epuisant que ce soit moralement ou physiquement.


  • spartacus spartacus 29 octobre 2012 10:56

    Ce qui semble retenir le plus les enseignants qui n’aiment plus leur métier est la peur de perdre leur statut de fonctionnaire.


    Elle est bien bonne !

    Supprimons le statut, ils pourront démissionner. 
    Donc le privilège qu’offre le statut constitue un frein à la liberté de démissionner.

    Il est tout a fait normal que sur plus de 1,1 million de personnes certaines ne trouvent pas vocation. Et que sous prétextes d’avantages corporatiste ces dernières restent à contre coeur.

    Les acquis sociaux, les régimes spéciaux par les différences avec la société civile qu’ils impliquent sont des attentes à la libre circulation dans l’emploi des personnes.

    Cela confirme qu’ils ne sont qu’injustice sociale. une aberration sociale et éthique. 


    • Surya Surya 29 octobre 2012 11:20

      Bonjour spartacus,
      Je pense que ne pas démissionner, lorsqu’on vit un quotidien insupportable au point de risquer la dépression, ou pire, est une erreur, et il est possible en effet que si la garantie de l’emploi n’existait plus, il y aurait peut être moins d’enseignants hésitant à démissionner pour ne pas perdre cette garantie d’emploi. J’avoue que lire des commentaires sur les forums répondant, à des personnes annonçant qu’elles n’en peuvent vraiment plus et veulent démissionner, qu’elles doivent essayer de « tenir au jour le jour », et de « craquer à la récré » s’il le faut, m’a surprise.
      Mais cela dit je peux comprendre leur réaction, car déjà on connait pas beaucoup de gens du privé qui osent démissionner de leur poste histoire d’aller ensuite trouver autre chose, donc garantie de l’emploi ou pas, ce n’est pas si facile comme démarche, ensuite, beaucoup n’ont rien connu d’autre, et ne savent absolument pas ce qu’est le secteur privé (parfois une jungle, reconnaissons le, et pas si facile que ça de trouver du boulot, sinon il n’y aurait pas tant de chômeurs en France), et d’autre part c’est la crise, nous ne sommes plus dans les trente glorieuses, et qui dit crise, dit peur légitime de perdre ce qu’on a.
      De plus, je pense que psychologiquement, on « s’y fait » à la garantie de l’emploi, et c’est peut être pour ça que l’Etat offre cette garantie de l’emploi à ses employés. C’est le moins qu’il puisse faire pour quelqu’un ayant passé un concours hyper difficile et bossé comme un dingue pour le réussir, et su reste, tout le monde devrait avoir droit à cette garantie de l’emploi, on ne devrait pas jeter les gens dans le chômage mais trouver toujours des solutions si vraiment on ne peut pas faire autrement que de réduire les effectifs, mais je pense que ce n’est pas non plus innocent. La garantie de l’emploi, ça permet aussi de retenir les gens, histoire de les empêcher de trouver mieux ailleurs.
      J’ai bien vu en lisant les forums, entre autres, que rien n’est fait pour aider les enseignants dans leur projet de reconversion, lorsqu’ils veulent changer de métier.
      Il existe finalement beaucoup plus d’aide pour les employés du secteur privé, ne serait-ce que les bilans de compétence dont, d’après ce que j’ai compris, l’éducation nationale se soucie comme de l’an quarante.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:11

      Spartacus, je suis en train de lire votre article mis en lien, et ma première impression est que je vous trouve très dur avec les fonctionnaires, particulièrement les enseignants. Tout le monde leur reproche leurs avantages, et refuse de voir qu’eux aussi, et je prends pour exemple les enseignants qui témoignent de leurs conditions de travail qui deviennent en réalité leurs conditions de vie, ont des graves problèmes dans le cadre de leur vie professionnelle. Je n’ai rien lu sur les conditions de travail des autres fonctionnaires, mais les accuser de se tourner les pouces et votre photo montrant la femme baillant sont des clichés.
      Mais il est tout à fait exact que les fonctionnaires ont plus d’avantages, on peut parfaitement le ressentir comme une injustice, mais si c’est tellement la panacée d’être fonctionnaire, pourquoi tout le monde ne passe-t-il pas un concours pour le devenir, et avoir ces mêmes avantages ?


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 12:21

      « Ce qui semble retenir le plus les enseignants qui n’aiment plus leur métier est la peur de perdre leur statut de fonctionnaire. »

      Je ne sais pas d’où tu sors ça Spartacus, c’est du pur fantasme... ta haine du fonctionnaire est caricaturale par moment.

      Je connais assez peu de gens qui, ayant investi plusieurs années dans un métier le quittent avec facilité et sans état d’âme.

      Connais-tu beaucoup de boulangers genre Rocla qui se reconvertiraient en mécanicien avec aisance ??
      Connais-tu beaucoup de monde qui sont content de devenir chômeurs (surtout qu’un fonctionnaire ne touche d’indemnités chomâge).

      Essaie de réfléchir avant de taper à tout va.



    • tf1Goupie 29 octobre 2012 12:25

      Ce qui semble retenir le plus les enseignants c’est leur Mutuelle ... non je déconne !

      La plupart n’osent pas changer de paires de lunettes tellement ils l’ont dans l’os avec la MGEN à laquelle l’employeur n’abonde pas un centime.


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 12:35

      Tout faux Groupie de TF 1 , 

      J’ ai fait au moins quatre métiers différents dans ma vie sans compter
      les autres .

      Quant aux articles à rallonge chacun son truc . Perso j’ aime bien comprendre
      les énoncés rapidement . Déjà petit je n’ aimais pas les labyrinthes .

      Autrement le métier de boulanger a beaucoup plus d’ envergure que la vision
       étriquée d’ un pétrin .


    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:43

      Tiens, vous êtes encore là, Capitaine ?
       smiley


    • Abou Antoun Abou Antoun 29 octobre 2012 13:41

      @ rocla
      Comme ça vous vous êtes foutu dans le pétrin tout seul ...


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 14:13

      "Tout faux Groupie de TF 1 , 

      J’ ai fait au moins quatre métiers différents dans ma vie sans compter
      les autres ." Nous dit Rocla.

      Et c’est des métiers qui nécessitaient Bac +5 ??

      Moi aussi j’ai fait une dizaine de boulots dans ma vie, dont plongeur dans un pizzeria, vendeur de tissu au marché st-pierre, les vendanges et baby-sitter.

      Bref si on joue aux arguments foireux il va y avoir beaucoup de commentaires sur ce fil...


    • spartacus spartacus 29 octobre 2012 16:37
      @tf1groupie
      « Ce qui semble retenir le plus les enseignants qui n’aiment plus leur métier est la peur de perdre leur statut de fonctionnaire. »
      Cette phrase n’est pas de moi, mais de l’auteur. quand on sait la stigmatisation du « privé » dans la fonction publique, je la crois sincère.

      J’ai rien contre la fonction ou le travail des enseignants. 
      La pédagogie est un « métier » qui ne souffre pas l’amateurisme. Y laisser croupir des gens qui n’ont pas la vocation est une hérésie. 

      Ce qui devient de plus en plus intolérable c’est la dissymétrie sociale entre public et privé. 

      @Surya 
      La photo du lien est tirée d’un livre « absolument dé-bor-dé » C’est effectivement un cliché qui force le trait. 


    • Surya Surya 29 octobre 2012 17:02

      Ok pour la photo de votre article, j’ai entendu parler de ce livre mais je ne l’ai pas lu, raison pour laquelle je n’ai pas reconnu la photo.

      Pour les enseignants ayant peur de perdre leur statut de fonctionnaire, je me suis basée pour dire ça sur le nombre de messages indiquant que la personne voulait se reconvertir, tout en restant dans la fonction publique (en passant d’autres concours) mais aussi sur les messages mentionnant la peur de perdre sa sécurité d’emploi (donc son statut de fonctionnaire) alors que nous sommes en temps de crise. Beaucoup de personnes semblent vouloir conserver ce statut également en raison du fait qu’elles ont des enfants et ne peuvent plus se permettre de galérer même temporairement au niveau recherche d’emploi.


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 17:18

      Il est singulier de constater que vous évaluez les interlocuteurs selon leur 
      niveau d’ instruction , vous devriez , lorsque vous postez un com mettre
       en préambule  : je ne discute qu’ avec les gens ayant minimum bac + 5 .

      J’ ai justement quitté l’ école à l’ âge de 14 ans car je ne supportais pas
      les profs avec leur pseudo science infuse prenant pour ânes les élèves
      n’ ayant rien à cirer des carrés de hypothépopotammes et autres tétraèdres à
      casques à pointe .

      Sachez qu’ il existe des immenses connards avec bacs + 10 20 ou 1000 .


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 17:19

      le précédent post s’ adresse à TF + 5 Groupie


    • Surya Surya 29 octobre 2012 17:59

      « rien à cirer des carrés de hypothépopotammes et autres tétraèdres à
      casques à point »
       smiley  smiley  smiley

      Je commence à me demander si vous n’êtes pas le véritable Capitaine Haddock ? Et moi qui croyais qu’il ne s’agissait que d’un pseudo !!

       smiley


    • Leo Le Sage 29 octobre 2012 18:00

      @Mon capitaine
      Vous dites :
      « Sachez qu’ il existe des immenses connards avec bacs + 10 20 ou 1000 . » [...]

      J’en connais quelques uns, je confirme... smiley

       
      Cordialement

      Leo Le Sage
      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 18:07

      Surya , 

      Vous avez devant vous le véritable Capitaine Archibald de Haddoque 

      Moulinsart 

      au chateau .

      Pour vous servir .... smiley


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 23:19

      Rocla : où avez-vous vu que j’évaluais les gens en fonction de leur diplôme et que je ne parlais qu’aux bac+5 ?? Relisez mon post il n’est pas long .Un prof de c’est bac+3 minimum exigé, est-ce que c’est de ma faute ?

      Mon frère n’a pas le bac : il a commencé la cuisine à 16 ans et je le respecte autant qu’un polytechnicien.

      Donc vos complexes à la con, Haddock, j’en ai rien à péter ; je constate juste que votre humour il est à geometrie variable, bon mais ça arrive à tout le monde. Pour démolir du fonctionnaire votre sens de l’humour il est toujours au top !

      Donc je ré-explique : plus on fait des études longues, et plus c’est difficile de se ré-orienter.

      Imaginez à titre d’exemple caricatural, un médecin qui au bout de 8 ans d’études et 5 ans de métier décide d’abandobnner ce métier, et bien il aurait probablement du mal à se reconvertir en boulanger, d’abord par ce que c’est un effort personnel qui demande de la souplesse et qu’en plus il ne serait pas crédible.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 11:04

    La ligne sept millions huit cent quarante deux millièmes neuf cent cinquante
     sept mille sept cent quarante deux est particulièrement intéressante , 
    bien mieux que la soixante douze millième trois cent vingt neuf .


    • Surya Surya 29 octobre 2012 11:22

       smiley
      Merci Capitaine !
      Je me suis pourtant concentrée sur la ligne du dessus, mais si vous préférez celle du dessous, ça me va aussi !
       smiley
       smiley


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 12:23

      Faut pas oublier que Rocla a un niveau d’etudes Boulanger : les livres avec des images ça va, mais dès qu’y a plus de 10 lignes de texte il retourne à son pétrin.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:48

      Le message du Capitaine m’a bien fait marrer, il l’a dit avec humour et j’apprécie, et en plus je reconnais que cet article est vraiment long. (En plus j’en ai éliminé pas mal avant de le poster ! smiley )


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 13:09

      youi zé souis encore là Surya je vé haicrire du nivot de mais aitudes . Vou 
       savais bien qu un boulangé avec çont nivot des tudes unfairieur reste
      un con toute sa vit .

      One aigain  ?


    • Surya Surya 29 octobre 2012 13:28

      Visiblement, toutes les professions subissent à un moment où un autre le mépris. Il n’y a pourtant pas de sots métiers, comme on dit, mais que des beaux métiers.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2012 11:36

    De rien Surya c’ était avec plaisir .... smiley


  • Abou Antoun Abou Antoun 29 octobre 2012 12:04

    Bonjour Surya,
    Bon article, pas grand chose à ajouter. Mais votre lien sur la novlangue professionnelle est brisé.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:16

      Merci beaucoup de me l’avoir signalé. Hier encore il marchait, aujourd’hui on voit une annonce lorsqu’on clique dessus disant que l’auteur a choisi d’effacer son compte. Bon, tant pis... Il s’agissait d’un texte humoristique reprenant tous ces mots de la novlangue des enseignants, avec, mis en note, leur signification. J’y ai trouvé ceux que je cite, il y en avait bien d’autres tout aussi croustillants.
      Bonne journée à vous,


  • rosemar rosemar 29 octobre 2012 12:45

    MERCI Surya 


    pour cet article et cette enquête très complète sur le monde des enseignants :vous avez bien restitué les difficultés de ce métier qui peut procurer du bonheur mais aussi générer stress,fatigue, découragement....


    Belle journée à vous....

    • Surya Surya 29 octobre 2012 12:53

      Merci à vous Rosemar,

      Vous contribuez régulièrement à défendre les intérêts des enseignants, qui sont si peu écoutés de nos jours, et doivent digérer des remarques que je trouve totalement injustes. Bravo à vous pour avoir le courage de faire ce métier (d’après ce que j’ai compris) dans des conditions qui, je l’espère, vont s’améliorer ces prochaines années, mais qui, actuellement, sont à la limite de la décence.
      Très bonne journée à vous,


  • titi titi 29 octobre 2012 14:13

    « comme le manque de discipline des élèves, la violence au quotidien, qu’elle soit verbale ou même physique »
    Alors là je suis obligé d’intervenir...

    Avant de demander la dicipline, il faut être soit même dicipliné.

    J’ai été vacataire dans un IUT.
    Au moment de la réforme des IUT certains enseignants utilisaient les listes d’emails de l’établissement, incluant les emails des élèves pour faire part de leur désaccord avec leur hiérarchie, et inviter les élèves à la grève. Super d’étaler son linge sale.

    Nous avions un réglement intérieur qui interdisait l’entrée de boissons et de nourriture dans les sales. Or certains de mes collègues arrivaient systématiquement le matin avec un café pour commencer le cours. Comment après on explique aux élèves qu’eux ne peuvent pas le faire.

    Sur ce point, la dicipline, les profs sont dans une merde dans laquelle ils se sont mis eux mêmes.


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 14:15

      ça c’est vrai, mais beaucoup de profs ont du mal à ouvrir les yeux sur ce travers.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 15:11

      C’est clair que les exemples que vous donnez décrivent des situations inacceptables, tout comme je n’ai jamais été d’accord pour que les profs aient la possibilité de faire cours habillés en jeans par exemple. Il n’y a pas que les élèves qui doivent avoir une tenue correcte.
      Cela dit, certains reportages dans des établissements très difficiles me font douter du fait que cela suffirait, même si c’est mieux évidemment de commencer par être soi-même discipliné.
      Je pense aussi que les principales victimes de la violence scolaire sont les élèves eux mêmes. Bagarres dans les cours de récréation etc. Mais de nos jours, même les profs subissent la violence, verbale ou même physique. A ce stade, arriver ou pas un café à la main ne changerait de toute façon pas grand chose. Il faudrait que des profs d’établissement difficiles donnent des chiffres sur le nombre d’agressions qui ont lieu chaque année dans leur établissement. Et que d’autres, proches de leur retraite, fasse une sorte de bilan des changements au fil des décennies en matière de violence scolaire.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 16:31

      Merci pour le lien titi, je viens d’y jeter un très rapide coup d’oeil, je vois que tout est en augmentation, sauf les violences physiques graves. Les insultes et menaces... semblent vraiment fréquentes. Je vais lire ce document en entier un peu plus tard.


    • tf1Goupie 29 octobre 2012 23:06

      Je fais cours en Jean, je ne vois pas où est le problème, ce n’est pas plus gênant qu’en blouse (pour la craie).

      Il faut mieux avoir un jean propre qu’un costume sale ...

      Aujourd’hui ce qui pose plus de problèmes ce sont les strings, les décolletés plongeants ou encore les petites filles maquillées dès la 6eme ... pourtant le maquillage c’est joli, mais je pense qu’on sous-estime cette « hyper-sexualisation » des enfants et en plus pour un prof homme ce n’est forcément facile à gérer...

      Y a aussi les cartables sacs à mains et les talons haut : le style « pétasse » c’est pas franchement mon truc.


    • Surya Surya 29 octobre 2012 23:43

      A onze ans les gamines sont déjà maquillées ?? Avec des décolletés plongeants ??? Tout à fait d’accord avec vous sur le problème de l’hyper sexualisation des fillettes !! C’est également quelque chose que je réprouve totalement.


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 09:12

      Les décolletés plongeant c’est plutôt à partir de la 4eme (vers 13 ans) parce qu’avant il n’y pas suffisamment de « matière ». ça reste pour l’instant assez rare.

      Quelques filles sont maquillées en 6eme : le tour des yeux uniquement ; le rouge à lèvres c’est pas encore très tendance.
      En 3eme dans mes classes la majorité des filles ont les yeux maquillés.

      Il y en a aussi pas mal qui ont les ongles décorés, voire très décorés. C’est moins gênant que les yeux, mais ça dénote une « inversion » des priorités : elle oublient parfois leurs affaires de cours alors qu’elles oublient très rarement de se faire les ongles (jamais je crois).

      Précision sur le contexte : je suis dans un établissement assez « tranquille » (on dit favorisé aujourd’hui) de la région parisienne.


  • Mwana Mikombo 29 octobre 2012 14:20

    « Chasser le mammouth », juste pour le dégraisser.


  • ZenZoe ZenZoe 29 octobre 2012 14:26

    Bonjour Surya,
    Vous aimez ELO, moi aussi (ah, Do ya...) !
    A part ça, je vois qu’on n’est pas sur la même longueur d’onde sur le sujet des enseignants.
    Par exemple, quand vous dites :
    "Les enseignants (...) il semblerait qu’ils soient les seuls dont on n’accepte même pas d’écouter les plaintes, les revendications« .
    Ah Surya, comment pourrait-on faire autrement que les écouter quand ils s’épanchent à longueur d’articles dans tous les media ? Entendez-vous les infirmières (pourtant tout aussi méritantes, sinon plus) se plaindre ? Lisez-vous sans arrêt des articles sur les caissières (il y a bien eu Anna Sam et son best-seller, mais qui se souvient encore d’elle et du problème qu’elle soulevait ?) Voyez-vous des employés d’abattoir se mettre en grève à tout propos ?

    Voyez-vous Surya, je pense que la raison pour laquelle les enseignants ne sont pas soutenus »à la hauteur de leur mérite", c’est finalement parce que les gens estiment qu’ils savent bien assez se défendre tout seuls. Contrairement à d’autres professions, les enseignants ont des atouts inestimables : ils sont formés, éduqués, savent s’exprimer à l’écrit et à l’oral et connaissent bien les rouages de notre société. Présents partout, et notamment parmi nos élus, ils ont toute latitude pour exprimer leurs doléances et bien des portes leur sont ouvertes. Continuez à lutter pour améliorer vos conditions de travail si vous pensez qu’elles sont indignes, mais de grâce, ne nous prenez pas sans cesse à témoin.
    Voilà ce que je voulais dire et qui n’est pas, j’insiste, un réquisitoire contre les enseignants mais une volonté de rétablir un juste équilibre. Trop crier au loup est contre-productif, et vous allez finir par vous faire détester carrément, ce qui serait dommage.
    Bien cordialement


    • Surya Surya 29 octobre 2012 14:58

      Bonjour ZenZoe,

      Une précision, pour commencer : je ne suis absolument pas enseignante, ni dans le public, ni dans le privé. Ni dans le primaire, ni dans le secondaire, ni dans le supérieur. Bref, je ne défends pas mes intérêts personnels avec cet article, ou en intervenant sur d’autres articles sur les enseignants, ce qui n’empêche pas que les enseignants qui le font ont raison de le faire. Je dis ça parce que vous dîtes : « Continuez à lutter pour améliorer vos conditions de travail etc » et aussi « et vous allez finir par vous faire détester carrément ».

      Il est évident que je suis d’accord lorsque vous dîtes que les infirmières sont tout aussi méritantes (sinon plus, ça j’en sais rien, mais de toute façon dire cela est dangereux, si on va par là sont-elles moins méritantes que les médecins qui opèrent, qui ont la vie des patients sous leur responsabilité ?) et je suis entièrement d’accord qu’on ne donne pas assez la parole aux infirmères. Caissière je l’ai fait dans un grand magasin durant mes études, et c’était l’horreur, pas au niveau du boulot lui même car je crois sincèrement qu’il n’y a pas de métiers inintéressants, et puis c’était intéressant parce que c’était à l’époque où il ne suffisait pas de passer le produit sous un lecteur de code barre, il y avait un réel apprentissage de la machine, des codes à mémoriser, des situations problématiques à résoudre, untel voulait payer la moitié en liquide, l’autre en chèque, il fallait trouver comment faire passer ça dans la machine... bref, tout ça pour dire c’était dur au niveau des conditions de travail. Le bruit insupportable du grand magasin, les lumières aveuglantes toute la journée, qui me faisaient mal aux yeux... Les clients pas toujours aimables etc. Ps, je ne connaissais pas Anna Sam et son best seller.

      Je sais très bien ce que vous essayez de me faire comprendre, et il y a du vrai dans ce que vous dîtes. Mais je n’ai jamais vu une caissière ou une infirmière se faire rembarrer, voire même insulter, lorsqu’elle se plaint de ses conditions de travail.

      Alors, que ce soit parce que les enseignants savent se défendre tout seuls, peut être, mais cela ne se situe pas au nombre d’articles, mais aux réactions que ces articles suscitent. Pour les enseignants (et en général les fonctionnaires), les réactions sont souvent très négatives. J’ai vu aussi beaucoup d’agressivité dans les articles publiés.

      Personnellement je place l’enseignement au dessus de tout, au sens où je pense que ce devrait être la priorité absolue des gouvernements. L’école, puis le collège, sont les lieux où les enfants et les jeunes passent la totalité de leur journée. C’est là qu’ils préparent leur existence future. Si on ne donne pas les moyens aux enseignants de travailler dans de bonnes conditions, si les parents n’enseignent pas le respect de leurs Professeurs à leurs enfants, tôt ou tard c’est le château de carte tout entier qui s’effondre. Ce n’est que mon opinion personnelle, mais j’y crois dur comme fer.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 octobre 2012 15:19

    Pauvres enseignants ! Et pauvres lecteurs qui doivent pleurer avec Surya sur leur sort ! Personnellement, ancien enseignant syndicaliste, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout du pensum ni me farcir tous les commentaires de café du commerce qui ont suivi.


    Juste une remarque : je n’apprécie pas spécialement le langage des « sciences » de l’éducation, mais l’histoire du « référentiel bondissant » est une caricature bien usée et ne correspond pas à la généralité !

    Heureusement qu’il y a des métiers beaucoup moins stressant à la Poste, à France Télecom, par exemple, ou sur les « lignes » des quelques usines qui subsistent sur notre territoire national ou encore sur les chantiers qui continuent de construire des immeubles par tous les temps dans des conditions souvent pénibles... On ne les entend pas sur les forums, ceux qui y travaillent 35 h/semaine ou plus. Quand ils rentrent chez eux le soir, ils sont bien trop crevés pour s’amuser à brasser du vent sur un forum...

    • Surya Surya 29 octobre 2012 16:19

      Votre réaction est l’illustration exacte de ce que je dis lorsque j’affirme qu’on cherche à minimiser les problèmes des enseignants.

      Mais, Jean J Mourot, votre profil dit justement que vous êtes retraité de l’éducation nationale où vous avez travaillé « à l’époque » où on était encore instit.
      Au delà des termes employés, du changement de terminologie, dire « à l’époque OU ON ETAIT ENCORE INSTIT montre bien que les choses ont changé de nos jours. Que les temps ont changé.

      Vous même utilisez l’expression »à l’époque« et c’est pourquoi je me permets de vous demander si vous ne pensez pas qu’à votre époque les choses étaient moins dures que de nos jours ? L’enseignant respecté par la société ? Personnellement je pense que si.

      J’ai vu sur les forums aussi des messages d’enseignants ne soutenant pas du tout leurs collègues en grande difficulté. Du genre, »arrêtez de vous plaindre, MOI ça se passe très bien.« Ceux là exercent dans des établissements privilégiés, où à la campagne dans des petites écoles de village. J’en avais parlé dans l’article mais il fallait que j’écourte alors j’ai enlevé ce passage.

      Oui, je »pleure sur le sort" des enseignants, mais les enseignants d’aujourd’hui. Ceux qui en bavent dans des établissements où la violence est désormais quotidienne, ceux qui exercent leur métier à une époque où l’enseignant n’est plus du tout valorisé, respecté par ses élèves...

      Quand j’étais à l’école ou au collège, à « mon époque », on faisait bien quelques bêtises nous aussi, mais jamais on ne se serait permis de manquer de respect à un enseignant. Et je parie que si vous punissiez un élève qui avait fait des bêtises, ou qui n’avait pas fait ses devoirs, les parents soutenaient votre décision.

      Quand j’ai lu ce que j’ai lu sur les forums, j’écarquillais les yeux tellement ce qu’ils vivent avec leurs élèves est à un million d’années lumière de ce que je vivais lorsque j’étais élève. Je me suis même surprise à dire tout haut « non, c’est pas possible ! Ca peut quand même pas être aussi grave ! »

      Que pensez vous lorsque vous voyez des reportages à la télé sur les établissements difficiles ? Cela ne vous concerne pas ? Pourtant, nous sommes tous concernés, si la violence augmente dans la société, et nous sommes tous concernés si les élèves ne veulent plus apprendre, se retrouvent ensuite au chômage parce qu’ils n’ont pas pu avoir de bons diplômes alors que justement, tout repose sur le diplôme, le passeport que l’on a, et si du coup la société dans son ensemble va mal. On ne peut pas vivre dans sa bulle étanche en se disant : pour moi ça se passe bien (ou, variante, ça s’est bien passé) donc le reste ne me concerne pas/plus.

      Ce que beaucoup ne comprennent pas, ou plutôt ne veulent pas comprendre, c’est qu’on peut « pleurer sur le sort » des enseignants et comprendre tout de même qu’ils ne sont pas les seuls à en baver. Que La Poste c’est dur, que France Telecom, c’est dur, que bosser en usine, c’est très dur... Mais lorsqu’il s’agit des enseignants, cela ressemble plutôt à vouloir détourner la conversation.

      Mais Agoravox est libre, tout le monde peut venir proposer des articles ou mieux, témoigner. Le fait que les gens ne viennent pas témoigner ou écrire d’articles pour dénoncer les conditions de travail de tels ou tels employés ne signifie pas que l’enseignement monopolise les média. Si en plus, même ça, ça leur retombe dessus...

      Pour ce qui est du référentiel rebondissant et autres termes qui m’ont fait bien marrer, je ne sais pas à quelle fréquence c’est employé, mais le fait qu’on les invente, que des gens dépensent tant d’énergie à trouver des termes aussi tarabiscotés, est tout de même le signe qu’on se concentre sur tout, sauf sur les vraies solutions à apporter aux vrais problèmes.


    • non667 29 octobre 2012 17:41

        Quand ils rentrent chez eux le soir, ils sont bien trop crevés pour s’amuser à brasser du vent sur un forum...
      pauvre mourot
      qui ne fait pas de différence entre fatique physique et fatigue morale ?
      un travailleur manuel harassé de fatigue s’endort du sommeil du juste !
      un enseignant excédé par un problème avec ses élèves (par exemple s’il a giflé un élève ) ne s’endort pas .
      bien sûr un super prof qui s’est planqué dans le syndicalisme ,la direction d’établissement ,ou l’inspection pour ne plus être devant les élèves est bien placé pour venir donner des leçons et pondre des réformes ! ! smiley smiley smiley smiley

      plus généralement sur toutes les réformes qui ont amené l’E.N. dans l’état ou elle est !
      avec la complicité des syndicats (passive ) et de certains profs
      j’ajoute

      l’école est un formidable outil d’endoctrinement , croire qu’un pouvoir en place (peillon ) va vouloir s’en passer est naïf .
      instruction publique = lire-écrire-compter jusqu’à 1955
      éducation nationale = déposséder les parents de leur devoir/pouvoir d’éducation (morale ,religieuse ,sentimentale sexuelle )pour la confier à l’endoctrinement idéologique .(de droite ou de gauche , mais surtout pas de libre arbitre ) si bien qu’en 1968 cohn bendit à pu dire : il ne sert à rien de promouvoir/favoriser l’accès des fils d’ouvriers à l’université ils deviendrons les plus fidèles serviteurs du système capitaliste !!! (que lui en bon coco voulait abattre en france )

      sur les récurrentes réformes qui depuis 1965 vont toujours dans le même sens : sabotage
      celles à venir .

      c’est la notation pédagogique des profs par les chefs d’établissements  (qui ont déja la notation administrative qui compte pour 2/5 dans l’avancement ) . il est à noter que l’inspection peut être faite a l’initiative de l’inspecteur ,a la demande de l’intéressé ou du chef d’établissement . dans tout les cas l’inspecteur rencontre informellement le chef d’établissement avant l’intéressé ! si bien que l’on peut dire que la note est mise avant l’inspection ! alors pourquoi l’a confier officiellement au chef d’établissement  ??????????
      la seule explication plausible qui cadre avec toutes les autres réformes de l’ E.N. est que l’on la sabote (*) pour justifier la privatisation par l’autonomie des établissements et un recrutement /maintient des profs par le chef d’établissement (plus de recrutement par concours national anonyme mais recrutement à la carte politique ou piston ! )
      (*) = arrêt des notes....etc...


  • Pascal 29 octobre 2012 18:21

    Bonsoir,

    Je fais partie de ces ex-profs en voie de reconversion.
    Si je peux informer, conseiller ceux qui voudraient quitter le navire, j’ai rédigé un blog qui relate mes pérégrinations depuis deux ans.

    De la Zep aux Étoiles (accès par mots-clefs ou par l’onglet ’Chronologie’ à tout ce qui concerne la démission, l’Indemnité de Départ Volontaire, mes déboires avec l’administration...)

    Par ailleurs, m’autoriseriez-vous à faire une copie de votre article dans un de mes futurs posts ?


    • Surya Surya 29 octobre 2012 18:45

      Bonjour Pascal,

      Sans problème pour la copie de l’article.
      Je viens d’ouvrir le lien vers votre blog et vais le lire.
      Bonne soirée à vous smiley


    • Surya Surya 29 octobre 2012 18:58

      A la fin de votre article « amer constat », vous écrivez : "Impossible de se faire muter en province, surtout quand son conjoint est aussi dans l’enseignement, doit-on comme ça se fait divorcer, demander une mutation, peut-être l’avoir, se remarier pour demander un rapprochement de conjoint ?"
      Je ne comprends pas de quoi il s’agit, mais je comprends en tout cas que même mariés, deux conjoints séparés ont du mal à obtenir une mutation pour être ensemble ?


    • Pascal 29 octobre 2012 19:40

      Pour pouvoir changer de département, comme pour pouvoir vouloir changer d’école, avoir un congé de formation, etc. le logiciel effectue ses choix en fonction d’un barème, basé sur des points acquis selon quelques critères : ancienneté, enfants à charge, exercice dans des écoles en ZEP et/ou en Zone Violence, etc.
      De mémoire, car heureusement j’oublie les détails meurtrissants de ces dix années, nous avions ma femme et moi un barème moyen de 40 points avec une dizaine d’années d’exercice, deux enfants à charge, moi en ZEP depuis 8 ans.
      Envie de partir en Vendée ? Il fallait 172 points...
      Dans le Morbihan ? 248 points...
      Dans la Vienne ? (soyons fous !!) 568 points ...

      Comment obtenir ces centaines de points ?
      Deux solutions :
      1) Avoir une maladie grave
      2) Vouloir se rapprocher de son conjoint

      Alors quand on ne fait pas partie de ces catégories, on triche, certains l’ont fait, et je les comprends. Quand on gagne en moyenne entre 5 et 10 points par année, on refuse de devoir attendre la presque retraite avant de pouvoir quitter les zones difficiles...

      Je suis heureux -même si inquiet de pouvoir rebondir tel que je le souhaite- d’avoir quitté ce métier, mais j’ai beaucoup de rancœurs, de sentiment d’injustice, de 10 ans passés dans un immense bazar désorganisé dans lequel excellent quelques cheffaillons, qui nous infantilise et nous mine, jour après jour, insidieusement...


    • Surya Surya 29 octobre 2012 20:02

      Merci beaucoup pour ces explications. Vous savez quoi ? Ce système de points pour pouvoir demander des départements, ça me fait penser aux coupons qu’on découpe sur les paquets de céréales ou autres. Vous voulez une serviette éponge avec marqué « Corn Flakes » dessus ? Achetez douze paquets, collectionnez les points, il faut douze points. Une assiette ? Trente points. Etc...
      Et si en plus les départements ne « valent » pas tous le même nombre de points...
      Alors qu’un employé du privé aura la possibilité d’envoyer des CV s’il souhaite changer de département, pas sûr que ça marche évidemment, mais au moins il y a la possibilité d’essayer.


    • Pascal 29 octobre 2012 20:30

      Le métier pourrait être passionnant... S’il était mieux accompagné, par des humains, des gens qui sont de passage comme nous tous. Malheureusement, à cause du carriérisme, à cause des ordres d’en haut, à cause du côté avide de pouvoir qui sommeille en chacun de nous, ce n’est pas le cas...

      http://delazepauxetoiles.blogspot.fr/2011/09/bas-la-hierarchie.html


    • bluerage 29 octobre 2012 21:07

      Bonsoir Pascal

      entièrement d’accord avec vous, j’ai passé 9 ans dans l’EN, et finalement, devant l’horreur de ce métier pour lequel je n’avais pas vraiment la vocation, j’ai passé un autre concours et j’ai pu quitter mon lycée, maintenant je respire, c’est le bonheur...


  • Devo Devo 29 octobre 2012 23:42

    Bonjour Surya,


    Merci pour cette enquête et ce très bon article*

    Que pensez vous de la sur représentation féminine dans l’enseignement général ? 

    Pas pour paraître misogyne mais ça joue sûrement autant en face des parents que des enfants...


    *(et merci Internet pour recueillir les doléances d’un peuple nié dans son essence politique.)



    • Surya Surya 29 octobre 2012 23:46

      Bonsoir Devo,

      Je crois que vue l’heure je vais être obligée de vous répondre demain. Désolée !
      Bonne nuit smiley


    • Surya Surya 30 octobre 2012 10:35

      Bonjour Devo,

      Alors tout de même avant de répondre j’ai souhaité consulter quelques articles pour connaître les pourcentages de femmes dans les secteurs de l’éducation. On ne peut parler de sur-représentation sans savoir au préalable si c’est le cas pour tous les secteurs de l’éducation, toutes les filières, etc.

      Déjà, elles sont plus nombreuses dans le privé que le public. Les articles donnent des chiffres, mais pas d’explications. Je n’ai pas la moindre idée de la raison. Le concours du public à passer ? Pas le temps de le préparer pour les femmes qui ont des enfants ?

      Ensuite ça dépend du niveau. 93% de femmes en maternelle, puis le pourcentage décroit à mesure que le niveau augmente, pour arriver à 34 % dans le supérieur. J’ai trouvé ça dans ce document word mis sur internet, il est très intéressant, mais malheureusement on ne sait pas exactement de quand il date. www.prisme-asso.org/IMG/doc/f-minisation.doc

      Et puis cette représentation féminine augmente avec le temps. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/education/y-a-t-il-trop-de-femmes-dans-l-enseignement_1028271.html 82% de femmes dans le primaire de nos jours, 65 en 1954. Mais en 54, les écoles primaires n’étaient souvent pas mixtes et, à ma connaissance, les écoles de filles avaient alors des enseignantes, les écoles de garçons des enseignants.

      Ce même article pose également le problème de savoir si les femmes auraient moins d’autorité que les hommes. C’est là que mon opinion personnelle prend le dessus sur les chiffres smiley  :

      Avoir de l’autorité ne veut pas dire se montrer brutal ou montrer ses gros muscles. Même avec des muscles moins développés que ceux des hommes, une femme peut faire preuve d’une grande autorité. Je ne suis donc pas d’accord avec David Cameron qui pense que les femmes sont trop nombreuses dans l’enseignement.

      Personnellement, je pense que le véritable problème serait de savoir si la société souhaite réellement que les femmes aient autant d’autorité que les hommes. Je crois que non. Chaque fois qu’une femme fait preuve d’autorité, en politique par exemple, immédiatement il y a une avalanche de commentaires dans la presse mettant en doute sa féminité. Margaret Thatcher en a fais les frais, ce n’est pas seulement sa politique qui a été critiquée et lui a valu le surnom de « dame de fer ». Angela Merkel je ne sais pas, mais je me souviens tout de même que, lorsqu’elle a atteint la plus haute marche du podium, comme par hasard les médias ont alors bien lourdement insisté sur le fait qu’elle n’avait pas d’enfants. Ca ne gène personne lorsqu’un homme politique n’a pas d’enfants.
      Alors, quelle femme a envie de se voir affublée du surnom de « dame de fer » ?
      Quelle femme a envie de s’entendre dire qu’elle n’est pas féminine ?
      Alors que tant qu’elle reste sagement dans le rôle qui lui est attribué, on lui fiche la paix ?
      Les femmes elles mêmes participent activement de la diffusion de tous les clichés. Elle « jouent le jeu » si je peux dire.

      Je me souviens d’un reportage télé (encore un !) où une femme maçon, une des premières, était interviewée. La pauvre a été littéralement harcelée par le journaliste, et obligée de se justifier, de dire à la caméra que oui, elle s’intéressait à la mode, et oui, elle mettait bien du maquillage, comme toutes les femmes, pour prouver qu’en « dépit de son métier », elle était féminine.

      La fin de l’article mis en lien ci dessus annonce que la sur-représentation féminine ne reflète pas notre société. Je pense que si, au contraire. Ca reflète parfaitement notre société. Pas en terme de nombre d’hommes et de femmes, on est bien d’accord, mais en terme de rôle que chacun est supposé jouer. La femme est ultra majoritaire en maternelle, car traditionnellement c’est elle qui s’occupe des petits. Les choses n’ont pas encore changé à ce niveau là. La femme devient minoritaire dès que le niveau intellectuel monte, car avoir un niveau intellectuel élevé, ce n’est pas traditionnellement ce qui est mis en valeur chez elle. Ce n’est pas non plus ce que l’on attend d’elle, en fin de compte.

      Les femmes qui accèdent à de hauts niveaux de responsabilité en font les frais tous les jours. Elles sont sans arrêt obligées de se justifier. Même dans leurs hautes fonctions, elles sont obligées de faire extrêmement attention à leur apparence physique, se pomponner autant que possible, car sinon cela sera l’occasion rêvée pour une avalanche de critiques.

      Donc, quelle est mon opinion sur la sur-représentation des femmes dans l’enseignement ? Que cela n’est donc vrai que dans le primaire, que cela est le parfait reflet de notre société, que cela augmente peut être parce que, peu à peu, la femme est en train d’accepter que l’on lorgne sur ses droits (regardez aux USA ce qui se passe avec le droit à l’avortement, ça commence ici...), que le cliché commence dès sa propre éducation à elle, la femme intègre des clichés qui vont déterminer tout son comportement futur, et que donc elle a une grande part de responsabilité si elle est toujours un peu exclue des postes à haute responsabilité, ou des filières scientifiques ou ceci ou cela. C’est un peu trop facile de toujours accuser les hommes de brimer les femmes, et ne pas voir que les femmes acceptent de jouer le jeu. Je pense que le jour où les féministes seront pour les femmes et pas contre les hommes, elles auront des chances de gagner leurs combats.


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 11:11

      Bravo pour toutes ces informations Surya qui confirment à peu près les miennes :
      - très grosse sur-représentation féminine dans le primaire.
      - dans le secondaire c’est plutôt 60-40 (statistiques internes) mais ça va fluctuer selon les matières : 50-50 en maths, 75-25 en SVT.

      Moi qui suit « mâle », il m’arrive souvent d’être le seul masculin en salle des profs.

      Je dirais que , dans tous les cas, un déséquilibre excessif est toujours un risque.
      Il est par exemple que connu que faire travailler beaucoup de femmes entre elles pose des problèmes (ambiance « langues de putes » ... les guillemets sont importants, ce n’est pas une critique).

      Autre commentaire : malheureusement mon vécu me confirme qu’à notre époque, ma carrure musculaire est un avantage évident pour « gérer » certains collégiens agressifs ; je dois souvent intervenir pour soutenir des collègues femmes (par pour frapper, juste pour impressionner)

      Désolé d’intervenir un peu trop sur votre article Surya, mais la qualité de votre regard sur ce monde des enseignants que vous ne connaissez pas directement est vraiment extraordinaire et carrément unique sur Avox, donc ça me donne envie d’en profiter.

      Vraiment mes félicitations pour cet article et surtout pour votre grande pertinence.

      Cordialement.


    • Surya Surya 30 octobre 2012 11:31

      Merci beaucoup au contraire TF1Groupie d’être autant intervenu sur cet article. Ps, je ne pense pas non plus qu’une ambiance purement féminine soit souhaitable, où que ce soit. Que ce soit dans un établissement scolaire, un bureau ou autre. Je pense que ce soit être pareil pour une ambiance purement masculine, ouh la la, j’ose pas imaginer les conversations ! smiley
      Très bonne journée à vous,


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 11:37

      Bien d’accord avec vous, des mecs entre eux c’est pas plus brillant ; et d’ailleurs moi ça me va bien d’être entouré de femmes .

      A vous lire...


    • Devo Devo 30 octobre 2012 17:36

      Merci Surya pour les précisions, 


      Et oui effectivement mes relations proches sont surtout dans le domaine de la maternelle et du primaire mais je me doutait que plus on avançait plus les hommes prenaient les bonnes places ^^

      Donc d’accord avec vous en fait sur à peu près tout et donc je retrouve mon raisonnement, bcp de pbs de l’Éducation surtout quand ils sont dûs aux parents d’élèves peuvent donc être mis en parallèle (même si bcp d’autres choses jouent) avec le non-respect sociétal de l’autorité de la Femme, pas son manque d’autorité mais le présupposé qu’on ne doive pas respecter cette professeure parceque femme etc...

      Sinon merde alors TF1goupie qui dit des trucs qui vont plus loin que le bout de son nez pour une fois ! :O Et vous travaillez avec des jeunes :/ ... parcequ’avec le reste de vos interventions qui font peur, Putain.

  • Leo Le Sage 30 octobre 2012 02:10

    @AUTEUR
    Je n’ai pas encore lu votre article.
    Lorsqu’il s’agit d’éducation, je préfère deviner à partir des commentaires.
    Pour les commentaires j’ai lu TRES en diagonal.
    C’est toujours le même genre de problème :
    Quelqu’un veut devenir prof, et puis il découvre que ce n’est pas sa vocation.
    D’autres souffrent le martyr et abandonnent, on ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs.

    Je me souviens d’un reportage édifiant où les profs expliquaient que ce qu’on leur enseigne à l’école [IUFM ou autre] c’est l’école idéale.
    Et on s’étonne que ces profs ne sont pas à la hauteur après ?
    C’est sérieux çà ?

    Dans mon cas, si je le voulais j’aurais pu être un excellent professeur.
    C’est un métier qui ne m’interesse pas donc je ne veux pas le faire.
    Mais je suis doué pour çà, comme me l’expliquent certaines personnes.
    Mais j’aime pas.
    « C’est une grosse perte pour la nation » me dit-on.
    Et alors ? Ce n’est pas de ma faute si la nation ne sait pas déceler les futurs enseignants.

    On suppute que des profs tremblent devant des élèves violents. Ah.
    L’éducation en elle même est déjà violente pour les enfants.
    La violence est partout à différents niveaux donc un prof qui se respecte sait pertinemment qu’il pourra être victime de violence aussi bien psychologique que physique.
    C’est dans l’ordre des choses.

    On ne quitte pas le théatre des opérations pour un oui ou pour un non.
    On fait son travail.
    Imaginez un policier qui va démissioner parce qu’il trouve que la mission est dangereuse.
    Policier c’est particulier ? Changeaons d’exemple alors.
    Imaginez que votre enfant ait besoin d’un baby sitter.
    Celui qui vous convient ne peut pas à la dernière minute mais vous n’avez rien sous la main.
    C’est ce que font les professeurs lorsqu’ils s’absentent ou démissionnent.
    Des élèves en souffrent.

    J’ai entendu dire que certains ne savent pas tenir une classe.
    Je leur dirais que c’est probablement parce que vous n’avez pas la vocation.
    Aux USA, il y a des classes très violentes et pourtant cela n’empêche pas le professeur de faire son boulot...
    Pourquoi prétendre que cela ne peut pas fonctionner en France ?

     
    Cordialement

    Leo Le Sage
    (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 09:33

      Ceux qui parlent encore de vocation ont une bonne décennie de retard.
      Moi je suis arrivé à ce métier un peu par hasard.

      C’est un métier assez unique dans le sens où il vous amène des moments de joie indescriptible, comme quand votre enfant vous fait son premier sourire, vous appelle Papa pour la première fois etc... C’est superbe, mais assez rare.

      Aujourd’hui ce métier est devenu extrêmement corrosif ; la première fois où vous vous faites insulter en pleine classe ça bouscule pas mal de vos certitudes.
      Et ce n’est que lorsque vous êtes sur le terrain que vous savez si vous arriverez à vous y faire ou pas.

      Vous savez ce que je fais la première semaine de mes vacances ? Pratiquement rien, je décompresse.
      J’ai mal au dos, au jambes, à l’épaule droite (je suis droitier), à la nuque, j’ai la voie cassée ; il faut plusieurs jours pour que mes tympans se déshabituent du vacarme de la classe.

      Ceux qui du haut de leur splendeur moralisante parlent de « gestion de classe » me les brisent menu : un métier où l’on rentre souvent du boulot en pleurant (ce n’est pas mon cas, moi c’est plutôt avec « les nerfs ») ça ne devrait pas être considéré comme acceptable.

      Moi j’ai eu droit à des ados qui m’attendent à la sortie de l’école parce que je les réprimandais trop ; certains collègues se font suivre à la sortie de leur travail...


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 09:36

      Salut Leo,

       Je n’ai pas enseigné, mais j’ai coaché des jeunes.
       Des jeunes qui venaient passer un stage, que j’ai interviewés, que j’ai évalué ensuite après un travail de fin de stage.
       Il fallait évidemment trouver la fine fleur, celui qui a la fin de l’envoi pouvait toucher, comme dit Cyrano.
       Que pouvait-on en conclure : un manque de compréhension qu’il fallait se vendre en creusant sa différence par rapport au but demandé. Etre inventif, quoi.
       J’en ai déjà fait la pub pour les écoles qui enseignent par l’autre bout.
       Je crois aussi qu’il y a beaucoup à apprendre du côté des pays scandinaves.
       

    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 09:50

      Salut Goupie,


      « Moi je suis arrivé à ce métier un peu par hasard. »
      Cela commençait mal, quoi...

      « Aujourd’hui ce métier est devenu extrêmement corrosif ; la première fois où vous vous faites insulter en pleine classe ça bouscule pas mal de vos certitudes. »

      Beaucoup de choses ont changé par rapport à mon époque aux études.
      On ne cherchait pas à trouver une école à tous prix. On allait à la plus proche.
      On savait jusqu’où aller trop loin en tant qu’étudiant. On « cartographiait » ou on « radiographiait » les profs avec qui on pouvait dépasser la ligne jaune et ceux pour qui rien que l’approche de la ligne jaune suffisait et qu’il ne fallait pas dépasser.
      Un regret avec un prof d’Allemand de l’avoir chahuté pendant un an.
      Bon apprentissage de la langue mais une méconnaissance complète de ce que sont des étudiants. Que de fois il est allé pleurer chez le préfet.
      Que me reste-t-il de l’allemand ? Nichts.  
      Savoir intéresser des jeunes est un art. Se limiter à un programme, c’est de la connerie.



    • tf1Goupie 30 octobre 2012 10:21
      « Moi je suis arrivé à ce métier un peu par hasard. »
      Cela commençait mal, quoi...

      Pouvez expliquez SVP, ça ressemble à de la simple attaque personnelle.

      D’abord je suis ouvert d’esprit, c’est-à-dire que j’étais prêt à jouer le jeu.

      Ensuite j’ai des fréquentations personnelles assez larges, (peut-être vous aussi ?) : je connais des secrétaires, des ingénieurs, des ouvriers, des cuisiniers etc...

      La plupart de ces gens sont arrivés dans leur métier par concours de circonstances (très rares cas de « vocation »), ça ne me choque pas, et je ne connais personne que cette vérité dérange.

      Maintenant, comme beaucoup de citoyens un peu moralisateurs, vous semblez « exiger » plus envers les enseignants ; devraient-ils entrer dans le métier comme en religion ? A quel titre ?



    • tf1Goupie 30 octobre 2012 10:27

      « Savoir intéresser des jeunes est un art. »

      Une tirade que j’entends souvent chez ceux qui n’ont pas exercé ce métier.

      Avant d’enseigner en collège j’ai formé de jeunes ingénieurs en Entreprise, formé des élèves en post-bac, donner des cours particuliers à des ados.

      Tous ces situations n’ont absolument rien à voir : peu d’enseignements à en tirer.

      Il y a même un Principal, ancien prof de sport, qui a un jour voulu m’expliquer comment « tenir une classe » ; et ce brave monsieur ne comprenait pas que tenir une classe de 30 élèves assis sur une chaise dans une pièce exigue n’avait rien à voir avec la gestion d’enfants qui courent sur un terrain de foot ou dans un gymnase, sans tableau, sans crayon ...


    • Surya Surya 30 octobre 2012 11:04

      Bonjour Léo le Sage

      Lisez quand même l’article si vous avez le temps, j’essaye de démonter certains clichés qui rendent la vie encore plus difficile aux enseignants.

      "Je me souviens d’un reportage édifiant où les profs expliquaient que ce qu’on leur enseigne à l’école [IUFM ou autre] c’est l’école idéale.
      Et on s’étonne que ces profs ne sont pas à la hauteur après ?« 
      Bien vrai. C’est sûr que, tout le monde l’a compris, l’école de nos jours est loin d’être idéale. Si l’on montrait à un aspirant prof la réalité de l’enseignement, je suppose qu’il y aurait encore moins de vocations. Les profs n’ont visiblement aucune formation en pédagogie, et sont-ils seulement formés pour intervenir auprès de publics difficiles, comme le sont les éducateurs spécialisés ? Il faudrait peut être leur donner la même formation qu’eux.

       »La violence est partout à différents niveaux donc un prof qui se respecte sait pertinemment qu’il pourra être victime de violence aussi bien psychologique que physique.
      C’est dans l’ordre des choses.« 
      Pas d’accord avec vous sur ce point, car je ne crois pas que la violence soit une chose naturelle et acceptable. On ne peut pas créer de toute pièce une société violente, rendre les gens violents, puis ensuite accepter cette violence comme étant dans l’ordre des choses et qu’il faut faire avec.

      Je me fais toujours chambrer quand je dis que les jeux vidéos rendent les gamins violents. Et viennent alors beaucoup de gens qui affirment (et c’est vrai pour eux) que les jeux ne les ont jamais rendus violents... Sauf qu’ils l’affirment de façon ultra agressive la plupart du temps, alors rien que cela me fait un peu rire.
      Et pourtant j’y crois car je pense qu’ils participent à la banalisation de la violence, qui est un phénomène très, très progressif. Comme la violence à la télé, celle sur internet, ou l’on voit des choses inimaginables comme le harcèlement dont sont victimes certains gamins (vous avez dû entendre parler d’Amanda Todd récemment). On dirait que les gamins ne se rendent même plus compte de ce qu’ils voient, de ce qu’on leur donne à voir.
      Exemple ICI avec ce jeu vidéo sous forme de dessin animé, aussi violent que stupide. Difficilement supportable. Les commentaires du gamin, qui ne semble pas du tout impressionné ni horrifié par ce qu’il voit, sont révélateurs.

      Je ne pense donc pas qu’un prof doive intégrer la violence comme une composante normale de son métier. Cela ne l’était pas dans le passé, pourquoi devrions nous considérer comme normal que cela le devienne ?

      Quand aux USA, n’oubliez pas que la police a accès aux établissements scolaires là bas, que ça doit peut être refroidir un peu certains gamins, que les mômes sont dorénavant passés au détecteur d’armes à leur entrée dans leur établissement, que je ne suis pas certaine que les profs arrivent si bien que cela à faire de l’enseignement de qualité, et que j’espère que la situation n’évoluera jamais de la même façon en France.


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 11:15

      Aux USA il y a dans certains établissements une « détention room », salle où l’on consigne une heure ou deux les élèves qui ont dépassé les bornes, une sorte de « mitard du collégien » ... totalement inenvisageable en France.


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 11:25

      Goupie,

      Aucune attaque personnelle. Nous sommes tous destinés à faire quelque chose et ce n’est pas le hasard qui fait souvent bien les choses. On a énormément de chance quand on arrive « just in time. The right man at the right place ». J’aime les relations avec n’importe qui et j’écoute ce qu’ils disent de leur vie. On ne peut simplement pas espérer faire n’importe quoi. Il faut y avoir un besoin et un lien avec l’économiquement rentable. Beaucoup d’économistes, ces derniers temps, si vous n’avez pas remarqué. Ce n’est pas une question de vocation, mais de logique. On a besoin de plus en plus de spécialistes. Le problème c’est qu’il y a de moins en moins de généralistes qui font le lien entre les experts.
      Un métier, une religion ? Vous voulez me faire rire ?
      Un métier c’est un travail dans lequel on ne sent plus qu’on travaille mais qu’on est occupé à faire un hobby.
      Il n’y a pas d’exigence à espérer que celle d’espérer faire son job du mieux possible.
      Oui, enseigner c’est un art. Absolument.
      J’avais très mal compris ce que pouvait être les mathématiques. Donc, j’y étais une nullité, jusqu’au moment où j’ai eu un jeune prof de math qui a su m’intéresser.
      C’est du vécu. Je n’invente rien. 
      Pour parler de post-éducation, post-école. Là, vous entrer en adéquation avec des gens qui sont dans le milieu adéquat. C’est tout autre chose. Comme vous dites, cela n’a rien à voir avec des jeunes qui doivent aller au cours parce que c’est obligatoire.
      L’économie, un sujet qui comme la gymnastique devrait faire partie de tous les cours. Qui sera toujours utile le jour où ils auront une chance de gagner leur pognon et qui devront l’utiliser sans pour cela se faire avoir par le premier banquier venu.

      Ai-je été plus clair ?

    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 11:31

      Je ne connais pas votre âge.

      Mais si vous êtes loin de vos propres études, posez-vous la question : « quels sont les profs dont vous vous souvenez des noms ? »
      Un bon test d’appréhension du problème de ce que peut être un bon enseignement. smiley

    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 11:36

      « Aux USA ... »détention room« , .. totalement inenvisageable en France. »


      Exact. Prenez la situation dans les pays en développement. Là, pour les jeunes, pas besoin de « detention room ».
      Bizarre, non ?

    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 11:53

      Surya,

       Je ne sais si vous avez lu le livre de Charlotte Charpot « Madame, vous êtes une prof de merde »
       

    • Surya Surya 30 octobre 2012 12:20

      Non, L’enfoiré, je ne l’ai pas lu, mais j’avais trouvé une bibliographie sur les témoignages d’enseignants, certains titres étant recommandés sur les forums d’enseignants, mais j’ai finalement décidé de ne pas mettre cette bibliographie dans les références de cet article.

      Ainsi, il y a également (je ne les ai pas lus non plus)  :

      Kévin André. Les désarrois d’un jeune instit. JC Lattès. 2006.

      Alice Dralliac. Carnets, chronique ordinaire d’une école primaire en Seine-Saint-Denis. Editions Anne Carrière. 2006

      Je pense qu’il doit y en avoir d’autres. Je crois qu’il y en a un nommé « Le stress des enseignants », mais je ne me rappelle plus le nom de l’auteur. Il serait en effet très intéressant de lire tous ces témoignages, pour aller plus loin.


    • tf1Goupie 30 octobre 2012 13:04

      L’enfoiré, vous n’êtes pas plus clair, c’est même le contraire :

      que signifie le :« ça commençait mal » ?? Que veut dire le « mal »  ?

      Sur le « Oui, enseigner c’est un art. Absolument. », ce genre de réflexion montre que vous êtes dans la théorie ce qui est une énorme erreur quand on s’occupe d’enfants, car il y a énormément d’empirique dans la pédagogie.
      La cuisine aussi est un art, la mécanique, la psychologie, la ferronerie, la kinésythérapie etc, etc, etc ...

      Sauf que quand on sort ce genre de belle phrase, implicitement on souligne que très peu de gens sont à la hauteur de leur discipline.

      Etre parent aussi est un art et comme je rencontre ENORMEMENT de parents qui se disent « en difficulté » avec leurs enfants j’ai depuis longtemps arrêté de faire le moraliste envers les parents, d’arroser la terre entière de mes pré-supposés et convictions.

      Et tout le reste de votre discours est à l’avenant : théorie, présupposés etc...
      Car vous êtes comme tout le monde : vous êtes allé à l’école donc vous croyez avoir compris ce qu’est un bon enseignant ... à partir de votre vécu qui est unique et donc non reproductible.

      Règle A : tous les enfants sont différents.

      L’une des meilleure qualité d’un enseignant c’est sa souplesse, son adaptabilité ... j’arrête je vais vous bassiner pendant des heures sur un domaine que j’ai découvert, presque, par hasard et qui est d’une richesse infinie : la matière la plus extraordinaire à travailler c’est l’être humain ; et quand il est jeune, on touche des sommets.


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 14:25

      Goupie,


      « pas plus clair ».

       Bon asseyez-vous, soyez calme. Éteignez la cigarette. La fumée donne des obscurcissements. Cool, quoi..
       J’avais pourtant donner des exemples et des 
      On va essayer de répondre :

      que signifie le :« ça commençait mal » ?? Que veut dire le « mal »  ?

      « L’art est de la théorie ce qui est une énorme erreur quand on s’occupe d’enfants, car il y a énormément d’empirique dans la pédagogie. »

      Tout à fait. C’est au prof à casser ce que les enfants ou plutôt les étudiants adolescents ont comme réflexes automatiques à penser à autre chose qui a un lien avec la puberté, les filles, le jeu et tout le reste. Apprendre, c’est aussi savoir utiliser l’attrait du jeu. Pourquoi croyez-vous que les ordinateurs ont tellement de succès dans les classes ? Parce qu’ils apportent la matière que vous allez leur démontrer ? Nenni, Goupie. Désolé, ce n’est pas vos beaux yeux qui les intéressent. 

      « La cuisine aussi est un art, la mécanique, la psychologie, la ferronerie, la kinésythérapie etc, etc, etc ... »

      Exact. la première chose à ajouter ici, c’est qu’il faut savoir orienter un jeune. Est-il plus apte aux travaux manuels ou intellectuels ? On peut très bien résussir dans les deux « arts ».

      « on souligne que très peu de gens sont à la hauteur de leur discipline. »

      Exact. Rien à redire. 

      « Etre parent aussi est un art et comme je rencontre ENORMEMENT de parents qui se disent »en difficulté« avec leurs enfants j’ai depuis longtemps arrêté de faire le moraliste envers les parents, d’arroser la terre entière de mes pré-supposés et convictions. »

      Encore une fois, exact. Personne n’apprend à être parent. Y a pas de cours pour cela. Qu’est-ce qui décide d’avoir des enfants d’ailleurs ? La pub. Les vedettes qui se disent enchantés d’en avoir. Normal. Elles ont les moyens d’assumer. D’avoir des nounous, des précepteurs, des hautes écoles comme en Suisse ou ailleurs (je peux vous donner des exemples), là où on a les moyens d’être strict, que l’on a le temps de reprendre les rennes si cela ne marche pas à réviser les mati !ères non comprises.


      « théorie, présupposés etc.. » C’est comme les vérités qui dépassent la fiction, .

      « à partir de votre vécu qui est unique et donc non reproductible. »

      D’accord. Et je l’ai dit plus haut. La situation a changé. Avant il y avait souvent un des parent qui ne travaillait pas et qui restait à la maison pour suivre les enfants. Aujourd’hui, tous les deux sont obligés de travailler pour vivre dans les classes moyennes. Vous voyez poindre d’où peut venir les différences ?

      « Règle A : tous les enfants sont différents. »

      Oui, et je dirais, heureusement que nous ne sommes pas identiques. Que ferions-nous uniquement avec des ingénieurs ou même des archéologues. Il y a des métiers qui sont plus demandé que d’autres, mais les détections des aptitudes ne sont pas légion. J’ai parlé de tout cela ici

      « j’ai découvert, presque, par hasard et qui est d’une richesse infinie : la matière la plus extraordinaire à travailler c’est l’être humain ; et quand il est jeune, on touche des sommets. »

      Non, ce n’est assurément pas par hasard que vous avez découvert cela mais par l’expérience.

      La clarté, c’est mieux ? smiley



    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 14:37

      J’oublie un de vos point« ’ le mal » de départ.

      Le « mal » c’est de dire que c’est le hasard. 
      Il n’y a pas de hasard, là-dedans.
      En place d’enseigner, il y a tellement de choses d’autres que l’on peut faire avec un diplôme.
      Je vous annonce que dans le futur, mais ne le répétez pas, vous allez avoir une foule de carrière complètement différentes à votre actif. Les espérances de vie s’allongent.
      Vous allez retourner au cours plusieurs fois dans votre vie et cela voudra dire qu’à 40, 50 ans, vous allez vous sentir obligé de passer de prof, à celui de technicien ou de je ne sais quel autre domaine qui vous botterons à ce moment-là.
      Parce que tout le monde change avec l’âge. 

    • tf1Goupie 30 octobre 2012 16:00

      Non c’est toujours pas très clair : vous semblez supposer que ce n’était pas un hasard si je suis prof.
      Ben va falloir m’expliquer ma propre vie alors ...

      Bref vous m’expliquez vos certitudes sur un métier que vous connaissez très mal ; excusez-moi de vous le dire mais c’est très déplaisant.
      Par exemple vous confirmez que peu d’enseignants sont « à la hauteur de leur discipline », merci pour eux !

      Vous me dites « Pourquoi croyez-vous que les ordinateurs ont tellement de succès dans les classes ».
      Et si moi je vous dis que les ordinateurs sont d’un très faible intérêt pédagogique, en collège en tout cas, vous me dites quoi ? Que je ne comprends rien à ce que je vois ?
      D’où vous viennent toutes affirmations péremptoires ?

      Et pour finir en beauté, vous m’expliquez la vie, me dites ce que je ferai à 50 ans, bref vous me prenez d’extremement haut !!
      Le problème c’est que justement j’ai 50 ans et que je n’ai pas toujours été prof.

      Vous voulez que je vous dise L’enfoiré : il va vous falloir être plus humble avec vos interlocuteurs.

      Un des problèmes de l’école aujourd’hui ce sont tous les gens qui veulent asséner des vérités aux enseignants. J’avais écrit ceci dans mon commentaire :
      « Car vous êtes comme tout le monde : vous êtes allé à l’école donc vous croyez avoir compris ce qu’est un bon enseignant . »


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 17:21

      Goupie,


      « ce n’était pas un hasard si je suis prof. »
      Je n’oserais jamais dire cela. Je ne connais pas vos antécédents.

      « certitudes sur un métier que vous connaissez très mal ; excusez-moi de vous le dire mais c’est très déplaisant. »

      Désolé. Mais celui qui en fait partie qui en est le juge ?

      « ... vous confirmez que peu d’enseignants sont » à la hauteur de leur discipline«  »

      Où se trouve cette phrase dans ce que j’ai dit plus haut. Faut pas inventer ou extrapoler. Je n’ai rien dit de pareil. J’ai dit que comme dans toutes les professions, il y a qui y prennent leur pied et d’autres moins. 

      « les ordinateurs sont d’un très faible intérêt pédagogique »

      Encore une fois, c’est l’avenir qui vous le démontrera. On apprend en jouant. J’ai connu tellement de gars qui se sont lancés en retard dans l’utilisation de l’ordi, mais qui dans les écoles du 3ème âge, sont mal parti et ont abandonné parce qu’ils n’avaient pas commencé par le jeu.

      « affirmations péremptoires ? vous m’expliquez la vie, me dites ce que je ferai à 50 ans, bref vous me prenez d’extremement haut !! »

      J’ai en 65 ans (allez voir mon A propos) donc pas né de la dernière pluie. Je crois que j’ai assez donné dans une autre profession pour savoir ceux qui en font partie de la tête au pied ou non. Cela n’empêche que j’ai été aussi élève et étudiant, il y a bien longtemps. C’est de cela que je me faisais le témoin et je ne suis pas manchot du côté neurones et de l’analyse.

      « il va vous falloir être plus humble avec vos interlocuteurs. »

      Là vous me faites rigoler. Tout simplement. S’il faut de l’humilité dans une discussion franche et sincère. Si vous saviez comme ma profession a été mal jugée.

      « ce qu’est un bon enseignant . »

      Je l’ai défini plus haut, celui qui ne suit pas à 100% le programme et qui ouvre le débat en prenant les étudiants comme des cons par définition.

      Allez voir le film « Dans la maison » smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 17:38

      Il y a trois styles d’écoles (au minimum). L’école primaire, le secondaire, le supérieur (universitaire ou équivalent).

      Trois manières d’enseigner.
      Je crois comprendre que vous êtes dans le secondaire.
      C’est la partie la plus ingrate. 
      L’universitaire, le prof s’en fout en général qu’on le suive ou non.
      Ce n’est qu’à la fin, que l’on voit le résultat.
       

    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 17:53

      Un très vieil article que j’ai écrit à une certaine époque

      Mais je ne vous oblige nullement de l’aplaudir.
       smiley

    • tf1Goupie 30 octobre 2012 18:14

      « certitudes sur un métier que vous connaissez très mal ; excusez-moi de vous le dire mais c’est très déplaisant. »

      Désolé. Mais celui qui en fait partie qui en est le juge ?

      Là ça tourne à la mauvaise foi. Moi je vous ai dit, sans rien cacher, en multipliant les exemples, que je suis du métier, donc je le connais. D’où le connaissez-vous, honnetement ??

      Moi je fais un peu de cuisine, mais je ne donne pas de leçons à un cuisinier professionnel.

      Quant aux ordinateurs je sais de quoi je parle. Et je ne suis pas le seul à avoir fait le même constat. L’ordinateur est un outil, il n’est pas la connaissance. De même qu’Internet ne remplace pas l’intelligence. L’informatique n’est qu’une aide supplémentaire, sur le fond il ne change pas grand chose.

      A moins que vous ayez arrêté d’utiliser un crayon depuis que le clavier existe ?

      Juste un exemple, puisque vous aimez bien avoir raison : j’ai passé le Bac à l’époque où la calculatrice faisait son irruption à l’école ; et bien aujourd’hui c’est un très gros problème car la calculatrice pousse les élèves à ne plus faire d’effort en calcul mental.

      Bref, je n’y connais rien : je suis juste prof de maths.

      Vous me rappelez un Inspecteur qui m’encourageait à utiliser plus l’informatique, mais lui-même se servait très peu du mail !!! LoL.

      Franchement, vous devriez faire des efforts d’écoute : c’est essentiel en pedagogie.




    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 18:21

      « Franchement, vous devriez faire des efforts d’écoute : c’est essentiel en pedagogie.’ »


      Et vous de lecture.
      Car contrairement à vous je lis ce que vous me conseiller de faire.
      J’ai pu constaté de visu que vous n’êtes pas allé ce que je vous proposait de faire.
      Non vous avez raison, il vaut mieux en rester là.
      La pédagogie n’est pas une affaire abstraite. Elle se forme avec les gens et en fonction de ce que disent les ennemis de conception.
      @+
       

    • tf1Goupie 30 octobre 2012 18:44

      « J’ai pu constaté de visu que vous n’êtes pas allé... »

      Et bien vous êtes un mauvais medium, parce que je l’ai fait ... et donc vous êtes dans le procès d’intention (Ouïe).

      "La pédagogie n’est pas une affaire abstraite." Et qui de nous 2 la vit concrètement tous les jours ??

      Rendez-moi service : ne vous mêlez pas trop d’éducation d’enfants, vous allez faire des dégats.


    • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 21:04

      Une dernière pour la route :

      « mauvais medium, parce que je l’ai fait ... »
      Je rappelle, je ne suis pas sur AV. Si vous ne connaissez pas Google analytics, je peux comprendre. Il n’est pas question de médium mais d’un simple contrôle temporaire. Donc un procès d’intention.... !!!

      « Et qui de nous 2 la vit concrètement tous les jours ?? »

      Vous absolument. Moi, je suis retraité. Et alors.
      Je ne vous ai parlé de mon époque et s’est vous qui avez pris la mouche et pris sous votre compte. Mais cela n’empêche pas que je n’ai pas été absent de ce qui se disait autour de moi.

      « Rendez-moi service : ne vous mêlez pas trop d’éducation d’enfants, vous allez faire des dégats. »

      Du moment que vous n’en faites pas, j’en serai comblé d’avance.


  • volpa volpa 30 octobre 2012 08:28

    J’ai lu le début et puis stop, trop long.

    Tout ce que je puis dire c’est que le résultat de l’éducation nationale , ce devrait être l’instruction nationale, est à l’image de la société actuelle.(mauvais).

    Les responsables il faut aller les chercher du côté des soixante huitards qui aujourd’hui sont en retraite depuis longtemps. Ils s’en lavent les mains et ramènent encore leur gueule.(retraite généreuse pour des, souvent, fainéants).

    L’éducation, c’est le rôle des parents et non des enseignants qui eux sont là pour instruire uniquement en donnant l’exemple de bonne tenue.

    Encore une chose : Quand quelqu’un n’est pas content de son boulot, il se tire. C’est tout.


    • Surya Surya 30 octobre 2012 11:09

      Bonjour Volpa,

      Entièrement d’accord sur le fait qu’on devrait parler d’instruction et non d’éducation, et que l’éducation est l’affaire des parents, pas des enseignants.
      Par contre, je ne crois pas que ce soit si facile de se tirer quand on n’est pas content de son boulot. Nous ne sommes plus à l’époque du plein emploi, le chômage ne parvient pas à baisser... D’un autre côté, si les gens acceptaient plus facilement la mobilité professionnelle comme c’est le cas aux USA, alors ce serait plus facile.

      Mais comment être mobile professionnellement parlant si l’on achète son logement, sa résidence principale, et qu’ensuite on ne peut la revendre qu’au bout de quinze ans à moins de payer de très lourdes taxes ?


    • volpa volpa 30 octobre 2012 11:59

      Bonjour l’auteur,

      Dans ta réponse tu as en partie raison et tout se discute.

      Bonne journée.


  • L'enfoiré L’enfoiré 30 octobre 2012 09:40

    Je me plonge sur les conclusions : « L’enseignement est la base de tout, c’est le principal pilier de la société, et tout repose sur lui. »


    Il n’y a pas que l’enseignement, il y a les fonctions, les outils pour y parvenir.
    L’outil principal de base est de pouvoir lire smiley
    Je crois que comme base, on ne peut trouver mieux.

    • Surya Surya 30 octobre 2012 11:15

      Bonjour l’Enfoiré,
      Je crois qu’à partir du moment où l’on a reçu une instruction de grande qualité, on est mieux armés dans la vie, on est plus autonome, mais on a également une meilleure estime de soi et une plus grande confiance dans ses capacités, ce qui est primordial aussi pour réussir.
      Quelqu’un qui maîtrise parfaitement la lecture tôt pourra ensuite contribuer de façon autonome à son instruction je crois.
      Mais là, je m’aventure sur des terrains purement pédagogiques auxquels je ne connais rien, seuls des enseignants peuvent répondre à ce genre de questions.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er novembre 2012 11:56

    Article bien intentionné, qui tient ses objectifs, mais qui ne permet pas d’y voir clair.

    Oui la situation des enseignants est impossible. Oui les enseignants vivent un stress incroyable et ne méritent pas l’opprobe dont ils font l’objet de la part de ceux qui envient le confort apparent de leur situation institutionnelle de fonctionnaire.

    Mais une fois ceci dit, pour trouver l’ombre de l’esquisse d’un début de solution, il faudrait quand même tenter sérieusement de cerner les causes du trouble manifeste de la fonction éducative.

    La formation calamiteuse ou absente explique bien 50 % de la situation.
    Mais d’où viennent les autres 50 % ?

    J’ai fait dans un article récent (Refondation : de la violence éducative à l’éducation démocratique - AgoraVox le média citoyen ) l’hypothèse que cela vient d’un fait de société tellement difficile à concevoir et à voir que nous pataugeons dedans sans même en avoir conscience : notre école n’est pas une école de la démocratie, elle n’est pas démocratique, elle est l’école de l’Ancien Régime, une école où les êtres (les enfants, ceux qui n’ont pas droit à la parole) subissent la violence éducative d’adultes qui cherchent à protéger leur pouvoir comme l’ont toujours fait nos dirigeants : par le rapport de force, l’intimidation, la violence etc.

    Les enseignants ne seront plus en souffrance quand ils seront en paix avec les élèves. La guerre, ils la perdront, parce qu’ils l’ont déjà perdue. Comme les parents d’ailleurs. C’est aussi simple que ça. L’option démocratique n’est pas négociable. C’est la seule alternative à la décomposition grandissante de l’éducation.
    Nous devons le respect à nos enfants, quoi que nous ayons nous-même subi, nous devons leur donner accès à la démocratie, nous leur devons une éducation démocratique.


    • Surya Surya 1er novembre 2012 14:10

      Bonjour Luc-Laurent Salvador,

      Je vous avoue que j’ai un peu de mal à comprendre comment, d’un côté, vous pouvez dire que l’article tient ses objectifs, et de l’autre, qu’on n’y voit pas clair.
      L’objectif était prioritairement un état des lieux du quotidien des enseignants, de leur vécu tel qu’ils l’expriment eux-mêmes, qui les pousse parfois jusqu’à la démission, cela mis en rapport avec les préjugés des non-enseignants dont ils sont victimes. Je pense que lorsque vous dites que l’article tient ses objectifs, vous pensez à ces objectifs là.
      Ce que je souhaiterais, c’est que vous précisiez dans quels domaines vous auriez souhaité y voir plus clair, en clair ce que j’ai laissé de côté.

      Je n’ai en effet suggéré aucune solution car seuls les personnes évoluant dans le milieu éducatif pourront le faire. Je n’ai pas théorisé non plus sur l’enseignement en général car ce n’était pas le but, de plus si j’avais voulu le faire, j’aurais été bien mal inspirée car je n’ai pas de formation en sciences de l’éducation, ni en philosophie, ni en psychologie comme vous.
      J’ai lu votre article. De part votre formation de psychologue, et votre activité de psychologue scolaire, vous êtes évidemment bien placé pour être en mesure de produire cette réflexion théorique, lier la pratique de l’enseignement lui même à la psychologie de l’enseignant qui évolue dans la société qui est la nôtre. Cependant, c’est vrai qu’on a toujours envie, lorsqu’on lit des articles théoriques sur l’éducation, de dire : "tout à fait, on est d’accord avec vous, ce que vous dîtes est très juste et très intéressant (et votre article, je le précise, est en effet très intéressant), mais quelles solutions concrètes préconisez vous pour que l’enseignement se porte mieux ?
      Je fais un état des lieux, vous mettez vos compétences au service d’un article théorique qui apporte en effet une ouverture nouvelle, il faudrait maintenant que des enseignants écrivent des articles pour proposer des solutions concrètes en matière de pédagogie. Pour reformuler et réformer en profondeur la pédagogie elle même, les techniques concrètes de transmission du savoir, à partir de leur expérience, puisque visiblement ce qui se fait actuellement ne fonctionne pas, afin de compléter efficacement l’idée que l’on se fait de l’école, vue à travers le prisme de la philosophie, ou de la psychologie. Je pense que cela doit déjà exister, mais prend-on vraiment en compte leur expérience, les écoute-t-on vraiment, ou ne voit-on les enseignants que comme des exécutants des directives venues de là-haut ? Pourtant, eux seuls savent ce qu’est le quotidien avec des groupes d’enfants de 2 à...18 (?) ans que l’on doit instruire d’une part, dont on doit développer l’esprit critique d’autre part.
      Je pense que ces trois angles de vue : l’état des lieux au départ, puis théorie, et enfin pédagogie sont interdépendants, et nécessaires pour une compréhension globale de ce que doit être un enseignement efficace.


    • urigan 5 novembre 2012 09:26

      Blabla, blabla, blabla !

      Redescend un peu sur terre, et va passer une semaine dans une classe. Tu n’aura pas besoin de chercher, tu sera confronté à la Vérité.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 4 novembre 2012 11:20

    On peut parler des problèmes des enseignants. Mais on ne peut pas dire : LES enseignants. Il y a DES enseignants, dans des situations très variées, selon le niveau d’enseignement, la situation géographique et sociologique, la formation...

    En parcourant cette discussion, je constate que beaucoup d’intervenants ont tendance à généraliser abusivement.

Réagir