mercredi 27 janvier 2010 - par Luc Paul ROCHE

De l’antisyndicalisme à la syndicalophobie

Analyse visant à distinguer antisyndicalisme (forme traditionnelle de la répression que les pouvoirs établis exercent contre les syndicats) et syndicalophobie (attitude de mépris contre les syndicats, émanant des salariés eux-mêmes, et tendant à justifier à leur propre yeux des comportements de servitude volontaire).

De l’antisyndicalisme à la syndicalophobie
 
La notion de syndicalophobie n’a pas encore de définition suffisante. Le but de cet article est donc d’en préciser les aspect, en la distinguant notamment du traditionnel antisyndicalisme.
 
Une simple recherche sur Google montrera le manque de littérature spécialisée sur la question. Le terme « syndicalophobie » semble avoir été employé pour la première fois par Pierre Bourdieu dans un texte célèbre, repris par le Monde diplomatique, intitulé « Pour un savoir engagé », publié en février 2002 (il est consultable en intégralité sur le site du journal à l’URL http://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/16120). S’ajoutent à Bourdieu mon récent ouvrage sur la question, et quelques interventions, sur des blogs, d’internautes pro- ou anti-syndicats, qui confondent plus ou moins syndicalophobie et antisyndicalisme. Mais, en définitive, les recherches sur « syndicalophobie » renvoient en priorité, et presque exclusivement, à ce texte célèbre du sociologue. Cependant, pour prestigieux que soit l’article, son auteur ne va pas jusqu’à la caractérisation du concept : le terme est employé, mais sans véritable définition. Pire même, l’article de Bourdieu semble tomber dans le travers qu’il dénonce... à savoir la syndicalophobie. Pour s’en rendre compte, citons le passage incriminé (c’est moi qui met en gras).
 
Un mouvement social européen n’a, selon moi, de chance d’être efficace que s’il réunit trois composantes : syndicats, mouvement social et chercheurs - à condition, évidemment, de les intégrer, pas seulement de les juxtaposer. Je disais hier aux syndicalistes qu’il y a entre les mouvements sociaux et les syndicats dans tous les pays d’Europe une différence profonde concernant à la fois les contenus et les moyens d’action. Les mouvements sociaux ont fait exister des objectifs politiques que les syndicats et les partis avaient abandonnés, ou oubliés, ou refoulés. D’autre part, les mouvements sociaux ont apporté des méthodes d’action que les syndicats ont peu à peu, encore une fois, oubliées, ignorées ou refoulées. Et en particulier des méthodes d’action personnelle : les actions des mouvements sociaux recourent à l’efficacité symbolique, une efficacité symbolique qui dépend, pour une part, de l’engagement personnel de ceux qui manifestent ; un engagement personnel qui est aussi un engagement corporel.
 
Il faut prendre des risques. Il ne s’agit pas de défiler, bras dessus bras dessous, comme le font traditionnellement les syndicalistes le 1er mai. Il faut faire des actions, des occupations de locaux, etc. Ce qui demande à la fois de l’imagination et du courage. Mais je vais dire aussi : « Attention, pas de "syndicalophobie". Il y a une logique des appareils syndicaux qu’il faut comprendre. » Pourquoi est-ce que je dis aux syndicalistes des choses qui sont proches du point de vue que les mouvements sociaux ont sur eux et pourquoi vais-je dire aux mouvements sociaux des choses qui sont proches de la vision que les syndicalistes ont d’eux ? Parce que c’est à condition que chacun des groupes se voie lui-même comme il voit les autres qu’on pourra surmonter ces divisions qui contribuent à affaiblir des groupes déjà très faibles. Le mouvement de résistance à la politique néo-libérale est globalement très faible et il est affaibli par ses divisions : c’est un moteur qui dépense 80 % de son énergie en chaleur, c’est-à-dire sous forme de tensions, de frictions, de conflits, etc. Et qui pourrait aller beaucoup plus vite et plus loin si...
 
Le sociologue revient sur des mouvements sociaux importants, et Bourdieu a les grandes grèves pour les retraites de 1995 en tête, si l’on en croit la présentation faite par les journalistes du Monde diplomatique, qui précède son texte. Pour autant, il dissocie complètement la notion de « mouvement social » et de « syndicalisme », appelant malgré tout à une fraternelle quoiqu’improbable coopération entre les deux. C’est le premier point faible de cet article : on voit mal en quoi les mouvements sociaux seraient étrangers au syndicalisme, et le syndicalisme étranger aux mouvements sociaux. J’ai personnellement vécu les deux mouvements importants sur les retraites (1995 et 2003 en tant que salarié de l’Éducation Nationale, et, pour 2003, également en tant que délégué syndical SN-FO-LC) et je n’ai pas perçu une seule fois que les syndicats aient été étrangers à ces mouvements, ou à la traîne. Bien au contraire, il m’a toujours semblé qu’ils étaient, et notamment par leurs délégués, en première ligne. Second point faible : les mouvements sociaux auraient réinventé des « objectifs politiques » et des « méthodes » ignorés ou refoulés par les syndicats. De quoi s’agit-il ? Mystère. Recevoir les coups des CRS dans les manifestations (puisque Bourdieu évoque le courage physique) ? Il me semble qu’en la matière, un syndicaliste n’est ni plus ni moins épargné par la répression que n’importe quel autre manifestant (il sera peut-être simplement un peu plus prudent, car un peu plus lucide : une organisation syndicale, notamment, ne saurait appeler officiellement à des actions illégales, ne serait-ce que pour assurer sa survie, sa crédibilité et son efficacité). Il faut prendre des risques, admettons !, mais je ne sache pas que Bourdieu ait connu la prison ou simplement la garde à vue pour s’être démené dans une manifestation. Troisième point faible : Bourdieu réduit le syndicalisme à des défilés « bras dessus bras dessous » le Premier mai... De la part d’un spécialiste du social, ce résumé de l’action syndicale est un peu court, pour ne pas dire d’un vide sidéral ! Bref : notre pourfendeur de la « syndicalophobie » se complaît bel et bien dans les propos syndicalophobes, et il traite ses camarades syndicalistes comme des frères inférieurs auxquels il adresse de fortes leçons de morale et de courage politique. L’article de Bourdieu est tendancieux et ambigu, peu favorable aux syndicats dans le fond, et il se rattache ainsi à la plus pure tradition du gauchisme intellectuel, qui nous présente les syndicats comme de vieilles bureaucraties sclérosées incapables de comprendre les intérêts du prolétariat, conception d’autant plus navrante qu’elle émane en général d’idéologues reconnus et adulés, dont le train de vie n’est pas vraiment celui d’un ouvrier d’usine, ni même celui d’un modeste instituteur ou d’un petit prof du secondaire... Sur les ambiguïtés de la critique du syndicalisme par Bourdieu, on peut d’ailleurs consulter l’article de référence de Sophie Béroud à l’URL : http://www.mouvements.info/Un-renouveau-de-la-critique.html.
 
Au-delà des ambiguïtés sociologiques, se pose une question plus importante encore : en admettant que les syndicats aient des reproches à se faire, peut-on pour autant dédouaner la syndicalophobie, qu’elle soit syndicalophobie de masse ou qu’elle émane de quelques intellectuels gauchistes, de sa responsabilité face à l’influence prépondérante, totalitaire même, de l’idéologie et des politiques (néo)libérales ? On me rétorquera que poser une question pareille, c’est déjà y répondre. J’ai effectivement tendance à penser que les syndicalophobes de tout poil y sont pour beaucoup dans l’avènement du capitalisme décomplexé et bling-bling actuel, et cela quand bien même ces chers camarades syndicalophobes se réclameraient haut et fort de l’émancipation du salariat. Mais, une fois de plus, il nous faut définir ce concept avant de pousser l’analyse.
 
La syndicalophobie n’est pas l’antisyndicalisme. L’antisyndicalisme est une pratique politique et entrepreneuriale visant soit à supprimer le syndicalisme, soit à empêcher qu’il ne se constitue réellement, soit, plus subtilement, à détourner les syndicats de leurs mandats. Cette pratique est traditionnellement celle du patronat et, pour employer un vocabulaire marxiste, celle de l’État-bourgeois à une échelle plus large. Dans le monde démocratique, où les réflexes de survie culturels sont peu compatibles avec l’idée d’une suppression pure et simple des contrepoids opposés aux pouvoirs dominants (sans compter qu’en France, cela rappellerait de trop près la politique « corporatiste » du Maréchal Pétain sous l’Occupation), le patronat, les milieux d’affaires et la finance, ainsi que le droite conservatrice tendent plutôt à entraver l’action des syndicats sans la casser complètement, tout en essayant de diviser pour mieux régner, en opposant un syndicalisme de collaboration de classes, gracieusement appelé « responsable », à un syndicalisme de résistance aux contre-réformes, taxé d’immobilisme et d’intransigeance. Le but de cet article étant moins de définir l’antisyndicalisme que la syndicalophobie, je ne m’étendrai pas trop sur le sujet. Je résumerai simplement la situation en classant les différentes formes d’antisyndicalisme que l’Histoire et la sociologie peuvent nous livrer ; en revanche, l’examen, même rapide, de la pratique antisyndicale me permettra de cerner la différence fondamentale qui distingue l’antisyndicalisme de la syndicalophobie.
 
On peut donc dénombrer : 1) l’antisyndicalisme patronal, à l’intérieur de l’entreprise, et plus généralement l’antisyndicalisme des actionnaires, des financiers, des banquiers, etc. ; 2) l’antisyndicalisme politique traditionnel de l’État-bourgeois, peu avare en campagnes de répression des travailleurs ; 3) l’antisyndicalisme d’État des anciennes dictatures de l’Est, oscillant entre l’interdiction pure et simple du syndicalisme et la mise en place cynique d’un « syndicat » obligatoire, entièrement voué à l’embrigadement et à la répression des travailleurs ; 4) l’antisyndicalisme des hommes politiques, de gauche comme de droite, appelés à jouer un rôle patronal en tant que chefs de service, dans une collectivité territoriale, par exemple, ou à la tête d’un ministère, face à leurs fonctionnaires, titulaires ou précaires ; 5) enfin, l’antisyndicalisme des idéologues de droite, (néo)libéraux, (néo)conservateurs ou populistes, dont les liens avec les pouvoirs économiques sont trop évidents pour qu’on ait à les démontrer. J’en oublie peut-être... Mais peu importe, cette typologie suffit à comprendre que l’antisyndicalisme émane des pouvoirs, et des hommes de pouvoir, que ces pouvoirs soit politiques ou, plus directement, économiques. En clair : l’antisyndicalisme vient d’en haut et il est le propre de gens qui ont un intérêt certain à cautionner l’exploitation et l’oppression des travailleurs. L’antisyndicalisme émane principalement de la bourgeoisie capitaliste, de ses sophistes et de ses serviteurs politiques. Dans les anciens pays de l’Est, l’antisyndicalisme fédérait, à défaut d’autre chose, tous ceux qui représentaient les intérêts supérieurs de l’État et surtout du Parti, c’est-à-dire, une fois de plus, les pouvoirs en place, ou, plus clairement encore, l’ordre établi.
 
La syndicalophobie n’a rien à voir avec l’antisyndicalisme, elle s’y oppose même, comme une tendance tout à fait originale et atypique ; à l’inverse de l’antisyndicalisme, elle vient d’en bas, elle est le propre de ceux qui, précisément, subissent l’oppression et l’exploitation, de ceux qui souffrent, dans leur chair et leur vie, sous le joug des pouvoirs. Au strict sens du terme, la syndicalophobie ne peut ainsi caractériser que les exploités et les opprimés, la masse, la foule, les damnés de la terre si l’on veut, et non ces mandarins gauchistes que j’évoquais plus haut, dont le style de vie est nettement plus bourgeois que prolétarien. Mais enfin, comme les gauchistes se réclament de l’émancipation du prolétariat, et comme je les crois sincères malgré tout, je classe leurs idées dans la catégorie des idées syndicalophobes plutôt qu’antisyndicales. Je viens de dire que la syndicalophobie s’oppose à l’antisyndicalisme, au sens d’une opposition conceptuelle, et non pratique. Dans la réalité des comportements collectifs, il est bien évident que la syndicalophobie et l’antisyndicalisme sont en parfaite collusion, ce qui fait d’ailleurs le désespoir de tous les militants syndicaux, à commencer par moi-même. L’antisyndicalisme souhaitait l’exténuation des syndicats ; la syndicalophobie y parvient ! Il n’est qu’à constater la chute tendancielle du taux de syndicalisation des salariés depuis trois décennies pour s’en rendre compte. C’est le prolétariat lui-même qui mène sa propre politique d’autodestruction en méprisant (et parfois en agressant) ceux qui, parmi les salariés, ont le courage de se constituer en sections syndicales et de revendiquer, pour eux-mêmes comme pour les non-syndiqués, de nécessaires améliorations de leur condition de travailleurs. La bourgeoisie capitaliste en rêvait, le prolétariat l’a fait - tout seul, et presque sans qu’on lui demande... tel est le constat tragique que n’importe quel théoricien de la syndicalophobie, moi ou un autre, peut faire en contemplant l’indifférence méprisante que ses collègues peuvent manifester à l’égard de l’engagement syndical, y compris lorsque le syndicat de base négocie et obtient un tant soit peu de choses (la mémoire des gens est, en général, assez courte).
 
À ce constat tragique, les idéologues antisyndicaux (droitiers) ou syndicalophobes (gauchistes) opposent cette idée, majoritairement répandue, que la détestation massive des syndicats de salariés par les salariés viendrait du fait que les syndicats, et leurs responsables, seraient fondamentalement... « mauvais » ! Les ultralibéraux assimilent les organisations syndicales à des conjurations d’immobilistes incapables de comprendre les évolutions du temps présent (ces fameuses évolutions qui justifieraient des réformes « responsables », et favorables, disent-ils, aux salariés eux-mêmes !) ; quant aux ultras de la gauche mandarine, ils présentent les syndicats comme de vieilles bureaucraties dépassées, qui passeraient leur temps à trahir les idéaux révolutionnaires, qui braderaient l’espoir d’une société sans classe et l’avènement du Grand Soir au profit de petites revendications insignifiantes. Il faut pourtant réaffirmer que le syndicalisme ne vit que du militantisme des salariés qui s’engagent et prennent des responsabilités, notamment celle, devenue bien dangereuse, de délégué syndical dans le secteur privé. Si, dans une entreprise ou dans une administration, il existe un très mauvais syndicat, c’est encore et toujours aux salariés de ce secteur d’activité qu’il incombe : ou de créer un autre syndicat, ou de secouer les puces d’un délégué dévoyé, ou encore d’éviter de voter massivement pour un syndicat ripoux aux élections professionnelles. De quelque manière qu’on tourne la chose, les mauvais syndicalistes et les mauvais syndicats, s’ils existent, ne deviennent mauvais que par la passivité et l’indifférence de masse. Les salariés n’ont que les syndicats qu’ils méritent ; il existe, il est vrai, en France comme ailleurs, des syndicats qui signent à peu près tout, y compris l’intolérable ; si les salariés avaient réellement à cœur de s’occuper de syndicalisme, ce genre de syndicats n’existeraient pas. Il n’est pas impossible d’ailleurs que ce soit ces mêmes salariés, qui affichent durant une partie de leur carrière des positions totalement syndicalophobes, et qu’on retrouve ensuite encartés, sur le tard, dans des syndicats de complaisance.
 
Il faut ajouter que la syndicalophobie ne serait rien encore si elle ne s’accompagnait pas très souvent de l’assistanat syndical, modalité la plus hypocrite du comportement syndicalophobe. Un syndicalophobe authentique haïrait les syndicats au point de ne jamais rien leur demander. Mais, dans le monde de l’entreprise comme parmi les salariés des administrations, ce n’est pas du tout de cette manière que les choses se passent. Le calcul du salarié syndicalophobe est en réalité très simple. a) Je ne prends pas de carte parce que c’est trop cher. b) Toutefois, j’essaie de faire intervenir le délégué syndical si j’ai un problème. c) Si le délégué réussit à résoudre mon affaire, c’est tout bénéfice, je n’ai pas déboursé un centime, et c’est le délégué syndical qui a pris les plus gros risques en allant ferrailler auprès du chef ou du patron. d) Si le délégué échoue, j’aurais le plaisir de clamer haut et fort que le syndicalisme ne sert à rien et que les syndicalistes sont tous des vendus... L’assistanat syndical, on le constate, est une forme particulièrement saisissante d’individualisme salarial et de refus de l’action collective. Syndicalophobie et individualisme sont finalement une seule et même chose, souvent couplée au harcèlement moral, aux violences... entre salariés. Le salarié syndiqué, à l’inverse, essaie de solidariser sa souffrance avec celle des autres collègues, afin que s’installe un climat de revendication collective, suffisamment déterminé, y compris par la grève, pour faire plier le chef d’entreprise ou le supérieur hiérarchique. Solidarité avec les collègues, action collective, élaboration d’un cahier de revendications précis et négociable, déterminé et rédigé en commun, voilà au contraire, dans un climat de camaraderie indispensable, l’essence même du syndicalisme de terrain.
 
Je terminerai cet article par une considération qui n’est pas à porter à l’honneur des « occidentaux ». La syndicalophobie est un luxe de « pauvres-privilégiés », qui vivent encore dans des pays plus ou moins démocratiques, où subsistent des libertés syndicales. Dans des dictatures sordides, où avoir une opinion est déjà un crime passible de tortures, d’incarcérations très longues, de nombreux héros de l’ombre savent pourtant, avec un courage inouï qu’ils payent parfois très cher, organiser des syndicats clandestins, faisant émerger un syndicalisme souterrain, non dénué d’efficacité pourtant, et qui mérite toute l’admiration qu’on doit à la contestation érigée en vraie résistance. Ces « pauvres-indigents » manifestent nettement plus de courage que leurs homologues des pays libres. Lorsqu’on songe, ne serait-ce qu’un instant, à tous ces responsables syndicaux qui font l’objet de la répression la plus effroyable un peu partout dans le monde, on ne peut s’empêcher de considérer avec amertume l’indifférence ou le mépris que les travailleurs occidentaux opposent à leur propres syndicats et à leurs braves délégués de base. Le travailleur des pays démocratiques, en se dé-syndicalisant à outrance, laisse en effet s’effondrer peu à peu une liberté syndicale qui disparaîtra peut-être un jour dans sa totalité ; et c’est du reste ce que désire vivement le Capital et les capitalistes. L’horreur syndicalophobe reste bel et bien le visage contemporain de la servitude volontaire, et l’on ne peut que songer à ce qu’écrivait en son temps La Boétie selon lequel, déjà, il fallait que les petits cessent un peu d’accuser les grands de ce monde pour s’accuser un peu plus eux-mêmes...
 
Il n’y a plus qu’à résumer tout ce qui précède par un paragraphe rédigé à la façon d’une rubrique de dictionnaire.
 
Syndicalophobie. N. f. Attitude de détestation, de mépris des syndicats. Particulièrement : attitude visant à discréditer, voire à entraver l’action des syndicats de salariés, et pouvant se traduire par des propos blessants, des agressions verbales ou même physiques contre les représentants syndicaux. À distinguer de l’antisyndicalisme qui émane des pouvoirs et des hiérarchies (politiques, étatiques, économiques, etc.), la syndicalophobie représente essentiellement un rejet des organisations syndicales de salariés par les salariés eux-mêmes, et, plus généralement, par la base des milieux populaires.
 
Luc Paul ROCHE
Professeur de philosophie, responsable syndical FO
Auteur de SYNDICALOPHOBIES, L’horreur syndicalophobe ou les nouveaux visages de la servitude volontaire
 
26 janvier 2010
 


55 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 27 janvier 2010 10:27

    les syndicalistes de chez Hassan Céhèf et RATP ont tout fait pour se faire detester de l’usager pris en otage !
    de même que penser de l’attitude d’un bernard Thibault appelant à voter pour le traité européen ultralibéral ?

    cette syndicalophobie , elle a quand même une origine interne , non ?


    • Reinette Reinette 27 janvier 2010 15:26


      Thibault il y a longtemps qu’il est déconnecté

      du vécu : il vient aux manifs pour les journaleux, après avoir « posé » pour les photographes en début de cortège, il retourne bien gentiment dans sa voiture blindée aux vitres tintées entouré de ses gorilles...

      les patrons ne risquent pas grand chose avec des collabos pareils ! smiley



    • Reinette Reinette 27 janvier 2010 15:28



      cedi dit, je salue le courage et la ténacité des travailleurs (la base)
      qui se battent

      mais ils sont bien souvent trahis par la hiérarchie syndicale.


    • zelectron zelectron 27 janvier 2010 18:49

      Les syndicalistes ce ne sont pas ceux qui sont contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre ?


  • Inquiet 27 janvier 2010 11:55

    Je comprends mal : vous excusez la nécessaire « prudence » des syndicats occidentaux sur le terrains par exemple lors de manifs, et vous n’hésitez pas à décrier la prudence excessive des travailleurs comparativement à ceux qui sont assemblés en syndicats dans des dictatures non démocratiques.

    Vous voyez, ce que vous pointez chez ce que vous appelez les syndicalophobes c’est exactement le reproche qu’on fait au syndicats : celui de se servir des autres pour les tâches « dangereuses » et réagir suivant le résultat des actions.

    Si si, je vous assure il existe exactement le même discours mais scrupuleusement inversé chez les syndicalophobes.

    Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de « salarié protégé » quand on a un syndicaliste dans les effectifs de l’entreprise, de là à penser que la vocation syndicale n’a d’égale intérêt que celle de perdurer à son poste il n’y a qu’un pas.
    Conception et attitude très humaine qui est celle de la survie.

    Le fait de « savoir se mettre en danger » poser par Bourdieu n’est peut être pas étranger à ce constat.

    La plupart du temps, les délégués du personnel sont aussi des délégués syndicaux.
    Lors des dernières élections du personnel dans mon entreprise, il y a eu pour la première fois la création de 2 listes suite à la présence d’un 2ème syndicat.

    Lorsque les délégués sont passés en catimini dans les ateliers et les bureaux, qu’ils ont voulus vendre leur soupe, je n’ai pas fait de « syndicalophobie » de base.
    J’ai souhaité vraiment élire des délégués « agissant » me positionnant comme un électeur « responsable ».

    Mais à vrai dire je n’ai rien eu à me mettre sous la dent. Et pourtant je ne parlait pas en terme ump-g (uniquement pour ma gueule).

    Je me suis posé la question de ce que pouvais apporté un délégué volontaire.
    Le clientélisme genre « une prime pour tous », « une augmentation de salaire pour tous » j’y suis naturellement sensible et c’est humain, mais j’ai opté pour une option plus fondamentale de doléance :
    - lors des CE/DP plus de 90% du temps sur les sujets essentiels liés à la santé de l’entreprise, la répartition salariale, les investissements ... la plupart des informations importantes et claires sont dites en « off » avec de la part de la direction une batterie d’interdictions légalement établies empêchant leur divulgation.
    - lors des entretiens individuels annuels : malgré la préparation d’un argumentaire prévoyant de demander des compensations légitimes établies autour d’écrits, de témoignages, de bilans, nous nous retrouvons heurtés par une mur indéfectible : celui du manque de données.

    Comment affirmer que l’employeur « peut payer » si les délégués ont l’absolue interdiction de dévoiler des chiffres ?

    N’est-il pas dans l’attribution d’un syndicat de s’entourer d’experts judiciaires pour casser des immobilismes dictés par le patron ?

    N’est-il pas dans l’attribution d’un syndicat de réagir parfois avec la force (s’entend au sens syndical) lorsque le droit de parole est largement compromis ? Ne peut-il pas au moins le dénoncer FORTEMENT ?

    Je crains être de plus en plus d’accord avec Bourdieu : il ne peut y avoir d’action efficace sans au moins une petite prise de risque.

    En face, ils mentent, truquent, manipulent et pas forcément dans le respect de la loi.

    Les cotisations, ne sont-elles pas là pour payer les frais d’avocat ? On verra après pour les pots de l’amitié non ?


  • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 12:21

    Réponse de L P R à Le Chat

    1) Une grève n’est pas faite pour être arrangeante, ni dans les transports privés, ni dans les transports publics, ni dans quelque secteur que ce soit ; je rappelle que les acquis du Front Populaire ont été arrachés par d’immenses grèves (mai-juin 1936), du secteur privé, et des entreprises privées, notamment, et il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour imaginer qu’elles devaient être éminemment impopulaires, ces grèves, puisqu’elles bloquaient le pays et en tout cas la capitale, ce qui n’est pas rien !
    2) Les opinions de M. Thibault sur le TCE, cela le regarde ; il a d’ailleurs été désavoué par ses adhérents et sa confédération, la CGT, ce qui confirme ma philosophie : c’est au salariés, aux syndicats de base de faire le syndicalisme (un responsable national peut toujours faire une erreur, après tout, c’est humain, comme dit le proverbe).
    3) Les objections syndicalophobes aux syndicalisme n’enlèvent rien au problème de fond ; la syndicalophobie menace d’engendrer la disparition pure et simple des syndicats dans le monde « démocratique » ; la bourgeoisie en rêvait ; la foule l’a fait !

    Je laisse Le Chat en compagnie de la Charte d’Amiens, vieux et beau texte fondateur du pansyndicalisme français, voté en 1906 par les premiers responsables de la vieille CGT historique. Bonne lecture :

    « Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2, constitutif de la CGT :« La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ».Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale ».

    Très amicalement

    LPR


  • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 12:49

    Réponse de LPR à Inquiet

    Bon ; déjà merci pour ces objections qui sont plus techniques et plus détaillées que le sempiternel « ah ces syndicats qui prennent les populations en otage ! »

    L’intervention d’Inquiet étant un véritable mémoire, je vais essayer de faire court en réagissant sur les points qui font problème.

    1) Les DS sont des salariés « protégés », mais ils le sont de moins en moins et on ne compte plus le nombre de DS licenciés actuellement, y compris en mode « licenciement économique » (cela passe beaucoup mieux qu’un licenciement pour faute, qui peut toujours être contesté). Je le répète, la fonction de DS dans le privé est dangereuse ; on ne compte plus non plus le nombre faramineux de DS (et de DP) dont le salaire stagne en raison de leurs convictions syndicales, et qui sont obligés de contester et de porter plainte pour discrimination syndicale.
    2) Les DS sont des humains comme les autres et certains peuvent faire des erreurs, voire se compromettre en adoptant des positions de complaisance ; mais c’est encore et toujours à la base de réagir ; il est clair qu’un DS qui n’a presque plus aucun camarade autour de lui, parce qu’il est entourés de syndicalophobes ou d’indifférents, a mille fois plus de chances de se pervertir et de se renier, ou de s’affaiblir inexorablement dans son dévouement, qu’un DS soutenu par des collègues-camarades intelligents, lucides, courageux, loyaux, déterminés, solidaires.
    3) Lorsque les délégués sont soumis à des interdictions de dévoiler des chiffres, ils peuvent néanmoins les dévoiler dans les AG des syndicats de base. Ces AG sont, aujourd’hui comme avant, plus ou moins clandestines, harassantes, elles se réunissent après le boulot, mais on y apprend des trucs qu’on n’apprend pas ailleurs ; encore faut-il être syndiqué pour y participer bien entendu.
    4) Il faut toujours s’interroger sur l’organisation que le DS représente. Représente-t-il un syndicat traditionnellement complaisant ? ou traditionnellement contestataire ? ou bien un syndicat-maison créé par le patron lui-même pour démolir le syndicalisme ? Toutes ces questions valent qu’on les pose. Un mauvais DS ne signifie pas que le syndicalisme soit une mauvaise chose.
    5) Et, in fine, c’est toujours aux salariés, s’ils ont de mauvais DS, de recréer des syndicats plus vertueux avec de meilleurs DS.

    Voilà.
    J’ajoute que, malgré tout, je ne suis pas un spécialiste du secteur privé, étant salarié du public, et que mes modestes remarques pourront être très utilement complétées et enrichies par les camarades du privé. Il ne faut pas hésiter à consulter un syndicaliste du secteur privé sur toutes ces questions. Il n’est pas interdit par exemple de se rendre à l’union départementale FO de sa ville et de s’y renseigner.

    Voilà.
    très amicalement.

    LPR

    Très amicalement.

    LPR


  • faxtronic faxtronic 27 janvier 2010 12:54

    en France le taux est tres faible, en belgique il est tres fort. Pourquoi ? Parceque le syndicat a une utilite reele en Belgique, surtout quand on est chomeurs, car il aide les gens structurellement et financierement.
    Le second probleme, est que les syndicats en France son plutot de gauche, voir communiste. Pas en Belgique, il y a des syndicats de tout parts, des syndicats chretiens, des syndicats liberaux.
    Il est aussi vrai que les syndicalistes sont vus comme etant des individus qui ne bossent pas, et qui profitent de leurs statuts pour se la couler douce sans risque.
    De surcroit les greves sont percus comme des mouvements sectoriels corporatistes, visant a maintenir des priveleges pour certains employes, alors que 90% des autres employes sont dans la mouise.
    De plus les syndicats se concentrent dans le sectaire secondaire, traditionnels ou publics. Mais dans le secteur tertiaire et prive, c est le desert, a cause de la petite taille des entreprises et du faible nombre d employe dans chaque entreprise.
    Finalement, le mouvement syndicale n est plus adapte au paysage socio-economique des salaries francais. Comment veux tu que je me sente represente par un ancien ouvrier metallo ou cheminot ??


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 13:18

      Décidément, les objections fusent ce matin... Vais-je pouvoir répondre à tous mes contradicteurs ?

      1) En ce qui concerne la Belgique, je réponds qu’il a en France aussi des syndicats de toute tendance (la CFTC « maintenue » et la CFDT sont issues du syndicalisme chrétien) et il y a aussi des salariés de toute sensibilité politique ou philosophique dans les syndicats.
      2) Un syndicat ne peut pas tout de même être « libéral » (néolibéral) puisqu’être libéral c’est accepter l’exploitation des travailleurs, ou je me trompe ? Je vois mal un syndicat qui accepterait l’idée d’un capitalisme totalement déréglementé et décomplexé.
      3) Le syndicaliste que je suis est un bénévole (d’accord, j’avoue, je ne travaille pas le mercredi cette année, et c’est pour cela que je suis sur la Toile).
      4) Je me sens, en ce qui me concerne, parfaitement solidaire d’un métallo ou d’un cheminot, il y a plus de sagesse dans un ouvrier lucide que chez un mandarin coupé du réel. Métallos et cheminot sont mes camarades, et ce n’est pas mon métier de prof de philo qui me fera changer d’avis.
      5) Je ne peux répondre sur le syndicalisme belge, n’étant pas un spécialiste du syndicalisme en Europe.

      Voilà.
      C’est tout.
       smiley


    • faxtronic faxtronic 27 janvier 2010 13:34

      syndicat liberal belge :

      http://www.cgslb.be/

      Le mot liberal est a disntigue du mot capitaliste. Ce n est pas un gros mot, c est juste une facon de pensee. Cela n empeche pas l entraide et la solidarite.

      Je te conseille d etudier les syndicats belges, cela te donnerais d autre espaces de reflexions. c est tres interessant.

      Je pense que les syndicats a la francaise sont amenes a crever de mort lente, car ce sont des institutions qui ne correspondent au franacsi d aujourd hui, et surtout qui est completement absent du principal corps de notre societes, le corps des chomeurs.

      Le francais est majoritairement de droite, la gauche (hors PS) est rachitique en france, et l extreme droite (Lepen) a inifinement plus de chance d arriveer au pouvoir que l extreme gauche (Besancenot). Cela prouve qu un syndicalisme de gauche ou communisme est peut etre coherent, mais non adapte a la France.


    • faxtronic faxtronic 27 janvier 2010 13:45

      et je termine enfin pour achever les syndicats francais, il suffit de regarder les sites web web et de les comparer avec les sites des syndicats belges.

      sur cgt.fr, c est un site de communication, de propagande politique, de truc qui n ont rien a voir avec les salaries et les employes. Ah, pour connaitre les derniers coups d eclat de la CGT ou ses operations mediatiques et politiques, c est facile, il y a tous : des releves de presse des negociations, des petitions, du discours politique.

      Sur les sites belges, c est un site d informations et d actes. Pas de bravades politiques, pas de petitions pour sauver haiti, pas de pamphlet pour ou contre le gouvernement,. Non, simplement des renseignements, des points de contacts, des textes de lois.

      Je pense que c est une bonne illustration de ce que doit etre le syndicalisme. 


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 27 janvier 2010 20:19

      Quoiqu’en pense l’auteur, les libéraux sont totalement favorable au développement de vrais syndicats, c’est à dire de syndicats qui défendent les intérêts des salariés (chômeurs y compris), et qui apportent des services à ceux-ci, et non leurs seuls intérêts de syndicalistes comme actuellement en France.

      Pour cela, il faut plus de transparence dans leur financement (uniquement financé par leurs adhérents) mais en offrant en contre-partie des services (directement ou sous forme de conseil avec des prestataires externes) à ces adhérents : assurances chômage, mutuelle de santé, formation, retraite complémentaire ...


  • Reinette Reinette 27 janvier 2010 12:58


    Il faut pourtant réaffirmer que le syndicalisme ne vit que du militantisme des salariés qui s’engagent et prennent des responsabilités, notamment celle, devenue bien dangereuse, de délégué syndical dans le secteur privé. - Luc Paul Roche


    à l’auteur bonjour,

    vous oubliez que les syndicats (cgt, fo, cfdt, cftc) vivent également de leurs journaux syndicaux où les grandes entreprises d’Etat payent des pages publicitaires pour faire leur propagande - ce qui contredit leur indépendance vis-à-vis de l’Etat et des entreprises et démontre leur grande complicité avec les instances dirigeantes.

    étant une ancienne salariée d’un syndicat, je peux témoigner également que les syndicats ne se comportent pas mieux avec leurs salarié(e)s que les patrons qu’ils sont supposé combattre ;
    quand un salarié gêne, le syndicat-patron licencie et n’hésite pas pour cela à trouver des fautes graves imaginaires !
    et, chose assez rare pour être signalé, quand un syndicat en tant que patron se retrouve devant les Prud’hommes face à leur salarié et perd, il fait appel (ce que font rarement les patrons)




    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 13:28

      Ma foi, si FO avait été complice des grandes entreprises d’État, elle aurait accepté les privatisations de ces mêmes entreprises. Ce n’est pas notre cas, vous pouvez vérifier.

      En ce qui concerne les salariés des syndicats :
      1) Le syndicalisme vit avant tout d’une cohorte de bénévoles comme moi (il n’y a aucun salarié sous mes ordre et j’exerce mon métier de prof à temps plein)
      2) Il y a aussi les fonctionnaires déchargés pour prendre des responsabilités nationales, qui ont des emplois du temps de malades, et dont la vie n’est plus qu’une réunion continuée
      3) Il y a aussi les salariés du syndicat, assez peu en fait ; un syndicat vertueux essaie de faire en sorte que cela se passe bien ; je reconnais qu’il peut y avoir des exceptions, la méchanceté humaine existe... ; mais ces mêmes salariés peuvent se syndiquer contre leur syndicat-employeur si cela se passe mal, votre objection ne réfute en aucun cas le pansyndicalisme

      Amicalement

      LPR


    • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 16:58

      chose assez rare pour être signalé, quand un syndicat en tant que patron se retrouve devant les Prud’hommes face à leur salarié et perd, il fait appel (ce que font rarement les patrons)

      Renseignez-vous, la situation a évoluée, les patrons font de plus en plus appel, y compris quand ils savent que c’est perdu uniquement pour gagner du temps. Les tribunaux prud’hommaux sont de plus en plus engorgés à cause de ce phénomène.


    • Reinette Reinette 27 janvier 2010 19:15


      quand les patons font appel

      ça ne regarde plus les Prud’hommes

      mais la Cour d’Appel !


    • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 19:40

      Excuse-moi si j’ai dit une bétise mais en tout cas, je peux t’assurer qu’au tribunal de Nancy, le tribunal est engorgé et qu’il semblerait (source : syndicat + avocat) que ce soit du au fait que les patrons font desormais systématiquement appel, y compris pour des affaires qu’ils savent perdus, le but étant simplement de gagner du temps (y compris vis à vis des salariés qui sont toujours dans la boite, qu’ils oublient cette histoire avant que le jugement ne soit rendu).


    • Reinette Reinette 27 janvier 2010 21:10

      Bobbygre bonsoir

      j’ai travaillé pour la cgt pendant 8 ans - je préparais les dossiers des salarié(e)s pour les défenseurs qui les représentaient aux Prud’hommes.... et rarement les patrons faisaient appel... j’ai donc été surprise quand la cgt l’a fait pour mon affaire.

      j’ai eu quand même un petit peu de « chance » dans mes expériences professionnelles diverses : par exemple, j’ai travaillé dans un certain journal dit « satirique » dont le rédac-chef était un con vaniteux.

      expériences qui donnent à réfléchir... smiley


  • faxtronic faxtronic 27 janvier 2010 13:24

    je rajouterais une chose.

    Pendant ma vie, une seule fois j ai apercu les syndicats. c etait pendant une election des delegue du personnel. c etait dans une grande entreprise d electronique a nice, avec plus de 80% du personnel au staut cadre (sic).
    En premier lieu, les elections etait reserves au personnel salriee par la boite. Waouh, avec plus 50% de consultants (interim mais version cadre) qui proviennent de petites boites sous traitante captive de la grosse boite (petite, donc pas de syndicat et precaire), le public vise etait peu large. Ensuite on avait le choix entre un gars de la CGT et un gars de SUD je crois. Waaaouh again ! Le choix etait grand ma foi, comme entre une glace chocolat pistache et pistache chocolat.

    Le syndicalisme a la francaise n est plus adapte a notre societe. Il faut des syndicats hors les entreprises, out tout le monde peut rentrer meme les chomeurs ou les gens de droite, qui rendent un vrai service au gens, c est a dire qui les aide a la reconversion, pendant le chomage, qui les conseillent pendant les moments difficiles.

    La plupart des entreprises de nos jours au moins de 20 personnes. C est pour cela que les societes sont plus individuelles, car elles sont plus fragmentees.


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 13:35

      Bon,

      ça y est, je suis vanné. Et en plus j’ai des problèmes de santé...

      Je répond donc en fragmentaire.

      L’argument contre le gars de la CGT et de SUD, réduits à des glaces, ne comporte aucune... argumentation ; de quel droit affirme-t-on a priori que ces gens étaient de mauvaises gens, incapables de défendre leurs collègues ??? Peut-être s’agissait-il au contraire de militants parfaitement vertueux et dévoués.

      L’argument du hors-entreprise est surréaliste ; comment des syndicalistes peuvent-ils militer pour les travailleurs, s’ils ne connaissent rien de l’entreprise où ces travailleurs travaillent  ???

      Voilà
       smiley)


    • faxtronic faxtronic 27 janvier 2010 13:53

      A lauteur

      Oui, en effet, je pense que tu es le prototype du syndicalisme a la francaise, et qui n apporte aucune aide a la population reelle, a part pour ceux qui ont deja un joli CDI dans des grosses boites ou dans des service publics. La plus gros corps social est celui des chomeurs, suivi des precaires, et en effet aux employes de petites entreprises. Et cela n ont pas access au syndicat.

      Quand au syndicalisme hors entreprise, c est ainsi en Belgique. C est vrai que l on dit aussi que le belge est surrealiste, mais le taux de syndicalisation belge est de 54%, et celui de la france est de 7.8% ( et en plus en chute libre), et c est le plus bas de l OCDE et du reste du monde syndicalise :
      http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=UN_DEN&Lang=fr



    • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 16:55

      Le syndicalisme a la francaise n est plus adapte a notre societe. Il faut des syndicats hors les entreprises, out tout le monde peut rentrer meme les chomeurs ou les gens de droite, qui rendent un vrai service au gens, c est a dire qui les aide a la reconversion, pendant le chomage, qui les conseillent pendant les moments difficiles.

      Vous voulez un syndicalisme de service ? Trés peu pour moi ! Il s’agit là de la version libérale des syndicats (qui font le boulot de l’ANPE, des assistantes sociales, que sais-je encore).
      Les syndicats n’ont qu’une raison d’être : fournir aux masses de travailleurs un contre-poids utile et nécessaire contre les puissantes forces du patronat, aujourd’hui au plus prés du pouvoir (proximité de Sarko avec les grands patrons et le MEDEF).
      Le reste, c’est du folklore !


    • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 16:56

      C est vrai que l on dit aussi que le belge est surrealiste, mais le taux de syndicalisation belge est de 54%

      Tu aurais pu aussi citer certains pays d’Europe du Nord où être dans un syndicat est un pré-requis obligatoire pour accéder à certains services sociaux. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est rien d’autre qu’une manière de détourner les syndicats de leur fonction et c’est une évolution éminemment souhaitée par les libéraux (on comprend pourquoi !).


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 19:06

      En effet, le syndicalisme belge ne semble pas, s’il est une sorte de société de secours et de services, être si idéal que Faxtronic veut bien le dire.


  • cmoy patou 27 janvier 2010 15:43

    la souris verte a fait de la promotion canapé scions.


  • cmoy patou 27 janvier 2010 15:43

    pardon « à »


  • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 15:51

    Faxtronic nous dit :
    "La plus gros corps social est celui des chomeurs, suivi des precaires, et en effet aux employes de petites entreprises. Et cela n ont pas access au syndicat."
    cette phrase n’est pas dénuée de vérité, je l’admets donc.
    il nous dit aussi :
    Le taux de syndicalisation belge est énorme par rapport à la France. cela aussi est vrai.
    Mais il nous dit :
    Les syndicats belges font du bon boulot pour les précaires et chômeurs. D’accord. MAIS est-ce que les syndicats belges, plus globalement, sont arrivés à limiter le problème de la précarité et du chômage ?, la Belgique est-elle plus préservée que la France de ces horribles problèmes ?, les acquis sociaux belges sont-ils moins détruits qu’en France ?, les services publics belges sont-ils moins massacrés qu’en France ?, la violence économique belge est-elle inférieure à la violence économique française ?, la protection sociale belge est-elle plus protectrice qu’en France ?, le droit du travail belge est-il plus favorable aux salariés que le droit du travail français ?
    Je n’ai pas de réponses mais toutes ces questions valent qu’on les pose.

    amicalement.

    LPR


  • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 16:51

    JE n’ai pas tout lu votre article passionant que je lirais davantage en détail ce soir mais déjà je suis en désaccord avec vous et je voudrais rehabiliter ce que dit Bourdieu.

    "L’article de Bourdieu est tendancieux et ambigu, peu favorable aux syndicats dans le fond, et il se rattache ainsi à la plus pure tradition du gauchisme intellectuel, qui nous présente les syndicats comme de vieilles bureaucraties sclérosées incapables de comprendre les intérêts du prolétariat, conception d’autant plus navrante qu’elle émane en général d’idéologues reconnus et adulés, dont le train de vie n’est pas vraiment celui d’un ouvrier d’usine, ni même celui d’un modeste instituteur ou d’un petit prof du secondaire...« 

    Et bien, je ne suis pas un idéologue reconnu et je gagne le smic et pourtant c’est exactement le jugement que je porte sur les syndicats. Je fais ce constat en connaissance de cause pour avoir adhéré à deux syndicats (j’appartiens toujours à l’un d’entre eux d’ailleurs). Quand Bourdieu distingue le mouvement social et les mouvements d’initiative syndicale, il a aussi raison.
    Suffit de se remémorer les différentes manifestations qui émaillent l’actualité depuis le début de la crise. Soutenue par aucun mouvement social, les mouvements syndicaux NE SERVENT A RIEN ! Et beaucoup se demandent si précisément, le rôle des syndicats n’est pas de servir à rien et d’empêcher à un véritable mouvement social d’éclore (puisqu’ils sont les seuls »habilités« à représenter la colère sociale).
    Enfin pour avoir vécu la situation en entreprise (petite boite familiale racheté par un grand groupe avec le dégraissage et baisse de salaires qui va avec), je peux vous affirmer que le délégué syndical était celui qui a tout fait pour calmer les employés et pour empecher la grève. Pourquoi ? Sur conseil de son syndicat qui ne voulait pas »faire empirer les choses« , par refus de prendre des risques, par peur quoi. Aujourd’hui bien sur, ils s’en mordent les doigts car ils ont perdu sur toute la ligne et être conciliant avec le patron ne leur a rien apporté. Et ce n’était pas la CFDT ! C’est un des syndicats reconnus comme l’un des plus revendicatifs.
    Ce genre d’expérience vécu par les salariés les rendent »syndicalophobes" à juste titre à mon avis si les syndicats refusent de s’ouvrir massivement et d’évoluer vers une attitude nettement moins conciliante et plus vindicative !
    Ils seront trés vite rejoints par les hordes de mécontents qui n’attendent qu’une chose : QUE CA BOUGE !!!


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 19:02

      Certes, certes, on peut reprocher à un syndicat tout ce qu’on voudra y compris de vouloir casser une grève ; mais en aucun cas, la totalité des syndicats ne cherchent à casser les grèves que je sache !!!

      Et la position philosophique reste toujours la même : la syndicalophobie, c’est la destruction du salariat ; de quelque manière qu’on retourne les choses, il est clair que 0% de syndicalisme dans une société = 100% de terreur et d’exploitation. Comment pourrait-il en être autrement ?

      Je suis heureux que, tout en contestant les positions des syndicats que vous avez rencontrés, vous soyez resté syndiqué. On peut être critique sans être syndicalophobe. D’ailleurs j’attaque avant tout la syndicalophobie bête et méchante, celle des gens qui n’y connaissent rien et n’ont aucune conscience politique.


    • bobbygre bobbygre 27 janvier 2010 19:33

      Je suis heureux que, tout en contestant les positions des syndicats que vous avez rencontrés, vous soyez resté syndiqué. On peut être critique sans être syndicalophobe. D’ailleurs j’attaque avant tout la syndicalophobie bête et méchante, celle des gens qui n’y connaissent rien et n’ont aucune conscience politique.

      Oui, j’avais bien compris votre démarche.
      J’ai beaucoup aimé cette citation de Bourdieu où il explique que face aux syndicalistes, il avancait les arguments des syndicalophobes et inversement. Car il y a du vrai des deux cotés à mon avis.
      Les syndicalistes ont raison de se plaindre du desinteret de certains salariés et de la méfiance mal placée d’autres encore plus endoctrinée. Mais les « syndicalophobes » ne feront que grossir si les syndicats ne prennent pas en compte certains reproches qui leur sont faits et s’ils ne se modernisent pas rapidement.
      Evidemment c’est un cercle vicieux. Et plus les salariés se desinteressent des syndicats et moins les syndicats ont la possibilité de faire évoluer les choses. Et moins les syndicats ont la possibilité de faire évoluer les choses et plus les salariés se desinteressent des syndicats...

      De ce que j’ai tiré de mon expérience, j’ai rencontré des gens extraordinaires dans les syndicats, des gens pleins d’énergie, généreux de leur temps et de leurs nerfs, toujours là quand on en a besoin (qualité RARE !!!) et c’était rarement ces personnes qui faisaient carrière dans le syndicat ; au contraire, on mettait des batons dans les roues de ces personnes parce qu’elles faisaient de l’ombre à d’autres. Ce qui tue les syndicats c’est :
      - les confédérations nationales (un peu moins FO que la CGt mais au final...) complétement à la masse et déconnectés du terrain et dont el budget est simplement sans rapport avec ce qu’il rapporte pour la lutte (à savoir rien).
      - les carrieristes, les opportunistes, les imbus de leur personne qui au niveau des fédérations locales découragent tout le monde (evidemment, la situation doit beaucoup varier d’un endroit à l’autre).

      Mais bien sur, vous avez raison de rappeler que sans les syndicats, nous serions encore des esclaves. Que les syndicats ont existé et n’existent que pour défendre les conditions de travail des salariés et qu’on en a un besoin vital si on veut un jour changer les choses. Car si révolution il y a, ça se fera évidemment avec les syndicats (même si je doute trés fortement qu’il puisse désormais initier quoi que ce soit, ils ne pourront que suivre le mouvement social).
      Et le plus important : les syndicats n’auront que le pouvoir qu’on voudra bien leur donner. Seul le peuple, les gens de la base pourront faire évoluer et bouger les syndicats. Ca n’est pas en restant à l’extérieur à béler contre les syndicats que la situation va s’arranger.


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 28 janvier 2010 10:52

      Les interventions de bobbygre sont plus nuancées que beaucoup d’autres ; c’est appréciable dans le débat.


  • Jean-Fred 27 janvier 2010 17:23

    Article très intéressant qui permet de comprendre pourquoi les syndicats sont si peu représentés dans le monde du travail.

    Je crois néanmoins qu’il y a 2 ou 3 petites choses très importantes qui ont été oubliées par l’auteur :
    - La plupart des hauts responsables syndicaux ont d’abord fait partie d’un gouvernement, il me semble que c’est François Mitterrand qui a ouvert le bal en premier. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a bien contribué à la « Syndicalophobie »
    - Beaucoup de hauts responsables syndicaux ont été corrompus par l’argent, voir l’article « Le livre noir du syndicalisme » ici même sur ce site

    Les salariés ont perdu peu à peu confiance dans les syndicats qui n’ont pas vu venir les nouvelles méthodes de management importées des USA :
    - Individualisation du travail
    - Évaluation personnalisée des performances
    - Précarisation du travail ...

    Bref, tout ce qui pouvait donner corps à une fraternité entre les salariés a été détruit sans que les syndicats lèvent le doigt.

    Les dernières grandes avancées syndicales ont oublié d’en faire profiter aussi à l’ensemble des salariés, je veux bien sûr parler des énormes disparités qui existent entre les entreprises selon qu’elles aient été public ou privée avec des syndicats puissants.

    Savoir qu’un salarié peut partir à 50 ans sans que rien aujourd’hui ne le justifie n’est pas supportable ne serait-ce qu’en regard à la justice sociale.


  • Traroth Traroth 27 janvier 2010 18:32

    Le syndicalisme est une grande idée. Malheureusement, cette grande idée est totalement dévoyée par la professionnalisation, qui coupe les décideurs syndicaux de leurs bases. Ils ne vivent plus les mêmes réalités que les gens qu’ils sont supposés défendre. Prompts à la « fluidifiaction », dont l’intérêt est évident pour le patronat (corrompre un dirigeant syndical a un retour du investissement très direct en terme de paix sociale), ils défendent surtout leur prébendes et les intérêts du syndicats bien avant ceux des salariés, syndiqués ou non.

    Adeptes de la « complexité », manière d’expliquer qu’on ne peut rien faire, ils se complaisent dans l’immobilisme tout en s’étonnant de la baisse du nombre de syndiqués...

    Il suffit de prendre pour exemple le « mouvement » de début 2009 : le mécontentement des salariés était évident, et pourtant, les syndicats « unifiés » ont organisé 3 manifestations à 3 mois d’intervalle, soit en 9 mois ! Les syndicats eux-mêmes ont joué le pourrissement ! MAIS POUR LE COMPTE DE QUI ???

    Quand ils ne répercutent pas le mécontentement des salariés, à quoi servent-ils ? Pour qui roulent-ils ?


  • Traroth Traroth 27 janvier 2010 18:34

    A l’heure de l’économie mondialisée, la seule chance pour les syndicats de regagner un peu de pouvoir est de suivre la même démarche et de s’organiser en ensemble bien plus grand, mondiaux si possible.


  • Traroth Traroth 27 janvier 2010 18:36

    "Je terminerai cet article par une considération qui n’est pas à porter à l’honneur des « occidentaux »" : Il ne suffit pas de se mettre une plume au cul pour avoir l’air d’un coq ! La CFDT et un syndicat qui essayerait de défendre les intérêts des ouvriers chinois, il n’y a RIEN en commun !!!


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 27 janvier 2010 19:09

      C’est sûr que le syndicalisme indépendant chinois est un des plus risqué du monde, avec le syndicalisme birman, par exemple ; FO hebdo a publié récemment une interview d’un syndicaliste de Birmanie d’un syndicat birman, évidemment clandestin.


  • Yohan Yohan 27 janvier 2010 21:16

    Syndicaliste c’est un métier pas bien honnête. D’ailleurs, les pires conflits du travail se produisent le plus souvent dans les représentations syndicales. Là pas de quartier, coups tordus et non respects des droits du salariés, ça flingue pire qu’ailleurs ;...


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 28 janvier 2010 10:50

      Syndicaliste n’est pas un métier ; je ne suis qu’un bénévole je le rappelle ; bénévole comme syndicaliste et comme écrivain ; je ne vis d’aucune de ces deux activités.


    • Traroth Traroth 28 janvier 2010 11:20

      Pour certains, ça l’est. Et c’est là, le problème. Les syndicalistes proches du terrain font souvent un travail remarquable, souvent aussi complètement dévalorisé par les capitulations à répétition de la direction nationale...


  • paul 27 janvier 2010 22:43

    Distinguer antisyndicalisme et syndicalophobie est bien secondaire par rapport à la désintégration du syndicalisme en France .Taux moyen de syndiqués : 8% .
    Cet effondrement depuis la fin des 30 glorieuses sert bien le patronat et certains gouvernants :
    il est incroyable qu’un président puisse dire « quand il y a une grève maintenant , personne ne
    s’en aperçoit ». De plus , il s’emploie (à temps complet) à casser le code du travail .
    Premières causes , chômage et travail précaire .Ceux qui ont un emploi essaient de le garder , ils ne se risquent pas à militer .Un certain management renforce l’ individualisme .
    Le syndicalisme doit permettre d’acquérir une culture sociale ,un esprit du bien collectif .Il est à la base de l’action politique , au moins par le vote .Son niveau actuel explique pourquoi nous en
    sommes là aujourd’hui .C’est le gouvernement qui doit impulser une réforme profonde qui permettra aux syndicats de retrouver leur rang de partenaire respecté .


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 28 janvier 2010 10:42

      Je suis bien d’accord avec cette idée qu’un gouvernement doit avoir à cœur de protéger et renforcer les syndicats, mais aucun gouvernement ne l’a jamais vraiment fait sauf peut-être... du temps de Waldeck-Rousseau !

      D’autre part, le concept de syndicalophobie, dérivé d’un analyse que je revendique LaBoétienne, n’est pas vraiment secondaire ; il est une caractérisation de la psychologie de masse.

      Je me permets une comparaison : pour lutter, par exemple, contre l’homophobie, il vaut mieux avoir inventé un concept (c’est-à-dire aussi un vocable) plutôt que rien ; pour la syndicalophobie, c’est un peu similaire. Un mot sur la chose, cela ne fait pas de mal.


  • Lucrezia 28 janvier 2010 08:41

    La France est le seul pays ou une poignée de « syndicalistes » ultra-minoritaires paralyse régulièrement, et pour un rien la France entière. La France est aussi championne des grèves tout au long de l’année...

    A quand un syndicalisme Français responsable ayant la volonté de dialoguer, négocier avec les représentants des directions d’entreprise ? Qui dit « négocier », ne voulant pas dire être contre Tout, ou demander l’impossible mais simplement obtenir des compromis acceptables des deux parties ....

    Le Syndicalisme à la Française est bien souvent un syndicalisme suicidaire : Tout ou Rien ...
    C’est ainsi que la France du Travail est sclérosée depuis l’après guerre...


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 28 janvier 2010 10:48

      Le mot « responsable » est un mot employé par les libéraux pour désigner les syndicats qui signent les yeux fermés à peu près tout et n’importe quoi ; il existe plein de syndicats « responsables » y compris en France, je suis heureux et fier de ne pas en faire partie.


    • bobbygre bobbygre 29 janvier 2010 16:47

      A Lucrezia :

      Adhérez à la CFDT !!! C’est exactement leur démarche ! Vous l’avez votre syndicat « responsable » !


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 29 janvier 2010 18:53

      Bobbygre a du bon sens.


  • LE CHAT LE CHAT 28 janvier 2010 09:11

    faire défiler les gens comme les moutons à la transhumance n’a plus aucun sens de nos jours , ça ne sert aux dirigeants des syndicats qu’à se faire mousser devant les médias , les moutons eux perdent une journée de salaire pour rien !!!!


    • Luc Paul ROCHE Luc Paul ROCHE 28 janvier 2010 10:45

      Les camarades et tous les collègues non-syndiqués qui défilent avec moi dans les manifs ne m’ont jamais reproché de les traiter comme des moutons ; et je ne me sens aucune vocation de berger ; sans compter que la métaphore du mouton et du berger à une connotation religieuse qui n’est guère dans ma culture.


  • armand armand 28 janvier 2010 09:50

    Le syndicalisme français peut être borné, sectaire, manichéen, tout ce que l’on veut ; il peut aussi, au risque de se couper du soutien populaire, lancer des grèves suicidaires comme celle, ferroviaire, qui pénalisait avant tout les smicards allant travailler.
    IL N’EMPECHE, il s’agit d’une des rares formes de résistance encore actives contre le rouleau-compresseur capitaliste.
    Surtout au moment où celui-ci, avec ses affidés placés au sommet de la hiérarchie bruxelloise, est employé é détruire tout ce qui reste du tissu social.

    Je reste persuadé que la fonction principale d’un Etat c’est de défendre ses administrés. Sécurité physique, santé, emploi. Encore heureux qu’il reste encore des syndicalistes pour nous le rappeler.


  • ZEN ZEN 28 janvier 2010 10:13

    D’accord sur ce point, Armand
    Mais la sncf est en voie de démantellement et la privatisation va « bon train » (Thalys et Eurostar sont déjà sous capitaux privés et la Bundesbahn lorgne sur nos grands réseaux régionaux). Mais qui le sait ?
    Qu’on fasse un peu d’histoire, qu’on examine tous les acquis sociaux dont on ne bénéficierait pas depuis le début du siècle sans l’action syndicale
    Qu’on voie comment et pourquoi s’est exercée la répression syndicale aux USA dans la première partie du 20°s et pendant le MacCarthysme notamment, et ce qu’est devenu le syndicalisme us aujourd’hui
    Bonne recherche...
    Je suis pour le refondation d’un syndicalisme au niveau européen, mais d’un syndicalisme puissant et indépendant (non liés -directement ou indirectement- aux intérêts patronaux)
    Je suis persuadé que si un syndicalisme puissant et uni avait pu s’opposer aux dérives du capitalisme financier , nous n’en serions pas là où nous en sommes maintenant


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