jeudi 26 mai 2016 - par Charles Le Bourgeois

Elle entre dans une église et renonce à se suicider

C’est une descente aux enfers qui se termine à l’église. L’histoire d’une femme, non croyante, sauvée de la mort par l’homélie d’un prêtre lors d’une messe, dans une église parisienne.

Invitée à témoigner dans l’émission française Salut Les Terriens sur Canal + le 14 mai dernier, Laurence Cottet, 55 ans, raconte son douloureux parcours qui la pousse, quelques années plus tôt, à vouloir mettre fin à sa vie. Elle n’élude rien et parle avec sincérité de son alcoolisme et de la mort de son mari. Face à cette disparition, dévastée par le chagrin, Laurence se réfugie dans le travail et l’alcool, de plus en plus, jusqu’à la dépression, les comas éthyliques, et les tentatives de suicide.

Sur le plateau, l’animateur Thierry Ardisson égraine les malheurs et déboires qui ont émaillés l’itinéraire de cette femme, brillante au travail. Le 23 janvier 2009, alors qu’elle occupe un poste important chez Vinci, elle participe à la traditionnelle cérémonie des vœux où l’alcool coule à flot en « open bar ». Là, au milieu de la salle de réception, devant 650 cadres supérieurs, elle s’écroule, ivre morte. Elle est trainée dans son bureau, et se réveille plus tard, allongée sur la moquette, en découvrant qu’elle s’était vomie dessus.

À ce moment-là « j’ai perdu ma dignité de femme […] réagit-elle, et ma décision est prise : je prends mes baskets, et je m’en vais à Denfert-Rochereau (station de métro parisienne, NDLR), pour me jeter sous la rame du métro ».

« Et là, miracle ! » interrompt l’animateur sous le regard soulagé de madame Cottet qui connaît la suite. Elle entend sonner les cloches de l’église voisine. Elle rentre dans l’édifice et entend l’homélie du prêtre : « Fuyez la débauche, le Seigneur vous a donné un corps, il ne vous appartient pas. Il vous l’a donné pour le servir ». Une phrase, dit-elle, « qui m’a frappée le visage ».

Après l’homélie Laurence reste dans l’église pour suivre la messe, et elle communie pour la première fois depuis l’enterrement de son mari. « Cette communion est nouvelle. Je ressens une force inouïe, surnaturelle mais intérieure. Comme une grâce en moi. Je découvre Dieu, le mien. Un Dieu qui protège et parle à mon cœur », écrit-elle dans une œuvre autobiographique, intitulé « Non ! J’ai arrêté ».

Ce jour-là, explique-t-elle encore dans son ouvrage, « je fais une rencontre qui me sauve, […] j’étais seule, extrêmement affaiblie et totalement démunie. J’avais tout perdu : ma dignité de femme, mon amour-propre, ma beauté intérieure, mon travail, mes amis, ma famille, mes forces…sauf la vie ».

Et depuis cette messe fortuite sur la route de son suicide, le 24 janvier 2009, non seulement Laurence continue de vivre, mais elle ne boit plus une seule goutte d’alcool. « Une force m’habite discrètement, poursuit-elle dans son livre. J’ose dire oui à la vie ! Grâce à la véritable lumière trouvée là où je ne l’attendais pas ».



19 réactions


  • doctorix, complotiste doctorix 26 mai 2016 14:23

    Elle perd son mari et travaille chez Vinci : deux bonnes raisons pour se suicider.

    Mais la Vie est un cadeau du ciel, peu importe ses modalités. Tout est leçon, tout est source de progrès, si on parvient à le comprendre.
    La vie terrestre est une étape difficile mais très utile dans un long processus évolutif qui commence bien avant la naissance et se poursuit bien après la mort du corps. Cette vie terrestre sert à progresser vers la perfection. Ce prêtre lui a fait comprendre qu’elle était indispensable au monde et qu’elle devait servir Dieu : mais il ne lui a pas dit que, ce faisant, c’est elle même qu’elle servait.
    Comme celle de tous ceux qui ont frôlé la mort, nul doute que sa nouvelle vie sera utile et tournée vers le service des autres.
    Bienvenue chez les vivants, et longue vie à vous ! Nous avons tous besoin les uns des autres, et donc de vous.

    • Nicolas_M bibou1324 26 mai 2016 14:47

      @doctorix
      La vie terrestre sert à progresser vers la perfection ? Quelle connerie ! Vous n’êtes jamais allé dans une maison de retraite vous. Tout est leçon et source de progrès ? Parlez-en aux pépés atteint d’Alzheimer.


      Quand à vos croyances, je les tolère, mais parler comme si elles étaient une vérité universellement reconnu a tendance à m’agacer. 

      Non, la plupart de ceux qui ont frôlé la mort ne se mettent pas aux services des autres. Allez voir les motards aux grands brûlés. La plupart de ceux qui ont frôlé la mort n’ont qu’une idée en tête : aller encore plus loin, remonter sur leur engin, avoir encore plus de sensations. Pour eux même, rien à battre de la société et des autres. Et ceux qui décident d’arrêter la moto ne se mettent généralement pas aux services des autres non plus. Sinon les ONG seraient blindées de volontaires. Ce n’est pas le cas me semble-t-il.

      Non, on n’a pas tous besoin des autres. Chacun est différent, et servir les autres est un goût qui est loin d’être universel.

      Vous débitez conneries sur conneries, c’est fatiguant. Vous parlez de Dieu comme si c’était une évidence pour tout le monde. Sachez que 3% des français vont encore à la messe. Vous affirmez, sans aucune justification, que la vie commence avant la conception et continue après la mort.

      Vous avez le droit d’avoir des croyances, c’est votre problème. Les ressortir sur n’importe quel sujet, c’est un peu comme ces végans qui ramènent toujours le sujet du bien être animal sur la table : c’est lassant et ça ne fait pas de vous quelqu’un d’intéressant, quelqu’un avec qui on a envie d’échanger.

    • doctorix, complotiste doctorix 26 mai 2016 15:07

      @bibou1324

      Vous vous trompez, je n’ai aucune croyance religieuse, et ne fais donc aucun prosélytisme.
      J’ai étudié la mort sous un angle purement scientifique, et mes conclusions n’ont nul besoin d’un Dieu quelconque pour s’étayer.
      Dieu ou pas, nous sommes éternels, et responsables de nos actes devant nous-mêmes, et non devant quelque Dieu que ce soit. Et nous sommes pour nous-mêmes un juge redoutable, mais le seul à craindre quand la conscience nous vient.
      Pour ceux qui, contrairement à vous, aimeraient en savoir plus :
      Des millions de personnes ont vécu ce genre d’expérience. Souvent, elles n’en parlent pas immédiatement de peur d’être tout simplement pris pour un fou. Certains osent parler seulement après plusieurs années. S’ensuit très souvent une nouvelle vision de la vie : moins matérialiste, une nouvelle vision mystique et personnelle, une vie beaucoup altruiste, destinée à aider les autres et surtout, ils n’ont absolument plus peur de la mort. À ce niveau, la question n’est plus de savoir si on doit croire aux NDE ou non. Ces expériences existent. Et il faut les prendre en compte.
      Extrait de :
      La question de savoir si vous avez le droit de croire ou non à ces fadaises ne m’est jamais venue, mais je vous remercie de m’en octroyer la liberté.


    • Rincevent Rincevent 26 mai 2016 15:11

      @bibou1324

      « La vie terrestre sert à progresser vers la perfection ? Quelle connerie ! ». C’est effectivement assez présomptueux. Mais, parfois, à la suite d’un évènement traumatisant, certaines personnes font une sorte de retour sur elles-même et remettent en cause leur plan de vie (décidé ou subit). Ça peut donner des choses intéressantes, comme arrêter de perdre sa vie à la gagner, ou/et une ouverture vers les autres, jusque là vus comme indifférents voire concurrents. Après, s’il faut une croyance pour aider à ça, pourquoi pas ? A chacun sa béquille…


    • doctorix, complotiste doctorix 26 mai 2016 15:37

      @bibou1324

      Je ne sais pas trop ce que notre âme (ou quel que soit le nom de ce qui préexiste et survit en nous) peut bien apprendre en traversant un alzheimer, ou en vivant une vie de trisomique. Peut-être plus qu’on ne croit.
      Mais ce qui est certain, c’est que l’entourage de ces personnes peut apprendre et donner beaucoup.
      Rien qu’à ce titre, elles pourraient apparaître comme indispensables, et je vois souvent s’épanouir de grandes qualités chez les accompagnants.
      Cela ne nous empêche nullement de lutter pour que disparaissent ces maladies, mais il est probable qu’elles ont leur utilité.
      Ma philosophie est que toute épreuve (comme toute joie) a un but ultime, qu’il n’est pas indispensable de comprendre, même si c’est dur à avaler.
      La confiance en la vie est la clé du bonheur.

  • Scual 26 mai 2016 14:31

    Je connais quelqu’un qui à renoncé au suicide après avoir repris les pétards et être parti à Amsterdam voir des prostituées... qui l’a sauvé ?

    C’est bien de renoncer au suicide mais c’est elle qui l’a fait, avec sa propre force.

    Et au passage le prosélytisme était pas interdit aux dernières nouvelles ?


  • Nicolas_M bibou1324 26 mai 2016 14:50

    Bon à quand un article pour parler des 200 000 tentatives de suicides annuels en France, et surtout pour parler des 184 999 personnes qui ont ratés leur suicide sans entrer dans une église ?


    • doctorix, complotiste doctorix 26 mai 2016 15:20

      @bibou1324

      Un suicidaire qui se rate demande juste de l’aide.
      Ceux qui se ratent ne sont souvent pas très motivés.
      Dans Nexus de ce mois, il y a un article à propos d’un organisme qui aide les entrepreneurs en faillite à ne pas céder à a tentation, et à s’en sortir. C’est une question d’écoute et de conseils amicaux et judicieux, tant sur le plan affectif que sur le plan juridique.
      Il s’agit de l’APESA, dont voici la méthode :
      Le maître mot : « Vous avez échoué dans votre entreprise ; mais c’est bien d’avoir essayé. Reprenez courage et recommencez. »

  • Le p’tit Charles 26 mai 2016 16:24

    Un miracle de plus pour notre belle église qui les collectionne ?


  • Montdragon Montdragon 26 mai 2016 18:03

    Ça serait sympa de s’intéresser aux suicides des jeunes aussi, si un sociologue à des couilles ; il pourrait constater que les petits blancs bolossés se suppriment par la faute d’exogènes impunis. Car chez ces gens là, Monsieur, on ne parle pas des babtous, on les ignore.


  • lsga lsga 26 mai 2016 22:59

    quel dommage...


  • alinea alinea 27 mai 2016 00:25

    J’espère qu’elle a retrouvé son poste chez Vinci, il paraît que c’est une bonne boîte !


    • mmbbb 27 mai 2016 22:09

      @alinea je ne pense pas. L image est importante dans ce genre de boite Elle ne peut plus assoir sa responbalite C’est un cadre, elle n’avait qu a faire gaffe c’est tout Quant une caissiiere se fait virer pour avoir pique un bon d’achat, personne n’a fait des plats et la bourgeoise de dire : ce n’est pas bien. Une tete de linotte


  • papakill papakill 27 mai 2016 08:42

    Bonjour,

    chaque personne ayant son propre référentiel qui dépend de son expérience, je pense que chacun pourra être sauvé d’un suicide potentiel (ou pas) grâce à différents arguments.

    Pour cette dame, ce fut une phrase d’un prêtre, soit. Je ne pense pas que cela signifie grand chose.

    Mais bon une vie sauvée c’est une bonne nouvelle !


  • Jean Keim Jean Keim 27 mai 2016 09:25

    La vie à des ressources infinies, nul besoin d’ironiser pour exorciser nos peurs.


    C’est l’homélie d’un prêtre qui a opéré un changement en elle, le sourire d’une rencontre ou le chant d’un oiseau auraient pu également produire le même effet, c’est la merveille de l’instant qui s’appelle la vie et qui s’exprime quand elle trouve une ouverture.

    • Neymare Neymare 27 mai 2016 10:34

      @Jean Keim
      Ce que vous dites est vrai : ce n’est pas tellement ce qui se passe. C’est le renoncement qui créé cet instant : quand vous renoncez à la vie (donc à tout) comme l’a fait cette femme, vous percevez les choses d’une façon tout à fait différente, en fait vous etes vraiment et totalement à ce moment là.

      C’est ce fait d’etre qu’a perçu cette femme, alors que quand vous etes accroché à la vie ce simple fait d’etre passe inaperçu.

      Ce fait d’etre totalement est la vie (ou Dieu), il dépasse totalement la compréhension ou la tentative d’explication, il ne peut etre que vécu

      Pour revenir à ce que disait plus haut Doctorix, l’ame n’a rien à apprendre de la vie, puisque l’ame est la vie, l’esprit unique dans lequel tout demeure. C’est l’ame qui apprend les choses à votre pensée, c’est cette dernière qui évolue, pour donner un sens à la vie (pas chez tout le monde néanmoins).

      Nous sommes tous en contact avec notre ame (c’est l’esprit unique, donc il n’y a rien d’autre avec qui etre en contact), elle se fond dans la pensée habituelle (qui est mécanique) et va dans son sens à moins qu’il y ait une volonté d’ évoluer vers elle, dans ce cas elle indique le chemin. C’est elle qui régit également tous les évènements de notre vie, il n’y a pas de hasard. Si cette femme est entrée dans l’église à ce moment là, ce n’est en rien du hasard. Le contrôle est total sur les évènements.


  • Pierre 27 mai 2016 12:39

    L’alcool est un aliment comme les autres et ceux qui en boivent un peu se portent mieux que ceux qui n’en consomment pas du tout. Là comme ailleurs, c’est une affaire de dosage, cette histoire est strictement personnelle, et il est inutile d’en tirer une généralité et d’ailleurs il me semble que les curés arrosent leur glotte pendant la messe ! Savoir boire, en particulier du bon vin, est un plus dans une existence parfaitement équilibrée...


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