jeudi 2 mai 2013 - par Pierre de La Coste

Du « mariage pour tous » au transhumanisme

Avec l'adoption pour les couples homosexuels, qui prélude à la Procréation Médicalement Assistée pour les couples de femmes, l'Homme a l'illusion de s'auto-procréer. Une évolution qui s'inscrit dans une longue Histoire, tendant à émanciper l'Homme de Dieu, puis à le remplacer.

Qu'on le veuille ou non, que l'on s'en félicite ou qu'on le déplore, le débat provoqué par le « mariage pour tous », ne relève plus de la bataille politique, mais de la guerre de religion. Ce sont deux conceptions qui s'opposent, deux Frances qui s'affrontent, dans l'incompréhension absolue. Le débat au Parlement, violent, tronqué, raccourci par un artifice de procédure, a laissé un goût amer à tout le monde. Et pour cause : il s'agit d'un débat de nature métaphysique, et nos parlementaires d'aujourd'hui, de droite comme de gauche, ne sont pas de grands métaphysiciens. Alors que la société française, elle, raffole des grandes querelles théoriques.

Frigide Barjot, l'égérie talentueuse et déjantée de la manif pour tous, avec ses amis cathos branchés ou homos au grand cœur, aura au moins réussi une chose : faire passer le « mariage entre personnes du même sexe » d'un sujet concernant les adultes, donc les droits de l'Homme, à un sujet lié à la filiation, donc aux enfants. Ici, tout bascule. Qui parle de nos enfants parle de notre avenir, parle de nous, demain. Or, que serons nous ?

A cet appel, à cette question, la France profonde, provinciale, traditionnelle, émue aux larmes, a répondu comme un seul homme, ou comme une seule femme. Contre le droit à l'enfant, les droits de l'enfant. Des centaines de milliers de personnes (donc au total des millions) sont « descendues dans la rue » ou « montées à Paris ». Personne ne peut dire pourquoi ni comment le parisianisme de Frigide Barjot et de ses amis a su toucher ainsi une fibre intime de la France profonde. Au passage, cette France que l'on disait retardataire, pas spécialement technophile, s'est emparé sans effort, sans même y penser, des réseaux sociaux et des technologie de l'information pour construire, en quelques semaines, de véritables contre-pouvoirs aux médias traditionnels. Ils ont été capables de drainer des audiences comparables à celles des journaux TV qui, au départ, ignoraient ou méprisaient le phénomène (depuis, ils ont changé d'avis).

 Un besoin existentiel pour la gauche

 Mais, en face, la riposte était prête. Des « éléments de langage » étaient visiblement élaborés de longue date par les conseillers ministériels et furent relayés par des mass-médias en ordre de bataille : les opposants au mariage homosexuel sont, par principe, homophobes. L'homophobie, évoquée par le code pénal, est assimilée au racisme. C'est donc un délit. On n'a pas le droit d'être opposé à ce qui n'était alors qu'un simple projet de loi. Or, on a toujours, en démocratie, le droit d'être opposé à un projet de loi.

L'unanimité, à gauche, est presque totale. Quelque chose d'ultime, d'essentiel, unit les politiques, les syndicats, les médias, les associations, les municipalités, les réseaux, les stars, les intellectuels se réclamant de la gauche : l'instinct de survie. Si là gauche ne réussit pas cela, elle n'existe plus. Avec un ministre des impôts qui ment sur son compte en Suisse, des usines qui ferment les unes après les autres au mépris des promesses de campagne, une mondialisation qui broie lentement la France comme l'Europe dans le piège du libre-échange et de la rigueur, la gauche a un besoin existentiel de cette « promesse sociétale ». Même Lionel Jospin et son épouse philosophe, en conscience opposés au projet, l'ont avoué : le Parti a décidé, on s'exécute.

Ce n'est pas la gauche d'aujourd'hui seulement, qui est en cause, mais la gauche de toujours, la gauche du Progrès et des Lumières, celle qui nous vend les lendemains qui chantent et l'avenir radieux depuis 1789. Le combustible idéologique de la gauche est épuisé, comme celui d'une fusée qui n'a pas trouvé son orbite et qui menace de retomber sur terre. Comme nous l'avons souligné ici même, Taubira avait soulevé une partie du voile dans son discours à l'Assemblée Nationale : elle était en train de sauver le grand processus historique, qui laïcisait progressivement la société française. Mais cette laïcité n'est en rien une neutralité qui laisse la religion à la vie privée. C'est une conception métaphysique bien ancrée : la religion de l'Homme, ennemie jurée du christianisme.

Ce processus est en panne, depuis quelque temps, parce qu'il est arrivé à ses limites. Où est le paradis terrestre promis par les communistes ? Où en est l’amélioration régulière de la condition humaine garantie par les socialistes ? La société du bonheur et de la jouissance sans entrave prophétisée par les années soixante-dix s’est elle réalisée ? L’Homme, affranchi de toute contrainte morale est-il plus heureux, plus libre, mieux assuré de son avenir ?

Il faut donc frapper un grand coup, pour masquer les échecs de cette religion de l’Homme, permettre à l’Homme de s’auto-fabriquer. C’est la raison pour laquelle les hétérosexuels de gauche veulent absolument que les homosexuels puissent « avoir des enfants ».

Sur un tout autre plan, cette démarche porte un nom, c’est le « transhumanisme ». Elle a ses ardents partisans, comme Raymond Kurzweil, et ses experts désabusés qui nous assurent que le mouvement est déjà en marche. Son principe est simple : l'Homme, grâce aux technologies, notamment aux biotechnologies, peut s'améliorer à l'infini, pourquoi pas jusqu'à l'immortalité. Dans la Silicon Valley on lui consacre déjà des investissements colossaux.

 Les prophètes de l’Homme-Dieu

Pour ces prophètes de l'Homme nouveau, l’affaire semble entendue : la techno-science envahit notre espace, pénètre notre corps, sonde l’infiniment petit et l’infiniment grand. Les réseaux d’information, visibles prolongements du cerveau humain, diffusent les paquets d’information qui innervent l’intelligence collective. Les nano technologies permettent de modifier les structures de la matière. L’Homme, tôt ou tard, deviendra Dieu, parce qu’il est déjà démiurge, qu’il maîtrise sa vie en décryptant son ADN et l’allonge grâce à la thérapie génique, aux implants et aux robots. Il n’aurait donc nul besoin d’une quelconque transcendance, puisqu'il devient transhumain.

Pour les opposants à cette vision, au contraire, une autre lecture de l’évolution de l’espèce humaine est possible. Elle est même rendue nécessaire par la prise en compte des catastrophes dont la techno-science s'est déjà rendue responsable, ce que, semble-t-il, l'Humanité a déjà oublié, bien qu'elles encombrent nos médias quotidiens. Ainsi donc, l'apprenti sorcier qui dévaste la planète, la réchauffe, la salit, épuise ses ressource, ne serait pas vacciné contre cette funeste idéologie du Progrès indéfini de l'espèce humaine !

Car le transhumanisme n'est en rien l'avenir objectif et déterminé de l'Homme, auquel rien ne pourrait nous soustraire, mais bien une idéologie reprenant et prolongeant toutes les erreurs commises par la Science et la Technique depuis trois siècles. Mais vers quelle philosophie de l'Homme, vers quel nouvel humanisme se tourner pour mieux comprendre, surmonter, civiliser la techno-science envahissante et totalitaire ?

Lorsque la France et toute l'Europe ont accepté la légalisation de l'avortement, savait-on que celle-ci menait droit à l'eugénisme ? Aujourd'hui, grâce à la génétique, nous savons « prédire » avec précision qu'un embryon donnera un enfant atteint d'une maladie lourde, comme la trisomie. Dés lors, son sort est scellé. Il ne verra jamais le jour. Mais qui décide qu'une vie vaut ou non la peine d'être vécue ? Qui nous dit qu'un jour, la génétique et l'avortement ne serviront pas à éliminer les enfants porteurs d'une maladie lourde, mais curable, autrement dit coûteuse pour la Sécurité Sociale que les adultes veulent préserver pour eux-mêmes ? Aujourd'hui la trisomie, demain, pourquoi pas, le diabète ?

 Toujours mortels…

 Suivre l'idéologie du mariage homosexuel et la funeste théorie du Genre qui l'accompagne, c'est à la fois couronner la religion de l'Homme en une apothéose qui la justifie a posteriori et donner le champ libre à ces technologies qui peuvent être utilisées pour le meilleur et pour le pire (on devrait pourtant le savoir). C'est aborder ces nouvelles technologies, ces nouveaux défis éthiques, avec de dangereux a priori. C'est tomber dans une illusion qui est au cœur même du transhumanisme : en réalité, l'homme n'invente rien, quand il séquence le génome et manipule l'ADN. Il ne fait que trafiquer la création. De même, ces enfants adoptés par des couples homosexuels, et demain peut-être issus d'une PMA au sein d'un couple de deux femmes, garderont bel et bien un vrai père et une vraie mère. La folie humaine couvre d'un voile artificiel les mécanismes réels de l'engendrement.

En voulant prouver qu'il est capable de s'auto-procréer, en dehors des règles qui ont été fixées par Dieu et qui prévoient, par construction, la différence des sexes, Homo Sapiens Sapiens prend officiellement la place du Créateur. Il faut maintenant que l'Homme, ainsi augmenté jusqu'à Dieu, nous prouve qu'il est immortel. Tant qu'il ne l'aura pas fait, je ne croirai pas en lui.



76 réactions


  • Francis, agnotologue JL 2 mai 2013 10:32

    Bonjour Pierre de La Coste,

    si je suis d’accord pour dire avec vous que le mariage homosexuel est une très mauvaise affaire,

    en revanche, et pour répondre à cet article - ’’ Ce n’est pas la gauche d’aujourd’hui seulement, qui est en cause, mais la gauche de toujours, la gauche du Progrès et des Lumières, celle qui nous vend les lendemains qui chantent et l’avenir radieux depuis 1789. ’’ -,

    je vous répondrai par cette formule connue : ’’ On hait généralement les conséquences dont on chérit les causes’’.

    Je m’explique.

    Si la gauche est aujourd’hui impuissante, c’est parce que le pouvoir économique lui échappe. Et pourquoi le pouvoir économique lui échappe ? Je pense que vous connaissez comme moi la réponse, mais ce n’est pas le sujet de cet article.

    Le sujet de cet article quel est-il ? Dénoncer le mariage homo ? OU bien taper sur la gauche ? Ce mélange des genres n’incite pas à la discussion.

    Désolé.


    • philouie 2 mai 2013 10:41

      A mon sens le libéralisme sexuel propre à la gauche et le libéralisme économique propre à la droite ont une origine commune : la révolution bourgeoise de 1789.

      c’est bien la gauche qui a fait voté le mariage pour tous et elle l’a fait parce qu’elle de gauche. c’est con mais c’est comme ça. Je vous plains.


    • Francis, agnotologue JL 2 mai 2013 11:19

      philouie,

      c’est sla, oui !

      C’est à cause de 1789 que la France suit le mouvement idéologique occidental vers la droite sinon plus ! Pfff !

      Le Monstre doux. L’Occident vire-t-il à droite ?,de Raffaele Simone :
      Pourquoi l’Europe s’enracine à droite ?
      http://www.alterinfo.net/Le-Nouvel-Ordre-Mondial-avance-a-toute-allure_a86513.html
      http://www.cairn.info/revue-multitudes-2008-2-p-71.htm

      Lire aussi cet article : Qui gouverne réellement la France ?, et aussi : le hasard comme politique.

      On comprend que les Français n’ont eu le choix qu’entre un président bling bling qui casse à la vitesse grand V tous nos acquis sociaux, et un président subjugué par une harpie nous entraine dans le transhumanime.


    • philouie 2 mai 2013 12:08

      ceux qui ont pris le pouvoir suite à la révolution de 1789 sont les classes bourgeoises, voir l’utra-bourgeoisie. c’est pour moi un fait.

      Que la gauche ai toujours servie de caution morale aux mutations sociétales voulues par la grande-bourgeoisie en est un autre.

      le journal « Libération » en est l’exemple type : ce disant de gauche, inféodé à l’ultra-bougeoisie (Rothschild comme patron), ce journal n’ai de gauche que pour les questions sociétales : il a servit de vecteur principal pour propager la vulgate menant au mariage gay.


    • philouie 2 mai 2013 12:56

      A noter que dans l’esprit de gauche, les réformes sociétales visent à mettre à bas le modèle bourgeois, alors qu’au final, elles se contentent de transformer le citoyen en consommateur.

      Elisabeth Batinder, la riche héritière qui se prétend de gauche incarne à merveille cette dialectique : grande prêtresse de la ressemblance des sexes , elle préside au conseil de surveillance de Publicis : une mutation culturelle au profit de l’ultra-bourgeoisie.


    • Francis, agnotologue JL 2 mai 2013 13:16

      Si la gauche est amputée de sa mission sociale à réduire les inégalités par le fait de la domination de la finance sur la politique, que dire de la droite qui se voit confortée dans sa propension à augmenter les inégalités par la même finance ?

      C’est bien ce que disait Le Boucher : Sarkozy : ’’c’est la guerre civile parce que trop c’est trop. Hollande c’est la trahison du peuple et des valeurs’’.

      Si vous voulez conserver vos valeurs républicaines et si vous croyez que la gauche les détruit, alors, faites advenir un gouvernement de droite qui saura jusqu’où il ne doit pas aller trop loin. Ce qui veut dire automatiquement qu’il devra rompre avec cette finance folle qui n’a que faire de notre État nation.

      C’est ce que je m’évertue à vous dire. Mais vous ne savez pas lire.


    • Francis, agnotologue JL 2 mai 2013 13:43

      ’’L’UMP n’a rien de droite.’’ ???

      Je suppose que pour vous, julius32, le FN est centriste ?

       smiley


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 mai 2013 17:38

      @ JL

       

      Il me semble qu’il faut ajouter à votre liste L’Horreur économique, livre important publié en 1996 chez Fayard par Viviane Forrester, dont les journaux nous apprennent aujourd’hui le décès. 


    • La mouche du coche La mouche du coche 2 mai 2013 19:09

      Très bon article, mais pour moi encore un peu optimiste. Les transhumanistes ne veulent plus transformer les hommes en Dieux, ils veulent maintenant son obsolescence, sa destruction pour les remplacer par des machines. Pour eux, « le robot est l’avenir de l’homme, comme l’homme est l’avenir du singe ».

      Parler de la gauche dans un tel mouvement de société me parait obsolète . Dans ce projet transhumaniste, la gauche et la droite sont main dans la main.


  • philouie 2 mai 2013 10:35

    Il faut maintenant que l’Homme, ainsi augmenté jusqu’à Dieu, nous prouve qu’il est immortel. Tant qu’il ne l’aura pas fait, je ne croirai pas en lui.

    Et vous aurez raison.
    Si le désir fondamental de l’homme est d’être Dieu - puisqu’il en est l’origine et la destiné - il faut rappeler que ce « être Dieu » est incompatible avec « être homme » puisqu’en Dieu, il n’y a pas de place pour l’autre.
    Le vivre ensemble qui est le lieu de la jouissance partagée - c’est à dire ou chacun a une égale place - est incompatible avec le fait que certain se prennent pour Dieu.


  • COLRE COLRE 2 mai 2013 11:06

    « les opposants au mariage homosexuel sont, par principe, homophobes. »

    On peut lire, comme ici à longueur de fil, de délicieuses invites érotiques comme « les tafioles, allez vous en…ler » ou d’autres inventions poétiques sur l’amour des bêtes, et franchement, faut être malintentionné pour y voir une quelconque homophobie…

    « Ce n’est pas la gauche d’aujourd’hui seulement, qui est en cause, mais la gauche de toujours, la gauche du Progrès et des Lumières »…

    Eh bien enfin, voilà qui est clairement annoncé… les réactionnaires n’ont jamais supporté 1789, et depuis 2 siècles, ils sont là, tapis à guetter les faiblesses de la gueuse, l’usurpatrice, l’illégitime.
    Encore là aujourd’hui, dans l’attente de la revanche, dans l’esprit de la Restauration du roi et de Dieu, l’esprit de Coblence toujours, et les râles sur l’Anti-France…


    • Francis, agnotologue JL 2 mai 2013 11:22

      Allez, on connait la musique :

      « les opposants au mariage homosexuel sont, par principe, homophobes. » est un élément de langage directement transposé du bréviaire hasbarah : « les opposants au sionisme sont, par principe, antisémites. »


    • Folacha Folacha 2 mai 2013 13:46

      Quand, mu par un agacement bien légitime face au refus obtus réacs, bas du front et autres homophobes de comprendre que vous avez raison, vous vous laisserez aller aux noms d’oiseaux, en voici un qui vous défoulera :


      ROYALISTE !!!

  • louphi 2 mai 2013 11:35

    Pierre de La Coste

    « Avec l’adoption pour les couples homosexuels, qui prélude à la Procréation MédicalementAssistée pour les couples de femmes, l’Homme a l’illusion de s’auto-procréer. Une évolution qui s’inscrit dans une longue Histoire, tendant à émanciper l’Homme de Dieu, puis à le remplacer. »

    Le sujet est bien posé. L’analyse est juste. Deux remarques toutefois.

    Une première remarque concernant le passage suivant : « Qu’on le veuille ou non, que l’on s’en félicite ou qu’on le déplore, le débat provoqué par le ‘’mariage pour tous’’, ne relève plus de la bataille politique, mais de la guerre de religion. ». Il n’y a pas une dichotomie, une muraille de Chine entre la politique et la religion. Le but de la politique est d’instaurer un certain ordre dans la cité. Le but de la religion est d’instaurer le royaume prophétique de Dieu dans la cité. L’activisme religieux est évidemment politique.

    Une deuxième remarque sur le passage suivant : « Frigide Barjot, l’égérie talentueuse et déjantée de la manif pour tous, avec ses amis cathos branchés ou homos au grand cœur…  ». Il n’y pas les amis cathos branchés et les homos au grand cœur qui sont avec Frigide Barjot. Il y a tous ceux et toutes celles qui défendent la procréation naturelle, normale et sont contre la fabrication artificielle de l’homme par l’homme. Ce mouvement repose sur l’instinct de survie de la société, menacée de submerger dans ses propres déchets, qui nourrit l’immense majorité des hommes et des femmes qui composent la société. C’est un mouvement de salubrité de la société, de salubrité publique pour laver la société de ses propres déchets causés par l’homosexualité.

    Toutes les analyses sur le besoin existentiel de la gauche, les prophètes de l’Homme-Dieu, la dépossession du Créateur de son privilège de la création par le mouvement homosexuel, l’homosexualité éthique et politique, toutes vos analyses sont justes.



    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 2 mai 2013 11:54

      Oui, vous avez raison de dire que la liste des amis de Frigide Barjot n’est pas limitative. J’ai été un peu vite. J’aurai du dire : des scouts toujours prêts, des cathos de gauche, des amoureux bien décidés à convoler en juste noce, des juifs et des musulmans se découvrant des points communs, des ménagères de moins de cinquante ans, le métro aux heures de pointe, le marché du dimanche matin, et j’en passe. C’est d’autant plus étonnant qu’elle ait pu féderer cette diversité. Je ne me l’explique toujours pas, sauf par le caractère profondément sincère de sa démarche qui a fait vibrer la même corde chez tous ces gens


    • ezzteban 2 mai 2013 17:33

      « de ses propres déchets causés par l’homosexualité »...


      Puisque on vous dit que les « anti » n’ont jamais de connotation homophobe !! L’article le dit, ça doit être vrais !! Tout va bien alors....

      Sinon, pour revenir à l’article : c’est bien de faire dans la métaphysique, mais là, ça part vraiment dans tout les sens ! Qu’est ce que vous y connaissez dans le transhumanisme d’abord ??

      Parce qu’associer un droit pour les homo à du transhumanisme, il y a une distance terre-lune que vous avez allègrement franchie !! Mais j’apprécie la performance : passer d’un sujet à l’autre n’était pas aisé !

      Le trans-humanisme n’a que peu à voir avec l’auto-procréation : ses partisans, comme vous le dites si bien, milite avant tout pour une augmentation technologique de l’humain, et la procréation n’en fait pas partie. Parler d’eugénisme est déjà plus juste, mais c’est encore un bien grand mot : non, on ne peut pas sélectionner les gènes humains pour avoir une bébé parfait, et non, on ne décide pas encore d’avorter parce que son bébé aura les yeux bleu au lieux de vert !! La trisomie est quand même une maladie grave (et pour la plupart des trisomie : mortelle ).

      Qu’il est amusant d’entendre parler alors d’ordre naturel (ou, dans votre article , de « mécanisme réel »), quand ces mêmes mécanismes ne laisserait que peu de chance à des individu porteur d’une trisomie (en théorie évolutive) ou d’autre malformation et que c’est plus le principe « d’humanité » (tout sauf naturel) qui protège ces individus !! De la même manière, l’ordre naturel ne permettrait jamais à des individus hétéro mais stérile, d’avoir des enfant, mais là encore, « notre humanité » le peut....

      Qu’il est amusant d’entendre parler des méfait de la « techno-science » pour l’eugénisme quand le plus grand eugénisme jamais conçu est le fait de l’humain (sans science) depuis des milliers d’année (l’élevage, les « races »), et que ce principe, loin d’être associé à une « techno-science absurde », n’a jamais été considéré comme un méfait ! (et qu’il a appauvrit considérablement notre planète)

      Votre dieu doit mal avoir fait les choses, quand on y regarde bien, vu le nombre de comportement homosexuel présent « dans la nature », et vu le nombre d’espèce qui ne se limite pas à des comportement sexuel stéréotypé (je pense notamment à ces animaux qui peuvent changer de sexe au cours de leur vie) ! A croire que « Dieu » devait avoir plusieurs vision dans sa besace à ce niveau là !! Et que le schéma « homme-femme » n’est pas le seul possible naturellement !

      Maintenant, si on arrête deux minute de parler des « choses naturelles » ou des « mécanisme réels », on s’aperçoit très vite que ce qui nous distingue de ces animaux, ça reste quand même cette « condition humaine », laquelle n’a que peu de chose à voir avec « l’ordre naturelle des choses » ! A partir de là, il n’y a aucun mal à accepter que deux personne du même sexe ait un enfant, tout comme il n’était pas anormal d’accepter que des personnes stériles (et de sexe différent) aient des enfants !!

      Mais je vais vous rassurer : ce qui menace le plus l’homme (au sens large) actuellement, ce n’est ni la techno-science, ni les conservateurs, mais bel et bien la sur-population ! Il apparaît aujourd’hui que faire trop d’enfant, c’est un acte normal mais extrêmement égoïste pour notre pauvre planète !! On sait très bien, dès aujourd’hui, qu’on ne peut plus produire assez pour tout le monde, en terme de capacité terrestre, et que la population continue d’augmenter ! 
      Bien sur, cette surpopulation est actuellement « régulé » par des morts diverses et varié dans les pays pauvre, mais je me demande , juste au cas ou : qu’est ce qu’il a prévu, dans ce cas , Dieu ? Doit on continuer à pousser autant de monde à leur perte en voulant à tout prix nous multiplier selon « l’ordre naturelles des choses prévu par lui » ou à un moment, il faudra contester cet ordre et se limiter coté naissance ?? (Rien que pour ça, j’étais moi aussi contre la procréation assisté).
      C’est étrange comment une loi « divine » peut mener l’homme à sa perte !!





  • Folacha Folacha 2 mai 2013 13:41

    La France est vraiment un pays réac : 


    On ne peut pas utiliser les services de cette société depuis notre pays d’irréductibles gaulois-bas-du-front réacs-homophobes.

  • Anthony 2 mai 2013 16:05

    Comment prendre au sérieux un texte qui part directement du présupposé qu’un dieu existerait ? Tout ce qui s’appuie sur une erreur de bon sens s’effondre... comme une maison construite sur de mauvaises fondations.
    L’erreur de la religion c’est de faire semblant de « penser » à partir d’une croyance (justement en dehors de toute rationalité). Donc croire c’est une chose (de l’ordre de l’intime)... mais l’erreur consiste à vouloir y plaquer un raisonnement.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 2 mai 2013 16:13

      Oh, pardon ! A ma décharge, nous sommes un certain nombre à nous tromper, depuis 2000 ans : Saint Augustin, Saint Thomas, Pascal, Descartes, Péguy, Bergson, Simone Weil, Ricoeur...beaucoup, il est vrai, sont partis du présupposé inverse : Marx, Engels, Sartre, etc...J’aurai du les écouter.


    • Anthony 2 mai 2013 17:53

      Il n’y a pas de présupposé inverse... en effet nul besoin de démontrer l’inexistence d’une chose.

      Vous utilisez d’ailleurs le terme « se tromper » alors que justement se mot s’applique à un raisonnement... pas à une croyance.

      Ma fille ne se trompe pas en pensant que le père noël existe... elle croit au père noël. Pour autant cette croyance repose sur un mythe. La différence c’est que le peu de « raisonnement » qu’elle établi par dessus (la fabrication des jeux, le transport etc...) n’induit pas qu’elle fasse reposer tout son univers sur cette croyance. Le problème de la religion c’est qu’elle cherche à s’immiscer dans des domaines qu’elle ne maîtrise absolument pas... et surtout qu’elle cherche a appliquer ses pseudo raisonnements à des gens qui justement ne croient pas en sa mythologie.


    • La mouche du coche La mouche du coche 2 mai 2013 19:12

      Partir du présupposé qu’un Dieu n’existerait pas est tout autant un mythe. Qu’en savez vous ?


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 2 mai 2013 22:16

      @la mouche du coche : j’allais le dire, merci !


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 09:45

      La mouche du coche a fait preuve d’une grande clairvoyance,
      en choisissant un tel pseudo,
      c’est pas le cas pour certains qui ont des pseudos pompeux.

      N’en attendons pas davantage, ni de l’une ni des autres.

       smiley


    • Anthony 3 mai 2013 11:02

      @La mouche du coche @Pierre de La Coste

      Belle preuve de votre malhonnêteté intellectuelle...
      Si une bande de gugusses vous déclarez que l’univers est issue de la morve d’un hérisson géant vous les croiriez parce que vous ne pouvez démontrer le contraire ??? un peu de bon sens.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 11:16

      @Anthony : le hérisson géant, l’existence de Dieu, et la non existence de Dieu sont trois hypothèses que rien ne confirme et rien n’infirme, comme tout en métaphysique, comme toutes les réponses à la question « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » ou à « Qu’est-ce que l’homme ? »
      Pourtant ces trois propositions sont-elles d’égale valeur ? Descartes vous dirait que tout homme à l’idée de Dieu en lui et donc tire l’existence de Dieu de celle de la seule certitude « je pense donc je suis ». Pascal vous propose son pari : vous gagnez plus à ’existence de Dieu qu’à sa non-existence.
      Pour ma part, je me contente de dire : si vous êtes pour le mariage homo, il faut vraiment être certain de la non-existence de Dieu, c’est tout. Or, le mariage homo est absurde, contraire au bon sens. Donc, l’existence de Dieu est prouvée par l’absurde.
      Quel plaisir de discuter avec vous !


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 11:42

      Celle-là est excellente : ’’si vous êtes pour le mariage homo, il faut vraiment être certain de la non-existence de Dieu’’

      Pierre de La Coste, mesdames et messieurs, parle ici au nom de dieu ! Remarquez, c’est facile : dieu on peut lui faire dire tout ce qu’on veut !

      Décidément, les partisans du mariage homosexuels peuvent dormir tranquilles : avec de pareils ennemis, ils n’ont pas besoins d’amis !

       smiley  smiley  smiley


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 12:28

      @JL : qu’est-ce qui vous fait croire que je parle au nom de Dieu ? Je parle de l’attitude des hommes.


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 12:38

      @ P. de la Coste,

      Vous avez dit :  ’’si vous êtes pour le mariage homo, il faut vraiment être certain de la non-existence de Dieu’’.

      Sauf erreur, cela suppose que si dieu existe, il vous en cuira, non ? C’est pas parler au nom de dieu, ça ?

      Ce que vous ’savez’ de dieu, c’est ce qu’en ont dit les hommes ; et sur ce que penserait dieu du mariage homo, c’est ce que vous en dites ici.

      Quel plaisir de discuter avec vous !


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 13:05

      Puisque vous avez évoqué Le pari de Pascal,

      laissez moi vous dire que, pour la même raison, ce pari est idiot.

      En effet, il vous suffit de définir un dieu qui impose à autrui ce qui vous est favorable et ne vous coûte rien, pour soutenir avec conviction ce sophisme pascalien.

      Hé oui, même les grands hommes ont dit des bêtises. Si ça peut vous consoler ...


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 13:59

      @JL : oui, ça me console, de voir que Pascal avait de l’ironie et de la légèreté. J’essaie de faire comme lui, avec ma démonstration par l’absurde.
      Sinon, je pense effectivement que si Dieu existe et si vous votez pour le mariage homo, « il vous en cuira ». En effet, parmi les rares certitudes que nous possédions, il y a le fait que Dieu (s’il existe) a créé l’homme et la femme différents, et pour faire des enfants.
      Vous, vous préferez ne pas avoir de Dieu, afin qu’il ne vous en « cuise pas ».
      Cela dit, l’existence de Dieu est toujours indémontrable. Nous avons simplement quelques pistes.


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 15:05

      P de La Coste,

      en écrivant : ’’Vous, vous préferez ne pas avoir de Dieu, afin qu’il ne vous en « cuise pas  »,

      pour le coup, c’est pour moi que vous pensez ! Sans compter que vous me prenez - à l’insu de votre plein gré j’espère - pour un fieffé imbécile en me supposant un comportement d’autruche.

      Que savez vous de moi ? Vous connaissez cette chanson de Brassens, sur Blaise Pascal, justement ? Ces vers où il écrit :

      ’’Si l’éternel existe, En fin de compte il voit,
      Q’je m’conduit guère plus mal que si j’avais la foi’’.

      Vous écrivez : ’’parmi les rares certitudes que nous possédions, il y a le fait que Dieu (s’il existe) a créé l’homme et la femme différents, et pour faire des enfants.’’

      Je n’ai pas besoin de ce genre de ’certitude’ pour condamner le mariage homosexuel. Vous avez posé ’’si dieu existe’’. Pour ma part, comme disait Darwin : je n’ai eu pas besoin de cette hypothèse pour élaborer ma conviction.

      Oui, vraiment, quel plaisir de discuter avec vous.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 15:25

      Mais c’est parfait JL, vous n’avez même pas besoin de Dieu, contrairement à moi, pour condamner le mariage homosexuel. Je n’ai jamais dit qu’un non-croyant était fatalement partisan du mariage. En revanche, je crois qu’un partisan du mariage, soit ne croit pas en Dieu, soit doit s’attendre « à ce qu’il lui en cuise ».


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 16:04

      Ce que j’essaie de vous expliquer, P De la Coste,

      c’est qu’il ne suffit pas d’être à la fois favorable au mariage homosexuel et croitre en Dieu, pour qu’il nous en cuise !

      Il y manque une énorme condition : l’existence d’un dieu vengeur et sournois. Ce serait plutôt un diable, ça, non ?

      Je récapitule : il faudrait selon votre théorie, croire en l’existence d’un dieu sadique pour se comporter moralement.

      Seul l’athée a la possibilité d’être à la fois moral et libre. Celui qui se soumet au moralisme religieux n’est pas libre, et l’on peut douter de sa moralité.


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 16:06

      Julius,

      peu importe Darwin ici, je n’ai fait que lui emprunter une formule.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 16:21

      L’existence d’un Dieu vengeur et sournois est une hypothèse qui mène à un Dieu bourreau parfait (il aurait l’éternité pour torturer). Mais le monde créé par un tel Dieu serait si absurde qu’il s’effondrerait sur lui même. Cependant, c’est un monde possible.
      Pour ma part, je crois à un Dieu bon, qui invente le Bien et le Mal pour permettre la liberté. C’est un autre monde, lui aussi possible, celui qui a été adopté par l’Occident en général, et qui pose l’immense problème de la Grâce toute puissante et du libre-arbitre (posé par Saint-Augustin et Pélage, puis les protestants, les jansénistes, etc..)
      C’est le mystère fondateur de l’Occident. Je ne cherche pas à la résoudre. Il n’est pas plus insondable que la question « Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » En revanche, l’essaie de faire l’histoire de ce mystère, dans mon bouquin « Apocalypse du Progrès », dont j’ai publié quelques extrais sur le web.


    • philouie 3 mai 2013 16:37

      Il y manque une énorme condition : l’existence d’un dieu vengeur et sournois. Ce serait plutôt un diable, ça, non ?

      cette condition n’est absolument pas nécessaire quand on a reconnu que la mort fait partie de la vie.

      Le « châtiment » n’est pas en soi une punition, dans le sens qu’il y aurait une volonté de punir, mais la simple conséquence de la suite des évènements.

      Ainsi, s’il en cuit, ce n’est pas que Dieu souhaite punir ceux qui se sont mis en travers de sa volonté, mais le simple fait que boulverser l’ordre de la création - en mariant les hommes entre eux - conduit à un bouleversement du corps social entrainant une augmentation de la violence.

      c’est parce que la structure du monde est morale que les actes ont des conséquences selon qu’ils s’attachent au bien ou au mal.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 3 mai 2013 17:24

      Pierre de la Coste

       

      Comme JL je n’ai pas besoin de « l’hypothèse dieu » pour fonder ma conviction, mais je ne suis pas d’accord avec lui quand il dit plus loin que "seul l’athée a la possibilité d’être à la fois moral et libre".

       

      Cependant, vous semblez lui donner raison sur ce point quand vous précisez, plus loin encore, que vous croyez « à un Dieu bon, qui invente le Bien et le Mal pour permettre la liberté » (on dirait du philouie ! )

       

      Un Dieu bon ne peut pas inventer le Mal, et c’est en persistant à croire que si, que c’est bien lui, le Dieu s’affirmant lui-même « jaloux » et punisseur des descendants du fautif jusqu’à la quatrième génération, qui a commandé un très explicite génocide au moins puisque c’est écrit dans l’Ancien Testament, c’est en persistant à croire cela que les chrétiens réduisent à néant le merveilleux message des Evangiles. 


      Il n’est nullement fatal qu’ils en restent là éternellement, un chrétien peut être à la fois « moral et libre ».

       

      Vous n’avez peut-être pas à « résoudre le mystère de la Grâce » mais, avec "l’Occident en général« , vous avez à combattre la monstrueuse contradiction »qu’il a adoptée", comme vous dites, en trahissant Jésus, cette contradiction qui continue d’alimenter indirectement les meurtres commis au nom de Dieu par des islamistes.

       

      En ne combattant pas de l’intérieur la croyance criminogène vous consolidez ce que vous appelez « l’Apocalypse du Progrès » et, entre autres, sa stupide et malhonnête dénaturation, destruction, redéfinition du mariage.

       

      http://blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/



    • Pierre Régnier Pierre Régnier 3 mai 2013 17:28

      Précision - rectification : un chrétien peut ET DOIT être à la fois moral et libre.


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 3 mai 2013 17:38

      @Pierre Régnier : pour être précis, et pour suivre Saint Augustin, Dieu ne crée pas le mal, qui est une absence d’être.
      Vous rendez le christianisme responsable de tout le mal depuis le début du christianisme, pourquoi pas de tout le bien ?
      Et l’Islam ? si le christianisme est la cause des génocides, l’Islam n’est il pas responsable des attentats ?


    • philouie 3 mai 2013 18:32

      à un Dieu bon, qui invente le Bien et le Mal pour permettre la liberté » (on dirait du philouie ! )

      ça y ressemble , mais ça n’en est pas, pour la simple raison que je défends l’idée que Bien et Mal son des propriétés de la créature qui ne peuvent s’appliquer au Créateur, qui lui est indifférencié.

      Non seulement on ne peut parler de « Dieu Bon » parce que ça n’a pas de sens, mais de plus cette position revient à refouler le mal dans les ténèbres, or de la lumière de la conscience.

      C’est - pour faire cours et en résumé - ce qui fait que celui qui se tourne vers ce Dieu Bon et cherche à s’identifier à lui, finit toujours pas diaboliser l’autre.

      L’utra-violence de l’occident chrétien s’explique par la croyance en un Dieu Bon qui l’empêche de voir le mal qui le ronge et qu’il projette sur autrui. c’est la racine de l’antisémitisme.

      Idéalisation de l’homme , diabolisation de l’autre.


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2013 19:30

      Pierre Régner,

      je dois préciser ma pensée sur ce point : les chrétiens peuvent être authentiquement moraux et vertueux, mais ils ne peuvent pas revendiquer leur indifférence via à vis des évangiles, et donc leur liberté.

      Comme le dit Pierre de la Coste, en écrivant : ’il pourrait leur en cuire’’ est une formule performative qui les dépossède de cette liberté, et donc de leurs vertus et moralité.

      Comprenez bien  : quand je dis déposséder je désigne l’action de leur prendre quelque chose qu’ils auraient volontiers donné, si vous voyez ce que je veux dire.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 4 mai 2013 09:14

      @ JL

       

      On n’est pas loin de penser la même chose. Simplement, issu du christianisme et n’ayant pas cessé d’en admirer l’initiateur et son message je veux absolument que ceux qui s’en réclament essaient de lui être fidèles et prennent la liberté de le faire. D’une part leur religion disparaitra s’ils ne le font pas, d’autre part ils sont indispensables à l’évolution de l’islam.

       

      @ Pierre de la Coste

       

      Je suis très loin de  »rendre le christianisme responsable de tout le mal…" Je pense qu’on lui doit au contraire énormément de bien, dont partiellement au moins l’énoncé des Droits et Devoirs humains. Quant à l’islam c’est principalement contre sa criminalité que je suis mobilisé en matière religieuse. Extrait de mon texte dont j’ai donné le lien plus haut :

       

       »Chez les rédacteurs du Coran la volonté de violence « de Dieu et de son messager » devient obsessionnelle. Elle est la composante dominante du livre. La principale chose que Dieu cherche à faire comprendre au lecteur c’est que, s’il « pense mal », s’il n’a pas la bonne croyance, la croyance dans le vrai Dieu, il passera l’éternité après sa mort à subir des tortures diverses et incessantes. Il vivra constamment dans les affres de la fournaise, devra boire des liquides fétides et bouillants… et des spécialistes veilleront à ce qu’il ne s’endorme pas, à ce que sa peau ne devienne jamais insensible à la douleur. Pas seulement parce qu’il aura « mal cru ». Ce sera le cas aussi, parfois, parce qu’il se sera mal conduit sur la terre, au sens où on l’entend chez le commun des mortels.

       

      Il faut cependant ajouter que, par ailleurs, les appels directs à exercer des massacres sont beaucoup moins nombreux dans le Coran que dans l’Ancien Testament.

       

      Je crois pourtant que ce livre sacralisé est beaucoup plus dangereux, pour le monde présent et à venir. D’abord parce qu’il est beaucoup plus récent et qu’il n’a pas été suivi, comme l’AT, par un équivalent des Evangiles. Ses appels à la « juste » violence sont donc considérés par l’islam comme toujours valables. Ensuite parce que le prophète Mohamed explique en plusieurs endroits que le pire est de mal croire. Et puis parce que le livre fait un devoir aux « soumis à la volonté de Dieu » de combattre jusqu’à sa totale domination sur le monde. Et encore parce que Mohamed leur enseigne qu’ils constituent une communauté supérieure à tout le reste de la société, et que les lois de celle-ci sont inférieures à celles de leur Dieu, qui doivent donc les remplacer.

       

      En résumé, la pratique religieuse demandée par Mohamed à ses adeptes est et reste incompatible avec la laïcité républicaine, la séparation du politique et du religieux, la paix, la démocratie, l’égalité des droits et des devoirs, la liberté de penser et de s’exprimer sans être menacé.

       

      Cela fait que, dans la France et l’Europe en cours d’islamisation, on entend bien souvent des musulmans insulter et menacer, crier une haine de l’autre « en toute bonne conscience », en s’affirmant justes et bons dès lors qu’ils respectent par ailleurs les consignes de la bonne religion." 


    • philouie 4 mai 2013 10:20

      Dans l’ancien testament, c’était des guerres tribales : on s’entretuait pour un bout de territoire.
      Evidement ce n’est pas le christianisme qui a inventé la violence , mais avec lui on a atteint des sommets : c’est les tranchée de 14-18, la shoa, hiroshima, et plus avant les croisades, les guerres de relgions ou la chasse au sorcière.

      Il suffit d’observer les guerres que l’on menne aujourd’hui et les discours qui les justifient pour comprendre que depuis Saint Augustin qui persécutait par amour, rien n’a vraiment changé : nous sommes toujours pris par cette idéologie d’idéalisation de l’homme et de diabolisation de l’autre : on fait la guerre pour la liberté, pour la démocratie, pour les droits de l’homme au nom d’un homme idéalisé duquel on se réclame tandis que l’autre, que ce soit en Irak, en Afghanistan, en Libye ou au Mali, l’autre est un terroriste, un sanguinaire, tout juste un homme.

      et c’est fort de cette conscience de notre supériorité qu’on balance sans remord ni entrave les tapis de bombes, parce que ces gens, de toutes façon méritent les bombes qu’on prend sur la gueule.

      Or cet idéalisation de l’homme, c’est le christianisme qui l’enseigne, c’est l’identification au Dieu Bon qui nous contraints à refouler nos mauvaises pulsions pour en accuser l’autre.


    • philouie 4 mai 2013 10:34

      On a jamais vu P Régnier critiquer les guerres menés par l’empire US.
      Par contre à voir l(énergie qu’il dépense à casser du muslim on comprend bien qu’il est dans la diabolisation de l’autre.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 mai 2013 08:38

      Julius

       

      Pour philouie, si le chien de vos voisins mord le mollet de votre enfant c’est parce que ses maîtres sont chrétiens et lui ont appris à aimer les enfants. Ceci dit, prendre systématiquement le contre-pied des sottises de philouie vous égare vous aussi.

       

      S’il faut un sacré culot pour rendre le christianisme responsable des tranchées de 14-18 et d’Hiroshima, il n’en est pas de même pour la Shoa, à laquelle l’église catholique et tout le christianisme ont effectivement très durablement contribué. Autre extrait de mon texte cité plus haut :

       

      " Dès son origine l’église catholique, traduisant dans les faits le terme grec « katholicos » par « totalitaire » plutôt que par « universel » a, sur le problème de la violence, non seulement annulé le progrès amené par Jérémie et Ezéchiel mais introduit une épouvantable aggravation de la conception énoncée par le "Dieu jaloux« de l’Exode. Son nouveau dogme de »Jésus homme-Dieu" l’a amenée à considérer logiquement que ceux qui l’avaient condamné à mort étaient « déicides » mais elle n’a pas arrêté là sa folie interprétative. Elle a décidé que ce n’étaient pas seulement les quelques juifs qui, avec Pilate, avaient effectivement prononcé la sentence qui se faisaient ainsi déicides mais aussi tous leurs contemporains juifs qui refusaient le nouveau dogme. Puis elle est allée beaucoup plus loin encore : seraient aussi déicides tous leurs descendants. Et pas seulement jusqu’à quatre générations : presque vingt siècles plus tard ceux des juifs qui continuaient toujours la tradition de l’AT étaient encore considérés comme déicides par le catholicisme papiste. "

       

      Ne vous complaisez pas dans la nouvelle judéophobie, une fois de plus très inquiétante parce qu’on la trouve en France à nouveau très fortement présente dans toutes les composantes de la population, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche. 


    • philouie 5 mai 2013 10:56

      P Régnier :

      le chien mord les enfants du voisin lorsque celui-ci fait semblant de les aimer alors qu’en son fort intérieur il les déteste.

      le chien est l’ombre du maître.
      Il manifeste la part refoulée de celui qui se prend pour un saint alors qu’il n’est qu’un salaud.


    • philouie 5 mai 2013 11:00

      Julius,

      Vous n’y êtes pas du tout.

      Ni lorsque les juifs se déclarent peuple élu ou les musulmans prétendent être la meilleure des communauté, il n’y a rien qui ressemble de près ou de loin à l’idéalisation de l’homme telle que vécue par les chrétiens au nom d’une identification à un Dieu Suprêmement Bon à travers son fils Jésus Christ.
      Chez les musulmans par exemple, il est interdit toute représentation de Dieu, en particulier toute image de Dieu qui pourrait laisser penser qu’il y a quelque chose d’équivalant entre Dieu et les humains : l’anthropomorphisme est un péché grave. il conduit au péché suprême celui de l’association.

      L’homme n’a pas à s’identifier à Dieu qui est Tout Autre.

      N’allez pas croire non plus qu’avec les lumières nous soyons sortie de ce Christianisme : l’idéal humain des lumières serait une sorte de Jésus Christ qui ne croirait pas en Dieu.

      La preuve en est que l’antisémitisme qui est le pure produit de cette idéalisation de l’homme n’a pas cessé de gangrener la société française même lorsque celle-ci c’est dégager des serres de l’église. Le mal était dans le fruit et il perdure aujourd’hui.

      le juif est la figure anté-christique de l’idéal chrétien. il est haï pour cela.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 mai 2013 13:55

      Julius

       

      J’espère que votre judéophobie (et pas seulement votre anti-judaïsme) mais aussi votre négationnisme, très clairement exprimés ici, feront réfléchir l’auteur de cet article et bon nombre de lecteurs chrétiens.

       

      J’espère que ça leur fera prendre conscience que, pour vaincre à terme ce cancer multiforme, comme les inversions monstrueuses de philouie et l’athéisme scientiste, il est indispensable d’obtenir - et vite - la désacralisation de la conception criminogène de Dieu par les croyants des quatre grands monothéismes. A commencer par les deux plus avancés dans cette voie : le christianisme et le bahaïsme. Voir ici (éventuellement en copiant collant, le lien fonctionne mal)  :

       

      La Décennie »au profit des enfants du monde" va finir en catastrophe.

       

      http://centpapiers.com/la-decennie-au-profit-des-enfants-du-monde-va-finir-en-catastrophe/ 


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 5 mai 2013 22:25

      Julius

      Négationniste : vous niez très explicitement le lien évident entre la judéophobie cultivée pendant des siècles par l’église catholique et la shoa. 

      C’est de sa naissance au milieu du 20ème siècle que le catholicisme a cultivé la judéophobie. Au début des années 50, le catéchisme et certains textes lus à la messe « m’enseignaient » encore que « le peuple juif était un peuple déicide » qui « avait tué Jésus » !




    • ETIENNE 6 mai 2013 00:33

      Jusqu’à Vatican 2, la messe de pâques qualifiait les juifs de perfides, ce qui est un racisme institutionnel. Toutefois, d’après ce que j’ai pu lire du Talmud, sans être sur de la traduction ni de la source, laisse envisager le pire quant à ceux qui croient à ce Talmud.

      Julius, certains de point de vue sont intéressants, mais dans d’autres, je vous trouve trop partisan. Par ailleurs, si vous étiez moins hargneux, vous gagnerez en crédibilité, selon moi.
      Ce qui n’engage que moi.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 6 mai 2013 18:47

      Etienne

       

      Marc-Allain Ouaknin, dans son livre Invitation au Talmud en propose trois versions à la lecture : une très condensée, une qui l’est moyennement et une complète. J’ai lu celle du milieu. Certes, j’y ai trouvé beaucoup d’invraisemblances, de réflexions dérisoires, voire franchement risibles considérées comme importantes, des écrits parfois choquants, mais aucune des horreurs que laissent entendre les judéophobes.

       

      Qu’ils laissent entendre ou proposent carrément de « reproduire ». C’est ainsi que, de temps en temps, quand le « sionisme » ne suffit plus à vivifier l’antisémitisme, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, un commentaire vient ici ou là, sur Internet, reproduire les ignobles inventions de Pranaïtis. Voyez à son nom sur Wikipedia.

        

      Julius

       

      Comme les partisans de la dénaturation - destruction - redéfinition du mariage inventent l’homophobie généralisée chez ceux qui veulent le conserver comme union d’un homme et d’une femme, comme philouie devine la réalité qui est au plus profond de chaque adepte du christianisme vous devinez « ce qui est en réalité » derrière ce qui est dit par ceux qui vous critiquent.

       

      Et, comme ceux que vous imitez, c’est toujours « ailleurs et autrement » que vous voulez qu’on raisonne, sur ce que vous appelez des éléments, des points soulevés, etc… qui ne sont que l’éternelle répétition de la vieille judéophobie cultivée : les juifs sont partout responsables du pire.

       

      La »police de la pensée" est ce que je déteste le plus et je suis fermement opposé aux lois qui la justifient, comme les lois prétendant éterniser une version d’un important événement historique. Même quand c’est, de toute évidence, la juste version je considère que ces lois sont contre-productives et, de toutes façons, inacceptables par principe.

       

      Quant au judaïsme sur lequel je ferais silence parce que le considérant comme "une religion formidable comparée à cette horreur qu’est le christianisme" je vous conseille de lire le petit texte écrit à la mort de Roger Garaudy et qu’ont refusé les modérateurs d’Agoravox "Garaudy est mort. Vive la violence religieuse ?". Je l’ai publié notamment à cette adresse :

       

      http://centpapiers.com/garaudy-est-mort-vive-la-violence-religieuse/

       

      La vérité c’est que mes interventions, à la suite de l’article de Pierre de la Coste, qui situe bien dans le temps la folie spirituelle des destructeurs du mariage, vise à faire prendre conscience à ses défenseurs chrétiens qu’ils seraient plus efficaces s’ils combattaient parallèlement les bases de la violence maintenues dans le christianisme jusqu’à maintenant. 


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 6 mai 2013 23:01

      Oui, »la dimension criminogène du christianisme est en sommeil aujourd’hui" et, connaissant de très nombreux chrétiens je n’en connais aucun qui s’efforce de la réveiller.

       

      J’ai toujours dit que c’est indirectement que la théologie chrétienne reste partiellement criminogène  : comme la théologie du judaïsme elle alimente la criminalité islamique qui, elle, se présente comme toujours valable jusqu’à la soumission de tous les peuples au Dieu Allah.

       

      J’ai toujours dit que ça peut et que ça doit changer. L’église chrétienne doit cesser d’enseigner que c’est bien Dieu qui a commandé le génocide des cananéens puisque c’est écrit dans l’Ancien Testament. Le judaïsme aussi doit cesser d’enseigner cette horreur mais, le faisant, c’est son existence même qu’il met en danger. Le christianisme, au contraire, cesserait ainsi de trahir Jésus et rendrait plus crédible l’excellent message des Evangiles.

       

      Vous tenez à vous présenter comme antijudaïque plutôt que judéophobe, mais non, c’est bien la judéïté que vous détestez principalement. Vous le montrez en répétant que les juifs sont partout trop nombreux et trop puissants, et ceux que vous citez ne sont nullement engagés comme juifs croyants. Ce n’est pas essentiellement le judaïsme que vous combattez. Vous voulez éviter d’être considéré comme un raciste, mais c’est un racisme que vous mettez toujours en avant dans vos propos, pas la critique d’une religion. Changez, c’est possible. La renaissance du vieil antisémitisme, plus justement nommé judéophobie, au sein du christianisme est une chose épouvantable.



    • philouie 7 mai 2013 00:06


      un islamophobe qui se dispute avec un antisémite !

      Je me marre.

      au Christ répond l’Antéchrist :

      le juif (ou le musulman), figure antéchristique du chrétien.

      Ici deux chrétiens le prouvent par l’exemple.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 7 mai 2013 15:35

      Marrez-vous, philouie. Pour un militant islamiste la réactivation du vieil antisémitisme chez les chrétiens est en effet fort réjouissant. 

      Et dévastateur pour les sociétés démocratiques à fondement judéo-chrétien. Puisse Julius finir par s’en rendre compte.


    • philouie 7 mai 2013 21:32

      Je ne suis ni de près ni de loin « christianophobe » anti-catholique si vous voulez.

      l’antisémitisme n’a jamais disparu de la chrétienté et ne disparaitra qu’avec la disparition de celui-ci.

      Il change de visage, hier les juifs, aujourd’hui les musulmans, prennent tour à tour le visage de l’antéchrist.

      Enfin por répondre à Julius , les tranchées et l’extermination des juifs sont bien le fait de chrétien, mais si certains de ceux-ci se prétendent athée.

      je l’ai dit, l’homme idéal des lumières est une sorte de Jésus-Christ qui ne croirait pas en Dieu.


  • jeanpiètre jeanpiètre 2 mai 2013 16:19

    le mariage gay ne détruit pas la famille, mais il détruit vos idées reçues pour celle ci.

    et avant de donner lieu à de nouvelles familles et nouveaux couples, ce sera avant tout un signal pour la personne se découvrant homo dans un entourage homophobe, il sera alors reconnu par la société comme « normal ».
    la vision de la famille hétéro idéalisée à durée, combien d’hommes et de femmes sont nés dans un cadre où leur arrivée à provoqué un mariage express pour l’image, l« honneur » des grands parents etc...
     cette loi est une bonne chose, si un jour un de vos enfant vous annonce son homosexualité, ce ne sera plus l’état mais vous qui devrait lui exprimer votre aversion.

    • Folacha Folacha 5 mai 2013 08:27

      Pour savoir ou on va on a besoin de savoir d’ou on vient et il est difficile de ce construire dans le déni .

      Vous avez raison, les parents qui escamotent volontairement le géniteur de sexe opposé et son histoire vont désormais le faire dans le giron de la République .

  • Coriandre Coriandre 2 mai 2013 17:20

    Le sujet dépasse, et de loin, la gauche et la droite.


    La réalité, c’est que nous sommes entrée dans l’ère du consommateur, comme l’évoque le livre éponyme de Laurent Fourquet (http://plunkett.hautetfort.com/archive/2011/07/17/l-ere-du-consommateur-un-livre-presque-decisif.html).

    Nous consommons le monde et donc nous-même : tout se trouve objectivé dans la pure logique de jouissance instantanée et renouvelée. 
    L’avenir que nous nous préparons fait peur...



    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 2 mai 2013 17:35

      @Coriandre : oui vous avez raison, le sujet dépasse la gauche d’aujourd’hui. C’est pourquoi je parle de la gauche historique qui, aujourd’hui, est en train de se dissoudre.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 mai 2013 17:24

    @ l’auteur

     

    Vous écrivez que "Taubira avait soulevé une partie du voile dans son discours à l’Assemblée Nationale : elle était en train de sauver le grand processus historique, qui laïcisait progressivement la société française"

     

    Cela, que je trouve d’un énorme culot de la part d’une ministre d’un gouvernement qui trahit la laïcité quotidiennement, m’avait échappé, et j’ai voulu vérifier en lisant votre article antérieur, que je n’avais pas lu et dont vous donnez le lien. Vous y rapportez des propos de Christiane Taubira, dont une citation par laquelle elle tente de se hausser au niveau de son grand compatriote le poète Lèon-Gontran Damas, mais il n’y est nullement question de laïcisation de la société française.

     

    Dois-je en conclure que c’est vous qui estimez que, dans son discours "elle était en train de sauver le grand processus historique, qui laïcisait…"  ?

     

    Il y a de la vérité et du bon sens dans votre article, mais cette estimation, si elle était gratuite, le dévaloriserait beaucoup 


    • Pierre de La Coste Pierre de La Coste 2 mai 2013 17:32

      @Pierre Régnier : c’est elle même qui se considère comme la continuatrice de ce grand mouvement de laïcisation, commencé, selon elle, par le protestantisme, et continué bien sûr, par la révolution française. Vous pouvez facilement retrouver son discours intégral sur le web, je pense.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 mai 2013 18:15

      Merci Pierre de la Coste.

       

      Mais j’espérais que vous m’apporteriez une citation. Je n’ai pas le courage de chercher. L’opération menée par Taubira m’a déjà beaucoup fatigué (dans la résistance où je me suis beaucoup engagé, y compris en manifestant dans la rue).

       

      J’ai combattu ce qui est pour moi une opération de dénaturation / suppression / remplacement du mariage par quelque chose de complètement différent mis en place pour satisfaire une petite minorité d’homosexuels particulièrement égoïstes et totalitaires.

       

      Mon opposition au lamentable bouleversement sociétal voulu par un gouvernement irresponsable et suiviste (ça se fait déjà ailleurs donc il faut le faire !) est celle d’un militant de gauche depuis toujours, et très attaché à la laïcité, d’où mon commentaire initial.

       

      Comme vous le voyez on peut avoir des conceptions différentes de la gauche, de la laïcité, de la religion… et se retrouver ensemble contre une folie sociétale (ne vous questionnez pas trop sur la « magie » par laquelle Frigide Barjot a pu fédérer tous les opposants, elle a été brillante mais c’est avant tout l’ampleur de la folie à éviter qui rassemble dans une telle occasion). 


  • Léonel Houssam Andy Vérol 2 mai 2013 17:39

    Excellent !


  • philouie 2 mai 2013 18:21

    la religion de l’Homme, ennemie jurée du christianisme.

    C’est un point que, pour ma part, je récuse.

    si "la religion de l’Homme’ est ennemie jurée du christianisme, ce n’est alors seulement comme le fils qui cherche à s’émanciper de son père.

    A mon sens, cette nouvelle religion est l’aboutissement du christianisme, sa fin dernière.
    Le sur-homme nietzschien est moins éloigné de l’Homme Nouveau de Saint Paul qu’il n’y parait.

    L’un préfigure l’autre et c’est parce que Dieu s’est fait homme que l’homme veut se faire Dieu.
    il n’y a pas antinomie mais poursuite d’un même mouvement.


  • COLRE COLRE 2 mai 2013 19:16

    Pour Pierre Régnier qui le souhaitait, voici le début du très beau discours de Taubira.


    Mme Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice.

    Je voudrais m’arrêter un instant sur l’évolution du mariage, pour que nous comprenions mieux ce que nous sommes en train de faire.

    Dans une maison qui aime tant à citer le doyen Jean Carbonnier, je ne vais pas déroger à la règle. En 1989, à l’occasion des travaux de réflexion sur le bicentenaire de la Révolution française, il définissait le mariage civil comme la « gloire cachée » de celle-ci. Il faisait évidemment allusion aux vifs débats qui ont accompagné l’instauration de ce mariage civil, sa dimension contractuelle, sa durée, c’est-à-dire la possibilité de divorcer. 

    À cette époque, deux religions reconnaissent le divorce, la religion protestante et la religion juive, tandis que la religion catholique, majoritaire, déclare le mariage indissoluble. Le doyen Carbonnier considère donc que le constituant de 1791 a bien accompli une véritable révolution en instaurant le mariage civil. La sécularisation de ce mariage est ainsi consacrée dans la Constitution de 1791.

    Le mariage civil porte l’empreinte de l’égalité. Il s’agit d’une véritable conquête fondatrice de la République, dans un mouvement général de laïcisation de la société.

    Une telle conquête était importante essentiellement pour ceux qui étaient exclus du mariage à cette époque. 

    Après la révocation de l’édit de tolérance, dit édit de Nantes, en 1685, les protestants ne pouvaient se marier qu’en procédant secrètement avec leurs pasteurs. Ils ne pouvaient pas constituer une famille et leurs enfants étaient considérés comme des bâtards. 

    À partir de 1787, l’édit de tolérance autorise de nouveau les prêtres et les juges à prononcer ces mariages en tant qu’officiers de l’état-civil. Il y a donc une première ouverture, deux ans avant la Révolution, avec cette reconnaissance du pluralisme religieux et la possibilité d’inclure dans le mariage ceux qui en étaient exclus, à savoir les protestants et les juifs. 

    Mais le mariage n’inclut encore que les croyants.

    Il exclut aussi des professions, et notamment les comédiens, parce que la religion proclame qu’elle ne saurait reconnaître les pratiques infâmes des acteurs de théâtre. C’est d’ailleurs le comédien Talma qui va saisir la Constituante parce que le curé de Saint-Sulpice refuse de publier les bans de son mariage avec une « mondaine », comme on disait à l’époque. 

    Les constituants décident donc d’instaurer un mariage civil et inscrivent dans l’article 7 du titre II de la Constitution de septembre 1791 que le mariage n’est que contractuel et que le pouvoir législatif établira pour tous les habitants, sans distinction, le mode par lequel les naissances, mariages et décès seront constatés et désignera les officiers chargés de constater et d’enregistrer ces actes.

    Le mariage civil permet d’inclure des croyants non catholiques, mais il est élargi à tous, c’est-à-dire que tous ceux qui souhaitent se marier peuvent disposer des mêmes droits et doivent respecter les mêmes obligations.

    Cette conception du mariage civil, qui porte l’empreinte de l’égalité, est en fait essentiellement une liberté, parce que, dès l’instauration du mariage, le divorce sera également reconnu. Il est écrit dans l’exposé des motifs de la loi de 1792 que le divorce résulte d’une liberté individuelle, dont un engagement indissoluble serait la perte. 

    Puisque le mariage est la liberté des parties et non la sacralisation d’une volonté divine, cette liberté de se marier ne se conçoit qu’avec la liberté de divorcer, et, parce que le mariage va se détacher du sacrement qui l’avait précédé, il pourra représenter les valeurs républicaines et intégrer progressivement les évolutions de la société.

    La meilleure manifestation de cette liberté s’exprime par l’article 146 du code civil, qui n’a pas changé depuis son origine, et selon lequel il n’y a pas de mariage sans consentement. Cet article établit donc la pleine liberté de l’un et de l’autre conjoint dans le mariage.

    Si l’on se souvient que le mariage a d’abord été une union de patrimoines, d’héritages, de lignées, que l’on passait chez le notaire avant de passer chez le prêtre, le fait de reconnaître la liberté de chacun des conjoints est un progrès considérable, aujourd’hui encore inscrit dans le code civil.

    Le divorce va donc accompagner très vite le mariage. Il sera prohibé en 1816, dans une ambiance où les courants conservateurs sont dominants et où les libertés, notamment celles des femmes, sont en régression.
    Il sera rétabli en 1884 par la loi Naquet, là encore dans un mouvement général contraire de laïcisation de la société. L’évolution du mariage porte en effet très fortement la marque de la laïcité, de l’égalité et de la liberté telles que ces valeurs ont évolué dans notre droit et dans notre société, dans une relation diachronique qui a connu parfois de très vives tensions.

    C’est donc dans un mouvement de laïcisation de l’état-civil, des libertés individuelles, de la société en général que le divorce sera restauré en 1884. 

    C’est en effet au cours de cette décennie que d’autres lois de liberté individuelle, telles que la loi sur la presse, les lois relatives à la liberté d’association ou à la liberté syndicale, et bientôt la loi de séparation des églises et de l’État, vont intervenir. Le divorce sera consolidé en 1975 par le rétablissement du consentement mutuel, qui était déjà reconnu en 1792, comme d’ailleurs l’incompatibilité d’humeur.

    Le mariage, accompagné du divorce, reconnaît donc la liberté, y compris celle de ne pas se marier, et c’est la raison pour laquelle la loi reconnaît les familles en dehors du mariage et va progressivement reconnaître les enfants de ces familles. Le mariage, qui a réussi à se détacher du sacrement, va en effet se détacher également d’un ordre social fondé sur une conception patriarcale de la société, conception qui fait du mari et du père le propriétaire, le possesseur du patrimoine, bien entendu, mais aussi de l’épouse et des enfants.

    Cette évolution du mariage et du divorce, qui permettra dorénavant aux couples de choisir librement l’organisation de leur vie, sera inscrite dans la loi parce que, depuis deux siècles, l’institution du mariage connaît une évolution vers l’égalité, et c’est bien ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui : parachever l’évolution vers l’égalité de cette institution née avec la laïcisation de la société et du mariage. 


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 2 mai 2013 20:59

      Merci COLRE

       

      Ce début de discours montre en effet que Madame Taubira situe le projet qu’elle défend dans la continuité de la laïcisation du pays et du mariage. Ce rappel historique me confirme que, jusqu’à cette année 2013, les législateurs ont agi sagement.

       

      Madame Taubira situe aussi le projet en évoquant l’égalité, mais elle ne donne que des exemples du passé. Ce qui importe c’est donc évidemment la suite et le raisonnement (que j’imagine particulièrement tordu) qui la conduite à présenter comme un objectif d’égalité la suppression du mariage dans lequel l’égalité était assurée, pour le remplacer par un mariage défini de manière radicalement différente, dans lequel le lien avec l’aptitude du couple à la procréation disparaît.

       

      Ici le législateur devient, selon moi, complètement irresponsable, et il m’apparaît clairement que son souci a été de satisfaire une petite minorité d’individus exigeant que soit imposé à tous un nouveau type d’union civile qu’ils auraient pu réclamer, et probablement obtenir dans une démarche spécifique à ceux qui, comme eux, ont choisi une particularité sexuelle mais qu’ils ne veulent pas assumer comme telle (contrairement à la volonté exprimée jusqu’à présent dans les manifestations des homosexuels où c’était la reconnaissance de la différence qui était réclamée).

       

      Il serait plus simple et plus honnête, mais sans doute moins populaire, d’avouer que le projet vise aussi à satisfaire les actifs promoteurs de la théorie du genre (l’être humain naît sexué mais pas sexualisé, il choisira plus tard) et plus généralement les scientistes (ce que la science peut faire il faut le faire).

       

      Il faut le faire… surtout si ça se fait déjà ailleurs ! Il est surprenant de voir de nombreux militants "de gauche" qui critiquent habituellement la mollesse du gouvernement Hollande le féliciter ici de son suivisme derrière les apprentis sorciers d’autres pays, ceux qui ont déjà fait le choix du bouleversement sociétal que constitue la radicale redéfinition pour tous du mariage. 


  • 65beve 65beve 2 mai 2013 19:16

    L’auteur,
    La procréation médicalement assistée.
    Vous retardez d’une guerre ; tout ça sera remplacé par le clonage.
    Quand vous serez à l’hospice, vous ne regarderez pas qui viendra vous torcher, un être cloné, procréé médicalement assisté ou autre.
    Plus sérieusement, tous ces procédés coutent une fortune et ne toucheront au final que très peu de monde ; donc beaucoup d’agitation pour rien sous les mitres.
    cdlt


  • Folacha Folacha 3 mai 2013 06:18

    Sampiéro,


    Selon votre raisonnement, les écologistes, enfin , les vrais, devraient plutôt se préoccuper des enfants existants que de ceux qui crèveront dans cinquante ans .



  • Yobs 3 mai 2013 09:30

    Fiouh !
    Qu’en termes pompeux tout cela est déclamé !
    Remarquez, ça commençait bien, quand on se décrit à la troisième personne...

    Relisez Roy Lewis, oncle Vania est plus synthétique que vous pour arriver au même point : « Retournons dans les arbres ! »

    « Partir du présupposé qu’un Dieu n’existerait pas est tout autant un mythe. Qu’en savez vous ? »

    Rien, et on s’en fout, ce n’est pas la question !
    VOUS croyez qu’il existe un truc transcendant appelé Dieu
    MOI pas,
    Tant qu’on reste dans la croyance, pas de soucis...

    Maintenant, si vous souhaitez être prescripteur dans le débat public, il va falloir trouver des arguments, les croyances ne suffisent plus...

    Et pour l’argument massue :
    « Oh, pardon ! A ma décharge, nous sommes un certain nombre à nous tromper, depuis 2000 ans »
    Ben oui, mais croire que la terre est plate, c’était plus simple avant les photos satellites...


  • Folacha Folacha 6 mai 2013 07:55

    Même si l’univers n’a aucun but , aucun sens , ça n’est pas une raison pour faire n’importe quoi .


  • Le Collectif Borg 12 mai 2013 09:19

    Émancipé l’Homme de Dieu s’était le but des Lumières, le transhumanisme poursuit cet objectif car Dieu n’existe pas et l’Homme doit donc être libre de sa fatalité, l’Homme n’en déplaise aux croyants n’est pas un être comme les autres, car il possède des capacités cérébrales qui le « prédestinent » a s’éloigner de la loi de la Jungle qu’offre l’ordre Naturel (ou plutôt Divin).


  • lsga lsga 20 juin 2014 19:02

    Est-ce que l’auteur interdit à ses enfants l’usage des antibiotiques car ils vont contre la volonté divine de les rendre malades ?

     
    L’article ne le précise pas.

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